09/06/2012
LES BEST OF JD : "MOURAD EL YED : CONTEUR DE BLUES ORIENTAL, PORTEUR DE LUMIERE MUSICALE !"
JD : Salem Mahlikoum Mourad El Yed !
MEY : Mahlikoum Salem Jean.
JD : Mourad, vous êtes d’origine Algéroise, musicien et chanteur-compositeur. Quel est votre parcours personnel et professionnel ? Qu’est-ce qui vous a amené à la musique ? Peut-on vivre de ses notes aujourd’hui en France ou ailleurs ?
MEY : Je suis tout d’abord éducateur spécialisé en Lorraine, depuis un peu plus de quarante ans, auprès des jeunes de la petite enfance et de l’enfance inadaptée. Puis, en parallèle, je fais de la musique. Vivre de ses notes aujourd’hui, c’est un peu difficile, voire impossible. Ou alors, il faut trouver le bon créneau. Ce n’est pas mon cas pour l’instant !
JD : Donc, actuellement, on ne peut pas vivre à 100% de ses notes, à moins d’avoir le bon réseau et de la chance !
MEY : On ne peut effectivement pas vivre de sa musique. Certains chanteurs sont même intermittents du spectacle. Cela devient de plus en plus difficile d’avoir un calendrier et des dates de concerts, et surtout d'avoir un lieu où jouer. Je fais de la musique, car cela a toujours été ma passion. Etre sur scène pour le public, afin de partager un bon moment musical ensemble, je crois que c’est la meilleure des choses à faire et le meilleur endroit où se trouver, surtout après une journée de boulot. Mais, je fais toujours la part des choses entre mon job et la musique.
JD : Vos chansons passent-elles sur les ondes ?
MEY : Non, pas pour le moment. Je reste un petit artisan de la musique et je n’ai pas eu encore la chance de passer sur la FM.
JD : Mourad, quel est votre style de musique ?
MEY : Très bonne question ! (longue hésitation)
JD : Vous vous définissez comment ?
MEY : Je ne peux pas me définir aussi facilement que cela, car je joue beaucoup de styles musicaux différents. Ces influences prennent leurs sources dans le classique, le gospel, le chaâbi, la musique hindou, le blues, etc. En clair, tout ce qui m’a amené à chercher des sonorités. Je cherche toujours le petit truc en plus, la note originale, l’énergie et la couleur. Si je ne suis pas définissable à mon sens, par contre j’ai été classé par la presse dans la world music, le blues oriental, comme un « Jimmy Hendrix en Orient », etc.
JD : Est-ce que l’on peut dire que vous êtes à mi-chemin entre le blues et la musique arabe ?
MEY : Je ne crois pas, les deux musiques sont pourtant complémentaires ! Le Chaâbi, c’est la musique populaire algéroise. Elle me fait cependant penser au blues, car cela joue, chante la rue, et ce qui s’y passe. On y trouve aussi, ce qui se passe dans le monde, ce qui permet d’avoir une vision globale ! (rire) Donc, je ne peux pas me définir comme « bluesman algérois ». Par contre, je me suis dit : « pourquoi pas faire une soirée blues et chanter en arabe ? » Voilà, ma vraie particularité ! Je ne sais pas si d’autres l’ont déjà fait, mais moi je l’ai fait.
JD : Certaines chansons de votre premier album sont pourtant orientalisées, telle « Salem Mahlikoum »… Un titre que j’affectionne particulièrement !
MEY : Le titre « Salem Mahlikoum » (« Paix sur vous, bonjour ! ») m’est venu un soir de concert. Je me suis dit en moi-même « pourquoi ne pas entrer sur scène en demandant au public : Donnez-vous la main ! Regardez-vous et dites-vous Salem Mahlikoum ! » J’ai pensé « ou ça passe ou ça casse ! » Et bien cela à marcher et cela m’a fait même très plaisir !
JD : Quels sont les titres de vos deux albums et leur année de sortie dans les bacs ? Avez-vous une chanson ou deux qui a/ont votre préférence ?
MEY : Le premier album date de deux ou trois ans, il s’intitule « Incha'Allah » qui signifie « si Dieu le veut ». Le deuxième album « L’Aventure Continue… » est dans les bacs depuis trois mois, c’est un nouveau-né. Je n’ai pas de préférence dans mes titres, je les crée, et après cela, ils ne m’appartiennent plus. J’essaye d’avancer, parce que je suis toujours en ébullition, et que j’ai en permanence des projets en cours.
JD : On trouve vos albums chez tous les disquaires ? A la FNAC de Metz ou à Virgin Megastore par exemple ?
MEY : On les trouve pour l’instant qu’à la FNAC de Metz. Ce qui est déjà pas mal. D’ailleurs, le deuxième album y est en écoute. N’ayant ni label, ni manager, aussi, comme déjà précisé, je me considère comme un petit artisan de la musique.
JD : Pourtant, j’ai vu sur votre page Myspace que vous étiez produit par Label Major…
MEY : Il s’agit d’une erreur qu’il va falloir que je fasse rectifier, car je n’ai aucun label. J’assure moi-même ma promotion pour l’instant.
JD : Vous vous produisez apparemment souvent sur Metz, quels sont vos lieux de concert de prédilection ?
MEY : Souvent sur Metz ? Oui... J’ai joué à plusieurs reprises sur la Place de Chambre, par exemple. Mais aussi Place Saint-Louis, où j’ai eu la chance le 19 juin 2009 de faire la première partie de Trio Joubran, de la musique traditionnelle palestinienne. Ce soir là, j’ai été subjugué comme à chacune de nos rencontres. C’est vraiment de très bons souvenirs. Il faut donc, en ce qui me concerne, que les concerts aient une cohérence pour que j’y participe. Je veux dire par là que je ne ferai pas la première partie d’un groupe de hard-rock…
JD : Il n’y a pas sur Metz des endroits plus intimes où vous jouez, dans un café ou sur sa terrasse par exemple ?
MEY : Non pas spécialement, cela ne me dit plus rien de jouer dans un café… J’ai cependant, récemment, joué à l’Irish Pub, parce que je trouve que c’est vraiment un bon petit café au niveau ambiance. Désormais, je m’intéresse plutôt aux festivals et à trouver des concerts en plein air. C’est autre chose, c’est une autre dimension ! Je ne cherche pas à jouer devant des milliers de personnes, mais c’est autre chose que de jouer dans un café. J’irai à la rigueur dans des troquets spécialisés messins comme le Caf'Conc où il y a une petite scène, ou dans des petites salles comme la Salle Robert Ochs aux Trinitaires. Par ailleurs, j’ai joué au Snow Hall d’Amnéville, en Bavière (Allemagne), au Quai de Londres à Verdun, à Condé-Northen (57), etc. En bref, j’ai joué un peu partout.
JD : J’ai vu que vous avez joué aussi à Créhange, vous êtes enregistré en concert sous youtube.fr…
MEY : C’est vrai que j’ai du bol, les gens me contactent parce qu’ils m’ont vu jouer ou parce qu’ils m’ont repéré sur Internet, et puis ils font appel à moi. Mais, je ne joue pas assez à mon sens. (rires)
JD : Gourmand va ! (rires)
MEY : On est jamais assez gourmand Jean ! Vous savez, je n’ai pas des centaines de dates de concerts de prévues... Aussi, si un manager me lit, qu’il ne me propose pas de grosses tournées, mais plutôt des petites dates sympas, un festival par exemple, etc. Le plus important est de trouver le bon créneau ! Ma musique plaît ou non, certes ! Mais, j’apprécierais d’aller un peu ailleurs, en Bretagne par exemple, pour voir d’autres publics. Je n’ai pas de fan club, ni un public qui me suit, les gens me découvrent et puis je les découvre aussi…
JD : Vous avez un public en perpétuelle (re)découverte alors ?
MEY : Voilà ! Et c’est très important !
JD : Et des p’tits festochs locaux, comme le « Jardin Du Michel », ça ne vous tente pas ?
MEY : Bien sûr que si ! Mais, on n’a pas encore fait appel à moi. Vous savez j’ai beau envoyer CDs et bio, proposer de participer à des manifestations. Rien n’y fait, j’ai pratiquement aucun retour. Il faut aussi avouer que c’est un métier de faire sa promo. Il faut bien connaître les réseaux…
JD : Il vous faudrait un agent artistique…
MEY : Oui, car savoir se vendre, ce n’est pas facile du tout. Je ne sais pas trop le faire, et cela me dérange de devoir me vendre.
JD : Maintenant Mourad, si vous le voulez bien, on va s’attaquer à l’actualité internationale… Que pensez-vous des révolutions qui bouleversent actuellement tous les pays arabes ? Peut-il y avoir une résonance au niveau des banlieues françaises ? Croyez-vous à la « théorie des dominos » ?
MEY : La théorie des dominos ? Oui, j’y crois ! Mais, tous ces événements historiques ne me surprennent pas. Je ne suis pas politisé, cependant j’ai un regard objectif sur l’actualité, le monde, la vie en général. Ces événements devaient arriver. On oublie que l’on a été jeune nous aussi. On oublie que la jeunesse est là, et qu’elle a envie de vivre. Les générations plus anciennes se sont beaucoup serrées la ceinture pendant 30, 40, voire 50 ans. Les jeunes ne veulent pas vivre la même galère. Il fallait bien que tout cela se termine un jour. Les jeunes veulent du travail et pouvoir vivre. Grâce à la jeunesse qui parle, qui bouge et qui s’est servie admirablement d’Internet, tout change. J’adore les jeunes, j’ai passé la moitié de ma vie avec eux...
JD : Est-ce que vous connaissez le groupe de rap marocain FNAIRE ?
MEY : Vous savez, j’écoute beaucoup de styles de musiques différents. J’écoute aussi pas mal de rap. Il y a des groupes algérois comme Hamidou qui a signé le premier morceau rap algérien avec son célèbre titre « Jawla Fe Lil », enregistré en 1985, et le Group AM. Il y a aussi des groupes tunisiens qui se débrouillent très bien dans le rap, comme South School qui fait du pur gafsien wled du sud tunisien, et G-Belle de Gafsa. Il y a tant de groupes de rap ! Par contre, les marocains de FNAIRE, je ne les connais pas.
JD : En fait, je voulais savoir si vous les connaissez, car ils prônent la valeur travail et encouragent la jeunesse marocaine à se prendre en main. Je sais que vous n’êtes pas marocain, cependant que pensez-vous de leur message socio-musical ?
MEY : C’est tout simplement super ! C’est super, car ce sont des jeunes qui s’adressent à d’autres jeunes, donc il ne s’agit pas d’un message moralisateur ! C’est pas « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ! », comme les générations plus anciennes ont tendance à le faire. C’est plutôt comme une prise de conscience, venant directement des jeunes. Les autres jeunes seront plus à l’écoute de ce message. Cela ne fait pas « has been » à l’image d’un vieux qui dit « tu vois quand j’avais ton âge… ». J’approuve cette démarche, c’est vraiment très bien vu. Il faut que je retienne le nom de ce groupe…
JD : FNAIRE…
MEY : On peut les trouver où ?
JD : Sur youtube.fr, par exemple, car ils ne sont pas vendus à la FNAC et à Virgin Megastore…
MEY : Je n’ai pas Internet, mais je les trouverai tout de même ! Quoiqu’il en soit, c’est excellent ce qu’ils font. Mais, il y a d’autres groupes qui ont le même message, voire plus philosophique, comme le groupe IAM et l’Ecole du Micro d’Argent. Peut importe le style musical, que ce soit du reggae, du ragga, etc. tout ce que font les jeunes en musique comprend de bons messages de paix, d’amour, de tolérance, de dénonciation des injustices, etc. Ils sont géniaux ces "Djeunz" (comme ils le disent si bien), j’adore ce qu’ils font dans tous les styles, car ils ont le texte, ils ont le feeling, et ils touchent pas mal de monde et cela fait plaisir à voir et à entendre.
JD : Je vous remercie Mourad pour cet interview plein d’Humanité.
MEY : Merci à vous aussi Jean !
© Propos recueillise, le 16 mai 2011, par Jean Dorval pour LTC LIve.
INFOS PLUS :
Pour écouter Mourad sur Youtube.fr
http://www.youtube.com/watch?v=QfB17mBAAMA
Et pour l’écouter et suivre son actu :
http://fr-fr.facebook.com/pages/El-yed/116903565041026
© Crédit Photos : © Jean Dorval pour LTC LIve.
00:35 Publié dans LTC LIVE : "LA VOIX DU GRAOULLY !" | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc live, ltc live : la voix du graoully, la scène d'ltc live, la communauté ltc live, mourad el yed, el yed, algérois, boulay, musicien, chanteur, compositeur, éducateur spécialisé, petite enfance, enfance inadaptée, le classique, le gospel, le chaâbi, la musique hindou, le blues, centre pompidou-metz | Facebook |
15/05/2011
SANSEVERINO SE LA PETE EN LTC LIVE A GANDRANGE !
Le Sieur SANSEVERINO débarque avec sa faconde et son humour habituels, avec guitares et bagages, à Gandrange, le mercredi 18 mai prochain, à 20h30, à l’Espace Balavoine, avec en première partie Bastien BALT, pour la modique somme de 26,75€ par personne. Et cela vaut le déplacement ! En effet, ce grand animateur de la Scène Française, talentueux, sera pour votre plus grand bonheur en formation swing-rock, entouré d'un big band, en trio avec deux accordéons ou en duo. SANSEVERINO a toujours le don de faire swinguer ses chansons (originales), ainsi que son public. On se rappelle de son excellent dernier album sorti en 2009, chez Columbia, "Les faux talbins". Eh bien, son nouvel opus est dans les bacs… Il a été baptisé « Les Embouteillages ». Il s’agit du meilleur de SANSEVERINO. Ce CD inclut un vrai bouquet de tubes : "André", "Frida", "L’Etrangère", "Maigrir", etc. (SAN)SEVERINO priez pour que nous venions tous à votre concert !
© Jean Dorval pour LTC LIve, le 15 mai 2011.
2 DES TITRES SANSEVERINO SONT EN ÉCOUTE :
"La maison sur le port" en hommage à Amalia...
Et on termine avec : "Il se la pète !"
In<FOS+ : sanseverino.fr
18:20 Publié dans LTC LIVE : "LA VOIX DU GRAOULLY !" | Lien permanent | Tags : sanseverino, chanteur, compositeur, musicien, jean dorval pour ltc live, ltc live : la voix du graoully, la scène ltc live, la communauté ltc live, en concert, gandrange, espace balavoine, le 18 mai 2011, bastien balt, première partie, les faux baladins, les embouteillages, best of, scène française | Facebook |
16/09/2009
LE KARAOKE D'LTC LIVE TE PROMENE SUR "LES REMPARTS DE VARSOVIE" DE JACQUES BREL...
© Photo ci-dessus (les remparts de Varsovie) : guide-site-touristique.com
Perso, j'adore cette chanson !!! Alors, si toi aussi, tu aimes cette zizic fais ton propre karaoké. Clique sur le lien suivant http://www.youtube.com/watch?v=DTex4jAhllc et chante avec ce vieux Jacques, grâce aux paroles ci-dessous...
Bonne Zizic avec JD sur LTC Live !
« Les remparts de Varsovie » de Jacques Brel
Madame promène son cul sur les remparts de Varsovie
Madame promène son cœur sur les ringards de sa folie
Madame promène son ombre sur les grand-places de l'Italie
Je trouve que Madame vit sa vie
Madame promène à l'aube les preuves de ses insomnies
Madame promène à ch'val ses états d'âmes et ses lubies
Madame promène un con qui assure que madame est jolie
Je trouve que Madame est servie
Tandis que moi tous les soirs
Je suis vestiaire à l'Alcazar
Madame promène l'été jusque dans le Midi d'la France
Madame promène ses seins jusque dans le midi d'la chance
Madame promène son spleen tout au long du lac de Constance
Je trouve Madame de circonstance
Madame promène son chien, un boudin noir nommé Byzance
Madame traîne son enfance et change selon les circonstances
Madame promène partout son accent russe avec aisance
C'est vrai qu'Madame est de Valence
Tandis que moi tous les soirs
Je suis barman à l'Alcazar
Madame promène son ch'veu qui a la senteur des nuits de Chine
Madame promène son r'gard sur tous les vieux qui ont des usines
Madame promène son rire comme d'autres promènent leur vaseline
Je trouve que Madame est coquine
Madame promène ses cuites de verre en verre, de fine en fine
Madame promène les gènes de vingt mille officiers d'marine
Madame raconte partout qu'on m'appelle "tata Jacqueline"
Je trouve Madame mauvaise copine
Tandis que moi tous les soirs
J'suis chanteuse légère à l'Alcazar
Madame promène ses mains dans les différents corps d'armée
Madame promène mes sous chez des d'mi-sel de bas quartiers
Madame promène carrosse qu'elle voudrait bien me voir tirer
Je trouve que Madame est gonflée
Madame promène banco qu'elle veut bien me laisser régler
Madame promène bijoux qu'elle veut bien me faire facturer
Madame promène ma Rolls que poursuivent quelques huissiers
Je trouve que Madame est pressée
Tandis que moi tous les soirs
Je fais la plonge à l'Alcazar
Madame promène son cul sur les remparts de Varsovie
Madame promène son cœur sur les ringards de sa folie
Madame promène son ombre sur les grand-places de l'Italie
Je trouve que Madame vit sa vie
Madame promène à l'aube les preuves de ses insomnies
Madame promène à ch'val ses états d'âmes et ses lubies
Madame promène un con qui assure que Madame est jolie
Je trouve que Madame est servie
Tandis que moi tous les soirs
Je suis vestiaire à l'Alcazar
Madame promène l'été jusque dans le Midi d'la France
Madame promène ses seins jusque dans le midi d'la chance
Madame promène son spleen tout au long du lac de Constance
Je trouve Madame de circonstance
Madame promène son chien, un boudin noir nommé Byzance
Madame traîne son enfance et change selon les circonstances
Madame promène partout son accent russe avec aisance
C'est vrai que Madame est de Valence
Madame promène l'été jusque dans le Midi d'la France
Madame promène ses seins jusque dans le Midi d'la chance
Madame promène son spleen tout au long du lac de Constance
18:08 Publié dans LTC LIVE : "LA VOIX DU GRAOULLY !" | Lien permanent | Tags : le karaoké d'ltc live, "les remparts de varsovie" de jacques brel, jean dorval pour ltc live, ltc live : la voix du graoully, bonne zizic avec ltc live, la communauté ltc live, varsovie, jacques brel, chanson, chanteur | Facebook |