20/08/2014
"RULE BRITANNIA !" (1)
Le 14 mai dernier est sorti en librairie "Britannia", le dernier Alix. Pour ce numéro 33 de la célèbre série de Jacques Martin, les auteurs Mathieu Bréda et Marc Jailloux, de l’Ecole aux Traits, ont sorti les grands moyens. Ils ont construit un très palpitant scénario, plein de rebondissements. Et Marc Jailloux, qui s’était déjà fait remarqué pour son interprétation très fidèle d’Alix dans "La Dernière conquête", reprend ses pinceaux pour une nouvelle aventure qu’on lit d’une seule traite. L’histoire pousse Alix et Enak à rejoindre le Proconsul Jules César à Port Itius dans l’extrême nord de la Gaule, alors nommé la Gaule Belgique (une terre comprise entre la Seine et le Rhin). Là, ils découvrent un gigantesque camp militaire en effervescence, et une armada de bateaux armés, prête à appareiller sous peu. Pas moins de sept légions et des centaines de navires s’apprêtent à traverser la Mare Britanicum (la future Manche…) pour envahir l’île de Britannia (l’actuelle Angleterre). César entend ainsi soumettre cette terre d’asile pour les Chefs Gaulois en rébellion réfugiés, que les Peuples Britons, par solidarité entre "cousins celtiques" soutiennent. Il veut ainsi parachever ses succès militaires et sa campagne de pacification de la Gaule, mais surtout mettre la main sur des richesses considérables qu’un commerçant (et allié ?) Briton, Viridoros, lui a fait miroiter pour financer ses ambitions politiques voraces. Pour ce faire, César tient à ce qu’Alix et Enak l’accompagnent. Ils auront pour compagnon Mancios, un jeune Prince de Britannia, dépossédé de ses terres par un puissant et dictatorial chef de guerre nommé Cassinos, qui veut faire l’union des Peuples Britons contre Rome. Mancios va guider l’expédition romaine en échange d’une alliance et d’un soutien militaire lui permettant de reconquérir son trône perdu. Mais Viridoros, qui n’inspire guère confiance à Alix, réservera quelques surprises au corps expéditionnaire… A lire et à relire !
© Jean DORVAL, le 20 août 2014, pour LTC Lecture.
Note : (1) Traduction : "Règne Bretagne !"
Grand concours Britannia,Du 30 avril au 31 décembre 2014 minuitEn partenariat avec WElondres.com |
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26/06/2014
SANDRA REINFLET : UNE FEMME EN RE-CRéATION PERMANENTE.
Le 11 novembre 1981, Sandra Reinflet naît à Thionville en Moselle. Ses parents installés initialement à Hagondange (en Moselle aussi), après trois ans de fac de médecine à Nancy (Meurthe-et-Moselle) - la ville d’origine de sa mère - déménagent à Saumur, dans le Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire, où le besoin en médecins se fait ressentir. Sandra y grandit, en se forgeant un caractère de fonceuse-rebelle. Ses parents ont quatre enfants. Elle est l’aînée. Puis, ils se séparent. Très tôt la musique est une des passions de Sandra. A 3 ans, elle décide que plus tard elle sera chanteuse. En 6ème, elle monte son premier groupe. A 12 ans, elle part pour la première fois à l’étranger : direction l’Angleterre ! Elle ne comprend pas la langue, semble perdue, pourtant elle est fascinée. Par la suite, elle est de tous les voyages scolaires, et part souvent avec son père faire des traversées de déserts en 4x4. Son parcours scolaire à Saumur est classique au début : l’École Primaire Jacques Prévert, de 1987 à 1992, le Collège Saint-André, de 1992 à 1996, et le Lycée Saint-Louis, de 1996 à 1999. Mais en terminale, elle se rend compte qu’elle n’est pas faite pour les études de lettres qu’elle suit afin de devenir enseignante. Son conseiller d’orientation lui fait alors passer des tests confirmant qu’elle aime voyager, entreprendre et parler des langues étrangères. Elle passe son bac littéraire, option arts, en 1999, et intègre l’École Supérieure Des Sciences Commerciales d’Angers. De 1999 à 2004, elle y prépare un Master en communication et marketing. Cinq ans d’études durant lesquelles elle n’a pas le sentiment d’acquérir grand chose. Elle joue cependant le jeu jusqu’en 2001, quand un grave accident de la route remet en cause son existence. Elle n’a que 20 ans, et reste entre la vie et la mort, pendant trois semaines, avec quatre côtes cassées, une péritonite et un intestin perforé. Elle se découvre mortelle. Suite à ce choc, la jolie brunette affirme : "Je me suis dis qu’il ne faut plus que j’attende pour vivre, que je n’ai pas l’éternité devant moi, que je dois enfin croire en moi et réaliser dès maintenant tous mes rêves de gosse. Cet accident me fait gagner vingt ans de vie et prendre conscience que je n’ai rien à perdre !"
"CUEILLE LE JOUR PRéSENT SANS TE SOUCIER DU LENDEMAIN !"(1)
En 2002, elle passe à l’action. Elle part avec sa meilleure amie, Yuki, étudier un semestre, à Manille, aux Philippines, toujours dans le cadre de son école de commerce. Sur place, les deux copines donnent des cours à des femmes au passé torturé (prison, prostitution, etc.). Elles se fixent pour objectif de les aider à construire des projets professionnels. Sandra précise : "Nous avons trouvé remarquable leur capacité à croire en elles, à transformer un contexte difficile en expérience positive. Nous avons parlé d’elles à d’autres femmes pour valoriser leurs parcours exemplaires." Sandra lie particulièrement amitié avec une ancienne prostituée devenue médecin. Une leçon de vie pour elle, voire une révélation, qui se traduit par l’envie de partir à la rencontre de "copines de son âge", afin de partager leur histoire. Une idée qui ne la quitte plus jusqu’à la fin de ses études et qui débouche sur le projet "81 femmes" et le livre : "Same same but different. Voyage à la rencontre de 81 femmes qui réveillent le monde." En attendant, Sandra rentre en France, et obtient son Master en 2004. La routine d’une carrière toute tracée de directrice marketing chez L'Oréal lui fait peur. Ne souhaitant pas vendre des shampoings toute sa vie, elle préfère s’engager deux ans auprès de l'association Solidarité Sida, en tant que chargée de communication pour le Festival Solidays ; une manifestation de lutte contre le Sida. Dans la foulée, elle crée son groupe et fait pas mal de petits concerts. Mais, ne tenant plus en place, car ayant toujours en tête son projet "81 Femmes", elle démissionne de Solidays et quitte le mec avec qui elle vit. Elle se met à la recherche de sponsors et monte un site Internet(2) pour publier ses futurs portraits de femmes, la matrice de son prochain livre. Le 5 avril 2006, à 25 ans, Sandra née en 81 s’envole avec Yuki, née aussi en 81, pour réaliser 81 portraits de femmes nées en 81 ; chacune équipée d’un sac à dos. La première étape de leur périple : l’Afrique du Sud.
LE TOUR DU MONDE EN 81 RENCONTRES.
Une fois dans l’avion, une seule certitude habite Sandra : "vivre l’instant présent, voyager et faire des rencontres enrichissantes." Dans chaque pays traversé, Sandra et Yuki cherchent des femmes à interviewer. Elles ne sélectionnent "que celles qui réveillent le monde, prennent des risques pour s’en sortir, vivent leurs rêves, prennent conscience de l’urgence à se réaliser, etc." Elles ont "envie de les aider sans se prendre pour les sauveuses du monde." Elles les soutiennent à leur manière en relayant leurs projets sur leur site Internet. Ainsi, du désert namibien à la piste d’un cirque australien, des montagnes népalaises au Botswana, de l’Inde au Chili, de l’Indonésie au Japon, etc. elles présentent leurs rencontres extraordinaires. Dans une prison équatorienne, elles font connaissance d’une femme, séropositive, présidente d’une association de lutte contre le Sida ; une "ex-mule" ayant transporté de la drogue pour son compagnon. A priori elle n’a plus rien à attendre de la vie, plus d’espoir. Elle ne sait pas non plus pour combien de temps elle est enfermée. Elle a perdu de vue ses enfants qui résident à Buenos Aires, en Argentine. Au début, elle souhaite mourir. Puis fataliste, elle décide de se rendre utile et de changer les choses. Enseignante de métier, elle crée alors une école pour les 200 enfants vivant avec leur mère dans cette prison. Elle donne aussi des cours d’écriture aux femmes, lance un journal pour qu’elles puissent s’exprimer, et avoir une source de revenu pour se payer des extras sans se prostituer. Elle trouve ainsi sa raison d’être dans cette prison. Il y a aussi une péruvienne, créatrice de mode, qui grâce à nos deux comparses, peut distribuer ses vêtements en France ; ainsi qu'une courageuse chanteuse zimbabwéenne handicapée, des sportives, des créatrices d’entreprise, des artistes, des leaders politiques, etc. Une nuit, au cours d’une étape dans un village équatorien, un volcan entre en éruption. Sandra et Yuki sont évacuées vers une école-refuge, sous une pluie de roches. Il y a un risque d’émanations de gaz toxiques. Les roches tombent deux heures durant. Elles en sortent indemnes. Comment ne pas y voir un signe du destin ? Sandra publie cette aventure à visage humaine, le 03 juin 2010, aux Éditions Michalon, sous le titre : "Same same but different. Voyage à la rencontre de 81 femmes qui réveillent le monde." L’exposition du même nom fait un tour de France, puis passe par Vienne, Montréal, Barcelone et Toronto. "Same same but different" est une expression que l’on entend partout en Asie, notamment en Thaïlande, voulant dire : "c’est à peu près la même chose." Quand un vendeur dans une échoppe sert du poulet à la place du bœuf, il sort un typique "Same same but different" ; qui se traduit par : "ça se mange pareil !" C’est une façon très asiatique de tout relativiser. Ce n’est pas pareil, mais cela se mange pareil ! Le titre de ce livre est donc un clin d’œil à cette expression populaire. Il colle aussi parfaitement aux femmes rencontrées, identiques par leur âge, mais cultivant toutes leur propre singularité. Sandra précise : "Ces femmes ont conscience de la précarité de la vie. Elles savent que l’instant présent est la seule chose tangible de l’existence." Cet ouvrage prouve qu’il n’y a pas de règle spécifique pour être heureux. Chaque rencontre confirme qu’à remettre ses projets à demain, il pourrait bien être trop tard pour les réaliser. Ce voyage commencé en Afrique s’achève en Asie le 03 juin 2007. Ce livre traduit aussi les sensations éprouvées par Sandra la voyageuse. Son avion au retour de Delhi vers Paris bouge trop - une expérience identique lui arrive le matin même dans un rickshaw - aussi n’arrivant pas écrire le début de son récit, elle tombe en rêverie par delà le hublot, imaginant survoler l’Amazone en regardant les courbes sinueuses de la Seine. "Voyager n’est pas une question de distance, mais juste une question de regard !" Un œil neuf que Sandra essaye de poser au quotidien sur son travail, quitte pour cela à se frotter à des domaines inconnus. Elle passe ainsi de la photographie (alors qu’elle est prédestinée à l’écriture) à la musique (alors qu’elle joue à peine de la guitare), etc. Elle aime "la mise en scène de sa vie, être en danger permanent." Ce qu’elle traduit par : "l’expérimentation du direct." Elle partage la couverture de son livre "avec une femme d’origine africaine qu’elle a rencontrée." Pour Sandra "ce voyage à deux a permis l’écriture de nombreux articles sur notre site Internet. Yuki a participé aux interviews, mais elle n’a pas écrit ce livre avec moi. Je l’ai voulu personnel, voire intimiste."
"GOODMORNING MARINE !"
De retour en France, Sandra se lance dans la musique. Un autre rêve fou de cette autodidacte qui porte le pseudonyme "Marine Goodmorning." "Un nom de scène créé (dit-elle, ndlr) à l'âge de 8 ans en chantant devant le miroir de ma salle de bain ! Deux mots d’anglais "good" et "morning" qui n’en forment plus qu’un seul. Les deux seuls que je connaisse, taillés sur mesure, pour faire carrière." Pour devenir compositrice-interprète, elle monte un autre groupe. Tout en jouant de la guitare, elle chante des paroles venues tout droit de son cœur de nana : "paraît que le réel nous rattrape, je suis sûre qu’on peut courir plus vite." Ensuite, elle part trois mois au Canada, où elle donne son premier Live. Puis, se produit dans le Métro Parisien : "un défi qui consiste à aller à la rencontre de gens qui ne t’attendent pas !" Pour "se perfectionner en solfège, guitare et composition musicale, en 2009", elle "entre au Conservatoire de Pantin." Elle "aime à croire que, tant qu’il y a de la vie, il n’est jamais trop tard pour apprendre." Son premier opus, en 10 titres, intitulé "La Boîte à Jouer", est Pop-Rock. Il sort en février 2009, et est produit par Believe et Oneshot. Les chansons de Sandra sont décalées, pleines d’humour, d’amour et de légèreté, abordant des sujets futiles et/ou graves ; à l’image de "Cosmopolitan Song", "Tecktonik à la Comedia", "Mens-moi", "Lover dose" et "Tu m’aimes comment ?" Elle sort aussi quelques clips, et travaille déjà à la réalisation de son deuxième album. Candidate heureusement malheureuse à la Nouvelle Star en 2010, sur D8, cette femme faite pour chanter son très beau répertoire sur-mesure (et non celui des autres), échappe de peu au virus du showbiz. Elle écoute du Brel et du Benjamin Biolay, et surtout Sea+Air, "un groupe allemand d’Électro-Rock que j’affectionne particulièrement, utilisant de vieux instruments, comme un clavecin. J’aime leur titre "Take Me For A Ride", que j’écoute en boucle en faisant du stop. J’ai fait leur connaissance au Portugal au cours d’un concert auquel personne n’est venu." Sandra en connaisseuse du beau verbe adore aussi la poétesse-chanteuse Mesparrow (la contraction des mots "Miss" et "Sparrow" qui se traduit par : "Mademoiselle Moineau") ; une Française qui décline son univers poétique et onirique en anglais. Un jour, un guérisseur indonésien prédit à Sandra : "À 33 ans, ça marchera pour toi. Depuis (précise-t-elle, ndlr) quand je doute de mes choix de vie, de mes projets de livres, de musique ou de photographie, que j’en ai assez de sous-louer mon appart pour pouvoir partir en voyage, je repense à cette promesse. J’attends cet âge d’or avec impatience. Cette prédiction me donne des ailes pour échapper aux épreuves. Alors, l'inspiration revient, et je reprends mon stylo, mon appareil photo et ma guitare. Je réchauffe mes pâtes en me disant que quoi qu’il arrive, je n’ai pas d’autre solution que d’avancer. Il ne faut pas que je perde de vue ma bonne étoile ! Mon rêve de môme clignote sans arrêt sous mes yeux." En attendant ses 33 ans, Sandra se fixe comme objectif de réaliser, tous les 11 du mois, jusqu’au 11/11/2014, une chanson avec un partenaire différent à chaque fois. Le premier morceau, enregistré sur un toit géorgien, à Tbilissi avec Lasha, "Temuka", est à déguster sur www.33-tour.com
"JE T’AIME PAS DU TOUT, UN PEU, BEAUCOUP, PASSIONNéMENT, à LA FOLIE, POUR TOUJOURS !"
En librairie depuis le 29 novembre 2012, le deuxième livre de Sandra "Je t’aime [maintenant]", publié aux Éditions Michalon, raconte ses 24 histoires d’Amour avec des hommes, sans notion de durée. Il s’agit du portrait d’une génération qui tarde à s’installer dans la vie adulte par rejet du conformisme. "Ce livre naît dans l’avion à mon retour du Canada. Je n’arrive pas à dormir, car je songe à la platonique, mais jolie histoire d’amour vécue avec un Québécois. Il vient me chercher par surprise dans un chalet à 400 kilomètres de Montréal pour m’accompagner à l’aéroport, et avec les débris de verre de son pare-brise, il me fabrique une bague. Vous pensez que je vais le revoir ? Et bien, non ! Car pour moi une relation pour compter n’a pas besoin d’être durable, voire concrétisée. Ainsi me vient l’idée d’écrire "Je t’aime [maintenant]". Il me faut retrouver les 24 hommes ayant partagé mon Histoire d’Amour - composée d’Histoires d’Amour - depuis mon enfance jusqu’à nos jours, et raconter une heure partagée avec chacun d’entre eux, photo à l’appui. Une heure pour faire un tour de cadran, pour prouver que la durée ne donner pas de valeur à une relation. Les histoires marquant le plus ne sont pas seulement celles qui ont existé, mais aussi celles qui sont fantasmées. Ensuite, je demande à chacun de me révéler un souvenir vécu avec une autre femme, pour accepter ensemble le fait de ne pas être l’unique personne à avoir partagé l’histoire de l’autre." De son père au premier amour de bac à sable, de l’idole idéalisée devant un poste de télévision à son premier baiser, de l’amourette platonique à l'autre bout du monde à celui qui n’a pas voulu, de David l’amoureux de la cour de récré (le cancre, alors qu’elle est bonne élève) qui lui offre un pin’s Axa assurance ("un diamant perdu" dont elle rachète un exemplaire sur eBay) au premier amant, du premier amour au premier amant sans amour, des amours transfrontalières nouées dans les villes fétiches de sa jeunesse Erasmus/EasyJet (Berlin, Barcelone, Montréal, Londres, etc.) à celui qui n’a pas su, elle met tout le monde sur un pied d'égalité. "Il m’a fallu les recontacter un par un, les rejoindre parfois jusqu’en Slovénie, en Espagne, au Canada ou en Autriche. J’ai dû trouver un fil conducteur pour que chacun se reconnaisse dans mon travail. J’ai dû être sincère avec moi-même, penser au lecteur et à la manière dont il peut s’approprier l’histoire, et ne pas trahir ceux dont je parle, sans pour autant être complaisante. Le jour où j’adresse mon livre en format PDF à tous mes exs, il m’est impossible de manger. Trop de stress ! Cependant à ma grande surprise, ils sont tous enthousiastes, voire bienveillants. Cela me rassure, nous ne nous sommes pas aimés par hasard." "Dans cette cartographie du cœur, l’idée est de célébrer l’éphémère. Je me demande même parfois, si je ne préfère pas l’idée de l’Histoire d’Amour à l’Histoire d’Amour elle-même. Tous ces petits moments intenses qui m’ont marqué pour toute la vie n’ont pas de prix. Ils restent uniques. Il n’y a pas besoin de relation sexuelle pour aimer. Une relation platonique peut impacter fortement le réel. Mes exs m’ont tous fait flasher. Les retrouver maintenant a ré-impacté mon réel. En partant du vécu ce livre conjugue mes souvenirs au présent. On peut être une femme moderne, libre, avoir des amours pluriels, sans être une salope. On a tous eu de nombreuses histoires sentimentales. On n’a pas forcément "consommé", un mot que je trouve horrible."
UN CôTé CHATTE à 9 VIES !
Pour la belle Sandra "de nos jours, on peut avoir plusieurs vies en une. Je crois assez peu à la longévité en amour. Je veux vivre une redécouverte affective permanente. J’aime l’expérimentation et le geste amoureux. J’adore l’instant présent, le côté première fois, l’improvisation. J’aime que la vie soit un jeu, sinon elle devient insupportable. Il me faut quelqu’un de "tout-terrain." Erwan qui partage ma vie depuis deux ans a un peu ce profil. C’est un touche-à-tout comme moi, qui se dit : "bon à rien et un peu bon à tout, un excellent et continuel débutant." Il est écrivain. Je vis à Paris et lui est en résidence d’écriture dans le Berry. Et c’est très bien ainsi. Je ne ressens pas le couple comme un besoin. Je l’ai rencontré pendant un salon littéraire, dans une librairie nommée "La 25ème Heure". Un autre signe ! J’ai conscience que la vie passe vite, que l’on ne sert pas à grand-chose, et que l’on a tous l’illusion de vouloir laisser une trace. A contrario, j’essaye de prendre les choses à la légère, comme elles viennent, sans me poser de questions. Je saisis tous les instants fugaces de l’existence. Puis, je tends des miroirs aux autres pour partager avec eux l’infiniment intime. J’espère ainsi les pousser à s’interroger sur eux-mêmes, sur leurs amours, sur les déclics dont ils ont besoin pour réaliser leurs propres projets." Sandra donne un cours sur "Être ou ne pas être en Couple" à The School of Life Paris ; une école née à Londres en 2008 pour apprendre tout ce qu’on n’apprend pas à l’école. A propos du mariage pour tous, elle affirme : "incroyable que la question puisse encore se poser, tellement ça semble évident !"
"UN BEAU MATIN" à JACQUES PRéVERT.
"Je t’aime [maintenant]" inspire le troisième livre de Sandra. "Comme déjà précisé, j’aime le jeu en partant du réel. Aussi, pour les besoins de mon second ouvrage, je retourne dans mon ancienne école primaire, Jacques Prévert, à Saumur, pour prendre en photo David, mon ex. J’ai un choc en la retrouvant à l’abandon. C’est la guerre à l’intérieur, tout est éventré, abîmé, cassé, tagué, etc. Et curieusement, plus je prends des photos de cet endroit, plus cela devient photogénique, sans intervention de ma part. Le verre brisé, les bureaux renversés et les tags donnent une autre forme de vie à l’école. A plusieurs reprises, j'y photographie tout. Je ranime les murs. Au fur et à mesure les souvenirs remontent à la surface. Ils deviennent même un livre poétique, contrasté, montrant les photos des ruines de mon école, pleines de nostalgie, mises en parallèle avec les souvenirs légers de mon enfance, qui en deviennent drôles car totalement décalés. Je me souviens des toilettes à la turc dans lesquels je ne sais jamais dans quel sens me mettre, du savon jaune que je trouve dégueulasse car il assèche les mains (du coup je ne me les lave jamais…), de la cour de récré des grands séparée de celle des petits par un mur (après le CE2, on passe la frontière), des cours de sport où je suis nulle, etc. A un moment, on se demande ce que représente une photo. On dirait une sorte d’attache de porte faisant un cercle, ce qui fait penser à un compas. Le texte mis en face de cette image est le suivant : "Nous avions passés six mois à apprendre à utiliser un compas. De toute la vie, on ne m’a plus demandé de refaire une rosace et pour sûr en cas d’urgence j’en serai encore capable." Toutes ces petites anecdotes de l’enfance rappellent bien des choses à beaucoup de monde. Ce livre s’intitule "Qui a tué Jacques Prévert ?" Publié aux Éditions La Martinière, il est en librairie depuis le 02 janvier 2014 avec en arrière-plan, la question politique de la fermeture des écoles. "Parce qu’il y a du regroupement, parce qu’il y a moins de travail, du coup il y a plein d’écoles qui ferment." Une des raisons qui pousse Sandra à voter pour le Front de Gauche.
UN PETIT POUCET AU FéMININ QUI RETROUVE TOUJOURS SON CHEMIN.
Chaque été, Sandra part explorer l’Europe, en stop, avec sa copine Aurélie, 28 jours durant, soit la durée d’un cycle menstruel de femme. Exit "le look routarde, vive le voyage en petite robe légère", surtout s’il fait chaud… Elle sème des petits cailloux, comme le Petit Poucet, dans chaque véhicule qui la prend en autostop, et dans les lieux qu’elle visite (la Basilique Sainte-Sophie, etc.). Elle partage ses aventures dans la presse et sur le site "Les P’tites Poucettes."(3) Globetrotteuse dans l’âme, elle a déjà à son palmarès un Paris-Istanbul et un Berlin-Odessa ; "sans carte, ni guide, sans itinéraire, de hameaux en métropoles, au bon vouloir des automobilistes et des hôtes solidaires rencontrés sur les routes. 50 voitures nous prennent en stop entre Paris et Istanbul, en 2013, avec nos sacs à dos et une ardoise Velleda pour noter notre destination." En voyage, Sandra n’oublie pas de prendre ses livres, que du contemporain : Erri De Luca, Jérôme Ferrari, Carole Martinez, etc. "Accessoirement" Sandra est "Journaliste". Le mercredi sur France Inter dans l’émission "Le non-invité du jour", elle tire le portrait de personnes croisées au bout du monde, au coin de la rue ou au détour d'un rêve, qui ne sont jamais invitées dans l'émission, ni dans aucune autre. Ce sont des magiciens construisant des cathédrales avec des allumettes, des créateurs de festins à base de knackis, des one-man-shows de blagues carambar, etc. Ce sont des gens "extra" et "ordinaires", capables de prendre le superflu au sérieux et le sérieux à la légère. En 2014, à 32 ans, Sandra devient l’une des marraines de "3ème Lieu" ; le rendez-vous thionvillois (Moselle) des savoirs et d’échanges culturels, où elle anime un atelier d'écriture et de créativité. Avec le titre surréaliste, mais bien réel, "d'Inventeuse d’histoires vraies", sur sa carte de visite, cette décrocheuse de lune, hors du temps, dévoreuse d'expériences inédites et de rencontres gourmandes, persiste et signe. Eclectique professionnellement parlant, tous les métiers qu’elle exerce lui vont comme une petite robe légère. Elle passe son temps à modeler la réalité, à assumer son inconstance. Avec différents outils qu'elle invente, elle l’observe, la capture et joue avec, faisant sienne la devise de Brel "être vieux sans être adultes."(4) Elle raconte l'éternité à travers le temps qui passe, l'univers à travers des visages rencontrés, "en changeant de média à volonté comme un enfant pour être débutant à chaque fois." Sandra "aime jouer. Une affaire très sérieuse, un jeu qui va bien au-delà du paraître. Je me fixe des règles de jeu très strictes, modelant un réel que j’adore, car il m’appartient totalement. Plein de gens font de la fiction car ils ne supportent pas le vrai monde. Ils s’en inspirent mais le transforment inévitablement. Personnellement, j’aime que l’idée littéraire influe sur la vie et inversement. Je vis une interactivité permanente." En parallèle, elle "enchaîne les séminaires de créativité dans des entreprises" ; sa "principale source de revenus." Elle est responsable, depuis novembre 2013, de la Société Sandra Reinflet, située dans le 18ème à Paris, spécialisée dans les arts du spectacle vivant. "Dès que je commence quelque chose, on me dit que c’est bien, mais n’étant pas perfectionniste, je ne deviendrai jamais excellente dans un domaine précis. Je ne suis pas assez travailleuse. J’aime trop que les choses soient drôles et légères." Sandra ne sait pas ce qu’elle fera demain, ni le mois prochain. Elle célèbre au quotidien "son instabilité organisée, sa quête de liberté sans limites." Adepte de l’autodérision, Sandra, qui rit tout le temps, parle beaucoup, s’enthousiasme vite, et se remémore comment ses amis s’amusent de la voir les jours de gueule de bois, quand elle trouve, enfin, un rythme de vie normal…
© Jean DORVAL, pour LTC Lectures, le 26.06.2014 (d’après un interview réalisé au Festival "Littérature et Journalisme", le 12 avril 2014).
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Notes :
- 1) Citation extraite d'un poème d’Horace,
- 2) www.81femmes.org
- 4) In "La Chanson Des Vieux Amants" (1967).
© Crédit photos : Jean Dorval 2014, Sandra Reinflet.
23:53 Publié dans LTC LECTURE | Lien permanent | Tags : same same but different, voyage à la rencontre de 81 femmes qui réveillent le monde, sandra reinflet, journaliste, voyageuse, écrivain, photographe, animatrice, je t'aime maintenant, qui a tué jacques prévert, hommage à colette en lecture, 60ème anniversaire de sa disparition, médiathèque de metz-sablon, une ville face &u climat, metz à la fin du moyen âge, pun, éditions universitaires de lorrraine, laurent litzenburger, 1400-1530, la magie oubliée, chapitre ii" : un roman genial signé matbak, un roman d'aventure, matbak, un ado surdoué, pur l'écriture, amateur de, lectures fantastiques, d'heroic-fantasy, mangas, shōnen, japon, les aventures d'andil, andil, le voleur notambule, et acrrobate, jean dorval pour ltc lecture, bd, bande dessinée, 21ème rencontres de bd, marly, moselle, 8 et 9 octobre 2011, festival bd de marly, entrée gratuite, centre socio-culturel la louvière, centre pompidou-metz, metz, lorraine, france, programme | Facebook |