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12/04/2013

LTC POESIE & PAUSE "RENAISSANCE"...


DE MELIN DE SAINT-GELAIS (1491-1558) :

"PAR L'AMPLE MER..."

Par l'ample mer, loin des ports et arènes
S'en vont nageant les lascives sirènes
En déployant leurs chevelures blondes,
Et de leurs voix plaisantes et sereines.
Les plus hauts mâts et plus basses carènes
Font arrêter aux plus mobiles ondes
Et souvent perdre en tempêtes profondes ;
Ains la vie à nous si délectable,
Comme sirène affectée et muable,
En ses douceurs nous enveloppe et plonge,
Tant que la Mort rompe aviron et câble,
Et puis de nous ne reste qu'une fable,
Un moins que vent, ombre, fumée et songe.

ET ... "QUAND LE PRINTEMPS."

Quand le printemps commence à revenir,
Retournant l'an en sa première enfance,
Un doux penser entre en mon souvenir
Du temps heureux que ma jeune ignorance
Cueillit les fleurs de sa verte espérance.

Puis, quand le ciel ramène les longs jours
Du chaud Été, j'aperçois que toujours
Avec le temps s'allume le désir
Qui seulement ne me donne loisir
D'aviser l'ombre et mes passés séjours.

Puis, quand Automne apporte le plaisir
De ses doux fruits, hélas, c'est la saison
Où de pleurer j'ai le plus de raison,
Car mes labeurs ne l'ont jamais connue :
Mais seulement, en ma triste prison,
L'Hiver extrême ou l'Été continue.
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ET DE JOACHIM DU BELLAY (Ami de Ronsard) (1522-1560) :

"COMME LE CHAMP SEMÉ..."

Comme le champ semé en verdure foissonne,
De verdure se hausse en tuyau verdissant,
Du tuyau se hérisse en épi florissant
D'épi jaunit en grain, que le chaud assaisonne ;

Et comme en la saison le rustique moissonne
Les ondoyants cheveux du sillon blondissant,
Les met d'ordre en javelle et du blé jaunissant
Sur le champ dépouillé mille gerbes façonne ;

Ainsi de peu à peu crût l'empire romain,
Tant qu'il fut dépouillé par la barbare main,
Qui ne laissa de lui que ces marques antiques,

Que chacun va pillant; comme on voit le glaneur
Cheminant pas à pas recueillir les reliques
De ce qui va tomber après le moissonneur.

 

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