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30/07/2015

C'EST DU L'ART OU DU COCHON ???

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23/05/2012

BEATRICE GROSS, CHEF D’ORCHESTRE DU BALLET SOL LEWITT AU CPM (en mode Lucinda Childs), LE TEMPS D’UNE EXPO.

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Le Centre Pompidou-Metz (CPM) rend hommage à l’artiste conceptuel américain Sol LeWitt (1928-2007), jusqu’en juillet 2013. Pour ce faire, il lui dédie, en Galerie 2, sur une superficie de 1.200m2, une rétrospective inédite de ses Wall Drawings (dessins muraux). D’une envergure sans précédent en Europe, ce parcours de la carrière du Maître va de ses premières à ses dernières réalisations. Les dessins sélectionnés reflètent à la fois l’extraordinaire cohérence de ses explorations systématiques (séries et combinaisons rigoureuses d’éléments géométriques) et l’étonnante diversité de sa pratique, aussi bien dans l’évolution des formes (de figures géométriques simples à ses « formes complexes » ou « continues ») que des matériaux utilisés (crayon à mine, pastel gras, lavis d’encre, peinture acrylique et graphite).

Béatrice Gross, Française de New York, a travaillé trois ans durant, sur ce défi (d'Art-)plastique, tant dans le choix des pièces exposées que dans la mise en œuvre de celles-ci. Cette commissaire âgée de 33 ans, qui a fait ses premières armes au MoMa de New York, a installé dans 16 hautes alvéoles aux murs parfaitement lisses, construites au centimètre près (en parfait accord avec la Fondation Sol LeWitt), cette exposition hors norme, à la Charte Graphique très stricte. Le parcours chronologique est pensé comme un ballet de Lucinda Childs : pas de gras, pas de bavardages, juste l'art à l'état pur ! 100% artiste !

 

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 Béatrice Gross devant une des oeuvres de Sol LeWitt.

 

INTERVIEW DE BEATRICE GROSS BY JD.

JD : Bonjour Béatrice Gross, vous exercez le métier de critique d’art indépendante à New York. Vous êtes la Commissaire de l’exposition « Sol LeWitt, Dessins Muraux, De 1968 à 2007 » qui a lieu actuellement au Centre Pompidou-Metz, et ce, jusqu’au 29 juillet 2013, et qui consacre 33 « Wall Drawings » de l’artiste (parmi les 1.200 dessins qu’il a créé), soit la plus grande exposition d’œuvres jamais réalisé sur « LE » Grand Maître. En 2013, vous organiserez une autre exposition sur le thème de l’extraordinaire collection privée d’œuvre d’art de l’artiste. Quelles sont les œuvres qui ont votre préférence dans cette collection qui va d’Eva Hesse à Steve Reich, de Robert Mangold à Hanne Dardoven, de Robert Ryman à des centaines d’inconnus, et pourquoi ?

BG : Pardonnez-moi, mais je ne veux pas préférer d’œuvre en particulier. C’est une collection magnifique qui a quelque chose de très organique. Vous savez, c’est comme une chose vivante qui évolue avec le temps. L’artiste a collectionné dès le début toutes ses œuvres. Enfant, il collectionnait déjà les timbres… « LA » Collection était vraiment une autre de ces pratiques, à côté de la pratique artistique. En plus, cette collection s’est constituée à la faveur d’échanges et de dons plutôt que d’achats. Et même, si des achats ont pu avoir lieu plus tard dans sa constitution (il y a près de 4.000 œuvres), les échanges et les dons se faisaient entre amis, entre pairs, entre gens qui se respectaient, avec des personnes que Sol LeWitt respectait particulièrement. Ces œuvres sont fascinantes avec un cœur de collection d’art minimal et d’art conceptuel, mais avec aussi de l’art post-minimal, de la peinture aborigène d’Australie, des partitions musicales qui vont de Steeve Reich à Philip Glass. Et puis, il y a du mobilier de Gerrit Rietveld, des travaux de l’Arte Povera (qui est une « attitude » artistique, plutôt qu'un « mouvement » artistique, un concept que les artistes italiens de l'Arte Povera ont toujours rejeté depuis 1967). Il a aussi de très belles œuvres de Daniel Buren, etc. Donc, cette Collection Sol LeWitt comprend beaucoup de choses. C’est pourquoi, il ne faut pas instaurer de l’hiérarchie entre ces œuvres, toutes plus importantes les unes que les autres. Sol LeWitt s’intéressait à l’Art passionnément, et on va montrer ces œuvres avec passion aussi, encore une fois sans hiérarchie.

JD : Vous n’avez vraiment pas un « Petit Coup de Cœur » pour une de ces œuvres ?

BG : Ecoutez des coups de cœur, j’en ai plein, mais c’est à titre personnel. Je crois que ce n’est pas très important. Je crois qu’il y a beaucoup de très belles œuvres qui me touchent.

JD : Juste une petite œuvre pour me faire plaisir…

BG : Il y a notamment une des œuvres de Fred Sandback. Vous savez, ce sont ces œuvres situées dans l’espace, dessinées comme un espace négatif, représentées simplement par des petits fils. Il y aussi une œuvre de Donald Judd, un artiste plasticien et théoricien, et une magnifique série d’Eva Hesse, qui a joué un rôle central dans la transformation de la sculpture dans les années 1960. Il s’agit donc d’œuvres très précieuses, très belles et très fragiles. De même, on trouve des séries exceptionnelles d’Hanne Darboven qui a participé à de nombreuses expositions internationales. Son œuvre est proche de l'art conceptuel. Il est donc très difficile de faire un choix parmi tous ces chefs-d’œuvre.

JD : Exposerez-vous tous ces choix d’œuvres, dont vous venez de me parler, dans la future exposition sur la Collection LeWitt ?

BG : Naturellement !

JD : Donc ce sont de « vrais coups de cœur » ?

BG : Oui, ce sont des coups de cœur, fondés historiquement. Les raisons premières de ces choix sont que ces œuvres en tant que tel sont absolument magnifiques, en plus, elles étaient très importantes pour Sol LeWitt. En dernière instance, mon choix est motivé par ma préférence pour des œuvres que j’aime plus que d’autres.

 

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Wall Drawing #1171 - Cinq degrés de crayonnages : un cube sans un cube ; un cube sans un coin. Graphite.


JD : Béatrice, Sol LeWitt a organisé l’échange d’œuvres d’art partout dans le Monde, soit avec des artistes reconnus, des étrangers, des amis, des fans, etc. Ce projet faisait partie de sa pratique conceptuelle dans un exercice qui a cassé le modèle traditionnel de l’échange de biens artistiques établi par le marché de l’art et les grandes maisons internationales d’enchères. Que pensez-vous de ce « troque conceptuel » ? Pensez-vous que le Musée d’Art Moderne de Paris pourrait faire de même avec d’autres musées afin de varier l’offre des œuvres exposées au Centre Pompidou-Paris ou Metz ?

BG : Je ne peux absolument pas me prononcer pour le Musée d’Art Moderne de Paris, ni pour le Centre Pompidou-Paris ou Metz. Par contre, je peux vous parler de Sol LeWitt, un peu plus, si vous le souhaitez…

Cette pratique de la collection, je crois que chez lui, c’est une chose intuitive. Comme je vous le disais, Sol LeWitt était un collectionneur né. Il a commencé par les timbres, et puis il a continué très vite avec des œuvres, car c’est un passionné d’art, car c’était un artiste aussi, bien sûr ; mais surtout, parce que c’était un artiste passionné par l’art des autres, qui était extrêmement curieux, extrêmement généreux. Quant à savoir si c’est « une grande déclaration » sur le Marché de l’Art, c’est possible. Sol LeWitt, même si on ne s’en rend pas compte au premier abord en regardant ses œuvres, était quelqu’un qui avait des positions très marquées (même politiquement), à l’image de sa fameuse idée selon laquelle les artistes conceptuels sont d’avantage mystiques que rationalistes.

Sol LeWitt est très radical. Il avait été d’ailleurs un des tous premiers dans les années 60 à proposer de se détacher du Système des galeries commerciales, et de fonder une galerie dirigée par des artistes qui pourraient ainsi gérer leur propre carrière. Mais, comme vous le savez, cela ne s’est pas vraiment fait. Aussi, Sol LeWitt a travaillé avec beaucoup de loyauté avec un très grand nombre de galeristes, comme Samuel Lallouz. Ce rapport au marché de l’art, je crois qu’il l’a vécu avec beaucoup de simplicité, mais aussi avec beaucoup de réalisme. Il a travaillé avec des galeristes formidables, qui ont fait des travaux et un travail de soutien vraiment admirable. Mais, Sol LeWitt n'a jamais voulu travailler en exclusivité pour quelqu'un. C’est pour cela qu’il a multiplié ses interlocuteurs à travers le monde pour s'occuper de son travail. Cela ne l'a pas empêché de leur accorder à tous une loyauté sans faille et durable.

 

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Wall Drawing #340A - Dessin en six parties. Le mur est divisé horizontalement et verticalement en six carrés égaux, bordés et séparés par des bandes blanches de 6 pouces (15 cm). A l'intérieur de chaque carré, une figure géométrique à l'extérieur de laquelle se trouvent des lignes parallèles noires horizontales, et à l'intérieur de laquelle se trouvent des lignes parallèles noires verticales. Toutes les lignes sont distantes de 1 pouce (2,5 cm). Les lignes horizontales ne pénètrent pas dans les figures - Pastel noir.


JD : Vous habitez à New-York et Sol LeWitt a démarré à New-York… Cela suscite quoi chez vous ?

BG : Comme beaucoup d’autres artistes Sol LeWitt est né à Hartford, pour être exact, dans le Connecticut. Il est vrai, qu’il a passé une grande partie de sa vie et de sa carrière à New-York…

JD : Au Musée d’Art Modern de New-York notamment…

BG : Effectivement, mais assez brièvement, pour que très rapidement il puisse vivre de son Art. Il a habité aussi en Italie dans les années 80. C’est quelqu’un qui a beaucoup voyagé. Il montrait énormément ses oeuvres, dix à douze expositions par an, depuis les années 70. Vous imaginez le travail colossal, à la fois en terme de création, et en terme d’exposition à montrer et à organiser, notamment à New-York, où je vis, une ville fantastique et très avant-gardiste.

 

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Béatrice Gross.


JD : Merci Béatrice pour cet interview, bonne journée.

BG : Je vous remercie Jean.

© Propos recueillis, le 07 mars 2012, par Jean Dorval, pour LTC Arts, au Centre Pompidou-Metz.

 

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INFO PLUS SUR L’EXPO :

http://www.centrepompidou-metz.fr/node/13802 

© Crédit photos : Jean Dorval pour LTC 2012, Jean Dorval pour LTC 2012/Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines Architectes, pour les photos représentant le Centre Pompidou-Metz, et Jean Dorval pour LTC 2012/Adagp, Paris 2012.

15/03/2012

CECILE DEGOS MET EN SCENE SOL LEWITT AU... MILLIMETRE PRES AU CPM !

 

http://latourcamoufle.hautetfort.com/media/00/01/2573381684.jpg 

 

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© Cécile Degos by JD 2012.

 

JD : Bonjour Cécile Degos, vous êtes Scénographe de l’exposition « Sol LeWitt, Dessins Muraux, de 1968 à 2007 », qui se déroule au Centre Pompidou-Metz (CPM), du 07 mars 2012 au 29 juillet 2013. En quoi consiste votre métier ?

CD : Etre scénographe dans une exposition temporaire ou dans un musée permanent cela consiste à mettre en scène une exposition, d’en trouver le parcours le plus confortable possible pour le visiteur. Pour l’exposition Sol LeWitt, la conception de la scénographie est très différente de celle mise en place dans un musée classique. Elle doit respecter les préconisations de chaque dessin.

JD : Vous participez souvent à des expositions connues comme celles du Centre Pompidou-Metz ? Travaillez-vous avec d’autres musées ?

CD : Oui. En 2010, j’ai signé la scénographie de l’exposition Jean-Michel Basquiat au Musée d’Art Moderne (MAM) de Paris (pour en voir les photos aller sur le lien suivant : http://www.fedephoto.com/fotoweb/), jean dorval pour ltc arts,ltc arts,sol lewitt,exposition,rétrospective,monographie,dessins muraux,wall drawing,de 1968 à 2007,les structures,buren,les sculptures,presse,centre pompidou-metz,metz,moselle,lorraine,france,europe,ue,union européenne,interview,hélène guenin,responsable,du pôle programmation,laurent le bon,directeur,béatrice gross,la commissaire,de l'exposition,expo,colors,noir et blanc,louvain,le m muséum,collaboration,vasarely,cinétiques,arts visuels,arts modernes,les conceptuels,lobe,julio le parc,gianni colombo,formes géométriques,la ligne,évolution,carrière,cécile degos,scénographemais aussi celle des expositions suivantes : « Van Dongen » au Musée d’Art Moderne de Paris en 2011 et « Antiquité rêvée » au Musée du Louvre de Paris en 2010. Je travaille aussi pour les décors d’opéras et de théâtres, notamment, l’Opéra de Lyon pour l’opérette « La Veuve joyeuse » de Franz Lehár (en 2006), le Théâtre de la Ville à Paris avec la pièce de théâtre de Jon Fosse « Rêve d’Automne » (en 2010), et le Théâtre du Châtelet, toujours à Paris, pour l’opéra-ballet « Magdalena » d’Hector Villa-Lobos (en 2010). Actuellement, je prépare l’exposition « L’Art en Guerre, France 1938-1947, de Picasso à Dubuffet » qui débute le 12 octobre prochain à Paris.

JD : Avez-vous aussi travaillé au niveau international ?

CD : Oui. J’ai déjà travaillé à New-York avec le Musée Guggenheim et avec l’Opéra de Los Angeles dans le cadre de l’opéra « The Fly » d’Howard Shore (en 2007), avec une mise en scène de David Cronenberg.

JD : Donc, si je vous suis bien, en tant que Française, vous vous exportez bien, grâce à votre profession…

CD : Je dirais plutôt que c’est du ponctuel.

 

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© Ci-dessus détails de "Wall Drawings" (emplacements de portes et vue en coupe de cimaises) by JD 2012.

 

JD : Comment avez-vous fait pour organiser la scénographie de l’exposition « Sol LeWitt, Dessins Muraux, de 1968 à 2007 » ? Quelle est la logique de votre démarche ?

CD : Pour organiser la scénographie de cette rétrospective sur Sol LeWitt, j’avais « trois règles du jeu » à respecter. La première était relative à chaque dessin, avec des spécifications particulières pour chaque réalisation. La deuxième traitait des nombreuses normes de sécurité à respecter au CPM. La troisième et dernière règle venait des instructions de la Commissaire de l’exposition, Béatrice Gross, à propos du déroulé très précis à mettre en place et de l’ordre très précis à suivre au niveau des réunions. Donc, il fallait « jouer » avec ces trois principes et essayer de trouver la scénographie la plus adaptée au travail de Sol LeWitt.

Jusqu’à aujourd’hui, c’est Sol LeWitt qui signait ses scénographies. Depuis sa mort c’est la première exposition.

 

 

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© Béatrice Gross by JD 2012.

 

JD : Avez-vous aidé Béatrice Gross dans le choix des œuvres exposées de LeWitt Salomon, dit « Sol LeWitt » - un artiste originaire du Connecticut aux States - et dans le choix de leur emplacement ?

CD : Béatrice Gross s’est occupée du choix des œuvres. Quant à l’ordre de ces mêmes œuvres, Béatrice Gross l’a fait en collaboration avec la Fondation Sol LeWitt. En ce qui me concerne, j’ai respecté scrupuleusement le déroulé que l’on m’a confié. La longueur de chaque « Wall Drawing » devait être définie en fonction de sa hauteur. Je n’avais pas le droit à deux centimètres de blanc ou de marge, par exemple, autour des « Wall Drawings ». Tous les murs étant des œuvres à proprement parler, il a donc fallu tout faire avec une extrême précision. J’avais aussi dans le cadre des normes de sécurité demandées par le Centre Pompidou-Metz, à prendre en compte tous les passages et les emplacements des portes. Ils ont été calculés pour chaque « Wall Drawing ». Ils ne sont pas déterminés de manière anodine et ne doivent pas être placés n’importe où dans le dessin. C’était un vrai casse-tête chinois et un très bon exercice de mathématiques !

JD : Ce casse-tête chinois et cet exercice de mathématiques ont duré combien de temps ?

CD : J’ai remporté un concours dans le cadre d’un marché public et j’ai travaillé sur ce projet pendant presque un an. Tous mes calculs ont dû être validés par un assistant de la Fondation Sol LeWitt, Anthony Sansotta, par la Fondation Sol LeWitt, ainsi que par Laurent Le Bon, le Directeur du Centre Pompidou-Metz, et Béatrice Gross, la Commissaire de l’exposition.

JD : Vous aviez donc un cahier des charges très draconien. Je suppose que vous avez dû passer quelques nuits blanches…

CD : Effectivement, j’ai eu de bonnes nuits blanches et aussi de bons maux de ventre. Car, lorsque l’on fait réaliser une scénographie, on ne fait pas appel à des artistes peintres, mais à une entreprise. J’ai travaillé avec une excellente société, mais chaque mur a demandé une préparation particulière. J’ai eu en tout cinq préparations différentes de peinture à appliquer avant la réalisation de chaque œuvre (tracé et dessin). Il y a même des variantes avec des murs qui sont plus au moins granuleux, d’autres plus spaltés (une technique d’application avec un pinceau « spalter »). De plus, il ne fallait pas que l’entreprise se trompe au centimètre près pour positionner une cimaise (un mur). Pour chaque emplacement tout s’est fait au millimètre près, car chaque cimaise devient une œuvre d’art à part entière.

 

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© John Hogan et Cécile Degos by JD 2012.

 

JD : Si je vous comprends bien, vous avez bossé en collaboration étroite avec l’équipe de 100 artistes qui a donné vie à cette expo, et au moment où elle réalisait chacune des œuvres, vous avez vérifié chaque coup de crayon, de pinceau, etc. ?

CD : C’est plutôt John Hogan - un des plus anciens collaborateurs de LeWitt – qui s’est occupé de cette partie là. Il a créé un mélange de hiérarchie et de compétence avec des jeunes artistes du cru en les laissant absolument libres lors de la réalisation des dessins. D’une conception révolutionnaire, les œuvres surprennent par leur démesure et ont toutes été élaborées « In Situ » par des étudiants, issus des Écoles d’art de Metz et d’Épinal (Esal), de Nancy, de Reims, et de l’École d’architecture de Nancy. Il a encadré, treize jeunes artistes diplômés et sept assistants professionnels de la Fondation LeWitt. L’exposition a nécessité deux mois de travail et occupé une centaine de personnes présentes six jours par semaine dans la Galerie 2. L’originalité de cette exposition repose sur les méthodes de travail utilisées, retraçant la vie et l’œuvre de l’artiste, les 65 étudiants participants au projet ont utilisé le crayon à mine, les pastels gras, l’encre de chine, les peintures acryliques et le graphite, selon, bien sûr, les instructions laissées par le Maître, et directement appliquées sur les murs. Et si John avait la moindre question, il m’appelait. J’étais à sa disposition en cas de besoin. J’ai terminé l’agencement de mon chantier, avec les murs vides prêts à l’emploi, au mois de décembre 2011. Les artistes sont arrivés au mois de janvier 2012. On a fait les présentations pendant une semaine et après John a pris le relais. On s’est donc tous passé le témoin jusqu’au dernier coup de pinceau, jusqu’à l’application du vernis.

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© Source photo : SOL LEWITT, Wall Drawing #879, "Loopy Doopy (courbes folles), black and white", Septembre 1998, by JD pour LTC Arts.

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 Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

 

JD : Ce travail s’est passé uniquement dans la Galerie 2 ou bien d’autres locaux ont-ils été utilisés dans ou hors du CPM ?

CD : J’ai personnellement travaillé dans mon atelier pour réaliser une maquette, des visuels, etc. Le projet a été validé par le Centre Pompidou-Metz. La chose était d’ailleurs assez compliquée à appréhender. Mes photos de maquette ont été parallèlement envoyées à The LeWitt Estate (La Fondation Sol LeWitt). Et après, a démarré le travail de construction en Galerie 2. Tout ce travail, en amont dans mon atelier, reste vraiment un travail de conception, aussi bien par maquette que par plan.

JD : Donc, vu le travail effectué « In Situ », on peut dire que la Galerie 2 est devenue un véritable atelier-expo.

CD : De toutes les manières, toutes les réalisations de « Wall Drawings » de Sol LeWitt se font ainsi. Il y a un Chief-Assistant qui explique à des étudiants comment réaliser tous les « Wall Drawings ».

JD : On retrouve un peu du mythe de l’atelier du XIXe Siècle dans lequel on présentait une œuvre produite sur place…

CD : Oui, c’est une production faite sur place, mais on n’est plus au XIXe Siècle.

JD : En tous cas, dans la manière de procéder, il y a des similitudes.

CD : Le « making of » montrera bien tout ce travail de réalisation « In Situ ». Les murs étaient tous préparés d’une manière spécifique. Je n’avais droit à aucune marge d’erreur dans la représentation, dans les proportions des œuvres. Dans certains dessins, si j’avais cinq centimètres de plus, je n’étais plus dans le calibre originel du dessin, prévu en amont. Sachant que tous les dessins ont été préparés avec Anthony Sansotta, sur des élévations que j’ai dessinées suite à ses propres validations, c’était un système d’échanges énorme et constructif.

JD : Vu le stress que génère une telle entreprise, y-a-t’il eu des coups de gueule entre vous au moindre centimètre de dépassement ? Quelle technique de communication, quelle stratégie, avez-vous utilisé pour faire respecter l’intégralité de votre cahier des charges à la lettre ?

CD : J’ai vraiment mis tout le monde en garde en amont, et ce, sans énervement. En général, sur mes chantiers, il n’y a pas de coups de gueule, je n’aime pas cela. C’est réellement stressant, mais j’essaye de ne pas transmettre mon stress aux autres. Comme ceux qui montaient les murs, il fallait rester zen, se contrôler, tout en expliquant la marche à suivre. On a fait un grand repérage ensemble et après j’ai laissé les ouvriers seuls. Je venais cependant chaque semaine - je travaille et j’habite à Paris - pour vérifier que tout allait bien. En plus, dès que le besoin se faisait ressentir, je venais de suite. Résultat, la partie peinture sur mur est une réussite autant que la construction des murs.

JD : Vous collez parfaitement aux prescriptions de l’Atelier LeWitt, c’est-à-dire, le contrôle de soi et l’adaptabilité « au centimètre près »…

CD : Oui, effectivement, je me reconnais parfaitement dans l’Atelier LeWitt. C’est vrai qu’en scénographie, on est un peu matheux. Personnellement, j’aime bien les mathématiques et dans cet exercice, là, c’était plus que nécessaire. Je remercie d’ailleurs Laurent Le Bon et Béatrice Gross de m’avoir fait confiance pour la réalisation de cette exposition.

JD : Merci Cécile pour cet interview précis au centimètre près…

CD : Merci Jean.

© Propos recueillis par Jean Dorval, le 7 mars 2012, pour LTC ARTS.

 

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INFOS PLUS sur Cécile Degos :

http://www.ceciledegos.com/

 

 

© Toutes les photos faites au Centre Pompidou-Metz sont soumises au copyright : Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines.

23/09/2011

LE CENTRE POMPIDOU-METZ FETE SON MILLIONIEME VISITEUR !

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Metz, le 23 septembre 2011.

Le Centre Pompidou-Metz a accueilli ce vendredi 23 septembre son millionième visiteur depuis son ouverture, le 12 mai 2010, soit en 16 mois. Par ailleurs, plus de 400 000 personnes ont visité le Centre Pompidou-Metz depuis le 1er janvier 2011. Le Centre a ainsi d'ores et déjà dépassé son objectif de fréquentation en année civile pleine (pour mémoire 250 000 visiteurs). La place du Centre Pompidou-Metz comme lieu d'exposition le plus fréquenté, en dehors de l'Ile-de-France, se confirme donc. Le Centre Pompidou-Metz remercie très chaleureusement tous ceux qui ont contribué à ce succès, au premier chef ses visiteurs fidèles et passionnés. Le Centre Pompidou-Metz présente actuellement l'exposition Erre, variations labyrinthiques (12/09/11 - 5/03/12) et prochainement Ronan & Erwan Bouroullec, Bivouac (7/10/11 - 30/07/12).

 

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© Crédit Photos Jean Dorval 2010, avec l'aimable autorisation du Centre Pompidou-Metz et l'agence d'architecture Jean de Gastines Architectes en association avec Shigeru Ban.

09/05/2011

DANIEL BUREN 100% BIO, PAR WIKIPEDIA !

 

jean dorval pour ltc arts,ltc arts,centre pompidou-metz,laurent le bon,directeur,daniel buren,échos travaux in situ,metz,lorraine,moselle,hélène guenin,responsable adjointe,de la programmationNé à Boulogne-Billancourt, le 25 mars 1938, Daniel Buren est lauréat Zellidja (1955) et diplômé des métiers d'art. Sorti de l'Ecole des Métiers d’Art, il aborde de nombreuses techniques telles que le film, la vidéo et le son. Il oriente, dès les années 1980, son travail vers une économie des moyens artistiques. Comme il est théoricien de son propre travail, il accompagne ses installations d'un descriptif et de notes explicatives. En 1965, inspirée par une toile de store rayée, il met au point son vocabulaire artistique : des bandes verticales alternées blanches et colorées de 87mm de largeur, répétant ses rayures à l'infini et sur tous les supports qu’il croise. Le choix d'un motif fabriqué industriellement répond à son désir d'objectivité et lui permet d'accentuer le caractère impersonnel de son travail. Il nommera cela un « outil visuel ». jean dorval pour ltc arts,ltc arts,centre pompidou-metz,laurent le bon,directeur,daniel buren,échos travaux in situ,metz,lorraine,moselle,hélène guenin,responsable adjointe,de la programmationEn 1966, Buren s'associe avec les peintres Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni, avec lesquels il organise des manifestations très controversées, créant le groupe BMPT qui sera exposé par la Biennale de Paris. Ce qui lie « BMPT » est la pratique commune de la répétition systématique d'un même motif, ainsi que la volonté de s'opposer radicalement à la scène artistique parisienne, très académique et dominée alors par l'Ecole de Paris. Les quatre artistes se séparent en décembre 1967. jean dorval pour ltc arts,ltc arts,centre pompidou-metz,laurent le bon,directeur,daniel buren,échos travaux in situ,metz,lorraine,moselle,hélène guenin,responsable adjointe,de la programmationCe travail en commun est pour Buren l'occasion d'examiner non plus seulement les limites physiques de la peinture, mais également les frontières politiques et sociales du monde de l'art. Il décline une infinité de possibilités à partir de ces bandes, puisque chaque travail s'exprime in situ, suivant le lieu où il est programmé et réalisé. La précision, la rigueur et la radicalité sont, chez l'artiste, poussées à l'extrême. Il commence à utiliser les bandes alternées comme « outil visuel », explorant les potentialités de ce motif en tant que signe. Le choix de différents supports (tissu pré-rayé, papier spécialement imprimé, verre peint, verre gravé, miroir, bois, pierre, plastique transparent, métal, peinture) et le passage de la surface plane à la troisième dimension. Buren s'affranchit du cadre imposé au tableau et aux cimaises. Ce glissement de la peinture au papier peint et à l'affiche lui permet d'intervenir n'importe où. Cette nouvelle marge de manœuvre donne l'occasion à Buren de mettre au point le concept du travail in situ, c'est-à-dire d'une intervention artistique intrinsèquement liée au lieu dans lequel elle se trouve. Buren procède toujours à une analyse du lieu dans lequel il place ses bandes, en révélant ces particularités les plus significatives et les moins visibles. jean dorval pour ltc arts,ltc arts,centre pompidou-metz,laurent le bon,directeur,daniel buren,échos travaux in situ,metz,lorraine,moselle,hélène guenin,responsable adjointe,de la programmationBuren parle lui-même « d'instrument pour voir », car paradoxalement, en se limitant à un motif unique, il parvient à un élargissement du champ visuel du spectateur. L'œuvre révèle le lieu et ce lieu même la rend intransportable et donc éphémère. La nouvelle exposition du Centre Pompidou-Metz, qui a lieu du 08 mai au 12 septembre 2011, intitulée « Echos, travaux in situ » et située Galerie 3, répond à ce critère élaboré par Buren et repris par tant d'autres. De même, les cellules extérieures illustrent magnifiquement cette notion de travail « in situ ». Au cours des années 1970, ses interventions « rayées » envahissent tous les supports : portes, escaliers, trains, voiles, gilets pour gardiens de musée, etc. En même temps que son œuvre prend une ampleur infinie, elle devient plus diversifiée et colorée, transgressant ainsi l'interdit moderniste qui bannit toute fonction décorative. jean dorval pour ltc arts,ltc arts,centre pompidou-metz,laurent le bon,directeur,daniel buren,échos travaux in situ,metz,lorraine,moselle,hélène guenin,responsable adjointe,de la programmationLes années 1980 marquent l'époque des premières commandes publiques. La plus célèbre est sans conteste « Les Deux Plateaux » (1985-1986), commandée par l'État français pour la cour d'honneur du Palais-Royal à Paris. La polémique nationale engendrée par les « colonnes » et l'obtention du Lion d’Or à la Biennale de Venise en 1986, établissent sa notoriété. Dans son travail, il s'intéresse de plus en plus aux liens entre architecture et art. Il développe un travail plus tridimensionnel et une conception de l'œuvre qui n'est plus objet, mais modulation dans l'espace. Constructions et déconstructions se mêlent dans ses « Cabanes Éclatées ». jean dorval pour ltc arts,ltc arts,centre pompidou-metz,laurent le bon,directeur,daniel buren,échos travaux in situ,metz,lorraine,moselle,hélène guenin,responsable adjointe,de la programmationDans les années 1990, il continue de travailler sur ces dispositifs architecturaux de plus en plus complexes, multipliant les jeux sur les matériaux et sur les couleurs. Ce dernier élément n'est plus seulement appliqué au mur, mais « installé dans l'espace » sous forme de filtres, de plaques de verre ou de plexiglas colorés. L'impression d'éclatement de l'œuvre est parfois accentuée par l'utilisation de miroirs. En 2007, Daniel Buren reçoit le Praemium Imperiale du Japon, qui est assimilé par certains à un Prix Nobel artistique.

JD pour LTC Arts.

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INFOS PLUS :

Le site officiel de Daniel Buren :

http://www.danielburen.com/

Source documentaire :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Buren

Crédit photos : © Jean Dorval 2011jean dorval pour ltc arts,ltc arts,centre pompidou-metz,laurent le bon,directeur,daniel buren,échos travaux in situ,metz,lorraine,moselle,hélène guenin,responsable adjointe,de la programmation

11/06/2010

LEPOLSK MATUSZEWSKI : UN ARTISTE PEINTRE PLASTICIEN DONNANT DANS L'ABSTRACTION LYRIQUE (plus communément appelée) ACTION PAINTING !

 

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Artiste peintre plasticien né à Metz en 1973, Lepolsk MATUSZEWSKI, vous êtes passionné par le dessin et la peinture depuis l'âge de 6 ans. Vous affirmez votre talent en faisant une première peinture gestuelle, et consacrez la majorité de votre enfance à l'illustration (à la mine de plomb notamment), à la peinture et à la sculpture, puis vous vous orientez vers les arts plastiques. Vous suivez un cursus scolaire classique du cours préparatoire jusqu'au collège, puis êtes admis au concours d'entrée du Lycée Technique Professionnel Saint-Vincent, afin de pouvoir entreprendre une filière scolaire artistique. Aussi, cela ne surprend personne que, en tant que passionné de l'image et des émotions qu'elle véhicule, vous fassiez des études sur l'illustration, et que vous rentriez dans des écoles de création de graphisme publicitaire et d'art appliqué, où la photographie et l'audio-visuel deviennent de nouvelles passions, parallèlement auxquelles vous continuez la sculpture et l'art plastique.

En 1989, Lepolsk, novateur par nature, vous réalisez une série d'esquisses auto-biographiques intitulée « Les Bonhommes ». Ces auto-portraits, issus du cadre scolaire, ont joué un rôle très important dans votre cheminement artistique. Ce sont en fait des dessins « hybrides », regroupant un mélange de techniques (encres, pigments et sanguines) et de matériaux (films plastiques généralement utilisés en photogravure, contrecollés et papiers spéciaux pour graphiques aux feutres). Les couleurs « chaudes » se fondent aux ambiances dites « froides », les formes et les compositions graphiques se révèlent dans l'esprit d'une planche de BD.

 

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En 1990, vous devenez plus figuratif. Vous œuvrez à partir de formes en bulles (on retrouve là encore l'influence de la BD), en travaillant vos fonds et grâce à un jeu de couleurs. Par la même, les influences musicales et littéraires, des Cure et d'Edgar A. Poe, font corps avec vos réalisations. A la suite, vous vous obstinez à découvrir de nouveaux mélanges de pigments, ainsi que les matériaux variés nécessaires à vos créations plastiques.

En 1992, vous êtes dans votre période dite des « Miroirs », une série de tableaux où vous mettez en scène votre propre histoire, entre fiction et réalité. Ces toiles s'apparentent à une véritable mise à nu cérébrale, un de vos thèmes de prédilection. Vous cherchez à y traduire vos divers états d'âme, mais aux couleurs de la Terre. Ce rapprochement avec Mère Nature est d'ailleurs un élément essentiel de votre exposition du moment. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les matériaux et les techniques utilisés sont « inédits ». Le mélange des matières comme le sable, l'or, le sel marin, la cire, les épices culinaires, les fragments de roches volcaniques, le cuivre, le zinc et l'argile ajoutés à des pigments, donne une note très particulière à vos œuvres, et fait de vous un véritable découvreur de contrastes. Une nouvelle occasion qui vous permet de dévoiler les oppositions entre « humeurs froides » et « couleurs chaudes ». Parallèlement, créateur plus que jamais, vous menez une recherche artistique sur l'image et sa capacité à transfigurer l'irréel. Une sorte d'autoportrait qui présente, alors, les reflets abstraits des différentes visions que vous avez de vous-même.

Toutes vos créations expriment, sur le fond comme sur la forme, un léger caractère ésotérique. C'est pourquoi la presse vous surnomme : « Le peintre des ombres et des lumières ». Des toiles qui soudainement deviennent des métaphores visuelles cherchant à heurter la sensibilité des visiteurs. Ce travail sur le psychisme éveille vos pensées profondes et une tendance à « reverser la définition de l'art abstrait ».

 

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L'art « Innabstrait » (terme qui défini le travail d'Asylum-Art Création, un groupe de peintres-amis) serait le terme le plus approprié pour cette nouvelle exposition... Cette collaboration artistique induit automatiquement les notions de « comment faire de son rêve la métaphore de sa réalité ? » et comment « Ordonner l'émotion des pensées par la métaphore, figer l'instant, la naissance, l'essence même, en les ordonnant de telle façon qu'elles apparaissent encore plus désordonnées... » Un peu contradictoire cela non ???

Les formes, lignes fortes et les structures essentielles conservées d'un paysage ou objet quelconque n'existent plus. Vous nous présentez, ainsi, librement les visions de vos pensées. Une œuvre qui en contient plusieurs et invite le spectateur à découvrir ce mécanisme pictural par reliefs, en fonction du placement par rapport au tableau.

 

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En 1999, le second thème « Asylum » voit le jour... Cette Série se révèle comme la suite des « Miroirs »... Plus aboutie encore, plus profonde, plus technique aussi à propos de la recherche des matériaux ! Vous travaillez cette fois-ci sur de plus grands formats de tableaux. Les éléments comme le sable, l'argile, l'or et le cuivre sont toujours présents. Vous vous prenez pour un véritable alchimiste du pinceau. « Asylum », c'est une forme « d'homologie* psychique » (*terme publicitaire qui signifie une image dans une image, et qui se répète de façon redondante), masquée par les couleurs et par l'équilibre graphique. Les reliefs de matières représentent toujours des formes, des visages, des personnages et des scènes uniquement visibles selon l'orientation de la lumière vers la toile par effet d'ombres ou en fonction des différents placements du visiteur par rapport au tableau. Vous travaillez sur ces tableaux à l'aide de lumières artificielles... puisque vous peignez de préférence la nuit ! Et selon l'orientation de ces sources lumineuses, les reliefs prennent des dimensions et des couleurs très particulières. Il est très difficile de prendre des photographies de ce genre de toiles, car chaque angle de vue diffère en fonction des reliefs de peinture et du placement de l'objectif...

En 2008, vous exposez vos tableaux du thème « Ignis Anima » dans la magnifique bâtisse de La Maison Rabelais de Metz, au Luxembourg et dans le Nord-Est français. Dans la foulée, vous investissez le restaurant Messin le Romarin, en métamorphosant sa décoration intérieure pendant deux mois. La presse parle alors de vous : articles de presse dans Le Républicain Lorrain et Metz-Magazine, reportage sur la chaîne M6. Votre travail d'Innovateur en mouvement perpétuel vous fait entrer dans la légende, la vôtre, celle d'un artiste pas comme les autres, dont on apprécie assurément la démarche artistique si particulière. Une exposition au CCMQ de Metz fera suite, puis en 2009, vous êtes lauréat du concours de peinture « Nouveaux Talents de la Peinture 2009 ». La même année, vous recevez également le Prix Art Majeur Silver Award pour la qualité et le contenu de votre blog artistique, ainsi que le 1er Prix du Concours Artwindow sur le thème « destruction », avec le tableau « 1000 ANS » (Galerie Ignis Anima). Pas à cours d'idées, vous créez dans le feu de l'action le concept d'exposition chez les particuliers qui rencontre un succès inattendu, et les EXPO'APPARTs qui permettent de venir vous rencontrer dans votre atelier et de découvrir votre travail en direct.

 

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L'année 2010 est le début d'une période de renouveau pour vous, Lepolsk. Vous donnez dans les explosions de couleurs et de matières, dont se dégage, encore et toujours, une forte énergie heurtant la sensibilité des amateurs, tant en atelier qu'en performance publique. Et comme vous le dites si bien : « j'essaie de détourner et de diriger la peinture d'abstraction gestuelle appelée ACTION PAINTING en ajoutant de nouveaux matériaux. La rencontre entre ma peinture et la matière en quelques sortes... Ou plus simplement MA Vision de l'art ! » Actuellement, vos deux expositions remportent un franc succès. Elles se tiennent au LOFT où vous êtes en duo avec les sculptures de P.°Flickinger, du vendredi 04 juin au vendredi 18 juin 2010, et dans les murs de la Chapelle Sainte-Genest, à la jonction de la Jurue et de la rue d'Enfer...(1)


QUELQUES QUESTIONS A L'ARTISTE...


LTC : C'est quoi un « Artiste peintre plasticien » ? Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est « l'Action Painting Abstraction Lyrique » ?

LM : Un artiste peintre plasticien est un créateur qui utilise des matériaux et supports différents pour une même œuvre incluant ainsi des techniques mixtes d'expression. Le mélange de l'argile et du sel constituant la base matérielle de mes toiles témoignent de cette approche plastique. Certains de mes tableaux, dont la déformation du châssis est volontaire, sont le fruit de cette mixité dans les matériaux utilisés. Vous les découvrirez lors de mes expositions prévues pour 2011.

L'action painting est tout simplement une technique qui est souvent associé à un mouvement d'art, mais je préfère le terme « technique » qui évoque un travail de gestuelle, de psyché. Mon corps devient l'outil qui sert à transposé un état psychique, émotionnel, impulsif vers mon support, la toile. Puis s'instaure au fur et à mesure de la création un dialogue rapide entre la peinture, les couleurs, les formes et le peintre. Le résultat final de l'œuvre en est cette seule et unique trace. J'apprécie le processus de création partagée avec un public, l'art est visuel et ne s'arrête pas au mur de mon atelier !

 

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LTC : Vous avez croisé récemment, par hasard, en installant vos tableaux au « Loft » de Metz, Laurent Le Bon, le Directeur du Centre Pompidou-Metz, qui était en train de déjeuner... Il était surpris et a pu donc voir (sous papier bulle) votre tableau « Pompidou-Metz ». Avez-vous depuis pu le recontacter, afin d'essayer de faire connaître votre Art ? Et si oui, quand vous voit-on exposer dans le nouveau temple lorrain et international de l'Art Contemporain ?

LM : Comment le savez-vous ?

LTC : Un bon journaliste a ses sources...

LM : Oui, c'est vrai, Laurent Le Bon a entrevu ce tableau prêté au « Loft », où plusieurs autres tableaux sont aussi installés, en permanence et par roulement. Nous avons pu nous présenter l'un à l'autre à cette occasion, mais je n'ai pas été recontacté depuis. Quand à exposer mes peintures au Centre Pompidou-Metz où y faire une performance, j'en serais ravi. D'ailleurs, quel artiste ne le serait pas ? C'est à son Directeur Laurent Le Bon d'en décider. Mais, mon travail ne se résume pas à un seul tableau...

LTC : Quelle est votre œuvre préférée au Centre Pompidou-Metz en dehors de « Number 26 A, Black and White, 1948 » de Jackson Pollock ?

LM : L'exposition « Chefs-d'œuvre ? » est pluridisciplinaire, elle offre un magnifique éventail sur l'Histoire de l'Art. J'attends de découvrir des expositions thématiques plus ciblées. Mais de part mon expression artistique, mes préférences iraient vers les créateurs abstraits, d'abstraction lyrique et d'art gestuel intuitif.

 

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LTC : Avez-vous visité le tout nouveau musée de Luxembourg Ville la Villa Vauban ? Ce lieu magique a réouvert ses portes au public le 02 mai dernier, après une réhabilitation très réussie, et avec une expo, qui prendra fin le 31 octobre prochain, au titre évocateur : « The Golden Age Reloaded. La fascination de la peinture néerlandaise du XVIIème Siècle »... des collections issues de la Villa Vauban et du Rijksmuseum d'Amsterdam.

LM : Je ne suis pas encore rendu dans ce musée, mes expositions personnelles simultanées ne m'ont pas permis cette visite. J'exposerai très prochainement au Luxembourg. Je profiterai de cette occasion pour découvrir ce nouveau patrimoine artistique luxembourgeois.

LTC : Pourquoi affectionnez-vous tant le Bar-Galerie « O Petit Bo Bourg », situé 62 Rue Mazelle à Metz (57) ? Est-ce la proximité du Centre Pompidou-Metz qui vous fait rêver, ou est-ce tout simplement un lieu qui a selon vos préférences un supplément d'âme ?

LM : J'apprécie ce lieu car il y règne une ambiance « artistiquement humaine ». Une exposition personnelle y est prévue pour cette fin d'année 2010, avec certains travaux inédits ! Vous y serez ?

LTC : Le rendez-vous est pris ! Merci Lepolsk pour avoir confié votre actualité artistique aux lecteurs d'LTC.


© Propos recueillis par Jean Dorval pour LTC Arts.


INFOS PLUS : Le site internet de Lepolsk MATUSZEWSKI :

http://lepolsk.blog4ever.com

Notes :

(1)        Inspiré d'une biographie réalisée par Fabien MATUSZEWSKI, écrivain et parolier.