Lettre à Galatée, 1869 (1)

 

Galatée surprise, entendant la flûte d'Acis,

par Jean-Baptiste Tuby (bosquet des Dômes, jardins de Versailles)

 

Jardin de promesses exquises

Rives de la féconde Sicile

Galatée, à la peau blanche comme le lait

Au son de ma syrinx

Rejoins-moi en songe

Là, où l’ibis sacré fait son nid

 

Ma Souveraine

Mon Assembleuse de rêves

Éprise pour être apprise

Tu trônes sur le lit de nos noces

 

Ô délicieux Printemps

Je t’offre un bouquet de lilas

Et de jacinthes

Mon cœur t’appartient

Et je ne veux que Toi

 

Mon Inspiration

Je m’endors en t’enlaçant

Et je t’offre du bout des lèvres

Mes vers en soie

 

Mon Aimée

Tu me parles du fond de mes trêves

Mon âme

Tu me rends vivant

 

Écume du jour

Flirtant avec la nuit naissante

Ta robe flotte dans le vent

 

Je chante tes louanges

Sous les étoiles

Au clair de nuit

J’épouse ton ombre charmante

 

Laisse-moi te ressentir

Toujours te découvrir

Sois mon phare dans la tourmente

Mon regard dans le jour

Mon rayon de soleil dans le noir

Les ailes qui m’envolent

 

A ton souffle, vers Dieu je suis poussé

Je sens la douce fièvre de l’Amour m’envahir

Ta ferveur est la mienne

Et tu fais frissonner mon esprit

 

Offrande en parfait sacrifice

Fais un pas de plus

Celui qui unit nos cœurs

 

Viens voir mon âme dans son antre

Viens dans mon désert

Sois la clarté qui me redonne la vue

La clarté qui me redonne la Vie

 

Change en perles toutes mes peurs

Pose sur moi ton doigt

D’où sort une lueur salvatrice

 

Dieu éclaire toujours

La route des Âmes-Colombes

Frappées du Sceau des Cieux

Leur firmament résonne et tonne

L’Amour, leur beau Ciel bleu

Les élève comme un vol de flamants roses

 

© Jean Dorval, le 8 mars 2016, pour LTC Poésie

Note :

(1) D’après A celle qui est voilée, in Les contemplations, et A une femme, in Les feuilles d’automne, de Victor Hugo