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03/05/2019

INTERVIEW D’EDGARD WEBER BY JEAN DORVAL POUR LTC@LIVE AU FESTIVAL LE LIVRE A METZ LITTERATURE & JOURNALISME LE 07 AVRIL 2019

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. Edgard WEBER (EW), les Grandes Lignes. – Il est né à BITCHE, en Moselle, le 25 avril 1943. Marié, père de deux enfants, Directeur d’Institut et Professeur émérite, il a enseigné la langue, la littérature et la civilisation arabes 27 ans à l’Université de Toulouse, puis à l’Université de Strasbourg durant quatre années. Auteur de nombreux ouvrages scientifiques, d’essais, de traductions, Edgard a livré ses Mémoires dans un ouvrage intitulé La porte des justes, paru aux Editions La Valette. Il y fait une savante et émouvante symbiose entre Passion d’apprendre, Amour, Amitié, Humour, Engagement et découverte de l'Autre, dans un style d’écriture original et évocateur, parlant autant de la Liberté que de l’horreur du XXe siècle. Un ouvrage couronné par le Prix littéraire du Pays Boulageois en 2015.

  

. Ses livres : Le Secret des Mille et une nuits (Eche, 1987). Maghreb arabe et Occident français (Publisud, 1989). Croisade d’hier, Jihad d’aujourd’hui (Le Cerf, 1989). Imaginaire arabe et contes érotiques (L’Harmattan, 1990). Les Mille et Une Nuits, lecture et sens (EUS, 1991). L’Islam sunnite traditionnel (Brépols, 1993). Petit dictionnaire de mythologie arabe et des croyances musulmanes (Éd. Entente, 1996). Islam sunnite contemporain (Brépols, 2001).

  

. Ses traductions : L’Insolence du Serpent (AMAM, 1997) (R. El Daïf). Qu’elle aille au diable, Méryl Streep ! (Actes Sud, 2004) (R. El Daïf).

  

. Ses ouvrages collectifs : Cours d’histoire des arts (Vuibert, 2007). Les vins d’Orient, 4 000 ans d’ivresse (Éd. du Temps, 2008). De mots en maux : parcours hispano-arabes (UDS, 2009).

  

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. Un interview d’EW by JD. - Edgard a sorti récemment deux romans aux Editions La Valette : Valentin, le houzard du roi. Dans la tourmente révolutionnaire, Tome 1, paru en mai 2016. Prix du roman historique au Salon du livre de Strasbourg en 2018. Et : Valentin, le houzard du roi. Coup de sang d'un conformiste, Tome 2, paru le 13 février 2019. L’auteur y livre le trépidant roman tiré de l’histoire de son ancêtre. Affaire à suivre dans un interview audio, signé Jean DORVAL (JD), qui a profité du passage d’Edgard au Festival Le Livre à Metz (2019), Littérature & Journalisme. Instructif et à écouter sans mdodération !

© Anna des Naudins pour LTC Lecture

  

ZE INTERVIEW D'EW BY JD :

  

  

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InFOS+ :

Livre.FNAC.com/Edgard-Weber

© Crédit photos : Jean DORVAL pour LTC LIve

05/04/2019

LTC Lecture présente "Agnès DALBIN : Les enfants sont les oubliés du divorce !"

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L’avocate Agnès DALBIN, dès son arrivée au Barreau de Metz, en décembre 1980, se spécialise en droit de la famille et dans la défense pénale des femmes victimes de violences conjugales et d’agressions sexuelles. Elle devient sexologue, en juillet 2008, suite à l’obtention d’un Diplôme Inter Universitaire (DIU) de Sexologie à l’Université de Paris 13, et après avoir soutenu un mémoire intitulé : L’impossible réparation judiciaire de l’inceste. Mais, elle est aussi avocate d'enfants, médiatrice familiale, chargée de cours à l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) dans le cadre de la formation continue des Juges aux Affaires Familiales (JAF), conférencière sur le thème du harcèlement moral et sexuel. En 2014, elle participe au groupe de travail Médiation familiale et contrats de coparentalité, initié par le Ministère chargé de la famille, et s’investit plus particulièrement dans la rédaction des trois propositions du rapport sur la résidence alternée. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages : Les secrets d'un divorce réussi (L'harmattan, avril 2009), l’ouvrage de référence des professionnels du droit, des médiateurs familiaux et des couples qui divorcent ; et Homme, Femme, Sexetera, dans lequel elle réhabilite la place de la sexualité dans la vie conjugale, qu’elle estime garante de la pérennité des couples (Editions HF, décembre 2018). Elle a eu également le bonheur de devenir mère à seize ans, tandis que ses amies du lycée ressentaient leurs premiers émois et expérimentent les limites de leur éducation. Cette maternité précoce l’a vite responsabilisée au suivi éducatif et affectif d’un enfant. L’exclusion sociale qui s’en est suivie l’a rendue solidaire des exclus et des plus faibles. D’où le choix de sa profession, en collaboration avec une Justice, qu’elle pensait, alors, respectueuse des droits de chacun et protectrice du faible contre le fort… Armée de son expérience, elle vient de publier son troisième opus : TAIS-TOI!! tes parents divorcent, aux Editions HF. Elle y pousse un cri d’alarme dénonçant la place peu enviable de l’enfant dans le cadre d’une séparation conflictuelle des parents, véritable laissé-pour-compte de ses géniteurs et de l’institution judiciaire…

 
JD : Bonjour Agnès, bienvenue sur LTC Lecture, on commence cette interview de manière philosophique… Que penses-tu de ces deux préceptes : "Chaque fois que tu l’as fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que tu l’as fait." (Mt 25, 31-40) ; et : "Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde ; On a souvent besoin d’un plus petit que soi." (La Fontaine, Livre II, fable 12) ?
AD : Je pense qu’effectivement ces deux préceptes parlent tous deux de l’amour de l’autre et du don de soi et sont au cœur de ce qui prédomine ou devrait prédominer lorsqu’on tente de définir la notion d’intérêt supérieur de l’enfant.
Lorsqu’un homme et une femme font l’amour dans le but d’avoir un enfant ne dit-on pas qu’ils font un enfant comme s’il s’agissait d’une création matérielle née de leur union ?
Malheureusement les aléas de la vie ou de simples malentendus amènent parfois cet homme et cette femme à se séparer et en fonction de leurs ressentis douloureux qui peuvent devenir des ressentiments, en viennent à oublier que leur enfant est avant tout le fruit de leur amour originel.
C’est cet oubli essentiel qui les amène parfois à s’approprier l’être qu’ils ont créé comme s’il s’agissait d’un prolongement de leur être et non d’un être à part entière.
Le combat judiciaire auquel ils sont parfois amenés à se livrer continue d’achever cet acte de destruction psychologique de leur enfant, tiraillé entre deux parents qu’il ne peut désormais plus aimer ensemble.
Incapables d’avoir conscience des dégâts que leur comportement provoque sur leur enfant, ils vont alors confier à l’institution judiciaire le soin de trancher et de déterminer le sort d’un enfant dont la parole est devenue inaudible.
En justice il n’y a plus ni amour de l’autre ni don de soi mais une montagne d’insensibilité.
L’intérêt supérieur de l’enfant qui doit pourtant préexister à toute décision le concernant est devenu aujourd’hui une notion obsolète et je le déplore.
 
JD : Ton Credo est le suivant : "La famille constitue l’un des derniers remparts contre les inhumanités." Tu peux développer ce concept ?
AD : Je trouve qu’aujourd’hui la société est de plus en plus violente, accepte de moins en moins les différences, est devenue revendicative, ne supporte plus la frustration et manque de générosité.
Parallèlement on communique de moins en moins laissant l’intelligence artificielle prendre la place de l’humain.
L’information est devenue la désinformation et la culture un art mineur.
La famille au contraire est pour moi le seul espace de paix et d’harmonie où il est possible de contrecarrer l’état d’esprit ambiant pour peu bien sûr qu’on ait envie de revendiquer une forme de liberté de penser et d’être.
Je persiste à penser que l’éducation à l’ouverture d’esprit et à la tolérance commence à la maison et dès le plus jeune âge et qu’il est important de responsabiliser un peu plus les parents qui trop souvent se déchargent sur l’école qui n’est qu’un lieu d’apprentissage des connaissances.
 
JD : A l’occasion de la sortie de ton livre, TAIS-TOI!! tes parents divorcent, tu témoignes au quotidien des violences subies par les enfants du fait des enjeux et du déroulement des procédures judiciaires, et dévoile leur vécu douloureux. Comment l’Enfant-Roi de la Société matérialiste et d’hyperconsommation est-il devenu victime du divorce ?
AD : La notion d’Enfant-Roi n’est pas une conséquence de la Société matérialiste mais uniquement l’effet de parents qui ne parviennent pas à donner des limites à leur enfant et qui souvent compensent leur absence ou leur manque d’investissement par des cadeaux et cela n’est nullement la seule conséquence du divorce.
La Société d’hyperconsommation ne concerne pas exclusivement l’enfant mais avant tout les parents qui ne résistent pas aux demandes de l’enfant et ne lui montrent pas l’exemple.
J’en veux pour preuve l’usage des téléphones portables, des consoles de jeux, des tablettes et autres ordinateurs portables qui polluent aujourd’hui toutes les relations familiales, amicales et professionnelles.
Les enfants ne savent plus communiquer et surtout ne savent plus occuper leur temps sans ces outils d’anti-communication.
Les parents trop souvent achètent la paix familiale en les laissant abuser de ces sources d’addiction sans oser poser des limites.
Et lorsqu’ils posent enfin des limites de temps de connexion, ils ne se les appliquent pas à eux-mêmes ce qui génère incompréhension et colère.
Le divorce des parents ne fait qu’accentuer cette colère puisque le parent le moins permissif devient l’ennemi à abattre.
Le vécu douloureux des enfants que j’évoque dans mon livre est quant à lui généré par l’attitude des parents lorsqu’ils placent leur enfant au cœur du conflit en lui refusant le droit d’aimer ses deux parents.
Le vécu douloureux des enfants que j’évoque dans mon livre est également généré par une procédure judiciaire qui place l’enfant au cœur du débat judiciaire et qui trop souvent commet des dégâts irréparables par une mauvaise appréciation des situations familiales.
 
JD : Dans le cas d’une séparation douloureuse entre les parents, comprenant notamment des violences conjugales, estimes-tu qu’en matière civile, le juge pour enfants bénéficie de tout l’arsenal juridique nécessaire à la bonne mise en place d’une Assistance Educative en Milieu Ouvert (AEMO) pour mineur en danger, en collaboration, par exemple, avec le Service d’Action Educative et d’Investigation du Comité Mosellan de Sauvegarde de l'Enfance, de l'Adolescence et des Adultes (CMSEA) ?
AD : Tout le monde sait que ces services manquent cruellement d’éducateurs compétents et que l’arsenal dont dispose le juge pour enfants est réduit à une peau de chagrin.
Je constate de plus en plus une dégradation alarmante des conditions de travail des juges pour enfants qui parfois n’ont même plus de greffiers.
Les travailleurs sociaux qui n’ont pas le temps d’accorder aux familles le temps nécessaire à un véritable travail éducatif se contentent d’émettre des jugements de valeur sur les uns et les autres en fonction de leurs critères d’appréciation personnels et les familles se sentent souvent plus agressées qu’aidées ou guidées vers une meilleure prise en charge des problèmes rencontrés par leur enfant.
Le Juge des Enfants n’est plus comme il l’était autrefois le rempart qui permet d’assurer une réelle protection des mineurs en danger.
 
JD : L’Association messine Marelle est un lieu neutre favorisant l’exercice du droit parental pour les parents séparés, privilégiant la rencontre de l’enfant et de son autre parent, dans un climat de sérénité. Elle est aussi un espace de médiation familiale destiné aux couples en cours de séparation, afin de leur permettre de trouver un accord et de traverser cette période difficile. Cette Institution a-t-elle assez de moyens, juridiques, matériels et financiers, pour remplir correctement ses missions ?
AD : L’Association Marelle ne dispose bien entendu pas des moyens financiers nécessaires à un plein exercice de sa mission.
Le délai d’attente est en moyenne de 6 à 8 mois avant qu’un droit de visite et d’hébergement médiatisé ordonné par le juge soit mis en place.
Si l’on rajoute à cela le délai de la procédure elle-même avant que la décision intervienne qui peut être d’une ou deux années, de nombreux enfants sont totalement coupés d’un de leurs deux parents pendant de nombreuses années sans que cela n’émeuve en rien nos gouvernants peu concernés par ce problème pourtant attentatoire aux droits fondamentaux de l’enfant de maintenir un lien avec ses deux parents.
Une telle situation n’est pas admissible.
 
JD : Le parent qui ne se voit pas confier la garde de l’enfant constate souvent une rupture progressive du lien parent-enfant ? Cela concerne apparemment plus souvent les pères… Comment peut-on remédier à cette injustice ?
AD : Le terme de garde est inapproprié et l’on parle aujourd’hui du principe du partage de l’autorité parentale et de la résidence habituelle de l’enfant chez l’un ou l’autre des parents ou en alternance au domicile de chacun d’eux.
Je ne pense pas que l’on puisse encore parler de pères défavorisés au profit de mères obtenant systématiquement la fixation de la résidence des enfants à leur domicile.
Le Code civil a prévu que le magistrat ayant à statuer sur les modalités de résidence de l’enfant privilégie avant tout la stabilité de l’enfant en se référant à la pratique que les parents avaient mise en place.
Ainsi si chaque parent offre de bonnes conditions d’hébergement et se rend disponible pour pouvoir s’occuper correctement de l’enfant la résidence alternée sera très souvent mise en place si les domiciles des parents ne sont pas trop éloignés.
Ce n’est vraiment que dans l’hypothèse où l’un des parents ne s’est jusqu’à présent jamais investi dans l’éducation de l’enfant et n’a pas mis en place de projet éducatif fiable que la question se pose.
Bien entendu et c’est là que se pose le problème majeur évoqué dans mon livre, certains parents instrumentalisent leur enfant qui se retrouve alors placé dans un conflit de loyauté inextricable, obligé de venir faire un choix entre ses deux parents.
D’où le titre, TAIS-TOI!! tes parents divorcent, utilisé afin de dénoncer ce détournement de la parole de l’enfant.
 
JD : Pourquoi la garde alternée, qui est pourtant le mode de garde le plus équilibrant pour l’enfant - quand géographiquement elle est possible - n’est pas généralisée par les JAF, et ce, même en cas de désaccord d’un des parents ?
AD : Il est difficile et surtout dangereux à mon sens de généraliser car chaque situation est unique et je dirais même chaque enfant est unique.
Ainsi même si toutes les conditions sont remplies pour qu’une résidence alternée soit mise en place, certains enfants ne souffrent pas de ce morcellement du temps et de l’instabilité qu’elle génère, alors que d’autres s’en accommodent très bien.
Certains enfants très jeunes ont besoin de la présence quotidienne de l’image maternelle qui peut d’ailleurs être le papa et parfois ce sont des adolescents qui ne supportent plus de devoir changer de lieu de vie une semaine sur deux.
Personnellement et c’est vraiment ce que je veux à tout prix véhiculer dans mon livre, je pense que seuls les parents d’un enfant qui le connaissent bien mieux qu’un magistrat devraient avoir suffisamment d’amour pour leur enfant pour trouver ensemble la meilleure façon d’organiser son temps de vie auprès de l’un et l’autre de ses parents, afin qu’il puisse grandir dans la sérénité et s’épanouir ensuite dans sa vie d’adulte.
A ce titre le recours à la médiation familiale m’apparait comme le meilleur moyen de dissoudre les malentendus et d’exprimer sa souffrance, afin de retrouver le chemin du dialogue parental lorsque la communication est devenue difficile.
 
JD : Merci Agnès pour cette Interview.
 
© Jean DORVAL, le 30 mars 2019, pour LTC Lecture
 
Infos+ :
Agnès DALBIN était en dédicace au stand de la Librairie HISLER, au Festival Le Livre à Metz, Place de la République, du 5 au 7 avril 2019. Elle donne rendez-vous de nouveau à ses lecteurs : le 18 mai 2019 à la Librairie HISLER de Metz, et les 29 et 30 juin 2019 à Boulay Bouq'in.
 
Les Ptits+ d’Internet :

Avocat-Dalbin-Metz.fr/Tais-toi--Tes-parents-divorcent

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Avocat-Dalbin-Metz.fr

Le_Livre_A_Metz.com

Facebook.com/Agnès.Dalbin

 

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31/03/2019

LTC Lecture annonce : Bientôt, très bientôt, une interview signée JD…

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© Photo ci-dessus DR

A l’occasion de la sortie de son livre "Tais-toi ! tes parents divorcent", Agnès DALBIN, Avocate spécialisée en Droit de la Famille des Personnes et de leur Patrimoine, mais aussi Avocate d’enfant et Médiatrice familiale diplômée, inscrite au Barreau de Metz en Moselle (57), depuis décembre 1980, répond (bientôt, très bientôt...) aux questions du JD dans une interview à cœur ouvert...

Elle témoigne au quotidien des violences subies par les enfants du fait des enjeux et du déroulement des procédures judiciaires, et dévoile leur vécu douloureux. Poignant ! A ne pas manquer !

agnès dalbin 1.jpg agnès dalbin ou les secrets d’un « divorce reussi »,agnès dalbin,les secrets d'un divorce réussi,l'harmattan,collection la justice au quotidien,jean dorval pour ltc

30/03/2019

LES BEST OF DU JD : AGNèS DALBIN, UNE AVOCATE QUI MET L'HUMAIN AU COEUR DE SON ACTION.

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© Photos : Le Républicain Lorrain.

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LES BEST OF DU JD : AGNES DALBIN OU LES SECRETS D’UN "DIVORCE REUSSI"…

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Agnès Dalbin, avocate et écrivaine

© Photo ci-dessus : Jean Dorval 2009

 

Bonjour Agnès Dalbin, on ne vous présente plus sur Metz. Avocate au barreau, spécialiste du droit de la famille, vous êtes très impliquée dans la médiation familiale. Aussi, vous avez trouvé l’inspiration au travers d’histoires vécues, de votre propre expérience de terrain, afin de concocter un livre très bien fait, intitulé "Les secrets d’un divorce réussi", publié chez L’Harmattan (Collection La Justice au quotidien). Aujourd’hui, vous procéderez à une séance de dédicaces à 15h00 à la librairie Hisler-Even de Metz…

 

JD : Votre livre qui sort de l’ordinaire par rapport aux autres ouvrages sur le divorce, vous permet d’en finir avec les idées reçues, pouvez-vous nous en dire plus ?

AD : Les idées reçues, c’est-à-dire les idées fausses qui sont véhiculées sur le divorce, empêchent souvent les gens de prendre une décision, parce qu’ils sont terrorisés par l’image négative qu’ils se font de cette procédure, du moins par ses conséquences. En vingt-huit ans d’exercice, j’ai rencontré beaucoup de personnes qui venaient me voir avec des a priori terribles sur les conséquences de certaines situations les concernant, notamment, la résidence de leurs enfants, le montant de la pension alimentaire à payer ou leur domiciliation future. Aussi, j’ai voulu aborder ces fausses idées circulant sur le divorce, afin d’y mettre un terme une fois pour toute.

 

JD : Parler de « divorce réussi », semble un peu utopique… sachant que ce type de séparation est souvent très douloureuse. Quelle est la marche à suivre, selon vous, afin de « réussir » son divorce ? Est-ce que cela peut passer, par exemple, par la médiation familiale ?

AD : Cela ne passe pas forcément par la médiation familiale, mais cela peut passer par la médiation familiale. Je crois que vous avez un début de réponse dans votre question, puisque vous parlez du divorce en disant que c’est « très douloureux ». Comment dépasser cette douleur ? Comment se reconstruire après un divorce, quand on a autant souffert ? C’est justement, là, que la médiation familiale peut intervenir, et voilà pourquoi j’en parle, dans la mesure, où il faut un lieu d’expression, afin de pouvoir déposer et exprimer cette douleur ; les tribunaux n’étant pas prévus à cet effet. Dans le cadre de la procédure stricto sensus judiciaire, il n’y a aucun lieu où déposer, se confier, pouvoir être compris, entendu ou rencontrer de l’empathie. Donc, on est dans une procédure, pendant laquelle les magistrats ne sont pas là pour vous entendre, mais uniquement pour juger. Ainsi, la médiation familiale reste à mon sens un des moyens de réussir son divorce et de pouvoir faire le deuil de l’échec conjugal. A un moment ou un autre, il faut pouvoir avancer. Après la rupture du lien conjugal, il faut pouvoir passer au lien parental dans l’intérêt des enfants. Plus vite, on peut exprimer cette douleur, plus vite, on fait le point ou le tour des problèmes, aux fins de pouvoir reconstruire autre chose, permettre aux enfants de mieux supporter la séparation, puisqu’ils ont deux parents qui peuvent se reparler. La situation en général est bloquée au départ, et souvent, celui (ou celle) qui est quitté(e) se trouve dans une très grande souffrance par rapport à celui (ou celle) qui a quitté.

 

JD : Vous distinguez le divorce "côté femmes" du divorce "côté hommes", pourquoi ?

AD : Il faut bien que l’on soit clair à ce sujet. Je parle que des personnes que j’ai reçues pendant près de trois décennies dans mon cabinet. Aussi, il ne faut pas que tous les hommes se sentent visés et que toutes les femmes se sentent concernées. Les premières critiques de mon ouvrage ont laissé croire, à tort, que je faisais des reproches qu’à l’encontre des hommes et que je favorisais, ainsi, les femmes. Ce n’est pas du tout le cas ! J’ai simplement constaté que, parmi les personnes qui sont venues se confier à moi pendant ces vingt-huit années d'activité, les hommes et les femmes n’ont pas les mêmes réactions dans le cadre d’une procédure, parce que psychologiquement, ils ne sont pas construits de la même façon. Une femme exprime, généralement, plus facilement ce qu’elle ressent, un homme moins. Je crois qu’on est vraiment dans deux psychismes dissemblables. J’ai effectivement voulu traiter cette différence, parce que l’un des buts de mon ouvrage est que chacun puisse s’y retrouver. C’est-à-dire, qu’on puisse se dire : « je ne suis pas seul(e) à subir cela, d’autres l’ont déjà vécu… » J’ai essayé de « coller » à la réalité psychologique et vécue des personnes, distinguant et sous-distinguant, même, les divorces subis par les hommes et demandés par les hommes, les divorces subis par les femmes et demandés par les femmes. Force est de constater que l’impact psychologique n’est pas le même, selon que l’on demande ou selon que l’on subit le divorce. Cette différence se renforce, si elle touche un homme ou une femme.

 

JD : Le divorce est-il plus souvent demandé par les femmes ou par les hommes ?

AD : En France, le divorce est plus souvent demandé par les femmes. Mais, à l’heure actuelle, suite aux crises économique et immobilière, aux difficultés pécuniaires des couples qui en découlent, je trouve qu’on est en train de s’orienter vers un renversement de cette tendance. On constate, même, une augmentation des demandes de divorces chez les hommes dans la mesure où financièrement, ils peuvent plus facilement envisager de résider séparément. Mais, plus globalement, on se rend compte que les gens ont de moins en moins les moyens de se séparer.

 

JD : Peut-on de ce fait considérer que les gens se sécurisent au travers du mariage…

AD : Les gens ne se sécurisent pas au travers du mariage. Ils ont plutôt de réelles difficultés matérielles pour organiser une vie séparée (domiciles distincts, paiement de deux loyers, parfois la maison en vente ne se vend pas, etc.). Donc, on est dans une obligation de cohabitation. Je dois dire que c’est nouveau et que cela fait suite à la crise. Je crois que les gens sont, de plus en plus, dans une nécessaire cohabitation, pour laquelle, il va falloir redéfinir de nouvelles modalités de fonctionnement. Dans ce cas précis, hors procédure, je pense que la médiation familiale peut avoir encore tout son sens ; en médiation conventionnelle, bien sûr, pour aider les personnes à cohabiter en bonne intelligence !

 

JD : Vu le nombre de dossiers de divorces que traitent, par jour, les juges en France, bien souvent la souffrance individuelle n’est pas prise en compte, notamment, celle des parents, mais surtout celle des enfants. Pensez-vous qu’il devienne urgent que l’Ecole de la Magistrature enseigne des cours de psychologie, afin de remédier à cette grave carence ?

AD : Effectivement, à l’heure actuelle, les enfants restent les grandes victimes des divorces rapides. Il est vrai que, dès l’Ecole de la Magistrature, il faudrait enseigner la médiation familiale et la psychologie ; c’est-à-dire, comment un juge peut aborder un dossier de divorce. Actuellement, le Code Civil - je l’explique dans mon livre - demande aux juges de tenter une conciliation entre les parents, autour de leurs enfants, et de prendre les mesures nécessaires dans le cadre d’un divorce. Or, si la Loi prévoit que les juges doivent tenter de faire parvenir les parents à un accord en ce qui concerne leurs enfants, elle ne leurs donne pas les outils pour aborder les problèmes humains. Juridiquement, c’est facile de décider que les enfants résideront chez l’un des parents, et que l’autre aura des droits de visite et d’hébergement ; mais, il est plus difficile d’amener les parents à réfléchir, eux-mêmes, sur une solution consensuelle et commune dans l’intérêt des enfants. Pourtant, c’est un des rôles que la Loi donne aux juges, dans le cadre d’un divorce, un rôle qui me paraît, à l’heure actuelle, très délicat à appliquer, compte tenu de l’actuelle formation des magistrats. Il faut savoir qu’un magistrat du divorce, en droit de la famille, un juge aux affaires familiales (JAF), ne reçoit pas initialement de formation spécifique. Tous les juges sont dans un tronc commun. Un juge, lorsqu’il est nommé, peut très bien être juge aux affaires familiales, juge d’instance, juge d’instruction, juge de la chambre commerciale, etc. Donc, je dirais que les magistrats sont polyvalents, mais non formés pour certaines spécificités humaines. 

 

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Madame la Consule honoraire d’Ukraine à Metz

Madame Nadia HOLOWACZ se fait dédicacer

un livre par Agnès Dalbin à la librairie Hisler

© Photo ci-dessus : Jean Dorval 2009

 

JD : Est-ce que cela vaudrait le coup de proposer des spécialisations pour les JAF ?

AD : Il serait grand temps de mettre en place des spécialisations, en tous cas des formations spécifiques. Il n’y a d’ailleurs pas que pour les JAF que cela devrait être prévu, mais aussi, pour les juges d’instruction. On a bien vu ce que cela donnait, il y a très peu de temps, avec l’affaire du juge Burgaud. En fait, les juges sont souvent inexpérimentés, lorsqu’ils prennent leur fonction… On a, par exemple, au tribunal de Metz, plusieurs juges aux affaires familiales qui ne sont pas mariés et qui n’ont pas d’enfants. On ne peut donc pas dire qu’ils ont une expérience de la vie, puisqu’ils ne savent rien de la vie de parents, de la vie de couple, d’un mariage qui dure, de la retraite, de ce que sont les préoccupations de l’impact de la maladie ou d’un handicap sur une séparation… Je crois qu’ils sont en rien préparés à ce qui les attend. Ils arrivent sur le terrain sans spécificité et tant que leur propre vie ne les a pas amener à découvrir la vraie vie, et bien ils sont totalement démunis. Donc, je serais très favorable à la mise en place de modules de formation très spécifiques.

 

JD : Je vous remercie Agnès Dalbin d’avoir répondu à mes questions.

© Jean Dorval, le 30 mai 2009, pour LTC.

 

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PS : A lire le très bel article rédigé à ce sujet par notre consœur Marie-Hélène Fanton d’Andon sur le site La Plume Culturelle