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09/06/2010

JACQUES ENGELMANN : LE POETE LORRAIN DES P'TITS GARS DE LA RUE !

 

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010.

 

LTC : Bonjour Jacques Engelmann ! Vous êtes retraité de la SNCF, ancien délégué CGT, poète messin à vos heures perdues et membre des Equipes Rue de l'Evêché de Metz, une action caritative menée sous l'égide de Monsieur l'Abbé Gérard Christ et de la Sœur Lucienne, deux « Grands Cœurs » de la Solidarité Messine qu'on ne présente plus. Vous dédicacez vos ouvrages à l'Eté du Livre 2010 au stand des écrivains locaux.

Jacques, pouvez-vous vous présenter plus en détail aux lecteurs d'LTC ? Quel a été votre parcours ? Quels sont vos ouvrages (en dehors du plus récent), vous le poète des P'tits Gars de la Rue, inspiré particulièrement par la Nature, la Catholicité, la vraie vie et le Social ?

JE : Bonjour, il n'est pas simple de résumer toute une vie... Je dirais tout simplement que dès mon plus jeune âge, j'ai été prédisposé à aider les Autres. Ce très bon départ a fait que toute mon existence, je suis resté aux côtés des gens. Aujourd'hui, j'ai 60 ans et mon engagement s'est traduit au travers du syndicalisme à la SNCF (où j'ai été délégué du personnel pendant 30 ans à la CGT), du militantisme politique au PCF (un parti dont je me suis retiré par déception), et de la poésie depuis l'âge de 25 ans. Mes poèmes me permettent d'exprimer ce que je ressens (comme dans mes deux premiers recueils de poésie : "Pain, Amour et Poésie" et "Eclosion"), de creuser par la même ma Foi, ainsi que mon dévouement pour le Social. Tout au long de mon existence, j'ai donc essayé de trouver des réponses. Je ne sais pas si j'ai réussi à le faire. Il me semble cependant parfois que le résultat obtenu est le bon. Ainsi, certains mystères que j'avais au fond de moi-même et que je continue à vouloir mettre à jour, trahissent mes fréquentes angoisses. L'écriture m'aide à mettre des mots sur mes peurs, générées par le contexte général actuel. Je pense notamment à la pollution qui est un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui me fait souffrir dans mon être. Le résumé de ma vie est une somme de souffrances, mais aussi d'espérances parce que Dieu m'a donné la Foi. Je crois que l'Humanité n'est pas vouée à sa propre perte. Aussi, tant qu'il y aura de l'espoir, je continuerais de me battre.

LTC : Quelles sont vos déceptions par rapport au PCF ?

JE : Le PCF m'a déçu parce qu'il n'a pas dénoncé assez tôt ce qui se passait dans les Pays de l'Est. Je suis sûr que nos responsables savaient, mais ils n'ont pas voulu le dire, jusqu'au moment où cela est devenu tellement évident que tout s'est effondré comme un château de cartes dans les années 90. Je connais beaucoup de militants politiques de l'époque qui y croyaient dur comme fer et qui ne s'en sont jamais remis. Cela a été pour eux un moment difficile à passer. Je ne sais pas à l'heure actuelle où ils en sont. Personnellement, n'ayant pas de certitudes je me suis retiré. Ma décision a été irrévocable quand la Chine a envahi le Tibet le 7 octobre 1950. Là, je n'ai pas pu supporter que ce pays écrase un peuple et une culture vieille de 2000 ans, pour les remplacer finalement par une sorte de société de consommation « à la communiste ». Cela me fait beaucoup souffrir car j'ai un grand respect pour le Bouddhisme et le Peuple Tibétain.

LTC : Vous dénoncez également le massacre de Katyń ? C'est-à-dire, le meurtre de plusieurs milliers de Polonais, essentiellement des personnalités, des officiers mais aussi des étudiants (officiers de réserve), des médecins et des membres des élites polonaises, réputées hostiles à l'idéologie communiste, par la police politique de l'Union soviétique (le NKVD) au printemps 1940 dans une forêt russe près de Smolens...

JE : Forcément, comme tout ce qui a été caché par le PCF. Depuis les années 90 tout ressurgit des archives russes et on s'aperçoit qu'au lieu d'avoir des Démocraties Populaires on avait finalement un régime très dictatorial qui faisait disparaître les opposants dans les goulags et qui affamait les populations.

LTC : Ce n'est pas contradictoire d'être communiste et catholique ?

JE : Effectivement, c'est une question qui m'a souvent été posée lorsque je travaillais à la SNCF. Des camarades, des petites gens, ne comprenaient pas vraiment cette apparente contradiction, qui pour moi était plutôt une complémentarité. Il me semblait évident que pour s'en sortir la Société se devait de tout mettre en commun. Aussi, le communisme et la doctrine sociale de l'Eglise, pour moi c'était le même combat ! Bien sûr, il s'agit d'un absolu, car dans notre Société où chacun souhaite conserver ses petits avantages, il va devenir de plus  en plus dur d'arriver à s'en sortir chacun de notre côté. On n'est pas encore prêt psychologiquement à partager, la Société matérialiste s'individualisant de plus en plus. Mais, je continue de croire que les choses iront mieux demain et me bats toujours pour cela.

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010.


LTC : La Solidarité pour vous, c'est donc une notion très importante ?

JE : Bien sûr ! La Solidarité est le départ de tout. C'est se sentir en lien avec les Autres et essayer de créer quelque chose de fort, d'utile pour la Société.

LTC : Jacques, j'ai dans les mains votre dernier (et troisième) recueil de poésie intitulé « Vivant », et je vois qu'à la page 93, il y a un très beau poème intitulé « Cultivons l'Amitié ». Un passage a particulièrement retenu mon attention : « Tu as faim, tu as froid, Tu souffres, tu as peur : Ne crains rien je suis là Pour que ta joie demeure. » Ce très bel extrait me permet de faire une transition vers ce Social qui vous est si cher... Jacques vous êtes Acteur Social depuis 2002 au sein de l'Equipe Rue de l'Evêché de Metz... En quoi consiste cet autre engagement, mais cette fois-ci auprès des P'tits Gars de la Rue ?

JE : Mon action au sein des Equipes Rue se résume en quelques mots pris dans l'Evangile où Jésus dit : « Ce que vous ferez au plus petit des miens, c'est à moi que vous le ferez. » Aussi, en aidant les Petits, je me rapproche du Christ. En aidant les Petits j'essaye de me rapprocher le plus près possible de ma Foi et par mes engagement d'être en conformité avec mes convictions. Je pense que c'est en allant vers les Petits que l'on est le plus proche de la Vérité. C'est ce que je ressens au plus profond de moi. Et je n'invente rien puisque c'est inscrit dans les Evangiles.

LTC : Quand on aide les Pauvres comme vous le faites Jacques, cela doit être un enrichissement affectif mutuel incroyable ?

JE : On s'aperçoit de cet enrichissement affectif à tous les niveaux. Les P'tits Gars de la Rue font preuve d'une telle détermination pour s'en sortir, malgré tout ce qui les écrase, que l'on ne peut qu'être admiratif devant eux. Il y a tout de même dans cette nuit de la pauvreté une petite lumière qui apparaît, certes pas toujours, car parfois on se trouve face à des situations tellement dures que certains baissent les bras. Alors, c'est là que nous intervenons afin de les remettre debout ! Un de mes maîtres spirituels est l'Abbé Pierre, j'essaye modestement de lui ressembler. Il me reste encore beaucoup de travail pour ne serait-ce que lui arriver à la cheville !

LTC : Finalement tout en étant laïque Jacques votre engagement sur le terrain du Social est un véritable sacerdoce ?

JE : L'important est effectivement d'être sur le chemin, sur un chemin que l'on peut appeler « chemin sacerdotal »...

LTC : Vous qui êtes catholique pratiquant. A votre sens, qu'est-ce qu'être catholique de nos jours ? N'est-ce pas un engagement impossible vu la Société dans laquelle nous vivons ?

JE : En ce moment, je m'interroge particulièrement en tant que catholique sur différents sujets d'actualité, notamment le célibat des prêtres et la honte d'avoir des prêtres pédophiles. Même, si j'ai conscience que l'homme restera toujours faible (et se n'est pas une excuse !), cela ne m'empêche pas de mener de front ces deux combats. Je pense qu'au niveau de l'Eglise, il y a des choses à revoir, comme l'engagement des prêtres. Souvent ce sont des jeunes qui ne sont pas encore mûrs au niveau affectif. Aussi, il faut prendre d'énormes précautions. Cela dit, malgré toutes ces vérifications, le risque zéro n'existe pas. On sera malheureusement toujours confronté à des problèmes de genre. Ce qui fait la grandeur de l'Homme, c'est qu'il n'est pas un robot. Il sera donc toujours faillible, tenter sexuellement et par l'argent. Personne n'est à l'abri de tomber dans de tels travers malheureusement. Il faut beaucoup prier pour que cela change et savoir rester humble.

LTC : Il est en effet difficile pour l'Eglise Catholique en plus de 2000 ans d'Histoire de ne pas avoir des choses à se reprocher, d'autant plus quand on se rappelle le célèbre aphorisme de Saint-François de Sales : « Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie. » Ceci dit, cela n'excuse rien !

JE : Tout à fait. Il s'agit d'un travail de tous les jours sur soi-même, afin d'essayer de faire prospérer des valeurs saines. Et comme je tends toujours vers un absolu, c'est aussi pour cela que j'écris afin d'approfondir mes convictions. Il faut trouver des réponses en soi, au travers de la Bible et de l'enseignement de religieux.

LTC : La poésie Jacques à vos yeux n'est-ce pas une nouvelle forme d'évangélisation ?

JE : C'est effectivement une forme d'évangélisation. Des lecteurs m'ont même précisé qu'ils lisaient mes poèmes, comme on lit des prières. Ainsi, si je ne prie pas souvent, je compense ce manque par mes écrits. Je pense que mon écriture est une prière vivante en lien avec mon vécu. Ce n'est pas seulement des mots, ce sont des mots vécus tous les jours parfois en bien, parfois en souffrance.

LTC : Merci Jacques pour ces quelques confidences confiées au site la Tour Camoufle.

JE : Je vous remercie aussi et vous donne rendez-vous dans d'autres salons du livre auxquels je participe.

© Propos recueillis par Jean Dorval, le 05 juin 2010, en la Cathédrale Saint-Etienne de Metz.

 

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010.

07/06/2010

EURYDICE REINERT CEND, POETESSE, DEFENSEUSE DES DROITS DES FEMMES ET DE L'AMOUR AU PLUS-QUE-PARFAIT !

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Photo ci-dessus (la très belle Eurydice à la dédicace...) :

© Jean Dorval pour LTC


LTC : Bonjour Eurydice Reinert Cend, nous sommes dans le cadre prestigieux de l'Eté du Livre 2010, le rendez-vous littéraire messin incontournable. Vous êtes venue y promouvoir vos ouvrages. Aussi, je vous remercie de bien vouloir vous présenter aux lecteurs d'LTC, puis j'aimerais que vous parliez de votre œuvre littéraire et que vous me disiez pourquoi vous êtes devenue « écrivain », et non pas « écrivaine », un terme que vous n'aimez pas...

ERC : Bonjour et merci de me recevoir. Et bien tout d'abord, je suis poétesse, car j'ai l'âme poétique avant toute chose. Mais, je suis aussi romancière, essayiste et conteuse. Je suis devenue écrivain, tout simplement, parce que j'ai commencé par beaucoup lire. Et à force de lire, j'ai eu également envie d'écrire, de parler de la vie de façon à intéresser les gens, et également à pouvoir faire passer des messages sur des sujets qui me touchent profondément, et qui me sont chers. Par exemple, je dénonce les injustices et les difficultés de la vie, mais prône aussi la beauté de cette même vie.

LCT : Quels genres d'injustices dénoncez-vous ?

ERC : Je suis très sensible aux violences faites aux femmes. Le droit d'aimer est un de mes chevaux de bataille. Malgré les épreuves, j'explique qu'il faut toujours chercher à surmonter ses propres difficultés relationnelles, toujours essayer de se surpasser, afin d'être en quête du meilleur chez l'Autre.

LTC : Pensez-vous que les violences faites aux femmes sont une constante de l'Histoire de l'Humanité ou est-ce un phénomène plus récent ?

ERC : Malheureusement de nos jours, avec la difficulté qu'a l'homme à pouvoir s'identifier dans un rôle masculin type, et bien nous nous retrouvons dans un climat de violence extrême. Le cliché social est si bouleversé, que l'homme a du mal à se positionner par rapport à la femme, puisque de nos jours la femme travaille, est soi-disant l'égal de l'homme...

LTC : a son indépendante financièrement aussi...

ERC : Absolument ! En théorie tout va bien, mais, en pratique il y a encore un très gros travail psychologique à faire, afin que l'homme se sente bien dans sa peau, d'autant plus qu'il n'a plus à faire vivre seul le foyer, mais juste à devenir le partenaire de sa compagne. A ce propos, je pense qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir... à l'image de ces célébrités qui s'en prennent à leurs femmes ou compagnes d'un soir... et dont on entend parler dans les média. Ces hommes, là, font perdurer un symptôme social qu'il faudra arriver à moment donné à endiguer, grâce à la communication, la prévention, l'éveil, etc. A l'inverse, force est de constater, qu'il y a de plus en plus d'hommes qui deviennent sensibles à cet autre regard qu'il convient désormais de poser sur la femme, et qui la valorisent en tant qu'être humain à part entière. Cela leurs apportent énormément à tous points de vue.

LTC : Un récent sondage dénonçait le fait que 90% d'hommes ne faisaient rien à la maison... Ce qui laisse à la postérité 10% d'hommes « bien éduqués »... N'est pas finalement la faute des pères ou des mères qui dès le début éduquent mal leurs enfants en ne leurs apprenant pas à participer aux tâches ménagères ?

ERC : Malheureusement dans un foyer, dans un couple les rapports sont très, très complexes. La maman a beau vouloir bien éduquer son ou ses enfant(s), s'il y a derrière elle, en permanence, un papa dont l'autoritarisme empêche la transmission de ces valeurs, et bien elle n'aboutira à rien. Dans un couple, l'éducation se fait ensemble. Quand on est deux à parler d'une même voix, le résultat est beaucoup plus constructif. Je pense que le manque d'éducation de certains hommes provient principalement du conflit subsistant entre les parents...

LTC : Si on se réfère à ce sondage précisant que 10% seulement des hommes participent aux tâches ménagères et à ce que vous dites, il y aurait 90% d'hommes autoritaires... et donc 90% de femmes ne pouvant pas transmettre des valeurs saines...Ce n'est pas très réaliste !

ERC : Je ne crois pas que l'on puisse voir cela ainsi... Vous savez dans la vie, quelques soient les valeurs que l'on a envie de transmettre, et en tenant compte que chaque enfant a sa propre sensibilité, on arrive au résultat escompté ou non. En fait, ce sont des paris que l'on fait sur la vie, en espérant y arriver du mieux que l'on puisse. Pour ce faire, il faut être sain d'esprit, exemplaire... Une notion qui peut aussi se discuter d'un point de vue métaphysique. Il faut dans tous les cas être porteur de bien pour la Société, afin de pouvoir s'y intégrer au mieux.

LTC : En plus, avoir reçu une mauvaise éducation ne justifie en rien de ne pas changer d'état d'esprit une fois adulte...

ERC : Tout à fait, d'ailleurs je ne crois pas que les clichés que l'on véhicule sur les enfants maltraités - reproduisant des schémas familiaux violents - aident ces derniers à sortir de leurs problèmes. Bien au contraire, ils ne leurs permettent pas de sortir de la spirale infernale de la violence. Il faudrait mieux valoriser ceux qui refusent cette terrible et horrible oppression. La sensibilité de l'être humain doit lui permettre de tendre vers le meilleur, afin de s'ouvrir sur une vision positivée de la société.

LTC : Vous êtes très motivée par la dénonciation de toutes ces injustices. Est-ce que cela fait appel à votre expérience personnelle et/ou aux témoignages d'autres personnes ?

ERC : Je fais appel à des témoignages et m'intéresse à ce qui se passe dans le monde de nos jours. On a beau parler partout de progrès social, de la place de la femme dans la Société, on se rend compte au final dans le quotidien des femmes, que leur vie de tous les jours n'est pas aussi mirobolante qu'on voudrait nous le laisser entendre. La « Modernité » est un bien grand mot, c'est pourtant le thème de cet Eté du Livre 2010, posant la question « Modernité... et alors ? ». Je dirais tout simplement « chiche à la Modernité ! », à condition qu'elle intègre un réel progrès social pour les femmes...

 

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval pour LTC

LTC : Comme vous venez de le préciser si justement, le thème de cet Eté du Livre 2010 est « Modernité... et alors ? ». Quels sont les autres rapports entre les quatre ouvrages que vous avez publiés et cette question complexe ?

ERC : « L'Abécédaire de l'Amour pour Lui » et « L'Abécédaire de l'Amour pour Elle » sont deux livres consacrés, l'un aux hommes et l'autre aux femmes. Cette séparation s'impose, car nous n'avons pas la même manière de raisonner. On ne peut pas parler à l'homme de la même façon qu'on le fait à la femme, surtout du point de vue relationnel.

LTC : Ce n'est pas un peu réducteur comme point de vue, ne serait-il pas mieux de faire un ouvrage permettant le rapprochement des deux parties ?

ERC : Non pas du tout, car comme vous le savez « Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus... » d'après John Gray...

LTC : Ce point de vue est stéréotypé et archiconnu !

ERC : Pour revenir à votre question du début, il y a toujours dans mon œuvre un lien entre tradition et modernité. Je pense qu'il faut nous nourrir du passé pour tendre résolument vers le futur. Le présent n'étant qu'une conjonction de la façon dont on arrive à lier ces deux visions du temps. A ce titre, on peut toujours apprendre du passé. Et justement parce que je suis une femme de mon temps, je sais que l'on ne vit plus la relation amoureuse homme/femme comme à l'époque de nos parents et de nos grands-parents. Désormais, la communication doit être le noyau dur d'une relation aboutie. Quand on est deux, il n'y a pas que le sexe en partage, même si les médias nous rabâche le contraire quotidiennement...

LTC : A ce propos, un des stands de l'Eté du Livre vend un « Dictionnaire des expressions sexuelles »...

ERC : Justement au lieu de nous rabattre les oreilles avec des thématiques aussi réductrices, il vaudrait mieux s'intéresser à la question dans ses aspects les plus intimistes. Non pas pour s'immiscer dans la vie privée des gens, mais plutôt pour révéler l'aspect humain d'une relation amoureuse, née de plusieurs facteurs concordants et qui peuvent être porteurs autant de positif que de négatif. Que l'on se retrouve juste pour passer un bon moment ou pour s'apprécier vraiment, in fine, qu'est-ce que l'on ressent véritablement au bout du compte ? En clair comment faire de ces moments intimes des moments privilégiés. C'est cet aspect là qui m'intéresse de développer.

LTC : Vous préférez que les gens vivent une belle histoire finalement...

ERC : Oui, car je pense que s'il est beau de faire l'Amour, il ne faut pas faire que cela, afin de pouvoir construire une relation durable. C'est notre fragilité humaine que nous mettons ainsi en jeu, nos corps ont leurs limites. Ce partage se doit d'être un instant précieux, relevant pratiquement du mystique. Faire l'Amour doit être un acte extraordinaire, non plus réduit à des moments de performances sportives. On ne fait pas l'Amour pour l'hygiène, on fait l'Amour car l'on partage avec une personne des sentiments. Ce partage de l'intimité doit être inoubliable, exceptionnel. Il ne doit pas s'épuiser dans la durée et doit pouvoir se renouveler comme au premier jour. J'en appelle donc à l'enrichissement de la relation amoureuse, à son nourrissement quotidien et à l'intelligence du cœur. Je pense qu'avant toutes choses le bon sens devrait primer sur l'instinct primaire. La Coucherie devient l'actuel Credo au détriment du sentiment et c'est dommage.

LTC : Mais, vous êtes un peu à rebours de tout ce qui se vit actuellement, vous croyez encore à « l'Amour éternel » ? N'était-ce pas valable à une époque où l'on vivait en moyenne une trentaine d'années ? Aujourd'hui, ne peut-on pas dire, vu l'allongement de la durée de la vie, que l'on vit plusieurs « Amours éternels » ?

ERC : (rires) Votre question est d'autant plus embarrassante que je pense que... quitte à vivre longtemps, autant vivre le mieux possible. Eternel ou pas, on doit essayer de faire en sorte que l'Amour soit porteur de Bien. Donc, la durée n'a pas d'importance, pour peu que la sincérité, le feeling et le respect soient présents. Il faut se sentir véritablement porter l'un vers l'autre en tant que couple. Faire de ces moments, un acte d'une beauté rare (je ne suis pas poétesse par hasard...). Donner du sens à sa vie, fuir la fadeur, la tiédeur, ne pas prendre pour modèles les stéréotypes médiatiques, etc. permet de développer la beauté de deux êtres complémentaires. Là où il y a de l'Amour, il y a forcément de la beauté.

Mais, pour revenir à votre question initiale... et le lien que l'on peut trouver entre mes écrits et la modernité... Dans le roman « Le droit d'aimer, ou un peu d'amour, s'il vous plaît », je parle de la Lorraine d'avant et après la Seconde Guerre Mondiale. Le message que je cherche à y faire passer est celui d'une femme dont le parcours s'appuie sur une histoire familiale douloureuse. Et justement, pour se sortir de ce lourd fardeau, elle doit avancer, seule, mais elle doit avancer pour tenir. Elle va ainsi puiser la force nécessaire à trouver son propre chemin vers le bonheur et elle réussira. Donc, il y a souvent de l'optimisme dans mes écrits. Le lien entre le passé, le présent et l'avenir est souvent présent. Donc, je le répète, je suis d'accord avec la Modernité, tant qu'elle ne tue pas l'Humain qui est en nous. C'est le message fort, le point central, le trait d'union entre tous mes ouvrages.

Pour finir, je vais vous parler de mon roman intitulé « M'aimeras-tu ? L'impérissable quête (volume 1) ». Cette histoire démarre au Ier Siècle, post-Jésus Christ, en prenant naissance dans l'ancienne Judée. Elle parviendra jusqu'à notre époque dans les prochains volumes, en passant d'un continent à l'autre dans un voyage aussi bien géographique que spirituel, mais aussi historique, puisque c'est un récit qui se nourrit de légendes, d'Histoire et d'une très large part de rêve. C'est en fait le début d'une véritable saga...

 

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Photo ci-dessus : ©Jean Dorval pour LTC


LTC : J'ai bien compris que « M'aimeras-tu ? » aura une suite en plusieurs volumes... Avez-vous déjà commencé à les rédiger ?

ERC : C'est vrai que je m'y suis déjà attelé et je vais essayer de ne pas décevoir mes lecteurs. Cela prend du temps et j'espère que d'ici la fin de l'année, voire début 2011, le deuxième volume sera publié.

LTC : Rien d'autre sur le feu ?

ERC : Si, par ailleurs, j'ai un recueil de contes qui est en train de se finaliser, des contes africains puisque je suis originaire du Bénin... J'ai aussi un projet d'Opéra de Baudelaire qui est mon poète préféré. Pour moi, Baudelaire, c'est « THE » Poète ! Il m'a donné l'envie d'écrire par la beauté de ses propos. Dans sa poésie, chaque pied a sa place. On passe d'un alexandrin à la prose toute en finesse. Cela mérite toute notre attention. Les gens ont tendance à se détourner de la poésie, car ils ne rechignent à se frotter à genre littéraire qu'ils estiment complexes... et pourtant. Le texte de cet opéra est déjà en cours de rédaction, charge après à un réalisateur de le mettre en scène.

LTC : Vous n'aimez pas aussi Verlaine qui est né à Metz ?

ERC : Bien sur que si ! C'est un de mes poètes préférés ! Mais, je garde un faible pour Baudelaire, car nous avons la même fibre sensitive. Quand je lis du Baudelaire, je rêve les yeux ouverts J'aurais aimé être une petite souris, à son époque, afin de tenter de voir comment il faisait pour écrire d'aussi belles choses et comprendre ce qu'il vivait à l'instant même où il écrivait. Baudelaire correspond véritablement à ce que je ressens. C'est un peu comme si on s'était toujours connu. Il est éternel au travers ses ouvrages.

LTC : Eurydice vous êtes à la fois éclectique et passionnée. Est-ce bien raisonnable tout cela ?

ERC : (fou rire) Je crois que ce qui plaît aux gens qui découvrent l'auteur que je suis (hors Lorraine bien sûr, car dans la région les gens ont déjà eu l'occasion de m'entendre sur Radio Jérico et de lire à mon propos dans le Républicain Lorrain), c'est justement l'éclectisme et la passion pour ce que je fais. Je n'ai jamais désiré ressembler à une icône people, j'ai mon propre cheminement et je remercie tous ceux qui se reconnaissent dans cette approche.

LTC : Je vous remercie Eurydice pour votre disponibilité, votre sincérité et votre gentillesse.

ERC : C'est moi qui vous remercie.

© Propos recueilles par Jean Dorval pour LTC Lecture, le 04 juin 2010.

01/06/2010

UNE EXPO CHOC SUR LES GANGS DU SALVADOR AU MUSEE DE LA COUR D'OR DE METZ !

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C'est dans le cadre de la programmation de l'édition 2010 de l'Eté du Livre que démarre très prochainement l'exposition "Les Maras", un reportage prenant sur fond de photographies d'art de Christian Poveda. Du Vendredi 04 Juin 2010 10h00 au Lundi 28 Juin 2010 18h00, vous pourrez profiter de ce temps fort messin aux Musées de la Cour d'Or, avec une gratuité exceptionnelle du 04 au 06 juin... Des portraits sans fard des gangs à San Salvador, une frontière ténue entre fiction et réalité, entre vie et mort... Le tout agrémenté d'une projection du reportage de Christian Poveda, La Vida Loca, et d'une table ronde « Profession Photoreporter »... En clair, tout pour combler vos envies d'action !

 

JD pour LTC.

 

INFOS PLUS : http://www.etedulivre-metz.com/

 

INFOS PLUS : http://www.etedulivre-metz.com/

 

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18/05/2010

L'ETE DU LIVRE, LE LIVRE D'ETE...

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INFOS PLUS : http://www.etedulivre-metz.com/presse.html

09/05/2010

LA « VENGEANCE EN NOIRE ET ROSE » (ROMAN), LE DESTIN CROISE DE DEUX FEMMES…

 

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Photo ci-dessus (Camille Sansnon) : © Jean Dorval 2010


Camille Sansnon vous avez 40 ans, vous êtes messin et pacsé. Informaticien de profession (niveau ingénieur), vous donnez des cours d’Histoire aux candidats désirant accéder à la Fonction Publique d’Etat. Vous avez voyagé à Djibouti (Afrique Noire), à Oman (pays du Golfe) et en Inde, lieux dont vous avez étudié l’Histoire, les mœurs et les coutumes. Vous avez ainsi partagé la vie des habitants ce qui constitue une expérience très enrichissante. Votre vécu personnel, vous a inspiré votre premier ouvrage, un récit palpitant au titre évocateur « Vengeance en noire et rose », où le sexe, la vengeance, la violence et les règlements de comptes sont les mots-clés. Ce roman érotique a été publié chez Edilivre (un éditeur parisien qui se trouve sur Internet) et sa sortie nationale a eu lieu le 30 mars 2010.

 

LTC :  Camille comment passe-t-on du métier d’informaticien à l’enseignement de l’Histoire, puis à l’écriture d’un roman érotique ? Parlez-nous un peu de vous…

CS :     Depuis que je suis ado l’Histoire m’intéresse et naturellement je souhaitais faire une fac d’Histoire. Quelques semaines, après avoir obtenu mon bac en 1990, un ami détenteur d’une maîtrise d’Histoire, allait s’inscrire au RMI… Finalement, j’ai choisi une autre voie. Ainsi, j’ai été recruté par le Ministère de la Défense en tant qu’informaticien, suite à un engagement, ce qui m’a permis de voyager. En parallèle, j’ai continué à lire des livres d’Histoire. Et l’idée m’est venue d’écrire mon propre livre. Etrangement, j’ai choisi un thème érotique, donc n’ayant rien à voir avec l’Histoire, car je pensais que cela serait plus facile à écrire. Effectivement, cela été beaucoup plus facile à écrire, mais… très difficile à faire publier, car de nombreux éditeurs refusent d’éditer ce genre de sujet. Les éditions spécialisées m’ont même opposé un refus catégorique.

 

LTC :  Camille le résumé de votre livre est très évocateur : « Rien ne prédestinait Jalène et Marie à se rencontrer. Belle et libertine, Jalène est une jeune immigrée africaine qui survit comme elle le peut sur un salaire de caissière tout en faisant le bonheur de ses nombreux « amis ». Marie, elle, a la trentaine passée, est mariée et dispose d'une bonne situation professionnelle. Mais sa vie fade s'étire sans peine et sans joie. Pourtant, le destin va réunir ces deux femmes. Entraînée par Jalène et son désir de vengeance, Marie fera la découverte d'un nouveau monde, fait de volupté, de sexe, de plaisir, de violence et de règlements de comptes… »

Pourquoi un tel mélange explosif ? Ces thèmes ne sont-ils pas finalement le reflet de la société actuelle ?

CS :     J’ai écrit cette histoire afin de divertir les gens. Je n’ai pas cherché à faire passer un message, c’est pourquoi j’ai évité les sujets qui fâchent comme les personnes immigrées sans papiers. De ce fait, mon héroïne africaine est régularisée d’office. Pas de drogues non plus, pas de prostitution et bien sûr pas d’enfants ! C’est un reflet caché de la société et s’y reconnaîtra qui voudra. L’histoire est tirée de quelques faits réels et de récits de phantasmes collectés à gauche et à droite.

 

LTC :  Camille votre livre démarre ainsi…

 

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Ma question est la suivante :

La très désirable Jalène, une de vos deux héroïnes, n’incarne-t-elle pas une de ces femmes arrivant du Tiers-Monde en France pour des raisons économiques, que la pauvreté - que ce soit au Sénégal ou en France - entraîne à vendre ses charmes aux plus offrants, les nantis du Système (militaires de haut rang, hommes d’affaires, etc.) pour réussir là où d’autres ont échouées ? Finalement, Jalène n’est-elle pas une battante prête à tout afin de s’imposer dans une existence extrêmement difficile où seuls les plus forts survivent ?

CS :     Effectivement, même si ce n’est pas clairement dit dans le livre, Jalène vient bien en France afin d’améliorer ses conditions de vie. Mais, elle est déçue car elle se rend compte que finalement elle conserve toujours ses difficultés financières. Ce qui sert de fil conducteur à l’ouvrage… Il faut savoir que Jalène qui a profité de la première occasion pour venir en France, ne pensera logiquement plus jamais à rentrer chez elle ! Mais, le vrai sujet du livre, c’est le parcours d’une jeune femme, parmi tant d’autres, qui essaye de s’en sortir par tous les moyens. La vengeance de Jalène n’est pas gratuite, elle se justifie par la trahison d’une personne qui manque à sa promesse… tout en l’aidant à régler ses problèmes financiers… Mais, ceci n’est pas sans contre-partie… Jalène va de cette manière oser réaliser les phantasmes que de nombreux Français ont par rapport aux services fiscaux…

 

LTC :  Camille pourquoi avoir choisi délibérément de parler d’érotisme ? N’est-ce pas la mode, la facilité, voire une manière d’assurer le succès de votre livre ?

CS :     Oui, j’assume ce choix. J’ai pris « l’érotisme » par facilité. Peut-être me suis-je trompé au bout du compte car beaucoup de gens de nos jours sont encore réfractaires à ce genre de littérature. Ils n’aiment pas l’érotisme, car il voit cela comme quelque chose de peu convenable… Il y a des personnes jusque dans mon entourage qui ne savent pas que j’ai écrit et fait publier un livre de cette teneur, car j’ai jugé plus sage de ne pas leur dire…

 

LTC :  Camille, je vous donne le mot de la fin…

CS :     In fine, les personnages ne semblent pas débarquer d’une autre planète. Les filles ne sont pas des nymphos, juste bonnes pour l’asile. Cette histoire reste crédible et réaliste. Elle pourrait arriver près de chez vous, loin, très loin des scènes gratuites que l’on peut trouver dans la pornographie traditionnelle.

 

© Propos recueillis par Jean Dorval pour LTC Lecture.

 

 

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19/04/2010

DU VENT DANS LES PAGES A MONT-SAINT-MARTIN !

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UN LIVRE EN MEMOIRE DE LA LIGNE MAGINOT...

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14/02/2010

5EME SALON DU LIVRE FEMININ DE HAGONDANGE

Sylvie Mantafounis présentera son roman "Mon fil d'Ariane", Martine Bernom présentera son roman "Le Magicien" et Hélène Sigot-Lemoine présentera son ouvrage "Horloge interne" au 5ème Salon du Livre Féminin de Hagondange les 27 et 28 février 2010...

» Tous les salons

AdN, pour LTC.

Source documentaire : http://www.theles.fr/editions-Theles/accueil

 

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02/02/2010

IL RESTE DES PLACES A PRENDRE EN MCL POUR LES STAGES D'ORIGAMI ET DE BD !

Il reste encore quelques places dans nos stages de février, à destination des enfants et des adolescents...

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  Pour découvrir toute notre programmation -> www.mclmetz.fr


16/01/2010

MANDELA LE DERNIER HEROS DU XXEME SIECLE...

Mandela

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Mandela

Le Dernier héros du XXe siècle

Bill Keller

Livre
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Année :
2010
Editeur :
Editions de La Table Ronde
EAN13 :
9782710365136
Notre référence :
52402
Nombre de pages :
125

Présentation de l'éditeur
Biographie illustrée

« Je défends l’idéal démocratique d’une société libre dans laquelle des gens vivent ensemble en harmonie et avec des droits égaux. »
Pour avoir combattu la ségrégation raciale en Afrique du Sud, Nelson Mandela a passé vingt-sept ans de sa vie en prison. Libéré le 11 février 1990, son engagement en faveur de la réconciliation nationale lui vaut de recevoir le prix Nobel de la paix en 1993. L’année suivante, il devient le premier président noir de son pays. Bill Keller, qui l’a rencontré à plusieurs reprises, retrace ici la vie d’un homme au charisme exceptionnel, admiré dans le monde entier.




Bill Keller, né en 1949, est depuis 2003 le rédacteur en chef du journal de référence de la gauche libérale américaine The New York Times. Il a été précédemment, de 1992 à 1995, chef de bureau du même journal à Johannesburg. Son expérience de la réalité sud-africaine et les contacts qu’il a noués dans le pays ne sont pas pour rien dans les 89 pages qu’il consacre à une brève biographie de son héros, Nelson Rolihlahla Mandela, qui n’est peut-être pas le “dernier héros” du XXe s., mais qui est certainement un personnage d’un courage et d’une intelligence exceptionnels : Cet activiste politique noir a su, au bout de vingt-sept longues années de prison, en s’alliant au président blanc de Klerk, mettre fin au régime de l’apartheid avec un minimum de victimes et de dégâts, et devenir de 1994 à 1999, désormais comblé d’honneurs, le président élu de la république sud-africaine.

L’ apartheid mis en place à partir des élections de 1948, aboutissement de longues pratiques de ségrégation, prévoyait le développement séparé de la communauté blanche minoritaire d’origine hollandaise et anglaise, possédant les meilleures terres et le maximum des richesses, et de la communauté noire autochtone majoritaire, regroupée par ethnies dans des “homelands” plutôt défavorisés.

La biographie proprement dite est très utilement complétée par un choix d’articles du NYT consacrés à l’Afrique du Sud, une “frise chronologique”, une bibliographie et un index, toutes caractéristiques d’un travail historique. Mais, plus qu’un historien, M. Keller est un journaliste engagé, qui estime que son rôle n’est pas seulement d’informer, mais de former l’opinion publique, en insistant sur ce qui sert la cause qu’il défend, celle de la décolonisation et de l’antiracisme, et en minimisant ce qui pourrait l’affaiblir. On apprend par allusions des choses qui, plus développées, auraient pu nuancer le tableau plutôt manichéen qu’il dresse de la société sud-africaine.

Mandela, né en 1918 dans l’ethnie Xhosa, est de famille royale. Quel était donc le statut et l’influence de ces “rois” coutumiers ? Il a pu faire des études et devenir avocat. Il y avait donc une classe moyenne sinon totalement noire, du moins colorée, comprenant aussi des Indiens. Quelle était son importance ? Il adhère en 1944 à l’African National Congress (ANC) , parti membre de l’Internationale Socialiste voué à la défense de la majorité noire dont les fondateurs , en 1912, n’étaient surement pas des ouvriers trimant dans les mines d’or, ni des chômeurs des bidonvilles. L’ascenseur social existait donc, dans une certaine mesure, en Afrique du Sud ? On peut s’interroger aussi sur les canaux médiatiques qui ont fait la célébrité mondiale de Mandela pendant son séjour en prison. Et les églises ? Quel rôle ont-elles joué dans toute cette histoire ? On nous dit que son père avait quatre épouses. Était-il musulman ? Dans quelle religion a été élevé le jeune Rolihlahla, rebaptisé Nelson par son instituteur ? On nous dit qu’il a fait ses études dans des écoles méthodistes et que durant son passage à l’université noire où il faisait son droit, il s’est rapproché d’étudiants catholiques qui avaient des activités caritatives. Mais était-il resté animiste, ou baptisé chrétien, ou agnostique ? On ne nous le dit pas.

Séduit dans sa jeunesse par le personnage de Gandhi, il n’adopte, lorsqu’il constate que la non-violence n’aboutit à rien, qu’une action de sabotages modérément violente, sans attentats contre les personnes ; il résiste aux sirènes du marxisme communiste ; il refuse le racisme noir ; il est pour la réconciliation avec les blancs contre lesquels il ne conserve aucune animosité, malgré les mauvais traitements qu’il a subis, et retourné, une fois président, en visite dans son ancienne prison, il embrasse un de ses anciens gardiens. Tout cela, qui “sonne chrétien”. Est-ce possible sans prendre appui sur une formation doctrinale, et sans pratique de la prière, sinon des sacrements auxquels on n’a pas toujours accès, bref sans les vertus théologales de foi, d’espérance et de charité ? Quelle était la vie intérieure de Mandela ? Allons-nous prier “Saint Mandela” ? Apparemment cette question n’intéresse pas M. Keller qui ne lui donne pas la réponse qui intéresserait vivement les clients de la Librairie catholique.

Tel quel, peu couteux, agréablement présenté, illustré de photos suggestives, ce livre pourrait toucher le cœur d’un large public populaire sans l’égarer hors des voies du politiquement correct.


Jacqueline Picoche

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Source de cette information et lien pour passer commande de ce très bel ouvrage :

http://www.librairiecatholique.com/t_Livre/mandela-bill-k...

27/12/2009

TRENTE DENIERS QUI FONT TREMBLER LE MONDE...

http://www.neuvieme-art.com/images/encyclo/albums/La-Malediction-des-Trente-Deniers.jpg

Le dernier opus des tribulations de Blake et Mortimer (les célèbres personnages du Maître Edgar P. Jacobs), « La malédiction des trente deniers, Tome I, Le manuscrit de Nicodemus », tiré à 550.000 exemplaires, est sorti en novembre 2009 dans les meilleures librairies de l'Hexagone. Jean Van Hamme en a écrit le scénario, René Sterne et Chantal De Spiegeleer se sont chargés de la partie dessin, tandis que Laurence Croix et Chantal De Spiegeleer ont assuré la colorisation de cet ouvrage de très belle facture. La trame de cette palpitante aventure prend sa source avec l'arrivée sur une île inconnue - où un groupe de Chrétiens sous la conduite d'un certain Nicodemus a trouvé refuge suite aux persécutions de Néron (empereur romain de 54 à 68 après J-C.) - d'un vieillard épuisé, décharné, vêtu de loques, n'ayant pour seul bagage qu'une modeste bourse en peau de chèvre accrochée à la corde qui lui sert de ceinture. En dedans de cette bourse se trouvent trente deniers... Ce pauvre bougre ne serait pas moins que Judas l'Iscariote, le douzième apôtre qui s'est suicidé le jour de la Crucifixion de Jésus, après l'avoir trahi... Est-ce le début d'une malédiction ou n'est-ce finalement que la continuité d'une malédiction plus ancienne ? C'est ce que vous propose de savoir le premier tome de cette intrigue passionnante, mêlant agréablement Histoire, action... et mystère !

© Jean Dorval, le 26 décembre 2009, pour LTC Lectures.

http://www.mediapart.fr/files/Dominique%20Bry/Photo_001.jpg

22/12/2009

MAXIME BUCCIARELLI : UN POETE QUI A PLUS D'UNE CARTE POSTALE DANS SES MANCHES...

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Maxime Bucciarelli vous êtes un messin de 61 ans, marié, avec deux enfants, chargé d'études en urbanisme à la DDE de la Moselle. A vos heures perdues, depuis votre plus jeune âge, vous avez une passion pour la collection de cartes postales. Pour ce faire, vous chinez dans toutes les brocantes de Lorraine, avec une affection particulière pour la vigne et les vins de la Moselle, ainsi que les vieux quartiers de Metz. Vous n'hésitez pas dans le cadre de vos recherches à faire appel à vos amis collectionneurs, et ils sont nombreux ! Spécialiste des bons vins de France et de Navarre (mais aussi des Pays du pourtour méditerranéen et des Nouveaux Mondes), grâce à un palais hors du commun, vous êtes devenu expert auprès de l'INAO (l'Institut National des Appellations d'Origine) pour la promotion des Vins de Moselle en AOC. Une distinction qui correspond au sommet de la hiérarchie des vins. Membre des « Chevaliers de Bacchus » - un club messin de dégustation de vins (créé en 1982) dont vous êtes le Président (depuis 1988) - vous exercez d'excellentes critiques viticoles que l'on peut retrouver sur Internet sur le site http://club.amis.vin.free.fr/les_clubsMaxime.htm. Pour faire partager votre violon d'Ingres, vous donnez aussi des conférences sur l'œnologie (durant deux ans à la MCL du Port Saint-Marcel de Metz, et actuellement, à la MJC Metz Sud). Comme les vins n'ont plus de secret pour vous, en 2006 vous publiez aux Editions Serge Domini (dont le siège social est à Vaux en Moselle) le livre « Histoire des vins en Moselle, des origines à nos jours ». vins moselle.jpgVous y conjuguez avec bonheur cartes postales et récits. Dans un autre registre, vous avez déjà fait éditer (toujours aux Editions Serge Domini) « Une promenade à Metz à travers un siècle de commerces » (soit de 1890 à 1976). Un bouquin unique, de très belle facture, dans lequel, vous invitez à la découverte des rues et quartiers de la capitale régionale à travers une splendide rétrospective, faite à partir, là aussi, de votre collection de... cartes postales. « L'Âme » d'un siècle de l'activité économique de nos commerçants est ainsi retracée. Le tout est accompagné de témoignages poignants de vieilles familles qui ont marqué la vie économique locale durablement, tels les Masius (pharmaciens), les Baumgarten (des Ameublements Saint-Louis), François Even (de la librairie Paul Even), les Steinhoff (sandwicherie), les Ortiz (les créateurs géniaux des Glaces Miko), les bouchers-charcutiers Humbert et Heitzmann (Le Veau d'Or), les pâtissiers Bourguignon et Lemoy (ce dernier étant champion du monde de sculpture sur glace), etc. Une promenade à Metz à travers un siècle de commerces.jpgEn clair, une époque révolue pour certains qui ont cessé leur activité. Mais, pour d'autres une très belle vitalité qui continue à faire battre le pouls de la Cité au travers de générations qui perdurent... Ces portraits de vie ne vous laissent pas indifférent, vous le poète des cartes postales, où sont inscrits tant de petits mots qui deviennent sous votre plume des preuves d'un passé que vous savez ressusciter pour l'Eternité...

 

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© Photo ci-dessus (Maxime Bucciarelli) : Le Journal « LA SEMAINE »

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  • - 1) LTC : Maxime, aujourd'hui, vous êtes venu parler de votre dernier livre (toujours publié chez Serge Domini). Vous en avez assuré la promo à la Librairie Hisler-Even de Metz, samedi 19 décembre dernier. Il s'intitule «Les quartiers de Metz». Ce très bel ouvrage promène le lecteur dans les rues des anciennes communes qui ont fusionné avec Metz et qui sont devenues ses quartiers. Pouvez-vous nous en expliquer le contenu plus précisément et nous dire pourquoi vous avez choisi d'évoquer avec tendresse la mémoire de hauts lieux tels que Magny, Le Sablon, Plantières, Queuleu, Devant-lès-Ponts, Vallières, Borny et le Fort Moselle ?
  • - MB : Mon épouse est originaire du Sablon, un quartier que j'ai également habité. Je me suis marié à Devant-lès-Ponts où nous avons résidé et eu deux enfants. Ma tante à laquelle je rends souvent visite est de Plantières-Queuleu, et je travaille depuis 42 ans au Fort Moselle (après des études de trois ans au Centre d'apprentissage Cormontaigne). Désormais, j'habite à Magny et j'ai des amis à Vallières. Autant, vous dire que je connais tous ces lieux sur le bout des doigts. Aussi, je débute mon livre en sortant tout simplement de chez moi et commence ma balade en me laissant guider par mes souvenirs, en déroulant petit à petit sous mes pieds ces quartiers au travers de cartes postales, qui sont les meilleurs témoins de la vie qui passe, de la vie d'antan. Alors, pourquoi avoir fait ce livre ? Et bien, tout bonnement, car cela n'a jamais été réalisé ! De plus, je collectionne affectueusement les cartes postales de tous ces quartiers où j'ai vécu. C'était l'occasion de les faire connaître avec un regard neuf.

 

  • - 2) LTC : Pouvez-vous brièvement nous expliquer l'évolution historique et urbanistique d'un de vos quartiers préférés de Metz et dont vous parlez dans ce livre ?
  • - MB : J'ai une petite préférence pour Magny, car ce quartier est quasiment préservé, intact. Il reste un village dans la ville. La preuve ? Il y a encore une exploitation agricole en son centre. De plus, le passé de Magny traverse les âges grâce à ses pépinières et à son vignoble bien connu des «Aubins de Magny». Enfin, il y subsiste le fameux Moulin de Magny, au bord de la Seille, qui est devenu le siège de la Fédération des Pêcheurs de la Moselle.

 

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© Photo ci-dessus : lorrainedecoeur.com

  • - 3) LTC : D'où vous vient cette passion pour les cartes postales, les vins, et les vieux commerces et quartiers de Metz ?
  • - MB : Ayant fait des études d'architecture, et mon apprentissage chez Robert Ochs (un célèbre architecte messin dont une salle porte le nom aux Trinitaires), je m'intéresse naturellement au patrimoine architectural et à l'Histoire passionnante de la Ville de Metz (les invasions répétées, l'Austrasie dont elle fut la capitale, etc.). A ce propos, j'ai vu avec regret Metz changer radicalement, avec notamment la disparition de vieux quartiers tels Chambière et le Pontiffroy. En ce qui concerne le vin, cela remonte à la naissance de mon fils en 1982 (un millésime exceptionnel !). J'ai voulu en savoir plus à ce sujet, et au fil des bonnes rencontres, je me suis pris d'Amour pour les vins et j'ai adhéré au Club des Chevaliers de Bacchus en 1984. J'ai également eu la chance de sympathiser avec le meilleur vigneron de Moselle, Pascal Oury, qui a une excellente production (les fameuses Cuvées Henri II et Fabert). Cet artiste du paysage qui est adepte de la méthode champenoise pour ses vignes m'a donné l'envie d'en savoir un peu plus sur les vins de Moselle. En ce qui concerne les vins du Monde, mes origines italiennes m'ont amené à vouloir faire connaissance avec d'autres vins et à pouvoir en parler.

© Photo ci-dessus :

http://www.chateau-ausone-saint-emilion.com/fr/presentation.php

  • - 4) LTC : Avec son hymne «Mosella», le poète romain Ausone fut l'un des premiers à louer les attraits des vins de la Vallée de la Moselle. Qu'est-ce que cela représente pour vous qui adorez l'Histoire et le Vin ?
  • - MB : Ausone, poète et consul romain, était propriétaire d'un domaine de 250 hectares à Saint-Emilion près de Bordeaux. Il y possédait le célèbre Grand Cru, aujourd'hui mondialement recherché, le «Château Ausone», mais... il a surtout vanté le vignoble Mosellan... Ses termes en disent long : «Fleuve riche en coteaux que parfume Bacchus». Pour moi, c'est tout dire sur l'importance du Vignoble Mosellan à cette époque!

  • - 5) LTC : Quel(s) vin(s) conseillez-vous cette année à nos lecteurs? Et avec quel(s) plat(s) ?
  • - MB : Avec une potée lorraine, je vous conseille un bon Pinot Noir (soit un Château de Vaux ou un Oury-Schreiber de Vezon). En Grand Cru classé, je vous propose en accompagnement d'un délicieux Ris de Veau, un Bordeaux classique, pas trop puissant : un «SOCIANDO-MALLET» 2006, par exemple. Et puisque nous sommes en période de fêtes de fin d'année, je conseille de servir avec un gibier (chevreuil ou sanglier), un Lalande de Pomerol «Château La Fleur de Bouard, » (année 2006).

 

  • - 6) LTC : Pour terminer, avez-vous un autre projet d'ouvrage en cours ou à venir ?
  • - MB : Oui, j'ai un ouvrage en cours qui est annoncé, il s'intitulera «Metz, un siècle de commerces, tome II», toujours chez Serge Domini.

 

© Propos recueillis par Jean Dorval, pour LTC Lectures.


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Voici deux extraits du très bel ouvrage "Les quartiers de Metz"...

Autour de la Route de Lorry...

 

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Page 133 - 1903. Splendide vue de la Gare de Devant-lès-Ponts, avec tramway et chasseur. C'est la première vraie gare de Metz. Aujourd'hui, ce qu'il en reste rue Périgot n'est plus qu'un vague souvenir.

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Page 135 - 1904. 24 route de Lorry. La Brasserie Lorraine. Aujourd'hui, il n'en reste plus que le bâtiment où se trouvaient les bureaux de la brasserie. C'est devenu le laboratoire d'analyses médicales Christine Scheppler.

 

Crédit photos (pour les deux cartes postales ci-dessus) :

© Serge Domini Editeur et Maxime Bucciarelli

Avec l'aimable autorisation de l'auteur.