20/12/2013
NELSON MANDELA : UN PHARE POUR UNE AFRIQUE DU SUD SUR LE CHEMIN DE LA LIBERTé.
La splendide toile historique britannico-sud-africaine "Mandela : Un Long Chemin Vers La Liberté" (titre original : "Mandela : A Long Walk To Freedom") est sortie sur nos écrans le 18 décembre 2013, soit 13 jours après la mort de "Madiba" à 95 ans. Ce film réalisé par Justin Chadwick d’une durée de 02h19 comprend une exceptionnelle sélection d’acteurs et d’actrices : Idris Elba est Nelson Mandela, Naomie Harris (Winnie Mandela), Tony Kgoroge (Walter Sisulu), Riaad Moosa (Ahmed Kathrada), Fana Mokoena (Govan Mbeki), Zolani Mkiva (Raymond Mhlaba), Simo Magwaza (Andrew Mlangeni), et Thapelo Mokoena (Elias Motsoaledi). Ce long métrage prend sa source dans l’autobiographie de Mandela "Un Long Chemin Vers La Liberté" publiée en 1995, rédigée et parue durant l’incarcération de ce dernier. Les codétenus de Mandela, dont le rôle est déterminant dans la parution de ces mémoires, ont assuré le travail de relecture et de réduction de la version finale de 600 pages à 50, afin de pouvoir la faire sortir clandestinement de prison. L’adaptation de cet ouvrage de référence donne un film poignant, comme en témoigne Zindzi Mandela - la deuxième fille de Nelson et Winnie Mandela - qui a "retrouvé (…) les émotions de son enfance."
UN ŒUVRE CINéMATOGRAPHIQUE PLURIELLE à l’IMAGE DE L’(actuelle) AFRIQUE DU SUD.
Anant Singh, le producteur de ce long métrage sur Mandela, est sud-africain, d’origine indienne. Ancien militant anti-apartheid du Congrès National Africain (l’ANC), ayant subi la ségrégation comme 30 millions de ses compatriotes "non blancs", il connaît particulièrement son sujet. Lorsqu’il débute sa carrière, il est l’un des tous premiers producteurs d’Afrique du Sud à sortir des films engagés. Mais ironie de l’Histoire, il n’a pas le droit de les voir, les cinémas de son pays étant réservés uniquement aux blancs. Aussi, suite à la lecture du manuscrit de Mandela "Un Long Chemin Vers La Liberté", il s’enflamme pour la bonne Cause : "Ça m’a pris le weekend et je lui ai immédiatement dit : il y a de quoi en faire un film considérable, je dois le faire !" Deux mois après, le livre est publié et Hollywood se livre à une indécente surenchère d’offres pécuniaires afin d’obtenir "l'exclusivité" des droits d’adaptation cinématographique. Mandela déclare alors à Singh : "C’est une histoire sud-africaine, c'est toi qui doit la raconter". Il lui cède donc l’intégralité des droits d’adaptation cinématographique tant convoités. Singh se rappelle : "Tout ce que j’ai pu lui offrir en retour était la promesse de faire un film dont il serait fier." Rapidement attelé à sa tâche, Singh va s’entourer d’un duo de choc avec lequel il a déjà collaboré pour "Sarafina !", une comédie musicale retraçant la libération de Nelson Mandela : le producteur américain David M. Thompson et le scénariste anglais William Nicholson. Le choix d'adapter les mémoires de Nelson Mandela se porte sur Nicholson qui n’est pas sud-africain par souci d’impartialité. Seize années sont nécessaires pour arriver à un tel résultat. Au point que Nicholson confie : "C’était une expérience plutôt terrifiante. Je sentais le poids d’une énorme responsabilité : il fallait que je la raconte bien sans passer à côté de l’Histoire. On peut aussi avoir peur d’offenser les gens, d’omettre des faits, de donner une fausse image de toutes ces personnes qui ont vécu cette période, parfois sacrifié leur vie ou tout au moins une grande partie."
QUELQUES SECRETS DES COULISSES DU TOURNAGE…
Mandela : un rôle trois-en-un !
Ce film retraçant soixante-dix ans de la vie de "Madiba", aussi trois acteurs sont nécessaires pour incarner Mandela : Siza Pina (pour l’enfance), Atandwa Kani (de 16 à 23 ans) et Idris Elba (de 23 à 76 ans). Pour faire évoluer le visage d’Elba sur cinquante-trois années de vie de Mandela, de nombreux maquillages spéciaux sont nécessaires. Pour ce faire la chef maquilleuse Megan Tanner a engagé le célèbre maquilleur britannique Mark Coulier, un spécialiste (ex-collaborateur de Dudman dans « Star Wars ») des prothèses faciales, des masques inertes, etc. en mousse de latex, gélatine et silicone, et des lentilles de contact, ayant obtenu l'Oscar du Meilleur maquillage pour "La Dame De Fer" (un autre biopic sorti en 2011).
Des décors sur-mesure et des images d’époque :
La majorité des lieux décrits dans le livre de Mandela ayant radicalement changé ou étant désormais interdits d’accès au public, trouver des décors adaptés au scénario s’avère plus complexe que prévu. De même, pour ne pas réouvrir les cicatrices encore trop récentes du Peuple Sud-Africain en reconstituant en pleine rue des scènes d’affrontement, l’essentiel du film est tourné en studio. Un long métrage complété par des images d’époque quand cela est plus parlant pour le Devoir de Mémoire (le méga-concert de Wembley de 1988 à portée mondiale pour la libération de Nelson Mandela, des prises de parole de l'Archevêque Desmond Tutu, différentes émeutes, etc.)
Des acteurs dans leur propre rôle et un nombre record de figurants :
Il est à signaler que pour rendre plus crédible le film, Justin Chadwick et sa directrice de casting, Moonyeenn Lee, ont remis en situation cent-quarante ex-prisonniers de Robben Island (1) codétenus de près ou de loin de Nelson Mandela. Enfin, avec 12.000 figurants, ce film devient le quatrième de l’Histoire Cinématographique par le nombre de figurants, et ce, juste après "Le Seigneur Des Anneaux : Le Retour Du Roi" (décembre 2003) qui en compte pas moins de 20.600, reléguant par la même à la cinquième place "La Bataille de Solférino", sortie en septembre 2013. Pour réaliser ce film sur Mandela, en raison des 11 langues officielles d’Afrique du Sud, l’intervention du coach dialogue Fiona Ramsey est devenue indispensable, faisant oublier jusqu’à l’accent cockney très prononcé de l’est londonien d’Idris Elba qui a pourtant fait le succès de Michael Caine.
MANDELA : UNE VIE DEDIéE à L’éGALITé ENTRE TOUS LES êTRES HUMAINS.
Le film d’Anant Singh débute sur les images lumineuses et colorées de la campagne africaine où Mandela est né et élevé de manière traditionnelle par sa mère. Issu de la famille royale des Thembus de l'ethnie Xhosa, Nelson perd son père à l’âge de neuf ans. Devenu un jeune homme, il gagne Johannesburg où il ouvre le premier cabinet d’avocats noirs et devient un des leaders de l’ANC (une organisation à laquelle il adhère en 1944). Son arrestation le sépare pour trente ans de Winnie, l’Amour de sa vie qui le soutient tout au long de sa captivité et devient à son tour une des figures de proue de l’ANC. "Tata" finit par accéder au titre de premier Président de la République d’Afrique du Sud, noir, et élu démocratiquement.
Par la même, ce biopic retrace le parcours héroïque du Résistant Nelson Mandela, de sa lutte non-violente "à la Gandhi" à la clandestinité, et de sa lutte armée (en réponse à la violence permanente et injustifiée de "l’élite" blanche) à sa condamnation à la prison à perpétuité. La vie de ce Géant Humain est une quête continuelle d’Amour du Prochain, un Combat pour la Liberté et l'Egalité, afin de permettre la construction de "LA" Nation Arc-en-ciel si chère à l'Archevêque Desmond Tutu et symbolisant le Rêve de voir se construire une société sud-africaine post-raciale dans laquelle tout le monde pourra vivre en Paix quelque soit la couleur de sa peau. Un Etat idéal en gestation à l’époque dont chaque Grande Messe Institutionnelle démarrera par "God bless you !" ("Dieu vous bénisse !"), et dont l’Hymne National sera : "Nkosi Sikeleli Afrika." ("Que Dieu bénisse l’Afrique.").
Ce grand angle sur "Madiba" met aussi en scène sa Lutte pour le triomphe du Bien qui devient au fur et à mesure une épopée mythique pour les Droits Civiques : "un homme, une voix", mise en place du suffrage universel direct, fin de la ségrégation raciale et de la domination politique de la minorité blanche au pouvoir, etc. "Tata" devient en quelques décennies charnières un Phare pour l’Humanité dont la persévérance va sortir l’Afrique du Sud de l’impasse et de la guerre civile et raciale dans laquelle elle s’enlise gravement suite à quarante ans d’apartheid. Le poing levé de Mandela et de l’ANC symbolise l’Union des Justes. Seul on n’est rien (chaque doigt pris séparément), ensemble on peut tout (le poing fermé et levé).
"Madiba", même au Ciel, reste "LE" Garant de la Paix en ex-terre de haine aux travers de ses propres mots : "Je ne suis pas né avec une faim de liberté. Je suis né libre - libre de toutes les façons que je pouvais connaître. Libre de courir dans les champs près de la hutte de ma mère, libre de nager dans le ruisseau clair qui traversait mon village, libre de faire griller du maïs sous les étoiles et de monter sur le dos large des bœufs au pas lent (...) Ce n'est que lorsque j'ai appris que la liberté de mon enfance n'était qu'une illusion, qu'on m'avait déjà pris ma liberté, que j'ai commencé à avoir faim d'elle." (2) et "J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir." (3) Que l’Esprit de Mandela puisse rayonner immortel sur toute notre planète comme un exemple à suivre pour la Paix dans les siècles des siècles, et révéler l'Humanité pleine et entière dans son ensemble et dans toute sa beauté !
© Jean DORVAL, le 18 décembre 2013, pour LTC Kinéma.
INFO+ : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nelson_Mandela
http://fr.wikipedia.org/wiki/Desmond_Tutu
Source documentaire : http://www.allocine.fr
Notes :
(1) « Robben » signifie « Phoques » en néerlandais ou afrikaans ; aussi « Robben Island » veut dire « L’Ile Aux Phoques »,
(2) Autobiographie,
(3) Lors de la présentation de sa défense au cours du procès de Rivonia, qui le condamne à la prison à vie en 1964.
00:57 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : « mandela : un long chemin vers la liberté », (titre original : « mandela : a long walk to freedom »), sortie nationale : 18 décembre 2013, madiba, nelson mandela, tata, film réalisé, par justin chadwick, idris elba est nelson mandela, naomie harris (winnie mandela), tony kgoroge (walter sisulu), riaad moosa (ahmed kathrada), fana mokoena (govan mbeki), zolani mkiva (raymond mhlaba), simo magwaza (andrew mlangeni), et thapelo mokoena (elias motsoaledi), zulu, extrait, vost, du film, avec orlando bloom, et forest whitaker, apartheid, afrique du sud, mort de mandela, héros, la vie d'adèle ou de miss p., la vie d'adèle - chapitres 1 et 2, léa seydoux, adèle exarchopoulos, le dernier film d’abdellatif kechiche, cette romance française, qui vire au drame, est librement inspirée de la bd française, de julie maroh, publiée par glénat, en mars 2010, « le bleu est une couleur chaude. », bd, palme d'or 2013, festival de cannes, 2013, le majordome, le film, 24 juillet 2013, sortie de, "wolverine, le combat de l'immortel.", les inconnus annoncent leur retour, réalisé par david moreau ii | Facebook |
07/12/2013
SORTIE NATIONALE : LE 04.12.2013 - A VOIR ABSOLUMENT - "ZULU" : LE FILM BLACK & WHITE DE L'AFRIQUE DU SUD.
00:08 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : zulu, extrait, vost, du film, avec orlando bloom, et forest whitaker, apartheid, afrique du sud, mort de mandela, héros, la vie d'adèle ou de miss p., la vie d'adèle - chapitres 1 et 2, léa seydoux, adèle exarchopoulos, le dernier film d’abdellatif kechiche, cette romance française, qui vire au drame, est librement inspirée de la bd française, de julie maroh, publiée par glénat, en mars 2010, « le bleu est une couleur chaude. », bd, palme d'or 2013, festival de cannes, 2013, le majordome, le film, 24 juillet 2013, sortie de, "wolverine, le combat de l'immortel.", les inconnus annoncent leur retour, réalisé par david moreau ii, pierre miney, gilles cohen, sortie nationale, le 06 mars 2013, virginie efira, 20 ans d'écart le film, jean dorval pour ltc kinéma, l'or noir, jean-jacques annaud, arabie, song for whoever, the beautiful south, pop-rock, punk, new-wave, rock industriel | Facebook |
19/12/2012
"LES PAPAS DU DIMANCHE : PERES ET IM-PERES, MANQUES ET IM-PASSES."
"Les Papas du dimanche" est un film, sorti au cinéma le 25 janvier 2012, et en DVD le 30 mai dernier, adapté du livre du même titre, de François d'Épenoux, paru en 2005. Ce très beau et émouvant long métrage français, d'une durée d'1h30, est un véritable plaidoyer dénonçant la condition injuste dans laquelle se trouvent actuellement, en France (mais aussi dans le monde entier), des millions de Pères divorcés(1), qui ne voient leur(s) enfant(s) - à cause du Système (l'Injustice Française alliée à nos Dirigeants Politiques de Droiche et de Grauche, et aux Mass Media) - qu'un week-end sur deux, de 11h30 le samedi à 18h00 le dimanche... Comment dans de telles conditions participer à l'éducation de sa progéniture et faire perdurer un lien affectif hyper fragilisé ? Mais, ce film est aussi (et c'est le plus important) une dénonciation de la souffrance des Enfants du divorce.
LA PREMIERE REALISATION DE BECKER EST HUMAINE ET TENDRE !
Pour sa première réalisation Louis BECKER a donc été au cœur du divorce, dans un foyer Français, et on ne le remerciera jamais assez d'avoir traité une facette par trop souvent (et volontairement) méconnue du Système : la séparation et ses effets collatéraux socio-économico-affectifs, vus côté Père. En trente-cinq ans de carrière, Louis BECKER a toujours surpris agréablement son public. Il a occupé de nombreux postes, derrière la caméra, et ce, après des débuts déjà prometteurs en tant que stagiaire à la mise en scène, sur le tournage du film de Luis Buñuel "Cet obscur objet du désir" en 1977. Il a aussi été régisseur général et directeur de production. Mais, c'est en tant que producteur qu'il est le plus reconnu et actif. Il a participé à de nombreux succès cinématographiques français, tels que "Nuit d'ivresse" en 1986, "Un Indien dans la ville" en 1994, "Dialogue avec mon jardinier" en 2007, "Deux jours à tuer" en 2008, ou encore "La Tête en friche" en 2010. D'autre part, la toile "Les Papas du dimanche" bénéficie d'un excellent casting : Thierry Neuvic (Antoine), Hélène Fillières (Jeanne), Olivier Baroux (Léo), Marilyne Canto (Léa), Nina Rodriguez (Alice), Nicolas Rompteaux (Vincent), l'adorable bout de chou Arauna Bernheim-Dennery (Nine), Thierry Lhermitte (Morgan), etc. ; mais aussi d'un scénario très réaliste servi avec brio par : Olivier Torres, Louis Becker, François d'Épenoux, Jacques Pibarot et Cécile Boisrond ; et d'une musique d'ambiance qui colle au film comme une peau, signée Nathaniel Méchaly.
MARI (ET PERE) COCU.
Antoine est un père de famille qui adore ses trois enfants : Alice, Vincent et Nine. Cependant, trompé par sa femme, il est dans l'obligation de quitter le foyer familial et s’installe chez Léo, son ami d’enfance. "Léo" et sa femme "Léa" (cela ne s'invente pas...) - le couple idéal - vont l’aider à surmonter cette délicate épreuve de Vie. Le plus dur pour Antoine reste le manque affectif, qu'il ressent à cause de l'absence de ses enfants. Il devient alors "un Papa du dimanche", un Père "par procuration" (voire "virtuel"), un Géniteur payeur de pensions, qui attend un weekend sur deux, et sur la moitié des congés scolaires, pour revoir (enfin) ses enfants. "Un Papa du dimanche", comme l’est un pêcheur ou un conducteur "du dimanche", certes, trébuchant, balbutiant, pas sûr de lui, pas prêt à 100%, mais persévérant, beau dans l'action, dans son envie de se sortir de cette terrible épreuve et de pouvoir continuer à aimer ses enfants au mieux. La vie doit continuer, avec ses hauts et ses bas (chômage et solitude). Pour qu'Antoine retrouve le sourire et la joie, il va falloir qu'il se reconstruise, grâce à son ami d'enfance (Léo), mais aussi, et surtout, grâce à (et pour) ses trois enfants. Et même, si la trahison de son « Ex » peut légitimement lui faire douter de l'Amour, Antoine va retrouver de manière inopinée le Grand Amour, après une rencontre pourtant glaciale avec la belle Jeanne, qui au final va lui réchauffer le cœur... Un film à voir absolument par tous nos Politiques pour que des solutions législatives plus justes soient enfin trouvées pour les Pères (dans le respect des droits des Femmes), afin qu'ils puissent voir leurs enfants dans de meilleures conditions, et plus régulièrement. Sinon, ces mêmes Pères pourraient légitimement vouloir un jour constituer un puissant lobby qui appellera à voter blanc à chaque élection locales, nationales et européennes... A bons Entendeurs, Responsables du Pouvoir en place, (Fraternellement) Salut !
© Jean DORVAL, le 19 décembre 2012, pour LTC Kinéma.
Notes : (1) Comme de nombreuses Mères.
16:29 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : les papas du dimanche, les papas, soko, ltc cinéma, ltc kinéma, la tour camoufle, jean dorval poète lorrain, lorraine, metz, centre pompidou-metz, moselle, france, ue, union européenne, europe, latourcamoufle, augustine ou la revanche des hystériques, vincent lindon, augustine, hystérie, stéphanie sokolinski, alice winocour, réalisatrice, le professeur charcot, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, cinéma, hôpital, paris, pitié salpêtrière, charcot, le peintre, andré brouillet, les hystériques de charcot, des êtres humains, comme les autres, images, communication, télévision, tv, sigmund freud, abdellatif kechiche, saartjie baartman, augustine le film, la vénus noire le film, georges cuvier, afrique du sud, neurologie, psychanalyse, psychiatrie du dimanche le film | Facebook |
27/11/2012
« AUGUSTINE OU LA REVANCHE DES HYSTERIQUES. »
Pour ceux qui ont vu le premier film de la réalisatrice Alice Winocour, « Augustine », le 25 novembre 2012 - journée internationale contre les violences faites aux femmes – que voilà un drame français, sorti le 07 novembre 2012, d'une durée d'1h42, qui prend tout son sens et qui passe assurément pour un témoignage poignant du martyr séculaire imposé aux femmes atteintes d'hystérie(1). Des femmes en grande souffrance, abandonnées par la France (et partout ailleurs), considérées à tort comme des sorcières, que l'on brûlait en place publique au Moyen Âge, et dont la névrose s'explique le plus simplement du monde (et non diaboliquement !) par une personnalité pathologique basée (entre autres) sur le théâtralisme et le besoin de séduire, et par une conversion des troubles psychiques en symptômes physiques, tels que la fausse paralysie et les malaises. Ce long métrage rend donc hommage aux Hystériques.
DU TABLEAU D'ANDRE BROUILLET AU FILM D'ALICE WINOCOUR...
A n'en pas douter, le tableau du peintre André Brouillet (1857-1914) - exposé au Salon de 1887, représentant le Professeur Jean-Martin Charcot (1825-1893) (joué par Vincent Lindon dans la toile d'Alice Winocour), clinicien et neurologue français de renom, en « consultation-leçon » avec SA fameuse malade, Blanche Wittmann (qui devient Augustine pour les besoins du film, un rôle interprété par Stéphanie Sokolinski), devant un parterre de collaborateurs, d'élèves et d'amis (dont Théodule Ribot) - a inspiré Alice Winocour. Cette dernière a dû aussi s’imprégner des nombreuses photos et innombrables esquisses que le Professeur Charcot fit de Blanche (heu pardon... Augustine !), afin d'illustrer dans le moindre détail son dossier médical (ultramoderne et révolutionnaire par la méthodologie utilisée pour l'époque). Il met ainsi sous observation permanente, à l'apogée de sa carrière, à l’aide de tableaux et de courbes, ce corps meurtri, tétanisé et contorsionné par l'hystérie.
FIN DU XIXe SIECLE, LES HYSTERIQUES SONT (enfin) RECONNUES COMME ETANT DES ETRES HUMAINS COMME LES AUTRES...
Nous sommes durant l'hiver 1885, à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, l'hystérie reste une maladie mystérieuse en phase de reconnaissance, que le Professeur Charcot étudie avec acharnement. Les « Hystériques de Charcot », malades pas comme les autres, forment une sorte de Cour des Miracles (tous âges confondus) aux ordres d'un Maître : le Professeur Charcot. La bâtisse austère qui accueille tout ce petit monde à part ressemble plus à une prison (dont on ne peut s'enfuir) qu'à un hôpital. On s'y soigne, mais il faut en retour y travailler ! Une masse corporelle collective choquée et violentée dont on teste la sensibilité à la douleur, au froid et au chaud, et que l‘on appareille de manière grotesque. L'hystérie, maladie nouvelle « au féminin », interroge le microcosme 100% masculin des médecins. Une corporation qui, au moment des faits, sans respect pour la dignité humaine, use de méthodes parfois brutales et maladroites, interroge, examine, palpe, scrute et ausculte sous tous les angles, et publiquement, ces pauvres femmes sans défense. Une honteuse situation que l’on peut mettre en parallèle avec le film « La Vénus Noire » (2010), du réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche, qui raconte la vie de Saartjie Baartman, à Paris, en 1817. Cette magnifique femme noire, qui a quitté l'Afrique du Sud avec son « maître » pour devenir « l'attraction principale » d'un spectacle raciste, est au final l'objet des théories racialistes les plus fumantes de la part de l'anatomiste Georges Cuvier, et ce, dans l'enceinte de l'Académie Royale de Médecine, et devant un panel représentatif de « distingués collègues » applaudissant à la démonstration.
AUGUSTINE & LE PROFESSEUR CHARCOT : UNE RELATION TOXIQUE.
Augustine, 19 ans, arrive dans le service du Professeur Charcot après une crise de convulsions survenue sur son lieu de travail, qui lui a fait perdre la sensibilité du côté droit de son corps. Elle devient aussitôt pour Charcot un cas d'école, son cobaye favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose, l'illustration vivante de ses théories en cours d'élaboration. Il l'a présente auprès de ces « Messieurs » de la très conventionnelle Académie de Médecine, aux fins d'obtenir le financement de ses recherches. Augustine qui ne sait ni lire ni écrire (comme beaucoup de gens à son époque) est cependant très intelligente et consciente de la fascination qu'elle exerce sur Charcot. Elle va même jusqu'à s'enfermer (et lui aussi) dans une relation platonique, sadomasochiste, patient/médecin, qui s'oppose totalement au Serment d'Hippocrate. Au fur et à mesure des séances d'hypnose, des évanouissements à répétition et des crises évoquant une sexualité provocante inassouvie, cette relation impossible va devenir destructrice, voire toxique. Vincent Lindon campe ici un Charcot parfaitement autoritaire, un peu lourdaud, un bourgeois reconnu par ses semblables, jalousé et fortement décrié, notamment par un certain... Guy de Maupassant. Mais, à qui on doit la réhabilitation de ces Femmes, et qui sans le savoir, élabore déjà les fondements sur lesquels l'autrichien Sigmund Freud (un de ses élèves) concevra en 1896 ses théories psychanalytiques(2). Stéphanie Sokolinski (Soko), quant à elle, incarne une époustouflante Augustine. Elle est « possédée » (sans jeu de mots) par ce rôle très difficile. Bluffante jusqu’au bout !
QUI DE LA PATIENTE OU DU MEDECIN L’EMPORTERA ?
Dans ce long métrage tragique, Alice Winocour met en exergue la dichotomie du XIXe Siècle : une époque formidable, qui voit la naissance d’incroyables progrès techno-sociologiques (photographie, cinéma, transports à vapeur, psychanalyse, etc.), et qui pourtant conserve une mentalité passéiste très misogyne. Augustine va donc passer peu à peu d’objet d’étude à objet de désir. Quelle sera, alors, la frontière à ne pas dépasser entre le médecin et la patiente ? Qui des deux protagonistes saura le mieux au final utiliser l'autre pour parvenir à ses fins ? La renommée pour l'un et la liberté pour l'autre ? Telles sont les problématiques posées par ce film bouleversant, très prenant, qui invite à briser les chaînes de l‘intolérance.
© Jean DORVAL, le 26/11/2012, pour LTC Kinéma.
INFO+ :
http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/charcot_jm.html
Notes :
(1) nom féminin venant du mot grec « hustera » qui veut dire « utérus »,
(2) à lire à ce sujet le très instructif ouvrage de Freud intitulé « Introduction à la Psychanalyse » (leçons professées en 1916).
13:16 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : soko, ltc cinéma, ltc kinéma, la tour camoufle, jean dorval poète lorrain, lorraine, metz, centre pompidou-metz, moselle, france, ue, union européenne, europe, latourcamoufle, augustine ou la revanche des hystériques, vincent lindon, augustine, hystérie, stéphanie sokolinski, alice winocour, réalisatrice, le professeur charcot, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, cinéma, hôpital, paris, pitié salpêtrière, charcot, le peintre, andré brouillet, les hystériques de charcot, des êtres humains, comme les autres, images, communication, télévision, tv, sigmund freud, abdellatif kechiche, saartjie baartman, augustine le film, la vénus noire le film, georges cuvier, afrique du sud, neurologie, psychanalyse, psychiatrie | Facebook |
09/06/2012
LES BEST OF JD - « INVICTUS » : VINI, VIDI ET… « VINCI » (???)
"Alors, on tourne la page ?"
A 79 ans mon vieux pote Clint Eastwood tourne à tour de bras la manivelle de sa caméra pour produire des films toujours plus excellents les uns que les autres. En effet, un peu plus d’un an après le super « Gran Torino », Clint, cette fois-ci, se lance dans le politico-sportif avec « Invictus » (« Invincible »). L’action se déroule en 1995, en Afrique du Sud. Après 27 années passées derrière les barreaux le leader charismatique Nelson Mandela (interprété par le très grand Morgan Freeman) tente de réconcilier les blancs et les noirs, dans un pays qui a connu l’apartheid pendant de nombreuses décennies… Il profite pour ce faire d’un rendez-vous international sportif majeur : la prochaine Coupe du Monde de Rugby. La finalité ? Que toute la population (dans sa diversité) soutienne l’équipe nationale d’une seule voix, les fameux Springbocks, menés par François Pienaar (Matt Damon, l’autre pointure très convaincante du film), une figure de proue des Afrikaners… L’ambitieux projet que voilà ! Cette symphonie à la Fraternité est une splendide adaptation du livre de John Carlin « Playing the enemy ». Avec Clint, vous pouvez vous rendre dans votre salle de ciné préférée les yeux fermés, c’est toujours du bon… rien que du bon !
© Jean Dorval, le 13/01/2010, pour LTC Kinéma.
© Photo ci-dessus : actu-film.com
Mon vieux pote "Clainte Azwaad"... Toujours aussi beau et tonique !
© Photo ci-dessus : africasacountry.com
Ceux qui adorent le "Rubi" vont être servis !
13:37 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : invictus le film, rugby, coupe du monde de rugby, springbocks, clint eastwood, morgan freeman, nelson mandela, matt damon, apartheid, françois pienaar, afrikaners, afrique du sud, jean dorval pour ltc cinéma | Facebook |