19/05/2014
METZ - LA SCèNE - LTC ARTS ANNONCE... UNE EXPO DU PEINTRE PATRICE CLAUDE.
"Mon Ami et Peintre, Patrice Claude, vous propose sa première exposition de peintures, en exclusivité, à Metz, à La Scène. Il y a mis tout son cœur. Cet homme là est sensible et exprime toute sa créativité au travers de son œuvre fertile. Il pétrit les touches de peinture avec affection, brassant les tons chauds et colorés, donnant des effets de mouvements contrôlés ou incontrôlés à ses productions originales. Il offre ainsi à l’œil du visiteur une série de toiles réalisée au cours de ces quatre dernières années. Passant du paysage à l’abstraction, il fait voyager l’amateur de son art dans son monde de beauté imaginaire. Si vous le rencontrez au milieu de ses toiles en visitant cette exposition qui a lieu jusqu’au 11 juin 2014, n’hésitez pas à lui demander de pousser la chansonnette avec vous, il est aussi chanteur de Jazz, à ses heures perdues. Jean DORVAL, pour LTC Arts."
2012 - Abstraction gestuelle 3
Format 100 x 100
NEWS+ : http://www.pclaudeartiste.com
22:20 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : exposition de peinture, patrice claude, la scène, 14 rue des roches, 1984-1999. la dÉcennie 24 mai 2014 - 2 mars 2015, formes simples 13 juin - 5 novembre 2014, les deux nouvelles expos du, centre pompidou metz, cpm, exposition photographique, degaël lesure, du 1505 au 05072014, timeless & wonderland, la galerimur, metz, ltc arts annonce l’exposition “hlysnan : the notion and politics, forum d’art contemporain, l'art dans les jardins, édith meunier, les simonets, centre pompidou-metz (cpm) organise du 26 février au 9 juin 2014, à son tour, une exposition sur les paparazzis, dans sa galerie 3, baptisée "paparazzi ! photographes, stars et artistes.", l’esthétique paparazzi, viktoria binschtok, tazio secchiaroli, ron galella, pascal rostain & bruno mouron, william klein, gerhard richter, richard avedon, raymond depardon, yves klein, cindy sherman, malachi farrell, alison jackson, kathrin günter, andy warhol, le commissaire de l’expo, clément chéroux, les paparazzis, une expo sur les paparazzis, xpo, exposition, regards sur l'école de paris, au musée de la cour d'or à metz, claire garnier | Facebook |
15/05/2014
DEUX (nouvelles) EXPOS SINON RIEN (à venir) AU CPM !
1984-1999. LA DÉCENNIE
24 MAI 2014 - 2 MARS 2015
L’exposition "1984-1999. La Décennie" se saisit de cette décennie qui échappe aux définitions et met en faillite les tentatives historiques. A l’écart des rétrospectives et des compilations décennales, il s’agit d’un espace biographique composé d’objets, de sons, de voix, d’images, de réflexions et de sensations.
Conçu par l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster, figure majeure de la scène artistique internationale, le paysage de l’exposition apparaît comme la modélisation d’un lieu intermédiaire, entre la ville et la nature, l’intérieur et l’extérieur, le jour et la nuit.
L’ ouvrage réalisé sous la direction de François Cusset (historien des idées, professeur de civilisation américaine à l’Université de Nanterre), coédité avec les éditions La Découverte, accompagne l’exposition.
Commissaire : Stéphanie Moisdon, critique d'art et commissaire indépendante.
FORMES SIMPLES
13 JUIN - 5 NOVEMBRE2014
L’exposition met en scène notre fascination pour les formes simples, qu’elles soient issues de la préhistoire ou contemporaines. Elle montre la façon dont celles-ci ont été fondamentales pour l’émergence de la modernité.
L’exposition lie des événements scientifiques et des découvertes techniques avec la naissance des formes modernes. Elle rapproche des sujets industriels, mécaniques, mathématiques, physiques, biologiques, phénoménologiques ou archéologiques avec des objets d’art et d’architecture, tout en confrontant ceux-ci à leurs ancêtres archaïques et à des objets naturels.
La Fondation d’entreprise Hermès est coproductrice et mécène de l’exposition "Formes simples".
Commissaire : Jean de Loisy, Président du Palais de Tokyo.
NEWS+ : http://www.centrepompidou-metz.fr/
23:42 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : 1984-1999. la dÉcennie 24 mai 2014 - 2 mars 2015, formes simples 13 juin - 5 novembre 2014, les deux nouvelles expos du, centre pompidou metz, cpm, exposition photographique, degaël lesure, du 1505 au 05072014, timeless & wonderland, la galerimur, metz, ltc arts annonce l’exposition “hlysnan : the notion and politics, forum d’art contemporain, l'art dans les jardins, édith meunier, les simonets, centre pompidou-metz (cpm) organise du 26 février au 9 juin 2014, à son tour, une exposition sur les paparazzis, dans sa galerie 3, baptisée "paparazzi ! photographes, stars et artistes.", l’esthétique paparazzi, viktoria binschtok, tazio secchiaroli, ron galella, pascal rostain & bruno mouron, william klein, gerhard richter, richard avedon, raymond depardon, yves klein, cindy sherman, malachi farrell, alison jackson, kathrin günter, andy warhol, le commissaire de l’expo, clément chéroux, les paparazzis, une expo sur les paparazzis, xpo, exposition, regards sur l'école de paris, au musée de la cour d'or à metz, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz | Facebook |
11/05/2014
LTC ARTS ANNONCE L’EXPOSITION “HLYSNAN : THE NOTION AND POLITICS OF LISTENING” AU CASINO LUXEMBOURG, FORUM D’ART CONTEMPORAIN.
UNE EXPOSITION
DU 17.05.2014 AU 07.09.2014.
COMMISSAIRES : Berit Fischer et Kevin Muhlen
LES ARTISTES : Lawrence Abu Hamdan, Angie Atmadjaja, Kader Attia, Nina Beier & Marie Lund, Daniela Brahm & Les Schliesser, Peter Cusack, Clare Gasson, Marco Godinho, Christine Sun Kim, Brandon Labelle, Andra McCartney, John Menick, Angel Nevarez & Valerie Tevere, Udo Noll, Emeka Ogboh, Yoko Ono, Susan Schuppli, Christine Sullivan & Rob Flint, John Wynne.
Exposition, publication,
performances et workshops.
En anglais ancien, “hlysnan” signifie “écouter” avec attention et intention. Aussi, l’expo “HLYSNAN : The Notion and Politics of Listening” met-elle l’accent sur l'acte actif non seulement de l'audition - qui renvoie habituellement à une perception automatique ou passive du son - mais plus spécifiquement sur l'écoute : entendre avec intention. L'écoute nécessite une concentration attentive intensifiée, liée à la notion de désir, d'anticipation et de compréhension, à la quête d'une signification possible.
“HLYSNAN : The Notion and Politics of Listening” présente l'écoute comme action, geste, attitude et prise de position. Cette expo tente de réconcilier les pratiques audio avec les réalités sociales et politiques contemporaines, et invite le visiteur à faire l'expérience interactive du son. Une expo où il faut de l’oreille. A voir, heu… à écouter !
© Jean DORVAL, le 11 mai 2014, pour LTC ARTS.
INFO+ :
casino-luxembourg/exposition/hlysnan-the-notion-and-politics-of-listening
A VOIR à METZ...
A VOIR (aussi) à METZ...
LES BONUS D'LTC ARTS :
// 1/ Pour son quatrième anniversaire, le Centre Pompidou-Metz participe à la dixième édition de la Nuit européenne des Musées, le samedi 17 Mai 2014, en proposant un accès gratuit aux expositions de 20h00 à minuit (accès jusque 23h00). // 2/ Dans le cadre de la préparation de l'exposition 1984-1999. La Décennie, qui ouvre ses portes le 24 mai 2014, le Centre Pompidou-Metz invite son public et notamment sa communauté de fans à contribuer à l’exposition de manière originale par des dons d’objets emblématiques des années 1990. //
02:32 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : ltc arts annonce l’exposition “hlysnan : the notion and politics, forum d’art contemporain, l'art dans les jardins, édith meunier, les simonets, centre pompidou-metz (cpm) organise du 26 février au 9 juin 2014, à son tour, une exposition sur les paparazzis, dans sa galerie 3, baptisée "paparazzi ! photographes, stars et artistes.", l’esthétique paparazzi, viktoria binschtok, tazio secchiaroli, ron galella, pascal rostain & bruno mouron, william klein, gerhard richter, richard avedon, raymond depardon, yves klein, cindy sherman, malachi farrell, alison jackson, kathrin günter, andy warhol, le commissaire de l’expo, clément chéroux, les paparazzis, une expo sur les paparazzis, xpo, exposition, regards sur l'école de paris, au musée de la cour d'or à metz, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz, phares, pablo picasso, jean dorval, jean dorval pour ltc arts, juan miró, yan pai-ming, fernand léger, expo photos by jd "deep nature" | Facebook |
22/04/2014
EXPO PHOTOS - LTC ARTS PRESENTS "DEEP NATURE" (SéRIE I - 14 PHOTOS by JD).
© Crédit Photos : Jean DORVAL 1987/2014 pour LTC Arts.
00:39 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : centre pompidou-metz (cpm) organise du 26 février au 9 juin 2014, à son tour, une exposition sur les paparazzis, dans sa galerie 3, baptisée "paparazzi ! photographes, stars et artistes.", l’esthétique paparazzi, viktoria binschtok, tazio secchiaroli, ron galella, pascal rostain & bruno mouron, william klein, gerhard richter, richard avedon, raymond depardon, yves klein, cindy sherman, malachi farrell, alison jackson, kathrin günter, andy warhol, le commissaire de l’expo, clément chéroux, les paparazzis, une expo sur les paparazzis, xpo, exposition, regards sur l'école de paris, au musée de la cour d'or à metz, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz, phares, pablo picasso, jean dorval, jean dorval pour ltc arts, juan miró, yan pai-ming, fernand léger, expo photos by jd "deep nature" | Facebook |
10/03/2014
"VOL DE PHOTOS à L’éTALAGE AU CENTRE POMPIDOU-METZ !"
Alors que le magazine "Closer" publiait des photos de Kate Middleton, seins nus, l’impossible se produisait, les Paparazzis s’affichaient d’eux-mêmes, dans la Galerie Haute du Palais de Tokyo de Paris, du 14 au 23 septembre 2012, le temps d'une exposition intitulée "Famous, 30 ans de photographie des paparazzis Bruno Mouron et Pascal Rostain". Cette rétrospective revenait sur trois décennies de capture d'images de Stars, dont de nombreux clichés inédits, des deux célèbres Paparazzis, qui ont à leur tableau de chasse, entre autres, et rien qu’à New York : en 1980, Isabelle Adjani et son compagnon, et en 2007, Cécilia Sarkozy et Richard Attias. Ces deux "chasseurs de têtes connues" se sont spécialisés dans les clichés inédits, nouant même des liens d'amitié avec certaines vedettes qu'ils traquent. C'était le cas avec Serge Gainsbourg, qu'ils ont shooté avec sa femme, Bambou, et leur fils "le Petit Lulu", allongés torse nu sur leur lit, rue de Verneuil, à Paris, en janvier 1986 ; une photo restée depuis dans les annales.
En écho à cette expo, plus d’un an après, le Centre Pompidou-Metz (CPM) organise à son tour, du 26 février au 9 juin 2014, une exposition sur les Paparazzis, dans sa Galerie 3, baptisée "PAPARAZZI ! Photographes, Stars et Artistes." Cette grandiose expo pluridisciplinaire, inédite, dédiée au phénomène et à "l’Esthétique Paparazzi" du début du XXe siècle à nos jours, décline pas moins de 800 œuvres (photographies, peintures, vidéos, sculptures, installations, etc.), couvre 50 ans de photographies de Stars, et raconte le métier, hors du commun, de Paparazzi.
Elle se penche sur ces "chasseurs d’images", aborde la dualité des rapports qui s’établissent entre le photographe et la célébrité, révèle l’influence du "Phénomène Paparazzi" sur la Photographie de Mode, associe les grands noms de la discipline, tels Viktoria Binschtok, Tazio Secchiaroli, Ron Galella, Pascal Rostain & Bruno Mouron, William Klein et Gerhard Richter, à des œuvres de Richard Avedon, Raymond Depardon, Yves Klein, Cindy Sherman, Malachi Farrell, Alison Jackson, Kathrin Günter ou encore Andy Warhol, qui se sont interrogés sur ce mythe moderne. Une expo en itinérance, qui définit les caractéristiques et le contour de "l’Esthétique Paparazzi", et qui ira à Francfort en juin prochain.
Le Commissaire de l’expo, Clément Chéroux, grand spécialiste des Paparazzis [il est à l’origine de "treize thèses (et demie) sur le Concept de Photographie Paparazzi"], est Conservateur au Centre Pompidou, Musée National d’Art Moderne, de Paris. Il y dirige le Cabinet de la Photographie. Historien de la Photographie, Docteur en Histoire de l'Art, il a publié plusieurs ouvrages : "L'Expérience photographique d'August Strindberg" (paru chez "Actes Sud", en 1994) ; "Fautographie, petite histoire de l'erreur photographique" (chez "Yellow Now", en 2003) ; "Diplopie, l'image photographique à l'ère des médias globalisés : essai sur le 11 septembre 2001" ("Le Point du jour", en 2009) ; "Vernaculaires, essais d'histoire de la photographie" ("Le Point du jour", en 2013) ; et "Henri Cartier-Bresson" (Centre Pompidou, en 2013). Il a été commissaire des expositions "Mémoire des camps (Photographies des camps de concentration et d'extermination nazis, 1933-1999)" (en 2001) ; "Le Troisième œil" (La photographie et l'occulte, en 2004) ; "La Subversion des images : surréalisme" (photographie, film, en 2009) ; "Shoot !" (la photographie existentielle, en 2010) ; "From here on" (en 2011) ; "Brancusi" (photographie, film, en 2011) ; "Edvard Munch, l'œil moderne" (en 2011) ; "Henri Cartier-Bresson" (en 2014) ; et "Paparazzi ! Photographes, Stars et Artistes" (2014). Pour cette expo du CPM, sur les Paparazzis, il a pour Commissaires associés, Quentin Bajac, Conservateur en Chef de la Photographie au Museum of Modern Art, de New York, et Sam Stourdzé, Directeur du Musée de l’Elysée, à Lausanne.
UNE EXPO DANS LAQUELLE ON ENTRE PAR LE TAPIS ROUGE !
Le visiteur entre dans cette expo par le "Tapis Rouge" (comme au Festival de Cannes), en déclenchant à l’insu de son plein gré, une œuvre de l'artiste Irlandais Malachi Farrell, intitulée "Interview (Paparazzi)". Il se retrouve ainsi placé de manière ingénieuse dans la peau d’une Star. Il entre directement, dès la case départ, en plein dans le mythe. A son passage, il ne peut échapper à cette machine infernale, véritable hydre mécanique à têtes multiples, bousculant tout ce qui passe à portée de ses bras robotisés incontrôlés, de ses micros inquisiteurs et de ses appareils photos crépitant de toutes parts ; le tout sur fond de foule en délire. Ce scénario, mi-violence et mi-passion, est le même que celui réservé à une Star. Le visiteur ressent parfaitement le stress et la pression générés par une meute de Paparazzis. Il passe sous les feux de la rampe, fait momentanément "La Une". Puis tout redevient calme, dès qu’il quitte la pièce, jusqu’à la prochaine proie...
Cette expo sur les Paparazzis n’a pas de parti pris. Elle n’est ni pour, ni contre. Elle se contente de faire un état des lieux en restant objective. Elle n’attaque pas non plus les Stars et encore moins les Artistes influencés par l’activité des Paparazzis. Elle pose juste des questions relatives à cette pratique dans notre société, et se déroule en trois parties : les Photographes, les Stars et les Artistes.
DES PHOTOGRAPHES TOUT FEU TOUT FLASH.
Dans la première partie de cette expo, le visiteur fait la découverte de l'univers assez peu connu du métier de Paparazzi : les origines, les méthodes et les conditions de travail, ainsi que les matériels utilisés. Dès le début du XXe siècle (aux environs de 1910), les magazines commencent à consacrer des rubriques aux célébrités du moment et à publier des photographies prises à la dérobée. C’est ainsi que naissent les premiers photographes professionnels, grâce à la démocratisation de la presse écrite, dont les prémices remontent au début du XVIIe siècle, avec l'apparition des premiers périodiques imprimés, et par la vulgarisation de la photographie dès le XIXe siècle. A cette époque, les photographes harcèlent déjà les Stars et on voit la première personne photographiée mettant la main devant son visage, afin d’éviter d’être prise en photo. Plus d’un siècle après l’essor de la presse illustrée, les Magazines "People" constituent le secteur le plus fleurissant de l’Industrie de la Presse. C’est dans le film "La Dolce Vita"(1) de Federico Fellini - sorti en France en 1960 et tourné à Rome - que le mot "Paparazzi" apparaît pour la première fois. Le héros de cette très belle toile cinématographique, "Marcello", interprété par Marcello Mastroianni, est en permanence poursuivi par un jeune photographe d’actualités répondant au nom de "Paparazzo"(2) (un rôle joué par Walter Santesso). C’est ce personnage qui a donné son nom aux "chasseurs d’images" indépendants que l’on appelle aujourd’hui les "Paparazzis". Ce mot inventé de toutes pièces aurait deux origines. La première : après la sortie du film, Giulietta Masina, la femme de Federico Fellini, au cours d’un interview accordé à l'hebdo "Oggi" (le newsmagazine de la famille italienne) précise avoir suggéré à son mari ce nom "fabriqué" à partir de deux mots italiens ["pappataci" qui veut dire "petits moustiques" ("papataceo" en patois Sicilien désigne le bourdonnement d’un moustique) et "ragazzi" qui signifie "jeunes hommes"]. La seconde : Ennio Flaianno, un des scénaristes du film et créateur du personnage de "Paparazzo", affirme, quant à lui, avoir trouvé ce nom dans le livre de voyages de George Gissing, "By the Ionian Sea", publié en 1901, et dans lequel un des personnages s’appelle "Signor Paparazzo". Le scénario du film "La Dolce Vita" s’inspire de faits divers survenus à Rome juste avant sa réalisation, dans les années 1958 et 1959. A cette époque, en plein Âge d’Or de la Cinecittà, les français et les américains tournent dans la Capitale Italienne. La Via Veneto est un rendez-vous incontournable des étrangers, ainsi que la Fontaine de Trevi (le lieu d’une scène culte de ce long-métrage dans lequel Anita Ekberg et Marcello Mastroianni pataugent). C’est aussi le temps des Stars en amusement, des starlettes en goguette s’adonnant à des streap tease mémorables dans les bars, etc. et ce, sous le feu des photographes de presse… Tous ces événements deviennent une source d’inspiration pour Fellini qui crée ainsi le profil type du Paparazzi et l’imaginaire qui va avec.
Cette expo vérifie aussi la mythologie qui entoure le Paparazzi, une profession fortement décriée. Plusieurs entretiens permettent de cerner les pratiques et l’éthique de ces Rois du Clic. Un questionnaire en dix-huit questions leur a même été proposé. Les réponses divergent, chacun se fixant ses propres limites, voire aucune. Les Paparazzis se présentent eux-mêmes comme étant des anti-héros de notre époque post-moderne. "Entre nous on s’appelle les rats", déclare le Paparazzi Pascal Rostain. Des extraits de films de Federico Fellini ("La Dolce Vita"), mais aussi de Paul Abascal, Dario Argento, Brian De Palma, Andrzej Zulawski et William Wyler, des années 50 à nos jours, illustrent parfaitement l’image que le public a du Paparazzi lambda : un loup solitaire aux aguets, à l’image sulfureuse, considéré comme un loser, antipathique car dénué de morale et de scrupules, un personnage sombre sorti tout droit d’une BD ou d’un film, prêt à tout pour faire du fric en fouillant dans la vie privée des Stars, etc. En clair, il est à l’inverse du Reporter de Guerre, "le beau gosse", qui lui monte au front pour défendre la Vérité. C’est donc la vérité contre le mythe ! Une situation complexe, voire ambigüe… certains Paparazzis ayant été Reporters de Guerre, à l’image de Ron Galella, né aux Etats-Unis d’Amérique le 10 janvier 1931, reconnu mondialement comme "LE" Pionnier de la Photo Paparazzi. Enrôlé dans l’aviation américaine, il participe à la Guerre de Corée, de 1950 à 1953, comme Photographe de Guerre ; puis étudie le photojournalisme à l’Art Center College of Design, de Los Angeles. Il déménage à New York en 1958 et précise : "Il a fallu que je fasse le métier de paparazzi pour échapper à la pauvreté". Nick Ut Cong Huynh dit "Nick Ut", quant à lui, est un photojournaliste vietnamien, né le 29 mars 1951. Il devient lauréat du World Press Photo 1972 pour une photo de Kim Phuc, une enfant terrorisée fuyant un bombardement au napalm et souffrant de graves brûlures. L’image choc, qu’il a prise le 8 juin 1972, est l'une des plus célèbres de la Guerre du Viêt Nam. Nick Ut est alors sur place pour l'agence Associated Press. Malgré la censure des photos représentant la nudité infantile, Nick Ut obtient le Prix Pulitzer du journalisme en 1973. Trente-quatre ans après cette terrible photo, soit en 2007, Nick Ut prend une autre photo, mais classée "people" : Paris Hilton pleure, suite à sa condamnation à Los Angeles, à 45 jours de prison pour avoir violé les termes d'une mise à l'épreuve en conduisant sans permis. Le CPM fait un parallèle entre ces deux images, afin de souligner l’évolution de l’échelle de valeurs. Le décalage entre la souffrance d’une enfant provoquée par la Guerre du Viêt Nam et les pleurs d’une Star qui a fait des bêtises volontairement est très net. Le temps qui passe met ainsi sur un pied d’égalité l’essentiel et le futile.
Olivier MIRQUET : "Paparazzi - Los Angeles. #21, #4, #14" (2009, épreuve jet d'encre).
Au rayon matériel, le Paparazzi, en bon "Sniper de l’Image", ne regarde pas à la dépense pour s’équiper. Il utilise de nos jours les fameux boîtiers photographiques, haut de gamme, réflex numériques - les appareils les plus performants du moment (rafales, zoom et qualité d'image) - associés aux super-téléobjectifs (pouvant aller jusqu'à 1200-1700mm de focale). Ce matériel lui permet de prendre des photos de très bonne qualité, à grande distance, jusqu’à un kilomètre… Il a l'avantage de pouvoir faire des gros plans éloignés en toute discrétion. Petite précision technique : le téléobjectif écrase les plans d’images, au contraire du grand angle qui les élargit. Généralement, sur le terrain, le Paparazzi est équipé de deux boîtiers, afin d'éviter toute perte de temps au cours des changements de type d'objectifs. Un temps gagné qui s'avère capital dans certaines situations en "live" (un événement, un accident, une sortie de commissariat, de concert, de boite de nuit, etc.). Pour arriver à ses fins et obtenir les clichés d'une personnalité qui feront "le scoop" ou scandale, le Paparazzi rivalise d’imagination, d'astuces et d'insolence. Il a même été jusqu’à créer, dès le XXe siècle, des fusils photographiques, des appareils photos espions cachés dans des briquets, des paquets de cigarette, etc. Un matériel que le Paparazzi utilise au stade ultime du voyeurisme, sans aucune hésitation, poussant le vice jusqu’à entrer par effraction dans le domicile de sa victime afin de lui voler des photos et faire un scoop. Cela va jusqu’à la représentation de photos de Stars sur leur lit de mort ou dans leur cercueil (Michael Jackson, Whitney Houston, François Mitterrand, etc.). La transgression de ces derniers tabous a déclenché des polémiques justifiées, dès publication. Un mauvais trip commencé en 1898 par une photo prise dans la chambre mortuaire d’Otto von Bismarck pour la revue "l’Illustration" qui finalement ne sera pas publiée, et se transformera en illustration… plus respectueuse !
Outre l'aspect matériel, l’expo montre aussi les trucs et les ficelles du métier : les planques, l’attente, les camouflages et les déguisements utilisés par le Paparazzi. Christophe Beauregard à ce sujet a fait une série de photos sur les tenues utilisées : le touriste, l’anonyme, le vieux, le GI’s en "opé", etc. Un court travail allant du commencement de ce métier aux années 80. Dans la même veine, le film-documentaire français "Reporters" tourné en 1981 par le réalisateur et reporter-photographe de l’agence Magnum, Raymond Depardon apporte aussi un témoignage important. Depardon filme le métier de reporters, caméra à l'épaule, sans commentaire, en direct. Le tournage a eu lieu le 1er et le 31 octobre 1980. Le cinéaste y suit les reporters photographes de l'agence Gamma qui couvrent les événements du mois et les actualités économique, culturelle, sportive et politique. On peut y voir notamment le candidat RPR Jacques Chirac allant à la rencontre de commerçants parisiens dans le cadre de sa campagne pour l'élection présidentielle française de 1981, le départ de Valéry Giscard d'Estaing en Chine, la campagne de Georges Marchais, la première de "Sauve qui peut (la vie)" de Jean-Luc Godard à la Cinémathèque française, Michel Rocard à la Mairie de Conflans-Sainte-Honorine, François Mitterrand au Palais du Luxembourg, la soirée Cartier Place Vendôme, Coluche au théâtre du Gymnase lors de sa conférence de presse, et Joël Le Theule (Ministre de la Défense sous Valéry Giscard d'Estaing, dans le troisième gouvernement de Raymond Barre) au Fort de Vincennes.
Mais le Paparazzi a aussi des attentes qu’il estime "légitimes". Si ces dernières ne sont pas satisfaites cela donne lieu parfois à des actions que l’on n’imaginait pas de ce côté de l’objectif… Comme le prouve cette photo de Pascal Rostain et Bruno Mouron "Paparazzis en grève devant le domicile de Brigitte Bardot, avenue Paul-Doumer, à Paris, 1965" ; "BB" délaisse les Paparazzis, alors ils manifestent pour se rappeler à son bon souvenir, l’interpellant avec des pancartes aux slogans accrocheurs, tels que : "1955 tu nous recherches, 1965 tu nous rejettes", "BB souviens-toi de tes débuts" ou encore "Bardot des photos". Une Brigitte Bardot, découverte à Cannes, en 1956, jouant à la Starlette sur la plage, afin d’être remarquée et photographiée, comme de nombreuses prétendantes au métier d'actrice, et qui, selon eux, a oublié qu’elle leur doit beaucoup… Elle qui dans les années 50 et 60 est la femme la plus photographiée de sa génération dans le monde.
"LE POIDS DES MAUX, LE CHOC DES PHOTOS !"
Le seconde partie de l’expo, intitulée judicieusement "Pleins feux sur les Stars", concerne "BB", Diana, Stéphanie et Caroline de Monaco, Britney Spears, Paris Hilton, Jacqueline Onassis Kennedy et Liz Taylor. Les Paparazzis (majoritairement des hommes) traquent ces femmes-proies défrayant la chronique pour les photographier sous toutes les coutures. Dans ce cas précis, force est de constater que les Paparazzis qui focalisent sur ces huit figures féminines, des années 50 à nos jours, entretiennent une forme de machisme par le biais de leur appareil photo avec lequel ils pratiquent un viol à grands coups de zoom. Britney Spears fait les choux gras des tabloïds en 2006. Alors en plein période d’excentricité, elle régale les photographes de ses frasques. A l’époque, elle écume les boites de nuit branché es de Los Angeles, en compagnie de sa copine Paris Hilton... Un célèbre cliché la montre en tenue de soirée, et sans… culotte ! Cette scène marque les esprits au point que les artistes s’en inspireront. Jeremiah Palecek peint "Britney Spears Upskirt" (2009) et Alicia Ross "The Origin Of The World (Britney)" (2010).
Puis la scénographie de cette rétrospective passe à "l’envers du décor", côté Stars. Il s’agit de l’étude très complète des réactions des Stars (en bien comme en mal), face aux agressions constantes des Paparazzis, qui pour les prendre en photo portent atteinte à leur vie privée et à leur droit à l’image. Une intrusion souvent très mal vécue. De plus, les Stars refusent d’être prises en photo, en situation délicate et compromettante [sortie d’un commissaire, suite à une garde à vue, ou d’un tribunal, après une condamnation, en flagrant délit d’adultère (surtout si elles sont mariées), etc.]. Aussi dans ces situations délicates tous les moyens sont bons pour les Stars, afin d’échapper aux Paparazzis, et de ne pas être reconnues, comme l’utilisation d’un chapeau, d’un sac à main, d’un foulard, d’un mouchoir, d’un parapluie, etc. Arthur Fellig dit "Weegee" a shooté Charles Sodokoff et Arthur Webber, à New York, le 27 janvier 1942, dans un panier à salade. Les deux comparses afin de dissimuler leur visage utilisent leur chapeau (fac-similé, International Center of Photography, New York). Mais l’atteinte à la vie privée des Stars peut avoir d’importantes conséquences personnelles et professionnelles. Ainsi, Richard Burton et Elizabeth Taylor, seront-ils "paparazziés", en plein adultère, par Marcello Geppetti, sur un yacht au large de la côte de l'Ile d'Ischia, dans la baie de Naples, le 18 Juin 1962 (épreuve gélatino-argentique, Marcello Geppetti Media Company). Ce scandale leur vaudra une condamnation publique du Pape et de la presse, et les rapprochera. Ils tourneront huit films ensemble, se marieront et adopteront une fille.
A force d'être traqués, certains "VIP" finissent par perdre leur sang-froid, et parfois la violence se retourne contre les Paparazzis… Si l’émouvante et humaine Lady Di, lassée d’être harcelée par les Paparazzis, pleurait abondamment devant les photographes, ce qui les autorisait à titrer qu’elle était "au plus mal", tout le monde ne réagit pas comme elle. Certaines Stars deviennent même violentes. A l’instar de l'actrice et chanteuse américaine Marlène Dietrich, qui arrivant à l'aéroport d'Orly, en 1975, agresse le photographe Francis Apesteguy à coups de sac à main (une photo de Daniel Angeli, épreuve gélatino-argentique, 30 x 20 cm ; crédit photo : Collection Cécile Angeli). Un Francis Apesteguy, considéré comme le "rebelle" des Paparazzis, et qui reconnaît : "J'ai commencé par faire le matador en étant très au contact, très provocateur, mettant des banderilles à chaque coup de flash. J'attrapais quelque chose, je prenais quelque chose, je ne le rendais pas, quitte à me faire tabasser". Ce à quoi l’implacable Marlène Dietrich répond : "Mon nom commence par une caresse et finit par une claque." De même, l'inoubliable Sylvia de "La Dolce Vita" de Fellini, Anita Ekberg (prise en photo par Felice Quinto) a marqué aussi son temps en entrant en guerre contre les Paparazzis. La traque, exercée contre elle par ces derniers, termine dans la rubrique faits divers. En 1960, "Le buste" se saisit d'un arc et de flèches. Elle vise très bien. Un flash explose et une épaule est transpercée. Trois ans plus tard, c'est à coups de pistolet qu'elle chasse les importuns. Par ailleurs, l’acteur américain Sam Worthington - rendu célèbre par le film "Avatar" - frappe le Paparazzi Sheng Li, au cours d’une altercation, à New York, le 23 février 2014, devant un bar de Manhattan ; car ce dernier tente de le photographier avec sa compagne, Lara Bingle. Sam Worthington est arrêté et condamné le 26 février dernier. Il risque jusqu'à un an de prison. En attendant son procès, qui aura lieu en mai prochain, il a pour le moment interdiction d’approcher le photographe. Mais, la Palme d'Or des plus belles attaques de Paparazzis revient à Sean Penn, coutumier du fait. Il a d’ailleurs fait le récit de l’une d’entre elles dans sa biographie, écrite par Richard Kelly. En 1986, pendant un voyage en Chine, un photographe s’introduit dans sa chambre d’hôtel. Il décide alors de lui donner une bonne leçon, avec l'aide de son assistant - un coach de kickboxing - et le suspend par dessus le balcon du neuvième étage. La même année, le 28 août, les photos de Ron Galella montrent Sean Penn en train de frapper le Paparazzi Anthony Savignano au Lincoln Center New York City (Performance of "Goose and Tom Tom" ; Sean Penn and Anthony Savignano ; WireImage.com). Ron Galella se souvient à ses débuts de photographe professionnel : "à cette époque les clichés volés font partis du folklore toléré". Les stars sont souvent mises en scène, posant sous leur meilleur angle. Alors, il sera le premier à les immortaliser, loin des tapis rouges, les traquant dans leurs moindres mondanités, les attendant à la sortie des boîtes de nuit ou dans la rue, parfois caché derrière des buissons ; à l’inverse, donc, des actuelles dérives du Star-system traquant "la moindre personne vaguement connue". Ron Galella a cependant eu une relation houleuse et des ennuis en Justice avec Jackie Kennedy-Onassis qui l’a fait condamner à ne plus pouvoir l’approcher à moins de huit mètres. Il dit à propos de "sa Muse" : "Elle a fait de moi le paparazzi que je suis parce qu’elle ne posait pas." Le photographe a eu des problèmes avec d’autres Stars, comme Frank Sinatra (qui l’appelait "le rital"), Richard Burton (dont les gardes du corps l’ont passé à tabac avant de le faire jeter en prison), et Marlon Brando [qui agacé d’être suivi, un soir de juin 1973, lui assène un coup de poing qui lui défonce la mâchoire (Galella obtient d’importants dommages et intérêts au tribunal). Un an plus tard, au détour d’un événement, Galella se présente de nouveau devant Brando, mais avec un casque de footballeur américain pour se protéger ; la photo fait le tour du monde et donne lieu à un gag récurrent chez les Stars qui feignent de vouloir le frapper à chaque fois qu’il veut les photographier… ].
Autre lieux, autres "pièges à Star"… La voiture reste l’exemple type de ces lieux fermés dont la Star ne peut s’échapper. Quand elle s’y trouve coincée, elle est à la merci des Paparazzis. Ils tournent alors tout autour pour prendre des photos à volonté, sans son consentement. Cette technique donne parfois de curieux effets esthétiques, comme des reflets et des dédoublements d’images dus aux vitres des véhicules. La superposition de l’image de la Star prise au piège et de celle du Paparazzi donne aussi un genre photographique nouveau. Ainsi, l’image de Catherine Deneuve et de Serge Gainsbourg, pris en photo dans une voiture, par Patrick Siccoli, en 1982, se dédouble-t-elle (épreuve gélatino-argentique, Collection de Patrick Siccoli). Puis, il y aussi les photos de Stars prises dans leur voiture sous la pluie avec flash. Des "effets spéciaux" qui vont intégrer "l’Esthétique Paparazzi". La photo prise par Ron Galella de Bruce Springsteen à sa sortie d'un concert de Sting à Madison Square Garden en août 1988 transforme les gouttes de pluie sur la vitre de voiture flashée en champ d’étoiles stellaires. Un cliché qui a valu à son auteur une question naïve de la part de Bruce : "What are you doing here, Ron ?"
Mais, les réactions des Stars face aux Paparazzis ne sont pas que négatives. Elles débouchent plus qu’on ne le croit sur un petit jeu de connivence. La très belle série de photographies, en noir et blanc, de Raymond Depardon, montrant Richard Gere en 1980, après la sortie du film "American Gigolo", illustre parfaitement cette face cachée de la relation Stars/Paparazzis. Le playboy est sur son petit nuage, les mains dans les poches de son pantalon, sa veste portée à la cool, la cravate et le col de chemise mal ajustés, lunettes noires… Rien ne peut changer son naturel, il est totalement détaché du Paparazzi qui le mitraille… Là, le sujet est passif. Il vit tout simplement ! Erich Salomon apporte aussi de l’eau au moulin. Il est un des tous premiers Paparazzis. Il a eu une activité constance, et une production de photos volées très importante. Une anecdote croustillante lui est arrivée. L’action se passe en août 1931. Depuis trois ans le photographe allemand s’introduit dans toutes les conférences et autres réunions internationales, ramenant des photographies de personnalités politiques en vue, plus surprenantes les unes que les autres, et ce, en toute discrétion. Aristide Briand, alors Ministre des Affaires étrangères, discute avec plusieurs hommes politiques, dans les salons du Quai d'Orsay, de ses indiscrétions. Mais Erich Salomon qui rode dans les parages, le doigt sur le déclencheur, photographie Aristide Briand au moment où il parle de lui. La phrase d’Aristide Briand, pris par surprise, et la photo qui en découle, resteront célèbres. Aristide Briand pointe du doigt Erich Salomon, et s’exclame : "Ah, il est là, le roi des indiscrets !"
(Photo : « Erich Salomon, Aristide Briand seeing the hidden photographer, Paris 1931 » - Erich Salomon Archives/Berlinische Galerie, Landesmuseum für Moderne Kunst, Fotografie und Architektur. © Bildarchiv Preußisher Kulturbesitz).
Au sujet de la relation Stars/Paparazzis, on oppose souvent le rejet à la connivence, et pourtant, la plupart du temps, les deux sont intimement liés pour donner un rejet dit "de connivence". Le célèbre doigt d’honneur de Mick Jagger des Rolling Stones est un marqueur personnel, une signature. Dans ce cas, le geste d’insulte devient un "rejet-connivence", très porteur en termes de vente de photos, comme sur la photo de Ron Galella intitulée "Mick Jagger et Jerry Hall quittant la Mizuno Gallery, de Berverly Hills, le 16 janvier 1983" (épreuve gélatino-argentique, Courtesy Ron Galella/A. Galerie). Mais, la connivence entre Stars et Paparazzis ne s’arrête pas là. Tazio Secchiaroli, l'un des plus grands photographes italiens du XXe siècle - ayant bossé pour plusieurs agences de chroniques romaines - à ses débuts, en 1968, est contacté par Sophia Loren, car… suite à la naissance de son premier fils, Carlo, la Star craint pour sa vie privée et veut casser le scoop. A ces fins, elle lui donne rendez-vous au photographe, dans un parc, pour qu’il fasse les quelques photos tant convoitées.
Enfin, pour étudier le contexte évolutif d’une vie de Star paparazziée, le Suédois Ulf Lundin, un photographe expérimental, réalise en 1996 une étude fascinante : la série de photos "Pictures of a Family". Une famille "exemplaire et stable" est "paparazziée" comme une Star toute une année. Le résultat est surprenant. Il démontre que le visiteur (un lecteur de la presse people comme les autres…) est formaté par les images Paparazzis prises au téléobjectif. Au fur-et-mesure que l’expérience progresse, les personnages deviennent des "coupables idéals", leur stress devient omniprésent. Quand l’enfant tombe de vélo, cela devient une scène de crime. Quand la femme marche en forêt avec son enfant sous le bras, cela passe pour une fuite, et quand elle sort de chez elle, elle se sent observée. Le mari n’est plus naturel dans ses expressions, l’anxiété se lit dans son regard, etc. Progressivement cette famille "bien sous tous rapports" semble avoir quelque chose à cacher, alors que ce ne sont que des impressions. Cette expérience prouve qu’en de telles circonstances, l’être humain lambda devient parano, se met dans la peau d’une Star, révèle une tension insoutenable. L’image négative, qui en résulte, illustre parfaitement notre rapport conditionné à l’info, le règne du "tout-surveillance" et le rôle prépondérant des Paparazzis dans ce type de démarche.
DéTOURNEMENT (ARTISTIQUE) D’OBJETS VOLéS.
En associant les grands noms de la Discipline "Paparazzi" à des travaux d’Artistes qui se sont interrogés sur ce mythe moderne, l’expo a pour ambition de définir les caractéristiques d’une "Esthétique Paparazzi". Le téléobjectif produit un style de photo que l’on dirait prise "derrière la vitrine d’un aquarium". Cette esthétique plate, "à la Paparazzi", a fasciné les Artistes et les a même inspirés. "Et comme l'Art recycle à peu près tout, les Artistes contemporains se sont à leur tour inspirés des Paparazzis pour créer des œuvres", explique Clément Chéroux, le Commissaire de l'exposition. Aussi, le troisième et dernier volet de cette expo concerne-t-il les formes d’appropriation de l’Imagerie des Paparazzis. Cette appropriation se fait dans le contexte du Pop Art, un mouvement artistique né en Grande-Bretagne au milieu des années 1950, sous l'impulsion de Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi. A la fin des années 1950, le Pop Art américain émerge à son tour avec Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jasper Johns et James Rosenquist. L'expression "Pop Art" vient de l’abréviation de "Popular Art". L’expression est utilisée pour la première fois en 1955 par Lawrence Alloway, un critique d'art britannique, faisant partie de l'Independent Group ; un groupe d'intellectuels travaillant sur le rôle de la technologie dans la société. Ce mouvement créé sous l'impulsion de John McHale, artiste et sociologue, donne vie au Pop Art en Angleterre, conteste les traditions, affirme que l'utilisation d'éléments visuels de la Culture Populaire, produits en série, se fait dans la continuité des "Beaux-Arts". De même, il affirme en enlevant l’objet de son contexte, en l’isolant et/ou en le combinant avec d'autres objets, qu'il est plus facile de le contempler. Ce mouvement se caractérise surtout par l’influence qu’il puise dans la société de consommation. Un principe que les américains vont mettre en évidence, au travers de la publicité, des magazines, de la BD, de la télévision, de la mode, de l'architecture, du dessin, etc. Toujours à l’avant-garde, le Pop Art utilise des procédés et produits nouveaux (acrylique, sérigraphie, etc.) et des techniques picturales réservés jusque là aux industrielles. Les couleurs sont vives et décalées par rapport à la réalité. Andy Warhol, s'approprie des objets de la vie courante (une bouteille en verre, une canette de soupe, un carton de lessive, etc.) pour les transformer en œuvres d’art. Dépassant le principe d'unicité de l'œuvre d'art qui servait à en fixer la valeur, le Pop Art bouscule l’Art en général. Il utilise des symboles populaires afin de désacraliser l'œuvre d'art élitiste qui ne traite que des "sujets nobles". De Mickey Mouse à Marilyn Monroe, en passant par Mick Jagger et James Dean, les idoles deviennent avec le Pop Art des icônes neutres ou engagées, selon l'artiste. Jasper Johns, quant à lui, prendra comme source d’inspiration la culture publicitaire. Les artistes du Pop Art s’approprieront aussi les photos des Paparazzis ; Gerhard Richter et Richard Hamilton notamment. Richard Hamilton en 1972 conçoit sa célèbre "Swingeing London 67 series" en présentant des variations de photographies connues de Mick Jagger, issues de la presse à scandale, en route pour le tribunal pour possession de cannabis. Les techniques utilisées sont le pochoir et le collage.
Un autre tournant intervient dans l’Art, en 1962, lorsque le photographe de mode Richard Avedon, s'inspirant des photos volées du couple Richard Burton/Elizabeth Taylor, réalise toute une série de photos à la "manière des Paparazzis" pour une ligne de vêtements. "Avec sa mise en scène tumultueuse et échevelée, c'est devenu un modèle du genre. William Klein l'admirait énormément", indique Clément Chéroux. Puis, au début des années 1970, François-Marie Banier se met à la photographie. Parmi les diverses personnalités dont il a tiré le portrait, on trouve : Nathalie Sarraute, Samuel Beckett, Madeleine Castaing, Vladimir Horowitz, Silvana Mangano, Joyce Carol Oates, Pascal Greggory, Isabelle Adjani, Caroline de Monaco, Sophie Marceau, Johnny Depp, Vanessa Paradis, Marlon Brando et Liliane Bettencourt. Les photos qu’il a faites de Samuel Beckett, célèbre écrivain, poète et dramaturge irlandais d'expression française et anglaise, prix Nobel de littérature, à Paris, sont particulièrement intéressantes par leur sincérité. De même Viktoria Binschtok, Julian Baron ou Barbara Probst font aussi référence à des formes visuelles caractéristiques de "l'Esthétique Paparazzi". Avec Viktoria Binschtok, à force de surimpression, on fini d'ailleurs par se demander qui est le plus "paparazzié". Mais il n'y a pas que les milieux artistiques qui se sont appropriés cette esthétique et ont cherché à se mettre dans la peau d’un Paparazzi. Depuis les années 1960, l’attitude des chasseurs d’images fascine bon nombre d’artistes et de photographes de mode qui, le temps d’un projet, cherchent à jouer au Paparazzi. Dans son essai "La photographie de mode et l'esthétique du paparazzi", Frédéric Monneyron montre que l'univers de la mode s'est emparé très tôt des signes extérieurs de cette esthétique. Dès le début des années 1960, les photographes Richard Avedon et William Klein, et plus récemment Alexi Lubomirski ou Christian Leseman, ont été les premiers à se transformer en Paparazzis à l’occasion d’une campagne de mode. Ils jouent sur le rôle de représentation du "model" et sur l'ambiguïté entre la mise en scène et la spontanéité. Richard Avedon, en 1962, lui, propose de prendre des modèles, de les habiller avec des vêtements de grands couturiers, de leurs faire prendre la pause afin de recréer des scènes "à la paparazzi". Il s’approprie ainsi à son tour "l’Esthétique Paparazzi" (le baiser volé sur un banc public, seuls dans la foule, le bain de foule, etc.). Enfin, la fin des années 1970 marque un vrai renouveau artistique, et en 1979, Warhol, dans son ouvrage "Andy Warhol's Exposures", publie pour la première fois des clichés pris à l’aide d’un simple appareil Minox, découvert en 1976. Ces images de la Jet-Set et des milieux artistiques qu’il fréquente, vu sous un autre angle, réalisées sans le moindre souci de composition, sont à mi-chemin entre la pratique Paparazzi et celle du photographe mondain. Exposée dès 1980 au Ludwig Museum de Cologne et au Stedelijk Museum d’Amsterdam, cette série, poursuivie de manière compulsive, marque le début de la reconnaissance de Warhol photographe. Ce dernier affirme qu’une bonne photographie est une photo "nette, montrant une personne publique se livrant à des actes privés". Cette définition volontairement non-artistique de la photographie rejoint celle donnée à la fin des années 1950 par le Paparazzi Rino Barillari : "Quand il y a le personnage, rien d’autre ne compte, parce qu’une photo documentaire qui montre l’événement, même si elle est laide, vaut bien plus qu’une image artistiquement composée."
(A).
Parallèlement, de nombreux artistes dont l’Américain Gary Lee Boas, l’Anglaise Alison Jackson ou encore le Collectif Autrichien G.R.A.M. (Günther Holler-Schuster, Ronald Walter, Armin Ranner et Martin Behr, dits "G.R.A.M.") collectionnent également les Stars "à la manière des Paparazzis". Le Collectif G.RA.M. créé en 1987, poursuit dans son travail une analyse des codes photographiques. Lors d’une résidence à la Villa Arson de Nice, ses quatre membres jouent au Paparazzi en photographiant de belles femmes sur la plage avec des objectifs de longues focales, pour faire croire au public à la présence d’une célébrité venue incognito ; un travail montré en 2006 au Centre de la Photographie de Genève (CPG) à l’occasion des 50 Jours pour la Photographie à Genève (50JPG), durant l’exposition "Photo-Trafic". Plus récemment, les G.R.A.M. conçoivent une série de réinterprétations de scènes de violence physique issues de l'actualité des Parlements européens, à partir de photos de presse ["Paparazzi (Barack Obama)", 2008, et "Hohes Haus, Kiev"(cf. A), 2011, C-print, 183 x 263 cm]. Une expo sur ce sujet intitulée "Café Paparazzi" voit le jour à la Courtesy Christine Koenig Galerie de Vienne, du 18 Juin au 1er août 2009. Les G.R.A.M. ont même transformé St-Trop, Genève et Hollywood en Scène Paparazzi ! Leur sigle est en néon, c’est le "Paparazzi Café" ; car en Autriche le café est le lieu consacré à la lecture de la Presse Paparazzi.
Comble du voyeurisme, Pascal Rostain & Bruno Mouron se sont intéressés au contenu des poubelles des Stars. Ils ont ausculté et photographié leurs détritus (et ceux de plusieurs familles sur tous les continents). Grâce à leur travail, les chercheurs qui étudieront la société de consommation dans quelques siècles n’auront pas besoin de chercher bien loin pour tout savoir des habitudes de cette époque ; toute cette société étant contenue dans "les cornes d’abondance" que sont les sacs-noirs-poubelles. Les archives de ces deux Paparazzis sont classées comme l'Herbier de Carl Von Linné, le grand nomenclateur suédois (1707-1778). Tous ceux qui voient leurs photos deviennent à leur tour entomologistes. Au début, ils s’intéressent de manière pudique (comme s’il s’agissait de leurs propres poubelles), puis ils se lâchent, commentent et jugent. Les poubelles de Madonna et de Mel Gibson sont passées au peigne fin, et deviennent des œuvres d’art exposées, sans complexe. Dans la "pro-vocation", Alison Jackson imagine des scènes de Paparazzis improbables, comme "Bush With Rubik’s Cube" (2005) (l’ex-Président américain jouant au Rubik’s Cube ; œuvres photographiques et mannequin) ; "Diana figer up" (2000) (Lady Di en train de faire un doigt d’honneur), "Marilyn Wank Window Bars" (2002) (Marylin Monroe en train de se caresser) ; "The Queen On The Loo" (2003) (la Reine d’Angleterre sur "le trône") ; etc. Avec ses photos, Alison provoque volontairement le public, en faisant naître en lui, l’envie de découvrir des photos qu’il aimerait voir dans la réalité et qu’il ne verra jamais. Le peintre de Street Art, Keith Haring, lui, détourne une photo de Madonna, prise dans la presse, pour en faire une œuvre destinée au couturier Jean-Charles de Castelbajac. Il s’agit de son dernier dessin, imaginé juste avant sa mort, en guise d’invitation pour le défilé automne-hiver 1990-1991 du créateur.
Le "Kiosque" conclut ce magnifique parcours durant lequel on apprend énormément de choses, comme à chacune des expos du CPM. Cette dernière section interroge les us et coutumes des magazines qui diffusent les photographies de Paparazzis. Une presse dite "people", à la typographie clinquante, aux "Unes" tape-à-l’œil, qui commandite les Paparazzis. Une industrie qui a ses propres règles, évoluant avec le temps. C’est (Di) "Bunte" (le magazine allemand) contre "Paris Match" (l’hebdo français) qui se disputent un public spécifique, le public Paparazzi. Car c’est bien connu, dans l’actuelle société, tout le monde veut tout savoir sur son voisin, et tout sur la vie privée des Stars.
Dénonçant cette culture de l’indiscrétion, voir de la délation, l’artiste Américain Jonathan Horowitz, né en 1966, travaille à New York tant la vidéo que la sculpture, l’installation sonore et la photographie. Il étudie de façon critique "les cultures" (politique, show bizness, cinéma, guerre et consumérisme). Par exemple, à partir de "found footage" (traduction : "enregistrement trouvé"), il récupère des pellicules déjà impressionnées dans le but de réenregistrer des films dessus aux fins de surimpression. Diplômé de l'Université de Wesleyan en 1987, Horowitz se spécialise, visualise et juxtapose spatialement des éléments du cinéma, de la télévision et des médias, pour révéler les connexions et les pannes entre ces modes de communication qui se chevauchent. En septembre 2005, le "Daily Mirror" publie une photo de kate Moss qui, sans complexe, se prépare un rail de coke au cours d’une soirée privée. L’image fait le tour du monde en quelques heures. Le mannequin Anglais perd ses plus gros contrats (H&M, Burberry et Chanel). En 2006, Jonathan Horowitz détourne cette couverture du tabloïd anglais – le "Daily Mirror" (le "miroir quotidien") - en réalisant une sérigraphie sur un vrai miroir (37,50 x 29,30 x 0,60 cm). Il superpose la typographie du "Cocaïne Kate" avec le vide du miroir, un vide très vite comblé par les reflets de la "Une" du "Daily Mirror", accrochée sur le mur d’à côté, et du visiteur devenant lui-même sujet de cette "Une". Au final, cette œuvre crée une image multiprojectionnelle.
Dans la même veine, à partir des années 1980, plusieurs artistes femmes, comme Malin Arnesson, Cindy Sherman ou Kathrin Günter interrogent "la place de l’artiste en tant que star". Kathrin Günter est photographe. Elle étudie la photographie à l'Université des Sciences Appliquées d’Hambourg. En 2000, avec sa première série baptisée "Star Shots", elle remporte le Prix BFF du meilleur diplôme photographique des Universités Allemandes. Après de longs séjours en Italie, en Espagne et en Angleterre, en 2006, elle retourne en Allemagne, où elle vit depuis à Berlin. Elle explore toujours dans son travail le comportement des Stars, le phénomène de la Photographie Paparazzi, et celui indissociable de l'auto-mise en scène. Ses recherches ludiques sont axées sur la "pensée-graphique expérience", la photographie, les mystères non résolus, et certains phénomènes de la photographie de la fin du XIXe siècle, et du début du XXe siècle. Elle se met en scène dans "Star Shots Magazine" (couverture et photographies) en décembre 2007. L’expo du CPM se termine sur un travail effectué sur les années 90, étudiant le rapport de Berlusconi avec les Paparazzis. Si "il Cavalière" s’en sert pour sa promotion, et au cours de toutes ses campagnes électorales, finalement ils finiront par causer sa perte, avec la révélation de plusieurs affaires gênantes (sexe et corruption).
UNE EXPO EN 3 PARTIES SANS PARTI PRIS.
La preuve est faite, grâce à cette expo, que les Paparazzis recherchent la discrétion, afin de ne pas être repérés par les personnes qu'ils photographient, et de manière à ce qu’elles conservent une attitude naturelle pour pouvoir les shooter. Pour arriver à leurs fins, ces photographes de l'impossible peuvent se cacher, se déguiser, suivre leur cible à distance, établir une planque dans un véhicule ou se camoufler en extérieur. Les personnes photographiées sont des personnalités connues du show-business et de la politique : "les Stars". Elles ont maintenant l’habitude de voir des photos d'elles-mêmes dans les magazines "people", style "Closer, "Voici", (Di) "Bunde", etc. Elles lisent parfois ces revues avec le sourire (comme Drew Barrymore...), mais souvent elles déposent plainte contre les Magazines People en question quand ils portent gravement atteinte à leur vie privée. En cas de grosse pression, due à une traque incessante, certaines Stars deviennent violentes verbalement et physiquement contre les Paparazzis. Cette expo se penche sur ce métier de "chasseur d’images", en abordant les rapports complexes qui s’établissent entre le Paparazzi et la Star, celle-ci devenant tour à tour proie ou complice, voire metteur en scène des photos qui sont prises d’elles. "L’esthétique Paparazzi" influence jusqu’aux shootings de la photo de mode. Cette exposition d’envergure du CPM dédiée aux Paparazzis, Stars et Artistes (qui s’en inspirent) transforme le visiteur en voyeur indirect, décomplexé et éclairé à la fois. Elle fait la part belle aux clichés, à l’audace et aux méthodes peu scrupuleuses des Pros de la planque : Ron Galella, Daniel Angeli, Sébastien Valiela, Bruno Mouron & Pascal Rostain, etc. Depuis les années 1960, les photographes shootent les Stars de près, au flash, "en opé commando", jusqu’à la confrontation s’il le faut. "Ces contraintes donnent du mouvement, de l'intensité à l'image", souligne le Paparazzi Sébastien Valiela. Richement illustrée, passionnément dans son sujet, l'exposition de Metz n'élude ni la difficulté du travail des Paparazzis, ni la souffrance infligée aux Stars. Récemment, dans une lettre publiée par le "New York Magazine", et sur "Vulture" (le site du "New York Magazine"), l'acteur américain Alec Baldwin, 55 ans, comme un coup desemonce, annonce qu'il quitte la vie publique, par lassitude d'être pourchassé par les photographes. Il est fatigué et le fait savoir. Il désire se concentrer sur l'essentiel : être comédien et vivre en paix avec sa famille. Il souhaite avoir une vie normale, sereine, loin des polémiques qui ont particulièrement marqué son année 2013. Clément Chéroux, le Commissaire de l’expo, précise : "La figure du paparazzi dans la culture populaire est celle d'un voyou. Il est devenu le double négatif du reporter de guerre, le côté obscur de la profession. On voulait dépasser cette vision et analyser ce phénomène d'un point de vue historique, éthique et esthétique." Il y a certes les chasseurs et leur gibier, mais il y a aussi, désormais, le citoyen lambda ; un abominable voyeur-bis qui se délecte, journalièrement, du tableau de chasse offert par les Magazines People. Un "Monsieur tout-le-monde" qui s’y met aussi à ses heures perdues, grâce à la démocratisation des appareils photos et à Internet, et qui shoote sans vergogne, à son tour, les Stars qu’il croise (et/ou les personnes ordinaires), sans leur consentement. Des Paparazzis en herbe improvisés ? Une situation confirmée par "Le Parisien" le 19 mai 2012, qui titre : "Nous sommes tous des paparazzis", et précise même : "Vous croisez une star dans la rue ? Dites-le à vos amis. Le réseau social Los People, disponible sur les Smartphones, et qui permet à ses membres de s'échanger des tuyaux sur les personnalités." Comme quoi le vrai problème dans tout cela reste toujours le respect du droit à l’image, et le respect tout court. On a de l’éthique ou l’on n’en a pas, amateur ou pro ! Aujourd’hui, les technologies permettent à chacun d’être un Paparazzi. Il suffit d’être présent au bon moment et de prendre "ZE" Photo et le tour est joué. Les chaînes d’info en continu (BFMTV, I-Télé, LCI, etc.), grandes pourvoyeuses de scoops (photos et vidéos), reçoivent l’essentiel de l’info à sensation de cette manière, via Internet. Cette concurrence a cassé le prix des cachets par deux, voire plus ! Maintenant, il faut vraiment sortir du lot, être plus rapide que tout le monde (d’où l’intérêt d’avoir un bon réseau d’informateurs) et avoir tous les culots, pour gagner sa vie correctement en tant que Paparazzi. In fine, comme le disaient certains photographes présents à l’inauguration de cette expo du CPM, à propos des Paparazzis : "C’est une chasse, t’appuies sur le déclencheur, tu photographies, tu photographies, etc. Puis, après seulement tu recadres !" L’affirmation "Puis, tu touches la thune !" pourrait clore ces propos. Mais la citation qui sera la meilleure des conclusions à cet article, et là, on est véritablement dans le meilleur des mondes... C'est celle qui transforme l’utopie en réalité et réconcilie de manière intelligente les Paparazzis et les Stars : "J'essaie d'être aimable envers les paparazzis, après tout ils ont une famille à nourrir et si me prendre en photo peut permettre à leurs enfants d'avoir ce qu'ils veulent et bien ça me va." Et c’est signé de la chanteuse : Demi Lovato. Merci Demi pour cette très belle preuve de tolérance qui réconcilie tout le monde !
© Jean DORVAL, le 06.03.2014, pour LTC Arts.
INFO+ :
CPM : 03.87.15.39.39 ou www.centrepompidou-metz.fr
Sources documentaires :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paparazzi
Le dossier de presse du Centre Pompidou-Metz sur l’expo.
"Paparazzi ! Photographies, Stars et Artistes", ouvrage collectif réalisé sous la direction de Clément Chéroux, coédition Flammarion et Centre Pompidou Metz.
Notes :
(1) Traduction : "La Douceur De Vivre".
(2) En italien, le mot "Paparazzi" est le pluriel de "Paparazzo". En France, en fonction des dictionnaires on peut écrire un "Paparazzi" ou des "Paparazzis".
© Crédit photos : photographe : Jean DORVAL pour LTC Arts 2014 ; droits pour les photos d’œuvres d’art : les Centres Pompidou-Metz et Paris - ADAGP Paris 2014 ; reproduction partielle de quelques parties du bâtiment du Centre Pompidou-Metz faite avec l’aimable autorisation de Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines Architectes.
PS : J’ai paparazzié le Commissaire de l’expo Clément Chéroux… VOICI mon reportage-photos réalisé pendant ses différents interviews, le jour de l'inauguration de l'expo. Hihihiii !!! On ne se refait pas ! C’est moi le (seul et l’unique) Paparazzi. Qu’on se le dise ! JD.
03:33 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : "vol de photos à l’étalage au centre pompidou-metz !", centre pompidou-metz (cpm) organise du 26 février au 9 juin 2014, à son tour, une exposition sur les paparazzis, dans sa galerie 3, baptisée "paparazzi ! photographes, stars et artistes.", l’esthétique paparazzi, viktoria binschtok, tazio secchiaroli, ron galella, pascal rostain & bruno mouron, william klein, gerhard richter, richard avedon, raymond depardon, yves klein, cindy sherman, malachi farrell, alison jackson, kathrin günter, andy warhol, le commissaire de l’expo, clément chéroux, les paparazzis, une expo sur les paparazzis, xpo, exposition, regards sur l'école de paris, au musée de la cour d'or à metz, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz, phares, pablo picasso, jean dorval, jean dorval pour ltc arts, juan miró, yan pai-ming, fernand léger, anish kapoor, galerie talents d'art, à metz, les phares, charles baudelaire, "la fiancée aux seins nus.", arne mattson, "elle n’a dansé qu’un seul été." | Facebook |
26/02/2014
CMP : BIENTôT UN REPORTAGE SIGNé JD SUR L'EXPO "PAPARAZZI !"...
"ACTU à LA UNE" : http://centrepompidou-metz/expo paparazzi !
01:00 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : expo, exposition, paparazzi !, photographes, stars, et artistes, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz, phares, pablo picasso, jean dorval, jean dorval pour ltc arts, juan miró, yan pai-ming, fernand léger, anish kapoor, galerie talents d'art, à metz, les phares, charles baudelaire, "la fiancée aux seins nus.", arne mattson, "elle n’a dansé qu’un seul été.", le film, edvin adolphson, ulla jacobsson, john elfström, drame, romance, göran, kerstin, entement toi et moi, « le chant de sanaa. », poésie, inspiré de la poésie humaynî du yémen, mais en vers libres, tihāma, yémen, femme yéménite, évidence, la rose mauve, une hirondelle fait mon printemps, melin de saint-gelais, poésie renaissance, renaissance | Facebook |
25/02/2014
PLEINS "PHARES" SUR LE CPM !
La poésie inspire à n’en pas douter la nouvelle exposition du Centre Pompidou-Metz (CPM) : "Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes, Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum, Sont un écho redit par mille labyrinthes ; C’est pour les cœurs mortels un divin opium ! C’est un cri répété par mille sentinelles, Un ordre renvoyé par mille porte-voix ; C’est un phare allumé sur mille citadelles, Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !" Inaugurée le 14 février dernier, le jour de la Saint-Valentin, cette nouvelle expo, résolument placée sous l’égide du romantisme, intitulée "Phares", a pris comme fil conducteur ces extraits du poème "Les Phares"(1) de Charles Baudelaire (in "Les Fleurs du Mal", 1857), mettant en avant, en dehors de toute chronologie, huit grands peintres (Rubens, Léonard de Vinci, Rembrandt, Michel-Ange, Puget, Watteau, Goya et Delacroix), des "Phares", véritables jalons de l’Histoire de l’Art Classique. Ces quelques vers ont permis au CPM de faire un parallèle avec l’Art Moderne, en présentant dix-huit artistes et une vingtaine d’œuvres, des "phares" pour l’Art Moderne [Juan Miró, Yan Pai-Ming, Fernand Léger, Joseph Beuys, Simon Hantaï, Louise Nevelson, Robert Delaunay, Franck Stella, Pierre Soulages, Jean Degottex, Pierre Alechinsky, Sam Francis, Joan Mitchell, Dan Flavin, Robert Irwin, Anish Kapoor, Claude Viallat et Pablo Picasso (avec son sublime "Rideau de scène pour le ballet Mercure" de 1924, mettant en scène ses personnages fétiches issus de la Commedia dell’arte : Arlequin et Pierrot)], eux aussi de véritables "jalons dans le temps" selon Hélène Guenin, Responsable du Pôle Programmation au CPM. Des œuvres majeures, donc, majestueuses et hors normes, qui trouvent toute leur place dans "LA" Grande Nef du CPM, taillée sur mesure. "Un lieu unique en Europe par son volume !", comme le dit si bien Laurent Le Bon, le Directeur du CPM.
UNE SéLECTION D’ŒUVRES TRèS RAREMENT MONTRéES AU PUBLIC.
L’exposition "Phares" met en valeur une sélection de chefs-d’œuvre rarement montrés au public en raison de leur format monumental. Elle revient aux fondamentaux du CPM et est entièrement réalisée à partir de prêts de la Collection du Centre Pompidou, Musée National d’Art Moderne, de Paris. Sept artistes exposés sur dix-huit sont encore vivants. Cela a permis d’obtenir un maximum de conseils afin de placer les œuvres au mieux. Par exemple, pour positionner "Orangé, formes bleu clair" (1970) de Claude Viallat - une toile peinte avec des colorants et de la résine acrylique, de près de 12,50 mètres sur 2, suspendue sur une tringle au cœur d’un ryhad avec vue panoramique - le point de vue de l’artiste a été essentiel. Le making-of de l’expo montre d’ailleurs l’arrivée et l’installation au CPM de cette longue et imposante toile de Viallat, roulée à cause de ses dimensions hors normes. La scénographie de l’expo, quant à elle, est signée Christophe Aubertin et Simon Perdereau. Elle reprend des éléments originaux de cloisons conçus par Nicolas Groult et Sylvain Roca pour l’expo "Vues d’en Haut", et ce, dans un louable souci d’économies et de recyclage. L’expo ne suit aucune chronologie, couvre les principaux mouvements artistiques du début du XXe siècle à nos jours, et offre à chaque œuvre des espaces dédiés avec un regard confortable et différent pour chaque artiste. Des cycles thématiques viendront rythmer les deux années de présentation de cette expo et différents thèmes y seront successivement abordés en 2014 : le geste, l’ombre et la lumière, la figuration et l’abstraction. Chaque œuvre a son propre cartel développé, auquel est joint un cartel "jeune public", pédagogique et ludique, comprenant des anecdotes, des questionnaires, des devinettes et des petites expériences à réaliser, afin selon Laurent Le Bon de donner "un sentiment légitime d’égalité devant l’émotion que procure chaque œuvre". Dès juin 2014, afin de faire évoluer cette expo de longue durée, qui se déroulera sur deux ans, une documentation plus développée constituée de photographies, de vidéos d’archives, de témoignages et de citations d’artistes remplacera les actuels cartels et permettra au visiteur d’approfondir sa connaissance des œuvres présentées et le contexte de leur création. Une exposition de "Géants" qui a nécessité une réflexion de tous les instants, par rapport au format contraignant des œuvres. D’ultimes ajustements ont été nécessaires dans bien des cas, au moment de l’accrochage d’œuvres, rarement exposées et/ou prêtées, emblématiques de la carrière des artistes concernés ou au contraire atypiques montrant une autre facette de leur créativité.
La séance de piano avant l'inauguration officielle...
DES GéANTS DE L’ART MODERNE, JALONS DE LA NOUVELLE EXPO DU CPM !
L’expo "Phares", contrairement aux autres expos organisées par le CPM, ne comprend pas de section et encore moins de thème défini. Elle entraîne le visiteur à la découverte ou la redécouverte de Géants de l’Art Moderne, aux œuvres "Phares". Pour le plaisir des sens, on peut aborder cette expo de deux manières possibles : soit on passe de l’ombre à la pure lumière, et du noir et blanc à la couleur ; soit on s’oriente de la figuration à l’abstraction, avec des œuvres montrant des personnages, des figures humaines, laissant peu à peu place à des paysages, puis à l’abstraction. Chacun ayant à cœur d’aller voir cette expo, aussi il n’est pas nécessaire de faire une analyse de toutes les œuvres. Un échantillonnage s’avère donc utile. Le parcours de cette expo commence et se termine sur une palette de pures couleurs, totalement déroutante, "incarnée" par l’huile sur toile de Juan Miró, intitulée "Personnages et oiseaux dans la nuit", aux impressionnantes dimensions : 274,5 cm sur 637… Ces oiseaux multicolores invitent le visiteur à l’évasion… Cette œuvre créée en 1974 par l’artiste dans son atelier de Palma de Majorque représente un univers mêlant l’abstrait et le mystère. Un monde torturé si cher au peintre où le noir est une couleur qui rehausse, habille, toutes les autres.
A la suite de Miró, on trouve Yan Pai-Ming. Cet artiste franco-chinois, né en 1960, dont l’atelier se trouve à Dijon - qui était présent lors de l’inauguration de "Phares" - présente ses œuvres baptisées "Survivants", auxquelles le CPM a consacré une salle. Ce polyptyque d’huiles sur toile (soit 7 panneaux, de 230 cm sur 390, chacun), à l’exceptionnel camaïeu de noirs, de gris et de blancs, est une commande faite en 2000 par le Centre d’Art Sacré d’Évry (intégrée depuis 2003 à la Collection du Centre Pompidou, Musée National d’Art Moderne, de Paris), exposée dans un premier temps à la Cathédrale d’Évry(2), nommée "Épiphanies", et qui met en exergue les réflexions de l’artiste sur la Vie après la mort. Ces tableaux comprennent, entre autres, un autoportrait de l’artiste, un portrait de Bouddha et une représentation de Mao sur son lit de mort. Yan Pei-Ming a obtenu une reconnaissance internationale grâce à SA nouvelle conception du portrait, héritée de ses premières œuvres monumentales influencées par la propagande maoïste issue de la Révolution Culturelle ; ouverte brutalement au printemps 1966 et achevée en 1976, et qu’il a vécue de 6 à 18 ans. Ce format inhabituel révèle son talent, invite l’œil du visiteur à pénétrer dans les visages des sujets comme on circule du regard dans un paysage. L’Artiste traduit l’universalité de l’Humanité, avec un minimum de moyens pour un effet maximum, de part son geste vif et spontané. L’utilisation de la bichromie (le noir et le blanc) intensifie son trait, le rend plus réaliste. Les parties évidées de ces œuvres favorisent l’imaginaire du visiteur. Yan Pai-Ming interrogé affirme avoir travaillé "l’image de la survivance et de la réparation, le monde de la mort ressuscitée." Tout un programme !
Puis, on aborde la "Composition aux deux perroquets", signée Fernand Léger, et réalisée entre 1935 et 1939. Toujours dans ses thématiques de prédilection, l’artiste immortalise l’arrivée du Front Populaire au pouvoir en 1936, à mi-chemin entre progrès social et premiers congés payés. Cherchant à équilibrer son œuvre, l’artiste rajoute un élément extérieur sur les mains de certains de ses personnages : deux perroquets colorés qui donnent un petit côté exotique à sa composition en rupture avec son côté hiératique et massif général. Il oppose aussi d’imposantes formes géométriques à ses habituels personnages charnus "à la Gauguin" : des nus féminins et un homme en débardeur à rayures. Une œuvre qui malgré sa taille a été présentée dans plusieurs villes des Etats-Unis d’Amérique pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d’être offerte au Musée d’Art Moderne de Paris en 1950.
Au final "Sans titre" (2008) d’Anish Kapoor reste l’œuvre qui s’impose le plus parmi tous ces "Phares". Incontournable pour le visiteur en fin de scénographie, cette grosse cerise concave - ce majestueux hémisphère hypnotique, cet œil cyclopéen "à la Big Brother" dévorant toutes les formes qui passent à sa portée - est constituée intégralement de fibre de verre, de résine et de peinture. Elle a une profondeur est de 150 cm pour un diamètre de 302 cm. Anish Kapoor est une artiste britannique d’origine indienne, née en 1954. Polyvalente, elle se définit comme étant un sculpteur-peintre. Elle doit sa reconnaissance internationale à ses œuvres composées de formes géométriques, recouvertes de pigments purs. La spiritualité de son cheminement artistique et sa quête d’un monde poétique marient à la perfection l’infini et l’au-delà du visible. Ses effets d’optique surgissent continuellement dans l’environnement de son œuvre réfléchissante, savamment polie, et interrogent le visiteur sur leur signification. L’expérience sensorielle causée par cette œuvre-miroir déformante bouleverse au plus profond de l’âme le visiteur, et la perception qu’il peut avoir de l’image qui se réfléchit de manière complexe. Ainsi le visible devient invisible, et vice-versa. On assiste à un passionnant jeu d’illusions d’optiques, confondant le vide et le plein, l’intérieur et l’extérieur, l’endroit de l’envers, ainsi que le matériel et l’immatériel. Les propriétés réfléchissantes de cette œuvre, sur fond rouge pourpre, absorbent et reflètent à la fois la lumière. Le visiteur attentif, qui s’attarde, y perd tous ses repères, la notion même du temps, entre en rêverie. Une sculpture déjà été exposée à l’Église des Trinitaires de Metz au cours de l’Expo "Constellation" qui a eu lieu du 15 mai au 4 octobre 2009 ; un rendez-vous culturel de grande envergure qui préfigurait l'ouverture du Centre Pompidou-Metz au Printemps 2010.
Elodie Stroecken est co-Commissaire de l’expo "Phares".
IN FINE…
Au travers de l’expo "Phares", on se rend compte que "Le (trait de, ndlr) génie est le phare (…)"(3) de l’action culturelle menée par Laurent Le Bon, depuis 2010, avec toute son équipe de collaborateurs, dont la devise pourrait être "Donner du bonheur et faire du bien, voilà notre loi, notre ancre de salut, notre raison d'être, notre phare. (…)"(4) Cette expo reste un "Phare" culturel faisant passer le visiteur de l’ombre à la lumière, du figuratif à l’abstrait, et ce, comme par enchantement. Mais, n’est-ce pas ce qui fait du CPM, depuis son ouverture, ce Magicien au chapeau chinois, "LE" (nouveau) "Phare de la Lorraine" ?
© Jean Dorval, le 24.02.2014, pour LTC Arts.
Notes :
(1) Source documentaire : http://poesie.webnet.fr
(2) La cathédrale de la Résurrection Saint-Corbinien est une cathédrale diocésaine catholique. Si l'on excepte la Basilique-cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille de Lille, achevée en 1999, mais démarrée en 1854, la cathédrale d'Évry est la seule construite en France au XXe siècle,
(3) In les "Choses vues" (1887-1900) de Victor Hugo,
(4) Extrait de "Fragments d'un journal intime" (1884, 1887, 1923, 1927) de Henri Frédéric Amiel.
L'INTERVIEW DE CLAIRE GARNIER by JD :
JD : Bonjour Claire Garnier (CG), vous êtes co-Commissaire de l’expo "Phares" avec Elodie Stroecken, qui est Chargée de Coordination du Pôle Programmation au CPM. Elle sera co-Commissaire de nouveau pour l’expo "Tania Mouraud" qu’organise le CPM en 2015. Le fait que ce soient "deux jeunes femmes" qui assurent le co-Commissariat de "Phares" a été chaleureusement salué par Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication, présente pour l’inauguration de cette expo. Vous avez œuvré avec complicité et brio pour la réussite de cette présentation unique en son genre avec Elodie. Pouvez-vous présenter votre parcours professionnel aux lecteurs d’LTC Arts ?
CG : Bonjour Jean, je suis Commissaire d’Expositions, Chargée de Mission auprès du Directeur du Centre Pompidou-Metz, Laurent Le Bon. J’ai été en 2012 co-Commissaire, avec lui pour les expositions "1917" et "Parade". Comme déjà précisé, en 2014, je suis co-Commissaire de l’expo "Phares" avec Elodie Stroecken. Je travaille depuis un peu plus de cinq ans au Centre Pompidou-Metz. J’ai aussi participé à la coordination de l'exposition d'ouverture du Centre Pompidou-Metz "Chefs-d'œuvre ?" en 2010. Je n’ai pas été impliquée dans le projet du Centre Pompidou-Metz dès 2003, mais depuis 2006, et plus concrètement depuis 2008.
JD : Pourquoi avoir choisi de mettre en place une exposition de "longue durée" (deux ans) pour seulement une vingtaine d’œuvres, au lieu de proposer, comme de nombreux politiciens locaux ou visiteurs le souhaitent, une exposition "permanente" de grande envergure à l’image d’autres musées nationaux comme le Louvre ou Orsay ? Créer une exposition permanente pourrait pourtant relancer la fréquentation du CPM…
CG : Une exposition "permanente" qui existe pour toujours, cela n’existe pas pour diverses raisons, comme la conservation et la disponibilité des œuvres. De plus, quand on regarde de plus près les accrochages dits "permanents" - même au Centre Pompidou de Paris - les présentations ne durent en fait que deux ans maximum. Et durant cette période, les œuvres sont partiellement renouvelées pour les mêmes raisons. Un accrochage dit "permanent" durant environ deux ans, aussi le CPM est bien sur une durée équivalente. Cependant "Phares" reste une exposition même si elle est de "longue durée".
JD : Mais les Musées d’Orsay et du Louvre - qui sont pour l’Art Classique ce que le CPM est à l’Art Moderne – ne possèdent-ils pas des expos permanentes ? Pourquoi le CPM n’arrive-t-il pas à en faire autant en parallèle d’expos temporaires ?
CG : Je connais moins le cadre des Musées d’Orsay et du Louvre, néanmoins le Musée d’Orsay a vu récemment son accrochage revisité entièrement, et là encore, pour permettre des prêts à d’autres Institutions ; mais aussi pour cause de restauration. Il y a régulièrement des mouvements d’œuvres au sein de ces accrochages dits "permanents".
JD : Le CPM consacrera-t-il un jour une galerie complète dédiée à des œuvres d’artistes lorrains contemporains ?
CG : Cette idée ne correspond pas du tout au projet culturel du Centre Pompidou-Metz. En revanche, il a toujours été acquis que soient associés régulièrement des artistes lorrains aux différentes expositions temporaires à caractère international produites par le Centre Pompidou-Metz.
JD : Merci Claire pour cet intéressant interview.
CG : De rien Jean.
© Jean Dorval, le 24.02.2014, pour LTC Arts.
© Crédit photos : photographe : Jean DORVAL pour LTC Arts 2014 ; droits pour les photos d’œuvres d’art : les Centres Pompidou-Metz et Paris - ADAGP Paris 2014 ; reproduction partielle de quelques parties du bâtiment du Centre Pompidou-Metz faite avec l’aimable autorisation de Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines Architectes.
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21/07/2012
"METZ NUIT." BY JD.
Ciel rose et bleu du côté de la Grande Poste...
Le plan d'eau : reflet dans le miroir...
Metz by night et son plan d'eau, ou... plage exotique ?
Tableau impressionniste de William Turner ?
Un autre Turner ?
Metz entre deux eaux...
La Cathédrale Saint-Etienne et le Palais de Justice en suspension...
La Cathédrale dans son écrin.
La Cathédrale et les Quais.
Metz : Place d'Armes aux Palmiers.
La Mairie et ses Drapeaux Tricolores.
Orientale Cathédrale...
Le Vaisseau Cathédrale
et Saint-Michel Archange en figure de proue.
© Crédit Photos : Jean Dorval pour LTC ARTS, le 19.07.2012.
12:51 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : jean prouvé, l'événement design & architecture, le grand nancy, et la ville de nancy, présentent, nancy, meurthe-et-moselle, du 30 juin au 28 octobre 2012, inédites, expositions, musée des beaux arts, musée de l'histoire du fer, musée lorrain, musée de l'école de nancy, galeries poirel, parcours urbains, dans le grand nancy, jean dorval pour ltc, jean dorval pour ltc arts, les dimanches de mai, en meuse, la meuse, meuse, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, france, ue, union européenne, europe, au village, des vieux métiers, à azannes, azannes, les dimanches, de mai, la route de la laine, présidentielles 2012, sarkozy, hollande, 1917, expo, exposition, appolinaire, arp, bonnard, brancusi, chagall, de chirico | Facebook |
09/06/2012
LES BEST OF JD : "VIRéE LUXEMBOURGEOISE A LA DORVAL : ENTRE ART MODERNE... D(é)MERDE... ET CONCERT DU « LOSTBOY ! AKA »"
© Photo ci-dessus (Un pont à Luxembourg Ville) :
http://be.digitrain.eu/fr/wp-content/uploads/2008/03/pont-luxembourg-ville.jpg
En cette journée pluvieuse du 27 mai 2010, la grève menaçant partout en France (vu toutes les mesures très vierge mariees prises par notre actuel Gouvernement...), je me décide, afin d'éviter les annulations de trains, à partir aux aurores pour un petit reportage sur une journée à Luxembourg Ville, décidé à faire d'une pierre deux coups, car... il y a de très beaux musées (et donc des expos à voir) dans cette splendide cité des Grands-Ducs, et en plus, le soir même... j'ai mes billets pour aller écouter à « l'Atelier » « Lostboy ! a.k.a » (traduisez « alias ») Jim Kerr, « LE » leader charismatique des Simple Minds. A ce sujet, cela fait drôle de savoir que Jim se lance sur scène, seul, sans ses fidèles acolytes (snif !). C'est pourquoi, je ne voulais pas louper cette Première pour tout l'or du monde, surtout après avoir écouté des extraits de son premier album sur Youtube.fr. Si ce grand artiste conserve une sonorité Pop'Rock/New-Wave très proche de ses origines musicales, cependant, ce p'tit gars, là, a sa personnalité et son style propres. Et il aime que cela se sache !
© Photo ci-dessus (La gare) :
http://de.structurae.de/files/photos/2018/gare_de_luxembourg_ville.jpg
L'EPREUVE DE LA NUITEE D'HOTEL, UNE TRADITION LUXEMBOURGEOISE QUAND ON EST PAUVRE ???
Dès mon arrivée au Pays du Grand-Duc, je me retrouve totalement décalé dans le flot continu de travailleurs frontaliers que dégueulent les TER dans la gare de la CFL. JE porte mes fidèles jean, sweat-shirt (masquant ma petite bedaine), pompes Quechua, casquette de style révolutionnaire et chèche, tandis que les Bosseurs (bureaucratiques) sont tous plus représentatifs les uns que les autres du Système, habillés qu'ils sont de marques et répondant totalement aux canons de beauté actuellement en vigueur. Ces Dieux de l'Olympe (boursier terrestre) vont certainement nous préparer aujourd'hui une nouvelle bulle spéculative... Mais, ne nous attardons pas sur ces détails matérialistes et économiques, car il me faut trouver de quoi dormir... Je n'ai rien prévu comme dans toutes mes virées, car je préfère y aller au feeling et me fondre parmi les autochtones... Premier empêchement : une nuitée dans le quartier gare coûte entre 150 et 200€... hors petit-déj. (ne parlons même pas des prix pratiqués dans la Vieille Ville...). Vu le pouvoir d'achat que me laisse le Petit Nicolas S. (notre cher Président de la République Française), je rebrousse chemin, complètement effaré. Pas découragé, je trouve finalement une chambre pour 45,00€ (toujours hors petit-déjeuner). Mais, voilà, il y a un hic : « Ici, on n'est pas en France, on ne prend plus les chèques depuis très, très longtemps ». En clair, je viens d'un pays d'arriérés. Bon passons... Je décide donc d'aller au guichet automatique d'une banque pour retirer un peu de tune. Second accro, ma carte ne passe pas : « provision insuffisante » (Renseignements pris le lendemain auprès de ma banque, mon compte était normalement approvisionné... Les mystères du capitalisme m'étonneront toujours !). Pas découragé par la situation - car ayant prévu de quoi manger, mes billets de train aller/retour et de concert - il ne me reste finalement plus qu'à trouver une chambre... L'Office de Tourisme étant encore fermé, alors, c'est décidé : « Vous ne découragerez pas ce vieux JD ! » Aussi, j'aborde une très jolie jeune femme afin d'obtenir des renseignements sur les prix les plus bas pratiqués ici-bas pour dormir, dans cette ville décidément très onéreuse. Dans un premier temps, pas à cours d'Humour, je lui propose de dormir chez elle en échange d'une invite au concert de mon pote Jim (puisque j'ai deux tickets...). Mais, pas de bol, elle est déjà mariée... Je lui précise que je ne suis pas jaloux, mais rien n'y fait ! Pas en reste la pin-up, dont le charmant sourire m'obnubile, me propose de loger chez l'habitant ou à la « Youth Hostels », l'Auberge de Jeunesse de Luxembourg(1). Après avoir opté pour la seconde possibilité et exprimé quelques sincères remerciements à cette sympathique (et délicieuse) personne, je repère, sur ses conseils, la bonne direction, et (malheureusement) nos chemins se séparent. Nous les hommes, nous ne sommes vraiment rien... sans les femmes !
© Photo ci-dessus ("Faire la manche...") :
http://a10.idata.over-blog.com/600x871/2/88/26/38/expressions-fran-aises/20090702_1219.jpg
FAIRE LA MANCHE A LUXEMBOURG VILLE CELA VOUS TENTE ?
Trouver de quoi dormir est une chose, avoir les moyens financiers de le faire en est une autre ! Le ridicule ne tuant pas, je vais « faire la manche » dans le quartier Gare. Cela sera un très bon test afin de jauger de la générosité des gens... Le résultat est sans appel : les gens sont supers généreux et je les en remercie... Après 45 minutes d'efforts pour expliquer ma situation, c'est le Bingo : 40€ de collectés ! 90% de ces précieux Euros proviennent de femmes (tous âges confondus). Les hommes (10% des « sollicités ») étant plus septiques, j'ai eu moins de succès... Beaucoup, s'en sortant d'ailleurs avec des répliques pleines de panache... Mais, je les remercie aussi, car on a eu de véritables fous rires. Comique de situation quand tu nous tiens ! L'heure était donc grave, mais pas désespérée. Et comme disait si bien Coluche « L'argent (certes, ndlr) ne fait pas le bonheur des pauvres », mais... il peut y contribuer ! Challenge remporté, donc, grâce à ma très bonne habitude de ne jamais baisser les bras face aux épreuves de la vie. Ce qui me permet très souvent de faire des hasards... des hasards heureux ! La preuve qu'en ce début de XXIème Siècle, l'Aventure peut encore arriver non loin de chez soi !
SE LOGER POUR PAS CHER DE 7 A 77 ANS A LUXEMBOURG VILLE...
Ladite Auberge de Jeunesse étant nichée dans le quartier du Grund, j'engage donc une petite balade écologique dans la Vallée de la Petrus. Après quelques renseignements glanés auprès de la population locale (qui est très accueillante), je trouve l'auberge en question. 20,80€ pour un lit dans un dortoir prévu pour 6 hommes et avec le petit-déj inclus, l'affaire est conclue ! D'autant plus, qu'il s'agit de la dernière place... Il faut cependant penser à rajouter le montant de deux cautions, respectivement 2€ et 10€, afin d'avoir la clé de la piaule et le cadenas de l'armoire. Je prends donc mes draps, fais mon lit, et après avoir pris une petite collation me voici parti vers le cœur historique de Luxembourg Ville, avec mes 7,20€ restants en poche (je vous rappelle que j'avais initialement « récolté » 40€ à la Gare...). Je me rends tout d'abord chez Yvette, mon contact du Centre d'Information Européen, à la Maison de l'Europe, pour une petite discussion informelle sur les prochaines actions de ses services (les « Midi de l'Europe », etc.). Cela va bouger dans très peu de temps et LTC se fera un plaisir de relayer ses infos. Je glane sur les étagères deux, trois enseignements, sur les Institutions Européennes, et découvre ainsi le Centre Européen des Consommateurs, dont le slogan est accrocheur : « Informer, conseiller, assister à travers les frontières de l'Union Européenne ». En cas de besoin, n'hésitez pas à contacter « l'ECC-Net » (et oui, c'est son petit nom !)(2).
Avant de me lancer dans la visite de quelques Musées, je me rends dans un petit café de mes connaissances où la serveuse, une tchèque très sexy, me paie un expresso : longue discussion sur le sens de la vie et mise au point sur ce qu'attendent les hommes des femmes (en dehors de tout enjeu) et vice versa. Tout un programme rondement mené, et pour une fois, je n'ai pas eu le dernier mot ! (du moins c'est ce que je lui ai laissé croire !) Puis, me revoici parti vers d'autres cieux...
ATTENTION, CECI N'EST (PLUS) UN CASINO !
Je longe les remparts de la Vieille Ville, la tête remplie de musique du « Lostboy ! AKA », et voici le Casino du Luxembourg(3), le Forum d'Art Contemporain par excellence. Ce lieu très avant-gardiste présente le travail d'artistes d'aujourd'hui, à travers de nombreuses expositions monographiques et collectives. Ces dernières sont régulièrement accompagnées de publications très bien faites, d'un riche programme de conférences, de rencontres avec les artistes concernés, de tables rondes ou de concerts de musique actuelle. Aussi, du 1er mai au 5 septembre 2010, se déroule l'expo « Ceci n'est pas un Casino ». Ce rendez-vous majeur de l'Art met en avant toute une série d'artistes novateurs, tels Pierre Ardouvin, Robert Barta, Patrick Bérubé, Marc Bijl, Hermine Bourgadier, Antoinette J. Citizen, Courtney Coombs, Jacob Dahlgren, Paul Kirps, Walter Langelaar, Annika Larsson, Ian Monk, Laurent Perbos, Letizia Romanini, Stéphane Thidet et Olafet Val.
Mais au fait, pourquoi « Ceci n'est pas un Casino ! » (?) Selon les Commissaires de l'expo Kevin Muhlen et Jo Kox : « Car certainement aucune autre phrase n'a été prononcée aussi souvent que celle-ci en relation avec le Casino Luxembourg - Forum d'art contemporain. Finalement qui ne pourrait se tromper quant à la fonction du bâtiment à la lecture de ce nom ? L'exposition donne le ton dès son titre et brouille les pistes une fois de plus en y présentant des pièces traitant justement d'une thématique : le jeu ! En effet, chaque œuvre se présente telle une invitation au divertissement sous forme de jeu vidéo, manège, terrain de jeu... Pourtant une réalité persiste : l'impossibilité de jouer. »
Malgré que je sois privé de jouer, comme tout le monde... sur la borne d'arcade d'Antoinette J. Citizen et Courtney Coombs, nommée de manière volontairement provocatrice « Citizen Coombs Wins ! » (et sur laquelle ces deux complices, non dénués d'Humour, gagnent à tous les coups... dans un jeu « Mortel... Combat », heu pardon... « Mortal Kombat », à sens unique), je reste cependant « beau joueur » jusqu'au bout... continuant malgré tout la visite. Et parmi toutes les œuvres présentées, j'ai adoré la sculpture en mouvement de Robert Barta, « Move it ! » (2010), représentant un cactus super délirant « faisant du cerceau »... Il faut absolument que j'arrête la Tequila ! Le trampoline « Demi-mesure » (2005) de Patrick Bérubé m'a permis, quant à lui, de me cogner la tête de très bon cœur, tellement le plafond était bas... En quelques sortes, vous perdez par « KO à genoux » et en plus cela vous remet les idées en place ! Les photos d'Hermine Bourgadier, intitulées « Les Turfistes », sont également un régal qui captive le visiteur, à l'image de ces parieurs immortalisés et suspendus aux résultats de courses hippiques (perdus d'avance je suppose ?). Plus gentil maintenant... Antoinette Citizen fait entrer son public dans l'univers du jeu vidéo avec « Lanscape » (2008). Certainement un pied de nez (un peu naïf dans son style de représentation graphique) aux accros de ce type de jeux souvent restés en perpétuelle enfance. Enfin, je me suis éclaté sur l'œuvre de Jacob Dahlgren « I, The World, Things, Life » (2007), un mur de cibles interactif sur lequel les visiteurs peuvent lancer à volonté des... fléchettes. J'en ai même collé une au plafond ! Je quitte ce très surprenant et captivant Casino Luxembourg (qui n'en est pas un !), et maintenant direction le MNHA !
LE MNHA(4) REPLACE LE LUXEMBOURG DANS LE CONTEXTE DES GRANDES EXPOSITIONS UNIVERSELLES !
Le Musée National d'Histoire et d'Art (autrement dit le MNHA)... Que voilà une étonnante structure architecturale placée au cœur même de la Vieille Ville de Luxembourg, ayant permis d'opérer une parfaite symbiose entre l'ancien et le moderne (tant au niveau du quartier qu'au niveau artistique). Son original parcours muséographique s'y déploie sur dix niveaux chronologiques, dont cinq, souterrains, creusés dans le roc. Dans ce haut lieu de préservation de la mémoire de l'Homme, on passe naturellement de la Préhistoire aux expériences artistiques les plus récentes. Ainsi, son enfilade de salles archéologiques montrant l'évolution de la présence humaine sur le territoire national luxembourgeois présente des vestiges allant de la période préhistorique à celle du Moyen-âge. On notera, en autres trésors archéologiques, les fabuleuses tombes aristocratiques de la fin de l'Age du Fer, la célèbre mosaïque romaine dédiée aux Muses de Vichten, et une exposition numismatique proposant un échantillon très représentatif du monnayage celtique, romain, médiéval et moderne. De plus, les collections artistiques regroupent des tableaux anciens, dont le fameux « Bacchus, Vénus et l'Amour » (vers 1530-31) de Rosso Fiorentino, mais aussi des œuvres d'art moderne et d'art contemporain, tant luxembourgeoises qu'étrangères. Mais, dirigeons-nous dorénavant vers l'expo m'amenant en ces murs !
L'évolution de la participation du Luxembourg aux Exposition Universelles...
Cette très belle rétrospective inédite, intitulée « Un petit parmi les grands. Le Luxembourg aux Expositions Universelles, de Londres à Shanghai (1851-2010). », se déroule du 13 mai au 05 septembre 2010, et ce, parallèlement à l'Exposition Universelle, Shanghai 2010. Il s'agit de la présentation des participations luxembourgeoises aux différentes Expositions Universelles, un aspect de l'Histoire du Luxembourg peu connu du Grand Public et jamais étudié jusqu'alors. Décidément, le Luxembourg est un petit pays comme je les aime avec du caractère ! Les organisateurs de cette manifestation sont très méritants. Elle a nécessité une longue préparation qui les a emmenés à Luxembourg, Bruxelles, Paris et Londres. L'ampleur du travail réalisé donne cependant au final une réalisation complète et très ludique. D'emblé dans cette expo, on remarque que, même en s'en tenant qu'aux très grandes Expositions Universelles, le Luxembourg a participé en tout vingt-trois fois à ces évènements mondiaux. Aussi, on peut légitimement se demander, d'où l'existence de cette expo : « Que reste-t-il des participations nationales, créations éphémères par définition, dans un pays non organisateur comme le Luxembourg ? » Et bien, il en reste surtout de la documentation écrite et une iconographie conservées dans les archives et les bibliothèques, plus rarement des œuvres et objets d'art récupérés ou rachetés par les musées et des particuliers et, pour les évènements les plus récents, des témoignages oraux et divers courts métrages très bien ciblés. A cet égard, le film de René Leclère (1890-1955), « Il est un petit pays », commandé par l'État luxembourgeois pour Paris 1937, et celui réalisé par un amateur sur l'Exposition Universelle de Bruxelles 1958 (et qui dure pas moins d'une heure) sont exemplaires... Par ailleurs, le MNHA a la chance de posséder une série de tableaux de grandes dimensions du pavillon de Paris 1937 et une statue monumentale destinée au pavillon de New York 1939. Mais, au-delà de ces « témoins du temps qui passe », l'exposition inscrit dans l'Histoire, l'image que le pays a voulu donner de lui-même de 1851 à 2010. Il fallait exister dans le concert international et être reconnu au cœur du cortège des grandes Nations. Pari réussi ! Et maintenant, direction le tout nouveau musée de Luxembourg, la Villa Vauban... Un autre pari luxembourgeois !
VILLA VAUBAN ME VOILA !!!
La Villa Vauban (ouverture début mai 2010), une très belle demeure cossue du XIXème Siècle, et son extension contemporaine sont situées au cœur de la ville de Luxembourg, au milieu d'un parc historique invitant à la rêverie. Les expositions organisées en ces lieux puisent dans les collections de la Ville de Luxembourg, constituées en grande partie d'œuvres néerlandaises du XVIIème Siècle et de peintures françaises d'histoire et de paysage du XIXème Siècle. Ce Musée permet des formats d'exposition variables, afin de pouvoir explorer les œuvres sous différents angles : les collectionneurs, les aspects inédits et la « vie » des tableaux, les auteurs, les sujets, etc. Ses expositions temporaires d'envergure intègrent des prêts en provenance de grandes collections internationales, ainsi qu'un programme d'activités variées à l'attention du visiteur.
« A la Villa les œuvres vous parlent... »
La Villa Vauban démarre très fort son activité avec son exposition inaugurale baptisée « The Golden Age Reloaded » qui illumine la place du 02 mai 2010 au 31 octobre 2010. Il s'agit de collections issues de la Villa Vauban et du Rijksmuseum d'Amsterdam. Cette exposition emporte déjà un franc succès avec des milliers de visiteurs. Elle apporte la preuve de la fascination continue qu'exerce la peinture néerlandaise du XVIIème siècle, l'âge d'or des Pays-Bas, sur les amateurs d'art (avertis ou non), depuis sa création et jusqu'à nos jours. On peut y admirez la multitude des sujets picturaux, le réalisme et la richesse en détails, l'apparente simplicité des scènes de la vie quotidienne des gens de l'époque (et de leurs animaux), l'humour dans la représentation des personnages, la beauté des natures mortes et des paysages, ainsi que les divers éléments symboliques et les messages cachés constitutifs de tous ces chefs-d'œuvre. Au XIXème Siècle, et notamment en France, ces peintures suscitaient un nouvel intérêt. La bourgeoisie post-révolutionnaire, ayant accumulé des fortunes colossales dans le commerce, l'industrie et les finances, voyait dans les fiers et riches citoyens hollandais du XVIIème Siècle leur alter ego. A titre d'exemple, le banquier franco-luxembourgeois, Jean-Pierre Pescatore (1793-1855), était un représentant de cette grande-bourgeoisie. Il s'est constitué, comme d'autres financiers de l'époque, une grande collection comprenant un bon nombre de tableaux néerlandais qu'il légua in fine à Luxembourg, sa ville natale.
Pour sa réouverture, la nouvelle Villa Vauban est donc rénovée et agrandie. Elle met les petit plats dans les grands en exposant une sélection prestigieuse de 80 peintures en provenance de ses fonds propres, avec des œuvres de David Teniers le Jeune, Jan Steen et Gérard Dou, et de ceux du Rijksmuseum, dont Frans Hals, Paulus Potter, Govaert Flinck, Jan van Goyen et Jacob van Ruisdael. Des gravures des collections du Von der Heydt-Museum Wuppertal complémentent l'ensemble. De même, il est fait la parfaite illustration des relations étroites entretenues entre le Luxembourg et les Pays-Bas au XIXème Siècle, grâce à des documents du Koninklijk Huisarchief de La Haye. En vous rendant à la Villa, vous découvrirez ou redécouvrirez tous les aspects fascinants de cet art classique extraordinaire, aux divines proportions. Vous serez invités à jeter un regard « derrière » les peintures ("sous les jupes..." comme on dit par chez nous !) et à explorer la vie cachée des tableaux. Comment les peintres du XIXème imitaient-ils les maîtres d'autrefois ? Quel genre de cadres les acheteurs préféraient-ils au XVIIème Siècle ? Par quels cadres furent-ils remplacés au XIXème Siècle ? C'est au travers de travaux de restauration de certaines œuvres que vous le saurez !
Direction la sortie... Après, une petite pause-restauration bien méritée, il est pas loin de 20h00, et me voici parti pour « L'Atelier » pour déguster le « Lostboy ! AKA... »
JIM KERR DES SIMPLE MINDS : UN GARCON (pas si paumé que cela...) QUI ENGAGE UNE CARRIERE SOLO...
C'est sous le pseudonyme « Lostboy! AKA Jim Kerr » que le chanteur des Simple Minds - le groupe de New-Wave/Pop'Rock écossais qui a vendu plus de quarante millions d'albums dans le Monde depuis 1979 - s'évade en solo avec un premier album « Lostboy » sorti le 17 mai dernier en Grande-Bretagne. Il s'agit là d'un véritable évènement, puisqu'il n'avait jamais travaillé auparavant sans son célèbre acolyte Charlie Burchill, un musicien de renom (guitariste, claviériste, saxophoniste, batteur et violoniste) et compositeur hors pair, à l'origine des légendaires hits planétaires : « Don't You (Forget About Me) » et « Alive And Kicking ». Jim, pour cet Opus I, a sollicité l'aide du coauteur et producteur londonien Jez Coad, qui a déjà œuvré avec les Simple Minds en produisant leur 14ème album studio « Black & White 050505 », cuvée 2005. Cependant, Jim Kerr tient à préciser que son échappée ne constitue pas une rupture avec Simple Minds, mais plutôt une aventure parallèle exaltante : « Le personnage de Lostboy! AKA n'est pas similaire au jeune homme que j'étais entre 17 et 23 ans. Jusqu'à maintenant, je n'ai jamais ressenti le besoin de faire un album solo. J'avais plus envie de travailler avec Simple Minds. Mais ces dernières années, j'ai écrit comme je ne l'avais jamais fait jusqu'à maintenant et quelques-unes des chansons ne semblaient pas convenir à ce que j'étais au sein de Simple Minds »(6) Cet album a été lancé avec un premier single-extrait très prometteur : « Shadowlands ». Un son résolument Rock, plus brut et Underground que jamais !
Le « Lostboy ! AKA » est au top !
Dans les Tops Titres du moment le « Lostboy ! AKA » se démarque d’office… Ces chansons font déjà un carton ! Dans l’ordre de préférence de ses fans, on trouve respectivement : Karma To This Rain et Sad Stone Child (deux titres partageant la 14ème place), Shadowland (Cenzo Townshend Mix) (13ème place), The Wait Parts 1 + 2 (12ème place, ma préférée qui me rappelle dans ses intonations et son titre les Depeche Mode), Soloman Solohead (11ème place, un ton très chaloupé !), Nail Thru My Heart (10ème place), Shadowland (Cenzo Townshend Mix - Radio Edit) (9ème place), Lostboy (8ème place, le tube « maison » de l’album !), Bulletproof Heart (7ème place, un refrain connu très entraînant, « cover » quand tu nous tiens !), Remember Asia (6ème place, un début de chanson calme, suivi d’un passage en force), Red Letter Day (5ème place, là aussi de très belles sonorités qui rappellent Simple Minds), Return Of The King (4ème place, un titre évocateur et une musique rappelant aussi les SM), Shadowland (3ème place, à n’en pas douter l'autre "tube" très entraînant du « Lostboy ! AKA » !), She Fell In Love With Silence (2ème place, calme au début, à la « Simple », avec après coup des envolées planantes) et à la première place : Refugee (une chanson tout en muscles, renforcée à la gratte, durant laquelle Jim vous fait taper dans les mains...).
Photo 1 du "Lostboy! AKA."
Pour approfondir le sujet voici quelques Lives du « Lostboy ! AKA » à déguster sur Youtube.fr en LTC LIve :
« The Wait part I & II » :
« What Goes On » :
« Soloman Solohead" :
« She Fell In Love With Silence » :
« Mr Silversmith » :
« Refugee » :
« Shadowland » :
Photo 2 du "Lostboy! AKA".
« This Earth That You Walk Upon » :
Et pour finir « Cynical Heart » et « Room Full of Mirrors » :
Photo 3 du "Lostboy! AKA".
Actuellement, on est en pleine tournée du « Lostboy ! AKA », mais aussi... des Simple Minds !
Le « Lostboy ! AKA » est en tournée européenne ce printemps et démarrera une autre grande tournée à l'automne 2010. Les Simple Minds, également « on tour », seront dans notre région en concert à « L'Autre Canal » de Nancy le lundi 14 juin prochain, à 20h30. (j'y serai !) Le 27 mai 2010, nous étions 200 personnes à voir le « Lostboy ! AKA », que du bonheur en Version VIP ! On a même eu droit aux salutations très privées de Jim à sa descente de minibus. Un gars toujours aussi proche de son public et qui ne se la joue pas. Après une nuit agitée du 27 au 28 mai 2010 (les auberges de jeunesse sont vraiment très bruyantes) et un début d'acouphène contracté pendant le concert (soigné le lendemain dès mon retour sur Metz), j'ai encore aujourd'hui la tête pleine de rêves, suite à cette excellente journée décidément pleine de rebondissements. « De très belles expos, un super concert et un peu de bouffe », voici mon éternelle devise !
© Un reportage signé Jean Dorval, le 28 mai 2010, pour LTC Arts, LTC Grands Reportages et LTC LIve.
Notes :
(1) « Youth Hostels » Luxembourg 2 rue du Fort Olisy L-2261 Luxembourg, tél. : (+352).22.68.89.20, fax. : (+352).22.33.60, courriels : Luxembourg@youthhostels.lu, un site web : http://www.youthhostels.lu
(2) L'ECC-Net : 55 rue des Bruyères L-1274 Howald, Grand-Duché de Luxembourg, tél. : (+352).26.84.64-1, Fax. : (+352).26.84.57.61, courriels : info@cecluxembourg.lu, site web : http://www/cecluxembourg.lu
(3) Casino Luxembourg, Forum d'Art Contemporain, 41 Rue Notre-Dame, BP 345, L-2013, Luxembourg, tél. : +352.22.50.45, Fax. : +352.22.95.95, courriels : info@casino-luxembourg.lu, horaires d'ouverture : du lundi au vendredi de 11h00 à 19h00, le jeudi jusqu'à 20h00, le samedi, le dimanche et les jours fériés de 11h00 à 18h00 (fermé le mardi et les 01.11 et 25.12.2010) ; infos plus : http://www.casino-luxembourg.lu/content_fr.htm
(4) MNHA (Musée National d'Histoire et d'Art), Marché-aux-Poissons, L-2345, Luxembourg, tél. : +352.47.93.30-1, fax. : +352.47.93.30-271, courriels : musee@mnha.etat.lu, heure d'ouverture : du mardi au dimanche de 10h00 à 18h00, le jeudi jusqu'à 20h00 (fermé le lundi et les 01.11 et 25.12.2010) ; site web : http://www.mnha.lu
(5) La Villa Vauban, Musée d'Art de la Ville de Luxembourg, 18 Avenue Emilie Reuter, L-2090 Luxembourg, tél. : +352.47.96.4552, fax. : +352.47.17.07, courriels : villavauban@2musees.vdl/lu, un site : http://villavauban.lu, horaires d'ouverture : ouvert depuis début mai 2010, du lundi au dimanche de 10h00 à 18h00, le vendredi jusqu'à 21h00 (fermeture le mardi et les 01.11 et 25.12.2010).
(6) Source documentaire : selon le « Dailyrecord.co.uk », vu sur le site : http://www.lostboyaka.com/
(7) Source documentaire : http://www.lastfm.fr/music/LOSTBOY!+AKA+JIM+KERR/+charts?rangetype=week&subtype=tracks
(8) INFOS PLUS sur le « Lostboy ! AKA »... (+source documentaire Photos 1 à 3): http://www.lostboyaka.com/ et http://www.facebook.com/pages/LOSTBOY-AKA-JIM-KERR/244331374992
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03/06/2012
LES BEST OF JD : « CONCERT EN 3D (DOU DOU DIOUF) A LA GALERIE EN PROMENADE DE METZ ! »
Dou Dou Diouf (3D) en pleine action !
JD : Bonsoir Dou Dou Diouf (3D) !
3D : Bonsoir Jean !
"Explanations" par Richard Onyango (huile sur papier).
JD : Quelles sont les influences de ton nouvel album, dont tu vas jouer quelques titres en avant-première, ce soir, au finissage de l’expo sur « L’Art Africain Contemporain », de la Galerie en Promenade de Metz ? Quelle est sa date de sortie ?
3D : Il n’est pas encore dans les Bacs, je suis en train, en ce moment, de le maquetter à l’Autre Canal de Nancy, avec Yvan SOUSINI, mon percussionniste, Amine AZIDINE, mon guitariste, ainsi que de nombreux musiciens avec qui je travaille. Ce boulot préparatoire terminé, je pourrais commencer l’enregistrement de ce CD. Il devrait sortir avant fin 2011. Il aura des accents jazz, afro-blues, afro-jazz, etc. En attendant, je t’offre mon premier album « Africa Sorina », dont je vais jouer les six titres ce soir : « Musicien Apprenti Magicien », « Africa Sorina », « Mbeuguël », « La Vie », « Nit Ak Moromane » et « Mariama Dianke. ».
JD : Cela te fait quoi de donner un concert-expo ce soir ? S’agit-il d’une nouvelle expérience pour toi ? Est-ce que musique et peinture sont finalement deux arts complémentaires faisant appel à la sensibilité de l’artiste ?
3D : Tout à fait ! J’ai rigolé toute à l’heure car je suis daltonien (fou rire collectif, devant ce « petit clin d’œil » plein d’humour). Et même, si j’ai une mauvaise perception des couleurs rouge et verte… il n’en reste pas moins que la peinture et la musique sont deux arts vraiment complémentaires, voire fusionnels. De plus, je trouve que cette expo est vraiment superbe. Tous ces artistes africains se sont vraiment exprimés en harmonie avec leur époque, leurs talents et leurs désirs. Un très beau travail ! Sur Metz c’est vraiment quelque chose de nouveau que l’Art Africain soit mis ainsi à l’honneur. Et cela me fait vraiment plaisir de venir jouer dans le cadre d’une expo unique en son genre. Dans l’ensemble, c’est l’Art qui parle et je m’en fais l’écho au travers de mes chansons.
"Getting Turned" by Kambeu (sculpture).
JD : C’est la première fois que tu mixes, que tu métisses, musique et peinture ?
3D : Oui, c’est la première fois. J’ai bien sûr des amis peintres et des amis musiciens, mais je les ai vus surtout dans le cadre privé, sur Metz. Je rappelle que je suis Messin. Là, en public, ce sera la première fois que ma musique se mélange à l’art pictural et à des sculptures. C’est une très bonne expérience que je souhaite renouveler et qui me rapproche en plus de mon public. L’expression de l’ensemble rend super bien, cela me convient parfaitement !
Yvon SOUSINI aux percus... Les yeux fermés !
JD : Es-tu flatté quand on te compare à Ismaël Lô, un de tes compatriotes ? Car tu as vraiment la même voix que lui dans sa chanson « Jammu Africa »…
3D : Bien sûr que je suis très flatté (ton enthousiaste), car c’est un très grand sénégalais, un très grand chanteur, parolier et compositeur, dont je me suis beaucoup inspiré. Il fait partie des chantres de la musique sénégalaise, ainsi que Wasis Diop, Touré kouda, etc. Je m’inspire de toute cette richesse créative que l’on trouve au Sénégal. Aussi, quand on me compare à Ismaël Lô, c’est un très grand honneur pour moi, un plaisir immense. Ismaël est un grand frère que je respecte beaucoup. « Big respect Ismaêl Lô ! »
"Sugar Cane Eaters" by Zachariah Mbutha.
"Ever Loving Till Death" par Isaia Manzini.
JD : J’ai vu que tu étais référencé sur Youtube.fr Tu es une vraie célébrité, car tu as fait la première partie de Tiken Jah Fakoly, le 28 novembre 2010, à l’Autre Canal de Nancy, et tu as même joué accompagné par ses musiciens… Alors, j’ai plusieurs questions à te poser… Quelles sont tes impressions ?
3D : C’est avant tout une superbe expérience, Tiken je le connaissais déjà avant. C’est un personnage très engagé pour l’Afrique et je suis comme tout Africain très touché par sa démarche. Je lui souhaite de garder ce cap là. Il faut qu’il préserve son message, celui transmis dans sa dernière tournée « African Tour ». Même si cela ne se fait pas dans la pratique, cela commence tout doucement à s’inscrire dans les esprits. C’est un personnage incontournable pour la défense des droits des africains. C’est aussi un grand frère que je salue !
JD : Donc, je vois que pour toi, cela a été une expérience très enrichissante, que tu es fan de Reggae, et que tu partages les opinions politiques de Tiken. On peut dire aussi comme dans sa fameuse chanson que… « Plus rien ne (t)’étonnes » ?
3D : Son message politique, il est panafricain, dans le sens où il s’intéresse à toutes les difficultés, les injustices, touchant l’Afrique. Et il le traduit en musique. C’est une expression musicale constructive. Ce personnage haut en couleurs, nous le supportons, nous le soutenons ! Il veut du bien à l’Afrique, et l’Afrique le lui rend bien ! Il exprime son Amour de ce continent sur toutes les scènes et médias du Monde, et nous, nous sommes tous ses petits frères et nous restons très fiers de lui, qu’il continue ainsi ! « Protection Jah ! »
Il tape sur des djembés et c'est numéro un !
JD : Je vois que tu portes des dreadlocks, tu es touché par le message reggae en général, pas seulement par celui de Tiken ? Sais-tu que Tiken passe bientôt au Reggae Festival de Colmar ? Il y aura aussi Alborosie… En profiteras-tu pour lui rendre une petite visite ?
3D : J’irais avec plaisir. C’est à quelle date ?
Amine AZIDINE et sa guitare magique !
La nuit tombe et le concert continue...
JD : Cela se déroule le samedi 11 juin prochain !
3D : Si je n’ai pas de concert le jour là j’irais. Oui, je porte des dreads, c’est l’expression d’une musique nommée reggae, une musique que j’aime, mais surtout, c’est le symbole de la Communauté Mouride du Sénégal (une confrérie musulmane) à laquelle je suis fier d’appartenir. Porter les dreads, c’est pour nous la traduction d’une certaine idée philosophique, relative au retour à la terre. De plus, je suis fier de porter ses dreads, car le message rastafari est un message planétaire de Paix qui a été vulgarisé principalement par Bob Marley, et qui relie les gens, bien au-delà de la simple expression artistique.
JD : Au même titre qu’Alborosie, Alpha Blondy, General Levy, etc. ?
3D : Exactement. D’ailleurs Alpha Blondy a bercé mon enfance. C’est un des premiers à s’être exprimé sur comment relier les Peuples, je me réclame du même message. Nous distillons ainsi la paix et la bonne humeur. Je suis engagé dans cette voix et rien ne me fera changer d’avis. C’est notre objet sociétal, notre raison de vivre.
JD : Je te remercie Dou Dou, bonne soirée ! Tu m’emmènes avec toi voir Tiken à Colmar...
3D : De rien, pas de problèmes ! On échange nos 06 et on se rappelle pour organiser cette petite virée alsaco-reggae.
© Propos recueillis par Jean Dorval pour LTC Arts et LTC LIve, le 06 mai 2011, à la Galerie en Promenade de Metz.
Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2011 pour LTC Arts et LTC LIve.
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25/05/2012
TRANCHE DE VIE PAR JD : "L'APRES P'TIT DEJ' OUVRIER..."
14:15 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc arts, patrimoine, arts, art moderne, art contemporain, patrimoine ouvrier, photo, photographie, p'tit dej' ouvrier, centre pompidou-metz, metz, france, moselle, lorraine, jean dorval photographe lorrain, petit déjeuner lorrain | Facebook |
23/05/2012
BEATRICE GROSS, CHEF D’ORCHESTRE DU BALLET SOL LEWITT AU CPM (en mode Lucinda Childs), LE TEMPS D’UNE EXPO.
Le Centre Pompidou-Metz (CPM) rend hommage à l’artiste conceptuel américain Sol LeWitt (1928-2007), jusqu’en juillet 2013. Pour ce faire, il lui dédie, en Galerie 2, sur une superficie de 1.200m2, une rétrospective inédite de ses Wall Drawings (dessins muraux). D’une envergure sans précédent en Europe, ce parcours de la carrière du Maître va de ses premières à ses dernières réalisations. Les dessins sélectionnés reflètent à la fois l’extraordinaire cohérence de ses explorations systématiques (séries et combinaisons rigoureuses d’éléments géométriques) et l’étonnante diversité de sa pratique, aussi bien dans l’évolution des formes (de figures géométriques simples à ses « formes complexes » ou « continues ») que des matériaux utilisés (crayon à mine, pastel gras, lavis d’encre, peinture acrylique et graphite).
Béatrice Gross, Française de New York, a travaillé trois ans durant, sur ce défi (d'Art-)plastique, tant dans le choix des pièces exposées que dans la mise en œuvre de celles-ci. Cette commissaire âgée de 33 ans, qui a fait ses premières armes au MoMa de New York, a installé dans 16 hautes alvéoles aux murs parfaitement lisses, construites au centimètre près (en parfait accord avec la Fondation Sol LeWitt), cette exposition hors norme, à la Charte Graphique très stricte. Le parcours chronologique est pensé comme un ballet de Lucinda Childs : pas de gras, pas de bavardages, juste l'art à l'état pur ! 100% artiste !
Béatrice Gross devant une des oeuvres de Sol LeWitt.
INTERVIEW DE BEATRICE GROSS BY JD.
JD : Bonjour Béatrice Gross, vous exercez le métier de critique d’art indépendante à New York. Vous êtes la Commissaire de l’exposition « Sol LeWitt, Dessins Muraux, De 1968 à 2007 » qui a lieu actuellement au Centre Pompidou-Metz, et ce, jusqu’au 29 juillet 2013, et qui consacre 33 « Wall Drawings » de l’artiste (parmi les 1.200 dessins qu’il a créé), soit la plus grande exposition d’œuvres jamais réalisé sur « LE » Grand Maître. En 2013, vous organiserez une autre exposition sur le thème de l’extraordinaire collection privée d’œuvre d’art de l’artiste. Quelles sont les œuvres qui ont votre préférence dans cette collection qui va d’Eva Hesse à Steve Reich, de Robert Mangold à Hanne Dardoven, de Robert Ryman à des centaines d’inconnus, et pourquoi ?
BG : Pardonnez-moi, mais je ne veux pas préférer d’œuvre en particulier. C’est une collection magnifique qui a quelque chose de très organique. Vous savez, c’est comme une chose vivante qui évolue avec le temps. L’artiste a collectionné dès le début toutes ses œuvres. Enfant, il collectionnait déjà les timbres… « LA » Collection était vraiment une autre de ces pratiques, à côté de la pratique artistique. En plus, cette collection s’est constituée à la faveur d’échanges et de dons plutôt que d’achats. Et même, si des achats ont pu avoir lieu plus tard dans sa constitution (il y a près de 4.000 œuvres), les échanges et les dons se faisaient entre amis, entre pairs, entre gens qui se respectaient, avec des personnes que Sol LeWitt respectait particulièrement. Ces œuvres sont fascinantes avec un cœur de collection d’art minimal et d’art conceptuel, mais avec aussi de l’art post-minimal, de la peinture aborigène d’Australie, des partitions musicales qui vont de Steeve Reich à Philip Glass. Et puis, il y a du mobilier de Gerrit Rietveld, des travaux de l’Arte Povera (qui est une « attitude » artistique, plutôt qu'un « mouvement » artistique, un concept que les artistes italiens de l'Arte Povera ont toujours rejeté depuis 1967). Il a aussi de très belles œuvres de Daniel Buren, etc. Donc, cette Collection Sol LeWitt comprend beaucoup de choses. C’est pourquoi, il ne faut pas instaurer de l’hiérarchie entre ces œuvres, toutes plus importantes les unes que les autres. Sol LeWitt s’intéressait à l’Art passionnément, et on va montrer ces œuvres avec passion aussi, encore une fois sans hiérarchie.
JD : Vous n’avez vraiment pas un « Petit Coup de Cœur » pour une de ces œuvres ?
BG : Ecoutez des coups de cœur, j’en ai plein, mais c’est à titre personnel. Je crois que ce n’est pas très important. Je crois qu’il y a beaucoup de très belles œuvres qui me touchent.
JD : Juste une petite œuvre pour me faire plaisir…
BG : Il y a notamment une des œuvres de Fred Sandback. Vous savez, ce sont ces œuvres situées dans l’espace, dessinées comme un espace négatif, représentées simplement par des petits fils. Il y aussi une œuvre de Donald Judd, un artiste plasticien et théoricien, et une magnifique série d’Eva Hesse, qui a joué un rôle central dans la transformation de la sculpture dans les années 1960. Il s’agit donc d’œuvres très précieuses, très belles et très fragiles. De même, on trouve des séries exceptionnelles d’Hanne Darboven qui a participé à de nombreuses expositions internationales. Son œuvre est proche de l'art conceptuel. Il est donc très difficile de faire un choix parmi tous ces chefs-d’œuvre.
JD : Exposerez-vous tous ces choix d’œuvres, dont vous venez de me parler, dans la future exposition sur la Collection LeWitt ?
BG : Naturellement !
JD : Donc ce sont de « vrais coups de cœur » ?
BG : Oui, ce sont des coups de cœur, fondés historiquement. Les raisons premières de ces choix sont que ces œuvres en tant que tel sont absolument magnifiques, en plus, elles étaient très importantes pour Sol LeWitt. En dernière instance, mon choix est motivé par ma préférence pour des œuvres que j’aime plus que d’autres.
Wall Drawing #1171 - Cinq degrés de crayonnages : un cube sans un cube ; un cube sans un coin. Graphite.
JD : Béatrice, Sol LeWitt a organisé l’échange d’œuvres d’art partout dans le Monde, soit avec des artistes reconnus, des étrangers, des amis, des fans, etc. Ce projet faisait partie de sa pratique conceptuelle dans un exercice qui a cassé le modèle traditionnel de l’échange de biens artistiques établi par le marché de l’art et les grandes maisons internationales d’enchères. Que pensez-vous de ce « troque conceptuel » ? Pensez-vous que le Musée d’Art Moderne de Paris pourrait faire de même avec d’autres musées afin de varier l’offre des œuvres exposées au Centre Pompidou-Paris ou Metz ?
BG : Je ne peux absolument pas me prononcer pour le Musée d’Art Moderne de Paris, ni pour le Centre Pompidou-Paris ou Metz. Par contre, je peux vous parler de Sol LeWitt, un peu plus, si vous le souhaitez…
Cette pratique de la collection, je crois que chez lui, c’est une chose intuitive. Comme je vous le disais, Sol LeWitt était un collectionneur né. Il a commencé par les timbres, et puis il a continué très vite avec des œuvres, car c’est un passionné d’art, car c’était un artiste aussi, bien sûr ; mais surtout, parce que c’était un artiste passionné par l’art des autres, qui était extrêmement curieux, extrêmement généreux. Quant à savoir si c’est « une grande déclaration » sur le Marché de l’Art, c’est possible. Sol LeWitt, même si on ne s’en rend pas compte au premier abord en regardant ses œuvres, était quelqu’un qui avait des positions très marquées (même politiquement), à l’image de sa fameuse idée selon laquelle les artistes conceptuels sont d’avantage mystiques que rationalistes.
Sol LeWitt est très radical. Il avait été d’ailleurs un des tous premiers dans les années 60 à proposer de se détacher du Système des galeries commerciales, et de fonder une galerie dirigée par des artistes qui pourraient ainsi gérer leur propre carrière. Mais, comme vous le savez, cela ne s’est pas vraiment fait. Aussi, Sol LeWitt a travaillé avec beaucoup de loyauté avec un très grand nombre de galeristes, comme Samuel Lallouz. Ce rapport au marché de l’art, je crois qu’il l’a vécu avec beaucoup de simplicité, mais aussi avec beaucoup de réalisme. Il a travaillé avec des galeristes formidables, qui ont fait des travaux et un travail de soutien vraiment admirable. Mais, Sol LeWitt n'a jamais voulu travailler en exclusivité pour quelqu'un. C’est pour cela qu’il a multiplié ses interlocuteurs à travers le monde pour s'occuper de son travail. Cela ne l'a pas empêché de leur accorder à tous une loyauté sans faille et durable.
Wall Drawing #340A - Dessin en six parties. Le mur est divisé horizontalement et verticalement en six carrés égaux, bordés et séparés par des bandes blanches de 6 pouces (15 cm). A l'intérieur de chaque carré, une figure géométrique à l'extérieur de laquelle se trouvent des lignes parallèles noires horizontales, et à l'intérieur de laquelle se trouvent des lignes parallèles noires verticales. Toutes les lignes sont distantes de 1 pouce (2,5 cm). Les lignes horizontales ne pénètrent pas dans les figures - Pastel noir.
JD : Vous habitez à New-York et Sol LeWitt a démarré à New-York… Cela suscite quoi chez vous ?
BG : Comme beaucoup d’autres artistes Sol LeWitt est né à Hartford, pour être exact, dans le Connecticut. Il est vrai, qu’il a passé une grande partie de sa vie et de sa carrière à New-York…
JD : Au Musée d’Art Modern de New-York notamment…
BG : Effectivement, mais assez brièvement, pour que très rapidement il puisse vivre de son Art. Il a habité aussi en Italie dans les années 80. C’est quelqu’un qui a beaucoup voyagé. Il montrait énormément ses oeuvres, dix à douze expositions par an, depuis les années 70. Vous imaginez le travail colossal, à la fois en terme de création, et en terme d’exposition à montrer et à organiser, notamment à New-York, où je vis, une ville fantastique et très avant-gardiste.
Béatrice Gross.
JD : Merci Béatrice pour cet interview, bonne journée.
BG : Je vous remercie Jean.
© Propos recueillis, le 07 mars 2012, par Jean Dorval, pour LTC Arts, au Centre Pompidou-Metz.
INFO PLUS SUR L’EXPO :
http://www.centrepompidou-metz.fr/node/13802
© Crédit photos : Jean Dorval pour LTC 2012, Jean Dorval pour LTC 2012/Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines Architectes, pour les photos représentant le Centre Pompidou-Metz, et Jean Dorval pour LTC 2012/Adagp, Paris 2012.
20:10 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc arts, ltc arts, sol lewitt, exposition, rétrospective, monographie, dessins muraux, wall drawing, de 1968 à 2007, les structures, buren, les sculptures, presse, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, france, europe, ue, union européenne, interview, hélène guenin, responsable, du pôle programmation, laurent le bon, directeur, béatrice gross, la commissaire, de l'exposition, expo, colors, noir et blanc, louvain, le m muséum, collaboration, vasarely, cinétiques, arts visuels, arts modernes, les conceptuels, lobe, julio le parc, gianni colombo, formes géométriques, la ligne, évolution, carrière, commissaire de l'exposition | Facebook |