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25/05/2012

LES BEST OF JD : « LA CITADELLE DE BITCHE OU L’HOMMAGE RENDU A LA PORTE DE FRANCE ! »

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© Photo ci-dessus : http://www.citadelle-bitche.com/site/index.php

 

Nichée au cœur du parc naturel régional des Vosges du nord, à la frontière entre la Lorraine et l’Alsace, une table de gré rose immuable, proéminence naturelle, bordée de tous côtés par la forêt, domine la luxuriante vallée de Bitche. Telle l’antique borne-frontière du « Breitenstein »(1), la citadelle, couronne de remparts majestueux, maternelle, protège l’ancienne citée blottie à ses pieds. Ce véritable nid d’aigle monte la garde, fixant à tout jamais la frontière aux marches de l’Est. Cette « « Porte de France » au passé prestigieux »(2) tournée vers le levant, garantit la virginale authenticité du « pré carré » si cher à Louis le 14ème. Important carrefour routier, Bitche est devenue une place forte afin d’assurer le contrôle des voies de passage de Metz et de Sarreguemines, de Sturzelbronn à Wissembourg, en direction de Pirmasens et de Deux-Ponts, et vers Ingwiller et Saverne. 

 

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UN PEU D’HISTOIRE… 

 

« Au XIème siècle, (...) (la ville de Bitche, ndlr) fut le siège d’une puissante seigneurie qui relevait des ducs de Lorraine, qui la cédèrent en 1302 au comte de Deux-Ponts en échange de la ville de Sarreguemines. Celui-ci fit élever un château féodal sur le rocher, au pied duquel se développèrent deux hameaux : Rohr et Kaltenhausen. A la mort du dernier comte de Deux-Ponts, son gendre, le comte de Hanau-Lichtenberg, s’appropria la ville et y introduisit la réforme, ce qui fournit au duc de Lorraine un bon prétexte pour s’emparer de la cité, où siégeait le gouvernement de Deux-Ponts-Bitche, et la réunir à son territoire (1571-1572). En 1633, les suédois, alliés des français, détruisirent Rohr et Kaltenhausen et l’année suivante le maréchal de la Force réduisit le château. A plusieurs reprises les français occupèrent les lieux.»(4)

Dès la deuxième moitié du XVIIème siècle, une perpective cavalière signée du dessinateur de la Poincte donne une idée du château et de son site. L’auteur s’étant laissé emporter par son imagination a augmenté exagérément la surface du plateau, alors qu’elle n’a en réalité qu’une longueur de 400 m, pour une largeur moyenne de 33 m. Toutefois cela donne une idée générale des lieux et de précieux renseignements (la répartition des bâtiments, une série de tours de flanquement composait le mur d’enceinte, le plateau était constitué d’un seul bloc, etc. ). De ce château, vainqueur durant des siècles de tous les assauts ennemis, il ne subsistera que la base de deux tours !

« En 1679, au traité de Nimègue, la ville fut réunie à la France (…) C’est alors qu’à la place des deux hameaux ravagés par la guerre de Trente ans, Bitche prit son essor.»(4)

La réorganisation de la nouvelle frontière du royaume qui en découla rendit l’ancien château obsolète, faisant place à un nouvel ouvrage résolument moderne capable d’assurer la protection du nord-est du pays. Vauban, concepteur de la ceinture défensive du royaume, réalisa ce travail. Pour ce faire, il découpa le rocher en trois parties séparées par deux gorges profondes. La place fut très vite considérée comme imprenable, grâce à son système défensif perfectionné (série de bastions, réseau de souterrains, chemin couvert, bâtiments militaires dernier cri et armement puissant).

Cependant Bitche ne conservera que quelques années ce rôle stratégique. « Le traité de Ryswick (1697) restitua le comté (de Bitche, ndlr) au duc de Lorraine »(4), entraînant le démantèlement global des fortifications. Un régiment passa une année complète à détruire ce qui avait été édifié avec tant de peine ! Ah, si l’émission de TF1 « Combien çà coûte ? » existait à l’époque, cela ne se serait pas passer ainsi !

En 1737, lorsque la Lorraine revint à Stanilas Lesczcynski, ex-roi de Pologne et beau-père de Louis XV, la France hérita de ce qui restait du château et se réserva, suite à la convention secrète de Meudon de 1736, le droit de refortifier les principales places-fortes lorraines. La position clé de Bitche n’échappa pas au duc de Belle-Isle, gouverneur des Trois-Évêchés. Placée face au Palatinat, entre Landau et Sarrelouis, occupant le défilé des Vosges, elle devait absolument être refortifiée. A ces fins, Belle-Isle effectua de nombreux repérages pour convaincre, dès 1738, le ministre de la guerre de rétablir provisoirement le château. Les travaux de démolition des français, lors de leur précédent départ, avaient été parfaitement exécutés ; plusieurs mois furent nécessaires au dégagement des souterrains et « pour trouver la continuité de l’ancienne enceinte sur la berne »(2).

Puis en 1740, Louis XV décida la reconstruction de la citadelle. De 1741 à 1754, Les ingénieurs en chef Desboz et Chermont, sous la houlette de Cormontaigne, Directeur des fortifications, s’inspirèrent de Vauban. Grâce aux fonds importants engagés, ils le dotèrent des dernières innovations technologiques. Pendant toute la durée des travaux, plus de 100 000 livres l’an furent dépensées ! Entièrement financées par… les lorrains !

 

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© Photo ci-dessus : http://www.bitscherland.fr

 

« Comme le reste du duché de Lorraine, Bitche fut rattachée à la France en 1766. Une nouvelle enceinte protégea la ville à partir de 1844 et en 1850, Bitche fut promue forteresse de première classe. »(4) Elle « vit sa défense renforcée. On l'entoura d'une nouvelle enceinte et on construisit sur la colline de la Roche-Percée un fortin, le fort Saint-Sébastien, complété par un camp retranché »(3). « Sa citadelle repoussa toutes les attaques : en 1793 face aux Prussiens… »(4)

Puis « En 1866, peu avant la guerre, il fut décidé que Bitche verrait le passage du train et que la ville serait dotée d’une gare. L’empereur Napoléon°III lui-même en avait décidé ainsi sur intervention du baron de Geiger. Cependant une polémique s’en suivit car la compagnie voulait implanter la gare trop loin de la ville. »(3) Finalement, le projet se concrétisa et « Bitche obtint gain de cause (…) la proximité de la gare fut un atout lors de la guerre de 1870. »(3) Aussi « la construction de la voie ferrée Sarreguemines-Haguenau fut entreprise (1868-l869). »(3). Cela permit « (…) de désenclaver la place et (…) l'acheminement rapide de troupes »(3) « Tous ces travaux attirèrent une forte main d’œuvre à Bitche dont le commerce local en tira un large bénéfice. Des immeubles bourgeois bordant la rue de Sarreguemines furent les témoins de cette prospérité. »(3)

 

 

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© Photo ci-dessus : http://www.bitscherland.fr

 

UN PETIT CHEF-D’ŒUVRE DE FORTIFICATIONS MILITAIRES

 

L’ouvrage militaire réalisé à Bitche dépasse toute attente ! Quelle majesté ! « Ma patrie est partout où rayonne la France, où son génie éclate aux regards éblouis ! » disait Alphonse de Lamartine (extrait de « La Marseillaise de la Paix »). La citadelle symbolise à elle seule ce génie créatif français et ressemble au cœur pur d’une jeune femme refusant de se laisser conquérir. Un survol de son site laisse découvrir, outrageant, ces délicieux atours…

« Le nouveau château, appelé plus tard la Citadelle (…) comprend un plateau central bastionné, précédé à l’est par la Grosse Tête et à l’ouest par la Petite Tête. La partie la plus impressionnante est constituée par la courtine sud. C’est un bloc de rocher de 20 m de haut et de 210 m de long formant un bouclier efficace contre n’importe quel bombardement. Des séries d’obstacles devaient empêcher l’ennemi de s’en approcher : fossé sec de 2,90 m de profondeur et 5,80 m de largeur, chemin couvert avec ses traverses, glacis avec une pente de 45°. Afin de protéger cette longue courtine, on aménagea deux bastions à ses extrémités. Celui situé près de la Petite-Tête fut accolé au rocher et casematé. Par la suite, on construisit sur le plateau inférieur, au milieu de la courtine, un bastion bas qui était relié au plateau supérieur par un escalier à vis. Des poternes donnaient accès au fossé d’où des rampes permettaient de transférer des pièces d’artillerie de campagne vers les places d’armes aménagées sur le chemin couvert.

La courtine nord, construite d’après le même schéma, est pourtant moins spectaculaire. Davantage exposé aux intempéries, le rocher est protégé par un mur. Les éboulements montrent combien cette exposition à la pluie et au gel pouvait nuire à la solidité des constructions. Certes, on essayait par des saignées de canaliser les eaux de suintement, mais on n’a jamais pu enrayer de façon définitive l’action destructrice du gel lors des grands froids. Il est vrai, que ces murs, qui n’étaient que des murs de parement, même éboulés ne diminuaient en rien la force défensive du château ; l’épaisseur du rocher était tellement importante. 

Les courtines courtes étaient protégées l’une par la Grosse-Tête, l’autre par la Petite-Tête. Deux ponts (…) mobiles, communiquaient à ces deux ouvrages, séparés par de profondes gorges taillées dans le rocher. Sous chaque pont, on aperçoit une caponnière qui assurait la liaison souterraine. La Grosse-Tête, monumentale, chargée de défendre toute approche du château côté nord (…) comportait un ouvrage à corne avec un balcon, situé en contre-bas. Un escalier à vis permettait d’y accéder ainsi qu’au petit ouvrage à corne du plateau inférieur. La petite-Tête est d’une conception tout à fait différente. C’est une demi-lune dont l’angle arrondi est tourné vers l’ennemi. Placé devant les bastions, elle permettait de battre le terrain. Un couronné, ensemble d’ouvrages de fortifications divers, reliés par des pas de souris, l’entourait. 

Ces fortifications impressionnantes étaient complétées par un dispositif interdisant ou compliquant au maximum l’approche de l’entrée du fort. On avait ainsi aménagé (…) un ouvrage avancé, appelé queue d’hironde. (…) Les ingénieurs avaient, d’autre part, imaginé un ensemble d’obstacles qui devaient empêcher un éventuel assaillant d’atteindre le plateau supérieur : 1° Un pont-levis qui pouvait être actionné par la garnison du corps-de-garde (…) ; 2° Une rampe dénudée qui plaçait les assaillants sous le feu des défenseurs installés sur le parapet du plateau supérieur ou dans les casemates du bastion 4 ; 3° Un deuxième pont-levis, placé devant l’entrée proprement dite ; 4° Une solide porte en chêne (…) ; 5° Une herse ; 6° Un passage voûté, véritable nasse pour les attaquants (et coudé afin d’éviter l’effet destructeur d’un tir de canon, ndlr). 

Toutes ces entraves, ainsi que la hauteur des remparts, empêchant toute escalade, expliquent pourquoi la forteresse de Bitche était considérée comme imprenable. »(2) 

Le premier bâtiment que l’on trouve sur le plateau est le corps de garde principal, érigé en 1743 ; ainsi que d’autres constructions situées à proximité. Le magasin à poudre, représentant le point le plus sensible, est d’une conception massive, aux murs épais et aux solides contreforts. La chapelle reste le seul vestige du château construit sous Vauban. Elle présente la particularité d’être construite sur un rocher dans lequel a été creusée une immense citerne qui recueillait l’eau de pluie tombant sur le plateau. La boulangerie était un édifice à deux étages. Et l’arsenal comprenait dans ses salles voûtées les ateliers de réparation. 

 

 

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© Photo ci-dessus : http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Sedan/143737

 

L’EFFONDREMENT DU SECOND EMPIRE

N’ENTAMA EN RIEN LA DETERMINATION DE BITCHE !

Pendant toute la première moitié du XIXe siècle, la population de Bitche avait connu un relatif répit qui fut interrompu par les tensions entre la Prusse et Napoléon III. Le Second Empire fut particulièrement faste pour le Bitcherland, puisque de nombreuses industries, notamment des verreries et des usines métallurgiques, s’y implantèrent et connurent une rapide prospérité.

Malheureusement, dans un contexte national et international incertain… « Le ministère Ollivier, bien que libéral, doit de plus en plus se soucier de l'extrémisme des mouvements ouvriers qui reprennent leurs grèves dès 69. En outre, l'opposition qui s'est polarisée vers le radicalisme ou le socialisme-révolutionnaire, multiplie les manifestations de rue. Sur le plan extérieur, après la victoire de la Prusse sur l'Autriche, Napoléon exige une multitude de concessions de la part de la Prusse, de telle sorte que Bismarck fait savoir que l'Empereur Guillaume refuse de recevoir les ambassadeurs français. Ceci met en émoi l'opinion française et l'Assemblée vote les crédits de guerre. »(5) De plus « la fameuse dépêche d’Ems, par laquelle " la France s’était sentie souffletée " mit le feu aux poudres. »(3) De ce fait, le 17 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. 

De l’autre côté du Rhin on attendait que cela. « Le rêve de Bismarck était l’unification de l’Allemagne sous l’égide de la Prusse et pensait qu’une guerre franco-allemande pouvait l’y aider. »(3 La défaite deux mois plus tard entraînera la fin du Second Empire… 

Placé en première ligne, lors de l’éclatement de la Guerre de 1870-1871, le Pays de Bitche fut occupé dès les premiers jours. Après les défaites de Wissembourg et Woerth, les allemands pensant que les troupes françaises s'étaient retirées vers Bitche s’y ruèrent depuis Pirmasens. Or, la citadelle, assez bien pourvue en hommes et en munitions, était depuis peu sous le commandement du Colonel Teyssier. Lorsque le 8 Août, les troupes allemandes s’approchèrent de la citadelle, elles furent accueillis par des tirs d’artillerie meurtriers et durent se retirer, prévoir le siège de la place. Le Colonel Teyssier avec ses troupes composées d'un bataillon du 86e d'infanterie de Ligne sous les ordres du commandant Bousquet, de douaniers, de gendarmes et de rescapés des armées en déroute soutinrent le siège. « A plusieurs reprises, des émissaires allemands se présentèrent à la citadelle pour exiger la reddition des assiégés. La réponse de Teyssier restait invariable, il ne sortirait de la citadelle que sur ordre du gouvernement français. »(3) Au refus de la garnison de se rendre, les allemands opposèrent le feu nourrit de leur artillerie, semant mort, incendie et destruction. Deux bombardements ne changèrent rien à la décision des défenseurs. Un troisième bombardement, de 11 jours et de 11 nuits, en septembre 1870, démolit les bâtiments du fort et les trois-quarts des habitations en ville. La garnison, stimulée par l'ardeur et le patriotisme de son chef ne capitula jamais face à l'ennemi. Le Colonel Louis-Casimir Teyssier, l’héroïque défenseur de Bitche, est né à Albi le 25 août 1821. Officier militaire, il participa aux campagnes de Crimée en 1855 et d'Italie en 1859. 

Et tandis que Bitche résistait, le pouvoir accumulait les erreurs fatales ! « (…) La France est isolée diplomatiquement, ses effectifs sont minces et les défaites s'accumulent. Elle capitule le 1er septembre 1870 à Sedan, lorsque Napoléon III, ayant pris la tête du reste des troupes, est fait prisonnier. La paix sera signée le 10 mai 1871 par la nouvelle Assemblée, Bismarck ayant exigé un interlocuteur légalement reconnu. Le traité de Francfort fixe la cession de l'Alsace et de la Lorraine par la France. A Paris, le ministère qui a remplacé celui d'Ollivier, est plus autoritaire. Des groupes d'ouvriers envahissent l'Assemblée nationale, puis, avec à leur tête, les députés républicains Gambetta et Favre, ils gagnent l'Hôtel de ville et font proclamer la République. C'est l'éclatement de la Commune, le peuple parisien prend les armes. »(5) 

 

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© Photo ci-dessus : http://www.bitscherland.fr/

 

« Très vite, des comités de vigilance révolutionnaires et une fédération des bataillons de gardes nationales se forment dans le peuple, et s'organisent afin de reprendre le pouvoir vacant. En effet, le gouvernement et l'Assemblée se sont réfugiés à Versailles. Des élections se tiennent le 26 mars à Paris et une Assemblée communale regroupant des travailleurs et des journalistes est élue. L'unité de la nouvelle assemblée se défait bientôt et l'agitation révolutionnaire envahit Paris. D'autre part, la capitale est isolée, la campagne et les villes de provinces ne suivent pas le mouvement. Soutenus par Bismarck, les réfugiés de Versailles entrent dans Paris en mai et écrasent la résistance des barricades rapidement. L'instauration de la IIIe République suivra de près les répressions sanglantes. »(5) 

Mais revenons à Bitche ! Du haut de l’actuel belvédère, situé sur le plateau, on peut s’imaginer les conditions dans lesquelles se trouvait la garnison. On remarque notamment que certaines collines environnant sont plus élevées que la forteresse, comme la Rosselle, d’une hauteur supérieure de 37 m. « Lors de la construction de la forteresse en 1710, cette position n’était pas handicapante car l’artillerie n’avait qu’une portée très limitée. Mais lors du conflit de 1870-71, cette dernière avait entre-temps fait d’énormes progrès. Les tubes rayés et une plus grande puissance de la poudre augmentèrent la portée et la précision des tirs de sorte que la forteresse de Bitche était pour les Bavarois installés sur les hauteurs de la Rosselle une cible idéale : les bâtiments furent détruits dès les premiers bombardements et les mouvements de la garnison fortement contrecarrés lors du siège. Heureusement les souterrains, dont la solidité était à toute épreuve, constituaient un abri sûr. »(2)

 

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© Photo ci-dessus : http://tourismelorraine.canalblog.com

 

UN VERITABLE GRUYERE DEFENSIF

TAILLE DE MAINS D’HOMMES DANS LA ROCHE

 

« Une des particularité de la forteresse constitue incontestablement la diversité de son réseau de souterrains. Rares sont, en effet, les fortifications de ce type à posséder un tel dédale de casemates et de galeries taillées dans le rocher. Bien que leur construction remonte au milieu du XVIIIe siècle, ils se trouvent en fort bon état et n’ont, contrairement aux bâtiments de surface, guère souffert des nombreux bombardements. »(2)

 

Un petit tour des installations s’impose !

 

Le bastion 2, construction casematée, jumelée à deux étages, comprend des murs de 5,50 m d’épaisseur et une trappe d’aération à ouverture avec chatière située sous le terre-plein. Des anneaux au plafond rappellent qu’à l’origine le plancher était suspendu. Une fois fixé, il a permis la création d’une salle supplémentaire vite transformée en hôpital, pendant le siège de 1870-71. A l’étage inférieur, à 17 m sous le terre-plein, deux salles étaient réservées aux blessés graves. L’une d’entre elle possédait un foyer, indispensable aux soins infirmiers des malades, et des latrines. 

Une pièce suit, ainsi qu’une cave à vin, puis une étroite galerie, creusée en 1870 par les douaniers affectés au fort. Mineurs improvisés, ils réussirent l’exploit de réaliser ce forage en treize semaines ; assurant ainsi la liaison souterraine continue du fort. Un autre local occupant toute la largeur du rocher servait d’étable, de moulin et d’abri. « Une porte, donnant sur le tunnel de l’entrée principale, permettait aux bestiaux de pénétrer de plain-pied dans l’étable. »(2) Après la destruction de la boulangerie du plateau supérieur, la boulangerie souterraine comprenant deux fours prit la relève, assurant à toute la garnison la fourniture en pain. Au-dessus, dans une grande pièce aménagée, pour éviter que ne moisisse la farine on stockait les sacs. 

Ensuite, un immense hall servait de dortoir à huit cents hommes de troupe, durant le siège. Le froid, malgré quatre grandes cheminées, la proximité des mauvaises odeurs de l’étable, le bruit permanent, la lumière blafarde, la longueur du conflit, éprouvaient un peu plus nos courageux assiégés. Leur seule compensation, et non des moindres, résidait dans la totale sécurité qu’offrait cette pièce. Aucun obus ne pouvait l’atteindre ! La dernière salle reste incontestablement la plus belle. Crypte romane à l’échelle humaine, dédiée au repos des officiers, elle est nettement moins haute. Elle comporte aussi quatre cheminées… 

Oui vraiment, « on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée admirative pour les ingénieurs de Louis XV qui, il y a deux cent-cinquante ans, conçurent ce chef d’œuvre de fortification souterraine qui sut braver le temps et les bombardements les plus violents. »(2) 

 

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UNE FIN DE CONFLIT EPIQUE

 

Après plusieurs tentatives infructueuses de percer les lignes ennemies pour désenclaver la citadelle, qui coûtèrent chères en vie humaines, la garnison de 2500 hommes fut sommée à nouveau de se rendre, mais elle ne voulait toujours pas céder ! « le 9 mars 1871, le Conseil Municipal décida de faire confectionner un drapeau avec l’inscription : « la ville de Bitche à ses défenseurs : 8 août 1870 – 12 mars 1871. » Le 15 mars, au cours d’une cérémonie émouvante qui eut lieu au Camp retranché, le drapeau fut solennellement remis aux défenseurs. »(4)  

Dans un dernier ordre de la Place du 23 mars 1871, le colonel Teyssier avait dit à ses soldats : « Un peu plus tard, chacun de nous sera fier de pouvoir dire "j'étais à Bitche", mes braves camarades je vous serre la main à tous et vous dis au revoir. » La citadelle « ne cessa le combat que sur ordre spécial (et écrit, ndlr) du gouvernement, le 25 mars 1871, soit un mois après la signature des préliminaires du traité de paix du 21 février 1871… »(2)Bitche invaincue, fut la seule place forte de cette terrible guerre restée française après l’armistice. Mais, la résistance héroïque de la forteresse ne put empêcher l’annexion à l’Empire allemand. Ayant obtenu les honneurs de la guerre, la citadelle ouvrit ses portes. « La garnison quitta la ville, drapeau en tête, les Allemands faisant la haie d’honneur et sous les ovations des Français. Le 26 mars, le (Colonel, ndlr) Teyssier remit les clefs de la place au colonel Kohlermann. »(4) 

Les vaillantes troupes de Bitche se retirèrent avec armes et matériel afin de rejoindre l'armée française, acclamées tout le long du parcours par les populations des villes traversées. Ces fiers soldats pensaient certainement à leurs camarades tombés non loin de là, à Gravelotte ; et à ceux de Belfort qui se sont aussi battus « comme des lions », sous le commandement d’un autre héros, le Colonel Pierre, Philippe Denfert-Rochereau, gouverneur de Belfort, permettant ainsi au Territoire du même nom de rester français ! 

« Le 10 mai 1871 fut signé le traité de Frankfort qui confirmait l’annexion de la Lorraine, Bitche devenait une ville du « Reichsland ». D’après ce même traité, les sujets français qui désiraient garder la nationalité française pouvaient quitter le territoire occupé. Devant l’ampleur des demandes, les Allemands cherchèrent à compliquer les procédures pour décourager ceux qui avaient « opté ». Finalement 110 personnes quittèrent Bitche dans le cadre de cette procédure. »(4) L'annexion forcée de 1871 a été très mal vécue par la population locale et nationale. 

 

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 © Photo ci-dessus : http://www.bitscherland.fr/Histoire/siege-1870.html

Le siège de la Citadelle de Bitche dura en tout 230 jours ! Avec une garnison disparate, elle a su résister victorieusement aux attaques d'un ennemi dix fois supérieur en nombre. La ville martyrisée, incendiée par les obus, vît sa population chuter de 2700 à moins de 1000 âmes, dont seulement 119 hommes valides ! La ville, détruite à 80 % comptait : « 121 immeubles (…) complètement détruits et 184 partiellement. »(3). « Les troupes françaises revinrent à Bitche (seulement… , ndlr) le 22 novembre 1918. »(3) La ville était à nouveau ruinée. « Le 5 janvier 1919, le drapeau remis au (Colonel ndlr) Teyssier fut ramené par son fils Jean Teyssier. »(3)En 1871, la commune ayant été arrachée au territoire national, aucune récompense ne put lui être décernée pour son héroïque résistance. Nos officiels rattrapèrent ce retard, le 14 juin 1919, quand fut confirmé son retour dans le doux foyer de la Patrie. Elle reçut alors la Légion d'honneur. « Le 22 août 1919, le Président de la République Poincaré rendit visite à Bitche pour lui remettre officiellement (…) (cette décoration, ndlr). »(3)  

Suite à son esprit de sacrifice pour la France, la ville de Bitche peut inscrire sous l’écu de ses armoiries, sur une banderole en lettres d’or la devise de Nancy : « Qui s’y frotte s’y pique » ou la devise particulière : « Je mords derrière comme devant ». Le Colonel Teyssier a été pour le peuple de France une sincère figure de proue de la résistance nationale. « La gloire a sillonné de ses illustres rides le visage hardi de ce grand Cavalier qui porte sur son front que nul n’a fait plier le hâle de la guerre. »(6) Exemple à méditer…

   

© Jean Dorval, le 13/12/2004, pour LTC Grands Reportages.

 

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Notes :

(1)         appelée aussi « la Pierre des Douze Apôtres », à Meisenthal (Moselle)

(2)         «Bitche et son pays » - édition française – Bonechi

(3)         <www.ville-bitche.fr>

(4)         Moselle - Metz et le Pays Messin, Pays de Bitche, Nied, Sarrebourg, Saulnois, Trois Frontières et Bassin Houiller (Casterman/Serpenoise) – le Guide

(5)         <http://tecfa.unige.ch/>

(6)         José Maria de Heredia : « Les Trophées »