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26/06/2010

A METZ, LES RENDEZ-VOUS FOLK DU CAFE JEHANNE D'ARC SONT EN LTC LIVE !

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"LTC LIVE : LA VOIX DU GRAOULLY !"

24/06/2010

UN ILLUSIONNISTE SANS ILLUSIONS…

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Après nous avoir enchantés en 2003 avec son film d'animation intitulé « Les Triplettes de Belleville », le Français Sylvain Chomet nous émerveille de nouveau avec son dernier dessin animé : « L’Illusionniste ». Ce film a été réalisé d’après un scénario de Jacques Tati, jamais mis en scène, et conservé jusqu’alors dans ses archives personnelles, sous le titre anonyme : « Film Tati n° 4 ». Le résultat ? Un pur chef-d’œuvre cinématographique !

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LA MAGIE DU CINEMA OPERE…

Ce magnifique film d’animation subjugue les petits comme les grands. Les dialogues saupoudrés judicieusement complètent une image affinée, savant alliage entre beauté et force. Les exclamations significatives des personnages (comme les « hop hop hop », les répliques en anglais et en français), la gestuelle fouillée, la place très importante de la musique, complètent une palette picturale très originale mixant splendeurs des décors, couleurs travaillées et ambiance poétique. Le rendu dépeint parfaitement l’émotion, la lente et douce mélancolie, la bouleversante humanité qui suintent progressivement de cette histoire pas ordinaire. Les yeux du spectateur sont apprivoisés par les mains du magicien, marchent presque à coup de baguette… magique !

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…EN MEME TEMPS QUE LA MAGIE DE LA VIE S’ESTOMPE !

Jacques Tati, génial créateur de Monsieur Hulot, incarne totalement « L’Illusionniste », le personnage central du film (qui est véritablement SA Représentation animée). Ce dernier est à l’image du célèbre « homme à la pipe » (mime, gaucherie touchante et drôle à la fois, économie de dialogues, comique de situation, etc.). Ce long métrage est un peu comme une bouture d’une œuvre inachevée d’un Maître Jardinier qui aurait poussée chez un de ses élèves les plus doués…

Cet « Illusionniste » vieillissant, équipé sur scène uniquement d’un petit guéridon, d’un chapeau haut de forme noir et d’un lapin obèse un peu rebelle, on l’adopte de suite. Il est certes sans génie particulier, mais son indéniable talent lui permet d’épater son public avec des tours de passe-passe désuets et de grands yeux ébahis qui ne semblent parfois plus étonner que lui… Car en cette fin des années 50, le temps des magiciens, des lanceurs de couteaux, des contorsionnistes, des clowns et des ventriloques a sonné. C’est la fin d’un Monde, celui du Music-hall… une scène en pleine évolution, en pleine révolution, n’accueillant bientôt plus que des divertissements attirant les foules, comme les groupes de Rock qui renversent tout sur leur passage... En essayant de suivre les pérégrinations de « l’Illusionniste », on va assurément de désillusion en désillusion. Pourtant, on voudrait intimement et profondément que cela s’arrange pour lui. Mais, chaque soir, quand le rideau se lève, on se rend compte inexorablement que notre prestidigitateur a tout d'un clown triste, pathétique jusqu’au bout. A ce moment précis, et contre toute attente, ultime tentative de survie dans un monde en pleine agonie, « L'Illusionniste » se révèle poignant et sensible. Même dégingandé et pitoyable, il inspire au public un sentiment d’affection et de pitié mélangé…

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UNE SURVIE ORDINAIRE… QUI DEVIENT EXTRAORDINAIRE !

Le parcours initiatique de « L'Illusionniste » montre un Homme cherchant coûte que coûte à gagner sa vie, grâce à ses tours de magie, ce qui ne peut plus se faire sur Paris car les temps changent. Aussi, « L’Illusionniste » quitte les grandes salles parisiennes, où il a connu la gloire, pour laisser la place aux Rockers… Il va désormais se laisser porter par le hasard, au gré des rencontres, des cartes de visite reçues, alternant les modes de transports les plus divers, passant sans états d’âme d’un train à un bateau, etc.

Dorénavant, il passe sa vie sur les routes, son unique valise à la main et son affiche « Tatischeff, magicien » sous le bras. Tous les soirs, il se produit dans un lieu différent, affrontant un public lui même différent, sans pour autant recevoir les applaudissements qu’il mérite. De fil en aiguille, il arrive en Angleterre, où il tente de se faire connaître. Puis, un ivrogne écossais l'emmène chez lui, dans le village perdu d’une petite île rurale du Nord de l'Ecosse. Là, il renoue à nouveau avec le succès pour un temps, porté par un public sous le charme de ses tours de magie, et bientôt par l’arrivée de la Fée Electricité, sa modernité et ses jukebox permettant d’écouter les groupes de… Rock.

Entre temps, dans son hôtel, il fait la rencontre de la môme Alice - une jeune bonne, belle et naïve, envoûtée par ses « petits miracles » - qu'il prend sous son aile. Et pour survivre, ce duo mal assorti et complémentaire à la fois va devoir cheminer jusqu'à Edimbourg. Alice (qui est aussi un peu magicienne) y change la vie de « L’Illusionniste », modifie tendrement ses habitudes, s’occupe attentivement du foyer, pendant qu’il travaille au théâtre du coin. Le quotidien de ces deux solitaires associés, vivant au milieu d’autres artistes échoués, se partage entre rires et repas frugaux. Elle l’aime comme un père. Il l’aime comme sa propre fille. Et « l’Illusionniste », en écho à la lumière de la citée, illumine chaque jour un peu plus la vie de la jeune fille, tout en maintenant l’illusion qu’ils ne sont pas pauvres… Ils ne se parlent pas, ou si peu, mais cela a-t-il de l’importance quand un regard suffit à tout exprimer ? Alice découvre petit à petit la vie citadine, le lèche-vitrines et le rythme accéléré de cette véritable fourmilière, tandis que « l'Illusionniste » fait tout pour lui assurer une sublime existence. Alice est sur un petit nuage et se métamorphose progressivement en jeune femme… Va-t-elle faire une rencontre qui va casser définitivement leur relation ? C’est ce que vous propose de découvrir ce film !

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Quand Tati ne fait qu'un avec "L'Illusionniste"...

© Photo ci-dessus : http://media.photobucket.com/image/l%252527illusionniste%20le%20film%20chomet/MisterZE3/L%20ILLUSIONISTE/lillusionniste-comparaison.png

UN FILM « PRET-A-CONTEMPLER »…

La précision du coup de crayon de l’artiste traduit sans compromissions, un réalisme à fleur de peau permanent et permet d’entrevoir sans jugement excessif les petites imperfections humaines. Tel est la quintessence, la moelle secrète de cette toile, une très belle histoire contant la fuite en avant et le mouvement permanent dans lesquels se trouve un « Illusionniste », dont le seul gage de stabilité reste Alice ; son Ange Gardien, grâce à qui, il se sent renaître… « L'Illusionniste » est un film « Prêt-à-contempler ». Il ne s’y produit pas d’évènement majeur, mais que des petites choses anodines. Certains le trouveront même un peu trop long. En fait, ce n’est qu’une fois sorti de la salle de cinéma, déconnecté de l’écran, que l'on commence à réfléchir sur l’intensité de son message : le temps qui passe ne se rattrape pas… Cette sensation nous invite à prendre du recul et à savourer chaque instant de cette vie comme un trésor éphémère qui ne se renouvellera pas. Alors, « Passant prend ton temps, sinon il te prend ! » A méditer et à partager…

© Jean Dorval, le 22 juin 2010, pour LTC Kinéma.

21/06/2010

VOILA UN FILM QUI DONNE ENVIE DE FAIRE DES BEBES !

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Annoncé depuis 2006, « Bébés », le splendide documentaire du réalisateur Thomas Balmès, d’après une idée originale d’Alain Chabat, est sorti au cinéma dans l’Hexagone le 16 juin dernier. Voici 01h16 de pur bonheur, où chacun retrouve un peu de sa petite enfance perdue. Quatre adorables bouts de choux (Ponijao, Bayarjargal, Mari et Hattie), originaires de quatre pays différents (la Namibie, la Mongolie, le Japon et les Etats-Unis) - donc des quatre coins du Monde - sont les acteurs de leur propre existence naissante. Ils représentent la Communauté des Etres Humains dans sa plus belle diversité, dans sa richesse affective la plus dense. Filmé au quotidien, durant une année, du jour de sa naissance à ses premiers pas, ce quatuor de nourrissons joufflus et émouvants ne se dégonfle pas devant la caméra, au point qu’il dicte le rythme du film, entre rires et pleurs, et que l’objectif se met à sa hauteur… Ces « bonnes gueules », là, sont des stars à leur insu, et le plus naturellement possible, sans avoir besoin de répétitions ou de scénario, elles assurent le spectacle avec une gourmandise de vie et une naïveté que parfois on aimerait bien soi-même retrouver… De l’Amour, des bêtises, de l’aventure et des cascades, tout un programme proposé par ces lardons en couche culotte ! Cette très belle rétrospective, qui les voir grandir, se développer et découvrir le monde qui les entoure, met en valeur leurs premiers émois, cris, pas et contacts avec des animaux domestiques. Le rôle important, tant des mères que des pères dans leur éducation, est mis en avant avec pour une fois une vraie parité. L’intérêt de ce film réside par la même dans l’observation et la comparaison des cultures, la mise en avant des différences et des similitudes d’approches dans la transmission des coutumes. Que l’on soit pauvre ou riche, et quelque soit son origine, le résultat est beau ! Et on a envie, tout bonnement, d’embrasser les joues de ces magnifiques gamins ! Il a fallu trois ans au réalisateur Thomas Balmès pour accoucher de ce merveilleux « Bébés » très accroche-cœur ; une durée de gestation nécessaire pour que… le montage et la musique correspondent à la personnalité de chacun de ces quatre lutins. Ces « petits fruits de l’Amour » à croquer, vous feront assurément craquer (si vous n’avez pas encore vu ce film). La preuve dans tous les cas que les Anges existent bien !

 

© Jean Dorval, le 19 juin 2010, pour LTC Kinéma.

 

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18/06/2010

IDIR SERA L’INVITE SPECIAL DE « METZ EN FETE » CETTE ANNEE !

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© Photo ci-dessus :

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Eh oui, on l’attendait depuis longtemps ! Et c’est chose faite ! Idir, le magnifique chanteur Kabyle à la voix en or et aux mélopées sublimes, sera la star de « Metz en Fête ». Il donnera un grand concert, le vendredi 16 juillet 2010, dans le Quartier de Borny. Le calendrier des festivités de Metz fait très fort cette année avec plus d’une soixantaine de spectacles savamment répartis dans tous les quartiers de la ville, entre le lundi 5 juillet et le samedi 21 août. Une action culturelle et zizikale soutenue par LTC LIve !

JD pour LTC LIve. 

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"LTC LIVE : LA VOIX DU GRAOULLY !"

QUAND LTC LIVE TIENT "SALON DE MUSIQUE"...

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Informations :
Le Salon de Musique

33, rue des Pépinières
57050 Longeville-les-Metz
06 12 17 38 66

Réservations :
Le Salon de Musique
8, avenue Berthe Albrecht
57280 Maizières-les-Metz
06 38 62 61 15


Email :newsletter@salondemusique.com
Site internet www.salondemusique.com

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"LTC LIVE : LA VOIX DU GRAOULLY !"

LE CENTRE POMPIDOU-METZ EST EN SYMPHONIE MAJEURE !

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 "LTC LIve : La Voix du Graoully !"

14/06/2010

ANNE DE RANCOURT : UN ECRIVAIN NON-CONFORMISTE A BIEN AGITER AVANT DE LIRE !

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010.

 LTC : Bonjour Anne de Rancourt, comment passe-t-on du métier de prof à celui d'écrivain ?

AdR : Tout d'abord, bonjour aux lecteurs d'LTC. Suis-je passée du métier de prof à celui d'écrivain ? Eh bien non, ce n'est pas ainsi que cela s'est passé ! En fait, c'est contigu. Je dirais même que ce n'est pas l'un sans l'autre. Le métier de prof me permet de vivre et de nourrir ma nombreuse famille, puisque j'ai quatre garçons. Par contre, je ne peux pas m'arrêter d'écrire... et ne peux pas encore gagner ma vie grâce à mon écriture, puisqu'il faut vendre beaucoup de livres pour cela ! Aussi, je ne suis pas passée de prof à écrivain d'un coup de baguette magique, car j'écris depuis toujours... Si l'on vous lisez mon livre « Un mètre quatre », vous verrez que cela fait longtemps que j'écris. En fait, je crois même que je suis née avec un stylo à la main ou presque. Pour moi, l'écriture est une sorte de respiration, un besoin. Je crois que si je restais plusieurs mois sans écrire, je deviendrais extrêmement désagréable avec tout le monde. Il me manquerait vraiment quelque chose.

LTC : Vous êtes prof de français ?

AdR : Non, je suis prof d'allemand. Mais, j'ai commencé par enseigner le français. A cette époque, j'écrivais déjà, mais je ne pensais pas publier un jour. Dans mon existence, j'ai écrit beaucoup de nouvelles, de contes et de lettres. J'aime beaucoup les lettres. Tous ces écrits sont à ce jour non publiés. Cependant, j'ai déjà eu un projet de recueil de lettres avec Le Seuil Editions qui n'a pas abouti, pour des raisons indépendantes de ma volonté. Je ne renonce cependant pas à l'idée de le faire. J'ai aussi un projet de roman où il y a une partie épistolaire, un genre que j'affectionne tout particulièrement.

Donc, pour revenir à votre question initiale... Il n'y a pas d'un coté le métier de prof et de l'autre le métier d'écrivain. L'un ne va pas sans l'autre. Un jour je prendrai ma retraite (ce qui ne saurait tarder), comme tout le monde, à ce moment, là, je me consacrerai totalement à l'écriture.

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010.

LTC : Présentez-nous vos maisons d'édition : Buchet Chastel et Chiflet & Cie...

Ce sont deux maisons d'édition parisiennes. Buchet-Chastel fait partie du Groupe Méta-Editions/Groupe Libella, un gros groupe d'édition qui marche très bien. Cette collection est dirigée par Pascale Gautier qui s'occupe essentiellement de littérature française. Quant à Chiflet & Cie, cette collection appartient aux Editions Hugo et Cie. Elle ne produit que de l'Humour, des sujets de société pris à contre-courant, politiquement incorrects, caustiques, vus de manière légère, afin de mettre des coups de pieds dans la fourmilière.

LTC : Donc contre les idées reçues...

AdR : Absolument et cela me correspond tout à fait !

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LTC : Anne vous avez publié trois livres. « Un mètre quatre » est le plus récent. « Comment élever un ado d'appartement » reste celui qui vous a fait connaître au Grand Public. Il y a aussi « Je suis ronde et j'aime ça ! », un appel à la tolérance... Pouvez-vous nous en parler et nous dire ce qui a inspiré de tels ouvrages d'actualité ? Relèvent-ils de votre expérience personnelle et/ou de celle des autres ?

AdR : Le tout premier ouvrage que j'ai publié c'est « Comment élevé un ado d'appartement ». L'idée est partie d'un gag téléphonique avec Jean-Loup Chifflet, le Directeur de la Collection. Comme mes enfants faisaient beaucoup de bruit et que je n'entendais pas bien ce que disait Jean-Loup, je leurs ai dit de manière très détachée : « maintenant cela suffit, allez jouer sur l'autoroute ! » Ce qui bien sûr ne se dit pas quand on est une bonne mère... Jean-Loup a cependant éclaté de rire et m'a dit : « Oh la la ! C'est comme cela que vous parlez à vos enfants ? » Je lui ai répondu : « on voit bien que vous n'y connaissez rien, c'est une race à part, des ados, catégorie d'appartement » Là, il a éclaté à nouveau de rire et comme ce sujet lui convenait, il m'a répondu : « voilà un très bon sujet pour un livre ! » Et sur le ton de la boutade, j'ai proposé de rédiger un guide d'élevage pour ados. Cette aventure a démarré ainsi ! Un jour ou l'autre, ce bouquin concerne toutes les familles. Il est structuré comme un guide pour élever un animal domestique très particulier, voire de compagnie... Il y a l'alimentation, le toilettage, la cage, comment les occuper, comment les faire sortir, et aussi comment les faire rentrer, ce qui est très compliqué... Ce livre est adapté au théâtre depuis le mois de février dernier. La première a eu lieu grâce à une compagnie suisse à Lausanne. Les droits ont aussi été rachetés par le metteur en scène de théâtre Hélène Zidi-Chéruy, la fille de Claude Zidi, dont le projet d'adaptation est en cours. Je ne sais pas si cela est terminé et quand cela sera joué. J'espère juste que cela sera réalisé à Metz un jour... Dans tous les cas de figure, c'est très touchant de voir un texte que l'on a écrit joué au théâtre.

LTC : Tous ces gens font-ils les adaptations avec vous ?

AdR : Non ! Les droits en cours sont rachetés. Par contre, le contrat d'adaptation stipule que mon nom et le titre original doivent toujours être cités, l'esprit du texte conservé et les nombreux clins d'œil restitués.

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Pour revenir à la question... Chronologiquement, le second ouvrage est « Je suis ronde et j'aime ça », publié aussi chez Chiflet et Cie. Mon but dans ce livre était de dire en « gros », si je puis me permettre... (rire collectif)

LTC : Sans jeu de mots, bien sûr !

AdR : Avec « jeu de mots » car... il y en a marre que l'on essaye toujours de toutes nous formater. Il faut obligatoirement que nous rentrions dans un calibre spécifique, des canons de « beauté » irréfutables, un moule stéréotypé, une uniformisation dictatoriale de « LA » Silhouette. Cela est inacceptable ! Et moi qui ai des rondeurs, j'ai eu envie de dire avec ce livre : « Stop ! Foutez-moi la paix, laissez-moi vivre ! ». D'ailleurs, le chanteur Mika, n'interprète-t-il pas « Big Girl (You Are Beautiful) », le film « L'Amour extra-large » de Bobby Farrelly ne tord-il pas le cou à quelques idées reçues sur les femmes dites « grosses », et Maryflor Flowell ne réalise-t-elle pas des vêtements Haute-Couture pour les femmes fortes ?

LTC : Perso, j'ai aussi quelques rondeurs... (rire complice).

AdR : Personnellement, je trouve cela très sympathique, confortable et sensuel...

De plus, « Je suis ronde et j'aime ça » est un livre que les messieurs aiment bien offrir à leur compagne. En général, ils se prennent une baffe en s'entendant dire : « eh bien, dis-moi en plus que je suis grosse ! » Ce à quoi ils s'empressent de répondre : « mais, non tu es belle ! » Avant d'acheter ce livre, je conseille donc aux messieurs de lire la page 75, afin de s'informer sur l'Amour avec une femme ronde. Il s'y trouve notamment un très bel extrait des « Mille et une nuits... »

LTC : Ce livre vise-t-il à décomplexer les femmes « rondes » ?

AdR : Non, car ce n'est pas un livre de résignation ! C'est un écrit sur la joie de vivre tel que l'on est physiquement. Ce n'est donc pas réducteur... comme si je vous disais, par exemple : je regarde vos longs cheveux blonds... (autre fou rire commun)

LTC : Merci pour moi qui n'ai plus beaucoup de cheveux ! (ton humoristique)

AdR : Ce que je veux dire par là, c'est qu'il faut accepter les gens tels qu'ils sont et non pas comme on voudrait qu'ils soient. Y'en a marre des diktats de la pub, des médias et consorts ! Je ne pense pas que si je pèsais dix kilos de moins, je serais quelqu'un de mieux, de plus intelligent, de plus aimant, plus digne d'être aimée, une meilleure compagne ou mère, etc. Je suis une femme comme les autres, avec mes défauts et mes qualités, mais en plus avec des caractéristiques physiques différentes qui font toute ma richesse d'Etre Humain à part entière, ayant le droit d'exister et méritant autant le respect que n'importe quelle personne répondant aux canons de beauté actuels. Bien sûr le regard des autres compte, mais c'est surtout le nôtre qui est déterminant ! Ce livre est un véritable appel à la tolérance. Il ne suffit pas seulement d'accepter l'autre, il faut l'aimer tel qu'il est ! Et surtout, il faut s'aimer soi-même tel que l'on est ! A cet effet, je propose des exercices de regard dans la glace, comme si on regardait un tableau, mais sans se juger... car souvent le regard le plus méchant reste celui que l'on a sur soi-même. Pour être accepté par les autres finalement, il faut changer notre propre perception de nous-mêmes et arrêter de dire : « je suis trop ceci, trop cela... » Notre regard fait celui des autres. Nos proches ne doivent pas nous regarder comme « gros » ou « maigre », mais tel que nous sommes. Soit ils nous aiment globalement, soit ils ne nous aiment pas du tout ! Vous savez on n'est pas obligé d'être aimé et désiré par tout le monde. Il faut de tout pour faire un monde !

LTC : Il est curieux de constater que dans une société moderne comme la nôtre qui prône la tolérance à tout bout de champ, avec une culture de communication incroyable, inégalée au cours de l'Histoire, il reste difficile de faire accepter les personnes qui ont des formes... Finalement, le regard est beaucoup plus dur maintenant, véritable dictature inhumaine !

AdR : En effet, le regard de nos contemporains est très réducteur. Du coup, il faut que l'on soit tous rangés dans la même case, sous peine d'être exclus. J'ai ressenti une similitude d'attitude dans le monde de l'édition, car étant aussi romancière, je me suis retrouvée cataloguée « auteur rigolo » avec mes trois ouvrages. Il est très dur alors de se défaire de ce type d'étiquette, tendant à faire oublier que je sais aussi écrire des romans !

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La preuve ? Je vais vous présenter maintenant « Un mètre quatre », mon dernier livre paru, un roman... Ce dernier vient de sortir très récemment en Livre de Poche, dans la Collection Pocket. C'est mon préféré et j'ose prétendre qu'il s'agit de littérature. C'est un livre dont l'argument initial est autobiographique dans la mesure où cela parle d'une petite fille de sept ans, Nanou, découvrant l'écriture, la lecture...

LTC : Occupations très rares de nos jours pour un enfant...

AdR : Effectivement, ce sont deux occupations de plus en plus rares, surtout chez les jeunes publics. Il faut faire lire les enfants, leur lire beaucoup d'histoires, si l'on veut qu'ils sachent écrire. De cette manière, les enfants structurent leur pensée. La lecture est pour eux très constructive (fixation de l'orthographe et de la grammaire) et fait fonctionner l'imagination, et ce, à l'inverse de la passivité qu'ils peuvent avoir devant un écran de TV ou d'ordinateur. Là, tout est prémâché, formaté, prêt-à-penser, sans effort... On ne peut y imaginer une voix, un regard, etc.

De plus, dans « Un mètre quatre », la petite Nanou, qui est très joyeuse, aime beaucoup vivre. Sa Tante Alice, un personnage que j'ai inventé qui est un peu une marraine-fée, ne s'appelle pas Alice par hasard...

LTC : Cela fait-il référence à « Alice au Pays des Merveilles », le fameux conte se déroulant dans un monde féérique ?

AdR : Tout à fait et cette féérie rend justement la vie plus douce à cette petite Nanou qui est malade. Cette info est à prendre sur la pointe des pieds et du bout des lèvres, car ce n'est pas un livre sur la maladie. Nanou écrit à la première personne sa vie dans son petit cahier... Un enfant ne juge pas sa propre vie, il n'a pas la distance nécessaire lui permettant de dire : « c'est grave », « c'est pas bien », « j'ai pas de chance », etc. En fait, il vit. Le livre s'intitule « Un mètre quatre », car Nanou observe sa vie de sa hauteur... Elle est une toute petite fille, sa taille est tout en bas de la courbe que l'on voit sur les carnets de santé. Ce qui fait dire à sa sœur ado, Valentine, qui est assez brutale avec elle, qu'elle est « normale, mais pas beaucoup... ». Mais, pour la fameuse Tante Alice « la taille, on s'en fout ! » Et pas à cours de situations cocasses, la fameuse Tante se lâche en n'hésitant pas à faire les pieds au mur avec Nanou. Quand soudainement sa robe tombe... A la vue de sa culotte, c'est le fou rire général ! Ce livre c'est donc l'esprit de jubilation, une manière de survivre, avec un fond d'émotions, puisque cette petite gamine est malade.

LTC : Quelle maladie a-t-elle ette petite Nanou ?

AdR : Elle ne connaît pas le nom de sa maladie, mais ce n'est pas cela l'important ! On comprend cependant qu'il s'agit d'une maladie grave, car elle va souvent à l'hôpital. Elle raconte au jour le jour ce qu'il lui arrive sous forme d'évocation. Il y a certes des moments sont poignants. Elle écrit dans son petit cahier, avec un style propre aux enfants, celui qui veut tout dire d'un coup, celui d'une gamine qui revient de l'école et que l'on ne peut plus arrêter dans son récit décousu : « eh ben, eh ben... la maîtresse elle a dit que... n'était pas gentil... et puis au goûter j'ai eu... » En clair, toutes les idées s'enchaînent dans le désordre... Cela déroute un peu en début de lecture, puis on s'y fait vite. Les lecteurs eux-mêmes précisent que cela renforce le côté poignant de l'ouvrage, puisque cela touche aux émotions propres à l'Enfance et à celle des... lecteurs.

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 Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010.

 

LTC : C'est la petite fille qui sommeille encore en vous qui se révèle dans ce roman ?

AdR : Elle ne sommeille pas, elle est toujours présente.

LTC : Il s'agit de vos souvenirs personnels...

AdR : Oui, il s'agit de mes souvenirs de petite fille - ce qui constitue le point de départ de ce roman - car j'ai été malade longtemps étant jeune. Les médecins, comme c'était une maladie rare, parlaient à mots couverts. Ce qui ne m'empêchait pas de passer pour « Miss Questions Multiples ». J'étais très curieuse, ce que je suis toujours d'ailleurs. De plus, Nanou a un compagnon dont elle ne se sépare jamais : son dictionnaire. Elle va y puiser des mots qui l'interrogent en permanence, ce qui au final soûle la Tante Alice. Cette dernière lui dit même : « je vais te bâillonner ! » Puis de fil en aiguille, Nanou cherche ce que veut dire le verbe « bâillonner »... Le rythme de lecture de ce livre est très sautillant, voire pétillant de joie et de malice. Mais, il y a aussi des moments un peu durs. Je n'ai pas écrit ce livre avec ma vision d'adulte, mais en gardant mon regard d'enfant, ce qui préserve cet ouvrage du mélodrame. Le récit n'aurait pas eu la même signification si Nanou faisait « Un mètre soixante-cinq ». Il n'aurait pas été aussi naïf, mais plutôt compassionnel, et je ne voulais pas de cela. Etant mère de famille, l'idée que l'un de mes enfants puisse être malade comme cela, comme je l'ai été, me torture rien que d'y penser ! C'est horrible ! Malgré tout, j'arrive dans ce roman à positiver complètement le traumatisme. D'ailleurs mon imagination débordante me vient de cette période où j'étais beaucoup allongée, où j'avais le plafond pour seul paysage. Les sons étaient différents. Il y a même eu une période durant laquelle je ne pouvais plus lire... car c'était trop risqué. A ce moment, j'ai commencé à inventer des histoires dans ma tête, puis je les ai rédigées plus tard. En écrivant, cela m'a permis de faire table rase du passé. Ce n'est plus de la douleur, mais cela relève de l'expérience. C'est pourquoi ce livre m'est tellement précieux. J'ai beaucoup travaillé et retravaillé dessus. Ce bouquin par rapport à sa mouture initiale a été allégé. Je suis très contente de cette exigeance d'écriture. Je continuerai dans ce sens pour mes prochains ouvrages.

LTC : Alors, vous qui avez fait travailler votre imagination durant toute votre enfance, avez-vous vu le dernier film de Tim Burton dont le titre est... « Alice au Pays des Merveilles » ?

AdR : Non, je ne l'ai pas vu.

LTC : Que vous apporte l'écriture ? Partagez-vous cette expérience avec vos élèves de Lycée ? L'écriture n'est-elle finalement pas une façon de communiquer et de sourire aux Autres en continu ?

AdR : Complètement ! Je croix que c'est effectivement une main tendue. Hier, sous le chapiteau de l'Eté du Livre 2010, des élèves sont venus me voir. Au début, je vous avoue que je n'osais pas évoquer cette expérience d'auteur au lycée, pensant qu'il valait mieux la déconnecter de mon travail de prof. En fait, c'était une erreur, puisque je suis enseignante et... écrivain. Deux métiers indissociables à mes yeux ! Maintenant, j'ai changé d'attitude et ne me gêne plus d'en parler à mes élèves. Cela leur permet d'avoir un autre point de vue sur moi. Quand ils me voient derrière mon stand avec mes livres, ils sont un peu intimidés, c'en est même rigolo ! Durant ces rencontres, je n'ai pas du tout le même rapport avec eux qu'en cours. In fine, je suis aussi intimidée qu'eux. Alors, lecteurs potentiels ou pas mes élèves ? Certains d'entre eux n'hésitent pas à venir se faire dédicacer un de mes livres après les cours. C'est toujours très, très touchant.

Que m'apporte l'écriture ? Eh bien, comme je le disais tout à l'heure, il s'agit d'un mode de vie, d'une respiration. Etant prof, je ne peux pas me permettre d'écrire tous les jours, car j'ai mes cours à préparer et à assurer (des copies à corriger) et ma vie de famille à vivre. Je me consacre aussi à mes ami(e)s. Et je suis chroniqueuse, pigiste, pour le journal La Semaine.

LTC : Ce sont vos premiers fans vos élèves ? Vos inspirateurs dans certains cas ?

AdR : Mes élèves m'ont beaucoup inspirée, notamment à propos du chapitre sur la colonne vertébrale, dans « Comment élever un ado d'appartement ? » Je me demande toujours s'ils en ont une... vu les positions corporelles voûtées qu'ils adoptent. On dirait qu'ils sont comme dégonflés, sans ossature ni musculature... Forcément, une fois que mes élèves se retrouvent dans ce livre cela les amuse : « Mdr, Lol ! » Par la même, cela décrispe les parents. Les ados se retrouvent à un tel point dans ce livre qu'ils me disent souvent : « c'est pas possible vous l'avez écrit dans ma chambre ce bouquin ! »

D'autre part, je me souviens qu'au début de ma carrière, j'enseignais le français, et là, je me suis régalée, car avec deux classes de 4ème, deux années consécutives, dans deux collèges différents, on a participé à un concours d'écriture que l'on a remporté. C'était d'autant plus émouvant que l'on avait travaillé près de six mois sur l'écriture d'une nouvelle, pour recevoir un jour un télégramme nous annonçant que l'on avait gagné sur tout le Grand Est de la France. Il y a tout de même 13 départements à battre ! Nous étions premiers sur 800 projets... J'étais vraiment fière d'eux ! En plus pour des élèves un peu en difficulté, c'était vraiment génial comme expérience !

Certaines de mes anciennes élèves viennent aussi me revoir sur les stands où je dédicace mes livres. Je les ai eues il y a 20 ans en classe, pourtant elles n'hésitent pas à me dire : « vous vous souvenez que vous m'avez eue comme élève ? » Allez savoir ! C'était des gamines et maintenant ce sont des jeunes femmes ! Mères de famille de surcroît ! Une de mes anciennes élèves m'a même dit : « à cause de vous maintenant j'écris ! » Ca va, c'est une accusation que je veux bien assumer. (rire)

LTC : Accusation qui n'est pas mensongère...

AdR : Qui n'est pas mensongère du tout ! Effectivement, vous me demandiez en début d'interview si l'écriture était un lien. Eh bien oui, c'est un mode de communication génial s'adressant à tout le monde, qu'on sache écrire ou non, qu'on aime lire ou non. On peut lire simplement de petits passages, voire trois mots de suite, cela restera toujours de la lecture !

LTC : Et dans La Semaine vous faites quoi comme type d'article ?

AdR : Plutôt des chroniques culturelles, des comptes rendus de spectacles, des rencontres avec des réalisateurs, des cinéastes, des acteurs, des auteurs, parfois des billets d'humeur...

LTC : Quel était votre dernier sujet en « billet d'humeur » ?

AdR : En fait, c'était plutôt un « billet de bonne humeur » à propos de ma vision du Centre Pompidou-Metz...

LTC : Avez-vous aimé la visite du Centre Pompidou-Metz ?

AdR : Oui, j'adore ce nouveau musée. Tout y est magnifique, tant au niveau architectural qu'artistique ! On manque de superlatifs pour le décrire.

LTC : C'est quoi votre tableau préféré dans l'expo « Chefs-d'œuvre ? » ?

AdR : J'ai été très touchée par les trois « Bleus » de Juan Miro.

LTC : Ceux qui terminent l'expo temporaire...

AdR : Oui, j'étais vraiment éblouie.

LTC : Il y a de très belles tâches noires ou rouges inscrites en suspension sur ces trois œuvres très planantes.

AdR : De plus, elles sont installées exactement comme le voulait Miro, avec peu de champ de vision, peu de recul, ce qui fait que l'on plonge d'office dans ce très beau bleu ciel. C'est si près et lointain à la fois... Aucune vitrine ou barrière sépare le public de ces œuvres majeures, au point que l'on serait presque tenté de les toucher. Ce qu'il ne faut bien entendu pas faire ! Voilà ce que j'appellerais : « renforcer la proximité avec l'art ! ».

LTC : Merci pour cet interview consacré au site LTC.

AdR : C'est moi qui vous remercie !

© Propos recueillis à l'Eté du Livre de Metz par Jean Dorval pour LTC Lecture, le 05 juin 2010. 

12/06/2010

LTC LIVE SE DEFONCE POUR VOUS TROUVER LES MEILLEURS CONCERTS EN LORRAINE !

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Les Simple Minds sont en concert à « L’Autre Canal » de Nancy ce lundi 14 juin…

En attendant ce grand moment, en avant toute avec “Alive and Kicking”…

http://www.youtube.com/watch?v=GMZ6InVrz5o&feature=relatedhttp://www.youtube.com/watch?v=GMZ6InVrz5o&feature=related

Bonne Zizic avec JD en LTC LIve.

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11/06/2010

LEPOLSK MATUSZEWSKI : UN ARTISTE PEINTRE PLASTICIEN DONNANT DANS L'ABSTRACTION LYRIQUE (plus communément appelée) ACTION PAINTING !

 

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Artiste peintre plasticien né à Metz en 1973, Lepolsk MATUSZEWSKI, vous êtes passionné par le dessin et la peinture depuis l'âge de 6 ans. Vous affirmez votre talent en faisant une première peinture gestuelle, et consacrez la majorité de votre enfance à l'illustration (à la mine de plomb notamment), à la peinture et à la sculpture, puis vous vous orientez vers les arts plastiques. Vous suivez un cursus scolaire classique du cours préparatoire jusqu'au collège, puis êtes admis au concours d'entrée du Lycée Technique Professionnel Saint-Vincent, afin de pouvoir entreprendre une filière scolaire artistique. Aussi, cela ne surprend personne que, en tant que passionné de l'image et des émotions qu'elle véhicule, vous fassiez des études sur l'illustration, et que vous rentriez dans des écoles de création de graphisme publicitaire et d'art appliqué, où la photographie et l'audio-visuel deviennent de nouvelles passions, parallèlement auxquelles vous continuez la sculpture et l'art plastique.

En 1989, Lepolsk, novateur par nature, vous réalisez une série d'esquisses auto-biographiques intitulée « Les Bonhommes ». Ces auto-portraits, issus du cadre scolaire, ont joué un rôle très important dans votre cheminement artistique. Ce sont en fait des dessins « hybrides », regroupant un mélange de techniques (encres, pigments et sanguines) et de matériaux (films plastiques généralement utilisés en photogravure, contrecollés et papiers spéciaux pour graphiques aux feutres). Les couleurs « chaudes » se fondent aux ambiances dites « froides », les formes et les compositions graphiques se révèlent dans l'esprit d'une planche de BD.

 

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En 1990, vous devenez plus figuratif. Vous œuvrez à partir de formes en bulles (on retrouve là encore l'influence de la BD), en travaillant vos fonds et grâce à un jeu de couleurs. Par la même, les influences musicales et littéraires, des Cure et d'Edgar A. Poe, font corps avec vos réalisations. A la suite, vous vous obstinez à découvrir de nouveaux mélanges de pigments, ainsi que les matériaux variés nécessaires à vos créations plastiques.

En 1992, vous êtes dans votre période dite des « Miroirs », une série de tableaux où vous mettez en scène votre propre histoire, entre fiction et réalité. Ces toiles s'apparentent à une véritable mise à nu cérébrale, un de vos thèmes de prédilection. Vous cherchez à y traduire vos divers états d'âme, mais aux couleurs de la Terre. Ce rapprochement avec Mère Nature est d'ailleurs un élément essentiel de votre exposition du moment. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les matériaux et les techniques utilisés sont « inédits ». Le mélange des matières comme le sable, l'or, le sel marin, la cire, les épices culinaires, les fragments de roches volcaniques, le cuivre, le zinc et l'argile ajoutés à des pigments, donne une note très particulière à vos œuvres, et fait de vous un véritable découvreur de contrastes. Une nouvelle occasion qui vous permet de dévoiler les oppositions entre « humeurs froides » et « couleurs chaudes ». Parallèlement, créateur plus que jamais, vous menez une recherche artistique sur l'image et sa capacité à transfigurer l'irréel. Une sorte d'autoportrait qui présente, alors, les reflets abstraits des différentes visions que vous avez de vous-même.

Toutes vos créations expriment, sur le fond comme sur la forme, un léger caractère ésotérique. C'est pourquoi la presse vous surnomme : « Le peintre des ombres et des lumières ». Des toiles qui soudainement deviennent des métaphores visuelles cherchant à heurter la sensibilité des visiteurs. Ce travail sur le psychisme éveille vos pensées profondes et une tendance à « reverser la définition de l'art abstrait ».

 

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L'art « Innabstrait » (terme qui défini le travail d'Asylum-Art Création, un groupe de peintres-amis) serait le terme le plus approprié pour cette nouvelle exposition... Cette collaboration artistique induit automatiquement les notions de « comment faire de son rêve la métaphore de sa réalité ? » et comment « Ordonner l'émotion des pensées par la métaphore, figer l'instant, la naissance, l'essence même, en les ordonnant de telle façon qu'elles apparaissent encore plus désordonnées... » Un peu contradictoire cela non ???

Les formes, lignes fortes et les structures essentielles conservées d'un paysage ou objet quelconque n'existent plus. Vous nous présentez, ainsi, librement les visions de vos pensées. Une œuvre qui en contient plusieurs et invite le spectateur à découvrir ce mécanisme pictural par reliefs, en fonction du placement par rapport au tableau.

 

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En 1999, le second thème « Asylum » voit le jour... Cette Série se révèle comme la suite des « Miroirs »... Plus aboutie encore, plus profonde, plus technique aussi à propos de la recherche des matériaux ! Vous travaillez cette fois-ci sur de plus grands formats de tableaux. Les éléments comme le sable, l'argile, l'or et le cuivre sont toujours présents. Vous vous prenez pour un véritable alchimiste du pinceau. « Asylum », c'est une forme « d'homologie* psychique » (*terme publicitaire qui signifie une image dans une image, et qui se répète de façon redondante), masquée par les couleurs et par l'équilibre graphique. Les reliefs de matières représentent toujours des formes, des visages, des personnages et des scènes uniquement visibles selon l'orientation de la lumière vers la toile par effet d'ombres ou en fonction des différents placements du visiteur par rapport au tableau. Vous travaillez sur ces tableaux à l'aide de lumières artificielles... puisque vous peignez de préférence la nuit ! Et selon l'orientation de ces sources lumineuses, les reliefs prennent des dimensions et des couleurs très particulières. Il est très difficile de prendre des photographies de ce genre de toiles, car chaque angle de vue diffère en fonction des reliefs de peinture et du placement de l'objectif...

En 2008, vous exposez vos tableaux du thème « Ignis Anima » dans la magnifique bâtisse de La Maison Rabelais de Metz, au Luxembourg et dans le Nord-Est français. Dans la foulée, vous investissez le restaurant Messin le Romarin, en métamorphosant sa décoration intérieure pendant deux mois. La presse parle alors de vous : articles de presse dans Le Républicain Lorrain et Metz-Magazine, reportage sur la chaîne M6. Votre travail d'Innovateur en mouvement perpétuel vous fait entrer dans la légende, la vôtre, celle d'un artiste pas comme les autres, dont on apprécie assurément la démarche artistique si particulière. Une exposition au CCMQ de Metz fera suite, puis en 2009, vous êtes lauréat du concours de peinture « Nouveaux Talents de la Peinture 2009 ». La même année, vous recevez également le Prix Art Majeur Silver Award pour la qualité et le contenu de votre blog artistique, ainsi que le 1er Prix du Concours Artwindow sur le thème « destruction », avec le tableau « 1000 ANS » (Galerie Ignis Anima). Pas à cours d'idées, vous créez dans le feu de l'action le concept d'exposition chez les particuliers qui rencontre un succès inattendu, et les EXPO'APPARTs qui permettent de venir vous rencontrer dans votre atelier et de découvrir votre travail en direct.

 

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L'année 2010 est le début d'une période de renouveau pour vous, Lepolsk. Vous donnez dans les explosions de couleurs et de matières, dont se dégage, encore et toujours, une forte énergie heurtant la sensibilité des amateurs, tant en atelier qu'en performance publique. Et comme vous le dites si bien : « j'essaie de détourner et de diriger la peinture d'abstraction gestuelle appelée ACTION PAINTING en ajoutant de nouveaux matériaux. La rencontre entre ma peinture et la matière en quelques sortes... Ou plus simplement MA Vision de l'art ! » Actuellement, vos deux expositions remportent un franc succès. Elles se tiennent au LOFT où vous êtes en duo avec les sculptures de P.°Flickinger, du vendredi 04 juin au vendredi 18 juin 2010, et dans les murs de la Chapelle Sainte-Genest, à la jonction de la Jurue et de la rue d'Enfer...(1)


QUELQUES QUESTIONS A L'ARTISTE...


LTC : C'est quoi un « Artiste peintre plasticien » ? Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est « l'Action Painting Abstraction Lyrique » ?

LM : Un artiste peintre plasticien est un créateur qui utilise des matériaux et supports différents pour une même œuvre incluant ainsi des techniques mixtes d'expression. Le mélange de l'argile et du sel constituant la base matérielle de mes toiles témoignent de cette approche plastique. Certains de mes tableaux, dont la déformation du châssis est volontaire, sont le fruit de cette mixité dans les matériaux utilisés. Vous les découvrirez lors de mes expositions prévues pour 2011.

L'action painting est tout simplement une technique qui est souvent associé à un mouvement d'art, mais je préfère le terme « technique » qui évoque un travail de gestuelle, de psyché. Mon corps devient l'outil qui sert à transposé un état psychique, émotionnel, impulsif vers mon support, la toile. Puis s'instaure au fur et à mesure de la création un dialogue rapide entre la peinture, les couleurs, les formes et le peintre. Le résultat final de l'œuvre en est cette seule et unique trace. J'apprécie le processus de création partagée avec un public, l'art est visuel et ne s'arrête pas au mur de mon atelier !

 

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LTC : Vous avez croisé récemment, par hasard, en installant vos tableaux au « Loft » de Metz, Laurent Le Bon, le Directeur du Centre Pompidou-Metz, qui était en train de déjeuner... Il était surpris et a pu donc voir (sous papier bulle) votre tableau « Pompidou-Metz ». Avez-vous depuis pu le recontacter, afin d'essayer de faire connaître votre Art ? Et si oui, quand vous voit-on exposer dans le nouveau temple lorrain et international de l'Art Contemporain ?

LM : Comment le savez-vous ?

LTC : Un bon journaliste a ses sources...

LM : Oui, c'est vrai, Laurent Le Bon a entrevu ce tableau prêté au « Loft », où plusieurs autres tableaux sont aussi installés, en permanence et par roulement. Nous avons pu nous présenter l'un à l'autre à cette occasion, mais je n'ai pas été recontacté depuis. Quand à exposer mes peintures au Centre Pompidou-Metz où y faire une performance, j'en serais ravi. D'ailleurs, quel artiste ne le serait pas ? C'est à son Directeur Laurent Le Bon d'en décider. Mais, mon travail ne se résume pas à un seul tableau...

LTC : Quelle est votre œuvre préférée au Centre Pompidou-Metz en dehors de « Number 26 A, Black and White, 1948 » de Jackson Pollock ?

LM : L'exposition « Chefs-d'œuvre ? » est pluridisciplinaire, elle offre un magnifique éventail sur l'Histoire de l'Art. J'attends de découvrir des expositions thématiques plus ciblées. Mais de part mon expression artistique, mes préférences iraient vers les créateurs abstraits, d'abstraction lyrique et d'art gestuel intuitif.

 

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LTC : Avez-vous visité le tout nouveau musée de Luxembourg Ville la Villa Vauban ? Ce lieu magique a réouvert ses portes au public le 02 mai dernier, après une réhabilitation très réussie, et avec une expo, qui prendra fin le 31 octobre prochain, au titre évocateur : « The Golden Age Reloaded. La fascination de la peinture néerlandaise du XVIIème Siècle »... des collections issues de la Villa Vauban et du Rijksmuseum d'Amsterdam.

LM : Je ne suis pas encore rendu dans ce musée, mes expositions personnelles simultanées ne m'ont pas permis cette visite. J'exposerai très prochainement au Luxembourg. Je profiterai de cette occasion pour découvrir ce nouveau patrimoine artistique luxembourgeois.

LTC : Pourquoi affectionnez-vous tant le Bar-Galerie « O Petit Bo Bourg », situé 62 Rue Mazelle à Metz (57) ? Est-ce la proximité du Centre Pompidou-Metz qui vous fait rêver, ou est-ce tout simplement un lieu qui a selon vos préférences un supplément d'âme ?

LM : J'apprécie ce lieu car il y règne une ambiance « artistiquement humaine ». Une exposition personnelle y est prévue pour cette fin d'année 2010, avec certains travaux inédits ! Vous y serez ?

LTC : Le rendez-vous est pris ! Merci Lepolsk pour avoir confié votre actualité artistique aux lecteurs d'LTC.


© Propos recueillis par Jean Dorval pour LTC Arts.


INFOS PLUS : Le site internet de Lepolsk MATUSZEWSKI :

http://lepolsk.blog4ever.com

Notes :

(1)        Inspiré d'une biographie réalisée par Fabien MATUSZEWSKI, écrivain et parolier.

09/06/2010

JACQUES ENGELMANN : LE POETE LORRAIN DES P'TITS GARS DE LA RUE !

 

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010.

 

LTC : Bonjour Jacques Engelmann ! Vous êtes retraité de la SNCF, ancien délégué CGT, poète messin à vos heures perdues et membre des Equipes Rue de l'Evêché de Metz, une action caritative menée sous l'égide de Monsieur l'Abbé Gérard Christ et de la Sœur Lucienne, deux « Grands Cœurs » de la Solidarité Messine qu'on ne présente plus. Vous dédicacez vos ouvrages à l'Eté du Livre 2010 au stand des écrivains locaux.

Jacques, pouvez-vous vous présenter plus en détail aux lecteurs d'LTC ? Quel a été votre parcours ? Quels sont vos ouvrages (en dehors du plus récent), vous le poète des P'tits Gars de la Rue, inspiré particulièrement par la Nature, la Catholicité, la vraie vie et le Social ?

JE : Bonjour, il n'est pas simple de résumer toute une vie... Je dirais tout simplement que dès mon plus jeune âge, j'ai été prédisposé à aider les Autres. Ce très bon départ a fait que toute mon existence, je suis resté aux côtés des gens. Aujourd'hui, j'ai 60 ans et mon engagement s'est traduit au travers du syndicalisme à la SNCF (où j'ai été délégué du personnel pendant 30 ans à la CGT), du militantisme politique au PCF (un parti dont je me suis retiré par déception), et de la poésie depuis l'âge de 25 ans. Mes poèmes me permettent d'exprimer ce que je ressens (comme dans mes deux premiers recueils de poésie : "Pain, Amour et Poésie" et "Eclosion"), de creuser par la même ma Foi, ainsi que mon dévouement pour le Social. Tout au long de mon existence, j'ai donc essayé de trouver des réponses. Je ne sais pas si j'ai réussi à le faire. Il me semble cependant parfois que le résultat obtenu est le bon. Ainsi, certains mystères que j'avais au fond de moi-même et que je continue à vouloir mettre à jour, trahissent mes fréquentes angoisses. L'écriture m'aide à mettre des mots sur mes peurs, générées par le contexte général actuel. Je pense notamment à la pollution qui est un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui me fait souffrir dans mon être. Le résumé de ma vie est une somme de souffrances, mais aussi d'espérances parce que Dieu m'a donné la Foi. Je crois que l'Humanité n'est pas vouée à sa propre perte. Aussi, tant qu'il y aura de l'espoir, je continuerais de me battre.

LTC : Quelles sont vos déceptions par rapport au PCF ?

JE : Le PCF m'a déçu parce qu'il n'a pas dénoncé assez tôt ce qui se passait dans les Pays de l'Est. Je suis sûr que nos responsables savaient, mais ils n'ont pas voulu le dire, jusqu'au moment où cela est devenu tellement évident que tout s'est effondré comme un château de cartes dans les années 90. Je connais beaucoup de militants politiques de l'époque qui y croyaient dur comme fer et qui ne s'en sont jamais remis. Cela a été pour eux un moment difficile à passer. Je ne sais pas à l'heure actuelle où ils en sont. Personnellement, n'ayant pas de certitudes je me suis retiré. Ma décision a été irrévocable quand la Chine a envahi le Tibet le 7 octobre 1950. Là, je n'ai pas pu supporter que ce pays écrase un peuple et une culture vieille de 2000 ans, pour les remplacer finalement par une sorte de société de consommation « à la communiste ». Cela me fait beaucoup souffrir car j'ai un grand respect pour le Bouddhisme et le Peuple Tibétain.

LTC : Vous dénoncez également le massacre de Katyń ? C'est-à-dire, le meurtre de plusieurs milliers de Polonais, essentiellement des personnalités, des officiers mais aussi des étudiants (officiers de réserve), des médecins et des membres des élites polonaises, réputées hostiles à l'idéologie communiste, par la police politique de l'Union soviétique (le NKVD) au printemps 1940 dans une forêt russe près de Smolens...

JE : Forcément, comme tout ce qui a été caché par le PCF. Depuis les années 90 tout ressurgit des archives russes et on s'aperçoit qu'au lieu d'avoir des Démocraties Populaires on avait finalement un régime très dictatorial qui faisait disparaître les opposants dans les goulags et qui affamait les populations.

LTC : Ce n'est pas contradictoire d'être communiste et catholique ?

JE : Effectivement, c'est une question qui m'a souvent été posée lorsque je travaillais à la SNCF. Des camarades, des petites gens, ne comprenaient pas vraiment cette apparente contradiction, qui pour moi était plutôt une complémentarité. Il me semblait évident que pour s'en sortir la Société se devait de tout mettre en commun. Aussi, le communisme et la doctrine sociale de l'Eglise, pour moi c'était le même combat ! Bien sûr, il s'agit d'un absolu, car dans notre Société où chacun souhaite conserver ses petits avantages, il va devenir de plus  en plus dur d'arriver à s'en sortir chacun de notre côté. On n'est pas encore prêt psychologiquement à partager, la Société matérialiste s'individualisant de plus en plus. Mais, je continue de croire que les choses iront mieux demain et me bats toujours pour cela.

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010.


LTC : La Solidarité pour vous, c'est donc une notion très importante ?

JE : Bien sûr ! La Solidarité est le départ de tout. C'est se sentir en lien avec les Autres et essayer de créer quelque chose de fort, d'utile pour la Société.

LTC : Jacques, j'ai dans les mains votre dernier (et troisième) recueil de poésie intitulé « Vivant », et je vois qu'à la page 93, il y a un très beau poème intitulé « Cultivons l'Amitié ». Un passage a particulièrement retenu mon attention : « Tu as faim, tu as froid, Tu souffres, tu as peur : Ne crains rien je suis là Pour que ta joie demeure. » Ce très bel extrait me permet de faire une transition vers ce Social qui vous est si cher... Jacques vous êtes Acteur Social depuis 2002 au sein de l'Equipe Rue de l'Evêché de Metz... En quoi consiste cet autre engagement, mais cette fois-ci auprès des P'tits Gars de la Rue ?

JE : Mon action au sein des Equipes Rue se résume en quelques mots pris dans l'Evangile où Jésus dit : « Ce que vous ferez au plus petit des miens, c'est à moi que vous le ferez. » Aussi, en aidant les Petits, je me rapproche du Christ. En aidant les Petits j'essaye de me rapprocher le plus près possible de ma Foi et par mes engagement d'être en conformité avec mes convictions. Je pense que c'est en allant vers les Petits que l'on est le plus proche de la Vérité. C'est ce que je ressens au plus profond de moi. Et je n'invente rien puisque c'est inscrit dans les Evangiles.

LTC : Quand on aide les Pauvres comme vous le faites Jacques, cela doit être un enrichissement affectif mutuel incroyable ?

JE : On s'aperçoit de cet enrichissement affectif à tous les niveaux. Les P'tits Gars de la Rue font preuve d'une telle détermination pour s'en sortir, malgré tout ce qui les écrase, que l'on ne peut qu'être admiratif devant eux. Il y a tout de même dans cette nuit de la pauvreté une petite lumière qui apparaît, certes pas toujours, car parfois on se trouve face à des situations tellement dures que certains baissent les bras. Alors, c'est là que nous intervenons afin de les remettre debout ! Un de mes maîtres spirituels est l'Abbé Pierre, j'essaye modestement de lui ressembler. Il me reste encore beaucoup de travail pour ne serait-ce que lui arriver à la cheville !

LTC : Finalement tout en étant laïque Jacques votre engagement sur le terrain du Social est un véritable sacerdoce ?

JE : L'important est effectivement d'être sur le chemin, sur un chemin que l'on peut appeler « chemin sacerdotal »...

LTC : Vous qui êtes catholique pratiquant. A votre sens, qu'est-ce qu'être catholique de nos jours ? N'est-ce pas un engagement impossible vu la Société dans laquelle nous vivons ?

JE : En ce moment, je m'interroge particulièrement en tant que catholique sur différents sujets d'actualité, notamment le célibat des prêtres et la honte d'avoir des prêtres pédophiles. Même, si j'ai conscience que l'homme restera toujours faible (et se n'est pas une excuse !), cela ne m'empêche pas de mener de front ces deux combats. Je pense qu'au niveau de l'Eglise, il y a des choses à revoir, comme l'engagement des prêtres. Souvent ce sont des jeunes qui ne sont pas encore mûrs au niveau affectif. Aussi, il faut prendre d'énormes précautions. Cela dit, malgré toutes ces vérifications, le risque zéro n'existe pas. On sera malheureusement toujours confronté à des problèmes de genre. Ce qui fait la grandeur de l'Homme, c'est qu'il n'est pas un robot. Il sera donc toujours faillible, tenter sexuellement et par l'argent. Personne n'est à l'abri de tomber dans de tels travers malheureusement. Il faut beaucoup prier pour que cela change et savoir rester humble.

LTC : Il est en effet difficile pour l'Eglise Catholique en plus de 2000 ans d'Histoire de ne pas avoir des choses à se reprocher, d'autant plus quand on se rappelle le célèbre aphorisme de Saint-François de Sales : « Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie. » Ceci dit, cela n'excuse rien !

JE : Tout à fait. Il s'agit d'un travail de tous les jours sur soi-même, afin d'essayer de faire prospérer des valeurs saines. Et comme je tends toujours vers un absolu, c'est aussi pour cela que j'écris afin d'approfondir mes convictions. Il faut trouver des réponses en soi, au travers de la Bible et de l'enseignement de religieux.

LTC : La poésie Jacques à vos yeux n'est-ce pas une nouvelle forme d'évangélisation ?

JE : C'est effectivement une forme d'évangélisation. Des lecteurs m'ont même précisé qu'ils lisaient mes poèmes, comme on lit des prières. Ainsi, si je ne prie pas souvent, je compense ce manque par mes écrits. Je pense que mon écriture est une prière vivante en lien avec mon vécu. Ce n'est pas seulement des mots, ce sont des mots vécus tous les jours parfois en bien, parfois en souffrance.

LTC : Merci Jacques pour ces quelques confidences confiées au site la Tour Camoufle.

JE : Je vous remercie aussi et vous donne rendez-vous dans d'autres salons du livre auxquels je participe.

© Propos recueillis par Jean Dorval, le 05 juin 2010, en la Cathédrale Saint-Etienne de Metz.

 

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010.

08/06/2010

PETER GABRIEL ON TOUR AU GALAXIE D'AMNEVILLE !

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 "LTC LIve : La Voix du Graoully !"

LTC LIVE : LA PENSEE VERTE !!!

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 "LTC LIve : La Voix du Graoully !"