23/06/2011
LA KINEMASPHERE DE JD.
« IL FAUT SAUVER LE SOLDAT PAPA ! »
On commence ce petit tour des films à voir ou à ne pas voir, avec « L'Aigle de la Neuvième Légion » (titre original : « The Eagle »). Ce péplum britannique d’une durée d’1h51, m’a beaucoup déçu par son manque d’originalité et d’action. Son titre aurait plutôt dû être : « Il faut sauver le Soldat Ryan… euh, pardon, l’Aigle perdu de la Neuvième Légion (de Papa qui était Général). » Sorti au niveau national le 04 mai dernier, ce film a été réalisé par Kevin Macdonald. Il comprend dans les rôles principaux, le très gnangnan et sculptural Channing Tatum (Marcus Aquila, le fils à papa), Jamie Bell (l’esclave qui aide Marcus) et Denis O'Hare (Lutorius). L’histoire, peu originale, nous conte les tribulations en 140 après J.-C. - quand l’Empire romain s’étend jusqu’aux limites de l’actuelle Angleterre - de Marcus Aquila, un jeune centurion, qui ne dort plus et ne vit plus, depuis que l’honneur de son père est bafoué. En effet, à Rome on pense que ce dernier a disparu lâchement, 20 ans plus tôt, avec ses 5.000 légionnaires d’élite de la Neuvième légion, en offrant sans combattre à ses ennemis leur emblème, le fameux Aigle d’or… Marcus qui connaît bien son père, et qui ne le croît pas capable de commettre une telle infamie, est bien décidé à rétablir l’honneur de son géniteur, qu’il a perdu lorsqu’il était enfant. Une intrigue, donc, des plus classiques, qui aurait pu voir son scénario adapté à un mauvais western ou un film de chevalerie de seconde zone… Pour la petite Histoire, c’est après le drame de la « IXème » que l’Empereur Hadrien ordonna la construction du célèbre mur qui porte son nom, afin de séparer le nord du pays (l’actuelle Ecosse), aux mains de tribus insoumises, du reste du territoire. Pour les Romains, le Mur d’Hadrien devint une frontière à ne pas franchir, l’extrême limite du monde connu et surtout civilisé. Apprenant par une rumeur que l’Aigle d’or aurait été vu dans un temple tribal des terres du nord, Marcus décide de s’y rendre avec Esca, son esclave. Mais au-delà du mur, dans des contrées inconnues, sauvages et hostiles, sa vie et celle de son esclave ne tiennent qu’à un fil. Et de plates révélations en découvertes sans suspens, d’aventures, sans panache ni gloire, en aventures sans surprises, Marcus affrontera les plus « redoutables » dangers, pour avoir une chance de trouver la vérité sur son père... Malheureusement, on se doute, dès le début, de l'intrigue de ce film - tout est cousu de fil d'or - et qu'au bout du compte, il ramènera le vautour doré (perdu) et qu’il rendra par la même l’honneur (perdu) au Soldat Papa. Le scénario et la mise en scène auraient mérités d'être plus audacieux. Rien de passionnant, donc, dans cette toile, qui ne donne pas envie spécialement de se déplacer au ciné... Et dire que je vous avais conseillé, avant sa sortie, d'aller voir ce film à gros budget, si banal au final… Quelle erreur ! Je vous conseille d'attendre sagement son passage à la télévision, cela vous économisera un ticket et le déplacement !
« THE TREE OF LIFE » OU « 2011 L’ODYSSEE DE LA VIE… »
Sur nos grands écrans depuis le 17 mai dernier, ce long-métrage américain réalisé par Terrence Malick, avec le sublime trio, Brad Pitt, Jessica Chastain et Sean Penn, est une véritable plongée au cœur de la Création. Il remonte à l’origine du Monde aux sources de la Vie, sondant la Bible à cœur ouvert. Les images sont à couper le souffle. Cette toile de maître se savoure au rythme d’un film de Stanley Kubrick, aucun détail ne nous échappe de l’infinité de l’Univers. Ce film est un indéniable capteur de regards. Des images au sens profond, donc, qui se déroulent devant un spectateur médusé, émotionné jusqu'aux larmes, comme des œuvres d’art juxtaposant, entre autres, les nébuleuses colorées du Cosmos à celles d’un fœtus. La beauté de Mère Nature est, ici, mise en valeur extrême. On remonte aux origines de la Vie, en général, et plus particulièrement, à la Vie qu’un couple a créée. Deux Parents ayant perdu leur enfant en bas âge, vivent un choc qui les plonge, alors, dans la mystique judéo-chrétienne, entrecoupée de doutes, d’interrogations légitimes envers Dieu (comme leur incompréhension de la souffrance et de cette terrible épreuve qu’ils traversent), et de remise en cause du sens de la vie. Ils offriront pourtant tout jusqu’au bout… Je vous déconseille d’aller voir ce film, si vous avez le cafard, car il est très prenant. Ames trop sensibles s’abstenir ! Par contre, pour ceux qui aiment le Vérité, rien que la Vérité, rien n'est plus beau !
LE COMPLEXE DU CASTOR PAS « JUNIOR » MAIS… « SENIOR » ! »
« Le Complexe du Castor » (titre original : « The Beaver ») de Jodie Foster - avec notamment (mon acteur préféré) le super Mel Gibson (Walter Black, un petit patron en perte de vitesse dans le secteur du jouet), Jodie Foster (Meredith Black, l’épouse de Walter) et Anton Yelchin (Porter Black, le frère de Walter) - est un excellent drame psychologique américain de 02h18. Il a été présenté hors compétition au Festival de Cannes 2011. La caméra n'hésite pas, bille en tête, à nous faire entrer dans la vie ratée de Walter, pour mieux peut-être souligner qu'il est temps pour lui de se bouger. Car déprimé, vivant au ralenti, atteint de névroses graves, Walter s’éloigne de plus en plus de sa famille et de ses proches... Au point que sa femme finit par le chasser de la maison familiale pour le bien de leurs enfants et le sien. Touchant le fond, Walter s’accroche, alors, malgré lui, à une marionnette de castor trouvée un soir par hasard. Une sorte d’objet thérapeutique par procuration, qui va l’aider à vaincre ses peurs, à se vaincre lui-même pour mieux guérir. Par jeu ou par désespoir, le castor va le faire sortir de sa léthargie profonde, mais pas irrémédiable. Il est soudainement prêt à nouveau à tout, à s’en sortir même. Cette marionnette que Walter utilise pour extérioriser tout ce qu’il ressent, et enfin l'exprimer le plus simplement possible à son entourage, va lui redonner confiance, à la maison comme au travail ; lui qui ne disait plus rien et qui dormait le majeur partie du temps... Ce castor devient le symbole de sa nouvelle personnalité, de sa renaissance, l’extension de ses refoulés, une partie de lui-même. Un nouveau Walter, plus positif et sûr de lui, est né. Rapidement, Walter reprend le contrôle de sa vie, mais découvre, petit à petit, qu’il ne peut plus exister sans son castor. Parviendra-t-il à se débarrasser de lui ? La seule chose que je peux vous dire, c’est que le Beaver est en lui à la vie à la mort…
UNE SEPARATION… FATALE !
« Une séparation » (titre original : « Jodaeiye Nader az Simin ») est un drame iranien (sortie nationale le 08 juin 2011) réalisé par Asqhar Farhadi, d’une durée de 2h03. Il est interprété dans les rôles principaux par Peyman Moadi (Nader), Leila Hatami (Simin, la femme de Nader) et Sareh Bayat (Razieh, l’aide-soignante). Nader, lorsque sa femme le quitte, engage une aide-soignante pour s'occuper de son père atteint de la maladie d’Alzheimer et réduit à l’état de végétal. Mais, voila, il ignore que la jeune femme est enceinte et qu’elle a accepté ce travail sans l'accord de son mari (une faute très grave en République Islamique d’Iran…), un homme psychologiquement très instable et ultra-violent… Tout va alors basculer pour Nader qui vit une véritable descente aux enfers sur fond (et on le comprend très bien…) de dénonciation de l’émancipation de la femme en Iran islamiste… A voir absolument, pour ouvrir les yeux sur l’intolérance de l’intégrisme musulman, comme celle de tous les intégrismes…
Voilà mon p’tit marché kinématographique est terminé. Je vous engage à aller au cinéma pour vous changer les idées, accompagné ou seul, c’est un bon moment de détente 100% biovisuel et une très bonne thérapie contre la Crise. Ajoutez à cela un travail et une bonne dose d’Amour, et c’est vraiment le Paradis sur Terre !
© Jean Dorval pour LTC Kinéma, le 23 juin 2011.
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03/05/2011
LES DEUX SORTIES CINE CONSEILLEES PAR JD DEMAIN...
22:06 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : l'aigle de la neuvième légion, cinéma, kinéma, le film, channing tatum, jamie bell, de l'eau pour les éléphants, jean dorval pour ltc kinéma | Facebook |