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18/10/2013

LE FILM « LE MAJORDOME » : UNE GRANDIOSE RETROSPECTIVE DE LA LUTTE DES AFRO-AMERICAINS POUR L’EGALITE DES DROITS CIVIQUES AUX ETATS-UNIS D’AMERIQUE.

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Dans la même veine que « Lincoln », le film produit et réalisé par Steven Spielberg en 2012 ; « Le Majordome » (titre original : « The Butler »), la toile de maître de Lee Daniels, en VOST (durée : 2h49), sortie nationale le 11 septembre 2013, fait un énorme carton aux Etats-Unis, et est un très beau succès en France où elle a pris la tête du box office avec quelques 307.000 entrées. Dans les rôles principaux de ce drame historique, inspiré de la vie d'Eugene Allen (1919-2010) (Cecil Gaines dans le film), on trouve de très grands Acteurs : Forest Whitaker (Cecil Gaines), Oprah Winfrey (Gloria Gaines, sa femme), John Cusack (Richard Nixon), Jane Fonda (Nancy Reagan), Cuba Gooding Jr. (Carter Wilson), et Terrence Howard (Howard) ; mais aussi, les stars de la chanson Mariah Carey (Hattie Pearl, la mère de Cecil Gaines) et Lenny Kravitz (James Holloway). Une Mariah Carey méconnaissable dans ce rôle, qui réussit parfaitement à faire oublier son image de Diva et qui évolue pour la deuxième fois à l’écran après avoir déjà tourné avec Lee Daniels dans « Precious ». Lenny Kravitz, quant à lui, incarne un collègue de Cecil à la Maison-Blanche.

LE PARCOURS D’UN MILITANT DU BONHEUR.

En 1926, le jeune Cecil Gaines grandit dans le Sud ségrégationniste des Etats-Unis, où son père est assassiné et sa mère violée par leur employeur. La mère de son patron le fait sortir alors des champs de coton et lui apprend à devenir un « bon nègre de maison ». L'enfance d'Eugene Allen dans les champs de coton.A 20 ans, fuyant cette tyrannie et en quête d'un avenir meilleur, Cecil quitte la ferme et part vers le Nord ; croyant à tort que la ségrégation, la violence et la haine y sont moins fortes. Il est alors engagé dans un restaurant comme homme à tout faire. Fidèle et toujours sérieux, travailleur, Cecil gravit tous les échelons, et tout en devenant un homme, il acquiert les compétences qui lui permettent d’exercer une fonction très convoitée aux Etats-Unis d’Amérique : Majordome à la Maison-Blanche. Il y sert sept Présidents des Etats-Unis d’Amérique (dans la réalité Eugène Allen a travaillé pour huit Chefs d’Etat Américains), d'Eisenhower à Reagan, et devient le témoin privilégié de son temps et des tractations secrètes qui se déroulent au cœur du fameux Bureau Ovale. Sa femme, Gloria, quant à elle, Femme au Foyer, élève leurs deux fils. Leur famille vit confortablement grâce à l’emploi de Cecil, à une époque où la discrimination prédomine.Eugene Allen et ses deux fils, dont l'un d'entre eux n'est que fictif. Tout pourrait aller pour le mieux, pourtant le dévouement de Cecil à son employeur - un véritable sacerdoce - provoque des tensions au sein du couple, au point que Gloria finit par s'éloigner de son époux, sombre dans l’alcool et le trompe avec un ami de la Famille. De même, Cecil se dispute régulièrement avec son fils aîné, devenu un anticonformiste, engagé dans la lutte pour les Droits Civiques des Afro-Américains. Le conflit entre le père et le fils se creuse au fil des ans. Quand le père travaille pour « l’homme blanc », le fils, lui, participe à des manifestations pour l’égalité. L’opposition de ces deux générations est un élément moteur de ce long-métrage. Au travers du parcours de Cecil Gaines, ce film fait découvrir au public l'évolution trop lente de la vie politique américaine et le degré incroyable de violence qui sévit entre les Communautés. De l'assassinat du Président Kennedy à celui de Martin Luther King, de la Guerre du Vietnam aux « Bus de la Liberté », du scandale du Watergate au premier étudiant noir intégrant l’Université du Mississipi, des violences du Ku Klux Klan à celles des Black Panthers, etc. autant de thèmes abordés… jusqu’à l’élection de Barack Obama ! En trente ans de carrière rien n’échappe au témoignage vivant de Cecil qui vit ces événements de l'intérieur et en tant que père de famille.

UNE HISTOIRE SIMPLE ADAPTÉE A L’HISTOIRE.

En partant de la vie simple d'Eugene Allen, Lee Daniels tourne la vie de Cecil Gaines, à la manière de « Forrest Gump » de Robert Zemeckis, afin d’en renforcer le message politique. Pour ce faire, il focalise sur les nombreuses pages sombres de l’Histoire des Etats-Unis d’Amérique, en l’occurrence celles relatives au martyr des Afro-Américains (n’oublions pas au passage les Amérindiens) déportés par millions, industriellement, à l’échelle mondiale. Il dénonce ainsi plus de trois siècles d’esclavage(1) subis par les Afro-Américains et un siècle et demi de lutte pour qu’ils obtiennent des Droits Civiques(2). Une traite négrière - crime contre l’Humanité commis sous couvert d’Etats complices, qui à l’époque se sont enrichis sur la souffrance humaine ; génocide, honteusement passé sous silence, véritable insulte au Devoir de Mémoire - et qui plusieurs siècles après n’est toujours pas jugée par un Nuremberg de l’esclavagisme, du racisme et du ségrégationnisme. Aussi pour dénoncer cette négation injuste de l’Histoire, ce long métrage, afin de remettre les pendules à l'heure, insère dans la Vie d'Eugene Allen les importants événements qui ont touchés les Afro-Américains tout au long de son existence.

D’une part, c’est principalement en se référant à l’article publié dans le Washington Post, le 07 Novembre 2008(3), par le journaliste Will Haygood - le premier à avoir raconté l'histoire d'Eugène Allen – que l’on peut constater certaines différences entre la biographie du « Majordome » et le scénario du film. Ainsi, si la vie d’Allen démarre bien dans une plantation où ses parents travaillent comme des esclaves, par contre l’action du film se passe en Géorgie(4) (un Etat totalement confédéré) et non comme dans la réalité en Virginie(5) (un Etat à moitié Confédéré). De plus, le père de Cecil n’a jamais été assassiné sous ses yeux, sa mère n’a pas été violée et a encore moins sombrée dans la catatonie. Le réalisateur modifie la réalité pour la bonne cause, rajoute des exactions et des situations désespérées afin de mieux illustrer la douleur séculaire (et bien réelle) de millions de Victimes Afro-Américaines. Il met de cette manière en lumière le parcours difficile du Héros depuis son enfance. Une situation extrême qui va effectivement pousser Allen à vouloir s’extraire de l’esclavagisme de la plantation où il a grandi. Par contre, sa femme n’a jamais été alcoolique et ne l’a pas trompé ; mais elle est bien décédée en novembre 2008, après 65 ans d'union, et n'a pas donc pas eu la chance d'assister à l'élection de Barack Obama.

D’autre part, dans « Le Majordome », Eugene Allen a deux enfants aux destins et aux caractères diamétralement opposés. Le plus jeune d’entre eux participe à la Guerre du Vietnam où il est tué, tandis que l’aîné devient militant des Droits Civiques et finit membre des Black Panthers. En fait, dans la réalité Allen n'a qu'un enfant, Charles. Il a bien servi comme militaire lors de la Guerre du Vietnam, mais il en est revenu vivant. Ce deuxième fils fictif, revendicatif à souhait, reprochant à son père sa trop grande servilité envers les Blancs, est une allégorie vivante permettant à Lee Daniels de raconter de l'intérieur la lutte historique des Afro-Américains pour les Droits Civiques, et l'opposition permanente d'alors entre partisans de la méthode douce et de la méthode dure. Grâce à ce personnage inventé, le film se bonifie d’un intérêt historique collectif supplémentaire et ne se limite plus au destin ordinaire d'un seul homme. Allen devient alors l’Icône de la Communauté Afro-Américaine, une importante Minorité du Peuple Américain, exclue depuis trop longtemps de la Société Américaine, voulant que sa souffrance soit enfin reconnue, et que sa part de Rêve Américain, sa part d’« American way of life » lui soit accordée.

 

Enfin, si l’on sait que Barack Obama a pleuré en voyant ce film, sa rencontre en tête-à-tête avec Allen est plus qu’improbable, et ce, même si ce dernier a bien été invité en VIP en 2008, lors de la première soirée organisée à la Maison-Blanche par le nouveau Président des Etats-Unis d’Amérique. D’ailleurs Will Haygood dans son article n’a jamais fait état d’un tel entretien, et raconte juste qu'Allen a été bouleversé en voyant le premier Président Afro-Américain occuper le fameux Bureau Ovale. De toutes les manières, cette rencontre, qu’elle est existée ou non, constitue, elle aussi, un liant historique permettant au réalisateur de conclure son film sur une apothéose. Le premier Président Afro-Américain reçoit le Héros du film, un simple Majordome Afro-Américain, lui aussi, et qui a servi que des Présidents Blancs… Tout un symbole ! La boucle est bouclée ! Ce film en dépassant ses propres limites passe du simple documentaire historique en surimpression (pour la bonne cause) au stade de Légende.

UN PARCOURS DU COMBATTANT DANS LA BOUE DE L’HISTOIRE AMÉRICAINE.

Ce Biopic est donc un parcours du combattant dans la boue de l’Histoire Américaine afin d’obtenir l’égalité des Droits Civiques entre tous les Membres d’un seul et même Peuple, celui des Etats-Unis d’Amérique, quelque soit la couleur de leur peau. Il ne laisse aucun sujet brûlant de l’actualité de l’époque sans réponse. Au travers de l’ascension professionnelle de Cecil Gaines on découvre, avec ses hauts et ses bas, l’Amérique des Exclus et des Sans-Voix, celle des Anonymes devenus Grands et Beaux. Les moments clés de l’Histoire Américaine du XXe Siècle sont ici révélés sous un angle nouveau avec une envie prononcée de dénoncer le passé ségrégationniste et les violences entre les Communautés, tout en étant déjà en train de construire l’Avenir en commun pour tout le monde. Un film historique avant tout, qui ne se veut pas moralisateur, mais qui s’inscrit plutôt dans la lignée des films hommages voulant redonner un sens à cette Amérique que ses Fondateurs voulaient ouverte à Tous et Démocratique. Un très beau film qui met sous le feu des projecteurs un personnage de l’ombre (Cecil Gaines) qui flotte désormais pour l’éternité dans nos mémoires et au firmament de l’Histoire. Et le Pasteur Martin Luther King de conclure mon propos : « J'ai le rêve qu'un jour mes quatre enfants vivront dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour leur caractère. »(6) et « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.  »(7) Mon très cher Martin, du haut du Ciel, vous pouvez constater que les choses évoluent favorablement dans votre Pays et ce film en est la preuve irréfutable !

© Jean DORVAL, le 17.10.2013, pour LTC Kinéma.jean dorval pour ltc kinéma


 

Sources documentaires :

lexpress.fr/le-majordome-une-histoire-presque-vraie

Notes :

(1)  L'historien  Olivier Pétré-Grenouilleau qui met le plus l'accent sur la traite orientale, a estimé, en 2004, à 42 millions le total des victimes pour trois traites négrières (la traite orientale, à destination du monde arabo-musulman : 17 millions de personnes, entre les VIII et XIXème Siècles ; la traite intra-africaine : 14 millions de personnes, dont une partie revendue à des Européens ou des Arabes (entre le VI et le XIXe Siècles) ; et la traite atlantique, par les Européens : 11 à 13 millions de personnes, dont l'essentiel à partir de la fin du XVIIe siècle.

(2)    18 décembre 1865 : Abolition de l'Esclavage aux États-Unis, le Congrès vote un 13e Amendement à la Constitution Américaine.

(3)   articles.washingtonpost.com

(4)    Un Etat totalement confédéré.

(5)    Un Etat Américain plus au Nord et qui fait sécession en 1861, ce qui provoque en 1862 une scission des comtés du nord-ouest qui deviennent la Virginie-Occidentale.

(6)    Extrait du discours « J'ai fait un rêve ».

(7)    Extrait de Discours du 31 Mars 1968.

08/10/2013

LTC LIVE DJEUNS BY MAF !

logo ltc live djeunes.JPG

02/07/2013

NORAH JONES EN (ltc LIVE) : UNE ARTISTE AU CHARME INCANDESCENT SOUS LES LIGHTS !

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UN "2SONGS2(d'ltc LIve)" DéDié aux GATHERING (avec full concert incorporé). ATTENTION, PRêTS à PLANER ?

01/07/2013

24 juillet 2013, sortie nationale de : "Wolverine, le combat de l'immortel."

jean dorval pour ltc kinéma

28/06/2013

IL RESTE DES PLACES POUR LA 2èME DATE DES INDOS AU GALAXIE D'AMNéVILLE !

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22/06/2013

1990 : "The Only One I Know" is the second Single by the English Alternative-Rock band The Charlatans.

13/06/2013

(Remember...) EDWYN COLLINS : "GIRL LIKE YOU".

The Last Shadow Puppets font leur SHOW en LTC LIve.

UN PEU DE "LOU", UN PEU DE "DOILLON", UN PEU DE "LOU DOILLON" !

DAHO : LE TEMPS DE L’INNOCENCE RETROUVéE.

Etienne Daho, récemment célébré par le journal « Le Monde », comme étant le Grand Inspirateur de la Pop-Rock en France, a produit en 2012 « Places », le premier album de Lou Doillon. Aussi, ce n’est pas un hasard, si la célèbre Maison de Disques Polydor vient de propulser dans son Univers Pop-Rock de prédilection le Nouveau Single de Daho : « Les Chansons De l’Innocence ». Daho offre ainsi à son Public un sublime chef-d’œuvre musical, tonique et balancé à la fois, au son guitare confirmé, produit et arrangé par lui-même et par Jean-Louis Piérot(1), et coproduit par le Britannique Richard Woodcraft(2). Ce Single est extrait du onzième Album de l’Artiste (le premier Daho édité par Polydor) qui sort en Octobre 2013. Un nouvel Opus « intense, disco et noir », selon Etienne, qui est le digne successeur des CDs « L’Invitation » de 2007 (certifié album de platine et Victoire de la Musique 2008) et « Condamné A Mort » de 2010. Son enregistrement a été effectué entre les Studios RAK et Abbey Road de Londres, et à New-York. Nile Rodgers du Groupe Funk « Chic », Arnold Turboust(3) et Dominique A.(4) ont participé à l’aventure en composant certains titres très prometteurs. 

Etienne Daho - Concert - Domaine privé, Cité de la musique, Salle Pleyel

Photo ci-dessus : ©Karim Sadli. 

QUAND ETIENNE SE REMET EN SCèNE EN TOUTE « INNOCENCE. »

L’année 2013 est donc celle du grand retour d’Etienne Daho, dont le Label Polydor vient non seulement de lancer la campagne de promotion du New CD sur tous les réseaux sociaux, mais surtout d'annoncer la tournée LIve française 2014, intitulée « DISKÖNOIR TOUR », et qui débute le vendredi 21 mars au Zénith de Rouen. En ce qui concerne la Grande Région Est, Etienne Daho est en LIve le mardi 13 mai 2014 à la Salle Poirel de Nancy (54), le mercredi 14 mai 2014 au Théâtre de Thionville (57), le vendredi 23 mai 2014 à la Rockhal d’Esch-sur-Alzette (Luxembourg), et le samedi 24 mai 2014 à l’Espace Dolfus & Noack de Sausheim (68). Par contre, pour la petite Histoire, il est à signaler qu’aucune date n’est prévue en Belgique et qu’il n’y aura pas d’étape à l’Olympia de Paris. Un Daho'Tour 2014 qui se présente sous les meilleures auspices, puisque les Amateurs du Genre ne tarissent pas d’éloge pour le Titre « Les Chansons De l’Innocence » : « Tout simplement sublime », « Un nouveau bonheur, le premier single d’un album qui doit être encore plus génial », « Vivement la sortie de l’album à l’Automne prochain », « Le Printemps de l’Innocence retrouvée pour Daho », etc. In fine, les Fans ayant toujours raison, il ne faut surtout pas hésiter à acheter des billets pour ce Show Dahotien extraordinaire, afin que (peut-être…) l’Innocence perdue de tout un chacun soit finalement… retrouvée !

© Jean DORVAL, le 12 juin 2013, pour LTC LIve.

 

INFO+ : http://dahofficial.com/

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Notes :

(1)   Un ancien membre des « Valentins » (les ex-« Max Valentins »), producteur de « Fantaisie Militaire » d’Alain Bashung et de « Suppléments De Mensonge » d’Hubert-Félix Thiéfaine,

(2)   L’ingénieur et mixeur de l’excellent album « The age of the understatement » du groupe d’Indie-Pop britannique « The Last Shadow Puppets » (formé par Alex Turner des « Arctic Monkeys » et Miles Kane des « Rascals »),

(3)   Compositeur et chanteur du célèbre titre New-Wave « Adélaïde » enregistré avec l'actrice Zabou Breitman en 1986 ; et qui de 1984 à 1988, collabore à l’élaboration de plusieurs chansons d’Etienne Daho : « La Notte, La Notte », « Tombé Pour La France », « Pop Satori », « Epaule Tatoo » et « Pour nos vies martiennes »,

(4)   Auteur-compositeur-interprète français considéré comme l'un des fondateurs de la « Nouvelle Scène Française », au début des années 1990.