03/05/2014
EN DIRECT DE LA RUE : LE CRI SILENCIEUX DES "INVISIBLES" !
Actuellement, en France, au "Pays des Droits de l’Homme", il y a 150.000 SDFs, 9 millions de personnes mal logées, 8 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, et environ 11 millions de chômeurs directs et indirects (chiffres tronqués du BIT rectifiés, stages garage, préretraites, RSA, etc.).
UN FILM HUMANITAIRE SIGNé SERGE MOATI.
Le DVD documentaire français (que l’on trouve dans toutes les bonnes médiathèques ou à l’achat) "Les Invisibles : Le Peuple De La Rue" de Serge Moati, avec comme réalisateur et metteur en scène Xavier Emmanuelli, d’une durée d’1h26, produit par "Le Jour du Seigneur Edition", en octobre 2011, traite des interventions du Samu Social de Paris, de la Protection et de l’assistance des Sans-abri. Cette toile sociale prend aux tripes et est toujours d’actualité en 2014, car le cri des SDFs sur Paris (comme partout ailleurs) est un cri silencieux que personne n’entend dans cette société de consommation, individualiste et matérialiste, à part les permanents du Samu Social (et des autres associations caritatives) porteurs d’Amour du Prochain. Des intervenants sociaux, "professionnels de la Rue", qui soutiennent et maintiennent en Vie par tous les temps les P’tits Gars de la Rue.
QUAND ON A QUE LA RUE…
On ne se retrouve pas dans la Rue pour le plaisir, mais suite à un problème sentimental, un drame familial, la perte d’un emploi, un grave problème de santé, etc. Souvent on abandonne tout après avoir été abandonné soi-même… Et c’est très dur d’en parler, comme le prouve ces quelques témoignages poignants : "La honte, c’est mortel" ; "On vit une parano, on a peur de tout" ; "On boit pour ne pas être mal, pour lutter contre le mal qui ronge tout et pour en finir avec la solitude" ; "Moi, je ne veux rien, foutez-moi la paix !" ; "On est le reflet des autres dans le négatif" ; "La vie est dure, on ne peut pas la changer" ; etc. Des propos qui malgré toutes les difficultés peuvent être tintés d’espoir : "Je m’accroche à la Vie parce que j’y tiens" ; "On est malheureux, mais on est quand même heureux (un couple)" ; "Il me faut une bière pour imaginer que je suis au bord de la mer, sur la plage" ; "Moi, j’aime la Rue" ; "Tant que l’on a de l’Amour, on a de l’espoir !" ; "Le Samu Social et moi, c’est une longue histoire, on a mis du temps à se connaître, mais maintenant on s’aime" ; etc.
UN PEUPLE DE LA RUE EN GALèRE CONTINUE.
Les femmes sont plus impactées par la Rue que les hommes. Moins nombreuses, elles sont cependant plus vite usées qu’eux (visages déformés par les addictions, le froid, les violences physiques, les viols, etc.). Par ailleurs, vu l’augmentation constante de la population des SDFs, le 115 est toujours saturé, et le nombre de nuitées offertes par les services sociaux reste insuffisant, faute de moyens financiers et de locaux, et en l'absence de volonté des Pouvoirs Publics de réquisitionner les nombreux logements inoccupés. Ceux qui ont eu la chance d’avoir une nuit au centre d’accueil, au foyer, à l’hôtel, etc. retournent inexorablement à la Rue, anonymes, au milieu d’une foule indifférente de nantis, souvent hostile. Une société conditionnée, robotisée, que rien n’arrête, surtout pas ceux qui sont devenus "Invisibles" à ses yeux. Pourtant ces Êtres Humains désespérément accrochés au "trottoir-radeau de la Méduse" se bagarrent au quotidien pour avoir le droit de survivre. Certains P’tits Gars de la Rue n’ont plus la force de s’alimenter seuls par grand froid, aussi sont-ils nourris sous des couvertures de fortune par les permanents du Samu Social. Certains meurent même de froid dans l’indifférence "en live", faisant écho aux Héros de l’Hiver 54, durant lequel un certain Abbé Pierre était monté au créneau pour défendre les plus Humbles, tel Saint-François d’Assise.
UN SAMU SOCIAL QUI MANQUE DE MOYENS FINANCIERS, HUMAINS ET MATéRIELS.
La crise majeure que traverse notre pays submerge injustement un Samu Social à bout de souffle, qui fait ce qu’il peut afin de contenir une digue sociale prête à rompre à tout moment. Une Société elle-même débordée où les Invisibles deviennent finalement Visibles, tellement ils sont nombreux à se trouver dans ces conditions extrêmes dans la Rue (qui est à eux). Ce film de Serge Moati se mue en Mémorial Social de cette Humanité de Rue en souffrance que l’on croise tous les jours, sans vouloir la voir. Attention, personne n’est à l’abri ! Ces Déshérités assis en bas des immeubles, installés dans des abris de fortune, allongés au dessus des bouches de métro, jetés à la Rue, réduits à l’impuissance, ne pouvant reprendre pied dans une société inhumaine, etc. ce pourraient être nous. Il suffit parfois d’une simple chiquenaude pour passer de l’autre côté du miroir. Il ne faut jamais oublier que ces Hommes et ces Femmes, sont des Citoyens de notre pays, le Peuple de la Rue, celui des Invisibles. Ce film redonne un prénom, un visage et une dignité à tous ces anonymes de la Rue qui ne demandent qu’à être écoutés, sans être jugés. Ce qu'ils disent d’eux-mêmes, leur vie, leur quotidien, et ce qu’ils pensent de nous, ils l’expriment sans détours, avec empathie, mais sans misérabilisme. Serge Moati livre ici un film fort en émotions, dont on ne ressort pas indemne. Un film-hommage au Samu Social et à son fondateur, Xavier Emmanuelli, un "saint laïc de notre temps". Chaque nuit, comme partout en France, les maraudes du 115 parcourent les Rues de Paris pour soulager la Misère. Les équipes du Samu Social sont sur le terrain du cœur. Un long-métrage qui permet de découvrir leur travail salvateur. Leur action n’est pas anodine, elle est une main tendue vers l’Autre. Celui qui n’a plus la force de la prendre…
© Jean DORVAL, le 03 mai 2014, pour LTC Humanitaire.
INFO+ :
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10/05/2013
LTC DEVOIR DE MEMOIRE : "GET UP, STAND UP !" (Le 10.05.2013, journée nationale de l'abolition de l'esclavage.)
« Get Up, Stand Up » est une chanson de Reggae écrite par Bob Marley et Peter Tosh en 1973. Elle est parue d'abord sur l'album « Burnin’ » des Wailers.
Elle fut ensuite réinterprétée en diverses versions par Bob Marley & The Wailers et par Peter Tosh, mais également par Martha Velez, Big Youth, The Slickers, Bunny Wailer, Toots & the Maytals, Lloyd Willis, The Chequers, Delton Screechie, Ruddy Thomas, Shabba Ranks, Ijahman, Tracy Chapman, Ben Harper, Sawa, Jah Cure et Arno, et Ojos de Brujo.
« Get Up, Stand Up » se présente comme un Hymne contre le racisme et l'oppression exercée sur les diverses ethnies issues d'Afrique ou en Afrique. Bob Marley y incite à se battre pour "ses" droits. Les paroles de cette chanson dénoncent également un aspect de la colonisation, au moment où l'Église catholique tente de convertir certains pays Africains au Christianisme en y envoyant des prêtres. Il clame sans hésitation : « (…) Preacherman don't tell me, heaven is under the earth (…) »
Cette célèbre chanson très revendicative est aussi incluse dans les compilations « Legend » et « Rebel Music » de Bob Marley & the Wailers. De même, elle apparaît dans le jeu « Rock Band 3 ».
Source documentaire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Get_Up,_Stand_Up
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05/05/2013
COMMEMORATION DU 08 MAI 1945 : HOMMAGE A LA DISSIDENCE ANTILLAISE !
Si une majorité de gens sait que le 8 mai 1945 est la date marquant la Victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, suite à l'annonce de la capitulation de l'Allemagne ; par contre, et c’est une honte pour notre pays, pas grand monde sait qu’aux Antilles Françaises (Martinique et Guadeloupe, et jusqu’en Guyane), le régime de Vichy a fait face à une double « Dissidence » (ou Résistance) : une intérieur et une extérieure. L’Exposition « La Dissidence en Martinique et en Guadeloupe 1940-1945 » qui a lieu dans le hall de l'Hôtel de Ville de Marly (57), du 03 au 10 mai 2013 (Entrée libre), réhabilite cette Résistance méconnue, oubliée de l’Histoire, afin que tous les Devoirs de Mémoire soient respectés et qu’aucune souffrance humaine ne soit plus ignorée.
C'était en juillet 2010 sur France 5...
UNE RESISTANCE NON RECONNUE ET QUI POURTANT MERITE « LA UNE DES JT ! »
« Non, se souvenir du Port de l'angoisse d'Howard Hawks ne suffit plus pour comprendre ce que furent les manifestations de l'hostilité au régime de Vichy aux Antilles françaises. Éric T. Jennings dit toute la complexité des formes d'une dissidence qui permit à la fois de rallier ces îles à la France combattante et d'afficher la singularité des cultures d'opposition chez ceux qui, jadis, avaient connu l'esclavage et le marronnage(1). Il s'agissait bien, là-bas, d'une résistance à la menace raciste. »(2)
Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les Résistants Antillais ont donc mis en œuvre deux niveaux de Résistance pour s'opposer au régime de Vichy. Un, au niveau intérieur, et un autre au niveau extérieur.
A l’intérieur, cette "Dissidence" s'exprime tout d'abord par des actes symboliques isolés, avant finalement de s'organiser. Ainsi, à partir de 1942, la constitution de Mouvements de Résistance permet la large diffusion de tracts et de journaux clandestins. En 1943, d’importants troubles politiques se développent : en avril, par la mutinerie des marins du croiseur-cuirassé « La Jeanne d'Arc » d’une durée de 23 heures ; d’avril à juin, par des émeutes dans plusieurs communes de Guadeloupe ; et le 29 juin, par la mutinerie de la 3ème Compagnie du « Camp Balata » à Fort-de-France, qui entraîne le renversement des autorités vichystes locales, incarnées par l'Amiral Robert, Haut-Commissaire de la France aux Antilles depuis 1940. La Guadeloupe tombera le 15 juillet.
Le croiseur-cuirassé « La Jeanne d'Arc ».
A l’extérieur, l’exode de nombreux Antillais va former le socle d’une Résistance organisée. En effet, 4.000 à 5.000 Antillais(3) s'échappent de Martinique et de Guadeloupe(4), entre 1940 et 1943, surtout en 1942 et 1943, à bord de frêles esquifs, en direction des îles anglaises voisines : La Dominique, Sainte Lucie et parfois Antigua. Une des figures de proue de ces Résistants Antillais est Frantz Fanon(5). Tous ces réfugiés de leur exile s'engagent dans la France Libre, et sont orientés vers les Etats-Unis, pour y recevoir une formation militaire. À la Dominique, le 11 octobre 1942, un premier convoi de 325 personnes part ; le 1er janvier 1943, un deuxième convoi de 108 évadés ; le 4 avril suivant, un troisième de 96 volontaires ; le 29 avril, un quatrième de 33 hommes ; et le 10 juin, un dernier de 929 personnes. En juillet, après le ralliement de la Martinique et de la Guadeloupe, il reste 3.000 hommes à rapatrier. En Guyane, les « Dissidents » tentent de rejoindre le Surinam.
Le 1er Bataillon des Antilles (Archives Amicale DFL).
CARTE DU PARCOURS DU BATAILLON DES ANTILLES.
Carte et légende réalisée dans le cadre du travail des élèves du Lycée Saint James (Martinique) pour le concours Résistance et Déportation 05-06.
(Source documentaire : http://www.1dfl.fr/decouvrez-ses-unites/defense-contre-avions/)
POUR COMBATTRE CETTE « DISSIDENCE », VICHY EMPLOIE LES GRANDS MOYENS…
Pour combattre la « Dissidence » Antillaise, le 10 septembre 1940, les autorités vichystes prennent un décret-loi « relatif aux mesures à prendre aux Antilles et à la Réunion, à l'égard des individus dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique ». Trois jours plus tard, un arrêté institue le Fort Napoléon, aux Îles Saintes, comme « lieu d'internement pour les individus dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique ». Transformé en prison, le Fort Napoléon est, avec le Fort Saint-Charles, en Guadeloupe, et les Îles du Salut, en Guyane, le principal centre d'internement des « Dissidents ». Entre 1940 et 1943, selon une étude, il y aurait eu 137 Internés au Fort Napoléon(6).
© Photo ci-dessus (Le Fort Napoléon aux Îles Saintes) :
http://www.voyage-antilles-guadeloupe.com/lessaintes/lessaintes5.html
Par la suite, l'amiral Robert renforce la surveillance des côtes et les patrouilles en mer. Aussi, en 1941, une dizaine de personnes, en majorité originaires de la métropole, se retrouvent internées au « Camp Balata », au Fort Desaix ou dans la cale de navires de guerre. Georges Chalono et Joseph de Reynal sont envoyés au Fort Napoléon pour avoir collé le « V » de la « Victoire » sur leur voiture.
Le 9 mars 1941, en Martinique, Maurice des Étages est arrêté pour avoir fourni un canot avec un équipage et de l'argent à trois sous-officiers, Hervé de France, Henri Dubois et Chapeyrou, qui sont arrêtés alors qu'ils s'apprêtent à s'embarquer pour Sainte-Lucie. Interné huit mois à bord du croiseur « Émile Bertin » et du porte-avions « Béarn », Maurice des Étages est condamné le 15 octobre suivant par la Haute Cour de Justice Criminelle à quinze ans de travaux forcés, à vingt ans d'interdiction de droits civils et politiques, et à la confiscation de ses biens pour haute trahison. On le déporte au bagne des Îles du Salut, où il reste vingt-quatre mois. Hervé de France est condamné à cinq ans de travaux forcés, Henri Dubois et Chapeyrou à trois ans.
En mars 1943, 250 « Dissidents » sont arrêtés. La « Dissidence » concerne également des marins. Par exemple, en juin 1941, un graisseur du pétrolier « Bourgogne », ayant quitté le bord dans l'intention de rejoindre Sainte-Lucie, est arrêté et emprisonné. On le transfère au Fort Napoléon, puis aux Îles du Salut. Ensuite, trois marins du pétrolier « Kobad » sont interceptés alors qu'ils tentent de gagner Sainte-Lucie à bord d'une embarcation. Ils sont condamnés à la prison. On les libère le 17 juillet 1943, après le ralliement de la Martinique. Enfin, à Sainte-Anne (Martinique), le patron du voilier « Adelina », qui désire partir pour Sainte-Lucie avec son navire, est dénoncé et inquiété par la police. En tout, les tribunaux de l’époque ont prononcé 83 condamnations à mort par contumace pour fait de « Dissidence ».
EN MEMOIRE DE GASTON MONNERVILLE : UN AUTRE « DISSIDENT… »
Le Guyanais, Gaston Monnerville, est engagé volontaire dans la Marine Nationale, du 23 juin 1939 jusqu'à la formation du régime Pétain en juin 1940. Il participe à la Résistance en prenant contact avec le Capitaine Chevance. Entré dans le Mouvement Combat, sous le nom de « Saint-Just », en mémoire de son oncle, Saint-Just Orville, Maire de Case-Pilote, à la Martinique, Monnerville proteste à Vichy contre les premières mesures discriminatoires qui frappent « les Juifs, les Arabes et les Hommes de Couleur ». Le Maréchal Pétain ne tient pas compte de ses revendications. Ayant rejoint les Forces Françaises Libres, Gaston Monnerville siègera à l’Assemblée consultative provisoire en 1943(7). Le Gouvernement provisoire de la République française le chargera de préparer le statut de l’Outre-mer Français. La vieille revendication d'accorder le statut de Département Français aux « quatre vieilles colonies » aboutit finalement sous son impulsion politique. De ce fait, en 1946, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion deviennent des départements d'outre-mer.
"Une" du Quotidien "FRANCE-ANTILLES" du 10 Mai 2006.
IN FINE : « HONNEUR A TOI SOLDAT ANTILLAIS DE LA FRANCE LIBRE ! »
La Dissidence Antillaise, qui puise incontestablement ses formes et sa logique dans le passé antillais (esclavage et marronnage), est une réaction salvatrice contre les lois racistes de Vichy. Elle a marqué profondément le visage politique et l'avenir des Antilles. En révélant l'existence de mouvances antillaises séparatistes sous Vichy, et en mettant en lumière le problème posé, au moment de la Libération, pour faire reconnaître la Résistance Antillaise ; l’Exposition « La Dissidence en Martinique et en Guadeloupe 1940-1945 » réhabilite les Héros Résistants Antillais qui ont préfiguré jusqu’aux stratégies utilisées par les Maquisards Métropolitains (eux aussi en Résistance). La IVème République, injustement, et toute honte bue, a ôté son Statut de Résistants aux « Dissidents », afin de mieux légitimer sa posture coloniale, dans une nouvelle conjoncture internationale, hostile au colonialisme d'avant-guerre. C'est ainsi que les Résistants Antillais n’ont pratiquement pas été honorés par la Mère Patrie, qui historiquement a toujours lâchement abandonné ses Défenseurs venus des Colonies, à l’image des Tirailleurs Sénégalais, des Spahis Marocains, etc. et plus tard des Harkis. La départementalisation des Antilles en 1946 est d’ailleurs destinée à « couper court à toutes les convoitises étrangères. » A contrario, cette même départementalisation est présentée par les principales tendances politiques antillaises comme issue de la « Dissidence », donc comme étant le fruit de la Résistance Antillaise de 1942 à 1943. Cette Résistance Antillaise au régime de Vichy a présenté, et présente jusqu'à nos jours, un éventail complexe de revendications, de mémoires et d'idéologies. Elle est en fait un carrefour entre trois grandes questions trop longtemps dissociées par l’Histoire : Vichy et la Résistance ; la définition de la spécificité ou de l'interdépendance des identités antillaise et française ; et la décolonisation, par voie d'assimilation ou par voie séparatiste. Dans tous les cas, et quelque soit l’avenir des Antilles, il convient d’honorer les Martyrs de la Résistance Antillaise, ces Fils de la Nation Française comme les Autres, et de saluer leur Mémoire : « Honneur à Toi, Soldat Antillais de la France Libre ! La Patrie reconnaissante ! »
© Jean DORVAL, le 05 mai 2013, pour LTC Devoir de Mémoire (sur une idée de mon Ami Gilbert).
INFO+ :
Exposition La dissidence en Martinique et en Guadeloupe 1940-1945
Lieu : Marly (57), dans le hall de l'Hôtel de Ville, du 3 au 10 mai 2013. Entrée libre.
Pour approndir le sujet :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_2000_num_68_1_3935
Notes :
(1 ) Le marronnage était le nom donné à la fuite d'un esclave hors de la propriété de son maître en Amérique, aux Antilles ou dans les Mascareignes à l'époque coloniale. Le fuyard lui-même était appelé Marron ou Nègre Marron, Negmarron voire Cimarron (d'après le terme espagnol d'origine),
(2) In « La Dissidence Aux Antilles, (1940-1943) », par Éric T. Jennings, http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_2000_num_68_1_3935#,
(3) En octobre 1942, on compte 4.000 Antillais et 500 militaires français, surtout des marins, dans les îles voisines,
(4) Sur une population de 550 000 habitants selon le recensement de 1936, 246 000 en Martinique, 304 000 en Guadeloupe,
(5) Dominique Chathuant, « Aux origines de la Dissidence guadeloupéenne 1940-1943 », thèse de 3ème cycle, Université de Reims Champagne-Ardennes, 1991, p. 136,
(6) Frantz Omar Fanon, né le 20 juillet1925, à Fort-de-France, et mort le 6 décembre 1961 à Bethesda (Washington DC, États-Unis), est un psychiatre et essayiste français Martiniquais et Algérien. Il est l'un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste,
(7) L'« Assemblée consultative provisoire » est une Assemblée représentant les Mouvements Résistants, les partis politiques et les territoires engagés dans la guerre au côté des Alliés, sous la direction du Comité français de la Libération Nationale (CFLN). Réunie en application de l’ordonnance du CFLN, du 17 septembre 1943, elle tint d'abord ses séances à Alger, au palais des Délégations financières, entre le 3 novembre 1943 et le 25 juillet 1944 ; puis à Paris, au palais du Luxembourg, entre le 7 novembre 1944 et le 3 août 1945.
Bibliographie :
. Eric Jennings, « La Dissidence aux Antilles (1940-1943) », in « Vingtième Siècle ». Revue d'histoire, n° 68, octobre-décembre 2000, p. 57-72,
. Laurent Jalabert, « Les Antilles de l'amiral Robert », dans Jacques Cantier, Eric Jennings (dir.) L'Empire colonial sous Vichy, Odile Jacob, 2004,
. Eric Jennings, « Vichy on the Tropics : Petain's National Revolution in Madgascar, Guadeloupe and Indochina, 1940-1944 », Stanford University Press, 2004.
Sources documentaires et photographiques sur Internet :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_2000_num_68_1_3935
http://www.france-libre.net/cnrd/2011/repression-dissidence-antilles.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Monnerville
http://fr.wikipedia.org/wiki/8_mai_1945
http://manoretro.unblog.fr/2012/03/03/georges-robert-amiral/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Monnerville
http://cms.ac-martinique.fr/lpsaintjames/articles.php?lng=fr&pg=37
Quotidien FRANCE-ANTILLES du 06-07-08 Mai 2006.
Quotidien FRANCE-ANTILLES du 10 Mai 2006.
20:08 Publié dans LTC GRANDS REPORTAGES | Lien permanent | Tags : commémoration du 08 mai 1945, hommage à la dissidence antillaise, exposition, marly, 57, moselle, exposition la dissidence en martinique, et en guadeloupe 1940-1945, la loi n° 54-415, du 14 avril 1954, institue le dernier dimanche d'avril, "journée nationale du souvenir des victimes, et des héros de la déportation", le 28 avril 2013 commémoration, 1914-1918, première guerre mondiale, monument aux morts, devoir de mémoire, ltc devoir de mémoire, combattants, morts pour la france, france, souvenir français, henry schumann, consistoire israélite de moselle, bruno fizson, grand rabin, andré masius, jean dorval pour ltc, jean dorval, histoire, voyage de mémoire, auschwitz 1, auschwitz 2, auschwitz 3, trois camps, camp de la mort, déportation, birkenau, juif, homosexuel, tsiganes, catholiques, pologne, haute silésie, chambre à gaz, crématoire, monowitz, camp de travail, centre pompidou-metz | Facebook |