03/05/2019
INTERVIEW D’EDGARD WEBER BY JEAN DORVAL POUR LTC@LIVE AU FESTIVAL LE LIVRE A METZ LITTERATURE & JOURNALISME LE 07 AVRIL 2019
. Edgard WEBER (EW), les Grandes Lignes. – Il est né à BITCHE, en Moselle, le 25 avril 1943. Marié, père de deux enfants, Directeur d’Institut et Professeur émérite, il a enseigné la langue, la littérature et la civilisation arabes 27 ans à l’Université de Toulouse, puis à l’Université de Strasbourg durant quatre années. Auteur de nombreux ouvrages scientifiques, d’essais, de traductions, Edgard a livré ses Mémoires dans un ouvrage intitulé La porte des justes, paru aux Editions La Valette. Il y fait une savante et émouvante symbiose entre Passion d’apprendre, Amour, Amitié, Humour, Engagement et découverte de l'Autre, dans un style d’écriture original et évocateur, parlant autant de la Liberté que de l’horreur du XXe siècle. Un ouvrage couronné par le Prix littéraire du Pays Boulageois en 2015.
. Ses livres : Le Secret des Mille et une nuits (Eche, 1987). Maghreb arabe et Occident français (Publisud, 1989). Croisade d’hier, Jihad d’aujourd’hui (Le Cerf, 1989). Imaginaire arabe et contes érotiques (L’Harmattan, 1990). Les Mille et Une Nuits, lecture et sens (EUS, 1991). L’Islam sunnite traditionnel (Brépols, 1993). Petit dictionnaire de mythologie arabe et des croyances musulmanes (Éd. Entente, 1996). Islam sunnite contemporain (Brépols, 2001).
. Ses traductions : L’Insolence du Serpent (AMAM, 1997) (R. El Daïf). Qu’elle aille au diable, Méryl Streep ! (Actes Sud, 2004) (R. El Daïf).
. Ses ouvrages collectifs : Cours d’histoire des arts (Vuibert, 2007). Les vins d’Orient, 4 000 ans d’ivresse (Éd. du Temps, 2008). De mots en maux : parcours hispano-arabes (UDS, 2009).
. Un interview d’EW by JD. - Edgard a sorti récemment deux romans aux Editions La Valette : Valentin, le houzard du roi. Dans la tourmente révolutionnaire, Tome 1, paru en mai 2016. Prix du roman historique au Salon du livre de Strasbourg en 2018. Et : Valentin, le houzard du roi. Coup de sang d'un conformiste, Tome 2, paru le 13 février 2019. L’auteur y livre le trépidant roman tiré de l’histoire de son ancêtre. Affaire à suivre dans un interview audio, signé Jean DORVAL (JD), qui a profité du passage d’Edgard au Festival Le Livre à Metz (2019), Littérature & Journalisme. Instructif et à écouter sans mdodération !
© Anna des Naudins pour LTC Lecture
ZE INTERVIEW D'EW BY JD :
InFOS+ :
© Crédit photos : Jean DORVAL pour LTC LIve
04:50 Publié dans Absolute LTC@Radio | Lien permanent | Tags : interview, edgard weber, festival du livre à metz, tais-toi ! tes parents divorcent, agnès dalbin, une avocate, qui met l'humain, au coeur de son action, sexualité et divorce, les révélations de maître dalbin, avocate spécialisée en droit de la famille, et en droit pénal des victimes d'agressions sexuelles, diu de sexologie, à l'université de paris 13, samedi 21 mars, à 14h, à la librairie hisler-even de metz pour présenter pour son livre, la dédicace sera suivie à 17h, d'une conférence, animée par aline hombourger, jean dorval pour ltc live, jean dorval, jean dorval pour absolute ltc@live, « la sexualité à l’épreuve du couple, les révélations d'une avocate », « les secrets d'un divorce réussi », médiation familiale et contrats de coparentalité 2019 | Facebook |
15/05/2014
DEUX (nouvelles) EXPOS SINON RIEN (à venir) AU CPM !
1984-1999. LA DÉCENNIE
24 MAI 2014 - 2 MARS 2015
L’exposition "1984-1999. La Décennie" se saisit de cette décennie qui échappe aux définitions et met en faillite les tentatives historiques. A l’écart des rétrospectives et des compilations décennales, il s’agit d’un espace biographique composé d’objets, de sons, de voix, d’images, de réflexions et de sensations.
Conçu par l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster, figure majeure de la scène artistique internationale, le paysage de l’exposition apparaît comme la modélisation d’un lieu intermédiaire, entre la ville et la nature, l’intérieur et l’extérieur, le jour et la nuit.
L’ ouvrage réalisé sous la direction de François Cusset (historien des idées, professeur de civilisation américaine à l’Université de Nanterre), coédité avec les éditions La Découverte, accompagne l’exposition.
Commissaire : Stéphanie Moisdon, critique d'art et commissaire indépendante.
FORMES SIMPLES
13 JUIN - 5 NOVEMBRE2014
L’exposition met en scène notre fascination pour les formes simples, qu’elles soient issues de la préhistoire ou contemporaines. Elle montre la façon dont celles-ci ont été fondamentales pour l’émergence de la modernité.
L’exposition lie des événements scientifiques et des découvertes techniques avec la naissance des formes modernes. Elle rapproche des sujets industriels, mécaniques, mathématiques, physiques, biologiques, phénoménologiques ou archéologiques avec des objets d’art et d’architecture, tout en confrontant ceux-ci à leurs ancêtres archaïques et à des objets naturels.
La Fondation d’entreprise Hermès est coproductrice et mécène de l’exposition "Formes simples".
Commissaire : Jean de Loisy, Président du Palais de Tokyo.
NEWS+ : http://www.centrepompidou-metz.fr/
23:42 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : 1984-1999. la dÉcennie 24 mai 2014 - 2 mars 2015, formes simples 13 juin - 5 novembre 2014, les deux nouvelles expos du, centre pompidou metz, cpm, exposition photographique, degaël lesure, du 1505 au 05072014, timeless & wonderland, la galerimur, metz, ltc arts annonce l’exposition “hlysnan : the notion and politics, forum d’art contemporain, l'art dans les jardins, édith meunier, les simonets, centre pompidou-metz (cpm) organise du 26 février au 9 juin 2014, à son tour, une exposition sur les paparazzis, dans sa galerie 3, baptisée "paparazzi ! photographes, stars et artistes.", l’esthétique paparazzi, viktoria binschtok, tazio secchiaroli, ron galella, pascal rostain & bruno mouron, william klein, gerhard richter, richard avedon, raymond depardon, yves klein, cindy sherman, malachi farrell, alison jackson, kathrin günter, andy warhol, le commissaire de l’expo, clément chéroux, les paparazzis, une expo sur les paparazzis, xpo, exposition, regards sur l'école de paris, au musée de la cour d'or à metz, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz | Facebook |
11/05/2014
LTC ARTS ANNONCE L’EXPOSITION “HLYSNAN : THE NOTION AND POLITICS OF LISTENING” AU CASINO LUXEMBOURG, FORUM D’ART CONTEMPORAIN.
UNE EXPOSITION
DU 17.05.2014 AU 07.09.2014.
COMMISSAIRES : Berit Fischer et Kevin Muhlen
LES ARTISTES : Lawrence Abu Hamdan, Angie Atmadjaja, Kader Attia, Nina Beier & Marie Lund, Daniela Brahm & Les Schliesser, Peter Cusack, Clare Gasson, Marco Godinho, Christine Sun Kim, Brandon Labelle, Andra McCartney, John Menick, Angel Nevarez & Valerie Tevere, Udo Noll, Emeka Ogboh, Yoko Ono, Susan Schuppli, Christine Sullivan & Rob Flint, John Wynne.
Exposition, publication,
performances et workshops.
En anglais ancien, “hlysnan” signifie “écouter” avec attention et intention. Aussi, l’expo “HLYSNAN : The Notion and Politics of Listening” met-elle l’accent sur l'acte actif non seulement de l'audition - qui renvoie habituellement à une perception automatique ou passive du son - mais plus spécifiquement sur l'écoute : entendre avec intention. L'écoute nécessite une concentration attentive intensifiée, liée à la notion de désir, d'anticipation et de compréhension, à la quête d'une signification possible.
“HLYSNAN : The Notion and Politics of Listening” présente l'écoute comme action, geste, attitude et prise de position. Cette expo tente de réconcilier les pratiques audio avec les réalités sociales et politiques contemporaines, et invite le visiteur à faire l'expérience interactive du son. Une expo où il faut de l’oreille. A voir, heu… à écouter !
© Jean DORVAL, le 11 mai 2014, pour LTC ARTS.
INFO+ :
casino-luxembourg/exposition/hlysnan-the-notion-and-politics-of-listening
A VOIR à METZ...
A VOIR (aussi) à METZ...
LES BONUS D'LTC ARTS :
// 1/ Pour son quatrième anniversaire, le Centre Pompidou-Metz participe à la dixième édition de la Nuit européenne des Musées, le samedi 17 Mai 2014, en proposant un accès gratuit aux expositions de 20h00 à minuit (accès jusque 23h00). // 2/ Dans le cadre de la préparation de l'exposition 1984-1999. La Décennie, qui ouvre ses portes le 24 mai 2014, le Centre Pompidou-Metz invite son public et notamment sa communauté de fans à contribuer à l’exposition de manière originale par des dons d’objets emblématiques des années 1990. //
02:32 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : ltc arts annonce l’exposition “hlysnan : the notion and politics, forum d’art contemporain, l'art dans les jardins, édith meunier, les simonets, centre pompidou-metz (cpm) organise du 26 février au 9 juin 2014, à son tour, une exposition sur les paparazzis, dans sa galerie 3, baptisée "paparazzi ! photographes, stars et artistes.", l’esthétique paparazzi, viktoria binschtok, tazio secchiaroli, ron galella, pascal rostain & bruno mouron, william klein, gerhard richter, richard avedon, raymond depardon, yves klein, cindy sherman, malachi farrell, alison jackson, kathrin günter, andy warhol, le commissaire de l’expo, clément chéroux, les paparazzis, une expo sur les paparazzis, xpo, exposition, regards sur l'école de paris, au musée de la cour d'or à metz, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz, phares, pablo picasso, jean dorval, jean dorval pour ltc arts, juan miró, yan pai-ming, fernand léger, expo photos by jd "deep nature" | Facebook |
22/04/2014
EXPO PHOTOS - LTC ARTS PRESENTS "DEEP NATURE" (SéRIE I - 14 PHOTOS by JD).
© Crédit Photos : Jean DORVAL 1987/2014 pour LTC Arts.
00:39 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : centre pompidou-metz (cpm) organise du 26 février au 9 juin 2014, à son tour, une exposition sur les paparazzis, dans sa galerie 3, baptisée "paparazzi ! photographes, stars et artistes.", l’esthétique paparazzi, viktoria binschtok, tazio secchiaroli, ron galella, pascal rostain & bruno mouron, william klein, gerhard richter, richard avedon, raymond depardon, yves klein, cindy sherman, malachi farrell, alison jackson, kathrin günter, andy warhol, le commissaire de l’expo, clément chéroux, les paparazzis, une expo sur les paparazzis, xpo, exposition, regards sur l'école de paris, au musée de la cour d'or à metz, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz, phares, pablo picasso, jean dorval, jean dorval pour ltc arts, juan miró, yan pai-ming, fernand léger, expo photos by jd "deep nature" | Facebook |
10/03/2014
"VOL DE PHOTOS à L’éTALAGE AU CENTRE POMPIDOU-METZ !"
Alors que le magazine "Closer" publiait des photos de Kate Middleton, seins nus, l’impossible se produisait, les Paparazzis s’affichaient d’eux-mêmes, dans la Galerie Haute du Palais de Tokyo de Paris, du 14 au 23 septembre 2012, le temps d'une exposition intitulée "Famous, 30 ans de photographie des paparazzis Bruno Mouron et Pascal Rostain". Cette rétrospective revenait sur trois décennies de capture d'images de Stars, dont de nombreux clichés inédits, des deux célèbres Paparazzis, qui ont à leur tableau de chasse, entre autres, et rien qu’à New York : en 1980, Isabelle Adjani et son compagnon, et en 2007, Cécilia Sarkozy et Richard Attias. Ces deux "chasseurs de têtes connues" se sont spécialisés dans les clichés inédits, nouant même des liens d'amitié avec certaines vedettes qu'ils traquent. C'était le cas avec Serge Gainsbourg, qu'ils ont shooté avec sa femme, Bambou, et leur fils "le Petit Lulu", allongés torse nu sur leur lit, rue de Verneuil, à Paris, en janvier 1986 ; une photo restée depuis dans les annales.
En écho à cette expo, plus d’un an après, le Centre Pompidou-Metz (CPM) organise à son tour, du 26 février au 9 juin 2014, une exposition sur les Paparazzis, dans sa Galerie 3, baptisée "PAPARAZZI ! Photographes, Stars et Artistes." Cette grandiose expo pluridisciplinaire, inédite, dédiée au phénomène et à "l’Esthétique Paparazzi" du début du XXe siècle à nos jours, décline pas moins de 800 œuvres (photographies, peintures, vidéos, sculptures, installations, etc.), couvre 50 ans de photographies de Stars, et raconte le métier, hors du commun, de Paparazzi.
Elle se penche sur ces "chasseurs d’images", aborde la dualité des rapports qui s’établissent entre le photographe et la célébrité, révèle l’influence du "Phénomène Paparazzi" sur la Photographie de Mode, associe les grands noms de la discipline, tels Viktoria Binschtok, Tazio Secchiaroli, Ron Galella, Pascal Rostain & Bruno Mouron, William Klein et Gerhard Richter, à des œuvres de Richard Avedon, Raymond Depardon, Yves Klein, Cindy Sherman, Malachi Farrell, Alison Jackson, Kathrin Günter ou encore Andy Warhol, qui se sont interrogés sur ce mythe moderne. Une expo en itinérance, qui définit les caractéristiques et le contour de "l’Esthétique Paparazzi", et qui ira à Francfort en juin prochain.
Le Commissaire de l’expo, Clément Chéroux, grand spécialiste des Paparazzis [il est à l’origine de "treize thèses (et demie) sur le Concept de Photographie Paparazzi"], est Conservateur au Centre Pompidou, Musée National d’Art Moderne, de Paris. Il y dirige le Cabinet de la Photographie. Historien de la Photographie, Docteur en Histoire de l'Art, il a publié plusieurs ouvrages : "L'Expérience photographique d'August Strindberg" (paru chez "Actes Sud", en 1994) ; "Fautographie, petite histoire de l'erreur photographique" (chez "Yellow Now", en 2003) ; "Diplopie, l'image photographique à l'ère des médias globalisés : essai sur le 11 septembre 2001" ("Le Point du jour", en 2009) ; "Vernaculaires, essais d'histoire de la photographie" ("Le Point du jour", en 2013) ; et "Henri Cartier-Bresson" (Centre Pompidou, en 2013). Il a été commissaire des expositions "Mémoire des camps (Photographies des camps de concentration et d'extermination nazis, 1933-1999)" (en 2001) ; "Le Troisième œil" (La photographie et l'occulte, en 2004) ; "La Subversion des images : surréalisme" (photographie, film, en 2009) ; "Shoot !" (la photographie existentielle, en 2010) ; "From here on" (en 2011) ; "Brancusi" (photographie, film, en 2011) ; "Edvard Munch, l'œil moderne" (en 2011) ; "Henri Cartier-Bresson" (en 2014) ; et "Paparazzi ! Photographes, Stars et Artistes" (2014). Pour cette expo du CPM, sur les Paparazzis, il a pour Commissaires associés, Quentin Bajac, Conservateur en Chef de la Photographie au Museum of Modern Art, de New York, et Sam Stourdzé, Directeur du Musée de l’Elysée, à Lausanne.
UNE EXPO DANS LAQUELLE ON ENTRE PAR LE TAPIS ROUGE !
Le visiteur entre dans cette expo par le "Tapis Rouge" (comme au Festival de Cannes), en déclenchant à l’insu de son plein gré, une œuvre de l'artiste Irlandais Malachi Farrell, intitulée "Interview (Paparazzi)". Il se retrouve ainsi placé de manière ingénieuse dans la peau d’une Star. Il entre directement, dès la case départ, en plein dans le mythe. A son passage, il ne peut échapper à cette machine infernale, véritable hydre mécanique à têtes multiples, bousculant tout ce qui passe à portée de ses bras robotisés incontrôlés, de ses micros inquisiteurs et de ses appareils photos crépitant de toutes parts ; le tout sur fond de foule en délire. Ce scénario, mi-violence et mi-passion, est le même que celui réservé à une Star. Le visiteur ressent parfaitement le stress et la pression générés par une meute de Paparazzis. Il passe sous les feux de la rampe, fait momentanément "La Une". Puis tout redevient calme, dès qu’il quitte la pièce, jusqu’à la prochaine proie...
Cette expo sur les Paparazzis n’a pas de parti pris. Elle n’est ni pour, ni contre. Elle se contente de faire un état des lieux en restant objective. Elle n’attaque pas non plus les Stars et encore moins les Artistes influencés par l’activité des Paparazzis. Elle pose juste des questions relatives à cette pratique dans notre société, et se déroule en trois parties : les Photographes, les Stars et les Artistes.
DES PHOTOGRAPHES TOUT FEU TOUT FLASH.
Dans la première partie de cette expo, le visiteur fait la découverte de l'univers assez peu connu du métier de Paparazzi : les origines, les méthodes et les conditions de travail, ainsi que les matériels utilisés. Dès le début du XXe siècle (aux environs de 1910), les magazines commencent à consacrer des rubriques aux célébrités du moment et à publier des photographies prises à la dérobée. C’est ainsi que naissent les premiers photographes professionnels, grâce à la démocratisation de la presse écrite, dont les prémices remontent au début du XVIIe siècle, avec l'apparition des premiers périodiques imprimés, et par la vulgarisation de la photographie dès le XIXe siècle. A cette époque, les photographes harcèlent déjà les Stars et on voit la première personne photographiée mettant la main devant son visage, afin d’éviter d’être prise en photo. Plus d’un siècle après l’essor de la presse illustrée, les Magazines "People" constituent le secteur le plus fleurissant de l’Industrie de la Presse. C’est dans le film "La Dolce Vita"(1) de Federico Fellini - sorti en France en 1960 et tourné à Rome - que le mot "Paparazzi" apparaît pour la première fois. Le héros de cette très belle toile cinématographique, "Marcello", interprété par Marcello Mastroianni, est en permanence poursuivi par un jeune photographe d’actualités répondant au nom de "Paparazzo"(2) (un rôle joué par Walter Santesso). C’est ce personnage qui a donné son nom aux "chasseurs d’images" indépendants que l’on appelle aujourd’hui les "Paparazzis". Ce mot inventé de toutes pièces aurait deux origines. La première : après la sortie du film, Giulietta Masina, la femme de Federico Fellini, au cours d’un interview accordé à l'hebdo "Oggi" (le newsmagazine de la famille italienne) précise avoir suggéré à son mari ce nom "fabriqué" à partir de deux mots italiens ["pappataci" qui veut dire "petits moustiques" ("papataceo" en patois Sicilien désigne le bourdonnement d’un moustique) et "ragazzi" qui signifie "jeunes hommes"]. La seconde : Ennio Flaianno, un des scénaristes du film et créateur du personnage de "Paparazzo", affirme, quant à lui, avoir trouvé ce nom dans le livre de voyages de George Gissing, "By the Ionian Sea", publié en 1901, et dans lequel un des personnages s’appelle "Signor Paparazzo". Le scénario du film "La Dolce Vita" s’inspire de faits divers survenus à Rome juste avant sa réalisation, dans les années 1958 et 1959. A cette époque, en plein Âge d’Or de la Cinecittà, les français et les américains tournent dans la Capitale Italienne. La Via Veneto est un rendez-vous incontournable des étrangers, ainsi que la Fontaine de Trevi (le lieu d’une scène culte de ce long-métrage dans lequel Anita Ekberg et Marcello Mastroianni pataugent). C’est aussi le temps des Stars en amusement, des starlettes en goguette s’adonnant à des streap tease mémorables dans les bars, etc. et ce, sous le feu des photographes de presse… Tous ces événements deviennent une source d’inspiration pour Fellini qui crée ainsi le profil type du Paparazzi et l’imaginaire qui va avec.
Cette expo vérifie aussi la mythologie qui entoure le Paparazzi, une profession fortement décriée. Plusieurs entretiens permettent de cerner les pratiques et l’éthique de ces Rois du Clic. Un questionnaire en dix-huit questions leur a même été proposé. Les réponses divergent, chacun se fixant ses propres limites, voire aucune. Les Paparazzis se présentent eux-mêmes comme étant des anti-héros de notre époque post-moderne. "Entre nous on s’appelle les rats", déclare le Paparazzi Pascal Rostain. Des extraits de films de Federico Fellini ("La Dolce Vita"), mais aussi de Paul Abascal, Dario Argento, Brian De Palma, Andrzej Zulawski et William Wyler, des années 50 à nos jours, illustrent parfaitement l’image que le public a du Paparazzi lambda : un loup solitaire aux aguets, à l’image sulfureuse, considéré comme un loser, antipathique car dénué de morale et de scrupules, un personnage sombre sorti tout droit d’une BD ou d’un film, prêt à tout pour faire du fric en fouillant dans la vie privée des Stars, etc. En clair, il est à l’inverse du Reporter de Guerre, "le beau gosse", qui lui monte au front pour défendre la Vérité. C’est donc la vérité contre le mythe ! Une situation complexe, voire ambigüe… certains Paparazzis ayant été Reporters de Guerre, à l’image de Ron Galella, né aux Etats-Unis d’Amérique le 10 janvier 1931, reconnu mondialement comme "LE" Pionnier de la Photo Paparazzi. Enrôlé dans l’aviation américaine, il participe à la Guerre de Corée, de 1950 à 1953, comme Photographe de Guerre ; puis étudie le photojournalisme à l’Art Center College of Design, de Los Angeles. Il déménage à New York en 1958 et précise : "Il a fallu que je fasse le métier de paparazzi pour échapper à la pauvreté". Nick Ut Cong Huynh dit "Nick Ut", quant à lui, est un photojournaliste vietnamien, né le 29 mars 1951. Il devient lauréat du World Press Photo 1972 pour une photo de Kim Phuc, une enfant terrorisée fuyant un bombardement au napalm et souffrant de graves brûlures. L’image choc, qu’il a prise le 8 juin 1972, est l'une des plus célèbres de la Guerre du Viêt Nam. Nick Ut est alors sur place pour l'agence Associated Press. Malgré la censure des photos représentant la nudité infantile, Nick Ut obtient le Prix Pulitzer du journalisme en 1973. Trente-quatre ans après cette terrible photo, soit en 2007, Nick Ut prend une autre photo, mais classée "people" : Paris Hilton pleure, suite à sa condamnation à Los Angeles, à 45 jours de prison pour avoir violé les termes d'une mise à l'épreuve en conduisant sans permis. Le CPM fait un parallèle entre ces deux images, afin de souligner l’évolution de l’échelle de valeurs. Le décalage entre la souffrance d’une enfant provoquée par la Guerre du Viêt Nam et les pleurs d’une Star qui a fait des bêtises volontairement est très net. Le temps qui passe met ainsi sur un pied d’égalité l’essentiel et le futile.
Olivier MIRQUET : "Paparazzi - Los Angeles. #21, #4, #14" (2009, épreuve jet d'encre).
Au rayon matériel, le Paparazzi, en bon "Sniper de l’Image", ne regarde pas à la dépense pour s’équiper. Il utilise de nos jours les fameux boîtiers photographiques, haut de gamme, réflex numériques - les appareils les plus performants du moment (rafales, zoom et qualité d'image) - associés aux super-téléobjectifs (pouvant aller jusqu'à 1200-1700mm de focale). Ce matériel lui permet de prendre des photos de très bonne qualité, à grande distance, jusqu’à un kilomètre… Il a l'avantage de pouvoir faire des gros plans éloignés en toute discrétion. Petite précision technique : le téléobjectif écrase les plans d’images, au contraire du grand angle qui les élargit. Généralement, sur le terrain, le Paparazzi est équipé de deux boîtiers, afin d'éviter toute perte de temps au cours des changements de type d'objectifs. Un temps gagné qui s'avère capital dans certaines situations en "live" (un événement, un accident, une sortie de commissariat, de concert, de boite de nuit, etc.). Pour arriver à ses fins et obtenir les clichés d'une personnalité qui feront "le scoop" ou scandale, le Paparazzi rivalise d’imagination, d'astuces et d'insolence. Il a même été jusqu’à créer, dès le XXe siècle, des fusils photographiques, des appareils photos espions cachés dans des briquets, des paquets de cigarette, etc. Un matériel que le Paparazzi utilise au stade ultime du voyeurisme, sans aucune hésitation, poussant le vice jusqu’à entrer par effraction dans le domicile de sa victime afin de lui voler des photos et faire un scoop. Cela va jusqu’à la représentation de photos de Stars sur leur lit de mort ou dans leur cercueil (Michael Jackson, Whitney Houston, François Mitterrand, etc.). La transgression de ces derniers tabous a déclenché des polémiques justifiées, dès publication. Un mauvais trip commencé en 1898 par une photo prise dans la chambre mortuaire d’Otto von Bismarck pour la revue "l’Illustration" qui finalement ne sera pas publiée, et se transformera en illustration… plus respectueuse !
Outre l'aspect matériel, l’expo montre aussi les trucs et les ficelles du métier : les planques, l’attente, les camouflages et les déguisements utilisés par le Paparazzi. Christophe Beauregard à ce sujet a fait une série de photos sur les tenues utilisées : le touriste, l’anonyme, le vieux, le GI’s en "opé", etc. Un court travail allant du commencement de ce métier aux années 80. Dans la même veine, le film-documentaire français "Reporters" tourné en 1981 par le réalisateur et reporter-photographe de l’agence Magnum, Raymond Depardon apporte aussi un témoignage important. Depardon filme le métier de reporters, caméra à l'épaule, sans commentaire, en direct. Le tournage a eu lieu le 1er et le 31 octobre 1980. Le cinéaste y suit les reporters photographes de l'agence Gamma qui couvrent les événements du mois et les actualités économique, culturelle, sportive et politique. On peut y voir notamment le candidat RPR Jacques Chirac allant à la rencontre de commerçants parisiens dans le cadre de sa campagne pour l'élection présidentielle française de 1981, le départ de Valéry Giscard d'Estaing en Chine, la campagne de Georges Marchais, la première de "Sauve qui peut (la vie)" de Jean-Luc Godard à la Cinémathèque française, Michel Rocard à la Mairie de Conflans-Sainte-Honorine, François Mitterrand au Palais du Luxembourg, la soirée Cartier Place Vendôme, Coluche au théâtre du Gymnase lors de sa conférence de presse, et Joël Le Theule (Ministre de la Défense sous Valéry Giscard d'Estaing, dans le troisième gouvernement de Raymond Barre) au Fort de Vincennes.
Mais le Paparazzi a aussi des attentes qu’il estime "légitimes". Si ces dernières ne sont pas satisfaites cela donne lieu parfois à des actions que l’on n’imaginait pas de ce côté de l’objectif… Comme le prouve cette photo de Pascal Rostain et Bruno Mouron "Paparazzis en grève devant le domicile de Brigitte Bardot, avenue Paul-Doumer, à Paris, 1965" ; "BB" délaisse les Paparazzis, alors ils manifestent pour se rappeler à son bon souvenir, l’interpellant avec des pancartes aux slogans accrocheurs, tels que : "1955 tu nous recherches, 1965 tu nous rejettes", "BB souviens-toi de tes débuts" ou encore "Bardot des photos". Une Brigitte Bardot, découverte à Cannes, en 1956, jouant à la Starlette sur la plage, afin d’être remarquée et photographiée, comme de nombreuses prétendantes au métier d'actrice, et qui, selon eux, a oublié qu’elle leur doit beaucoup… Elle qui dans les années 50 et 60 est la femme la plus photographiée de sa génération dans le monde.
"LE POIDS DES MAUX, LE CHOC DES PHOTOS !"
Le seconde partie de l’expo, intitulée judicieusement "Pleins feux sur les Stars", concerne "BB", Diana, Stéphanie et Caroline de Monaco, Britney Spears, Paris Hilton, Jacqueline Onassis Kennedy et Liz Taylor. Les Paparazzis (majoritairement des hommes) traquent ces femmes-proies défrayant la chronique pour les photographier sous toutes les coutures. Dans ce cas précis, force est de constater que les Paparazzis qui focalisent sur ces huit figures féminines, des années 50 à nos jours, entretiennent une forme de machisme par le biais de leur appareil photo avec lequel ils pratiquent un viol à grands coups de zoom. Britney Spears fait les choux gras des tabloïds en 2006. Alors en plein période d’excentricité, elle régale les photographes de ses frasques. A l’époque, elle écume les boites de nuit branché es de Los Angeles, en compagnie de sa copine Paris Hilton... Un célèbre cliché la montre en tenue de soirée, et sans… culotte ! Cette scène marque les esprits au point que les artistes s’en inspireront. Jeremiah Palecek peint "Britney Spears Upskirt" (2009) et Alicia Ross "The Origin Of The World (Britney)" (2010).
Puis la scénographie de cette rétrospective passe à "l’envers du décor", côté Stars. Il s’agit de l’étude très complète des réactions des Stars (en bien comme en mal), face aux agressions constantes des Paparazzis, qui pour les prendre en photo portent atteinte à leur vie privée et à leur droit à l’image. Une intrusion souvent très mal vécue. De plus, les Stars refusent d’être prises en photo, en situation délicate et compromettante [sortie d’un commissaire, suite à une garde à vue, ou d’un tribunal, après une condamnation, en flagrant délit d’adultère (surtout si elles sont mariées), etc.]. Aussi dans ces situations délicates tous les moyens sont bons pour les Stars, afin d’échapper aux Paparazzis, et de ne pas être reconnues, comme l’utilisation d’un chapeau, d’un sac à main, d’un foulard, d’un mouchoir, d’un parapluie, etc. Arthur Fellig dit "Weegee" a shooté Charles Sodokoff et Arthur Webber, à New York, le 27 janvier 1942, dans un panier à salade. Les deux comparses afin de dissimuler leur visage utilisent leur chapeau (fac-similé, International Center of Photography, New York). Mais l’atteinte à la vie privée des Stars peut avoir d’importantes conséquences personnelles et professionnelles. Ainsi, Richard Burton et Elizabeth Taylor, seront-ils "paparazziés", en plein adultère, par Marcello Geppetti, sur un yacht au large de la côte de l'Ile d'Ischia, dans la baie de Naples, le 18 Juin 1962 (épreuve gélatino-argentique, Marcello Geppetti Media Company). Ce scandale leur vaudra une condamnation publique du Pape et de la presse, et les rapprochera. Ils tourneront huit films ensemble, se marieront et adopteront une fille.
A force d'être traqués, certains "VIP" finissent par perdre leur sang-froid, et parfois la violence se retourne contre les Paparazzis… Si l’émouvante et humaine Lady Di, lassée d’être harcelée par les Paparazzis, pleurait abondamment devant les photographes, ce qui les autorisait à titrer qu’elle était "au plus mal", tout le monde ne réagit pas comme elle. Certaines Stars deviennent même violentes. A l’instar de l'actrice et chanteuse américaine Marlène Dietrich, qui arrivant à l'aéroport d'Orly, en 1975, agresse le photographe Francis Apesteguy à coups de sac à main (une photo de Daniel Angeli, épreuve gélatino-argentique, 30 x 20 cm ; crédit photo : Collection Cécile Angeli). Un Francis Apesteguy, considéré comme le "rebelle" des Paparazzis, et qui reconnaît : "J'ai commencé par faire le matador en étant très au contact, très provocateur, mettant des banderilles à chaque coup de flash. J'attrapais quelque chose, je prenais quelque chose, je ne le rendais pas, quitte à me faire tabasser". Ce à quoi l’implacable Marlène Dietrich répond : "Mon nom commence par une caresse et finit par une claque." De même, l'inoubliable Sylvia de "La Dolce Vita" de Fellini, Anita Ekberg (prise en photo par Felice Quinto) a marqué aussi son temps en entrant en guerre contre les Paparazzis. La traque, exercée contre elle par ces derniers, termine dans la rubrique faits divers. En 1960, "Le buste" se saisit d'un arc et de flèches. Elle vise très bien. Un flash explose et une épaule est transpercée. Trois ans plus tard, c'est à coups de pistolet qu'elle chasse les importuns. Par ailleurs, l’acteur américain Sam Worthington - rendu célèbre par le film "Avatar" - frappe le Paparazzi Sheng Li, au cours d’une altercation, à New York, le 23 février 2014, devant un bar de Manhattan ; car ce dernier tente de le photographier avec sa compagne, Lara Bingle. Sam Worthington est arrêté et condamné le 26 février dernier. Il risque jusqu'à un an de prison. En attendant son procès, qui aura lieu en mai prochain, il a pour le moment interdiction d’approcher le photographe. Mais, la Palme d'Or des plus belles attaques de Paparazzis revient à Sean Penn, coutumier du fait. Il a d’ailleurs fait le récit de l’une d’entre elles dans sa biographie, écrite par Richard Kelly. En 1986, pendant un voyage en Chine, un photographe s’introduit dans sa chambre d’hôtel. Il décide alors de lui donner une bonne leçon, avec l'aide de son assistant - un coach de kickboxing - et le suspend par dessus le balcon du neuvième étage. La même année, le 28 août, les photos de Ron Galella montrent Sean Penn en train de frapper le Paparazzi Anthony Savignano au Lincoln Center New York City (Performance of "Goose and Tom Tom" ; Sean Penn and Anthony Savignano ; WireImage.com). Ron Galella se souvient à ses débuts de photographe professionnel : "à cette époque les clichés volés font partis du folklore toléré". Les stars sont souvent mises en scène, posant sous leur meilleur angle. Alors, il sera le premier à les immortaliser, loin des tapis rouges, les traquant dans leurs moindres mondanités, les attendant à la sortie des boîtes de nuit ou dans la rue, parfois caché derrière des buissons ; à l’inverse, donc, des actuelles dérives du Star-system traquant "la moindre personne vaguement connue". Ron Galella a cependant eu une relation houleuse et des ennuis en Justice avec Jackie Kennedy-Onassis qui l’a fait condamner à ne plus pouvoir l’approcher à moins de huit mètres. Il dit à propos de "sa Muse" : "Elle a fait de moi le paparazzi que je suis parce qu’elle ne posait pas." Le photographe a eu des problèmes avec d’autres Stars, comme Frank Sinatra (qui l’appelait "le rital"), Richard Burton (dont les gardes du corps l’ont passé à tabac avant de le faire jeter en prison), et Marlon Brando [qui agacé d’être suivi, un soir de juin 1973, lui assène un coup de poing qui lui défonce la mâchoire (Galella obtient d’importants dommages et intérêts au tribunal). Un an plus tard, au détour d’un événement, Galella se présente de nouveau devant Brando, mais avec un casque de footballeur américain pour se protéger ; la photo fait le tour du monde et donne lieu à un gag récurrent chez les Stars qui feignent de vouloir le frapper à chaque fois qu’il veut les photographier… ].
Autre lieux, autres "pièges à Star"… La voiture reste l’exemple type de ces lieux fermés dont la Star ne peut s’échapper. Quand elle s’y trouve coincée, elle est à la merci des Paparazzis. Ils tournent alors tout autour pour prendre des photos à volonté, sans son consentement. Cette technique donne parfois de curieux effets esthétiques, comme des reflets et des dédoublements d’images dus aux vitres des véhicules. La superposition de l’image de la Star prise au piège et de celle du Paparazzi donne aussi un genre photographique nouveau. Ainsi, l’image de Catherine Deneuve et de Serge Gainsbourg, pris en photo dans une voiture, par Patrick Siccoli, en 1982, se dédouble-t-elle (épreuve gélatino-argentique, Collection de Patrick Siccoli). Puis, il y aussi les photos de Stars prises dans leur voiture sous la pluie avec flash. Des "effets spéciaux" qui vont intégrer "l’Esthétique Paparazzi". La photo prise par Ron Galella de Bruce Springsteen à sa sortie d'un concert de Sting à Madison Square Garden en août 1988 transforme les gouttes de pluie sur la vitre de voiture flashée en champ d’étoiles stellaires. Un cliché qui a valu à son auteur une question naïve de la part de Bruce : "What are you doing here, Ron ?"
Mais, les réactions des Stars face aux Paparazzis ne sont pas que négatives. Elles débouchent plus qu’on ne le croit sur un petit jeu de connivence. La très belle série de photographies, en noir et blanc, de Raymond Depardon, montrant Richard Gere en 1980, après la sortie du film "American Gigolo", illustre parfaitement cette face cachée de la relation Stars/Paparazzis. Le playboy est sur son petit nuage, les mains dans les poches de son pantalon, sa veste portée à la cool, la cravate et le col de chemise mal ajustés, lunettes noires… Rien ne peut changer son naturel, il est totalement détaché du Paparazzi qui le mitraille… Là, le sujet est passif. Il vit tout simplement ! Erich Salomon apporte aussi de l’eau au moulin. Il est un des tous premiers Paparazzis. Il a eu une activité constance, et une production de photos volées très importante. Une anecdote croustillante lui est arrivée. L’action se passe en août 1931. Depuis trois ans le photographe allemand s’introduit dans toutes les conférences et autres réunions internationales, ramenant des photographies de personnalités politiques en vue, plus surprenantes les unes que les autres, et ce, en toute discrétion. Aristide Briand, alors Ministre des Affaires étrangères, discute avec plusieurs hommes politiques, dans les salons du Quai d'Orsay, de ses indiscrétions. Mais Erich Salomon qui rode dans les parages, le doigt sur le déclencheur, photographie Aristide Briand au moment où il parle de lui. La phrase d’Aristide Briand, pris par surprise, et la photo qui en découle, resteront célèbres. Aristide Briand pointe du doigt Erich Salomon, et s’exclame : "Ah, il est là, le roi des indiscrets !"
(Photo : « Erich Salomon, Aristide Briand seeing the hidden photographer, Paris 1931 » - Erich Salomon Archives/Berlinische Galerie, Landesmuseum für Moderne Kunst, Fotografie und Architektur. © Bildarchiv Preußisher Kulturbesitz).
Au sujet de la relation Stars/Paparazzis, on oppose souvent le rejet à la connivence, et pourtant, la plupart du temps, les deux sont intimement liés pour donner un rejet dit "de connivence". Le célèbre doigt d’honneur de Mick Jagger des Rolling Stones est un marqueur personnel, une signature. Dans ce cas, le geste d’insulte devient un "rejet-connivence", très porteur en termes de vente de photos, comme sur la photo de Ron Galella intitulée "Mick Jagger et Jerry Hall quittant la Mizuno Gallery, de Berverly Hills, le 16 janvier 1983" (épreuve gélatino-argentique, Courtesy Ron Galella/A. Galerie). Mais, la connivence entre Stars et Paparazzis ne s’arrête pas là. Tazio Secchiaroli, l'un des plus grands photographes italiens du XXe siècle - ayant bossé pour plusieurs agences de chroniques romaines - à ses débuts, en 1968, est contacté par Sophia Loren, car… suite à la naissance de son premier fils, Carlo, la Star craint pour sa vie privée et veut casser le scoop. A ces fins, elle lui donne rendez-vous au photographe, dans un parc, pour qu’il fasse les quelques photos tant convoitées.
Enfin, pour étudier le contexte évolutif d’une vie de Star paparazziée, le Suédois Ulf Lundin, un photographe expérimental, réalise en 1996 une étude fascinante : la série de photos "Pictures of a Family". Une famille "exemplaire et stable" est "paparazziée" comme une Star toute une année. Le résultat est surprenant. Il démontre que le visiteur (un lecteur de la presse people comme les autres…) est formaté par les images Paparazzis prises au téléobjectif. Au fur-et-mesure que l’expérience progresse, les personnages deviennent des "coupables idéals", leur stress devient omniprésent. Quand l’enfant tombe de vélo, cela devient une scène de crime. Quand la femme marche en forêt avec son enfant sous le bras, cela passe pour une fuite, et quand elle sort de chez elle, elle se sent observée. Le mari n’est plus naturel dans ses expressions, l’anxiété se lit dans son regard, etc. Progressivement cette famille "bien sous tous rapports" semble avoir quelque chose à cacher, alors que ce ne sont que des impressions. Cette expérience prouve qu’en de telles circonstances, l’être humain lambda devient parano, se met dans la peau d’une Star, révèle une tension insoutenable. L’image négative, qui en résulte, illustre parfaitement notre rapport conditionné à l’info, le règne du "tout-surveillance" et le rôle prépondérant des Paparazzis dans ce type de démarche.
DéTOURNEMENT (ARTISTIQUE) D’OBJETS VOLéS.
En associant les grands noms de la Discipline "Paparazzi" à des travaux d’Artistes qui se sont interrogés sur ce mythe moderne, l’expo a pour ambition de définir les caractéristiques d’une "Esthétique Paparazzi". Le téléobjectif produit un style de photo que l’on dirait prise "derrière la vitrine d’un aquarium". Cette esthétique plate, "à la Paparazzi", a fasciné les Artistes et les a même inspirés. "Et comme l'Art recycle à peu près tout, les Artistes contemporains se sont à leur tour inspirés des Paparazzis pour créer des œuvres", explique Clément Chéroux, le Commissaire de l'exposition. Aussi, le troisième et dernier volet de cette expo concerne-t-il les formes d’appropriation de l’Imagerie des Paparazzis. Cette appropriation se fait dans le contexte du Pop Art, un mouvement artistique né en Grande-Bretagne au milieu des années 1950, sous l'impulsion de Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi. A la fin des années 1950, le Pop Art américain émerge à son tour avec Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg, Jasper Johns et James Rosenquist. L'expression "Pop Art" vient de l’abréviation de "Popular Art". L’expression est utilisée pour la première fois en 1955 par Lawrence Alloway, un critique d'art britannique, faisant partie de l'Independent Group ; un groupe d'intellectuels travaillant sur le rôle de la technologie dans la société. Ce mouvement créé sous l'impulsion de John McHale, artiste et sociologue, donne vie au Pop Art en Angleterre, conteste les traditions, affirme que l'utilisation d'éléments visuels de la Culture Populaire, produits en série, se fait dans la continuité des "Beaux-Arts". De même, il affirme en enlevant l’objet de son contexte, en l’isolant et/ou en le combinant avec d'autres objets, qu'il est plus facile de le contempler. Ce mouvement se caractérise surtout par l’influence qu’il puise dans la société de consommation. Un principe que les américains vont mettre en évidence, au travers de la publicité, des magazines, de la BD, de la télévision, de la mode, de l'architecture, du dessin, etc. Toujours à l’avant-garde, le Pop Art utilise des procédés et produits nouveaux (acrylique, sérigraphie, etc.) et des techniques picturales réservés jusque là aux industrielles. Les couleurs sont vives et décalées par rapport à la réalité. Andy Warhol, s'approprie des objets de la vie courante (une bouteille en verre, une canette de soupe, un carton de lessive, etc.) pour les transformer en œuvres d’art. Dépassant le principe d'unicité de l'œuvre d'art qui servait à en fixer la valeur, le Pop Art bouscule l’Art en général. Il utilise des symboles populaires afin de désacraliser l'œuvre d'art élitiste qui ne traite que des "sujets nobles". De Mickey Mouse à Marilyn Monroe, en passant par Mick Jagger et James Dean, les idoles deviennent avec le Pop Art des icônes neutres ou engagées, selon l'artiste. Jasper Johns, quant à lui, prendra comme source d’inspiration la culture publicitaire. Les artistes du Pop Art s’approprieront aussi les photos des Paparazzis ; Gerhard Richter et Richard Hamilton notamment. Richard Hamilton en 1972 conçoit sa célèbre "Swingeing London 67 series" en présentant des variations de photographies connues de Mick Jagger, issues de la presse à scandale, en route pour le tribunal pour possession de cannabis. Les techniques utilisées sont le pochoir et le collage.
Un autre tournant intervient dans l’Art, en 1962, lorsque le photographe de mode Richard Avedon, s'inspirant des photos volées du couple Richard Burton/Elizabeth Taylor, réalise toute une série de photos à la "manière des Paparazzis" pour une ligne de vêtements. "Avec sa mise en scène tumultueuse et échevelée, c'est devenu un modèle du genre. William Klein l'admirait énormément", indique Clément Chéroux. Puis, au début des années 1970, François-Marie Banier se met à la photographie. Parmi les diverses personnalités dont il a tiré le portrait, on trouve : Nathalie Sarraute, Samuel Beckett, Madeleine Castaing, Vladimir Horowitz, Silvana Mangano, Joyce Carol Oates, Pascal Greggory, Isabelle Adjani, Caroline de Monaco, Sophie Marceau, Johnny Depp, Vanessa Paradis, Marlon Brando et Liliane Bettencourt. Les photos qu’il a faites de Samuel Beckett, célèbre écrivain, poète et dramaturge irlandais d'expression française et anglaise, prix Nobel de littérature, à Paris, sont particulièrement intéressantes par leur sincérité. De même Viktoria Binschtok, Julian Baron ou Barbara Probst font aussi référence à des formes visuelles caractéristiques de "l'Esthétique Paparazzi". Avec Viktoria Binschtok, à force de surimpression, on fini d'ailleurs par se demander qui est le plus "paparazzié". Mais il n'y a pas que les milieux artistiques qui se sont appropriés cette esthétique et ont cherché à se mettre dans la peau d’un Paparazzi. Depuis les années 1960, l’attitude des chasseurs d’images fascine bon nombre d’artistes et de photographes de mode qui, le temps d’un projet, cherchent à jouer au Paparazzi. Dans son essai "La photographie de mode et l'esthétique du paparazzi", Frédéric Monneyron montre que l'univers de la mode s'est emparé très tôt des signes extérieurs de cette esthétique. Dès le début des années 1960, les photographes Richard Avedon et William Klein, et plus récemment Alexi Lubomirski ou Christian Leseman, ont été les premiers à se transformer en Paparazzis à l’occasion d’une campagne de mode. Ils jouent sur le rôle de représentation du "model" et sur l'ambiguïté entre la mise en scène et la spontanéité. Richard Avedon, en 1962, lui, propose de prendre des modèles, de les habiller avec des vêtements de grands couturiers, de leurs faire prendre la pause afin de recréer des scènes "à la paparazzi". Il s’approprie ainsi à son tour "l’Esthétique Paparazzi" (le baiser volé sur un banc public, seuls dans la foule, le bain de foule, etc.). Enfin, la fin des années 1970 marque un vrai renouveau artistique, et en 1979, Warhol, dans son ouvrage "Andy Warhol's Exposures", publie pour la première fois des clichés pris à l’aide d’un simple appareil Minox, découvert en 1976. Ces images de la Jet-Set et des milieux artistiques qu’il fréquente, vu sous un autre angle, réalisées sans le moindre souci de composition, sont à mi-chemin entre la pratique Paparazzi et celle du photographe mondain. Exposée dès 1980 au Ludwig Museum de Cologne et au Stedelijk Museum d’Amsterdam, cette série, poursuivie de manière compulsive, marque le début de la reconnaissance de Warhol photographe. Ce dernier affirme qu’une bonne photographie est une photo "nette, montrant une personne publique se livrant à des actes privés". Cette définition volontairement non-artistique de la photographie rejoint celle donnée à la fin des années 1950 par le Paparazzi Rino Barillari : "Quand il y a le personnage, rien d’autre ne compte, parce qu’une photo documentaire qui montre l’événement, même si elle est laide, vaut bien plus qu’une image artistiquement composée."
(A).
Parallèlement, de nombreux artistes dont l’Américain Gary Lee Boas, l’Anglaise Alison Jackson ou encore le Collectif Autrichien G.R.A.M. (Günther Holler-Schuster, Ronald Walter, Armin Ranner et Martin Behr, dits "G.R.A.M.") collectionnent également les Stars "à la manière des Paparazzis". Le Collectif G.RA.M. créé en 1987, poursuit dans son travail une analyse des codes photographiques. Lors d’une résidence à la Villa Arson de Nice, ses quatre membres jouent au Paparazzi en photographiant de belles femmes sur la plage avec des objectifs de longues focales, pour faire croire au public à la présence d’une célébrité venue incognito ; un travail montré en 2006 au Centre de la Photographie de Genève (CPG) à l’occasion des 50 Jours pour la Photographie à Genève (50JPG), durant l’exposition "Photo-Trafic". Plus récemment, les G.R.A.M. conçoivent une série de réinterprétations de scènes de violence physique issues de l'actualité des Parlements européens, à partir de photos de presse ["Paparazzi (Barack Obama)", 2008, et "Hohes Haus, Kiev"(cf. A), 2011, C-print, 183 x 263 cm]. Une expo sur ce sujet intitulée "Café Paparazzi" voit le jour à la Courtesy Christine Koenig Galerie de Vienne, du 18 Juin au 1er août 2009. Les G.R.A.M. ont même transformé St-Trop, Genève et Hollywood en Scène Paparazzi ! Leur sigle est en néon, c’est le "Paparazzi Café" ; car en Autriche le café est le lieu consacré à la lecture de la Presse Paparazzi.
Comble du voyeurisme, Pascal Rostain & Bruno Mouron se sont intéressés au contenu des poubelles des Stars. Ils ont ausculté et photographié leurs détritus (et ceux de plusieurs familles sur tous les continents). Grâce à leur travail, les chercheurs qui étudieront la société de consommation dans quelques siècles n’auront pas besoin de chercher bien loin pour tout savoir des habitudes de cette époque ; toute cette société étant contenue dans "les cornes d’abondance" que sont les sacs-noirs-poubelles. Les archives de ces deux Paparazzis sont classées comme l'Herbier de Carl Von Linné, le grand nomenclateur suédois (1707-1778). Tous ceux qui voient leurs photos deviennent à leur tour entomologistes. Au début, ils s’intéressent de manière pudique (comme s’il s’agissait de leurs propres poubelles), puis ils se lâchent, commentent et jugent. Les poubelles de Madonna et de Mel Gibson sont passées au peigne fin, et deviennent des œuvres d’art exposées, sans complexe. Dans la "pro-vocation", Alison Jackson imagine des scènes de Paparazzis improbables, comme "Bush With Rubik’s Cube" (2005) (l’ex-Président américain jouant au Rubik’s Cube ; œuvres photographiques et mannequin) ; "Diana figer up" (2000) (Lady Di en train de faire un doigt d’honneur), "Marilyn Wank Window Bars" (2002) (Marylin Monroe en train de se caresser) ; "The Queen On The Loo" (2003) (la Reine d’Angleterre sur "le trône") ; etc. Avec ses photos, Alison provoque volontairement le public, en faisant naître en lui, l’envie de découvrir des photos qu’il aimerait voir dans la réalité et qu’il ne verra jamais. Le peintre de Street Art, Keith Haring, lui, détourne une photo de Madonna, prise dans la presse, pour en faire une œuvre destinée au couturier Jean-Charles de Castelbajac. Il s’agit de son dernier dessin, imaginé juste avant sa mort, en guise d’invitation pour le défilé automne-hiver 1990-1991 du créateur.
Le "Kiosque" conclut ce magnifique parcours durant lequel on apprend énormément de choses, comme à chacune des expos du CPM. Cette dernière section interroge les us et coutumes des magazines qui diffusent les photographies de Paparazzis. Une presse dite "people", à la typographie clinquante, aux "Unes" tape-à-l’œil, qui commandite les Paparazzis. Une industrie qui a ses propres règles, évoluant avec le temps. C’est (Di) "Bunte" (le magazine allemand) contre "Paris Match" (l’hebdo français) qui se disputent un public spécifique, le public Paparazzi. Car c’est bien connu, dans l’actuelle société, tout le monde veut tout savoir sur son voisin, et tout sur la vie privée des Stars.
Dénonçant cette culture de l’indiscrétion, voir de la délation, l’artiste Américain Jonathan Horowitz, né en 1966, travaille à New York tant la vidéo que la sculpture, l’installation sonore et la photographie. Il étudie de façon critique "les cultures" (politique, show bizness, cinéma, guerre et consumérisme). Par exemple, à partir de "found footage" (traduction : "enregistrement trouvé"), il récupère des pellicules déjà impressionnées dans le but de réenregistrer des films dessus aux fins de surimpression. Diplômé de l'Université de Wesleyan en 1987, Horowitz se spécialise, visualise et juxtapose spatialement des éléments du cinéma, de la télévision et des médias, pour révéler les connexions et les pannes entre ces modes de communication qui se chevauchent. En septembre 2005, le "Daily Mirror" publie une photo de kate Moss qui, sans complexe, se prépare un rail de coke au cours d’une soirée privée. L’image fait le tour du monde en quelques heures. Le mannequin Anglais perd ses plus gros contrats (H&M, Burberry et Chanel). En 2006, Jonathan Horowitz détourne cette couverture du tabloïd anglais – le "Daily Mirror" (le "miroir quotidien") - en réalisant une sérigraphie sur un vrai miroir (37,50 x 29,30 x 0,60 cm). Il superpose la typographie du "Cocaïne Kate" avec le vide du miroir, un vide très vite comblé par les reflets de la "Une" du "Daily Mirror", accrochée sur le mur d’à côté, et du visiteur devenant lui-même sujet de cette "Une". Au final, cette œuvre crée une image multiprojectionnelle.
Dans la même veine, à partir des années 1980, plusieurs artistes femmes, comme Malin Arnesson, Cindy Sherman ou Kathrin Günter interrogent "la place de l’artiste en tant que star". Kathrin Günter est photographe. Elle étudie la photographie à l'Université des Sciences Appliquées d’Hambourg. En 2000, avec sa première série baptisée "Star Shots", elle remporte le Prix BFF du meilleur diplôme photographique des Universités Allemandes. Après de longs séjours en Italie, en Espagne et en Angleterre, en 2006, elle retourne en Allemagne, où elle vit depuis à Berlin. Elle explore toujours dans son travail le comportement des Stars, le phénomène de la Photographie Paparazzi, et celui indissociable de l'auto-mise en scène. Ses recherches ludiques sont axées sur la "pensée-graphique expérience", la photographie, les mystères non résolus, et certains phénomènes de la photographie de la fin du XIXe siècle, et du début du XXe siècle. Elle se met en scène dans "Star Shots Magazine" (couverture et photographies) en décembre 2007. L’expo du CPM se termine sur un travail effectué sur les années 90, étudiant le rapport de Berlusconi avec les Paparazzis. Si "il Cavalière" s’en sert pour sa promotion, et au cours de toutes ses campagnes électorales, finalement ils finiront par causer sa perte, avec la révélation de plusieurs affaires gênantes (sexe et corruption).
UNE EXPO EN 3 PARTIES SANS PARTI PRIS.
La preuve est faite, grâce à cette expo, que les Paparazzis recherchent la discrétion, afin de ne pas être repérés par les personnes qu'ils photographient, et de manière à ce qu’elles conservent une attitude naturelle pour pouvoir les shooter. Pour arriver à leurs fins, ces photographes de l'impossible peuvent se cacher, se déguiser, suivre leur cible à distance, établir une planque dans un véhicule ou se camoufler en extérieur. Les personnes photographiées sont des personnalités connues du show-business et de la politique : "les Stars". Elles ont maintenant l’habitude de voir des photos d'elles-mêmes dans les magazines "people", style "Closer, "Voici", (Di) "Bunde", etc. Elles lisent parfois ces revues avec le sourire (comme Drew Barrymore...), mais souvent elles déposent plainte contre les Magazines People en question quand ils portent gravement atteinte à leur vie privée. En cas de grosse pression, due à une traque incessante, certaines Stars deviennent violentes verbalement et physiquement contre les Paparazzis. Cette expo se penche sur ce métier de "chasseur d’images", en abordant les rapports complexes qui s’établissent entre le Paparazzi et la Star, celle-ci devenant tour à tour proie ou complice, voire metteur en scène des photos qui sont prises d’elles. "L’esthétique Paparazzi" influence jusqu’aux shootings de la photo de mode. Cette exposition d’envergure du CPM dédiée aux Paparazzis, Stars et Artistes (qui s’en inspirent) transforme le visiteur en voyeur indirect, décomplexé et éclairé à la fois. Elle fait la part belle aux clichés, à l’audace et aux méthodes peu scrupuleuses des Pros de la planque : Ron Galella, Daniel Angeli, Sébastien Valiela, Bruno Mouron & Pascal Rostain, etc. Depuis les années 1960, les photographes shootent les Stars de près, au flash, "en opé commando", jusqu’à la confrontation s’il le faut. "Ces contraintes donnent du mouvement, de l'intensité à l'image", souligne le Paparazzi Sébastien Valiela. Richement illustrée, passionnément dans son sujet, l'exposition de Metz n'élude ni la difficulté du travail des Paparazzis, ni la souffrance infligée aux Stars. Récemment, dans une lettre publiée par le "New York Magazine", et sur "Vulture" (le site du "New York Magazine"), l'acteur américain Alec Baldwin, 55 ans, comme un coup desemonce, annonce qu'il quitte la vie publique, par lassitude d'être pourchassé par les photographes. Il est fatigué et le fait savoir. Il désire se concentrer sur l'essentiel : être comédien et vivre en paix avec sa famille. Il souhaite avoir une vie normale, sereine, loin des polémiques qui ont particulièrement marqué son année 2013. Clément Chéroux, le Commissaire de l’expo, précise : "La figure du paparazzi dans la culture populaire est celle d'un voyou. Il est devenu le double négatif du reporter de guerre, le côté obscur de la profession. On voulait dépasser cette vision et analyser ce phénomène d'un point de vue historique, éthique et esthétique." Il y a certes les chasseurs et leur gibier, mais il y a aussi, désormais, le citoyen lambda ; un abominable voyeur-bis qui se délecte, journalièrement, du tableau de chasse offert par les Magazines People. Un "Monsieur tout-le-monde" qui s’y met aussi à ses heures perdues, grâce à la démocratisation des appareils photos et à Internet, et qui shoote sans vergogne, à son tour, les Stars qu’il croise (et/ou les personnes ordinaires), sans leur consentement. Des Paparazzis en herbe improvisés ? Une situation confirmée par "Le Parisien" le 19 mai 2012, qui titre : "Nous sommes tous des paparazzis", et précise même : "Vous croisez une star dans la rue ? Dites-le à vos amis. Le réseau social Los People, disponible sur les Smartphones, et qui permet à ses membres de s'échanger des tuyaux sur les personnalités." Comme quoi le vrai problème dans tout cela reste toujours le respect du droit à l’image, et le respect tout court. On a de l’éthique ou l’on n’en a pas, amateur ou pro ! Aujourd’hui, les technologies permettent à chacun d’être un Paparazzi. Il suffit d’être présent au bon moment et de prendre "ZE" Photo et le tour est joué. Les chaînes d’info en continu (BFMTV, I-Télé, LCI, etc.), grandes pourvoyeuses de scoops (photos et vidéos), reçoivent l’essentiel de l’info à sensation de cette manière, via Internet. Cette concurrence a cassé le prix des cachets par deux, voire plus ! Maintenant, il faut vraiment sortir du lot, être plus rapide que tout le monde (d’où l’intérêt d’avoir un bon réseau d’informateurs) et avoir tous les culots, pour gagner sa vie correctement en tant que Paparazzi. In fine, comme le disaient certains photographes présents à l’inauguration de cette expo du CPM, à propos des Paparazzis : "C’est une chasse, t’appuies sur le déclencheur, tu photographies, tu photographies, etc. Puis, après seulement tu recadres !" L’affirmation "Puis, tu touches la thune !" pourrait clore ces propos. Mais la citation qui sera la meilleure des conclusions à cet article, et là, on est véritablement dans le meilleur des mondes... C'est celle qui transforme l’utopie en réalité et réconcilie de manière intelligente les Paparazzis et les Stars : "J'essaie d'être aimable envers les paparazzis, après tout ils ont une famille à nourrir et si me prendre en photo peut permettre à leurs enfants d'avoir ce qu'ils veulent et bien ça me va." Et c’est signé de la chanteuse : Demi Lovato. Merci Demi pour cette très belle preuve de tolérance qui réconcilie tout le monde !
© Jean DORVAL, le 06.03.2014, pour LTC Arts.
INFO+ :
CPM : 03.87.15.39.39 ou www.centrepompidou-metz.fr
Sources documentaires :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Paparazzi
Le dossier de presse du Centre Pompidou-Metz sur l’expo.
"Paparazzi ! Photographies, Stars et Artistes", ouvrage collectif réalisé sous la direction de Clément Chéroux, coédition Flammarion et Centre Pompidou Metz.
Notes :
(1) Traduction : "La Douceur De Vivre".
(2) En italien, le mot "Paparazzi" est le pluriel de "Paparazzo". En France, en fonction des dictionnaires on peut écrire un "Paparazzi" ou des "Paparazzis".
© Crédit photos : photographe : Jean DORVAL pour LTC Arts 2014 ; droits pour les photos d’œuvres d’art : les Centres Pompidou-Metz et Paris - ADAGP Paris 2014 ; reproduction partielle de quelques parties du bâtiment du Centre Pompidou-Metz faite avec l’aimable autorisation de Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines Architectes.
PS : J’ai paparazzié le Commissaire de l’expo Clément Chéroux… VOICI mon reportage-photos réalisé pendant ses différents interviews, le jour de l'inauguration de l'expo. Hihihiii !!! On ne se refait pas ! C’est moi le (seul et l’unique) Paparazzi. Qu’on se le dise ! JD.
03:33 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : "vol de photos à l’étalage au centre pompidou-metz !", centre pompidou-metz (cpm) organise du 26 février au 9 juin 2014, à son tour, une exposition sur les paparazzis, dans sa galerie 3, baptisée "paparazzi ! photographes, stars et artistes.", l’esthétique paparazzi, viktoria binschtok, tazio secchiaroli, ron galella, pascal rostain & bruno mouron, william klein, gerhard richter, richard avedon, raymond depardon, yves klein, cindy sherman, malachi farrell, alison jackson, kathrin günter, andy warhol, le commissaire de l’expo, clément chéroux, les paparazzis, une expo sur les paparazzis, xpo, exposition, regards sur l'école de paris, au musée de la cour d'or à metz, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz, phares, pablo picasso, jean dorval, jean dorval pour ltc arts, juan miró, yan pai-ming, fernand léger, anish kapoor, galerie talents d'art, à metz, les phares, charles baudelaire, "la fiancée aux seins nus.", arne mattson, "elle n’a dansé qu’un seul été." | Facebook |
26/02/2014
CMP : BIENTôT UN REPORTAGE SIGNé JD SUR L'EXPO "PAPARAZZI !"...
"ACTU à LA UNE" : http://centrepompidou-metz/expo paparazzi !
01:00 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : expo, exposition, paparazzi !, photographes, stars, et artistes, claire garnier, co-commissaire d'exposition, interview, pleins "phares" sur le cpm !, centre pompidou-metz, phares, pablo picasso, jean dorval, jean dorval pour ltc arts, juan miró, yan pai-ming, fernand léger, anish kapoor, galerie talents d'art, à metz, les phares, charles baudelaire, "la fiancée aux seins nus.", arne mattson, "elle n’a dansé qu’un seul été.", le film, edvin adolphson, ulla jacobsson, john elfström, drame, romance, göran, kerstin, entement toi et moi, « le chant de sanaa. », poésie, inspiré de la poésie humaynî du yémen, mais en vers libres, tihāma, yémen, femme yéménite, évidence, la rose mauve, une hirondelle fait mon printemps, melin de saint-gelais, poésie renaissance, renaissance | Facebook |
25/02/2014
PLEINS "PHARES" SUR LE CPM !
La poésie inspire à n’en pas douter la nouvelle exposition du Centre Pompidou-Metz (CPM) : "Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes, Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum, Sont un écho redit par mille labyrinthes ; C’est pour les cœurs mortels un divin opium ! C’est un cri répété par mille sentinelles, Un ordre renvoyé par mille porte-voix ; C’est un phare allumé sur mille citadelles, Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !" Inaugurée le 14 février dernier, le jour de la Saint-Valentin, cette nouvelle expo, résolument placée sous l’égide du romantisme, intitulée "Phares", a pris comme fil conducteur ces extraits du poème "Les Phares"(1) de Charles Baudelaire (in "Les Fleurs du Mal", 1857), mettant en avant, en dehors de toute chronologie, huit grands peintres (Rubens, Léonard de Vinci, Rembrandt, Michel-Ange, Puget, Watteau, Goya et Delacroix), des "Phares", véritables jalons de l’Histoire de l’Art Classique. Ces quelques vers ont permis au CPM de faire un parallèle avec l’Art Moderne, en présentant dix-huit artistes et une vingtaine d’œuvres, des "phares" pour l’Art Moderne [Juan Miró, Yan Pai-Ming, Fernand Léger, Joseph Beuys, Simon Hantaï, Louise Nevelson, Robert Delaunay, Franck Stella, Pierre Soulages, Jean Degottex, Pierre Alechinsky, Sam Francis, Joan Mitchell, Dan Flavin, Robert Irwin, Anish Kapoor, Claude Viallat et Pablo Picasso (avec son sublime "Rideau de scène pour le ballet Mercure" de 1924, mettant en scène ses personnages fétiches issus de la Commedia dell’arte : Arlequin et Pierrot)], eux aussi de véritables "jalons dans le temps" selon Hélène Guenin, Responsable du Pôle Programmation au CPM. Des œuvres majeures, donc, majestueuses et hors normes, qui trouvent toute leur place dans "LA" Grande Nef du CPM, taillée sur mesure. "Un lieu unique en Europe par son volume !", comme le dit si bien Laurent Le Bon, le Directeur du CPM.
UNE SéLECTION D’ŒUVRES TRèS RAREMENT MONTRéES AU PUBLIC.
L’exposition "Phares" met en valeur une sélection de chefs-d’œuvre rarement montrés au public en raison de leur format monumental. Elle revient aux fondamentaux du CPM et est entièrement réalisée à partir de prêts de la Collection du Centre Pompidou, Musée National d’Art Moderne, de Paris. Sept artistes exposés sur dix-huit sont encore vivants. Cela a permis d’obtenir un maximum de conseils afin de placer les œuvres au mieux. Par exemple, pour positionner "Orangé, formes bleu clair" (1970) de Claude Viallat - une toile peinte avec des colorants et de la résine acrylique, de près de 12,50 mètres sur 2, suspendue sur une tringle au cœur d’un ryhad avec vue panoramique - le point de vue de l’artiste a été essentiel. Le making-of de l’expo montre d’ailleurs l’arrivée et l’installation au CPM de cette longue et imposante toile de Viallat, roulée à cause de ses dimensions hors normes. La scénographie de l’expo, quant à elle, est signée Christophe Aubertin et Simon Perdereau. Elle reprend des éléments originaux de cloisons conçus par Nicolas Groult et Sylvain Roca pour l’expo "Vues d’en Haut", et ce, dans un louable souci d’économies et de recyclage. L’expo ne suit aucune chronologie, couvre les principaux mouvements artistiques du début du XXe siècle à nos jours, et offre à chaque œuvre des espaces dédiés avec un regard confortable et différent pour chaque artiste. Des cycles thématiques viendront rythmer les deux années de présentation de cette expo et différents thèmes y seront successivement abordés en 2014 : le geste, l’ombre et la lumière, la figuration et l’abstraction. Chaque œuvre a son propre cartel développé, auquel est joint un cartel "jeune public", pédagogique et ludique, comprenant des anecdotes, des questionnaires, des devinettes et des petites expériences à réaliser, afin selon Laurent Le Bon de donner "un sentiment légitime d’égalité devant l’émotion que procure chaque œuvre". Dès juin 2014, afin de faire évoluer cette expo de longue durée, qui se déroulera sur deux ans, une documentation plus développée constituée de photographies, de vidéos d’archives, de témoignages et de citations d’artistes remplacera les actuels cartels et permettra au visiteur d’approfondir sa connaissance des œuvres présentées et le contexte de leur création. Une exposition de "Géants" qui a nécessité une réflexion de tous les instants, par rapport au format contraignant des œuvres. D’ultimes ajustements ont été nécessaires dans bien des cas, au moment de l’accrochage d’œuvres, rarement exposées et/ou prêtées, emblématiques de la carrière des artistes concernés ou au contraire atypiques montrant une autre facette de leur créativité.
La séance de piano avant l'inauguration officielle...
DES GéANTS DE L’ART MODERNE, JALONS DE LA NOUVELLE EXPO DU CPM !
L’expo "Phares", contrairement aux autres expos organisées par le CPM, ne comprend pas de section et encore moins de thème défini. Elle entraîne le visiteur à la découverte ou la redécouverte de Géants de l’Art Moderne, aux œuvres "Phares". Pour le plaisir des sens, on peut aborder cette expo de deux manières possibles : soit on passe de l’ombre à la pure lumière, et du noir et blanc à la couleur ; soit on s’oriente de la figuration à l’abstraction, avec des œuvres montrant des personnages, des figures humaines, laissant peu à peu place à des paysages, puis à l’abstraction. Chacun ayant à cœur d’aller voir cette expo, aussi il n’est pas nécessaire de faire une analyse de toutes les œuvres. Un échantillonnage s’avère donc utile. Le parcours de cette expo commence et se termine sur une palette de pures couleurs, totalement déroutante, "incarnée" par l’huile sur toile de Juan Miró, intitulée "Personnages et oiseaux dans la nuit", aux impressionnantes dimensions : 274,5 cm sur 637… Ces oiseaux multicolores invitent le visiteur à l’évasion… Cette œuvre créée en 1974 par l’artiste dans son atelier de Palma de Majorque représente un univers mêlant l’abstrait et le mystère. Un monde torturé si cher au peintre où le noir est une couleur qui rehausse, habille, toutes les autres.
A la suite de Miró, on trouve Yan Pai-Ming. Cet artiste franco-chinois, né en 1960, dont l’atelier se trouve à Dijon - qui était présent lors de l’inauguration de "Phares" - présente ses œuvres baptisées "Survivants", auxquelles le CPM a consacré une salle. Ce polyptyque d’huiles sur toile (soit 7 panneaux, de 230 cm sur 390, chacun), à l’exceptionnel camaïeu de noirs, de gris et de blancs, est une commande faite en 2000 par le Centre d’Art Sacré d’Évry (intégrée depuis 2003 à la Collection du Centre Pompidou, Musée National d’Art Moderne, de Paris), exposée dans un premier temps à la Cathédrale d’Évry(2), nommée "Épiphanies", et qui met en exergue les réflexions de l’artiste sur la Vie après la mort. Ces tableaux comprennent, entre autres, un autoportrait de l’artiste, un portrait de Bouddha et une représentation de Mao sur son lit de mort. Yan Pei-Ming a obtenu une reconnaissance internationale grâce à SA nouvelle conception du portrait, héritée de ses premières œuvres monumentales influencées par la propagande maoïste issue de la Révolution Culturelle ; ouverte brutalement au printemps 1966 et achevée en 1976, et qu’il a vécue de 6 à 18 ans. Ce format inhabituel révèle son talent, invite l’œil du visiteur à pénétrer dans les visages des sujets comme on circule du regard dans un paysage. L’Artiste traduit l’universalité de l’Humanité, avec un minimum de moyens pour un effet maximum, de part son geste vif et spontané. L’utilisation de la bichromie (le noir et le blanc) intensifie son trait, le rend plus réaliste. Les parties évidées de ces œuvres favorisent l’imaginaire du visiteur. Yan Pai-Ming interrogé affirme avoir travaillé "l’image de la survivance et de la réparation, le monde de la mort ressuscitée." Tout un programme !
Puis, on aborde la "Composition aux deux perroquets", signée Fernand Léger, et réalisée entre 1935 et 1939. Toujours dans ses thématiques de prédilection, l’artiste immortalise l’arrivée du Front Populaire au pouvoir en 1936, à mi-chemin entre progrès social et premiers congés payés. Cherchant à équilibrer son œuvre, l’artiste rajoute un élément extérieur sur les mains de certains de ses personnages : deux perroquets colorés qui donnent un petit côté exotique à sa composition en rupture avec son côté hiératique et massif général. Il oppose aussi d’imposantes formes géométriques à ses habituels personnages charnus "à la Gauguin" : des nus féminins et un homme en débardeur à rayures. Une œuvre qui malgré sa taille a été présentée dans plusieurs villes des Etats-Unis d’Amérique pendant la Seconde Guerre mondiale, avant d’être offerte au Musée d’Art Moderne de Paris en 1950.
Au final "Sans titre" (2008) d’Anish Kapoor reste l’œuvre qui s’impose le plus parmi tous ces "Phares". Incontournable pour le visiteur en fin de scénographie, cette grosse cerise concave - ce majestueux hémisphère hypnotique, cet œil cyclopéen "à la Big Brother" dévorant toutes les formes qui passent à sa portée - est constituée intégralement de fibre de verre, de résine et de peinture. Elle a une profondeur est de 150 cm pour un diamètre de 302 cm. Anish Kapoor est une artiste britannique d’origine indienne, née en 1954. Polyvalente, elle se définit comme étant un sculpteur-peintre. Elle doit sa reconnaissance internationale à ses œuvres composées de formes géométriques, recouvertes de pigments purs. La spiritualité de son cheminement artistique et sa quête d’un monde poétique marient à la perfection l’infini et l’au-delà du visible. Ses effets d’optique surgissent continuellement dans l’environnement de son œuvre réfléchissante, savamment polie, et interrogent le visiteur sur leur signification. L’expérience sensorielle causée par cette œuvre-miroir déformante bouleverse au plus profond de l’âme le visiteur, et la perception qu’il peut avoir de l’image qui se réfléchit de manière complexe. Ainsi le visible devient invisible, et vice-versa. On assiste à un passionnant jeu d’illusions d’optiques, confondant le vide et le plein, l’intérieur et l’extérieur, l’endroit de l’envers, ainsi que le matériel et l’immatériel. Les propriétés réfléchissantes de cette œuvre, sur fond rouge pourpre, absorbent et reflètent à la fois la lumière. Le visiteur attentif, qui s’attarde, y perd tous ses repères, la notion même du temps, entre en rêverie. Une sculpture déjà été exposée à l’Église des Trinitaires de Metz au cours de l’Expo "Constellation" qui a eu lieu du 15 mai au 4 octobre 2009 ; un rendez-vous culturel de grande envergure qui préfigurait l'ouverture du Centre Pompidou-Metz au Printemps 2010.
Elodie Stroecken est co-Commissaire de l’expo "Phares".
IN FINE…
Au travers de l’expo "Phares", on se rend compte que "Le (trait de, ndlr) génie est le phare (…)"(3) de l’action culturelle menée par Laurent Le Bon, depuis 2010, avec toute son équipe de collaborateurs, dont la devise pourrait être "Donner du bonheur et faire du bien, voilà notre loi, notre ancre de salut, notre raison d'être, notre phare. (…)"(4) Cette expo reste un "Phare" culturel faisant passer le visiteur de l’ombre à la lumière, du figuratif à l’abstrait, et ce, comme par enchantement. Mais, n’est-ce pas ce qui fait du CPM, depuis son ouverture, ce Magicien au chapeau chinois, "LE" (nouveau) "Phare de la Lorraine" ?
© Jean Dorval, le 24.02.2014, pour LTC Arts.
Notes :
(1) Source documentaire : http://poesie.webnet.fr
(2) La cathédrale de la Résurrection Saint-Corbinien est une cathédrale diocésaine catholique. Si l'on excepte la Basilique-cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille de Lille, achevée en 1999, mais démarrée en 1854, la cathédrale d'Évry est la seule construite en France au XXe siècle,
(3) In les "Choses vues" (1887-1900) de Victor Hugo,
(4) Extrait de "Fragments d'un journal intime" (1884, 1887, 1923, 1927) de Henri Frédéric Amiel.
L'INTERVIEW DE CLAIRE GARNIER by JD :
JD : Bonjour Claire Garnier (CG), vous êtes co-Commissaire de l’expo "Phares" avec Elodie Stroecken, qui est Chargée de Coordination du Pôle Programmation au CPM. Elle sera co-Commissaire de nouveau pour l’expo "Tania Mouraud" qu’organise le CPM en 2015. Le fait que ce soient "deux jeunes femmes" qui assurent le co-Commissariat de "Phares" a été chaleureusement salué par Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication, présente pour l’inauguration de cette expo. Vous avez œuvré avec complicité et brio pour la réussite de cette présentation unique en son genre avec Elodie. Pouvez-vous présenter votre parcours professionnel aux lecteurs d’LTC Arts ?
CG : Bonjour Jean, je suis Commissaire d’Expositions, Chargée de Mission auprès du Directeur du Centre Pompidou-Metz, Laurent Le Bon. J’ai été en 2012 co-Commissaire, avec lui pour les expositions "1917" et "Parade". Comme déjà précisé, en 2014, je suis co-Commissaire de l’expo "Phares" avec Elodie Stroecken. Je travaille depuis un peu plus de cinq ans au Centre Pompidou-Metz. J’ai aussi participé à la coordination de l'exposition d'ouverture du Centre Pompidou-Metz "Chefs-d'œuvre ?" en 2010. Je n’ai pas été impliquée dans le projet du Centre Pompidou-Metz dès 2003, mais depuis 2006, et plus concrètement depuis 2008.
JD : Pourquoi avoir choisi de mettre en place une exposition de "longue durée" (deux ans) pour seulement une vingtaine d’œuvres, au lieu de proposer, comme de nombreux politiciens locaux ou visiteurs le souhaitent, une exposition "permanente" de grande envergure à l’image d’autres musées nationaux comme le Louvre ou Orsay ? Créer une exposition permanente pourrait pourtant relancer la fréquentation du CPM…
CG : Une exposition "permanente" qui existe pour toujours, cela n’existe pas pour diverses raisons, comme la conservation et la disponibilité des œuvres. De plus, quand on regarde de plus près les accrochages dits "permanents" - même au Centre Pompidou de Paris - les présentations ne durent en fait que deux ans maximum. Et durant cette période, les œuvres sont partiellement renouvelées pour les mêmes raisons. Un accrochage dit "permanent" durant environ deux ans, aussi le CPM est bien sur une durée équivalente. Cependant "Phares" reste une exposition même si elle est de "longue durée".
JD : Mais les Musées d’Orsay et du Louvre - qui sont pour l’Art Classique ce que le CPM est à l’Art Moderne – ne possèdent-ils pas des expos permanentes ? Pourquoi le CPM n’arrive-t-il pas à en faire autant en parallèle d’expos temporaires ?
CG : Je connais moins le cadre des Musées d’Orsay et du Louvre, néanmoins le Musée d’Orsay a vu récemment son accrochage revisité entièrement, et là encore, pour permettre des prêts à d’autres Institutions ; mais aussi pour cause de restauration. Il y a régulièrement des mouvements d’œuvres au sein de ces accrochages dits "permanents".
JD : Le CPM consacrera-t-il un jour une galerie complète dédiée à des œuvres d’artistes lorrains contemporains ?
CG : Cette idée ne correspond pas du tout au projet culturel du Centre Pompidou-Metz. En revanche, il a toujours été acquis que soient associés régulièrement des artistes lorrains aux différentes expositions temporaires à caractère international produites par le Centre Pompidou-Metz.
JD : Merci Claire pour cet intéressant interview.
CG : De rien Jean.
© Jean Dorval, le 24.02.2014, pour LTC Arts.
© Crédit photos : photographe : Jean DORVAL pour LTC Arts 2014 ; droits pour les photos d’œuvres d’art : les Centres Pompidou-Metz et Paris - ADAGP Paris 2014 ; reproduction partielle de quelques parties du bâtiment du Centre Pompidou-Metz faite avec l’aimable autorisation de Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines Architectes.
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23/05/2012
BEATRICE GROSS, CHEF D’ORCHESTRE DU BALLET SOL LEWITT AU CPM (en mode Lucinda Childs), LE TEMPS D’UNE EXPO.
Le Centre Pompidou-Metz (CPM) rend hommage à l’artiste conceptuel américain Sol LeWitt (1928-2007), jusqu’en juillet 2013. Pour ce faire, il lui dédie, en Galerie 2, sur une superficie de 1.200m2, une rétrospective inédite de ses Wall Drawings (dessins muraux). D’une envergure sans précédent en Europe, ce parcours de la carrière du Maître va de ses premières à ses dernières réalisations. Les dessins sélectionnés reflètent à la fois l’extraordinaire cohérence de ses explorations systématiques (séries et combinaisons rigoureuses d’éléments géométriques) et l’étonnante diversité de sa pratique, aussi bien dans l’évolution des formes (de figures géométriques simples à ses « formes complexes » ou « continues ») que des matériaux utilisés (crayon à mine, pastel gras, lavis d’encre, peinture acrylique et graphite).
Béatrice Gross, Française de New York, a travaillé trois ans durant, sur ce défi (d'Art-)plastique, tant dans le choix des pièces exposées que dans la mise en œuvre de celles-ci. Cette commissaire âgée de 33 ans, qui a fait ses premières armes au MoMa de New York, a installé dans 16 hautes alvéoles aux murs parfaitement lisses, construites au centimètre près (en parfait accord avec la Fondation Sol LeWitt), cette exposition hors norme, à la Charte Graphique très stricte. Le parcours chronologique est pensé comme un ballet de Lucinda Childs : pas de gras, pas de bavardages, juste l'art à l'état pur ! 100% artiste !
Béatrice Gross devant une des oeuvres de Sol LeWitt.
INTERVIEW DE BEATRICE GROSS BY JD.
JD : Bonjour Béatrice Gross, vous exercez le métier de critique d’art indépendante à New York. Vous êtes la Commissaire de l’exposition « Sol LeWitt, Dessins Muraux, De 1968 à 2007 » qui a lieu actuellement au Centre Pompidou-Metz, et ce, jusqu’au 29 juillet 2013, et qui consacre 33 « Wall Drawings » de l’artiste (parmi les 1.200 dessins qu’il a créé), soit la plus grande exposition d’œuvres jamais réalisé sur « LE » Grand Maître. En 2013, vous organiserez une autre exposition sur le thème de l’extraordinaire collection privée d’œuvre d’art de l’artiste. Quelles sont les œuvres qui ont votre préférence dans cette collection qui va d’Eva Hesse à Steve Reich, de Robert Mangold à Hanne Dardoven, de Robert Ryman à des centaines d’inconnus, et pourquoi ?
BG : Pardonnez-moi, mais je ne veux pas préférer d’œuvre en particulier. C’est une collection magnifique qui a quelque chose de très organique. Vous savez, c’est comme une chose vivante qui évolue avec le temps. L’artiste a collectionné dès le début toutes ses œuvres. Enfant, il collectionnait déjà les timbres… « LA » Collection était vraiment une autre de ces pratiques, à côté de la pratique artistique. En plus, cette collection s’est constituée à la faveur d’échanges et de dons plutôt que d’achats. Et même, si des achats ont pu avoir lieu plus tard dans sa constitution (il y a près de 4.000 œuvres), les échanges et les dons se faisaient entre amis, entre pairs, entre gens qui se respectaient, avec des personnes que Sol LeWitt respectait particulièrement. Ces œuvres sont fascinantes avec un cœur de collection d’art minimal et d’art conceptuel, mais avec aussi de l’art post-minimal, de la peinture aborigène d’Australie, des partitions musicales qui vont de Steeve Reich à Philip Glass. Et puis, il y a du mobilier de Gerrit Rietveld, des travaux de l’Arte Povera (qui est une « attitude » artistique, plutôt qu'un « mouvement » artistique, un concept que les artistes italiens de l'Arte Povera ont toujours rejeté depuis 1967). Il a aussi de très belles œuvres de Daniel Buren, etc. Donc, cette Collection Sol LeWitt comprend beaucoup de choses. C’est pourquoi, il ne faut pas instaurer de l’hiérarchie entre ces œuvres, toutes plus importantes les unes que les autres. Sol LeWitt s’intéressait à l’Art passionnément, et on va montrer ces œuvres avec passion aussi, encore une fois sans hiérarchie.
JD : Vous n’avez vraiment pas un « Petit Coup de Cœur » pour une de ces œuvres ?
BG : Ecoutez des coups de cœur, j’en ai plein, mais c’est à titre personnel. Je crois que ce n’est pas très important. Je crois qu’il y a beaucoup de très belles œuvres qui me touchent.
JD : Juste une petite œuvre pour me faire plaisir…
BG : Il y a notamment une des œuvres de Fred Sandback. Vous savez, ce sont ces œuvres situées dans l’espace, dessinées comme un espace négatif, représentées simplement par des petits fils. Il y aussi une œuvre de Donald Judd, un artiste plasticien et théoricien, et une magnifique série d’Eva Hesse, qui a joué un rôle central dans la transformation de la sculpture dans les années 1960. Il s’agit donc d’œuvres très précieuses, très belles et très fragiles. De même, on trouve des séries exceptionnelles d’Hanne Darboven qui a participé à de nombreuses expositions internationales. Son œuvre est proche de l'art conceptuel. Il est donc très difficile de faire un choix parmi tous ces chefs-d’œuvre.
JD : Exposerez-vous tous ces choix d’œuvres, dont vous venez de me parler, dans la future exposition sur la Collection LeWitt ?
BG : Naturellement !
JD : Donc ce sont de « vrais coups de cœur » ?
BG : Oui, ce sont des coups de cœur, fondés historiquement. Les raisons premières de ces choix sont que ces œuvres en tant que tel sont absolument magnifiques, en plus, elles étaient très importantes pour Sol LeWitt. En dernière instance, mon choix est motivé par ma préférence pour des œuvres que j’aime plus que d’autres.
Wall Drawing #1171 - Cinq degrés de crayonnages : un cube sans un cube ; un cube sans un coin. Graphite.
JD : Béatrice, Sol LeWitt a organisé l’échange d’œuvres d’art partout dans le Monde, soit avec des artistes reconnus, des étrangers, des amis, des fans, etc. Ce projet faisait partie de sa pratique conceptuelle dans un exercice qui a cassé le modèle traditionnel de l’échange de biens artistiques établi par le marché de l’art et les grandes maisons internationales d’enchères. Que pensez-vous de ce « troque conceptuel » ? Pensez-vous que le Musée d’Art Moderne de Paris pourrait faire de même avec d’autres musées afin de varier l’offre des œuvres exposées au Centre Pompidou-Paris ou Metz ?
BG : Je ne peux absolument pas me prononcer pour le Musée d’Art Moderne de Paris, ni pour le Centre Pompidou-Paris ou Metz. Par contre, je peux vous parler de Sol LeWitt, un peu plus, si vous le souhaitez…
Cette pratique de la collection, je crois que chez lui, c’est une chose intuitive. Comme je vous le disais, Sol LeWitt était un collectionneur né. Il a commencé par les timbres, et puis il a continué très vite avec des œuvres, car c’est un passionné d’art, car c’était un artiste aussi, bien sûr ; mais surtout, parce que c’était un artiste passionné par l’art des autres, qui était extrêmement curieux, extrêmement généreux. Quant à savoir si c’est « une grande déclaration » sur le Marché de l’Art, c’est possible. Sol LeWitt, même si on ne s’en rend pas compte au premier abord en regardant ses œuvres, était quelqu’un qui avait des positions très marquées (même politiquement), à l’image de sa fameuse idée selon laquelle les artistes conceptuels sont d’avantage mystiques que rationalistes.
Sol LeWitt est très radical. Il avait été d’ailleurs un des tous premiers dans les années 60 à proposer de se détacher du Système des galeries commerciales, et de fonder une galerie dirigée par des artistes qui pourraient ainsi gérer leur propre carrière. Mais, comme vous le savez, cela ne s’est pas vraiment fait. Aussi, Sol LeWitt a travaillé avec beaucoup de loyauté avec un très grand nombre de galeristes, comme Samuel Lallouz. Ce rapport au marché de l’art, je crois qu’il l’a vécu avec beaucoup de simplicité, mais aussi avec beaucoup de réalisme. Il a travaillé avec des galeristes formidables, qui ont fait des travaux et un travail de soutien vraiment admirable. Mais, Sol LeWitt n'a jamais voulu travailler en exclusivité pour quelqu'un. C’est pour cela qu’il a multiplié ses interlocuteurs à travers le monde pour s'occuper de son travail. Cela ne l'a pas empêché de leur accorder à tous une loyauté sans faille et durable.
Wall Drawing #340A - Dessin en six parties. Le mur est divisé horizontalement et verticalement en six carrés égaux, bordés et séparés par des bandes blanches de 6 pouces (15 cm). A l'intérieur de chaque carré, une figure géométrique à l'extérieur de laquelle se trouvent des lignes parallèles noires horizontales, et à l'intérieur de laquelle se trouvent des lignes parallèles noires verticales. Toutes les lignes sont distantes de 1 pouce (2,5 cm). Les lignes horizontales ne pénètrent pas dans les figures - Pastel noir.
JD : Vous habitez à New-York et Sol LeWitt a démarré à New-York… Cela suscite quoi chez vous ?
BG : Comme beaucoup d’autres artistes Sol LeWitt est né à Hartford, pour être exact, dans le Connecticut. Il est vrai, qu’il a passé une grande partie de sa vie et de sa carrière à New-York…
JD : Au Musée d’Art Modern de New-York notamment…
BG : Effectivement, mais assez brièvement, pour que très rapidement il puisse vivre de son Art. Il a habité aussi en Italie dans les années 80. C’est quelqu’un qui a beaucoup voyagé. Il montrait énormément ses oeuvres, dix à douze expositions par an, depuis les années 70. Vous imaginez le travail colossal, à la fois en terme de création, et en terme d’exposition à montrer et à organiser, notamment à New-York, où je vis, une ville fantastique et très avant-gardiste.
Béatrice Gross.
JD : Merci Béatrice pour cet interview, bonne journée.
BG : Je vous remercie Jean.
© Propos recueillis, le 07 mars 2012, par Jean Dorval, pour LTC Arts, au Centre Pompidou-Metz.
INFO PLUS SUR L’EXPO :
http://www.centrepompidou-metz.fr/node/13802
© Crédit photos : Jean Dorval pour LTC 2012, Jean Dorval pour LTC 2012/Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines Architectes, pour les photos représentant le Centre Pompidou-Metz, et Jean Dorval pour LTC 2012/Adagp, Paris 2012.
20:10 Publié dans LTC ARTS | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc arts, ltc arts, sol lewitt, exposition, rétrospective, monographie, dessins muraux, wall drawing, de 1968 à 2007, les structures, buren, les sculptures, presse, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, france, europe, ue, union européenne, interview, hélène guenin, responsable, du pôle programmation, laurent le bon, directeur, béatrice gross, la commissaire, de l'exposition, expo, colors, noir et blanc, louvain, le m muséum, collaboration, vasarely, cinétiques, arts visuels, arts modernes, les conceptuels, lobe, julio le parc, gianni colombo, formes géométriques, la ligne, évolution, carrière, commissaire de l'exposition | Facebook |
15/03/2012
CECILE DEGOS MET EN SCENE SOL LEWITT AU... MILLIMETRE PRES AU CPM !
© Cécile Degos by JD 2012.
JD : Bonjour Cécile Degos, vous êtes Scénographe de l’exposition « Sol LeWitt, Dessins Muraux, de 1968 à 2007 », qui se déroule au Centre Pompidou-Metz (CPM), du 07 mars 2012 au 29 juillet 2013. En quoi consiste votre métier ?
CD : Etre scénographe dans une exposition temporaire ou dans un musée permanent cela consiste à mettre en scène une exposition, d’en trouver le parcours le plus confortable possible pour le visiteur. Pour l’exposition Sol LeWitt, la conception de la scénographie est très différente de celle mise en place dans un musée classique. Elle doit respecter les préconisations de chaque dessin.
JD : Vous participez souvent à des expositions connues comme celles du Centre Pompidou-Metz ? Travaillez-vous avec d’autres musées ?
CD : Oui. En 2010, j’ai signé la scénographie de l’exposition Jean-Michel Basquiat au Musée d’Art Moderne (MAM) de Paris (pour en voir les photos aller sur le lien suivant : http://www.fedephoto.com/fotoweb/), mais aussi celle des expositions suivantes : « Van Dongen » au Musée d’Art Moderne de Paris en 2011 et « Antiquité rêvée » au Musée du Louvre de Paris en 2010. Je travaille aussi pour les décors d’opéras et de théâtres, notamment, l’Opéra de Lyon pour l’opérette « La Veuve joyeuse » de Franz Lehár (en 2006), le Théâtre de la Ville à Paris avec la pièce de théâtre de Jon Fosse « Rêve d’Automne » (en 2010), et le Théâtre du Châtelet, toujours à Paris, pour l’opéra-ballet « Magdalena » d’Hector Villa-Lobos (en 2010). Actuellement, je prépare l’exposition « L’Art en Guerre, France 1938-1947, de Picasso à Dubuffet » qui débute le 12 octobre prochain à Paris.
JD : Avez-vous aussi travaillé au niveau international ?
CD : Oui. J’ai déjà travaillé à New-York avec le Musée Guggenheim et avec l’Opéra de Los Angeles dans le cadre de l’opéra « The Fly » d’Howard Shore (en 2007), avec une mise en scène de David Cronenberg.
JD : Donc, si je vous suis bien, en tant que Française, vous vous exportez bien, grâce à votre profession…
CD : Je dirais plutôt que c’est du ponctuel.
© Ci-dessus détails de "Wall Drawings" (emplacements de portes et vue en coupe de cimaises) by JD 2012.
JD : Comment avez-vous fait pour organiser la scénographie de l’exposition « Sol LeWitt, Dessins Muraux, de 1968 à 2007 » ? Quelle est la logique de votre démarche ?
CD : Pour organiser la scénographie de cette rétrospective sur Sol LeWitt, j’avais « trois règles du jeu » à respecter. La première était relative à chaque dessin, avec des spécifications particulières pour chaque réalisation. La deuxième traitait des nombreuses normes de sécurité à respecter au CPM. La troisième et dernière règle venait des instructions de la Commissaire de l’exposition, Béatrice Gross, à propos du déroulé très précis à mettre en place et de l’ordre très précis à suivre au niveau des réunions. Donc, il fallait « jouer » avec ces trois principes et essayer de trouver la scénographie la plus adaptée au travail de Sol LeWitt.
Jusqu’à aujourd’hui, c’est Sol LeWitt qui signait ses scénographies. Depuis sa mort c’est la première exposition.
© Béatrice Gross by JD 2012.
JD : Avez-vous aidé Béatrice Gross dans le choix des œuvres exposées de LeWitt Salomon, dit « Sol LeWitt » - un artiste originaire du Connecticut aux States - et dans le choix de leur emplacement ?
CD : Béatrice Gross s’est occupée du choix des œuvres. Quant à l’ordre de ces mêmes œuvres, Béatrice Gross l’a fait en collaboration avec la Fondation Sol LeWitt. En ce qui me concerne, j’ai respecté scrupuleusement le déroulé que l’on m’a confié. La longueur de chaque « Wall Drawing » devait être définie en fonction de sa hauteur. Je n’avais pas le droit à deux centimètres de blanc ou de marge, par exemple, autour des « Wall Drawings ». Tous les murs étant des œuvres à proprement parler, il a donc fallu tout faire avec une extrême précision. J’avais aussi dans le cadre des normes de sécurité demandées par le Centre Pompidou-Metz, à prendre en compte tous les passages et les emplacements des portes. Ils ont été calculés pour chaque « Wall Drawing ». Ils ne sont pas déterminés de manière anodine et ne doivent pas être placés n’importe où dans le dessin. C’était un vrai casse-tête chinois et un très bon exercice de mathématiques !
JD : Ce casse-tête chinois et cet exercice de mathématiques ont duré combien de temps ?
CD : J’ai remporté un concours dans le cadre d’un marché public et j’ai travaillé sur ce projet pendant presque un an. Tous mes calculs ont dû être validés par un assistant de la Fondation Sol LeWitt, Anthony Sansotta, par la Fondation Sol LeWitt, ainsi que par Laurent Le Bon, le Directeur du Centre Pompidou-Metz, et Béatrice Gross, la Commissaire de l’exposition.
JD : Vous aviez donc un cahier des charges très draconien. Je suppose que vous avez dû passer quelques nuits blanches…
CD : Effectivement, j’ai eu de bonnes nuits blanches et aussi de bons maux de ventre. Car, lorsque l’on fait réaliser une scénographie, on ne fait pas appel à des artistes peintres, mais à une entreprise. J’ai travaillé avec une excellente société, mais chaque mur a demandé une préparation particulière. J’ai eu en tout cinq préparations différentes de peinture à appliquer avant la réalisation de chaque œuvre (tracé et dessin). Il y a même des variantes avec des murs qui sont plus au moins granuleux, d’autres plus spaltés (une technique d’application avec un pinceau « spalter »). De plus, il ne fallait pas que l’entreprise se trompe au centimètre près pour positionner une cimaise (un mur). Pour chaque emplacement tout s’est fait au millimètre près, car chaque cimaise devient une œuvre d’art à part entière.
© John Hogan et Cécile Degos by JD 2012.
JD : Si je vous comprends bien, vous avez bossé en collaboration étroite avec l’équipe de 100 artistes qui a donné vie à cette expo, et au moment où elle réalisait chacune des œuvres, vous avez vérifié chaque coup de crayon, de pinceau, etc. ?
CD : C’est plutôt John Hogan - un des plus anciens collaborateurs de LeWitt – qui s’est occupé de cette partie là. Il a créé un mélange de hiérarchie et de compétence avec des jeunes artistes du cru en les laissant absolument libres lors de la réalisation des dessins. D’une conception révolutionnaire, les œuvres surprennent par leur démesure et ont toutes été élaborées « In Situ » par des étudiants, issus des Écoles d’art de Metz et d’Épinal (Esal), de Nancy, de Reims, et de l’École d’architecture de Nancy. Il a encadré, treize jeunes artistes diplômés et sept assistants professionnels de la Fondation LeWitt. L’exposition a nécessité deux mois de travail et occupé une centaine de personnes présentes six jours par semaine dans la Galerie 2. L’originalité de cette exposition repose sur les méthodes de travail utilisées, retraçant la vie et l’œuvre de l’artiste, les 65 étudiants participants au projet ont utilisé le crayon à mine, les pastels gras, l’encre de chine, les peintures acryliques et le graphite, selon, bien sûr, les instructions laissées par le Maître, et directement appliquées sur les murs. Et si John avait la moindre question, il m’appelait. J’étais à sa disposition en cas de besoin. J’ai terminé l’agencement de mon chantier, avec les murs vides prêts à l’emploi, au mois de décembre 2011. Les artistes sont arrivés au mois de janvier 2012. On a fait les présentations pendant une semaine et après John a pris le relais. On s’est donc tous passé le témoin jusqu’au dernier coup de pinceau, jusqu’à l’application du vernis.
© Source photo : SOL LEWITT, Wall Drawing #879, "Loopy Doopy (courbes folles), black and white", Septembre 1998, by JD pour LTC Arts.
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JD : Ce travail s’est passé uniquement dans la Galerie 2 ou bien d’autres locaux ont-ils été utilisés dans ou hors du CPM ?
CD : J’ai personnellement travaillé dans mon atelier pour réaliser une maquette, des visuels, etc. Le projet a été validé par le Centre Pompidou-Metz. La chose était d’ailleurs assez compliquée à appréhender. Mes photos de maquette ont été parallèlement envoyées à The LeWitt Estate (La Fondation Sol LeWitt). Et après, a démarré le travail de construction en Galerie 2. Tout ce travail, en amont dans mon atelier, reste vraiment un travail de conception, aussi bien par maquette que par plan.
JD : Donc, vu le travail effectué « In Situ », on peut dire que la Galerie 2 est devenue un véritable atelier-expo.
CD : De toutes les manières, toutes les réalisations de « Wall Drawings » de Sol LeWitt se font ainsi. Il y a un Chief-Assistant qui explique à des étudiants comment réaliser tous les « Wall Drawings ».
JD : On retrouve un peu du mythe de l’atelier du XIXe Siècle dans lequel on présentait une œuvre produite sur place…
CD : Oui, c’est une production faite sur place, mais on n’est plus au XIXe Siècle.
JD : En tous cas, dans la manière de procéder, il y a des similitudes.
CD : Le « making of » montrera bien tout ce travail de réalisation « In Situ ». Les murs étaient tous préparés d’une manière spécifique. Je n’avais droit à aucune marge d’erreur dans la représentation, dans les proportions des œuvres. Dans certains dessins, si j’avais cinq centimètres de plus, je n’étais plus dans le calibre originel du dessin, prévu en amont. Sachant que tous les dessins ont été préparés avec Anthony Sansotta, sur des élévations que j’ai dessinées suite à ses propres validations, c’était un système d’échanges énorme et constructif.
JD : Vu le stress que génère une telle entreprise, y-a-t’il eu des coups de gueule entre vous au moindre centimètre de dépassement ? Quelle technique de communication, quelle stratégie, avez-vous utilisé pour faire respecter l’intégralité de votre cahier des charges à la lettre ?
CD : J’ai vraiment mis tout le monde en garde en amont, et ce, sans énervement. En général, sur mes chantiers, il n’y a pas de coups de gueule, je n’aime pas cela. C’est réellement stressant, mais j’essaye de ne pas transmettre mon stress aux autres. Comme ceux qui montaient les murs, il fallait rester zen, se contrôler, tout en expliquant la marche à suivre. On a fait un grand repérage ensemble et après j’ai laissé les ouvriers seuls. Je venais cependant chaque semaine - je travaille et j’habite à Paris - pour vérifier que tout allait bien. En plus, dès que le besoin se faisait ressentir, je venais de suite. Résultat, la partie peinture sur mur est une réussite autant que la construction des murs.
JD : Vous collez parfaitement aux prescriptions de l’Atelier LeWitt, c’est-à-dire, le contrôle de soi et l’adaptabilité « au centimètre près »…
CD : Oui, effectivement, je me reconnais parfaitement dans l’Atelier LeWitt. C’est vrai qu’en scénographie, on est un peu matheux. Personnellement, j’aime bien les mathématiques et dans cet exercice, là, c’était plus que nécessaire. Je remercie d’ailleurs Laurent Le Bon et Béatrice Gross de m’avoir fait confiance pour la réalisation de cette exposition.
JD : Merci Cécile pour cet interview précis au centimètre près…
CD : Merci Jean.
© Propos recueillis par Jean Dorval, le 7 mars 2012, pour LTC ARTS.
INFOS PLUS sur Cécile Degos :
© Toutes les photos faites au Centre Pompidou-Metz sont soumises au copyright : Shigeru Ban Architects et Jean de Gastines.
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02/07/2010
MATHILDE JANNOT : UNE CHARMANTE PLUME QUI VOUS INVITE A VISITER METZ !
Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010/LTC.
LTC : Bonjour Mathilde Jannot, vous êtes meusienne d’origine, d’Etain pour être précis, et étudiante en Médiation Culturelle à Paris III. Pouvez-vous nous parler un peu de vous ? Qui êtes-vous ? Qu’est-ce qui vous a amené à publier un ouvrage aussi spécifique que « Metz, Guide balades & découvertes », publié aux Editions Serpenoise ?
MJ : Je suis étudiante et j’ai 22 ans. Comme vous l’avez précisé, mes études sont orientées vers la Médiation Culturelle. Mon travail consistera à monter des projets dans les musées, mon domaine de prédilection. A propos de l’ouvrage « Metz, Guide balades & découvertes », on m’a proposé de l’écrire dans un temps relativement court et j’ai accepté de relever le défi…
LTC : C’était en lieu et place d’une autre personne ?
MJ : Il revenait normalement à Philippe Martin de l’écrire… Mais, à cause d'autres fonctions qu’il occupe actuellement cela n’a pas pu se faire. Aussi, il m’a proposé de le rédiger à sa place. Je n’ai pu qu’accepter ce grand honneur.
LTC : Philippe Martin vous a aidé, orienté ?
MJ : Oui énormément, il ne m’a pas laissé seule. On a fait ensemble le choix des parcours et des thématiques à aborder dans ce guide. Il en a fait la relecture et s’est occupé de toute la partie administrative auprès des Editions Serpenoise. Quant à la sélection des photos, il s’en est chargé aussi, ensuite j’ai validé ses choix.
LTC : Avez-vous travaillé en corrélation avec l’Office de Tourisme de Metz pour réaliser votre livre ? Etes-vous parti sur des thématiques déjà développées auparavant par d’autres auteurs ou est-ce un tout nouveau sujet ?
MJ : Le prix du précédent guide, publié aussi chez Serpenoise, était encore en Francs et en Euros… Donc, il datait d’avant le passage à l’Euro ! Le nouvel ouvrage se devait d’intégrer l’Euro et surtout l’arrivée du Centre Pompidou-Metz. Ce coup de fraîcheur a touché jusqu’au graphisme, car le précédent guide ne paraissait pas aussi attractif…
LTC : Il est donc très didacticiel votre ouvrage Mathilde ?
MJ : Effectivement ! Le plan général a été refondu pour gagner en lisibilité. Il est axé sur des thèmes de visites sélectionnés le plus judicieusement possible. Pour chaque parcours à effectuer, on a même choisi de mettre un mini plan, cela permet de ne rien oublier de visiter sur les parcours concernés. De plus, la rédaction est accessible au grand public. Et le prix de 9€, vu la période, n’est pas très onéreux pour les gens.
Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010/LTC.
LTC : Finalement votre livre est complémentaire d’une visite de Metz accompagnée d’un guide de l’Office de Tourisme, mais il permet aussi aux gens qui ont peu de temps à passer sur Metz de visiter seuls en une heure un quartier de leur choix, puisqu’il permet d’aller à l’essentiel…
MJ : Oui, chaque parcours faisant 30 à 45 mn, voire une heure si on visite dans le détail, le côté pratique de cet ouvrage en donne une lecture aisée, synthétique, facilitant la visite. Par exemple dans la partie « La ville sonnante », si on s’arrête dans chaque église, cela pourra durer beaucoup plus que 45 mn. A chacun de trouver son rythme !
LTC : De quel parcours souhaitez-vous particulièrement nous parler ? Combien avez-vous concocté de parcours ?
MJ : Je viens de vous parler de celui intitulé « La Ville Sonnante » puisque pendant longtemps les clochers d'églises, collégiales, couvents et prieurés raisonnaient dans Metz. De l’église Notre-Dame à l’église Saint-Eucaire, je vous propose une petite balade de clocher en clocher. Mais, il y a 8 autres parcours à découvrir : « La Cathédrale », « Les Musées de Metz », « Metz Médiévale », « La Douceur de Vivre aux XVIIIe et XIXe Siècles », « Metz Impériale », « La Plus Grande Citadelle du Monde », « Le Centre Pompidou-Metz » et « Autour du Centre Ville ». Ce plan de visite tient compte des richesses intra et extra muros de Metz, une ville magnifique dont cet ouvrage donne une très bonne première impression. La gare, par exemple, foisonne de détails architecturaux datant de la période germanique. On ne les voit pas forcément quand on est de passage. Ce livre rend visible ce qui ne se voit pas forcément au premier coup d’œil. De même, sa force réside dans la synthèse et la richesse des éléments qu’il décrit. En tant qu’auteur, les choix ont été difficiles à faire, certains aspects me plaisant plus que d’autres. Il y a donc certains sujets non abordés ou succinctement évoqués, qu’il faudra compléter par d’autres lectures.
LTC : Le résultat final donne déjà un aperçu assez fouillé, charpenté…
MJ : Tout à fait, on ne peut pas tout dire !
LTC : En quelles langues votre ouvrage est-il publié ?
MJ : Cet ouvrage est édité en anglais et en allemand. Ce n’est pas moi qui en ai assuré la traduction.
LTC : Votre ouvrage tombe à pic, il permet de faire le lien entre le Metz Historique et le nouveau Quartier de l’Amphithéâtre où est situé le Centre Pompidou-Metz…
MJ : C’était le but principal de ce guide et sa sortie s’est faite pratiquement en même temps que l’inauguration du Centre Pompidou-Metz. Je n’étais pas là pour l’inauguration de ce lieu de culture que je n’ai pas encore visité, mais j’imagine que mon ouvrage est vendu dans sa librairie.
LTC : Même sans avoir visité le Centre Pompidou-Metz, et vu l’ampleur médiatique de ce grand événement messin, vers quels tableaux exposés va votre préférence ?
MJ : « La Tristesse du Roi » de Matisse et « L’Aubade » de Picasso. Et deux œuvres lorraines : le moulage de Ligier Richier intitulé, Statue du tombeau de René de Chalon, le « Squelette » et « Saint-Thomas à la pique » un tableau de Georges de la Tour. Je n’aime donc pas forcément que les contemporains. L’exposition « Chefs-d’œuvre ? » qui s’interroge sur la notion de chef-d’œuvre est très pertinente. J’ai hâte de découvrir le Centre Pompidou-Metz.
LTC : D’autant plus que c’est gratuit pour les moins de 26 ans… Question plus personnelle Mathilde… Pouvez-vous nous dire quelle jeune femme vous êtes ? Que fait-on à 22 ans ? Quels sont vos goûts ?
MJ : J’ai des goûts un peu particuliers pour mon époque. J’adore visiter les Musées et les expos, j’aime beaucoup lire, aller au cinéma, etc. Donc, pas forcément tout ce que font les jeunes d’aujourd’hui. Parfois, cela peut même paraître un peu vieillot, poussiéreux…
Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2010/LTC.
LTC : C’est moins poussiéreux depuis que vous y allez en tous cas…
MJ : Heureusement, il n’y a pas que moi dans les Musées. Il se trouve tellement de belles choses à voir dans ces lieux de mémoire, qu’il faut tout faire pour que les jeunes se les réapproprient. Sinon, j’aime profiter des petits plaisirs de la vie, des plaisirs tout simples…
LTC : Etes-vous une épicurienne Mathilde ? Aimez-vous la bonne bouffe, lorraine notamment ?
MJ : Oui, j’aime la cuisine lorraine, notamment la délicieuse Quiche, mais aussi celle du monde entier, comme les Sushis !
LTC : Quel est le dernier plat que vous avez préparé pour vos invités ?
MJ : Des Cannellonis au Thon « fait maison », bien sûr !
LTC : C’est quoi votre péché mignon ?
MJ : Sans hésitation, le chocolat noir ! Mais, pas à plus de 70% ! Sinon dans le rayon sucré, et plus localement, j’aime les Madeleines de Commercy et les Macarons de Nancy.
LTC : Vous êtes un bec sucré…
MJ : Oui.
LTC : Je vous remercie pour cet interview Mathilde, bonne fin de journée à vous.
MJ : Merci à vous aussi, Jean, au revoir !
© Propos recueillis par Jean Dorval à l’été du Livre 2010, le 05 juin 2010.
17:20 Publié dans LTC LECTURE | Lien permanent | Tags : mathilde jannot, été du livre, metz 2010, centre pompidou-metz, éditions serpenoise, metz, lorraine, moselle, « metz guide balades & découvertes », interview | Facebook |