21/07/2014
« ET L'EAU RECOUVRA LA BRAISE ! »
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L'eau est plus forte que la braise...
A la nuit tombée, rencontre d'une belle Demoiselle
En robe légère sur les bords de la Moselle
Cheveux noirs au vent
A sa suite, tel un disciple fervent...
Le regard songeur, partageur
Le cœur à la dérive
Ne masquant aucunement son coup d'œil ravageur
Elle promenait sa nonchalance sur ces rives
Dans ses yeux bleus vibrait déjà ma scie
Total reflet de sa féminité Lorraine
Elle venait de Nancy
Et de part ma plus belle plume, j'en ai fait ma Reine !
D'une simple œillade, la soie de ses joues rougissait
La lave jaillissait de mon âme
Mêlant nos souffles courts, l'allégresse nous unissait
La dévotion entretenait sa flamme
De tendresse ses courbes je pétrissais
Sous la voûte étoilée, le temps d'une révolution, je la découvrais
L'un et l'autre le printemps nous caressait
Dans le creux de ses mains, je sombrais dans le vrai
A ses oreilles parfumées, mon désir déposé
Fragrances extraordinaires faisant toucher le ciel
Signatures sur ses verts attraits apposées
Les saveurs de ses lèvres s'évaporaient en arc-en-ciel
Eros souriait à la vie
Et me faisait flancher le cœur
Sa Muse comblait toutes mes envies
Jet de dés sans promesse, ni rancœur
Dans la robe de sa nudité
Harmonieusement confondu
J'épousais l'eau et le feu avec lenteur, puis rapidité
Je goûtais le fruit défendu
Je voyais au travers de ses yeux...
Eros invoquait le spirituel
Son dessein fut de tout entier me livrer
Entretenant le rêve, il invitait au rituel
Il m'offrait sa fille enivrée
Comme une vague frémissante finissait d'onduler le plaisir
Au clair de ma plume, deux cygnes devenus muets, à nouveau détendus
Qui pour mieux vivre leur passion ont su se choisir
Au clair de ma plume, deux cygnes blancs, l'un en l'autre, fondus
Quand le jour vînt à pointer
L'ardeur des amants retombée, de bonheur maculée
Leur passion mutuellement partagée, dépointée
L'ivresse de la rivière contée par Ausone avait finalement vaincu la braise immaculée
Le chant du « Signe » pour seule œuvre
Ils s'enlacèrent sous l'emprise d'un ultime frisson
L'écho de leurs lèvres pour tout chef-d'œuvre
Ce frêle esquif se brisa à l'unisson
© Photo ci-dessus : http://r-sistons.over-blog.com/categorie-10807617.html
Beaux oiseaux conjugués
L'insolence interrompît leurs charmes isolés
Beaux oiseaux évaporés, subjugués
Des courants contraires les ont emportés, immolés
Ils n'appartenaient à personne
Rien au monde ne les aurait fidélisés
Le son du corps depuis encore résonne
Rien au monde ne les aurait apprivoisés
La Demoiselle repartît dans la brume matinale, nue
Rassasiée, comme renée
Telle que je l'avais connue, en belle inconnue
Ephémère destiné !
Immuable souvenir, elle flottait de nouveau sur le temps
Le brouillard l'habillait, la rendait à la rue
Recouverte de rosée, elle disparut hors du temps
Aussi subitement, qu'elle m'était apparue
© Jean Dorval, le 21 janvier 2010, pour LTC Poésie.
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