15/03/2012
CECILE DEGOS MET EN SCENE SOL LEWITT AU... MILLIMETRE PRES AU CPM !
© Cécile Degos by JD 2012.
JD : Bonjour Cécile Degos, vous êtes Scénographe de l’exposition « Sol LeWitt, Dessins Muraux, de 1968 à 2007 », qui se déroule au Centre Pompidou-Metz (CPM), du 07 mars 2012 au 29 juillet 2013. En quoi consiste votre métier ?
CD : Etre scénographe dans une exposition temporaire ou dans un musée permanent cela consiste à mettre en scène une exposition, d’en trouver le parcours le plus confortable possible pour le visiteur. Pour l’exposition Sol LeWitt, la conception de la scénographie est très différente de celle mise en place dans un musée classique. Elle doit respecter les préconisations de chaque dessin.
JD : Vous participez souvent à des expositions connues comme celles du Centre Pompidou-Metz ? Travaillez-vous avec d’autres musées ?
CD : Oui. En 2010, j’ai signé la scénographie de l’exposition Jean-Michel Basquiat au Musée d’Art Moderne (MAM) de Paris (pour en voir les photos aller sur le lien suivant : http://www.fedephoto.com/fotoweb/), mais aussi celle des expositions suivantes : « Van Dongen » au Musée d’Art Moderne de Paris en 2011 et « Antiquité rêvée » au Musée du Louvre de Paris en 2010. Je travaille aussi pour les décors d’opéras et de théâtres, notamment, l’Opéra de Lyon pour l’opérette « La Veuve joyeuse » de Franz Lehár (en 2006), le Théâtre de la Ville à Paris avec la pièce de théâtre de Jon Fosse « Rêve d’Automne » (en 2010), et le Théâtre du Châtelet, toujours à Paris, pour l’opéra-ballet « Magdalena » d’Hector Villa-Lobos (en 2010). Actuellement, je prépare l’exposition « L’Art en Guerre, France 1938-1947, de Picasso à Dubuffet » qui débute le 12 octobre prochain à Paris.
JD : Avez-vous aussi travaillé au niveau international ?
CD : Oui. J’ai déjà travaillé à New-York avec le Musée Guggenheim et avec l’Opéra de Los Angeles dans le cadre de l’opéra « The Fly » d’Howard Shore (en 2007), avec une mise en scène de David Cronenberg.
JD : Donc, si je vous suis bien, en tant que Française, vous vous exportez bien, grâce à votre profession…
CD : Je dirais plutôt que c’est du ponctuel.
© Ci-dessus détails de "Wall Drawings" (emplacements de portes et vue en coupe de cimaises) by JD 2012.
JD : Comment avez-vous fait pour organiser la scénographie de l’exposition « Sol LeWitt, Dessins Muraux, de 1968 à 2007 » ? Quelle est la logique de votre démarche ?
CD : Pour organiser la scénographie de cette rétrospective sur Sol LeWitt, j’avais « trois règles du jeu » à respecter. La première était relative à chaque dessin, avec des spécifications particulières pour chaque réalisation. La deuxième traitait des nombreuses normes de sécurité à respecter au CPM. La troisième et dernière règle venait des instructions de la Commissaire de l’exposition, Béatrice Gross, à propos du déroulé très précis à mettre en place et de l’ordre très précis à suivre au niveau des réunions. Donc, il fallait « jouer » avec ces trois principes et essayer de trouver la scénographie la plus adaptée au travail de Sol LeWitt.
Jusqu’à aujourd’hui, c’est Sol LeWitt qui signait ses scénographies. Depuis sa mort c’est la première exposition.
© Béatrice Gross by JD 2012.
JD : Avez-vous aidé Béatrice Gross dans le choix des œuvres exposées de LeWitt Salomon, dit « Sol LeWitt » - un artiste originaire du Connecticut aux States - et dans le choix de leur emplacement ?
CD : Béatrice Gross s’est occupée du choix des œuvres. Quant à l’ordre de ces mêmes œuvres, Béatrice Gross l’a fait en collaboration avec la Fondation Sol LeWitt. En ce qui me concerne, j’ai respecté scrupuleusement le déroulé que l’on m’a confié. La longueur de chaque « Wall Drawing » devait être définie en fonction de sa hauteur. Je n’avais pas le droit à deux centimètres de blanc ou de marge, par exemple, autour des « Wall Drawings ». Tous les murs étant des œuvres à proprement parler, il a donc fallu tout faire avec une extrême précision. J’avais aussi dans le cadre des normes de sécurité demandées par le Centre Pompidou-Metz, à prendre en compte tous les passages et les emplacements des portes. Ils ont été calculés pour chaque « Wall Drawing ». Ils ne sont pas déterminés de manière anodine et ne doivent pas être placés n’importe où dans le dessin. C’était un vrai casse-tête chinois et un très bon exercice de mathématiques !
JD : Ce casse-tête chinois et cet exercice de mathématiques ont duré combien de temps ?
CD : J’ai remporté un concours dans le cadre d’un marché public et j’ai travaillé sur ce projet pendant presque un an. Tous mes calculs ont dû être validés par un assistant de la Fondation Sol LeWitt, Anthony Sansotta, par la Fondation Sol LeWitt, ainsi que par Laurent Le Bon, le Directeur du Centre Pompidou-Metz, et Béatrice Gross, la Commissaire de l’exposition.
JD : Vous aviez donc un cahier des charges très draconien. Je suppose que vous avez dû passer quelques nuits blanches…
CD : Effectivement, j’ai eu de bonnes nuits blanches et aussi de bons maux de ventre. Car, lorsque l’on fait réaliser une scénographie, on ne fait pas appel à des artistes peintres, mais à une entreprise. J’ai travaillé avec une excellente société, mais chaque mur a demandé une préparation particulière. J’ai eu en tout cinq préparations différentes de peinture à appliquer avant la réalisation de chaque œuvre (tracé et dessin). Il y a même des variantes avec des murs qui sont plus au moins granuleux, d’autres plus spaltés (une technique d’application avec un pinceau « spalter »). De plus, il ne fallait pas que l’entreprise se trompe au centimètre près pour positionner une cimaise (un mur). Pour chaque emplacement tout s’est fait au millimètre près, car chaque cimaise devient une œuvre d’art à part entière.
© John Hogan et Cécile Degos by JD 2012.
JD : Si je vous comprends bien, vous avez bossé en collaboration étroite avec l’équipe de 100 artistes qui a donné vie à cette expo, et au moment où elle réalisait chacune des œuvres, vous avez vérifié chaque coup de crayon, de pinceau, etc. ?
CD : C’est plutôt John Hogan - un des plus anciens collaborateurs de LeWitt – qui s’est occupé de cette partie là. Il a créé un mélange de hiérarchie et de compétence avec des jeunes artistes du cru en les laissant absolument libres lors de la réalisation des dessins. D’une conception révolutionnaire, les œuvres surprennent par leur démesure et ont toutes été élaborées « In Situ » par des étudiants, issus des Écoles d’art de Metz et d’Épinal (Esal), de Nancy, de Reims, et de l’École d’architecture de Nancy. Il a encadré, treize jeunes artistes diplômés et sept assistants professionnels de la Fondation LeWitt. L’exposition a nécessité deux mois de travail et occupé une centaine de personnes présentes six jours par semaine dans la Galerie 2. L’originalité de cette exposition repose sur les méthodes de travail utilisées, retraçant la vie et l’œuvre de l’artiste, les 65 étudiants participants au projet ont utilisé le crayon à mine, les pastels gras, l’encre de chine, les peintures acryliques et le graphite, selon, bien sûr, les instructions laissées par le Maître, et directement appliquées sur les murs. Et si John avait la moindre question, il m’appelait. J’étais à sa disposition en cas de besoin. J’ai terminé l’agencement de mon chantier, avec les murs vides prêts à l’emploi, au mois de décembre 2011. Les artistes sont arrivés au mois de janvier 2012. On a fait les présentations pendant une semaine et après John a pris le relais. On s’est donc tous passé le témoin jusqu’au dernier coup de pinceau, jusqu’à l’application du vernis.
© Source photo : SOL LEWITT, Wall Drawing #879, "Loopy Doopy (courbes folles), black and white", Septembre 1998, by JD pour LTC Arts.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.
JD : Ce travail s’est passé uniquement dans la Galerie 2 ou bien d’autres locaux ont-ils été utilisés dans ou hors du CPM ?
CD : J’ai personnellement travaillé dans mon atelier pour réaliser une maquette, des visuels, etc. Le projet a été validé par le Centre Pompidou-Metz. La chose était d’ailleurs assez compliquée à appréhender. Mes photos de maquette ont été parallèlement envoyées à The LeWitt Estate (La Fondation Sol LeWitt). Et après, a démarré le travail de construction en Galerie 2. Tout ce travail, en amont dans mon atelier, reste vraiment un travail de conception, aussi bien par maquette que par plan.
JD : Donc, vu le travail effectué « In Situ », on peut dire que la Galerie 2 est devenue un véritable atelier-expo.
CD : De toutes les manières, toutes les réalisations de « Wall Drawings » de Sol LeWitt se font ainsi. Il y a un Chief-Assistant qui explique à des étudiants comment réaliser tous les « Wall Drawings ».
JD : On retrouve un peu du mythe de l’atelier du XIXe Siècle dans lequel on présentait une œuvre produite sur place…
CD : Oui, c’est une production faite sur place, mais on n’est plus au XIXe Siècle.
JD : En tous cas, dans la manière de procéder, il y a des similitudes.
CD : Le « making of » montrera bien tout ce travail de réalisation « In Situ ». Les murs étaient tous préparés d’une manière spécifique. Je n’avais droit à aucune marge d’erreur dans la représentation, dans les proportions des œuvres. Dans certains dessins, si j’avais cinq centimètres de plus, je n’étais plus dans le calibre originel du dessin, prévu en amont. Sachant que tous les dessins ont été préparés avec Anthony Sansotta, sur des élévations que j’ai dessinées suite à ses propres validations, c’était un système d’échanges énorme et constructif.
JD : Vu le stress que génère une telle entreprise, y-a-t’il eu des coups de gueule entre vous au moindre centimètre de dépassement ? Quelle technique de communication, quelle stratégie, avez-vous utilisé pour faire respecter l’intégralité de votre cahier des charges à la lettre ?
CD : J’ai vraiment mis tout le monde en garde en amont, et ce, sans énervement. En général, sur mes chantiers, il n’y a pas de coups de gueule, je n’aime pas cela. C’est réellement stressant, mais j’essaye de ne pas transmettre mon stress aux autres. Comme ceux qui montaient les murs, il fallait rester zen, se contrôler, tout en expliquant la marche à suivre. On a fait un grand repérage ensemble et après j’ai laissé les ouvriers seuls. Je venais cependant chaque semaine - je travaille et j’habite à Paris - pour vérifier que tout allait bien. En plus, dès que le besoin se faisait ressentir, je venais de suite. Résultat, la partie peinture sur mur est une réussite autant que la construction des murs.
JD : Vous collez parfaitement aux prescriptions de l’Atelier LeWitt, c’est-à-dire, le contrôle de soi et l’adaptabilité « au centimètre près »…
CD : Oui, effectivement, je me reconnais parfaitement dans l’Atelier LeWitt. C’est vrai qu’en scénographie, on est un peu matheux. Personnellement, j’aime bien les mathématiques et dans cet exercice, là, c’était plus que nécessaire. Je remercie d’ailleurs Laurent Le Bon et Béatrice Gross de m’avoir fait confiance pour la réalisation de cette exposition.
JD : Merci Cécile pour cet interview précis au centimètre près…
CD : Merci Jean.
© Propos recueillis par Jean Dorval, le 7 mars 2012, pour LTC ARTS.
INFOS PLUS sur Cécile Degos :
© Toutes les photos faites au Centre Pompidou-Metz sont soumises au copyright : Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines.
20:21 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc arts, ltc arts, sol lewitt, exposition, rétrospective, monographie, dessins muraux, wall drawing, de 1968 à 2007, les structures, buren, les sculptures, presse, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, france, europe, ue, union européenne, interview, hélène guenin, responsable, du pôle programmation, laurent le bon, directeur, béatrice gross, la commissaire, de l'exposition, expo, colors, noir et blanc, louvain, le m muséum, collaboration, vasarely, cinétiques, arts visuels, arts modernes, les conceptuels, lobe, julio le parc, gianni colombo, formes géométriques, la ligne, évolution, carrière, cécile degos, scénographe | Facebook |
23/09/2011
LE CENTRE POMPIDOU-METZ FETE SON MILLIONIEME VISITEUR !
Metz, le 23 septembre 2011.
Le Centre Pompidou-Metz a accueilli ce vendredi 23 septembre son millionième visiteur depuis son ouverture, le 12 mai 2010, soit en 16 mois. Par ailleurs, plus de 400 000 personnes ont visité le Centre Pompidou-Metz depuis le 1er janvier 2011. Le Centre a ainsi d'ores et déjà dépassé son objectif de fréquentation en année civile pleine (pour mémoire 250 000 visiteurs). La place du Centre Pompidou-Metz comme lieu d'exposition le plus fréquenté, en dehors de l'Ile-de-France, se confirme donc. Le Centre Pompidou-Metz remercie très chaleureusement tous ceux qui ont contribué à ce succès, au premier chef ses visiteurs fidèles et passionnés. Le Centre Pompidou-Metz présente actuellement l'exposition Erre, variations labyrinthiques (12/09/11 - 5/03/12) et prochainement Ronan & Erwan Bouroullec, Bivouac (7/10/11 - 30/07/12).
© Crédit Photos Jean Dorval 2010, avec l'aimable autorisation du Centre Pompidou-Metz et l'agence d'architecture Jean de Gastines Architectes en association avec Shigeru Ban.
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12/07/2011
LEPOLSK MATUSZEWSKI INAUGURE TRES PROCHAINEMENT SON NOUVEL ATELIER...
LEPOLSK MATUSZEWSKI inaugure très prochainement son nouvel atelier. Cet espace sera plus adapté à ses besoins et placé dans une meilleure perspective favorisant les échanges, le partage et les relations avec son public. Il y donnera des cours de peinture (avec possibilité de laisser son matériel sur place). Il sera possible d’y voir tous ses tableaux (y compris ceux qui ne sont pas présentés dans les galeries internet), de personnaliser les commandes, de profiter de ses conseils et études de projets artistiques intérieurs/extérieurs sur mesures. Il y fera aussi des démonstrations d’action-painting (sur rendez-vous, l’inscription à la newsletter de son site est conseillée afin d‘être informé de toutes les démos Privées ou publiques). Enfin, il sera possible d'assister à la finalisation des « PROTOTYPES », une série de créations tridimensionnelles sur laquelle il planche actuellement.
Plusieurs vernissages auront lieu à partir du 5 septembre et jusqu'au mois d'octobre. De plus amples renseignements seront donnés sur son site et dans sa newsletter…
Jean Dorval pour LTC Arts.
INFOS PLUS :
. La nouvelle adresse de Lepolsk sera la suivante à partir du 1er septembre :
ATELIER LEPOLSK MATUSZEWSKI
Artiste peintre plasticien/visual painter
80 GRAND RUE
57130 - JOUY AUX ARCHES
(à proximité de la Zac d'Augny)
. Son actuelle adresse reste :
Rue de l'Yser
57000 - METZ
Adresse Courriels : lepolsk@gmail.com
Tél. : 03.55.80.82.96 de 10h00 à 20h00
Pour voir "LES PROTOTYPES" en ligne : cliquez ici
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06/07/2011
"MyShooting.lu" : LE SITE DE PHOTOS D'ART DE GORDON MEYRATH
J'ai connu Gordon MEYRATH au Festival "Rock um Knuedler 2011" à Luxembourg, il shootait pour le journal "L'Essentiel". Ce jeune photographe est un artiste du zoom. Son site comprend bon nombre de ses magnifiques albums (festivals, évènements, etc.). Il a notamment un goût très prononcé pour les jolis modèles féminins... Certains comme vous pourrez le constater ont un charme terriblement torride. Il a une Muse, la teen "Amazing Kate"... En plus, Gordon qui est partageur accueille de nombreux autres artistes-photographes qui croquent aussi des Femmes... Tous ces albums sont classés en fonction de leur succès. Je ne vous en dis pas plus, c'est à voir et à re-revoir !
JD pour LTC Arts.
Pour admirer le travail de Gordon (et des autres...), un seul lien magique...
"Amazing Kate"...
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05/07/2011
LA GALERIE PHOTOS DE MAF...
17:18 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : maf pour ltc arts, photos, maf, centre pompidou-metz, effets spéciaux, metz, moselle, lorraine, photographie d'art, made in maf, open de moselle, marathon de metz, galaxie d'amnéville, musique | Facebook |
20/06/2011
APRES L'ORAGE : METZ COULEURS MOUSSON...
Vendredi 17 juin dernier, juste après l'orage, Quartier Gare de Metz.
Quelques photos aux couleurs mousson,
signées JD...
Une rue adjacente à la rue Lafayette,
ciel argentique...
Une gare inquiétante et belle à la fois...
Le calme après la tempête ? Il reste quelques tensions...
Le coin des hôtels pas encore apaisé...
Il fait chaud !
Début de ciel bleu...
avec quelques petits moutons en liberté !
Mains de Titans levées vers le Ciel...
Un nouveau troupeau de moutons...
© Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2011
01:07 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc arts, photographie, photo, metz après l'orage, metz couleurs mousson, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, après la pluie, vient le beau temps, marathon de metz, open de moselle | Facebook |
16/05/2011
LAURENT « LE BON »… DANS TOUS LES SENS DU TERME !
Laurent Le Bon est le Directeur du centre Pompidou-Metz, depuis quatre ans. Il a contribué, avec son équipe, à transformer l'image de la Ville de Metz. Il a accordé un interview à LTC ARTS. « Action !!! »
- JD : Bonjour Monsieur LE BON.
- LLB : « BonjOUUR ! » (avec la voix sympathique qui caractérise ce Grand Monsieur).
- JD : Dans le cadre de l’expo Daniel BUREN « Echos, Travail In Situ », n’auriez-vous pas vu plutôt à la place des caméras un miroir géant, comme celui que l’on trouve dans le cadre de l’exposition « Chefs-d’œuvre ? », afin de refléter la première partie de l'œuvre - les imbrications de cabanes - se faire l’écho de la véritable Galerie des Glaces se trouvant dans la deuxième partie de cette même expo ?
- LLB : C’est amusant ce que vous dites parce que Daniel dans une autre œuvre a mis justement un miroir au dessus. Je crois qu’il a préféré, cette fois-ci, faire plus simple, plus discret. Je pense qu’il y a toujours une manière de voir les choses, mais surtout je crois que ce qui est « intriguant », c’est cette idée que l’on découvre dans un deuxième temps : cette imbrication de figures géométriques. Je crois que c’est vraiment cela le sens de l’œuvre, après, effets ou pas, il faut évidemment prendre en compte le respect de la magnifique architecture des lieux. Et comme vous pouvez le constater, la Galerie3 a une hauteur qui ne permet pas de faire réfléchir un miroir.
- JD : Est-ce que vous verriez d’un bon œil, un projet, fait conjointement entre le Centre Pompidou-Metz (CPM), les associations locales et la Ville de Metz, permettant la création d’un Quartier Latin dans la Capitale de la Lorraine ? Car l’espace situé entre le CPM et le Centre Ville Historique de Metz, et qui s’appelle le Quartier Outre-Seille, est un véritable trait d’union qui a un cachet médiéval (entre autres), malheureusement non mis en valeur. Est-ce qu’il serait intéressant pour vous de travailler sur ce projet afin de permettre l’installation d’artistes et d’artisans ?
- LLB : J’espère que c’est ainsi que l’on a pensé notre aventure depuis 5 ou 6 ans déjà. Maintenant, chronologiquement parlant, cela dépend si l’on se fixe aux balbutiements de cette aventure ou au tout début du chantier en lui-même… Nous sommes toujours dans une logique de coopération, de collaboration, de participation, etc. Vous vous souvenez certainement du titre « Constellation » de 2009 qui disait bien ce qu’il voulait dire… Et donc, en ce qui concerne les initiatives qui se lancent, on est au service de tous les intervenants afin d’étudier la possibilité de travailler ensemble. C’est le cœur même de notre esprit. Nous sommes dans une mission de Service Public, et évidemment nous sommes à l'écoute, surtout quand on parle de « Quartier Latin ». Cela évoque nos amis de Paris…
- JD : Vous êtes toujours en « Echos » avec le Centre Pompidou-Paris ?
- LLB : Bien sûr ! Car c’est dans la logique d’un monde universitaire qui parlerait à un monde de la culture. Cela me paraît tout à fait évident.
- JD : Seriez-vous prêt à rééditer avec Daniel BUREN le coup des « Colonnes de Buren », dans un autre genre, bien sûr, à Metz, dans un endroit prestigieux comme la Cathédrale, la gare, etc. ?
- LLB : Si votre question est : comment valoriser des artistes ? Effectivement, je vous répondrais qu’une ville a toujours intérêts à faire confiance aux grands artistes de son temps. L’œuvre de Daniel que vous évoquez, qui s’appelle en fait « Les Deux Plateaux », a révolutionné le regard. Aujourd’hui, personne ne voudrait la détruire, et ce, malgré la polémique du départ. Donc, je crois sincèrement que si les Elus locaux souhaitent faire confiance à des artistes dans ce cadre là, je serais personnellement à leurs côtés. Je crois que notre soutien est vraiment important dans ces moments là.
- JD : Il y a une association sur Metz qui s’appelle « Chemin d’art et de Foi en Moselle », ils sont très friands de ce type d’œuvres. Vous pourriez travailler avec eux ?
- LLB : Bien sûr !
- JD : Merci M. LE BON.
- LLB : Merci à vous aussi.
© Propos recueillis le 06 mai 2011 par Jean Dorval pour LTC ARTS.
Notes :
(1) Le site de l’association « Chemin d’art et de Foi en Moselle » : http://cheminsdart.canalblog.com/archives/2011/03/index.h...l
Crédit photos : © Jean Dorval 2010/2011 pour LTC Arts.
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13/05/2011
CENTRE POMPIDOU-METZ : QUAND LES YEUX DE LA BELLE HELENE SONT LE MIROIR DE L’AME DE L’EXPO DANIEL BUREN…
Bonjour, Hélène GUENIN, vous êtes la Responsable Adjointe du Pôle Programmation, au Centre Pompidou-Metz, mais aussi, le Commissaire de l’exposition de Daniel BUREN « Echos, travaux in situ », située galerie 3, du 8 mai au 12 septembre 2011.
- JD : Le Centre Pompidou-Metz passe pour « le phare » du redressement économique local, il a été financé pour sa construction par la Communauté de Metz-Métropole, le Conseil Régional de Lorraine, le Conseil Général de la Moselle, et l’Union Européenne via le FEDER, et il est financé pour son budget de fonctionnement par la Communauté d’Agglomération de Metz Métropole, le Conseil Régional de Lorraine et la Ville de Metz. Ne pensez-vous pas qu’il serait normal que les contribuables de ces différentes collectivités locales aient un accès gratuit à ce musée ? Selon vous, l’Etat doit-il participer aux frais de fonctionnement du Centre Pompidou-Metz ?
- HG : Il m’est difficile de répondre en lieu et place de l’Etat…
- JD : Je voudrais juste votre avis personnel…
- HG : Mon avis personnel ? Heu… Vous savez l’Etat actuellement se désengage de beaucoup de dossiers au niveau de la Culture, c’est un constat économique global. Il est aussi vrai que ce sont les Collectivités Locales qui ont désiré ce projet, qui l’ont porté, qui l’ont souhaité, qui ont crû en lui et qui l’ont défendu. Et c’est vrai aussi que l’on a à cœur dans la politique de programmation, ou même dans la manière de travailler avec les publics, d’être vraiment dans cet ancrage territorial et de travailler en ayant conscience de cette responsabilité. Je crois que les chiffres de fréquentation en réponse (plus de 800.000 visiteurs, ndlr), nous ont montré que c’était très positif, puisque l’on a un pourcentage très important de visiteurs qui viennent du territoire, de la région et de la grande région. Après, en ce qui concerne le contribuable, vous savez, on est dans un prix qui est tout à fait modique. On a choisi un tarif unique. On aurait pu passer par plein de tarifs dégressifs, mais on a préféré choisir une politique extrêmement simple, avec tarif unique d’entrée à 7€ et la gratuité pour les moins de 26 ans, et pour un certain nombre de catégories, notamment les chômeurs, les personnes âgées, etc. Donc, cela correspond à un tarif d’entrée au cinéma, c’est même inférieur à un ticket de cinéma dans certaines salles de cinéma… C’est largement inférieur au prix des salles de cinéma parisiennes et je crois qu’en comparaison avec d’autres musées en France, on est dans des tarifs qui restent extrêmement généreux. De plus, on a le principe de « Pass Annuel » qui permet moyennant la modique somme de 33€, d’accéder librement toute l’année au Centre Pompidou-Metz, avec la personne de son choix. Certains musées en Suisse proposent aujourd’hui des entrées à des prix oscillant entre 22 et 25€.
- JD : Récemment, le drapeau français a été rehissé (comme au jour de l’inauguration) en haut de la flèche du Centre Pompidou-Metz, en lieu et place de celui de l’Union Européenne… Pourquoi, ce brusque revirement ? Avez-vous reçu des protestations à ce sujet ?
- HG : On n’a reçu aucune réclamation en ce sens. Evidemment, le symbole national flotte aux grands moments historiques (inauguration, etc.) et pendant les visites officielles jalonnant la vie du Centre Pompidou-Metz. On pavoise la flèche avec le drapeau français à ces occasions. Je pense que bientôt, on n’aura plus de polémique entre le drapeau européen et le drapeau français puisque notre souhait, assez cher, depuis l’ouverture, c’est de permettre à des artistes de hisser leurs couleurs en haut du Centre Pompidou-Metz. Nous sommes actuellement en réflexion avec des artistes pour réaliser des drapeaux.
- JD : Seriez-vous d’accord de voir s’installer à Metz, via la décentralisation, une antenne du Louvre, à l’image de celle de Lens et d’Abu Dhabi ? Ce projet concernant l’Art Classique pourrait-il être complémentaire de la mission du Centre Pompidou-Metz, qui elle concerne l’Art Contemporain ? Ou voyez-vous cela comme de la concurrence ?
- HG : Je crois que, définitivement, plus il y a d’offres culturelles, plus cela crée de l’envie, de la curiosité et de l’émulation. Maintenant le choix d’implanter un Centre Pompidou-Metz dans cette région, c’était aussi le constat, finalement, d’une lacune en terme d’équipements culturels. Vous savez, il y avait d’autres villes qui étaient en lice - si l’on peut utiliser ce terme là - et qui ont été envisagées pour accueillir la décentralisation de ce projet. Quand on regardait la carte culturelle en France, il y avait Montpellier, Lille, Paris, etc. Finalement, dans un périmètre assez circonscrit, il y avait beaucoup d’Institutions d’art moderne et contemporain, et rien à Metz. Ici, dans la capitale lorraine, au-delà de tous les attraits de la ville (quartiers historiques, belle implantation hôtelière, réseaux de transports bien desservi, etc.) et de l’engagement des politiques, le constat suivant a été fait : il manque un Musée d’art moderne et contemporain sur le territoire. Il y a, bien sûr, le Musée d’art moderne de Nancy qui est un très beau musée avec une ouverture sur le XXème Siècle. Mais, ce n’est pas son cœur de métier. Puis, il y a le Mudam de Luxembourg Ville qui fait un travail formidable, mais plutôt axé sur le contemporain.
- JD : BUREN expose là-bas, aussi, en ce moment…
- HG : Oui, effectivement, ils ont eux aussi un projet avec Daniel BUREN, visible jusqu’au 22 mai prochain. Mais pour en revenir à votre question initiale, le projet le plus proche était celui du Musée de Strasbourg. C'est tout de même à 01h30/02h00 de route d’ici... Donc, il y avait un vrai manque - même si par ailleurs il y a aussi le FRAC Lorraine, qui lui est sur un versant très contemporain - sur le prisme des années 1905 jusqu’à nos jours en matière d’art. Un manque comblé par le Centre Pompidou-Metz. Un Louvre ici ? Pourquoi pas ! Je ne sais pas si le Louvre pourrait se lancer dans un nouveau projet... Sinon, dans les collections plus classiques, et surtout avec un panorama chronologique plus ouvert, nous avons à Metz les Musées de la Cour d’Or. Le vrai geste ce serait déjà de revaloriser ce musée, et ses collections.
- JD : Il manque entre le Centre Pompidou-Metz et le Centre Historique de Metz, où se situe le Quartier Outre-Seille, un Quartier Latin… Est-ce que le Centre Pompidou-Metz serait partant pour aider les services de la Mairie de Metz et les associations locales à mettre en place un tel projet ? Et si oui, à soutenir les artistes et artisans qui souhaitent s’installer à Metz ?
- HG : Je pense que la manière la plus pertinente avec laquelle on peut s’impliquer sur Metz, c’est tout simplement d’inviter régulièrement nos visiteurs à se rendre dans le Centre Ville. C’est que l’on essaye déjà de faire. D’autre part, on met en place beaucoup de partenariats avec des structures locales. On met en place aussi toute une série de parcours. On a un espace ici, en bas, qui s’appelle « Ici et Là », où l’on revient sur l’histoire du chantier, mais aussi sur l’ensemble du panorama culturel. Et l’on revoit tous les acteurs de la ville, le FRAC, etc. Après, aller au-delà ce n’est plus véritablement notre métier, on est un acteur culturel, on n’est pas un acteur touristique.
- JD : Vous travaillez en synergie avec d’autres acteurs culturels ?
- HG : Oui, nous sommes une Institution culturelle et artistique. Donc, parfois, l’artisanat et l’art se croisent pour donner des choses formidables. Mais c’est à travers le prisme des artistes, ce n’est pas forcément notre métier.
- JD : Une dernière question et après je ne vous embête plus, c’est promis… (clin d’œil perso et rire collectif) J’ai constaté qu’il n’y a pas beaucoup d’œuvres d’artistes lorrains contemporains au Centre Pompidou-Metz (CPM), à part peut-être celles de Patrick NEU et quelques autres, et en parallèle on a de nombreux artistes locaux comme Lepolsk MATUZIESWI - qui avait, souvenez-vous, plagié votre slogan de lancement : « Je m’installe à Metz. » - qui sont prêts à travailler avec vous. La Direction du CPM est-elle prête à donner une chance à des artistes régionaux ? D'ailleurs, pourquoi ne pas leur dédier une galerie complète pour une expo ?
HG : Je crois que cela n’aurait pas de sens. Je ne pense pas que cela soit intéressant de faire des ghettos lorrains, et de dire "là les artistes lorrains ont le droit de citer et pas ailleurs". On fait une galerie, on les met dans un coin… Par contre, il nous semblait plus intéressant dans le cadre de l’expo « Chefs-d’œuvre ? » d'inviter les artistes à réfléchir dans un contexte plus large. Finalement qu’ils soient lorrains, de Paris, de Sarrebruck ou qu’ils viennent du Togo cela n’a pas vraiment d’importance. On vise d’abord la qualité artistique, ainsi que la manière avec laquelle cela peut entrer en résonance avec un projet. Cependant, il est vrai que l’on fait très attention à ce qui se passe sur ce territoire. Dans cadre de « Chefs-d’œuvre ? », on avait des artistes lorrains, pas uniquement Patrick NEU que vous avez cité. On a une partie de l’exposition qui est maintenant démontée, mais on avait également Jean-Luc TARTARIN et Eric POITEVIN qui étaient présents. On a travaillé avec Jean-Christophe MASSINON. Actuellement, on est en train de travailler avec Jochen GERNER. Donc, on implique des gens localement, mais il faut que cela ait du sens. On n’est pas dans une discrimination positive régionale…
JD : Ce n’était pas mon propos, je voulais juste savoir si vous pouviez intégrer plus d’artistes lorrains dans votre programmation, voire leurs réserver une expo…
HG: Je crois qu’au travers du studio et de l’auditorium, on a mis en place une programmation culturelle, avec entre autres les « Studios 57 », où l’on essaye d’inviter régulièrement des artistes qui travaillent sur ce territoire. On leurs donne « carte blanche » toute une soirée afin de faire connaître, montrer, leur travail, et inviter des gens qui ont été importants pour eux dans leur parcours. Mais, il nous semble plus intéressant de mettre ces artistes dans la perspective d’un contexte plus large. C’est ainsi que l’on peut leurs rendre le plus service et valoriser leur travail.
JD : Hélène, je vous remercie pour cet interview.
HG: Merci à vous aussi Jean.
© Propos par Jean Dorval pour LTC Arts, le 06 mai 2011.
Crédit photos : © Jean Dorval pour LTC ARTS, 2011
12:13 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc arts, interview hélène guenin, vous êtes la responsable adjointe du pôle programmation, au centre pompidou-metz, mais aussi, le commissaire de l’exposition « echos, travaux in situ », située galerie 3, du 8 mai au 12 septembre 2011, centre pompidou-metz, daniel buren, metz, lorraine, moselle, art moderne, art contemporain, art nouveau | Facebook |
12/05/2011
DANIEL BUREN DANS LE REFLET DU MIROIR…
- JD : Bonjour Daniel BUREN, Jean Dorval pour LTC Arts.
- DB : Bonjour Jean.
- JD : Un jeu de miroirs placé au dessus de votre imbrication de cabanes n’aurait-il pas été plus judicieux que l’utilisation de caméras et d’écrans afin de montrer votre œuvre ? Pourquoi n’avoir pas réuni les deux techniques ?
- DB : Parce que, comme vous devez le savoir des miroirs au plafond, c’est une chose très compliquée à réaliser à cause de la sécurité, et on avait déjà assez de problèmes avec la mise en place d’une structure imposante. Cela aurait compliqué encore plus notre tâche. J’ai bien sûr pensé utiliser un miroir, mais j’ai vite abandonné cette idée, dès que j’ai réalisé la difficulté à laquelle on allait se confronter. De plus, il y a une dizaine d’années, j’ai déjà réalisé un travail où tout était visible depuis le sol, grâce à un jeu de miroirs. Aussi, ayant déjà utilisé cette technique, je ne refais jamais deux fois la même chose.
- JD : Au Centre Pompidou-Metz, dans la galerie située au rez-de-chaussée, dans le cadre de l’exposition « Chefs-d’œuvre ? », il y a une œuvre d’art magistrale accrochée au plafond, un énorme miroir à plusieurs facettes bleutées… L’avez-vous déjà vu ? Qu’en pensez-vous par rapport à votre travail ?
- DB : Cette œuvre était déjà présente à l’origine et donc au tout début de l’expo. Je m’en souviens très bien. Ce ne sont pas des miroirs, je crois plutôt que ce sont des feuilles de plastique, si je ne me trompe pas. Je n’aime pas trop travailler avec ce type de matériau. Dans ce cas, il n’y pas vraiment de problèmes de sécurité. Alors, que dans mon cas avec de vrais miroirs suspendus, cela aurait été plus délicat, et la Sécurité aurait été à la limite de l'hystérie. C’est pourquoi, je n’ai pas voulu tenter le diable.
- JD : Les années 1980 marquent l'époque de vos premières commandes publiques. La plus célèbre est sans conteste Les Deux Plateaux (1985-1986), commandée par l'État français, pour la cour d'honneur du Palais-Royal à Paris. La polémique nationale engendrée par les fameuses « colonnes de Buren », ainsi que l'obtention du Lion d'or à la Biennale de Venise en 1986, établissent votre notoriété. Etes-vous prêt à rééditer « l’exploit des colonnes » à Metz, et si oui, sous quelle forme et où ? Par exemple, à la gare, à la cathédrale Saint-Etienne, etc. (fou rire collectif…)
- DB : Tout d’abord, on ne fait jamais un travail avec l’idée de créer une polémique, la polémique elle arrive ou elle n’arrive pas. Elle peut être intéressante ou elle peut être très négative. Secondo, que ce soit pour un musée ou pour un espace urbain, pour qu’il y ait une œuvre, il faut qu’il y ait une invitation, ou du moins une demande explicite ; soit généralement à travers un concours, soit au travers d’une invitation directe, ce qui est rarissime dans l’espace publique. Donc, je n’ai pas l’habitude de me projeter sans ce préambule.
- JD : En plus, ce ne sont pas des œuvres éphémères comme celles que vous affectionnez particulièrement…
- JB : Dans ce cas, il s'agit d'une création qui automatiquement rentre dans un laps de temps, toujours éphémère, mais sur du plus long terme... Minimum 50 ans… Et qu’il faut donc entretenir !
- JD : Si le Maire de Metz vous propose de concevoir l’aménagement de toutes les places vides de sa commune et ne servant pratiquement à rien (en dehors de quelques grandes manifestations annuelles), répondrez-vous « présent » ? Et si oui, quel type de projet proposerez-vous ?
- JB : Si il y a une proposition de cet ordre, il est certain que je vais travailler dessus. Mais, comme il faut que je connaisse les lieux, je ne peux pas vous en dire plus pour le moment…
- JD : Je pense notamment aux places de la République, Saint-Louis, etc.
- DB : C’est trop complexe, j’ai vraiment aucune idée pour l’instant.
- JD : Vous avez déjà avez travaillé sur ce type de projet ?
- DB : Tout à fait, mais cela concernait de très grandes places. Ce type de projet est un challenge pour moi, une sorte de combat, plus ou moins pertinent, générant une réponse. Mais, sans demande préalable, à priori je ne me lance pas. Ce serait absurde, même, de vous donner une quelconque indication…
- JD : Et sur ces grandes places, quel type d’œuvre avez-vous placé ?
- DB : Et bien, dans le cas de la Place des Terreaux à Lyon, j’ai tout refait, en installant au sol un jeu de quelques… 60 fontaines. Malheureusement, plus rien ne fonctionne, car c’est très mal entretenu. Cela fait partie de ces problèmes liés aux œuvres publiques laissées en déshérence. Je n’apprécie pas beaucoup. Sinon, il y a une vingtaine d’années, j’ai fait une très grande place au Japon, là-bas par contre, c’est très bien entretenu. Comme il s'agit d'une place très longue, j’ai installé une sorte de cheminement à travers des portiques. Aux dernières nouvelles, tout est encore en l’état…
- JD : Effectivement, les japonais, eux au moins, ils entretiennent leur patrimoine…
- DB : C’est d’autant plus entretenu que cela se situe dans une grande ville, plus précisément la capitale du Japon : Tokyo (rire). Donc, pour les autres projets que j’ai réalisés et qui ne sont pas entretenus, on touche au problème de l’entretien des commandes publiques. On le sait, ce n’est pas évident comme sujet. Une chose est sûre cependant, les politiques n’ont pas intégré le fait qu’il faille entretenir ce type d'œuvres. Car même s’il s’agissait d’un simple caillou, même s’il est indestructible, et quelque soit la personne qui l’a fait, il faut le préserver du vandalisme, des graffitis, des intempéries, de l'usure, etc.
- JD : Tout à fait !
- DB : Alors, quand l’entretien n’est pas fait, cela devient dramatique. Dans un musée, on ne peut pas se permettre ce genre d’erreur. On préserve les œuvres, voire on les restaure. L’enjeu ? Le regard de centaines ou de milliers de gens qui observent une œuvre non entretenue, à laquelle votre nom est associé, et dont on ne comprend plus le message initial, ce que l’on a voulu dire ou représenter. C’est grave !
- JD : Daniel BUREN, je vous remercie pour cet interview pour LTC Arts.
- DB : Je vous remercie aussi.
© Propos par Jean Dorval pour LTC Arts, le 06 mai 2011.
Crédits Photos :
Exposition :
Daniel Buren, « Photo Souvenir » : échos, travaux in situ, Centre Pompidou-Metz, mai 2011 © Adagp, Paris 2011, Daniel Buren / Photo Rémi Villagi
Daniel Buren (portraits) :
© Jean Dorval pour LTC ARTS, 2011.
17:04 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc arts, art moderne, art nouveau, art contemporain, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, exposition, échos travaux in situ, galerie 3, inbriquement de cabanes, galerie des glaces, du 08 mai au 09 septembre 2001, artiste, peintre, sculpteur, architecte | Facebook |
09/05/2011
DANIEL BUREN 100% BIO, PAR WIKIPEDIA !
Né à Boulogne-Billancourt, le 25 mars 1938, Daniel Buren est lauréat Zellidja (1955) et diplômé des métiers d'art. Sorti de l'Ecole des Métiers d’Art, il aborde de nombreuses techniques telles que le film, la vidéo et le son. Il oriente, dès les années 1980, son travail vers une économie des moyens artistiques. Comme il est théoricien de son propre travail, il accompagne ses installations d'un descriptif et de notes explicatives. En 1965, inspirée par une toile de store rayée, il met au point son vocabulaire artistique : des bandes verticales alternées blanches et colorées de 87mm de largeur, répétant ses rayures à l'infini et sur tous les supports qu’il croise. Le choix d'un motif fabriqué industriellement répond à son désir d'objectivité et lui permet d'accentuer le caractère impersonnel de son travail. Il nommera cela un « outil visuel ». En 1966, Buren s'associe avec les peintres Olivier Mosset, Michel Parmentier et Niele Toroni, avec lesquels il organise des manifestations très controversées, créant le groupe BMPT qui sera exposé par la Biennale de Paris. Ce qui lie « BMPT » est la pratique commune de la répétition systématique d'un même motif, ainsi que la volonté de s'opposer radicalement à la scène artistique parisienne, très académique et dominée alors par l'Ecole de Paris. Les quatre artistes se séparent en décembre 1967. Ce travail en commun est pour Buren l'occasion d'examiner non plus seulement les limites physiques de la peinture, mais également les frontières politiques et sociales du monde de l'art. Il décline une infinité de possibilités à partir de ces bandes, puisque chaque travail s'exprime in situ, suivant le lieu où il est programmé et réalisé. La précision, la rigueur et la radicalité sont, chez l'artiste, poussées à l'extrême. Il commence à utiliser les bandes alternées comme « outil visuel », explorant les potentialités de ce motif en tant que signe. Le choix de différents supports (tissu pré-rayé, papier spécialement imprimé, verre peint, verre gravé, miroir, bois, pierre, plastique transparent, métal, peinture) et le passage de la surface plane à la troisième dimension. Buren s'affranchit du cadre imposé au tableau et aux cimaises. Ce glissement de la peinture au papier peint et à l'affiche lui permet d'intervenir n'importe où. Cette nouvelle marge de manœuvre donne l'occasion à Buren de mettre au point le concept du travail in situ, c'est-à-dire d'une intervention artistique intrinsèquement liée au lieu dans lequel elle se trouve. Buren procède toujours à une analyse du lieu dans lequel il place ses bandes, en révélant ces particularités les plus significatives et les moins visibles. Buren parle lui-même « d'instrument pour voir », car paradoxalement, en se limitant à un motif unique, il parvient à un élargissement du champ visuel du spectateur. L'œuvre révèle le lieu et ce lieu même la rend intransportable et donc éphémère. La nouvelle exposition du Centre Pompidou-Metz, qui a lieu du 08 mai au 12 septembre 2011, intitulée « Echos, travaux in situ » et située Galerie 3, répond à ce critère élaboré par Buren et repris par tant d'autres. De même, les cellules extérieures illustrent magnifiquement cette notion de travail « in situ ». Au cours des années 1970, ses interventions « rayées » envahissent tous les supports : portes, escaliers, trains, voiles, gilets pour gardiens de musée, etc. En même temps que son œuvre prend une ampleur infinie, elle devient plus diversifiée et colorée, transgressant ainsi l'interdit moderniste qui bannit toute fonction décorative. Les années 1980 marquent l'époque des premières commandes publiques. La plus célèbre est sans conteste « Les Deux Plateaux » (1985-1986), commandée par l'État français pour la cour d'honneur du Palais-Royal à Paris. La polémique nationale engendrée par les « colonnes » et l'obtention du Lion d’Or à la Biennale de Venise en 1986, établissent sa notoriété. Dans son travail, il s'intéresse de plus en plus aux liens entre architecture et art. Il développe un travail plus tridimensionnel et une conception de l'œuvre qui n'est plus objet, mais modulation dans l'espace. Constructions et déconstructions se mêlent dans ses « Cabanes Éclatées ». Dans les années 1990, il continue de travailler sur ces dispositifs architecturaux de plus en plus complexes, multipliant les jeux sur les matériaux et sur les couleurs. Ce dernier élément n'est plus seulement appliqué au mur, mais « installé dans l'espace » sous forme de filtres, de plaques de verre ou de plexiglas colorés. L'impression d'éclatement de l'œuvre est parfois accentuée par l'utilisation de miroirs. En 2007, Daniel Buren reçoit le Praemium Imperiale du Japon, qui est assimilé par certains à un Prix Nobel artistique.
JD pour LTC Arts.
INFOS PLUS :
Le site officiel de Daniel Buren :
Source documentaire :
23:39 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : wikipédia, l'encyclopédie du net, jean dorval pour ltc arts, ltc arts, centre pompidou-metz, laurent le bon, directeur, daniel buren, échos travaux in situ, metz, lorraine, moselle, hélène guenin, responsable adjointe, de la programmation | Facebook |
08/05/2011
BIENTOT, TRES BIENTOT SUR LTC...
Un reportage photos en LTC ARTS de l'inauguration de l'expo "Echos, Travaux In Situ" de Daniel BUREN qui va ouvrir ses portes prochainement au Centre Pompidou-Metz...
Mais aussi des interviews exclusifs de Daniel Buren, Laurent Le Bon (Directeur du Centre Pompidou-Metz) et d'Hélène GUENIN (Responsable Adjointe de la Programmation)...
Mais aussi, en LTC LIve, deux virées Zizikales... deux entretiens en exclu : Roselyne (JAZZ/JAVA) et DouDouDiouf (Musique Africaine)...
Photos ci-dessus : © Jean Dorval 2011
02:03 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc arts, inauguration de l'expo, échos travaux in situ, daniel buren, centre pompidou-metz, moselle, metz, lorraine, interviews, exclusivités ltc, laurent le bon, hélène guenin, roselyne, jazz, java, doudoudiouf, musique africaine, jean dorval pour ltc live, ltc live : la voix du graoully, la scène ltc live | Facebook |
25/08/2010
VIDEO « SPARK », VIDEO "STAR", SELON MAITRE LEPOLSK !
La nouvelle vidéo de Lepolsk intitulée « SPARK », filmée dans son atelier messin, est arrivée ! Voici le lien direct pour visionner ce short movie : http://www.youtube.com/watch?v=lfxyYd0o8hM
Lepolsk attend vos impressions et propositions à ce sujet, et étudie toutes propositions d'expositions pour l'année 2011 et 2012.
Sa prochaine Exposition personnelle aura lieu au BRIDGE CLUB du 01/09 au 31/10/2010, 14 Résidence Saint Quentin, 57050 Longeville-Lès-Metz (03.87.32.56.17)
JD pour LTC Arts.
INFOS PLUS :
LepolsK MATUSZEWSKI
Artiste peintre plasticien
Email : lepolsk@gmail.com
Site Officiel (fr) blog galleries: http://lepolsk.blog4ever.com
(eng /US) weblog artworks: http://www.artbreak.com/lepolsk
L’ACTU LEPOLSK EST SUR FACEBOOK : LEPOLSK MATUSZEWSKI
ET SUR INTERVIEW 1 ET INTERVIEW 2 (LTC ARTS)
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