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05/04/2019

LTC Lecture présente "Agnès DALBIN : Les enfants sont les oubliés du divorce !"

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L’avocate Agnès DALBIN, dès son arrivée au Barreau de Metz, en décembre 1980, se spécialise en droit de la famille et dans la défense pénale des femmes victimes de violences conjugales et d’agressions sexuelles. Elle devient sexologue, en juillet 2008, suite à l’obtention d’un Diplôme Inter Universitaire (DIU) de Sexologie à l’Université de Paris 13, et après avoir soutenu un mémoire intitulé : L’impossible réparation judiciaire de l’inceste. Mais, elle est aussi avocate d'enfants, médiatrice familiale, chargée de cours à l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) dans le cadre de la formation continue des Juges aux Affaires Familiales (JAF), conférencière sur le thème du harcèlement moral et sexuel. En 2014, elle participe au groupe de travail Médiation familiale et contrats de coparentalité, initié par le Ministère chargé de la famille, et s’investit plus particulièrement dans la rédaction des trois propositions du rapport sur la résidence alternée. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages : Les secrets d'un divorce réussi (L'harmattan, avril 2009), l’ouvrage de référence des professionnels du droit, des médiateurs familiaux et des couples qui divorcent ; et Homme, Femme, Sexetera, dans lequel elle réhabilite la place de la sexualité dans la vie conjugale, qu’elle estime garante de la pérennité des couples (Editions HF, décembre 2018). Elle a eu également le bonheur de devenir mère à seize ans, tandis que ses amies du lycée ressentaient leurs premiers émois et expérimentent les limites de leur éducation. Cette maternité précoce l’a vite responsabilisée au suivi éducatif et affectif d’un enfant. L’exclusion sociale qui s’en est suivie l’a rendue solidaire des exclus et des plus faibles. D’où le choix de sa profession, en collaboration avec une Justice, qu’elle pensait, alors, respectueuse des droits de chacun et protectrice du faible contre le fort… Armée de son expérience, elle vient de publier son troisième opus : TAIS-TOI!! tes parents divorcent, aux Editions HF. Elle y pousse un cri d’alarme dénonçant la place peu enviable de l’enfant dans le cadre d’une séparation conflictuelle des parents, véritable laissé-pour-compte de ses géniteurs et de l’institution judiciaire…

 
JD : Bonjour Agnès, bienvenue sur LTC Lecture, on commence cette interview de manière philosophique… Que penses-tu de ces deux préceptes : "Chaque fois que tu l’as fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que tu l’as fait." (Mt 25, 31-40) ; et : "Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde ; On a souvent besoin d’un plus petit que soi." (La Fontaine, Livre II, fable 12) ?
AD : Je pense qu’effectivement ces deux préceptes parlent tous deux de l’amour de l’autre et du don de soi et sont au cœur de ce qui prédomine ou devrait prédominer lorsqu’on tente de définir la notion d’intérêt supérieur de l’enfant.
Lorsqu’un homme et une femme font l’amour dans le but d’avoir un enfant ne dit-on pas qu’ils font un enfant comme s’il s’agissait d’une création matérielle née de leur union ?
Malheureusement les aléas de la vie ou de simples malentendus amènent parfois cet homme et cette femme à se séparer et en fonction de leurs ressentis douloureux qui peuvent devenir des ressentiments, en viennent à oublier que leur enfant est avant tout le fruit de leur amour originel.
C’est cet oubli essentiel qui les amène parfois à s’approprier l’être qu’ils ont créé comme s’il s’agissait d’un prolongement de leur être et non d’un être à part entière.
Le combat judiciaire auquel ils sont parfois amenés à se livrer continue d’achever cet acte de destruction psychologique de leur enfant, tiraillé entre deux parents qu’il ne peut désormais plus aimer ensemble.
Incapables d’avoir conscience des dégâts que leur comportement provoque sur leur enfant, ils vont alors confier à l’institution judiciaire le soin de trancher et de déterminer le sort d’un enfant dont la parole est devenue inaudible.
En justice il n’y a plus ni amour de l’autre ni don de soi mais une montagne d’insensibilité.
L’intérêt supérieur de l’enfant qui doit pourtant préexister à toute décision le concernant est devenu aujourd’hui une notion obsolète et je le déplore.
 
JD : Ton Credo est le suivant : "La famille constitue l’un des derniers remparts contre les inhumanités." Tu peux développer ce concept ?
AD : Je trouve qu’aujourd’hui la société est de plus en plus violente, accepte de moins en moins les différences, est devenue revendicative, ne supporte plus la frustration et manque de générosité.
Parallèlement on communique de moins en moins laissant l’intelligence artificielle prendre la place de l’humain.
L’information est devenue la désinformation et la culture un art mineur.
La famille au contraire est pour moi le seul espace de paix et d’harmonie où il est possible de contrecarrer l’état d’esprit ambiant pour peu bien sûr qu’on ait envie de revendiquer une forme de liberté de penser et d’être.
Je persiste à penser que l’éducation à l’ouverture d’esprit et à la tolérance commence à la maison et dès le plus jeune âge et qu’il est important de responsabiliser un peu plus les parents qui trop souvent se déchargent sur l’école qui n’est qu’un lieu d’apprentissage des connaissances.
 
JD : A l’occasion de la sortie de ton livre, TAIS-TOI!! tes parents divorcent, tu témoignes au quotidien des violences subies par les enfants du fait des enjeux et du déroulement des procédures judiciaires, et dévoile leur vécu douloureux. Comment l’Enfant-Roi de la Société matérialiste et d’hyperconsommation est-il devenu victime du divorce ?
AD : La notion d’Enfant-Roi n’est pas une conséquence de la Société matérialiste mais uniquement l’effet de parents qui ne parviennent pas à donner des limites à leur enfant et qui souvent compensent leur absence ou leur manque d’investissement par des cadeaux et cela n’est nullement la seule conséquence du divorce.
La Société d’hyperconsommation ne concerne pas exclusivement l’enfant mais avant tout les parents qui ne résistent pas aux demandes de l’enfant et ne lui montrent pas l’exemple.
J’en veux pour preuve l’usage des téléphones portables, des consoles de jeux, des tablettes et autres ordinateurs portables qui polluent aujourd’hui toutes les relations familiales, amicales et professionnelles.
Les enfants ne savent plus communiquer et surtout ne savent plus occuper leur temps sans ces outils d’anti-communication.
Les parents trop souvent achètent la paix familiale en les laissant abuser de ces sources d’addiction sans oser poser des limites.
Et lorsqu’ils posent enfin des limites de temps de connexion, ils ne se les appliquent pas à eux-mêmes ce qui génère incompréhension et colère.
Le divorce des parents ne fait qu’accentuer cette colère puisque le parent le moins permissif devient l’ennemi à abattre.
Le vécu douloureux des enfants que j’évoque dans mon livre est quant à lui généré par l’attitude des parents lorsqu’ils placent leur enfant au cœur du conflit en lui refusant le droit d’aimer ses deux parents.
Le vécu douloureux des enfants que j’évoque dans mon livre est également généré par une procédure judiciaire qui place l’enfant au cœur du débat judiciaire et qui trop souvent commet des dégâts irréparables par une mauvaise appréciation des situations familiales.
 
JD : Dans le cas d’une séparation douloureuse entre les parents, comprenant notamment des violences conjugales, estimes-tu qu’en matière civile, le juge pour enfants bénéficie de tout l’arsenal juridique nécessaire à la bonne mise en place d’une Assistance Educative en Milieu Ouvert (AEMO) pour mineur en danger, en collaboration, par exemple, avec le Service d’Action Educative et d’Investigation du Comité Mosellan de Sauvegarde de l'Enfance, de l'Adolescence et des Adultes (CMSEA) ?
AD : Tout le monde sait que ces services manquent cruellement d’éducateurs compétents et que l’arsenal dont dispose le juge pour enfants est réduit à une peau de chagrin.
Je constate de plus en plus une dégradation alarmante des conditions de travail des juges pour enfants qui parfois n’ont même plus de greffiers.
Les travailleurs sociaux qui n’ont pas le temps d’accorder aux familles le temps nécessaire à un véritable travail éducatif se contentent d’émettre des jugements de valeur sur les uns et les autres en fonction de leurs critères d’appréciation personnels et les familles se sentent souvent plus agressées qu’aidées ou guidées vers une meilleure prise en charge des problèmes rencontrés par leur enfant.
Le Juge des Enfants n’est plus comme il l’était autrefois le rempart qui permet d’assurer une réelle protection des mineurs en danger.
 
JD : L’Association messine Marelle est un lieu neutre favorisant l’exercice du droit parental pour les parents séparés, privilégiant la rencontre de l’enfant et de son autre parent, dans un climat de sérénité. Elle est aussi un espace de médiation familiale destiné aux couples en cours de séparation, afin de leur permettre de trouver un accord et de traverser cette période difficile. Cette Institution a-t-elle assez de moyens, juridiques, matériels et financiers, pour remplir correctement ses missions ?
AD : L’Association Marelle ne dispose bien entendu pas des moyens financiers nécessaires à un plein exercice de sa mission.
Le délai d’attente est en moyenne de 6 à 8 mois avant qu’un droit de visite et d’hébergement médiatisé ordonné par le juge soit mis en place.
Si l’on rajoute à cela le délai de la procédure elle-même avant que la décision intervienne qui peut être d’une ou deux années, de nombreux enfants sont totalement coupés d’un de leurs deux parents pendant de nombreuses années sans que cela n’émeuve en rien nos gouvernants peu concernés par ce problème pourtant attentatoire aux droits fondamentaux de l’enfant de maintenir un lien avec ses deux parents.
Une telle situation n’est pas admissible.
 
JD : Le parent qui ne se voit pas confier la garde de l’enfant constate souvent une rupture progressive du lien parent-enfant ? Cela concerne apparemment plus souvent les pères… Comment peut-on remédier à cette injustice ?
AD : Le terme de garde est inapproprié et l’on parle aujourd’hui du principe du partage de l’autorité parentale et de la résidence habituelle de l’enfant chez l’un ou l’autre des parents ou en alternance au domicile de chacun d’eux.
Je ne pense pas que l’on puisse encore parler de pères défavorisés au profit de mères obtenant systématiquement la fixation de la résidence des enfants à leur domicile.
Le Code civil a prévu que le magistrat ayant à statuer sur les modalités de résidence de l’enfant privilégie avant tout la stabilité de l’enfant en se référant à la pratique que les parents avaient mise en place.
Ainsi si chaque parent offre de bonnes conditions d’hébergement et se rend disponible pour pouvoir s’occuper correctement de l’enfant la résidence alternée sera très souvent mise en place si les domiciles des parents ne sont pas trop éloignés.
Ce n’est vraiment que dans l’hypothèse où l’un des parents ne s’est jusqu’à présent jamais investi dans l’éducation de l’enfant et n’a pas mis en place de projet éducatif fiable que la question se pose.
Bien entendu et c’est là que se pose le problème majeur évoqué dans mon livre, certains parents instrumentalisent leur enfant qui se retrouve alors placé dans un conflit de loyauté inextricable, obligé de venir faire un choix entre ses deux parents.
D’où le titre, TAIS-TOI!! tes parents divorcent, utilisé afin de dénoncer ce détournement de la parole de l’enfant.
 
JD : Pourquoi la garde alternée, qui est pourtant le mode de garde le plus équilibrant pour l’enfant - quand géographiquement elle est possible - n’est pas généralisée par les JAF, et ce, même en cas de désaccord d’un des parents ?
AD : Il est difficile et surtout dangereux à mon sens de généraliser car chaque situation est unique et je dirais même chaque enfant est unique.
Ainsi même si toutes les conditions sont remplies pour qu’une résidence alternée soit mise en place, certains enfants ne souffrent pas de ce morcellement du temps et de l’instabilité qu’elle génère, alors que d’autres s’en accommodent très bien.
Certains enfants très jeunes ont besoin de la présence quotidienne de l’image maternelle qui peut d’ailleurs être le papa et parfois ce sont des adolescents qui ne supportent plus de devoir changer de lieu de vie une semaine sur deux.
Personnellement et c’est vraiment ce que je veux à tout prix véhiculer dans mon livre, je pense que seuls les parents d’un enfant qui le connaissent bien mieux qu’un magistrat devraient avoir suffisamment d’amour pour leur enfant pour trouver ensemble la meilleure façon d’organiser son temps de vie auprès de l’un et l’autre de ses parents, afin qu’il puisse grandir dans la sérénité et s’épanouir ensuite dans sa vie d’adulte.
A ce titre le recours à la médiation familiale m’apparait comme le meilleur moyen de dissoudre les malentendus et d’exprimer sa souffrance, afin de retrouver le chemin du dialogue parental lorsque la communication est devenue difficile.
 
JD : Merci Agnès pour cette Interview.
 
© Jean DORVAL, le 30 mars 2019, pour LTC Lecture
 
Infos+ :
Agnès DALBIN était en dédicace au stand de la Librairie HISLER, au Festival Le Livre à Metz, Place de la République, du 5 au 7 avril 2019. Elle donne rendez-vous de nouveau à ses lecteurs : le 18 mai 2019 à la Librairie HISLER de Metz, et les 29 et 30 juin 2019 à Boulay Bouq'in.
 
Les Ptits+ d’Internet :

Avocat-Dalbin-Metz.fr/Tais-toi--Tes-parents-divorcent

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