28/09/2014
"PARTY GIRL" OU LA MéTAMORPHOSE D’ANGéLIQUE.
"Party Girl" est projeté dans l’Hexagone depuis le 27 août 2014. Ce film lorrain, forbachois, en VO (patois francique rhénan) et en français, d’une heure et trente-cinq minutes, réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis, est un petit bijou d'étude psycho-sociologique. Cette toile a fait sensation au dernier Festival de Cannes, un Certain Regard, où elle s’est classée Caméra d’Or, après en avoir fait l'ouverture. Elle a même reçu le Grand Prix du Festival de Cabourg. Le casting est de toute beauté : Angélique Litzenburger, Joseph Bour et Mario Theis.
Angélique marquise des anges (de la nuit).
L'histoire : Il s’agit du portrait d’une mère, Angélique, entraîneuse dans un cabaret, passée de mode, en fin de carrière, buvant et fumant beaucoup, et qui semble s’ennuyer terriblement dans son métier devenu routinier, pratiquement sans clients. En témoignent ses longs silences et regards vides, ses traits marquant une usure certaine, une souffrance. Mais, Angélique a plus d’un tour dans son sac et elle prouve que dans la Vie, il n’est jamais trop tard pour rattraper le temps qui passe, voire certaines erreurs humaines. Un portrait dans lequel de nombreuses personnes pourront se reconnaître. Cette fêtarde née, éternelle ado, finalement quitte le milieu de la nuit, et ses collègues-ami(e)s, pour s’installer avec un homme (son ex-client) qui la demande en mariage. Un bien n’arrivant jamais seul, dans la foulée, elle se réconcilie avec ses quatre enfants ; et dont la petite dernière, qu’elle n’a pas vu depuis l’âge de 6 ans, car elle a été placée dans une famille d'accueil par les services sociaux.
Un scénario révélant l'humanité d'Angélique.
Même si tout ne se passe pas sans vagues, tout pourrait commencer à rouler pour Angélique, mais voilà elle n’aime pas cet homme étouffant qui en attend trop d’elle. Un rôle magnifique, touchant, sauvage, généreux, candide et dur à la fois, un amour impossible, un conte de fée qui ne dure pas, pour une Angélique Litzenburger bouleversante à souhait qui voudrait être mature, mais qui ne peut que retourner à la case départ, afin de préserver sa liberté relative ou... se retrouver définitivement à la rue. Cette actrice saisit son public aux tripes avec son parler-vrai et son fatalisme. Un des plus beaux rôles 2014 du Kinéma français pour un long-métrage à visage humain, ayant un regard tendre pour le milieu de la nuit.
© Jean DORVAL, le 28/09/2014, pour LTC Kinéma.
23:20 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : party girl, marie amachoukeli, angélique litzenburger, filme français, film lorrain, "une promesse", réalisé par patrice leconte, l’ouvrage de stefan zweig "le voyage dans le passé" (paru aux ed, paris), rebecca hall, richard madden, alan rickman, romantisme, jean dorval our ltc kinéma, ltc kinéma, the best offer, le film, la migliore offerta, giuseppe tornatore, le réalisateur et scénariste, geoffrey rush, sylvia hoeks, jim sturgess, donald sutherland, olomon northup : un homme (libre) rendu esclave pendant 12 ans, vost, 12 years slave, de steve mcqueen ii, avec, chiwetel ejiofor, michael fassbender, brad pitt, lupita nyong'o, un film contre l'esclavage, le devoir de mémoire, pour la cause noire, nymphomaniac volume 1, rammstein, de lars von trier, actuellement sur nos écrans, "nymphomaniac (part i)", ou comment atteindre le point joe, lars von trier, charlotte gainsbourg, stacy martin | Facebook |
06/08/2014
LTC KINéMA ANNONCE...
INFO+ : www.cine-cool.com
23:03 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : ciné-cool 2014, du samedi 23 août au samedi 30 août 2014, 4, 50€, pour tous les films, à toutes les séances, dans les salles participants, et hors majoration3d, le film franco-belge, à voir en vost (anglais), "une promesse", réalisé par patrice leconte, l’ouvrage de stefan zweig "le voyage dans le passé" (paru aux ed, paris), rebecca hall, richard madden, alan rickman, romantisme, jean dorval our ltc kinéma, ltc kinéma, the best offer, le film, la migliore offerta, giuseppe tornatore, le réalisateur et scénariste, geoffrey rush, sylvia hoeks, jim sturgess, donald sutherland, olomon northup : un homme (libre) rendu esclave pendant 12 ans, vost, 12 years slave, de steve mcqueen ii, avec, chiwetel ejiofor, michael fassbender, brad pitt, lupita nyong'o, un film contre l'esclavage, le devoir de mémoire, pour la cause noire, nymphomaniac volume 1, rammstein, de lars von trier, actuellement sur nos écrans, "nymphomaniac (part i)", ou comment atteindre le point joe, lars von trier, charlotte gainsbourg, stacy martin | Facebook |
04/05/2014
"L’AMOUR (vrai) EST UNE PROMESSE éTERNELLE."
Le film franco-belge, à voir en VOST (anglais/ST. en français), "Une promesse", sorti le 16 avril 2014, en France, a été réalisé par Patrice Leconte. L’auteur (entre autres) des "Bronzés" en 1978 et de "Viens chez moi, j'habite chez une copine" en 1981, a changé de registre pour notre plus grand bonheur, avec autant de talent que pour ses précédents films. Il crée ainsi une œuvre dramatique et romantique à la fois, dont le scénario s’inspire directement de la nouvelle de Stefan Zweig "Le Voyage Dans Le Passé" (paru aux Editions Grasset et Fasquelle, Paris) ; coproduite par Olivier Delbosc, Geneviève Lemal et Marc Missonnier. Patrice Lecomte a écrit le scénario de cette Toile avec Jérôme Tonnerre. Le tout est agrémenté d’une musique originale signée Gabriel Yared. L’image très travaillée, quasi-photographique, est filmée par Eduardo Serra. Ce long-métrage sur l’Amour Passion est apparu sur les écrans du Festival international du Film d'Amour de Mons en Belgique, le 14 février 2014, le jour… de la Saint-Valentin.
UN TRIO D’ACTEURS DANS UN DéCOR (d'Opéra-Théâtre) SUR MESURE.
A la distribution de ce film, on trouve un trio d’acteurs fabuleux : la pulpeuse Rebecca Hall dans le rôle de la sensuelle Charlotte, "Lotte" Hoffmeister ; une actrice lancée en 2008 grâce au film de Woody Allen "Vicky Cristina Barcelona", dans lequel elle jouait déjà l'un des deux rôles titres. Richard Madden est Friederich Zeitz, "Her Zeitz" ; le Prince Charmant de la nouvelle version de "Cendrillon" qui sortira en 2015. Alan Rickman, quant à lui, incarne Karl Hoffmeister (le mari de Lotte). Il est connu pour avoir immortalisé le Professeur Severus Rogue dans la Saga Harry Potter, et joué Ronald Reagan dans "Le Majordome" de Lee Daniels. A la fin du tournage de ce chef-d’œuvre, Alan Rickman a confessé à Patrice Leconte, qu'après avoir joué dans ces deux grosses productions américaines, il avait perdu quelque peu le goût de jouer. Aussi, l’a-t-il serré dans ses bras en le remerciant de lui avoir redonné le goût du Cinéma. Et Patrice Leconte de préciser : "C'était mieux que si j'avais reçu la Légion d'honneur".
Le film a été tourné en grande partie en Belgique. Les scènes ferroviaires ont été filmées dans les gares de Carnières et de Binche, rebaptisée pour l'occasion "Oberhausen", et sur la ligne Binche-Clabecq. Des décors fabuleux ont aussi été dégotés au Château de Vervoz, chez le Baron Victor de Tornaco, notamment pour le bord de l'étang et le kiosque. Enfin, différents sites de la Région Wallone ont servi de cadre pictural au tournage de ce film, comme la Ville de Durbuy ou le Château de Thieusies. Un long-métrage qui a été nominé à la Mostra de Venise en 2013 dans la sélection hors compétition, et au Festival international du film de Toronto en 2013, dans la sélection "Special Presentations".
UNE PASSIONNANTE TRIANGULAIRE SENTIMENTALE.
L'action débute en 1912, en Allemagne, dans la Ruhr industrielle. Elle se prolonge au début de la Première Guerre mondiale, et se termine dans les années qui suivent ce monstrueux conflit aux balbutiements du nazisme. Transcendant la notion de classe sociale, la trame du film prend ses racines dans la relation amoureuse qui se tisse rapidement entre un jeune secrétaire particulier (le beau et novice Friederich, fraichement diplômé et d’origine modeste) et la jeune et très belle "Lotte" (une femme issue d'une bonne famille, aux lèvres charnues, au sourire ravageur, qui joue du piano, et dont les robes et les grands chapeaux sont un ravissement), l’épouse de son patron paternaliste (Karl Hoffmeister) ; un richissime industriel issu de la Bourgeoisie triomphante qui a réussi dans la sidérurgie. Âgé et cardiaque, Karl, se sentant mourir, forme progressivement Friedrich à sa succession, en le plaçant à la tête de son usine, et en le poussant volontairement dans les bras de… son épouse, en le faisant aménager dans son hôtel bourgeois. Le rapprochement qui s’opère entre Friedrich et Lotte devient alors un feu ardant sous-jacent, une coulée de laminoir sans fin issue de la gueule de Vulcain, une passion sentimentale exacerbée qui ne demande qu’à s’exprimer. Tout est feutré, mais… les regards et les frôlements de mains en disent long sur des sentiments en partage qui bouillonnent intérieurement. Le jeune homme prend au fur et à mesure de l’assurance, ce qui semble attiser la jalousie du mari qui vit leur idylle en gestation comme un témoin extérieur, mais… aux premières loges. Un film délicieux dont le scénario, qui monte crescendo, provoquera une rupture douloureuse de plusieurs années entre les amants, encore platoniques, comme pour mieux les éprouver. Alors, ils se feront une Promesse, celle de s’aimer, malgré l’éloignement, et de se retrouver au plus vite. Sauront-ils la tenir ? La Première Guerre Mondiale leur permettra-t-elle de se revoir ? Ce morceau d’anthologie sentimentale, qui se déroule à la Belle Epoque, invite le spectateur à le découvrir, à le vivre dans l’attente, le cœur haletant !
© Jean DORVAL, le 04 mai 2014, pour LTC Kinéma.
Source documentaire : http://fr.wikipedia.org
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24/04/2014
"THE BEST OFFER" CINéMATOGRAPHIQUE DU MOMENT !
Le 16 avril dernier sortait en France, le passionnant Thriller italo-anglais "The Best Offer" (titre original : "La Migliore Offerta"). Ce film en VOST, d’une durée de 2h10, est le fruit d’un très beau travail cinématographique signé Giuseppe Tornatore, le réalisateur et scénariste, en 1989, de l’inoubliable "Cinema Paradiso" ("Nuovo Cinema Paradiso"). "The Best Offer", produit en 2013, est distribué par Distrib Films et Aventi. Cette Toile de Maestro offre un remarquable casting. Geoffrey Rush y tient le premier rôle, en incarnant l’authentique et "So British !" Virgil Oldman. Cet acteur a notamment manœuvré aux commandes du Black Pearl, dans le rôle du Capitaine Barbossa, en donnant la réplique à Johnny Depp dans la Saga de Disney "Pirates des Caraïbes" ("La Malédiction Du Black Pearl" en 2003, "Le Secret Du Coffre Maudit" en 2006, "Jusqu'au Bout Du Monde" en 2007 et "La Fontaine De Jouvence" en 2011). En 2005, il tourne sous la direction de Steven Spielberg dans "Munich". Et en 2010, il joue dans "Le Discours d'Un Roi". Dans "The Best Offer", aux côtés de Geoffrey Rush, on trouve la très belle néerlandaise Sylvia Hoeks, dans le rôle bluffant de Claire. Une énigmatique et obsessionnelle femme enfermée dans sa tour d’ivoire. Sylvia Hoeks débute sa carrière en tant que mannequin pour l’agence Elite Models. Puis, plusieurs années durant, elle voyage dans le monde entier, avant d’intégrer l’Académie de Théâtre de Maastricht. Son diplôme en poche, elle est remarquée dans le film dirigé par Jos Stelling, "Duska" ; pour lequel, elle remporte en 2007 un Veau d’Or au Festival du Cinéma Néerlandais. Puis, très appréciée du public et des réalisateurs, elle tourne dans différents courts-métrages et téléfilms, joue dans de nombreuses pièces de théâtre. En 2009, elle est tête d’affiche du film "The Storm" de Ben Sombogaart - dont le succès aux Pays-Bas ne se dément pas, ainsi que dans de nombreux festivals internationaux - et obtient le prix de la meilleure actrice au Festival du Film de Setubal au Portugal. Par la suite, elle se produit dans plusieurs films néerlandais inconnus en France, dans lesquels elle a le rôle principal ("De Bende Van Oss" et "Het Meisje En De Dood"). En 2013, "The Best Offer" est son premier rôle international. Un film dont le succès européen se voit récompensé par de nombreux festivals. Dans ce long-métrage, les autres acteurs sont les suivants : Jim Sturgess (Robert), Donald Sutherland (Billy Whistler), Philip Jackson (Fred), Dermot Crowley (Lambert), Kiruna Stamell (la femme récitant en permanence des chiffres dans le bar) et Liya Kebede (Sarah).
LE JUSTE PRIX (à payer) POUR UNE PERTE (totale) DE CONTRôLE.
Commissaire-priseur de renom, Virgil Oldman est un solitaire, cultivé, maintenant volontairement ses distances avec les autres, en particulier les femmes. En véritable perfectionniste, à tendance obsessionnelle (il porte toujours des gants et est tiré "à quatre épingles" en permanence), dans son travail d’expert en art, comme à la vie, il n’a de relation intime qu’avec la collection de tableaux d’exception qu’il a constituée secrètement tout au long de sa carrière. Même ses connaissances les plus proches – Robert, le jeune et talentueux restaurateur, et Billy, le revendeur d’art chevronné - ne le connaissent pas vraiment. Brusquement, une richissime et mystérieuse cliente apparaît dans sa vie et lui demande une expertise de toutes ses œuvres d’art, en vue d’une vente de prestige. Mais, curieusement elle accepte de lui parler qu’au… téléphone. Virgil, alors piqué de curiosité, ne lâche pas l’affaire, et ce, malgré une succession de déconvenues et d’événements quasi-surnaturels. Il veut même rencontrer, à tout prix, cette mystérieuse femme envoûtante dont il est déjà… amoureux fou. Mais bien souvent, la damnation éternelle démarre sur terre. Et l’inquiétant engrenage à la Hitchcock, dans lequel va s’empêtrer Virgil, se tisse irrémédiablement autour de lui, comme une toile d’araignée invisible. Ce perfectionniste va se retrouver piéger à l’insu de son plein gré. Et lui qui jusqu’à présent contrôlait tout, va perdre progressivement le contrôle de tout, même celui de sa propre vie… Un film mouvementé dont on ressort bouleversé !
© Jean DORVAL, le 21/04/2014, pour LTC Kinéma.
19:40 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : the best offer, le film, la migliore offerta, giuseppe tornatore, le réalisateur et scénariste, geoffrey rush, sylvia hoeks, jim sturgess, donald sutherland, olomon northup : un homme (libre) rendu esclave pendant 12 ans, vost, 12 years slave, de steve mcqueen ii, avec, chiwetel ejiofor, michael fassbender, brad pitt, lupita nyong'o, un film contre l'esclavage, le devoir de mémoire, pour la cause noire, nymphomaniac volume 1, rammstein, de lars von trier, actuellement sur nos écrans, "nymphomaniac (part i)", ou comment atteindre le point joe, lars von trier, charlotte gainsbourg, stacy martin, nymphomane, stellan skarsqard, ltc kinéma annonce..., les trois frères, le retour, les inconnus, le festival cinéma télérama, c'est 3€ la place du 15 au 21 janvier 2014, avec le pass dans télérama, les 18 et 15 janvier 2014, revoir les meilleurs films de 2013, « the immigrant : ewa (cybulski) ou la seconde vie de marion (co, charlie chaplin, 1917, the immigrant le film, réalisateur, james gray, en vost, polonais | Facebook |
06/04/2014
PARIS, LONDRES, BERLIN, NEW YORK - LTC LIVE : LA VOIX DU GRAOULLY !
21:14 Publié dans LTC LIVE : "LA VOIX DU GRAOULLY !" | Lien permanent | Tags : rammstein, laibach, david bowie, le nouvel album, spectre is unleashed, geth'life, africando, duran duran, jean dorval, les lives de ltc, jd, du 20 mars au 26 avril 2014, ltc live annonce : la 10ème édition, du "festival des voix sacrées.", ltc live, le mouv' vitaminé !, ltv live, ltc mouv' !, 9 mars, rombas espace culturel - ltc annonce : sergent garcia en, u2, ultravox, reap the wild wind, absolute ltc@live, !", "je suis bien, j'écoute ltc live !" - ltc live : c'est la coolitude !, omd, ltc - la tour camoufle : "la lorraine au coeur du monde !", toujours garder un oeil... sur la dimension ltc live !, ltc live : "la voix du graoully !", the smiths, paris, londres, berlin, new york - ltc live : la voix du graoully !, he sisters of mercy, marian, ltc live : dark session !, asakusa jinta, le "2songs2 (d'ltc live)" reçoit "asakusa jinta", joy division, propaganda le groupe, jean dorval pour ltc live, la scène ltc live, la communauté ltc live, johnny hallyday | Facebook |
08/02/2014
"SOLOMON NORTHUP : UN HOMME (libre) RENDU ESCLAVE PENDANT 12 ANS."
Sorti sur les écrans cinématographiques français le 22 janvier dernier, le drame historique, britannico-américain, en VOST, d’une durée de 133 minutes, "Twelve Years A Slave" (typographié "12 Years A Slave" pour mieux souligner la durée de la servitude du héros de cette histoire vraie ; traduction en Français : "Douze Ans d’Esclavage") est produit par Regency Enterprises, Film4, River Road Entertainment et Plan B Entertainment, et distribué par Fox Searchlight Pictures (États-Unis d’Amérique) et Mars Distribution (France). Comparé avec d'autres drames épiques d'une veine similaire, comme "La Liste De Schindler" (1993) ou "La Passion Du Christ" (2004), qui sont devenus des succès au box-office, malgré la gravité respective de leurs sujets, ce film est réalisé par Steve Rodney McQueen dit "Steve McQueen II" qui a déjà remporté la Caméra d'or au Festival de Cannes 2008 pour son film "Hunger". "12 Years A Slave" est un magnifique long-métrage tiré des mémoires de Solomon Northup. A la Prod, on retrouve Brad Pitt, Dede Gardner, Jeremy Kleiner, Bill Pohlad, Steve McQueen II, Arnon Milchan et Anthony Katagas. Cette Toile présentée pour la première fois au festival du film de Tellurique (USA), le 30 août 2013, a reçu un accueil enthousiaste des critiques et fait déjà office de favori dans la course aux Oscars 2014, où elle est nommée dans neuf catégories, dont celle du meilleur film. Au casting, on retrouve dans les rôles principaux : Chiwetel Ejiofor dans le rôle de Solomon Northup ; Michael Fassbender est Edwin Epps ; Benedict Cumberbatch : William Ford ; Paul Dano : John Tibeats ; Paul Giamatti : Theophilus Freeman ; Scoot McNairy : Brown Garret ; Lupita Nyong'o : Patsey ; Adepero Oduye : Eliza Quvenzhané ; Sarah Paulson : Maîtresse Epps ; Brad Pitt : Samuel Bass ; Michael K. Williams : Robert Scoot ; Alfre Woodard : Maîtresse Shaw ; Chris Chalk : Clemens ; Taran Killam : Hamilton ; et Bill Camp : Radburn.
SECRETS DE TOURNAGE…
La Distribution de ce petit bijou cinématographique est "faite sur-mesure". Adam Stockhausen en assure la direction artistique. Avec un budget de 20 millions de dollars, le tournage du film débuté fin juin 2012 à La Nouvelle-Orléans, dure sept semaines et se termine le 13 août 2012. Les décors sont confiés à David Stein. Afin de diminuer les coûts de production, le tournage se déroule principalement dans l'agglomération de La Nouvelle-Orléans, notamment dans la Paroisse de Red River, située au Nord de l'État de Louisiane, à proximité de la zone géographique où Solomon Northup a été esclave ; et dans des sites historiques du Vieux Carré Français de La Nouvelle-Orléans : le "Columns Hotel" et la célèbre maison "Madame John's Legacy". Quatre plantations de coton "Antebellum" (ce qui veut dire en activité avant la Guerre de Sécession, qui dura de 1861 à 1865) sont utilisées comme décor naturel dans ce Vieux Sud pour les besoins du film : "Felicity", "Magnolia", "Bocage" et "Destrehan". La cotonnerie "Magnolia", située près de la ville de Natchitoches et du Lac Sibley, est la plus proche du lieu du martyr de Northup. Le directeur de la photographie, Sean Bobbitt, cadreur principal du film, tourne "12 Years A Slave" en format 35 mm avec une résolution de 2.35:1 grâce à deux caméras Arricam : la LT et la ST ; un format d'image particulièrement adapté aux films d'époque. L’écran large 2.35 quant à lui illustre au mieux la nature épique du sujet du film : l'endurance surhumaine à l’inhumanité. Par contre, McQueen II n’a pas utilisé volontairement un style visuel "désaturé" rappelant trop un documentaire. Il s'inspire du peintre espagnol Francisco de Goya dont les tableaux représentent à la perfection la violence et la torture humaine, tout en restant des chefs-d’œuvre picturaux [cf. "Dos de Mayo" ou "La Charge des Mamelouks" (1814) et "Tres de Mayo" (1814)]. Le montage du film est fait par Joe Walker ce qui ne gâche rien. Avec un délai de huit semaines pour créer les costumes, Patricia Norris, responsable des costumes - qui collabore entre autres avec Western Costume (le Costumiers des principaux studios de cinéma californiens) - a illustré au mieux, selon les vœux du réalisateur, le temps qui passe sur une période de 12 ans et l'exactitude historique des vêtements en s’inspirant de personnages pris dans l'art du XIXe siècle (Peinture de genre, Naturalisme et réalisme, Impressionnisme américain, etc.). Elle se sert d’une palette de couleurs proche par sa variété de celle de la Nature afin de créer plus de 1.000 costumes ; utilisant également des vêtements ayant réellement appartenu à des esclaves. La bande originale du film quant à elle est composée par Hans Zimmer, avec des arrangements au violon de Nicholas Britell, joués par Tim Fain. Elle comprend également quelques morceaux de musique classique, comme le "Trio à cordes en si bémol majeur, D. 471" de Franz Schubert ; de folk américain, tel "Run Nigger Run" de John et Alan Lomax ; et d’artistes comme John Legend, Alicia Keys, Chris Cornell et Alabama Shakes.
UN SCéNARIO S’INSPIRANT D’UN LIVRE REDéCOUVERT PAR LA FEMME DE MCQUEEN II.
Le réalisateur Steve McQueen II fait la connaissance du scénariste du film John Ridley, en 2008, au cours du visionnage de son film intitulé "Hunger", à la Creative Artists Agency. Il lui parle alors de son intention de faire un film sur la période de l’esclavage aux États-Unis d’Amérique, avec un personnage principal dont la relation avec le commerce des esclaves n'est pas immédiatement évidente. Après plusieurs semaines de travail, les deux hommes ne parvenant pas à ébaucher un scénario, c’est finalement la femme de McQueen II qui redécouvre l’autobiographie de Solomon Northup "Douze Ans d'Esclavage" ("Twelve Years A Slave") publiée en 1853. Un livre qui sidère totalement le réalisateur. Habitant Amsterdam - où Anne Frank est une héroïne nationale - il compare immédiatement ce témoignage poignant au "Journal d'Anne Frank", mais… écrit presque un siècle plus tôt. Il s’investit alors passionnément avec Ridley dans l’adaptation cinématographique de ce récit sur l’esclavage. Pour retranscrire le langage et les dialectes de l'époque, et celui de la région où le film se déroule, il engage le linguiste, Michael Buster, pour faire "coller" les répliques à la réalité. De ce fait, la variété des dialogues oscille entre le style d'écriture et le langage parlé du XIXe siècle, et les textes de la Bible du Roi Jacques. Buster ne sachant pas comment parlent les esclaves dans les années 1840, a tout simplement utilisé des expressions rurales du Mississippi et de la Louisiane pour les personnages d’Ejiofor et de Fassbender. Pour Benedict Cumberbatch, il puisé son inspiration dans le parlé de la haute société de La Nouvelle-Orléans des années 30. Ensuite, il a travaillé avec Lupita Nyong'o - d'origine kényane et ex-étudiante de Yale - jusqu'à ce qu'elle ait un parfait accent américain.
INFO+ : http://bd.casterman.com
UNE HISTOIRE D’HOMME (libre) DEVENU ESCLAVE.
Ce film raconte une des nombreuses pages sombres de l’Histoire des Etats-Unis d’Amérique (esclavage des Afro-américains, génocide des Amérindiens, etc.). En 1841, Solomon Northup, originaire de l’État de New York, vit avec sa femme et leurs deux enfants à Saratoga Springs. Il gagne sa vie en tant que charpentier et joueur de violon. Un jour, il est abordé par deux prétendus artistes qui finissent par le droguer, l’enlever, l'enchaîner et le vendre comme esclave à un négrier du Sud. Northup est alors envoyé par bateau à La Nouvelle-Orléans, où on le renomme "Platt" avant de le vendre au propriétaire d'une plantation…
NORTHUP EST LE SYMBOLE DE LA CAUSE DES AFRO-AMéRICAINS OUBLIéS DE L’HISTOIRE OFFICIELLE.
Un an après "Django Unchained" de Quentin Tarantino, le film militant "12 Years A Slave" remet en avant une revendication légitime de la Cause Noire : le Droit au Devoir de Mémoire pour les Afro-américains victimes de l’esclavage. Mais, cette fois-ci, aucune polémique et aucune contestation ne sont possibles, car le film de McQueen II est l'adaptation fidèle d'un "récit historique d’esclave", celui de Salomon Northup, et non une fiction ! Ce bestseller s’est vendu à 30.000 exemplaires rien que dans les années précédant la Guerre Civile Américaine. Même Spike Lee, activiste de l’exclusivité de la Cause des Afro-américains, ne pourra pas y mettre son habituel grain de sel, puisque ce film est réalisé par McQueen II, un homme de couleur - britannique certes – mais connu pour son tempérament apaisé, et décoré de la fameuse "CBE" (Most Excellent Order of the British Empire). Ce talentueux réalisateur donne comme trame de fond à son film : la dénonciation de l’esclavagisme. Pour ce faire, il sait prendre le recul nécessaire, afin de rester objectif, rendre compte fidèlement, et de manière circonstanciée, de la vie des esclaves du XIXe siècle dans les plantations de coton (une main d’œuvre gratuite, taillable et corvéable à merci...). Son regard sur le Martyr des Afro-américains est brutal, douloureux, viscéral, implacable, réaliste et sans concession. Spécialiste des sujets qui dérangent mis à l’écran, comme le radicalisme politique ("Hunger" en 2008) et l’addiction au sexe ("Shame" en 2011), McQueen II met en scène, sans tabou, son nouveau film ; une aventure individuelle et à la fois collective. Un plan de ce film symbolise particulièrement sa démarche. Reconnu "coupable" de s’être défendu physiquement d'un contremaître blanc voulant le tuer, Northup se retrouve pendu à une corde, avec juste ce qu’il faut d’adhérence au sol pour que, sur la pointe des pieds, étouffant sans expirer, pataugeant dans la boue, il agonise lentement dans d’atroces conditions. Le réalisateur filme cette scène sadique de torture ordinaire (à cette époque) par le biais d'un terrible plan-séquence en fixe, dont le très large spectre irradie toute la souffrance de ce malheureux être humain persécuté injustement, à l’image du Christ, par des "êtres" inhumains (se croyant "supérieurs"... ). Au début Northup, seul, occupe une position centrale dans l’image. Il tente de survivre au prix d’interminables et insoutenables soubresauts. Puis, l’écran se remplit d’esclaves frappés d’une "indifférence-amnésique" ; les adultes vaquant à leurs occupations quotidiennes et les enfants jouant et riant comme si de rien n’était. Cette scène-clé là, à elle seule, symbolise toute la puissance du film : la cruauté de certains blancs et la résignation des Afro-américains devant l’inéluctable, la pire exploitation de l’homme par l’homme, l’esclavage. Si le réalisateur condamne totalement ce honteux système, il nuance cependant son jugement en fonction du degré d’implication des individus qui y collaborent. Par exemple, il marque une différence de traitement dans son scripte entre entre William Ford (le premier maître de Northup), fervent Protestant, soupçonné d’humanité, choisissant la passivité, et Edwin Epps (le second maître de Northup), cruel, névrosé, violant et violentant SA "meilleure ouvrière forcée". Par ailleurs, il souligne au passage, l’indifférence de Northup, lui-même, envers ses semblables maltraités (un flash-back évocateur le rappelle…) lorsqu’il était un homme libre (et donc pas concerné par l'esclavage). Par ailleurs, "12 Years A Slave" se fait l’écho du film français "Vénus Noire" (la "Vénus Hottentote" livrée au racisme des bas-fonds) du réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche ("La Vie d’Adèle", etc.) en restant froidement factuel. McQueen Il cicatrise ainsi le passé en s’ouvrant au présent et à l’avenir, avec un regard neuf de paix et de pardon. L’universalité de ce film est confortée tant par les critiques de cinéma que par le public, et par LA Performance unique des acteurs ; notamment Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender et Lupita Nyong'o ("La Révélation du film" pour laquelle on espère au moins un Oscar en mars 2014). McQueen II compare la démarche d'Ejiofor, pleine de sagesse, de classe et de dignité, à celle d'un Sidney Poitier ou d’un Harry Belafonte, précurseurs en la matière. Ce film selon "The New Yorker" est "de loin le meilleur film jamais réalisé sur l'esclavage en Amérique." Richard Corliss dans "Time Magazine" rajoute même que "le film de McQueen est plus proche de son sujet que d'autres films-exposés sur l'esclavage des années 1970 comme « Mandingo » ou « Goodbye Uncle Tom ». (…) McQueen n'est pas un sensationnaliste à bas prix, mais un artiste impitoyable". Il va jusqu’à faire un parallèle entre l’esclavagisme des Etats du Sud Américains et la barbarie de l'Allemagne nazie. Dans tous les cas, le film prouve que le racisme reste d’une insupportable bestialité. Enfin, "Entertainment Weekly" affirme à raison que "12 Years A Slave" "nous fait voir le plus grand péché de l'Amérique avec les yeux grands ouverts." Ce film, aux scènes souvent insoutenables, compense l’inhumanité de son sujet par l'humanité de sa réalisation. Chiwetel Ejiofor campe un Solomon plus vrai que nature, avec une incommensurable force intérieure qui rayonne sans jamais éclipser le cauchemar muet quotidien d’un esclave ; considéré (à tort) comme "un bien meuble" ou comme "une bête de somme" à partir d’interprétations farfelues de la Bible. Ce grand moment cinématographique - alors que les Etats-Unis d’Amérique s’érigent partout en donneurs de leçon de Démocratie, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale – inspire la modestie. Il a le courage de remettre les pendules de l’Histoire à l’heure. Il dénonce avec ferveur la banalisation du mal et de la terreur infligés jusqu’aux tréfonds de l’âme des esclaves enchaînés, fouettés, la chair à vif. Ce film est aussi pédagogique. Il commémore toutes les atteintes aux Droits de l’Homme remontant à cette époque, et reprécise l’importance pour tous les hommes d’être libres et égaux en Droits. En cela, l’esclavage est une contradiction et une affront au Mythe Franc-maçonnique Fondateur de l’Amérique, qui se voulait un parfait alliage entre "Symphonie du Nouveau Monde" et Démocratie Pour Tous. La Signature audio-visuelle de Steve McQueen II met en exergue la relation torturée entre maître et esclave. En incarnant la Cause Afro-américaine Chiwetel Ejiofor, dans le rôle de Solomon Northup (un concept appelé "the hero problem"), devient un héros plus crédible, plus proche du public. Il s’érige en porte-parole des millions de victimes innocentes de l’esclavage, honteusement oubliées de l’Histoire, et dont on commence seulement à parler. Grâce à ce film, personne ne peut plus dire qu’il ne sait pas. Chacun peut s’imaginer ce qu’est "être un esclavage", se retrouve dans la peau de Northup ; un homme extraordinaire, et ordinaire à la fois, qui échappe miraculeusement au système de haine qui tente de l’asservir. Cette leçon de Vie fait prendre conscience que la seule couleur qui doit compter pour un être humain, ce n’est pas la couleur de sa peau, mais la couleur de son cœur. Cette couleur que chaque être humain a en lui, est la même pour tous devant l’Éternel : elle est multicolore comme l’Amour du Prochain. Un film qui invite donc à dénoncer toutes les formes d’esclavagisme et de racisme passées et présentes, et à se poser la question : à quand un Nuremberg de l’Esclavagisme ? Et Abraham Lincoln de conclure : "Si l'esclavage n'est pas mauvais, rien n'est mauvais."
© Jean DORVAL, le 07.02.2014, pour LTC Kinéma.
Source documentaire : http://fr.wikipedia.org et "Caméo Nancy & Metz" de Janvier 2014.
INFO+ sur d'autres formes d'esclavage...
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02/02/2014
LA SCéANCE DE KINéMA(d'LTC).
Attention : Film interdit aux moins de 12 ans.
Paul Edgecomb, pensionnaire centenaire d'une maison de retraite, est hanté par ses souvenirs. Gardien-chef du pénitencier de Cold Mountain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des exécutions capitales en s’efforçant d'adoucir les derniers moments des condamnés. Parmi eux se trouvait un colosse afro-américain du nom de John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme candide et timide aux dons magiques, "un Miracle de Dieu", Edgecomb va tisser avec lui des liens très forts. Ce film de l'An 2.000, réalisé par Frank Darabont - avec dans les rôles principaux : Tom Hanks (Paul Edgecomb) et Michael Clarke Duncan ("Saint" John Coffey), est un véritable plaidoyer contre la peine de mort. Passionnément Humain, à voir !
JD pour LTC Kinéma.
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28/01/2014
ACTUELLEMENT SUR VOS éCRANS !
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27/01/2014
UNE TRèS BONNE NOUVELLE POUR LES MOINS DE 14 ANS : EN 2014 LA PLACE DE KINéMA EST à 4€ à TOUTES LES SéANCES !
INFO+ : http://www.fncf.org
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21/01/2014
LA BOULEVERSANTE HISTOIRE VRAIE DE PHILOMENA ET ANTHONY LEE.
C’est le 08 janvier dernier que le réalisateur Stephen Frears sort dans l’Hexagone "Philomena", un drame tiré d’une histoire vraie ; celle de Philomena et Anthony Lee(1). Dans le rôle de Philomena, on retrouve la sémillante et blonde Sophie Kennedy Clark (qui incarne la jeune Philomena ; une actrice qui passe aussi actuellement sur nos écrans dans "Nymphomaniac" de Lars Von Trier) et l’émouvante Judi Dench (Philomena, mais... en adorable vieille Dame). Judi Dench, une actrice hors norme, qui enchaîne les tournages. De 1995 à 2012, elle joue le rôle de "M" dans la saga des James Bond. Elle est la première femme à diriger le MI-6. En 2006, elle tient le haut de l'affiche dans "Madame Henderson Présente" ; un autre film de Stephen Frears, dans lequel elle campe, dans les années 30, une authentique anglaise, devenue à 69 ans la veuve d'un richissime homme d'affaires, et qui de retour des Indes Britanniques, s’inquiète de sa nouvelle vie… Pendant les 98 mn de "Philomena" Judi Dench partage la vedette avec Steeve Coogan dans le rôle de l’excellent et perspicace Martin Sixsmith. Le fils de Philomena, Anthony Lee, enfant, est joué par Xavier Atkins. Il devient Michael Hess après son adoption ; un rôle tenu par Sean Mahon une fois adulte.
UNE HISTOIRE PAS TRèS CATHOLIQUE.
Irlande, 1952, Philomena Lee, une jeune et naïve adolescente, tombe enceinte après une fatale passade. Vu la mentalité de l’époque, cet "infâme péché" jette l’opprobre sur toute sa famille, sur toute sa communauté. Aussi, elle est immédiatement envoyée au couvent de Roscrea, dans l’abbaye de Sean Ross. Là, elle accouche dans d’atroces conditions ; les sœurs "catholiques" de la "Charité" refusant de lui donner de simples analgésiques pour calmer sa douleur. Il est préférable pour certaines d’entre elles qu’elle meure en couches pour expier "ses péchés"… (No comment !) Elle n’a que 19 ans et elle va travailler comme une esclave pour ces "religieuses" - qui n’ont rien compris de la Charité et du Message Christique - dans l’espoir de garder son garçon qu’elle a prénommé Anthony et pour rembourser "sa dette". En fait, elle est tombée dans un engrenage infernal. Elle ne peut pas participer à l'éducation de son fils, qui se trouve à l’orphelinat de son couvent, et n’est pas autorisée à le voir plus d’une heure par jour, comme de nombreuses autres jeunes filles dans la même cruelle situation. Mais, le pire reste à venir. Et comble de l’inhumanité, arrive le jour où ce fils âgé de trois ans est vendu comme de la marchandise avec son amie Mary (incarnée par l’actrice Mare Winningham à l'âge adulte) à une riche famille américaine "anonyme" qui les adopte, et ce, bien sûr sans le consentement (de cœur) de Philomena et encore moins des enfants vendus. On peut alors aisément comprendre le drame qui se joue. Le déchirement de cette femme qui a porté son enfant pendant neuf mois prend aux tripes.
Après le "péché", l’éternel remord…
Puis, sans transition, on se retrouve de nos jours. Devenue sexagénaire, Philomena qui a enfoui ce drame en elle, depuis plusieurs décennies, a refait sa vie après avoir remboursé sa dette aux religieuses de la honte. Elle a une fille, Jane (Anna Maxwell Martin), et est prise soudainement d’une angoisse bien compréhensible. Tout son passé resurgit. Elle veut savoir ce qu’est devenu son fils et s’il ne manque de rien, et veut absolument lui dire qu’elle ne l’a pas abandonné. Elle avoue ce brûlant secret à Jane. Débute, alors, une palpitante enquête pour retrouver cet enfant devenu un homme. Ancien reporter à la BBC Martin Sixsmith ne sait plus quoi faire de sa vie jusqu’à ce que cette histoire lui soit comptée par Philomena. Ensemble, ils décident de partir sur les traces de ce fils disparu pour en faire un article-témoignage.
DES MèRES MARTYRISéES PAR DES SŒURS DE PEU DE FOI.
Ce film traite donc du sort réservé à beaucoup de jeunes femmes qui ont eu le malheur d’être abandonnées à la charge de certaines "bonnes" sœurs (catholiques), qui sont loin d’être une preuve vivante de la Charité Chrétienne. Un délicat sujet déjà abordé dans d’autres films, tels le brutal "The Magdalene Sisters" de Peter Mullan, paru en 2001 ; dans lequel des jeunes filles vont aussi "être redressées" par la prière forcée, exploitées afin d’expier "leurs péchés" et sauver leur âme. Ce terrible sort réservé à de pauvres femmes, tombées enceintes en dehors du mariage, et subissant le jugement éhonté "de la société des gens bien-pensants et de leurs familles", sont considérées (à tort) comme des "attardées mentales" ou des "marginales". Des jeunes femmes dont "le seul crime" a été de donner la Vie et qui se sont retrouvées enfermées de force dans certaines "institutions religieuses". Quid des "courageux" papas ? Une pratique qu’on ne peut cependant pas généraliser à toute l’Institution Catholique comme le prouve, entre autres exemples, l’Histoire de la Lorraine.
"L’AMOUR EST UNE GRÂCE."
Jadis en Lorraine un tiers des mariages était consommé avant de passer à l’Église. Tout enfant conçu ainsi procurait au futur Papa (mais aussi à la Maman) un certain prestige qui lui valait d’être surnommé "godard" (du latin "gaudare" qui signifie "le réjouit"). Le "godard" aux yeux de tous vérifiait la fameuse expression catholique : "Liebe ist eine Gnade !" (traduction : "L’Amour est une Grâce !"). Cela était un véritable Don du Ciel selon la Tradition Lorraine d’avoir un Enfant avant le Mariage. Alors, pourquoi ne pas avoir étendue cette belle Preuve de l’Amour de Dieu à toute la Chrétienté ?
PHILOMENA DANS LES PAS DU CHRIST, JUSQU’AU PARDON.
Le film "Philomena" plaît d’emblée par son style, car il ne tombe pas dans le "pathos", l’émotion facile. Le réalisateur Stephen Frears et ses scénaristes ont eu l’intelligence d’offrir cette bouleversante histoire vraie comme un portrait débordant de vie, de chaleur et d’espoir en continu. L’opposition entre le total dépouillement du personnage de Philomena et le cynisme abrupte de Martin Sixsmith donne de suite un véritable dynamisme à cette comédie décapante. Quand Philomena lance des répliques crues qu’on n’imaginerait jamais dans la bouche d’une Vieille Dame ; Martin, lui, assène de violentes boutades, et de vindicatives, mais pertinentes, tirades. Jamais Philomena et Martin ne vont chercher à se changer l’un l’autre. Ils seront eux-mêmes jusqu’au bout du film. Un pur réalisme ancrant ce long-métrage dans une sincérité époustouflante. En insufflant au film, humour et rythme, Frears rappelle sans ambages que l’existence se nourrit d’émotions. Mais, il signe une comédie dramatique qui dénonce à juste titre les fautes et les contradictions de certains membres de l’Église Catholique, sans pour autant porter de jugement de valeur et tout en respectant la Foi de tout un chacun. Philomena reste, malgré les épreuves - dont les sœurs irlandaises de l'époque sont responsables et coupables - une Croyante en Dieu et dans le message du Christ, fidèle à l’Église Catholique, consciente que, en plus de 2.000 d’Histoire, comme le disait si bien Saint-François de Sales, "Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie." Ce drame familial, qui aurait pu être évité avec beaucoup de Compassion, fait dire par un Martin, usé par la colère, devant tant d’injustice, à Philomena : "L’Église doit se confesser, pas vous !" Mais contre toute attente, Philomena en Catholique pardonne aux Sœurs (qui redeviennent) de la Charité. Elle reste Droite et Bonne jusqu’au bout, dans une réserve digne que seule les personnes qui ont énormément souffert savent porter comme les Stigmates du Christ. En Sainte, elle transforme la haine en Amour du Prochain. Elle se transcende, gagne son Ciel sur Terre. Tant de Grâce concentrée en si peu de temps ? C’est aussi rare, mais aussi vrai qu’un Miracle !
© Jean DORVAL, le 21 janvier 2014, pour LTC Kinéma.
Note :
(1) D’après le livre-enquête de Martin Sixsmith, paru aux éditions des Presses de la Cité.
Source documentaire : http://www.cinemateaser.com/
04:23 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : la bouleversante histoire vraie de philomena et anthony lee, philomena, le réalisateur stephen frears, sophie kennedy clark, judi dench, steeve coogan, 12 years a slave, by steve mcqueen (ii), chiwetel ejiofor, michael fassbender, benedict cumberbatch, nymphomaniac volume 1, le film, rammstein, de lars von trier, actuellement sur nos écrans, "nymphomaniac (part i)", ou comment atteindre le point joe, lars von trier, charlotte gainsbourg, stacy martin, nymphomane, stellan skarsqard, tc kinéma annonce..., les trois frères, le retour, les inconnus, e festival cinéma télérama, c'est 3€ la place du 15 au 21 janvier 2014, avec le pass dans télérama, les 18 et 15 janvier 2014, revoir les meilleurs films de 2013, « the immigrant : ewa (cybulski) ou la seconde vie de marion (co, charlie chaplin, 1917, the immigrant le film, réalisateur, james gray, en vost, polonais, anglais, marion cotillard, joaquin phoenix donne vie à « bruno weiss » ; jeremy renner est, « belva » ; jicky schnee, « clara » ; yelena solovey, « rosie hertz » ; maja wampuszyc, « edyta bistricky » ; et ilia volok, « voytek bistricky », la statue de la liberté, lady liberty | Facebook |
20/01/2014
BIENTôT, TRèS BIENTôT... AU KINéMA !
00:03 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : 12 years a slave, by steve mcqueen (ii), chiwetel ejiofor, michael fassbender, benedict cumberbatch, nymphomaniac volume 1, le film, rammstein, de lars von trier, actuellement sur nos écrans, "nymphomaniac (part i)", ou comment atteindre le point joe, lars von trier, charlotte gainsbourg, stacy martin, nymphomane, stellan skarsqard, tc kinéma annonce..., les trois frères, le retour, les inconnus, e festival cinéma télérama, c'est 3€ la place du 15 au 21 janvier 2014, avec le pass dans télérama, les 18 et 15 janvier 2014, revoir les meilleurs films de 2013, « the immigrant : ewa (cybulski) ou la seconde vie de marion (co, charlie chaplin, 1917, the immigrant le film, réalisateur, james gray, en vost, polonais, anglais, marion cotillard, joaquin phoenix donne vie à « bruno weiss » ; jeremy renner est, « belva » ; jicky schnee, « clara » ; yelena solovey, « rosie hertz » ; maja wampuszyc, « edyta bistricky » ; et ilia volok, « voytek bistricky », la statue de la liberté, lady liberty, new york, l’ecole des ashcan painters de new-york | Facebook |
18/01/2014
"NYMPHOMANIAC (PART I)" OU COMMENT ATTEINDRE LE POINT JOE !
"Nymphomaniac (Part I)", le film franco-danois hormonal à souhait, pas à bout de souffre, enflamme nos écrans depuis le 1er janvier dernier. Le Maître Lars Von Trier aborde ici la Sexualité sous tous ses aspects les plus débridés, mais aussi dans toute sa beauté, sa volupté, sans complexe. Ainsi sa Toile nous conte la folle et poétique histoire, le parcours érotique d’une Femme, de sa naissance à l’âge de 50 ans, racontée par elle-même : la très émoustillante Joe (Charlotte Gainsbourg pour les intermèdes contemporains et Stacy Martin pour les flashbacks remontant à la jeunesse). Voilà une Femme qui n’hésite pas à se classer elle-même "nymphomane". Un autodiagnostic qui sert de fil conducteur à son Aventure Sensorielle. La première scène démarre par une froide soirée d’hiver durant laquelle, le vieux et séduisant célibataire, Seligman (Stellan Skarsqard) découvre l’héroïne (Joe) dans une ruelle, allongée sans connaissance, couverte de contusions, suite à une agression. Au début, il veut appeler les secours et la police afin de la faire soigner et tenter de retrouver ses agresseurs. Mais devant son refus, il la ramène chez lui afin de lui prodiguer les premiers soins. Alors, se tisse entre eux, spontanément, un lien, une complicité qui les fait se confier l’un à l’autre sur l’histoire de leur vie respective. Joe est alitée, Seligman assis à côté d’elle sur une chaise. Et c’est là que l’on se rend compte que Lars Van Trier ne veut pas juste parler de « La Chose », pour simplement en parler, et faire de l’audience ; mais plutôt, qu’il fait de ce long-métrage une étude psychologique. Seligman interroge Joe avec beaucoup de subtilité, tout en l’écoutant patiemment, tout en comprenant immédiatement sa sensibilité de Femme fatale, en mal d’Amour permanent, et qui vit une véritable addiction au sexe. Une douzaine d'orgasmes par jour minimum !
SEXE ET GROS MENSONGES !
Petit à petit, la vie de Seligman se connecte à celle de Joe au travers de ses petites manies de solitaire un peu précieux ; mais aussi grâce aux nombres de Fibonacci qui seraient selon lui partout, jusqu’au premier rapport amoureux de Joe… "2+3=5…". Lui le "pêcheur" à la mouche va faire le parallèle immédiatement entre ses techniques de "ferrage du poisson" et celles qu’utilise Joe "la pécheuse" pour "ferrer les mâles" avec qui elle veut coucher. Dans les deux cas, chacun doit faire une "touche", et au préalable user de tous ses appâts et tactiques pour faire mordre le poisson, quitte à mentir, à leurrer. A ce moment précis, le ton du réalisateur devient plus léger, tout en devenant technique, voire humoristique. Les deux acteurs fusionnent presque. Le film qui se déroule en cinq chapitres devient pour Joe un véritable parcours initiatique à la Candide bercé de mensonges, version Éros, et pour Seligman un manuel vivant du pécheur prenant son inspiration dans les mystères de l’Art de pêcher (ou de pécher) puiser dans la vie de Joe. Le chapitre intitulé "Le parfait pêcheur à la ligne" transforme un banal sachet de chocolat en symbole de Victoire Sexuelle. Le second chapitre, "Jérôme", range arbitrairement tous les hommes dans la catégorie des "Jérôme" (sous-entendu : ces mecs ne pensent vraiment qu’à cela et sont facilement piègeables…). Le troisième chapitre, "Madame H", inverse la vapeur en permettant à une victime de Joe la nympho, briseuse de couples, de prendre sa revanche en direct et sans concession. Dans "Delirium" (4ème chapitre), Joe accompagne son père jusqu’à sa mort, ce qui ne l’empêche pas de séduire un homme d’entretien dans les sous-sols de l’hôpital pendant une pause. Enfin, dans le cinquième et dernier chapitre, "La petite école de l’orgue", ou la polyphonie de Bach et l’Amour, Joe démontre en Artiste du Sexe, qu’elle sait jouer de trois de ses meilleurs "instruments" (traduisez "amants") - comme Bach de ses notes - pour atteindre "le Point Joe". L’Amant sensible, le dominateur et le parfait Amour, en complémentarité, lui donnent des ailes ! Ce film est gonflé à bloc et choque volontairement son public comme pour le faire sortir de son train-train sexuel(1). Ses dix premières minutes d'intro déboulent à fond la caisse au son d'une BO - le pétaradant "Führe Mich" ("Guidez-moi") - interprétée par les Rammstein. Ce déluge de feu et fer musical fait mordre à l’hameçon de cette oeuvre passionnante qui tient en haleine son public du début à la fin. Pas obscène pour les gens qui ont un peu de vécu, ce film (pas porno) est cependant interdit aux moins de 12 ans. Il est présenté en France dans une version abrégée (avec l’accord de Lars Von Trier), supprimant les gros plans sur les parties génitales, afin de ne pas tomber dans l’exagération ; la version light étant déjà assez hot. "Nymphomaniac" ou comment tomber dans le piège du jeu amoureux et de la dépendance sexuelle. Voilà en tous cas un Art parfois pervers, quelque peu bestial, mais aussi (très) humain, sublimé ! Le Volume 2 du film de Lars Van Trier sort le 29 janvier prochain, il convient au préalable de voir le premier Volume pour en ressentir toute la sensualité, la quête du plaisir au féminin (et masculin).
© Jean DORVAL, le 17.01.2014, pour LTC Kinéma.
Note :
(1) Le nombre de relations sexuelles des Français est de 144 par an, si l'on en croit l'étude Durex 2003, soit 2,67 fois par semaine. Source : http://www.femina.fr/Sexo/Sexualite/Quelle-est-la-frequen...
© Photo sur la pêche à la mouche ci-dessus :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pêche_à_la_mouche
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