27/06/2012
LES BEST OF JD : "A METTRE TROP D'EAU POUR LES ELEPHANTS, ON TROMPE ENORMEMENT LE SPECTATEUR !"
Dans son dernier film « De l’eau pour les éléphants » (sortie nationale le 04 mai 2011), Francis LAWRENCE s'est donné les moyens de réussir une grande fresque historique (et romantique). Il signe, là, un véritable chef-d’œuvre, avec le sens du détail qu’on lui connaît. L’image est très travaillée (presque de la photo d’art), les décors sont soignés, la reconstitution de la vie du cirque très réaliste. On ressent parfaitement les soubresauts du petit monde du cirque, en fait une véritable ville en mouvement perpétuel, dans les grands espaces américains, grâce au train, avec sa hiérarchie cruelle, quasi-animale, où seuls les plus forts gagnent. L’exploitation humaine qui en découle n’en est que plus inhumaine : violence, rivalité, problèmes sociaux graves, etc.
LE « LAWRENCE NOUVEAU » EST LA !
Ce long métrage représente un changement radical de registre pour Francis LAWRENCE qui, après la science-fiction et l'adaptation de « Je suis une légende » de Richard MATHEWSON, avec Will SMITH dans le rôle de Robert Neville, se lance désormais dans un drame romantique. Ce film est une adaptation du roman historique à succès, « Water for Elephants » (« De l'eau pour les éléphants »), de la canadienne Sara GRUEN, paru aux États-Unis en 2006, traduit de l'anglais par Valérie MALFROY, publié en France en 2007 chez Albin Michel. Une toile dans laquelle LAWRENCE donne la vedette à un quatuor d’acteurs : Robert PATTINSON (dans le rôle de Jacob JANKOWSKI), le héros de la saga « Twilight » ; la blonde incendiaire Resse WITHERSPOON (Marlène, l’épouse d’August), Christoph WALTZ (August), et l’éléphante Rosie !
UNE DECEVANTE HISTOIRE (D’AMOUR), BANALE, VIDE DE SENS…
Autant être franc de suite, le résultat du scénario de ce film n’est pas à la hauteur de l’ambition affichée par le réalisateur, côté Romantisme. Le scénario est prévisible en permanence, du début jusqu’à la fin. Cela en devient même gênant, tellement c’est flagrant ! On devine l'histoire dès les premiers tours de manivelle, et on sait comment sera la chute, dès l’arrivée du héros dans la troupe du cirque. Un film, donc, sans surprise, qui ne réussit pas vraiment à nous emballer. Une belle réalisation esthétique, certes, mais à qui il manque LE « Petit Plus » qui nous transporte, nous fait rêver, voire craquer. L’atterrissage en est que plus dur pour ceux qui s’attendaient à être transcendés. Une grande déception qui malgré de nombreuses situations émouvantes… nous refroidit. La passion torride n’est jamais palpable entre nos deux tourtereaux (PATTINSON et WHITERSPOON). Un couple fade, sans brio ni panache, qui ne crève pas l’écran. Pourtant, ils sont beaux, ils jouent bien, ils avaient tout pour réussir, mais entre eux, il n’y a pas d’alchimie, de fusion. Par contre, comble de l’ironie, la relation entre le personnage de Robert PATTINSON et l’éléphante Rosie est beaucoup plus touchante, émouvante. Et Reese WITHERSPOON, dans son rôle, a de meilleures scènes avec Christoph WALTZ, son époux psychopathe. C’est le monde à l’envers !
UNE HISTOIRE A VOIR QUAND MEME (pour s’occuper 01h55min…) !
Le film démarre en 1931, en pleine « Grande Dépression », aux Etats-Unis d’Amérique. A la suite d'une tragédie familiale, Jacob JANKOWSKI, un jeune étudiant en école vétérinaire, se retrouve subitement ruiné, obligé de tout quitter. Il rejoint par hasard, dans sa fuite en avant, un cirque itinérant. Il se fait accepter en échange des soins qu'il prodigue aux animaux, mais ne tarde pas à tomber sous le charme de Marlène, la belle écuyère, qui est aussi l'épouse du directeur du cirque, un être d'une extrême violence et totalement incontrôlable…
Mais, derrière la magnificence et la magie du cirque, Jacob découvre vite un univers impitoyable, pitoyable et miséreux. L’arrivée d’une éléphante nommée Rosie va tout faire basculer et sauver le scénar de la catastrophe. Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine Rosie bouscule tout sur son passage, et provoque un fatal rapprochement entre Marlène et Jacob qui doivent préparer un nouveau spectacle avec elle. Ce numéro doit permettre de renouer un temps avec le succès et de renflouer les caisses vides du cirque. Mais, Marlène et Jacob tombant amoureux, sous les yeux du terrible August, cela les met rapidement en danger et ils doivent fuir. La fuite sera tout aussi décevante que leurs sentiments, mais vous n’êtes pas obligé de me croire !
© Jean Dorval, le 24 mai 2011, pour LTC Kinéma.
INFOS PLUS :
http://www.deleaupourleselephants-lefilm.com/
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29/05/2012
« LES ENFANTS DU MONDE NOUVEAU. »
D’après « Le Faune de Marbre » de William Faulkner.
Les peupliers sauvages se balancent comme les corps de jeunes vierges élancés
En rangs désordonnés ces belles danseuses, souples et ivres à la fois, hissent leurs cimes lumineuses, leurs poitrines vert-argent, offertes à la voûte stellaire bleutée
Le souffle des premiers vents frais du Printemps déchaine leur élan de Liberté
Bouleversant ciel et terre, comme tombés d’un azur sans rivages, les oiseaux impatients s’agitent en quête de l’âme sœur, annonçant le Renouveau de la Vie Eternelle
Les premières violettes percent timidement le drapé émeraude recouvrant le corps d’une Terre prête à être fécondée de toutes parts
L’herbe épaisse, encore émue d’humidité, ressemble à une chevelure désordonnée bordant des chemins menant nulle part
Le soleil fait resplendir la charge cristalline d’un ruisseau qui se brise en de multiples fragments de glace en contrebas
Cette explosion d’assauts guerriers, confondue en blanche écume, en véritable frisson incontrôlable continu d’eaux folles, s’échoue de tout son long en une veine nourricière irriguant la vallée toute proche où paissent les troupeaux sages et gras
Les champs de blés de leurs solennels sillons s’abreuvent au passage pour mieux renforcer la fougue de leurs jeunes pousses qui tendent les mains vers le Très-Haut
De chaque côté, des hêtres bavards se frottent à des lilas indisciplinés
Les bouleaux entourent, en formation serrée, une clairière récente
De fourré en fourré, d’arbre en arbre, telles des sentinelles bruyantes, les pioupious diamantins des jeunes recrues résonnent en échos épars
Les vergers à fruits d’or naissants, presque parés de tous leurs atours multicolores, entrecoupés de bourgeons arrogants, accueillent des passagers clandestins trônant parmi de futures poires, pommes ou cerises tentatrices
Les haies d’épines protègent des baies en gestation qui seront au final dérobées
Les loopings des hirondelles sont autant de guirlandes vaporeuses clairsemées par hasard au gré du temps
Sans bruit, l’araignée tisse une étoile lumineuse sur la bruyère des sous-bois
La face pure du jour, ensoleillée, encore trempée des flagrances de la Terre, réchauffe les grands espaces sortis récemment de la longue nuit de l’Hiver
Des myriades d’abeilles conjuguent, déjà, les notes parfumées, découvertes sur la Palette du Divin Jardin, recréée sur mesure au rythme des saisons, et sur laquelle le Monde rêve éveillé
La Vie, sanctuaire scellé d’une Alliance suprême avec le Créateur - l’évaporation de la rosée matinale achevée - attend la pluie comme on attend l’Amour, un rameau vert à la bouche, tendu en offrande, par avance, à l’Eté prometteur à venir…
© Jean Dorval, pour LTC Poésie, le 14 avril 2012.
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« TILIWA (1) D’ABONDANCE. »
D’après les « Chants Berbères de Kabylie » de Jean Amrouche…
Sur le versant sud de la verdoyante Vallée de la Soummam
Où se fondent les paysages émouvants de Kabylie
Je retrouve en ton sein ma Doulce l’empreinte primordiale
Là, où tes eaux s’étirent, j’épanche ma soif
Mélodie surgie des entrailles profondes de l’Algérie
Chant rythmé à l’Espagnol, Mandole kabyle
Communion de destins, gloire secrète de tous mes espoirs
Je suis de ton Peuple, comme ton Peuple est de moi
Voici les vers, voici les musiques,
Voici les chants de mon Cœur,
Ceux qui résonnent en toi
Accords accordés, tensions dénouées
Chemins de pins sauvages
Ô combien de vers inspirés, sucés aux lèvres de mon Amante adorée,
Parfums de miel et de lait mélangés,
Et d’où point la source apaisante nourrissant le puits d’un village d’antan
Je sais pleurer que pour rafraîchir mon Aimée
Partagé entre Amour et Eternité,
Je choisis l’Amour Eternel
Ta voix chantante a sur moi un pouvoir d’ébranlement unique,
Aux vertus incantatoires
© Photo ci-dessus : http://tottilami.centerblog.net/14-la-femme-berbere
Tes atours rituels sur le métier à tisser mon âme chaque jour m’inclinent un peu plus au partage solidaire
Je rends public notre Amour
Tu élèves ma plume à sa plus haute perfection
Je me retrouve sur tes routes sans déroute
En ta présence, le soleil pleut et les nuages irradient
Entre blanche toile et cretonnes fleuries, je respire ta féminité berbère préservée
L’ocre et le safran subliment ton visage
Mon esprit grâce à toi n’est plus tordu comme un sarment
Et je m’élève comme un palmier dans le désert
Derrière les montagnes l’Astre véritable est tombé
Et je m’allonge contre toi pour te réchauffer
Tes oiseaux visitent mon esprit de jour comme de nuit
Tu ouvres alors une fenêtre sur ton oued chargé d’émotions
Tu ouvres alors une fenêtre sur ton oued polisson
Tes larmes de joie intensifient mon outre d’abondance
Peut être l'une des plus anciennes photos représentant une jeune beauté kabyle...
© Photo ci-dessus : http://kabylie-davant.skyrock.com/2403869243-Une-belle-jeune-femme-Kabyle.html
Paix et salut au sommet de chacune de tes collines câlines
Ô ma Patrie terrestre charnelle !
Tu entretiens ma soif pour mieux me satisfaire
Pour toi, j’ai retrouvé l’immortelle raison
Détaché de tout, j’honore ta beauté d’un tribut militant
Je suis le Génie des Montagnes qui n’exhausse que toi
Devant toi mon Cœur est pur, et je suis tel un jeune faucon
Notre couche s’anime dès que je te touche
Je t’honore du Levant au Couchant, et du Couchant au Levant !
Le temps s’est arrêté !
L’ambre d’une lampe emplit de son odeur notre chambre
Ce lit que tes mains disposent m’invite en ton antre
Dans tes draps, en Homme de Foi, je glisse !
Ton visage est le seul remède contre la sécheresse
Je cueille pour toi un plein panier de figues de Barbarie
Tes éclats de rire me ravivent
Ta bouche délivre ma vaillance
Tes yeux brillants comme le jais m’hypnotisent
Je suis ivre de Liberté
Je plane sur tes courants d’air
Tel un ouragan, tu m’emportes
Je marche pieds nus sur l’azur
Tu es ma racine
Tes belles manières mes amarres
En ta présence, je ne sens plus la pluie battante,
Ni même la morsure du soleil !
Ô fenêtre sur ta mer intérieure
En ta compagnie, je connais les jours les plus heureux
En moi coule un sang généreux
Ta fontaine me ressuscite
Vol puissant emporté par un vent de récolte
Au son des youyous, je me pose sur ton épaule
Je suis le nouvel arrivé renouvelé,
Celui qui te couvre de roses des sables
Nos jours sont sacrés, Ô ma Chérie !
Va doucement, tout doucement,
Laisse monter en chacun de nous une vague irrésolue
Parmi les grands voiliers du désert,
Je t’ai choisie aigle femelle
Très belle Femme kabyle en tenue traditionnelle.
© Photo ci-dessus : http://algeriasong.over-blog.com/photo-1726216-Belle-Femme-kabyle-tenue-traditionnelle_jpg.html
Le berceau de tes bras m’enveloppe
Tu es la fille aux pieds jaunes
L’ouvrage entre nous n’est jamais terminé
Une amulette d’argent se balance entre tes seins
Des anneaux tintent à tes chevilles
Des bracelets scintillants épousent tes bras
Ta chevelure s’échappe dans cette danse,
Ta chevelure t’échappe dans cette transe
La fleur d’oranger te parfume, t’habille
Le henné noir fait écho à tes yeux
J’ôte ta ceinture
Tous nos désirs sont comblés,
Nos greniers toujours remplis
A la saison des blés mûrs
Tu inondes les étoiles de fils dorés
Que la Terre de tes Ancêtres te garde, te soit propice,
Car tu es ma Seule Complice
Du Crépuscule des Cieux,
Ô mon Cœur, chaque jour, je t’explore
Je marche parmi tes sables émouvants
J’entre dans ton fleuve de feu
Ô Source, donne-moi de l’eau,
Et aux lendemains de l’Amour
Rappelle-nous toujours de vivre pour seulement nous aimer
Que ce soit notre unique prière au plus divin de notre Humanité
© Jean Dorval, pour LTC Poésie, le 12 avril 2012.
Notes : (1) Traduction : "les fontaines, les sources" en Kabyle.
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"FANNY."
A l’heure des violons et des corps de chasse,
Sur une pièce d’eau d’Haendel,
Dévoré je suis,
Entre pommiers en fleurs et champs de magnifiques violettes,
Par l’émoi que me cause ta silhouette
Je suis ton dévoué serviteur
Ô voie sacrée !
Survolant ton front avec la légèreté d’un nuage
Je ceins ton cœur du bout des lèvres
Je suis, nous sommes, égaré(s) dans un tourbillon d’émotions
Bright Star : Trailer / Bande-Annonce (VOSTFR/HD) par LeBlogDuCinema
Je chéris ton honneur comme on entretient un feu de camp
De nuit, comme de jour, sans détour, je me dévoue à l’aveu
Mon Amour pour toi oscille entre tes fragrances printanières
Et le petit bouquet de marguerites que je t’ai offert
Aucun prénom n’est plus doux que le tien
Du bout des cils, je recueille ton innocence
Mes doigts invitent tes mains au séjour
Je t’entoure de promesse et d’allégresse
J’écoute ton cœur tel un horloger
Jamais, je n’aurais pu imaginer pareille lecture
Ma Bien-aimée,
Une lettre de toi, un mot de toi
Une lettre pour toi, des mots pour toi
Je chavire et je vire
En avant toute jusqu’à l’Astre Divin !
Je me consume…
Je suis sans le sou, tu es mon unique trésor
Pour toi, seule, je compose cette poésie
En Musicien des Mots qui ne connaît pas la crise
Je m’installe à tes côtés afin de ne plus m’égarer
Je retourne en pèlerinage à ton cou
Telle une dédicace
Je t’aime à la lumière d’une bougie
Pour peu que la flamme en soit éternelle
Je suis ébloui,
Rien depuis la Création n’est plus éclatant et délicat que toi
Je marie nos mains un instant sans fin
Je grave nos égards dans mon Art
Une telle proximité ne peut que luire
Je suis en toi, tu es en moi
Je croise mes doigts avec les tiens
Je t’invoque Etoile brillante immuable
Même les vents contraires me ramènent à toi
Je tombe empli de fièvre à tes pieds
Respirant à la naissance de notre Monde
D’un geste auguste, tu calmes ma sentence
Tu m’enivres mieux que l’absinthe
Auprès de toi, mes jours ne sont plus comptés
Je refuse de manger pour mieux me rassasier de ta beauté
Même le chant des oiseaux rappelle notre détour
Mon cœur ne fait plus que battre, je revis au quart de tour !
Je goûte au trouble à grandes lampés
Je savoure tes courants alternatifs
Nous dansons une valse infinie sous les arbres fleuris
Et un, deux, trois baisers !
J’ai payé cette traversée au prix de mon existence
Et je ne regrette rien
Je suis prêt à tout, ici-bas,
Pour te tenir enlacée contre moi
J’embrasse ta poitrine
La peau a une mémoire que nous ne saurons déjouer
J’embarque à nouveau sur ton navire d’instantes délectations
Tu es un cygne glissant sur les fleurs champêtres
Je fais le vœu d’être dans ton sillage
Grâce au Ciel, l’heure est venue de réchauffer l’horizon
Sublime rituel, afin de finir en parfaite oraison
© Jean DORVAL, pour LTC Poésie, le 26 mars 2012.
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