27/04/2015
70ème ANNIVERSAIRE DE LA LIBÉRATION DU CAMP DE LA MORT D’AUSCHWITZ-BIRKENAU.
Groupe de déportés rescapés d'Auschwitz-Birkenau,
en Pologne, après la libération du camp, le 27 janvier 1945.
"Le 27 janvier 2015 sera la date du 70ème anniversaire de la Libération du camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau, et la 10ème Journée Internationale dédiée à la Mémoire des Victimes de l’Holocauste. Ce lieu où les nazis ont assassiné un million et demi d’Êtres Humains - Hommes, Femmes et Enfants, en majorité des Juifs déportés de divers pays d’Europe, mais aussi des Hommes Politiques et des Intellectuels opposés au régime nazi, des Prisonniers de Guerre Soviétiques, des Criminels Allemands, des Résistants de toutes nationalités, des "éléments asociaux" (selon le vocable nazi) tels que les Tziganes, les Prostituées, les Swing Kids, les Homosexuels, les Handicapés, les Témoins de Jéhovah, les Catholiques, etc. - doit être à tout jamais pour l’Humanité un Phare du Devoir de Mémoire, un Cri d’alarme et de désespoir, et un Rempart contre le révisionnisme et le négationnisme. Associons-nous solidairement à la douleur de nos Frères Juifs, et à toutes les Autres Personnes concernées par ce génocide, ainsi qu’à leurs familles. Soyons avec eux des Veilleurs de Paix ayant la certitude qu’à tout moment l’indicible peut se reproduire, et faisons tout pour empêcher que cela ne puisse arriver de nouveau. Entretenons le Devoir de Mémoire sans relâche et transmettons-le sans réserve aux Jeunes Générations dans nos foyers et dans nos écoles. Le destin de l’Europe et du Monde est tout entier entre nos mains. Les récents actes terroristes qui se sont déroulés à Paris, le 07 janvier 2014, visant la Liberté de la Presse, et à Montrouge, le 08 janvier 2014, visant des Fonctionnaires Civiles et des Forces de l'Ordre dans l'exercice de leurs fonctions, et qui ont fait 13 morts et de nombreux blessés, et la prise d’otages du 09 janvier 2014, à Paris, Porte de Vincennes, qui a eue lieu à l’Hyper Cacher, visant la Communauté Juive, et qui a fait quatre morts et aussi de nombreux blessés, prouvent qu’il faut rester vigilant. Ces actes odieux, redites honteuses, tragiques et inadmissibles de l’Histoire révélant l'obscurantisme de certains êtres inhumains, sont à méditer par tous nos Contemporains et Compatriotes pour que cela ne se produise plus. Souvenons-nous toujours que lors de la première visite d’un pape dans une Synagogue, Jean-Paul II à la Grande Synagogue de Rome, le 13 avril 1986, a qualifié les Juifs de "Frères Aînés des Chrétiens." Alors, n’oublions pas qu’on n’abandonne jamais un membre de la Grande Famille Humaine, un membre de sa propre Famille ! Je suis Charlie, je suis Fonctionnaire, je suis Policier et je suis Juif !"
© Jean DORVAL, le 10 janvier 2015, pour LTC Devoir de Mémoire.
Pour commémorer cet anniversaire, je vous propose un reportage que j'ai réalisé en 2011, et qui est intitulé : "RECUEILLEMENT AUX CAMPS DE LA MORT D’AUSCHWITZ-BIRKENAU EN MéMOIRE DES INNOCENTES VICTIMES DU NAZISME !"
Hommage aux Morts !
Le Monument International à la Mémoire des Victimes.
"Que ce lieu où les nazis ont assassiné un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants, en majorité des Juifs de divers pays d’Europe, soit à jamais pour l’Humanité un cri de désespoir et un avertissement."(1) Tels sont les mots très émouvants, terribles aussi, que l’on peut lire sur une plaque commémorative du camp de la mort d’Auschwitz-Birkenau, située devant le Monument International à la Mémoire des Victimes, érigé et inauguré entre les crématoires II et III, en 1967, dans le plus grand cimetière de l'Histoire de l'Humanité, et où se rendent, chaque année, 1,5 millions de visiteurs... Ce lieu de recueillement mondial, témoin et symbole de tant de souffrance, est le meilleur rempart contre le révisionnisme et le négationnisme. Et comme le disait en écho - en ces lieux où des êtres inhumains ont tué tant d’Êtres Humains - le 11 mai dernier, le Grand Rabbin de Moselle, Bruno FIZSON, comme un Veilleur de Paix ayant la certitude qu’à tout moment l’indicible peut se reproduire : "(…) Lorsque des hommes atteints de folie annoncent des choses aussi terribles, ils sont capables de le faire (il disait cela en référence à "Mein Kampf" ("Mon Combat", en français) qu’Adolf Hitler a rédigé entre 1924 et 1925, pendant sa détention à la prison de Landsberg, ndlr). Et, lorsqu’ils arrivent au pouvoir, ils le font. C’est pourquoi, à la jeune génération qui est en face de moi, je voudrais dire que le destin de cette vieille Europe est aussi entre vos mains. Il ne faut pas laisser dire de telles choses, il ne faut pas laisser faire de telles choses. (…)"
Le Grand Rabbin Bruno Fizson :
"être vigilant pour que l'Histoire ne se répète pas".
Cet avertissement justifié a été suivi d’une cérémonie religieuse en trois parties :
Yaakov Atlan, Ministre Officiant.
Pour démarrer : "El Male Rahamim" ("Dieu empli de miséricorde"), une prière faisant partie du rite funéraire Juif, déclamée par l'Officiant pour élever l'âme des personnes disparues, notamment à l'occasion des journées de commémoration collective durant lesquelles on évoque le souvenir des Disparus. Cette version pour les Victimes de la Shoah est très émouvante. En réalité, c’est le rappel, pour les Victimes du nazisme, qu'elles moururent en "sanctifiant Son Nom", puisqu'elles furent condamnées pour le seul crime d'être Son Peuple.
S’en suivit l'une des pièces centrales de la Liturgie Juive : le "Kaddish" ("Sanctification") qui a pour thème la magnification et la sanctification du Nom Divin, en référence à l'une des visions eschatologiques d'Ézéchiel. Plusieurs versions existent dans la Liturgie, la plus connue étant celle des Endeuillés, et ce, bien que le "Kaddish" ne comporte aucune allusion aux morts ni à leur résurrection.
Yaakov Atlan : "Sonnerie du Chofar".
La cérémonie se termina par la "Sonnerie du Chofar". L’Officiant souffle dans une corne de bélier pour symboliser une plainte ou un cri, marquant ainsi l’apogée des cérémonies.
. "Loin vers l’infini s’étendent des grands près marécageux. Pas un seul oiseau ne chante sur les arbres secs et creux."(2)
Notre ami Henry Schumann.
Voyage de Mémoire, voyage de Devoir...
C’est aux fins de faire passer LE Flambeau du Devoir de Mémoire – un Flambeau que chacun d’entre nous devrait avoir dans le Cœur et dans l’Esprit, comme un 6ème Sens, et que chacun d’entre nous devrait savoir faire passer à son Prochain pour rendre Hommage aux Morts – que le mercredi 11 mai 2011, notre ami Henry SCHUMANN, membre du Consistoire Israélite de Moselle, chargé du patrimoine, a organisé, comme chaque année, avec le Consistoire Israélite de la Moselle et le Rectorat de l’Académie Nancy-Metz, un Voyage de Mémoire en Pologne, pour 140 personnes, afin d’honorer le souvenir impérissable d’1,5 million d’Innocentes Victimes du nazisme, massacrées injustement à Auschwitz I, à Birkenau (Auschwitz II) et Monowitz (Auschwitz III). Étaient présents le Grand Rabbin, Bruno FISZON ; Yaakov ATLAN, Ministre Officiant ; le Docteur André MASIUS, Président du Souvenir Français de Metz Ville ; Hervé BROUILLET, Proviseur du Lycée Fabert ; Jacky ALIVENTI, Maire de Boulange et Conseiller Général ; Joël STROZYNA, Maire de Fey ; l’Historien Pierre BRASME, Président de la Société d’Histoire de Woippy, deux journalistes Sébastien SOUICI pour Radio Jérico, et votre serviteur pour LTC, de nombreux élèves (avec leurs professeurs) en provenance des Lycées Fabert, de-La-Salle et Jean XXIII, mais aussi des personnes désireuses d’en savoir plus sur ces heures sombres de l’Histoire…
Notre autre ami : André Masius.
REFRAIN : "Ô, terre de détresse où nous devons sans cesse piocher."(2)
Vue aérienne d'Auschwitz I et II prise par les Alliés
(en rouge et en jaune l'emplacement des "canadas")
Des camps de la mort spécialisés...
Auschwitz était constitué de trois camps : Auschwitz I, II et III. Ces camps plus importants étaient complétés par une cinquantaine de petits camps dispersés dans la région et placés sous la même administration. Comme il est difficile de tuer un Être Humain, aussi, les nazis s'autorisaient-ils à réduire leurs Victimes à l’état d’animal pour pouvoir les massacrer…
. "Dans le camp morne et sauvage entouré de murs de fer il nous semble vivre en cage au milieu d'un grand désert."(2)
Auschwitz I : à l'origine de l'horreur !
Auschwitz I, ouvert le 20 mai 1940, était le Stammlager (le camp-souche ou camp-principal). Camp de concentration et de travail forcé, sa création a été décidée par les SS en février 1940 sur l'emplacement d'anciennes casernes polonaises vides. La région a été annexée par le Troisième Reich, en octobre 1939. La partie polonaise de la Haute-Silésie et la petite région au sud-ouest de la Pologne, comprenant les villes de Katowice et Oswiecim (Auschwitz), furent intégrées à la province allemande de Silésie.
"La lanterne" qui permettait au SS de service de faire l'appel du matin et du soir à l'abri de la pluie, tandis que les Déportés, eux, étaient trempés...
La double clôture du camp.
Dans ce camp de concentration périrent près de 70.000 Hommes. Les premiers Prisonniers de Guerre et Opposants Politiques Polonais, au nombre de 720, arrivèrent en juin 1940. Le camp accueillit les Hommes Politiques et les Intellectuels opposés au régime nazi, puis des Prisonniers de Guerre Soviétiques, des Criminels Allemands, des Prisonniers Politiques, des Résistants de toutes nationalités, ainsi que des « éléments asociaux » (selon le vocable nazi) tels que les Tziganes, les Prostituées, les Swing Kids, les Homosexuels, les Handicapés, les Témoins de Jéhovah, les Catholiques et les Juifs. En 1940, ce camp compte entre 13.000 et 16.000 hommes. Le nombre de détenus s'élèvera jusqu'à 20.000 en 1942.
Pour surveiller les détenus, les SS faisaient appel aux kapo. Ils étaient, le plus souvent, recrutés parmi les prisonniers de droit commun les plus violents ou parmi les collabos. Ces derniers échappaient, ainsi, provisoirement à l'extermination en participant au massacre de leurs propres frères. Plus généralement, les détenus étaient tous identifiés par catégorie de prisonniers, grâce un symbole de couleur différente cousu sur leur tenue de déportés : Prisonnier Politique, Juif, Homosexuel, Témoin de Jéhovah, Tsiganes, etc. (voir les explications ci-dessous) Les Juifs étaient les plus maltraités. De plus, comble de l’horreur, on leurs tatouait à tous, sur l'avant-bras gauche, un numéro d’immatriculation... Affamés, les détenus travaillaient six jours par semaine, le plus souvent sept.
© Source : sonderkommando.info
(PS : afin d'améliorer la lecture de ce document, cliquer gauche dessus et agrandir.)
Les sinistres bâtiments du camp.
Clôtures et mirador.
Le dimanche était soi-disant réservé (quand c’était possible, c’est-à-dire presque jamais…) à la toilette personnelle. Les gens (quand cela était possible) se lavaient à l'eau claire (sans savon, un luxe pour l'époque). Le plus inique consistait à forcer les gens à aller quotidiennement aux latrines collectives sur ordre et à heure précise. Souvent les gens utilisaient leur gamelle pour faire leurs besoins et après… manger. Les malades et les mourants se faisaient sur eux-mêmes dans leurs lits (superposés), et ceux des lits d’en dessous étaient bien souvent atteints par les déjections… Les couvertures maculées de sang, de matière fécale, d’urine, de vermines, etc. des morts servaient à d’autres prisonniers… Ces conditions sadiques et contraires à l’hygiène élémentaire causèrent rapidement de nombreux décès, en plus de ceux causés par la malnutrition et les mauvais traitements.
À l'instar des autres camps de concentration, Auschwitz était sous les ordres directs d’Heinrich Himmler et de la Schutzstaffel (la SS). Le responsable du camp a été jusqu’à l’été 1943, le SS-Obersturmbannführer Rudolf Höss. Il fut remplacé ensuite par Arthur Liebehenschel, puis par Richard Baer. Retrouvé par les Alliés en Bavière, où il se cachait sous une fausse identité, Rudolf Höss a fourni des descriptions détaillées du fonctionnement du camp dans son autobiographie publiée en 1958 sous le titre "Rudolf Höss - Commandant d'Auschwitz", mais aussi lors du procès de Nuremberg (où il a été jugé du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, ainsi que 23 autres principaux responsables politiques, militaires et économiques Allemands du Troisième Reich, mis en accusation de complot, de crime contre la paix, de crime de guerre et de crime contre l'humanité). Höss fut condamné à mort par un Tribunal Polonais et pendu en 1947, face au crématorium d'Auschwitz I, à côté de la maison où il vivait tranquillement avec sa famille… Des milliers de Pauvres Êtres Décharnés mourraient dans d’atroces souffrances sous les yeux de sa femme et de ses enfants sans que cela lui pose un quelconque problème… Incroyable, mais vrai !
La maison de Höss, et à proximité... son gibet
et la chambre à gaz-crématoire.
Lorsque Adolf Hitler décida de mettre en application la "solution finale" (c’est-à-dire l'extermination systématique et à grande échelle des Juifs), le nombre de Déportés augmenta considérablement. Rudolf Höss, alors responsable du camp, qui expérimentait déjà divers modes d'exécution, fut chargé de trouver une méthode plus radicale d’extermination de masse. Jusqu’ici, on fusillait les Déportés au bord de fosses communes, creusées par eux-mêmes, puis d'autres prisonniers recouvraient leurs corps de chaux. Mais, comme il le dit lui-même après sa capture et au cours de son interrogatoire, cette méthode était "peu efficace, lente, et coûteuse en munitions". Il prendra donc modèle sur Treblinka, faisant construire deux petites chambres à gaz, situées dans deux anciennes fermes à proximité du camp et spécialement aménagées, nommées respectivement "la maison rouge" et "la maison blanche" (Bunker I et II), et où les déportés seront gazés dans un premier temps par les gaz d'échappement d'un camion. Höss raconte que cette opération prenait trop de temps, et que les SS chargés de l'opération n’allaient souvent pas jusqu’au bout de leur basse besogne. Ainsi, un nombre important de gazés se réveillaient alors qu'on les enterrait (vivant…).
Des boîtes vides de zyklon B.
Des cristaux de zyklon B.
L'entrée de la chambre à gaz-crématoire.
La chambre à gaz.
Deux fours du crématoire.
Aussi, Rudolf Höss en observant les importantes précautions liées à l’emploi d'un pesticide, appelé zyklon B, servant à nettoyer les baraquements des prisonniers de la vermine qui les infestait, eut l’idée d’utiliser ce produit mortel sur les détenus. En effet, il avait constaté que les cristaux d'acide cyanhydrique pur de ce pesticide dégageaient un gaz mortel au contact de l’air, surtout pour l’Homme, et même en petite quantité ! Leur utilisation nécessitait de faire sortir tous les Prisonniers des baraquements, de fermer hermétiquement toutes les ouvertures, et de procéder à leur étalement sur le sol. Dans la demi-heure qui suivait, un soldat pénétrait dans le baraquement, équipé de gants et de masque à gaz, afin d’ouvrir et de ventiler la pièce concernée. Connu et couramment utilisé par l'armée allemande, le zyklon B était déjà présent en grande quantité à Auschwitz. Cela facilita la tâche de Höss, qui n’avait plus qu’à employer ce produit mortel dans ses deux chambres à gaz, afin de tuer, toute honte bue, ses Prisonniers de "manière industrielle". Les premiers essais furent effectués en septembre 1941 sur des Prisonniers de Guerre Soviétiques, mais la majeure partie des victimes ont été les Juifs d'Europe (et dont une partie importante des Juifs Déportés de France).
Maquette représentant une chambre à gaz
(avec Victimes à l'agonie) et fours crématoires.
Carte montrant d'où provenaient les Déportés.
Après avoir été gazés, les nombreux Premiers Sacrifiés gisaient, le plus souvent, sur des cristaux de zyklon B, qui réagissaient encore à l'air au moment de l’évacuation des corps. Les SS durent ajouter des ventilateurs pour leur sécurité et pour pouvoir accélérer l’aération (entre deux massacres). Ils installèrent aux mêmes fins des colonnes, percées de trous, afin que le soldat "de service" puisse verser le produit mortel depuis le toit. Bientôt, l’efficacité diabolique de ce système de mort industriel provoqua un afflux sans précédent de corps. Les fosses communes sont alors transformées en bûchers géants, allumés au gasoil. Puis, les SS, toujours dans un souci d’efficacité et de rentabilité sadiques, utilisèrent un bâtiment comprenant un ensemble chambre à gaz-crématorium (avec trois fours fournis, construits et livrés, sur appel d’offres, par la Société Topf d'Erfurt, après des études méticuleuses pour les rendre le plus efficace possible). Cette installation fut en service entre 1941 et 1942, avant d'être transformée en bunker de protection en cas d'attaque aérienne. C’est pour cette raison que les nazis n’ont pas détruit ce bâtiment dans leur fuite en janvier 1945. Le four crématoire actuellement visible a été reconstitué, après la guerre, à partir du matériel original resté sur place. En 1942, le camp vit également l'arrivée des premières femmes. Entre avril 1943 et mai 1944, les femmes Juives servirent de cobayes pour les expériences de stérilisation du professeur Karl Clauberg. Le docteur Josef Mengele, quant à lui, mena des expérimentations sur les enfants jumeaux. Il est à signaler que lorsque les prisonniers ne guérissaient pas assez rapidement des problèmes de santé qu’ils attrapaient dans ce camp de la mort, ils étaient immédiatement tués par injection de phénol, directement au cœur.
Deux autres fours du crématoire.
. REFRAIN : "Ô, terre d’allégresse où nous pourrons sans cesse aimer."(2)
De nos jours, une grande allée permet encore d’arriver au tristement célèbre portail de l’Entrée G d’Auschwitz I, où est inscrit le sinistre slogan repris de Dachau, "Arbeit macht frei" ("Le travail rend libre"). Chaque jour, les Prisonniers, à cet endroit, quittaient le camp pour aller travailler, au rythme d'une marche jouée par un Orchestre de Détenus. Il en était de même lorsque de nouveaux trains arrivaient. En ce 11 mai 2011, se trouve noué sur la grille d’entrée un ruban rouge maintenant une fleur, elle aussi rouge, rendant hommage à une victime, dont le numéro de matricule était le 36377… Les vestiges des clôtures en barbelé (électrifiées à l’époque), entourant le camp, donnent toujours le frisson. Les miradors, même désarmés, semblent encore surveiller le passant, le scrutant avec leurs inquiétants et orgueilleux projecteurs, sorte de grands yeux inquisiteurs. Le Mémorial de la Shoah (ou Musée Nationale d’Auschwitz-Birkenau) est situé dans un des bâtiments de briques noircies. Il permet de comprendre le passé pour éclairer l'avenir... "En œuvrant à la transmission de l'histoire du génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, le Mémorial de la Shoah participe au Devoir de Mémoire. Le Mémorial produit des expositions, rassemble de nombreuses sources de documentation et organise des conférences sur l'Histoire de la Shoah (…) Le Mémorial de la Shoah est porté par la volonté de se souvenir mais aussi d'enseigner, de multiplier les actions de sensibilisation notamment à l'égard des jeunes générations. Pour mener à bien sa mission de transmission de la mémoire, le Mémorial de la Shoah propose de nombreuses ressources et activités : Le Musée, le Centre de Documentation Juive Contemporaine, les expositions temporaires, le centre d'enseignement multimédia, la crypte, la librairie et l'auditorium (qui, ndlr) sont autant de moyen, pour se recueillir, comprendre et découvrir la Vérité Historique et Humaine de la Shoah."(3) Le Musée "l'Histoire des juifs en France et en Europe pendant la seconde guerre mondiale" est complémentaire du Mémorial de la Shoah, ses expositions temporaires puisent leurs thèmes dans l'Histoire, l'art et la littérature (exemples : les 14.000 Enfants Juifs Déportés de France (photo ci-contre), les convois de déportation, les rares Survivants, la vie et le sort des Juifs dans les autres pays d'Europe, etc.). Le Mur des Justes, situé dans l'allée qui jouxte le Mémorial de la Shoah, honore les Justes français ayant protégé et sauvé des Juifs pendant l'occupation allemande. Un peu plus loin, le Mûr des Fusillés invite au recueillement le plus total. C'était contre ce mur que les gardiens nazis du camp fusillaient les Déportés qui avaient tous été auparavant torturés dans le bloc voisin.
Un modeste hommage à une des Victimes...
. "Bruit des pas et bruit des armes, sentinelles jour et nuit, et du sang, des cris, des larmes, la mort pour celui qui fuit."(2)
L'entrée ferroviaire de Birkenau (vue de l'extérieur du camp).
Un wagon, témoin du drame.
Birkenau ou la mort planifiée...
L’usine de mort, Auschwitz II (Birkenau), ouvert le 8 octobre 1941, était le plus grand camp de concentration du Troisième Reich (en allemand : Konzentrationslager ou KL), soit un gigantesque camp de travail forcé et d'extermination immédiate. Le camp était situé à 3 km d’Auschwitz I, entre les villes d'Oświęcim (Auschwitz en allemand) et de Brzezinka (Birkenau en allemand). Deux bassins (réserves d’eau) furent construits le long des voies ferrées, au milieu du camp, afin d’assurer la sécurité incendie des bâtiments... Une exigence des assurances couvrant le camp… Par contre, rien n’a été prévu pour empêcher qu’on assassine et que l’on brûle les gens… 1,5 million d’Innocents ont été déportés et massacrés dans les camps d’Auschwitz et principalement à Birkenau : soit 1.097.190 Juifs, selon le Mémorial de la Shoah à Auschwitz (440.000 de Hongrie, 300.000 de Pologne, 69.000 de France, 60.000 de Hollande, 55.000 de Grèce, 46.000 du Protectorat de Bohème-Moravie, 27.000 de Slovaquie, 25.000 de Belgique, 23.000 d’Autriche et d’Allemagne, 10.000 de Yougoslavie, 7.500 d’Italie, 690 de Norvège et 34.000 Juifs transférés d’autres camps de concentration), voire 1.352.980 Juifs selon Georges Wellers(4). Mais, aussi, 150.000 Polonais, 23.000 Tsiganes, 15.000 Prisonniers de Guerre Soviétiques, 25.000 Prisonniers d’autres Catégories de Déportés (Homosexuels, Tsiganes, Swing Kids, Catholiques, Handicapés, etc.). 90% des victimes qui ont été gazées dans des chambres à gaz, tuées à la tâche, pendues, fusillées ou suicidées étaient Juives.
À partir de 1943, Birkenau a son propre commandant (Lagerführer) placé sous l'autorité d’un Lagerkommandant : Friedrich Hartjenstein de 1943 à 1944, puis Josef Kramer de mai 1944 à décembre 1944. D'une capacité théorique de 100.000 Détenus, Birkenau s'étend sur une superficie de 170 hectares. Ce camp comprend, dans sa configuration finale, trois parties ou Lager : le camp des Femmes, le camp des Hommes et une extension jamais mise en service appelée "Mexico". Chacun des Lager est entouré de murs de barbelés électrifiés à haute tension. Certains détenus désireux d’en finir avec la vie se suicidaient en se jetant dessus.
De la "Judenrampe" vers une entrée menant à K IV et K V,
entre le camp des Hommes (à droite) et le camp des Familles (à gauche).
Les habitations des Femmes.
Les baraquements des Hommes.
Les fosses d'aisance...
Les lits superposés des baraquements Hommes.
Un système de chauffage inutilisable
en raison de la pénurie de bois, de charbon, etc.
Dans un premier temps, Himmler avait voulu que Birkenau soit une extension d'Auschwitz I, destinée au seul internement des Prisonniers de Guerre Soviétiques, suite à l'invasion de l'Union Soviétique. Ce seront d'ailleurs des Prisonniers Soviétiques qui commenceront à construire les baraquements en brique qui deviendront plus tard le camp des Femmes… A contrario, le rôle principal de Birkenau, défini dès fin 1941, fut d'appliquer la solution finale de la question Juive, c’est-à-dire la mise à mort systématique, et programmée des Juifs d'Europe, à l'échelle industrielle. Dans ce but, les nazis firent construire à Birkenau, quatre complexes de chambres à gaz-crématoires (K II, K III, K IV et K V). La construction débuta en 1942.
Les ruines du K III (la chambre à gaz).
Ruines du K III : l'entrée de la chambre à gaz.
Les ruines du K II.
Les trains de la mort, les trains de l’enfer…
La "Judenrampe" (après prolongation) à l'époque.
Sortie des wagons, d'un enfer vers un autre...
pour des adultes et... pour des petits enfants.
Toujours la wagon témoin de tant de Déportations.
Les Déportés, serrés les uns contre les autres, parvenaient à Auschwitz-Birkenau en train de la mort de toute l'Europe, après un épuisant voyage en enfer de plusieurs jours, passé dans des wagons à bestiaux. De nombreuses personnes dans ces conditions déplorables mouraient durant le voyage, de soif, de faim, de maladie ou encore d’asphyxie. Pendant la plus grande partie du fonctionnement du camp, les Déportés arrivaient au niveau de l'ancienne gare de marchandises du village d’Auschwitz (la Judenrampe) et marchaient environ un kilomètre jusqu'à Birkenau. La voie ferrée fut prolongée au printemps 1944 pour achever son trajet à l'intérieur de Birkenau, au plus près du dispositif de gazage, toujours dans l’optique d’améliorer l’efficacité de cette usine de mort… et ce, juste avant l'arrivée des 440.000 Déportés Juifs Hongrois, le 15 mai 1944, suite à la prise de contrôle de la Hongrie par la Wehrmacht en mars. 250.000 d’entre eux furent assassinés de suite, les autres furent envoyés dans différents camps de travail aux alentours.
La "sélection" sur la "Judenrampe".
A la sortie des trains qui emmenaient les Victimes à leurs bourreaux, il fallait sauter épuisé sur des voies sans quais, dès lors les coups pleuvaient, les insultes fusaient. De suite, les Prisonniers effarés par une telle violence subissaient la "sélection". D'un côté, les Faibles, les Personnes Âgées, les Malades, les Femmes Enceintes et les Enfants destinés à être gazés immédiatement. De l'autre, les Adultes, Hommes et Femmes (en théorie à partir de 15 ans), les plus valides, que les SS destinaient à la mort par le travail forcé. Les papiers de déportation des Juifs portaient la mention "Israël", comprenait leur état civil, ainsi que leur "pedigree". On séparait les Hommes des Femmes. En fonction des "arrivages", le docteur Josef Mengele opérait, là aussi, une de ses sélections, parmi les Nouveaux Venus, afin de pouvoir conduire ses expériences diaboliques. Dans tous les cas, les Détenus étaient mis à nu, rasés, tatoués, dépossédés de leurs biens (entre 10 et 50 kilos de bagages par personne) qu'on stockait dans des entrepôts appelés "canadas" dans le jargon du camp.
Des Femmes et des Enfants marchant vers la mort.
L'empilement des affaires des Déportés près des wagons.
Idem.
Ces objets personnels étaient ensuite pour la plupart envoyés en Allemagne pour être recyclés et/ou réutilisés, souvent de l’argent et/ou des bijoux pour essayer de survivre, des objets/vêtements de prière (comme le Talits, un châle de prière), des vêtements de Bébé, des montagnes de produits de toilette (pot de crème de soin, etc.), de paires de lunettes, de chaussures, de vêtements, de valises, d’ustensiles de cuisine, de brosses à cheveux, de peignes, de blaireaux pour se raser, de prothèses (récupérées sur les Personnes Handicapées), etc.
Les prothèses des personnes handicapées.
Les ustensiles de cuisine.
Des montagnes de chaussures.
Des valises à perte de vue...
Des pots de crème de soin.
Des montagnes de cheveux humains.
Le tissu fait à base de cheveux humains.
Des piles de lunettes.
Des Talits...
Avant tout gazage, les SS osaient même demander à leurs futures Victimes de ranger correctement leurs affaires, afin de pouvoir les remettre à la sortie de la douche (en fait une installation sanitaire factice)… Les chambres à gaz pouvaient contenir 768 Personnes pour les plus petites et environ 1.440 Personnes pour les plus grandes.
Les ruines du K III (le crématoire).
Après le gazage, le sonderkommando intervenait. Il était composé de Juifs robustes, parmi lesquels des dentistes et des orfèvres. Cette équipe bien nourrie et bien abreuvée avait pour principale tâche d’enlever les cadavres enchevêtrés de la chambre à gaz, de couper les cheveux des Femmes (la firme allemande "Alex Zink" de Nuremberg, en Bavière, les payait 50 pfennigs le kilo, ces montagnes de cheveux servaient à faire du tissu pour la réalisation de vêtements), d’arracher les bijoux et les couronnes en or, de fouiller les parties intimes des cadavres susceptibles encore de receler or et bijoux… La récupération de l’or dentaire fut ordonnée par Himmler, dès le 23 septembre 1940, en application de l’ordonnance du 23 décembre 1942 : "Il sera systématiquement procédé à la récupération de l’or et des alliages dentaires précieux dans la bouche des cadavres et dans celles des vivants, pour les dents ne pouvant être réparées." Puis, le sonderkommando entassait les corps sur le monte-charge et sur des chariots pour les transporter vers la salle des fours… Là, d’autres membres du sonderkommando se chargeaient d’enfourner les cadavres et de veiller à une crémation efficace et rapide, grâce à de longues perches munies de crochets… Pour les Condamnés à Mort, entre le fait de se déshabiller, de se faire gazer et d’être incinéré, il s’écoulait trois heures. Un corps brûlait en 20 à 30 minutes, dans des fours dont la chaleur devait être maintenue à 1.000 degrés. Les premiers corps permettaient une meilleure combustion des suivants… Ensuite, les cendres étaient récupérées afin d’être jetées, soit dans la Vistule toute proche, soit dans l’étang situé à côté du K IV. Enfin, une dernière équipe vidait le vestiaire des effets des Nouveaux Martyrs et "nettoyait" la chambre à gaz pour les prochaines Victimes…
Pendant ce temps, dans la fonderie d’or des crématoires, sous l’étroite surveillance des SS, deux ou trois orfèvres Juifs triaient les bijoux et diamants dans une salle attenante aux fours. L’or passait dans un seau d’acide sulfurique pour éliminer les chairs, puis il était coulé en lingots artisanaux cylindriques de 140gr ou en demi-pamplemousses de 500gr. Une fois par semaine, un officier SS venait chercher cet or pour le stocker à la kommandantur du camp. Une fois par mois, un autre officier SS faisait acheminer l’or au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen, près de Berlin où étaient centralisées toutes les valeurs issues des pillages SS. Cet or était ensuite redirigé vers l’administration centrale de la SS, à Berlin, où de nuit, il était convoyé dans les caves de la Reichsbank, et recoulé en lingots conventionnels, estampillés de tampons périmés de 1935-1937, de manière à faire croire à une origine remontant à l’avant-guerre. Ces valeurs étaient ensuite placées sur un compte de la Reichsbank, au nom fictif de Max Heiliger. Régulièrement, ce trésor partait en Suisse, où le passage d'une pièce à une autre, dans les caves des banques suisses, justifiait l’émission de monnaies permettant aux nazis d’acheter toutes les matières premières destinées à l’effort de guerre. On estime que 30 à 35 kilos d'or pur rejoignaient, ainsi, chaque mois les caisses de la SS.
On brûle les cadavres des Victimes devenus trop nombreux.
Rapidement, l’incinération commença à poser problème. Le rendement des fours, surtout ceux de K IV et de K V, mal conçus, s’avérait insuffisant. Le temps manquant pour brûler l’énorme quantité de cadavres des Victimes, les SS décidèrent de les faire incinérer derrière les crématoires et sur des bûchers dressés dans un bois voisin. Très peu de Cendres des Victimes ont été récupérées. Elles étaient jetées non loin du crématoire IV dans un étang, servaient aussi à boucher les trous des routes, à "fertiliser" les champs (engrais), à fabriquer du savon, etc. Aussi, une urne funéraire emplie de cendres est-elle érigée sur une stèle au Mémorial de la Shoah à Auschwitz I afin de pouvoir honorer les morts.
La stèle commémorative
avec l'urne contenant quelques Cendres Humaines sauvegardées.
Quant aux survivants du premier tri, à l’arrivée du train, ils étaient répartis en groupes de travail (des kommandos) et employés comme main-d'œuvre esclave dans le camp, dans des usines dépendant du camp et dans des fermes avoisinantes. Ils subissaient de nombreuses brimades, la malnutrition, l’appel du matin et du soir qui n’en finissait pas. "Alors, il y a eu le 05 décembre 1942, la plus mauvaise journée d’enfer gravée dans ma mémoire. Nous étions six mille à l’appel du matin, mille cinq cents à l’appel du soir."(5)
Vers la fin de la guerre, alors que les crématoires tournaient à plein régime, les nazis tuèrent encore plus de Pauvres Gens, notamment à l’arrivée des Juifs Hongrois, et brûlèrent leurs corps dans des fosses. Alors, les quelques 900 à 1.000 membres du sonderkommando, qui bénéficiaient pendant quatre à cinq mois d'un statut relativement privilégié, furent à leur tour tous exterminés, hormis quelques uns qui par miracle réussirent à se soustraire une fois de plus à la mort... 250 prisonniers responsables des corps des Personnes après gazage, afin d’éviter ce sort, le 7 octobre 1944, se battirent à mort contre les SS pour tenter une évasion collective. Ils s'étaient procurés des explosifs subtilisés, auprès d'un kommando de Jeunes Femmes Juives travaillant dans les usines d'armement de l'Union Werke. Ils réussirent à détruire partiellement le crématoire IV. Après l'explosion, ils coupèrent les barbelés électrifiés à l'aide de pinces d'électricien fabriquées à la hâte, puis s'échappèrent dans la forêt. Mais, leur fuite échoua et tous furent repris ou abattus.
Les ruines du K III : la chambre à gaz.
Toutes ces opérations de gazage étaient, bien sûr, couvertes par le secret le plus absolu. Himmler décida, au cours de l'automne 1944, d'interrompre l'extermination par gazage. Mais, les chambres à gaz-crématoires finalement ne seront détruites qu’en novembre/décembre 1944, et leurs ruines rasées dans la nuit du 21 au 22 janvier 1945 (comme déjà précisé, le crématorium IV était déjà inutilisable suite à une révolte avortée). D'une manière générale, les SS tentèrent, durant la seconde moitié de l'année 1944, de détruire et d'effacer les traces leurs crimes. Ils brûlèrent les listes des Juifs exterminés, une partie des dossiers et de la documentation. Ils ont fait nettoyer et recouvrir de terre par les Déportés, les fosses contenant les Cendres des Victimes. Les nazis mettront fin aux travaux d'agrandissement d'Auschwitz (camp souche et Birkenau) que fin 1944. Par contre, les travaux d'extension de certains camps auxiliaires continueront pratiquement jusqu'à la Libération. Les camps d’Auschwitz se dépeuplèrent progressivement. Les Détenus évacués seront soit employés dans des usines d'armement situées plus à l'intérieur du Reich (principalement des Polonais et des Soviétiques), soit, dans le cadre des marches et des transports de la mort, conduits vers d'autres camps de concentration. Les marches de la mort, endurées par des Détenus épuisés, sans manger ou presque, dans un froid glacial, ont été responsables de plusieurs dizaines de milliers de morts.
Le camp des Familles : tentative de justification de l'indicible...
Le camp des familles est un camp à l'intérieur d'Auschwitz II, qui fut créé en 1943. Il regroupait des familles, principalement d'origine tchécoslovaque. Ce camp devait servir de justification face à l'opinion internationale, une partie de ses membres subirent les expériences du docteur Mengele.
. REFRAIN : "Ô, terre d’allégresse où nous pourrons sans cesse aimer."(2)
Plan du KL III, à Monowitz.
Auschwitz III (Monowitz ou Monowitz-Buna) : quand le travail forcé tuait quotidiennement !
Le gouvernement nazi travaillait avec les industriels allemands (fonderie, industrie chimique, armement…). L'usine IG Farben de la Bunaà l’est de Monowitz, ouverte le 31 mai 1942, en fait un camp de travail forcé (détruit de nos jours), utilisait 10.000 Détenus d'Auschwitz. Sous-alimentés et maltraités, ces derniers finissaient par mourir au travail, quand cela n'était pas dans les chambres à gaz à l'occasion d'une sélection, ou au cours d'une expérience médicale. À Monowitz se trouvait également une fabrique de caoutchouc où les Détenus travaillaient dans d’horribles conditions, parmi lesquels le chimiste italien Primo Levi.
. "Mais un jour dans notre vie, le printemps refleurira, libre enfin, ô ma patrie, je dirai tu es à moi."(2)
Évacuation et libération des camps I, II et III.
En août 1944, l'Armée Rouge se trouvait à 200 km d'Auschwitz. Aussi, en cas de nouvelles victoires soviétiques - ainsi que cela avait déjà été fait pour les autres centres d'extermination, situés plus à l'Est - les autorités nazies envisagèrent la liquidation du camp. Cependant, aussi longtemps que cela a été possible, les nazis ont continué l'extermination dans les chambres à gaz.
Quand les Troupes Soviétiques libérèrent Auschwitz le 27 janvier 1945, ils trouvèrent les Survivants dans un état pitoyable. Ils découvrirent en même temps (malgré l’incendie des "canadas"), 836.525 vêtements féminins, 348.820 vêtements masculins, 43.525 paires de chaussures, ainsi qu'un nombre incroyable de brosses à dent, miroirs et autres effets personnels. Ils découvrirent aussi 460 prothèses et 7 tonnes de cheveux humains provenant des Victimes gazées.
. REFRAIN : "Ô, terre d’allégresse où nous pourrons sans cesse aimer. » (2)
Les camps de concentration d’Auschwitz, dirigés par les SS, firent, durant cinq années, entre mai 1940 et janvier 1945, 1,5 million de Victimes (Hommes, Femmes et Enfants). 900.000 moururent immédiatement après leur sortie des trains. 90% de ces personnes étaient Juives. Ces Victimes de la solution finale furent tuées principalement dans les chambres à gaz, parfois avec des armes à feu, mais périrent aussi de maladies, de malnutrition, de mauvais traitements ou d'expériences médicales. En raison de sa taille, Auschwitz est considéré comme le symbole des meurtres de masse commis par les nazis, et plus particulièrement celui du Génocide des Juifs, soit près de six millions de Personnes assassinées en tout, dans un "réseau de mort organisé" réparti dans toute l'Europe par les allemands. Le 17 janvier 1945 a lieu le dernier appel général. Étaient présents 67.000 déportés, dont 31.800 à Auschwitz I et II, et 35.100 dans les camps auxiliaires dépendant de Monowitz. A la Libération le 27 janvier 1945, les Détenus se débarrassèrent, alors, des derniers kapo survivants. Certaines Personnes, tellement à bout de forces, ont été libérées poussées dans des brouettes pour parcourir les 2 km qui les séparaient de la ville. Les soldats soviétiques ont découvert dans KL I et KL II, 7.000 Survivants (qui n'avaient pas été évacués car trop faibles), squelettiques, errant comme des zombis ou allongés entre la vie et la mort, et environ 600 corps de détenus, exécutés par les SS pendant l'évacuation du camp ou morts d'épuisement. Certains ex-Détenus sont morts en mangeant, devant leurs Libérateurs impuissants, ils n'avaient plus l'habitude de se nourrir...
Les SS brûlent les "canadas" avant l'arrivée des Russes.
Au nom de toutes les Victimes !
Ce génocide fut si horrible que les Survivants pensaient qu’on ne pourrait jamais les croire. Une telle horreur ne s’étant jamais produite auparavant… Ils ont vécu une telle Souffrance, qu’ils n’étaient pas prêts d’oublier (ainsi que leurs descendants) pour le reste de leur Existence tout le mal qu’on leur avait fait, ce qu’ils avaient vécu ici-bas : un ignoble et injuste destin. Leur drame ne peut pas laisser indifférent quand on est un Être Humain. On pensera notamment aux Cohortes de Sacrifiés, de Fantômes Sans Corps, dont les Cendres gisent dans ces lieux maudits, au fond d’un lac, d’une rivière, dans l’enrobé d’une route ou qui ont fertilisé les champs. Cette horreur indescriptible ne trouve même pas un début de signification au travers des mots, des images et des témoignages. On se sent comme impuissant à rendre compte de tels faits, on est vraiment mal à l’aise face à la douleur de l’Autre qu’on ne peut guérir. Seule l’Écoute prime ! Ce sont des instantanés d’éternité de Souffrance qui ne prendront jamais fin, échos irradiants de Peines et de Douleurs, même après la Libération des camps d’Auschwitz ; et surtout, après la signature le 08 mai 1945 de l’Armistice de la Seconde Guerre Mondiale, victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et capitulation sans conditions du Troisième Reich.
Le Mur des Fusillés.
Dépôt d'une gerbe.
Prise de parole d'Hervé Brouillet, Proviseur du Lycée Fabert.
Le Souvenir des Morts, entretenu par les Voix des Survivants, résonne encore dans la tête des élèves de Fabert, de-La-Salle et de Jean XXIII, et de leurs divers accompagnateurs. Ils sont venus pour essayer de comprendre l’indicible, pour que cela ne se reproduise plus jamais. Des Jeunes du reste à la tenue exemplaire - certains en larmes étaient tout simplement submergés d’émotion - qui ont tous fait preuve d’une grande dignité, surtout au moment où deux d’entre eux ont déposé au pied du Mur des Fusillés d’Auschwitz I, une gerbe de fleurs commémorative. Une noble attitude qui symbolise l’espoir que ces jeunes à leur tour, un jour, sauront sauvegarder et transmettre intact le Devoir de mémoire, réconciliant ainsi le passé avec le présent pour mieux préparer l’avenir. Ces Jeunes illustrent à la perfection cette phrase du Talmud inscrite sur le mémorial de Yad Vashem en Israël : "Quiconque sauve une vie sauve l'Univers tout entier". Monument historique et culturel majeur participant au "Devoir de mémoire", Auschwitz est depuis 1979 inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.
Le Drapeau des Déportés aux couleurs de leur tenue de bagnard...
Et comme le dit si bien Alain Kahn :
"La mémoire contre l’oubli
Est un appel douloureux
Opposé au sang et au feu
Pour faire triompher la vie.
Il émane du survivant
Suppliant les vivants
De rejeter l’exclusion
Avec détermination.
Qu’au nom de la Shoah,
L’incessant combat
Contre cette souffrance
Permette l’espérance.
Kaddich pour les martyrs
Afin que leur souvenir
Conduise l’humanité
Sur le chemin de vérité.
Supplique pour le monde.
Que la "bête immonde"
Disparaisse à tout jamais.
Qu’enfin rayonne la Paix !"
Puissions-nous, nous souvenir, longtemps encore, de ce message d'espoir et de Paix d'Alain Kahn, qui rentre en résonance avec notre conscience individuelle et collective ! Et comme, après la tempête vient toujours le beau temps, aussi ce reportage se termine sur une note d’espoir : les époux Survivants Madeleine et Jacques Goldstein se sont retrouvés après avoir été déportés à Birkenau(6). Ils vivent encore… ensemble. Comme quoi il existe bien une Vie après des années à côtoyer la mort… A méditer par tous nos contemporains !
© Un reportage signé : Jean DORVAL, le 11 mai 2011, pour LTC Grands Reportages et LTC Devoir de Mémoire.
Notes :
(1) Message inscrit sur une plaque commémorative à Auschwitz-Birkenau 1940-1945.
(2) Selon : PAROLES/Chant-des-marais.htm Le Chant des Marais a été écrit dans un des premiers camps de concentration situés en Allemagne. Intitulé "Das Lied der Moorsoldaten" (traduit en français sous le titre de "Chant des Marais"), il traduit la plainte des Antifascistes et des Juifs, premiers internés dans ces camps. Pendant longtemps les auteurs de ce chant nous furent inconnus, mais dans un bulletin d’avril 1977, l’Amicale de Mauthausen indique que ce chant est né au camp de Bögermoor en juillet-août 1933. Le texte primitif fut écrit par Johann Esser, il fut ensuite remanié par Wolfgang Lanhoff. Ce poème avait alors pour nom "Bögermoorlied". C’est un autre détenu, Rudi Goguel qui en composa la musique. Par la suite des Détenus d’autres nationalités l’adoptèrent, c’est alors qu’il connut des variantes dans les paroles et les adaptations musicales.
(3) In memorialdelashoah.org
(4) In "Le Monde Juif" paru en 1983.
(5) Selon : fndirp.asso.fr
(6) le film "Les survivants" de Patrick Rotman (un excellent documentaire).
Autres sources documentaires :
Les sites web : encyclopedie.bseditions.fr
© Crédit Photos : © Jean Dorval pour LTC, 2011.
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22/04/2015
Devoir de Mémoire : Le 24 avril 1915 démarrait "La Catastrophe".
Le génocide arménien a été perpétré d'avril 1915 à juillet 1916. Pendant cette période, les deux tiers des Arméniens qui vivaient alors sur le territoire actuel de la Turquie périrent du fait de déportations, famines et massacres de grande ampleur, pour leur appartenance à la Chrétienté.
. 1915-2015 : Un Génocide resté impuni depuis un siècle. - Ce génocide a été planifié et exécuté par le parti au pouvoir à l'époque, le Comité Union et Progrès (CUP), plus connu sous le nom de "Jeunes-Turcs". Il était composé en particulier du triumvirat d'officiers : Talaat Pacha, Enver Pacha et Djemal Pacha. Un trio de criminels de guerre qui dirigeait l'Empire ottoman, engagé dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Empires centraux. Considéré comme l'un des tout premiers du XXe siècle, ce génocide a coûté la vie à environ un million deux cent mille Arméniens d'Anatolie et d'Arménie occidentale. Un "Génocide" et des "Crimes contre l'Humanité" - un vocabulaire consacré, créé à l'époque, pour définir l'horreur de "La Catastrophe" (comme l'appelle les Arméniens), dont la terminologie a dû malheureusement être réutilisée, depuis, pour d'autres massacres de masse - non encore reconnus et impunis à ce jour...
. Un génocide qui mènera à d'autres massacres de masse. - Un "oubli de l'Histoire" honteusement justifié par des "raisons géo-stratégico-économico-militaro-politiques." Il fallait, et il faut encore (à tort), ménager "la susceptibilité" de la Turquie à ce sujet, qui était à l'époque, et est encore de nos jours, un allié de taille. Un "oubli" qui permettra au monstre Hitler de dire : "Mais qui se souvient encore du massacre des Arméniens ?" Une citation communément reprise afin de démontrer le lien entre le génocide arménien et le génocide juif, et que l'impunité dont a bénéficié le premier a facilité la perpétration du second. Il est établi aujourd'hui, grâce au livre de Kévork Bardakjian qui reprenait l'enquête menée en 1968 par l'historien allemand Winfried Baumgart, que le texte où figure cette phrase est authentique. Elle est tirée d'une allocution faite par Hitler aux commandants en chef de l'armée allemande le 22 août 1939 quelques jours avant l'invasion de la Pologne.
. In Memoriam. - A Metz, une messe sera donnée en mémoire des Victimes, en la Cathédrale Saint-Étienne, le jeudi 23 avril 2015, à 18h00. Elle sera suivie d'une marche commémorative. Le lendemain, le vendredi 24 avril 2015, un rassemblement sera organisé à 10 heures, place d'Armes. Il sera suivi, à 11 heures, place Valladier, de l'ouverture d'un Khatchkar (il s'agit d'une pierre en forme de Croix). Venez nombreux rendre hommage aux Martyrs Arméniens !
© Jean DORVAL, le 22 avril 2015, pour LTC Devoir de Mémoire.
iNFOS+ : wiki/génocide_arménien
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06/06/2014
LES BEST OF JD : "HISTOIRE MESSINE DE L’ASSAINISSEMENT ET DU TRAITEMENT DES DECHETS."
Maquette de la ville romaine de Divodurum (Metz).
© Photo ci-dessus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Divodurum_Mediomatricorum
"(…) Divodurum, ancien "village sacré", auquel rien ne manqua pour devenir une cité riche et populeuse, lorsque les Gaulois abandonnèrent leurs citadelles des plus hauts lieux(…)"(1)
En 51 av. J-C., Labienus, lieutenant de César, bat les peuples de la Gaule Belgique, près de Trèves, et soumet les Médiomatriques aux lois de l’Empire romain. Divodurum, la ville entre deux rivières, devient alors une fidèle alliée de Rome, où les Romains élèvent une citadelle, du fait de sa proximité avec la Germanie. Dès cette période, l’hygiène, notamment l’évacuation des déchets et des eaux usées, va prendre de l’importance dans une ville dont la surface enclose, limitée initialement à 58°ha, va évoluer au fil des siècles afin de permettre l’édification d’une grande métropole : Metz. En parallèle, la population messine, de l’Antiquité à nos jours, passe d’environ 20.000 habitants à 127.498, en 1999 (chiffre du dernier recensement général).
© Photos ci-dessus faites par Jean Dorval pour LTC/RLP avec l’aimable autorisation de la Direction des Musées de la Cour d’Or de Metz Métropole en 2006.
UNE PERIODE GALLO-ROMAINE FLEURISSANTE
"Le mythe des travaux d’Hercule rapporte, pour cinquième épreuve, le nettoyage des Ecuries d’Augias, qui sont dans un état de saleté répugnante, puisque jamais encore curées. En moins d’une journée Hercule releva le défi en déviant le cours d’eau de deux fleuves du voisinage pour inonder les étables et entraîner les immondices grâce à l’eau. D’où très certainement l’idée d’utiliser la force de l’eau pour évacuer les déchets…"
Le Musée de la Cour d’Or, rue Chèvremont, se situe sur une partie des anciennes thermes (datées du IIème siècle) qui s’étendent jusqu’au Carmel. On retrouve ce type d’établissement (même époque) aux emplacements du centre commercial Saint-Jacques et de la cafétéria Flunch, place Armand Knecht. Les vestiges du musée comprennent un collecteur d’égout, un égout et un égout principal, avec cunette centrale. La notion d’égout, à l’époque, étant différente de la nôtre, ils auraient servi à évacuer les eaux de bains ; exit donc les excréments humains et autres eaux usées ménagères.
Concernant la période romaine, si aucun égout privé souterrain n’est découvert à ce jour à Metz dans les insulae (immeubles), il existe cependant un embryon de réseau d’égouts collectifs. L’historien Bernard Vigneron(2) décrit ainsi ces ouvrages : "ils suivent (…) les decumani. (…) Leur taille varie selon leur importance, depuis les grands collecteurs jusqu’aux égouts de quartier. (…) [Les égouts des thermes du Carmel comprennent, ndlr] quatre émissaires parallèles en direction de la Moselle, deux le long des façades des rues du Haut-Poirier et des boucheries-Saint-Georges, les deux autres à l’intérieur, bordant le bassin de natation. (…) Le decumanus suivant correspond à la rue du Four-du-Cloître. Balthus relate(3) qu’à l’occasion des grands travaux d’urbanisme on découvrit là, ainsi que dans la rue actuelle du chanoine Collin, plusieurs "égouts formés par de très grosses et grandes pierres blanches, creusées en chenaux (…)". [Il s’agissait d’un fort caniveau prenant vite de l’ampleur en aval, ndlr] place de Chambre, au pied du transept de la cathédrale (…). De la grande décumane, En Fournirue, on n’a pas trouvé le collecteur, qui existait sûrement car on connaît son affluent, desservant les thermes Saint-Jacques et passant sous l’ancienne rue des Bons-Enfants (…). Il se dirigeait vers la Seille et on le retrouve au bas de la rue, plus ample (…). Les affluents, correspondant en principe aux cardines(4), sont (…) mal connus. Chacun des collecteurs des façades des thermes du Carmel recevait un égout secondaire (…). De dimensions comparables au collecteur principal, par contre, est l’égout de la rue de la Chèvre (…). Un regard avait été disposé au carrefour des rues, à l’embranchement. On sait que la place de Chambre du côté de la rue du Faisan possédait plusieurs égouts. A proximité de l’actuelle halle aux poissons, la salle à abside dite "cloaque" de Saint-Victor avait un émissaire en direction de la Moselle proche. Pour les faubourgs, on a trouvé au Pontiffroy un caniveau de pierres creusées en rigole, assez semblable à celui de la rue du Four-du-Cloître(5)."
D’autre part, dans les années 80, des fouilles de sauvetage ont eu lieu, suite à la réhabilitation de l’ancien arsenal et à l’extension du parking souterrain de l’Esplanade-Belvédère(6). En raison d’importants travaux de nivellement, au XIXème siècle, les résultats les plus significatifs concernent seulement les Ier et IIIème siècles ; mais, l’occupation a été continue du Ier au IVème°siècle. On observe la présence d’un « réseau » de caniveaux de part et d’autre des rues mises au jour, avec coffrage en bois et planches de recouvrement. Une conduite en bois relie deux fossés séparés par une route ; alors, que dans la généralité des plaques de pierre recouvrent les fossés de liaison. Une étude des traces organiques présentes dans ces caniveaux a permis de déterminer leur utilisation probable comme égouts, hormis les excréments humains. En revanche, on ne sait pas si les gens procèdent au vidage de leurs eaux usées par tuyauterie ou par récipient, car suite aux nombreux travaux réalisés au cours des siècles, beaucoup d’installations sont détruites ou incomplètes. Régulièrement, on procède au curage manuel de ces fossés et l’évacuation des boues "récoltées" se fait par charrette.
En ce qui concerne les fosses-dépotoirs, les archéologues s’accordent pour leurs trouver quatre origines distinctes. Ce sont d’anciens points de récupération de matériaux de construction ou de stockage de marchandises ; des trous creusés spécialement ; ou des fosses, avec structures rituelles. Michel Provost relate que rue Taison "quelques structures du Haut-Empire ont été étudiées"(7) Pour cette époque, on n’a pas retrouvé dans les fosses-dépotoirs de traces d’excréments ; peut-être parce qu’elles sont vidangées régulièrement… Il n’y a pas non plus de latrines (elles concernent de rares privilégiés) et de vespasiennes.
© Photo ci-dessus : http://www.cosmovisions.com/monuPuits.htm
LA STAGNATION DU MOYEN AGE
"Au Moyen Age, l’eau est tirée au puits, les eaux usées et les déchets rejetés à proximité des habitations. Cela entraîne la contamination des ressources et l’apparition d’épidémies. Au fil du temps, l’eau potable est prélevée en amont des cités et les eaux usées rejetées en aval…"
Concernant le Moyen Age, on n’a pas beaucoup d’informations sur l’assainissement messin, contrairement au reste de la France et de l’Europe. Les Archives Municipales de Metz conservent quelques précieux documents du XIIème siècle. Par contre, les fouilles archéologiques, relatives aux latrines et aux fosses-dépotoirs, apportent un éclairage de terrain. Philippe Brunella, Dominique Heckenbenner et Pierre Thion précisent que "Livrant un mobilier archéologique varié, abondant et souvent très bien conservé, les latrines-dépotoirs constituent une source privilégiée de documentation sur la culture matérielle. Elles conjuguent en général deux fonctions, tout à la fois fosses d’aisances au sens strict, accueillant les rejets excrémentiels, et poubelles-dépotoirs, permettant de se débarrasser d’immondices divers, domestiques, voire artisanaux ou encore agricoles. En effet, les égouts sont encore rares durant le Moyen Age (…) et les services de ramassage et d’évacuation des ordures (…) inexistants [ils apparaissent seulement au XIXème siècle, ndlr]. Intégrées aux sous-sols des habitations, ou creusées dans les arrières-cours ou jardins en cœur d’îlot, ces structures présentent une relative variété de morphologie et de mode de construction (…)."(8) Dans la pratique, il est possible que les immeubles soient dotés, à chaque étage, de tuyaux d’évacuation reliés à ces pièces voûtées. Pour ce faire, on utilise un pot à eau en guise de chasse d’eau ! L’étanchéité de ce système étant peu fiable - il faut aussi attendre le XIXème siècle pour que les enduits hydrauliques soient efficaces – les gens polluent leur propre environnement ; particulièrement la nappe phréatique, où est puisée l’eau de consommation courante. "Le "remplissage d’occupation" [de ces fosses, ndlr], correspondant à leur utilisation, est constitué de couches très organiques, marron à brun-noir, riches en débris divers, alternant souvent avec des épandages de gravats, visant peut-être à réduire les émanations. Si certaines latrines sont vidangées régulièrement, d’autres paraissent correspondre à un stockage définitif, la structure étant abandonnée une fois pleine."(8) Dans le cas, d’une vidange régulière, l’opération est réalisée à la pelle, grâce à une trappe d’accès. L’évacuation des boues se fait toujours par charrette, à l’extérieur de la ville, vers les zones de maraîchages, les champs ou en décharge.
Michel Provost relate, concernant la période du Haut Moyen Age, que l’on trouve rue Taison "(…) une fosse interprétée comme des latrines (…), de forme semi-circulaire (…). [On constate la présence d’un disque en os, ndlr] épais percé en son centre, dont la face plate est décorée de cercles concentriques, d’une rosace et de cercles pointés."(7) Philippe Brunella, Dominique Heckenbenner et Pierre Thion précisent que "[les plus anciennes latrines-dépotoir mises au jour, sur ce site, sont datables des Vème-VIème°siècles. D’autres structures sont de la fin du Moyen Age et du début des Temps Modernes, ndlr]. Sur le site de l’Arsenal [on a trouvé, ndlr] douze latrines-dépotoirs (…) [La plus ancienne remonte au XIVème siècle. Sur les Hauts de Sainte-Croix, ndlr] les structures médiévales (…) [du XVème siècle, ndlr] avaient vocation de puits ou de latrines-dépotoirs. "(8)
D’autre part, la présence d’une batterie de "toilettes" est attestée dans l’ancien cloître des Cordeliers, fondé au XIIIème siècle. L’évacuation des excréments se fait directement dans la Seille, par la pente située rue des Murs. En règle générale, du Moyen Age aux XVIème et XVIIème siècles, on trouve à Metz uniquement des fosses d’aisances et des puits filtrant à matières. Dans les rues, l’évacuation des eaux usagées et pluviales, ainsi que les déchets, se fait par des goulottes et caniveaux centraux, à l’air libre.
Enfin, contrairement aux idées reçues, les gens d’alors sont très propres, puisque, dès la fin de la moitié du XVIème siècle, on sait que l’on ne contracte pas de microbes par les pores dilatés, par l’eau, pendant un bain. Pour preuve, on trouve des étuves publiques, d’initiative privée. Mais, elles se transforment vite en lieu de débauche qui favorisent le développement de la vérole… Pour la petite histoire, on notera que la peine de "Xuppe" (en allemand "Chuppen") se trouve appliquée jusqu’au XVIème siècle. Elle consiste à mettre le (ou les) condamné(s) dans une cage que l’on trempe dans l’égout (romain ?) à excréments, situé place Coislin.
Fosse dépotoir dans un couvent de carmélites du 17e siècle dans la cour d'une école à Metz.
© Photo ci-dessus : http://www.inrap.fr
DES TEMPS MODERNES POUSSIFS
"A cette époque, le métier très particulier de cureur de puits et d’égoutier se développe…"
Rares sont les tronçons d’égouts de cette période, cependant on peut faire remonter les structures en pierre de Jaumont existantes au XVIIème siècle. Les Archives Municipales de Metz possèdent des documents sur les égouts du XVIIIème°siècle. Relativement, à l’évacuation des boues des fosses, aux XVIème et XVIIIème siècles, une très importante littérature rapporte qu’on y « découvre »… les cadavres de bébés non désirés, le magot caché du grand-père, etc. De même, au cours des fouilles de l’Arsenal, on a trouvé des latrines post-médiévales : l’une d’entre elles date du début du XVIème°siècle et deux autres de la fin du XVIème siècle et du début du XVIIème siècle.
© Photo ci-dessus : http://www.miroirdutemps.fr
UNE PÉRIODE CONTEMPORAINE OFFENSIVE
"Les allemands transforment la ville, dès leur arrivée, fin du XIXème siècle ; démantelant les murailles, afin d’en faciliter le développement. Ils axent leur action sur l’hygiène et l’assainissement de la ville, à cause des épidémies de choléra de 1832, 1849, 1853-54 et 1866, et de typhus de 1813-1814 ; et suite à la promulgation d’une loi allemande de 1902/1903, rendant le tout-à-l’égout obligatoire."
Le bras de la Seille traversant la ville est comblé, devenant les rues des Tanneurs et Haute-Seille. Les historiens Jean-Claude et Renaud Berrar indiquent que "Dès 1872, la municipalité faisait remarquer que la Seille, intra-muros, était insalubre à cause de sa faible déclivité (…). Comme les habitants des maisons de part et d’autre de la rive jetaient des ordures ménagères de toutes sortes renfermant des substances organiques, végétales et animales, le canal intérieur traversant la ville depuis la porte Mazelle jusqu’à la porte Sainte-Barbe était un égout à ciel ouvert. (…) En avril 1904, on réalisa les travaux de curage de la partie de la Seille traversant la ville. En juin, le lit complètement mis à sec à l’intérieur, on débuta, près de la porte Mazelle, les travaux de canalisation en relevant les pierres du parapet et en démolissant les murs du quai en plusieurs endroits. Par les brèches pratiquées, on introduisit les matériaux nécessaires à la construction de la canalisation. En juillet 1904, dans la nouvelle rue de la Seille, on coula du béton dans le canal, pour couvrir les conduites dans lesquelles s’écoulent les eaux ménagères."(9)
André Jeanmaire rappelle, dans son ouvrage "Le Champ-à-Seille", l’état d’insalubrité de la Seille : "le compost que charriait la rivière contribuait (…) à la qualité des cuirs corroyés par les tanneurs installés un peu plus loin, mais les effluves surtout par les basses eaux, incommodaient fort le quartier"(10) ; et que, "Dès 1806, la municipalité voulut couvrir la partie de la rivière qui traversait le quartier. Mais les tanneurs n’étaient pas d’accord. En 1850, le conseil se prononça pour l’édification d’une voûte sur la Seille, depuis la rue du Pont-à-Seille jusqu’à la rue de la Grande-Armée. En 1862, l’architecte de la ville présenta un projet qui resta sans suite. Et c’est pendant la première annexion allemande, en 1905-1906, que l’administration combla ce canal de la Seille."(10)
Il est à signaler l’existence au commencement de la rue des Tanneurs d’un collecteur d’une centaine de mètres, réalisé par les allemands (ou les français…), recouvert sur la moitié de sa section, datant de la dernière moitié du XIXème siècle ; période 1862-1870 ou 1870-1900. D’autre part, les allemands constituent de magnifiques plans techniques, très précis, représentant chaque nouvel égout, avec croquis en couleurs. Ils dressent notamment le schéma général des égouts de Metz, à l’échelle 1°/2.000 ; dont les services techniques français de la Ville de Metz font une copie « francisée » et actualisée, datant sûrement des années 50.
UN RÉSEAU D’ASSAINISSEMENT ET DE VALORISATION DES DÉCHETS ULTRA-MODERNE DEPUIS LE XXème SIÈCLE
"Les eaux usées sont désormais traitées avant d’être rejetées et les déchets valorisés, afin de protéger le milieu naturel…"
L'UIOM de Metz (Unité d'Incinération des Ordures Ménagères) a été exploitée de 1969 à 1997. En 2001, le Centre de Valorisation des Déchets (CVD) est inauguré, avec la mise en place d’une Unité de Tri des Matériaux (UTM) à recycler et une Unité de Valorisation Energétique (UVE). En 2005, 92.000 tonnes d’incinérés et environ 12.000 tonnes de matériaux recyclables sont traités. Le réseau d’égouts représente 1.151 km. Les stations d'épuration exploitées sont celles de l’Agglomération messine (dont la mise en service remonte à 1973 et la modernisation afin d’éliminer les pollutions azotées et phosphorées à 1996), La Maxe, Noisseville, Pouilly, Laquenexy et Pournoy-la-Chétive. Le volume épuré représente 21.619.000°m3. Le dimensionnement permet de traiter une pollution d’une capacité de 440.000 équivalent-habitants. Un outil technique de pointe est donc en place sur l’Agglomération messine pour le respect de l’Environnement (11).
ÉPILOGUE
En conclusion, on peut dire que l’évolution globale du réseau messin d’assainissement et de traitement des déchets est le fruit principalement du volontarisme tant des romains que des allemands. Ils ont en commun le souci de l’organisation et du développement de l’hygiène pour le bien-être du plus grand nombre. En complémentarité, notre époque moderne s’est fixée comme objectifs de répondre aux impératifs de respect de l’Environnement et de mise en place du Développement Durable. Ainsi, dans un monde en mutation technologique perpétuelle, il s’agit de relever, au quotidien, le défi de la prévention des problématiques que l’homme s’impose de par ses activités (industrielles ou non), avant qu’il détruise la nature et se détruise par là même.
© Jean Dorval , le 15/10/06, pour LTC Grands Reportages.
Notes :
(1) C. Jullian, Histoire de la Gaule, t. VI, page 472 ; (2) "Metz Antique" de Bernard Vigneron publié aux éditions Maisonneuve en 1986, page 195 ; (3) Annales, page 323 ; (4) les decumani, axes routiers, orientés d’est en ouest, étaient coupés par des cardines (nord-sud) ; (5) G. Schlemaire , Asha 1978, page 73 ; (6) "Gallia, fouilles et monuments archéologiques en France métropolitaine", tome 49, 1992, CNRS Editions, 1993 ; (7) "Carte archéologique de la Gaule, pré-inventaire archéologique publié sous la responsabilité de Michel Provost ; Metz, 57/2, Pascal Flotté", publié par Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Ministère de l’Education Nationale, Ministère de la Recherche, Ministère de la Culture et de la Communication, Maison des Sciences de l’Homme, page 171 ; (8) "Metz médiéval, mises au jour, mise à jour, Metz Musées de Cour d’Or", paru aux éditions Serpenoise en 1996 ; (9) "Metz sous l’Empire Germanique" de Jean-Claude et Renaud Berrar, publié aux éditions Serpenoise en 2003 ; (10) Le Républicain Lorrain du 29/08/06 ; (11) Pour visiter les sites industriels de la Régie Haganis (station d’épuration et centre de valorisation des déchets), contacter M. Settimo Reina au 03.87.34.22.94 (adresse : Nouveau Port, 57050 METZ).
- Remerciements pour leur aide à M. Pierre Thion, Ingénieur d’études, Service Régional de l’archéologie de Lorraine ; Mme Marielle Doridat-Morel, Documentaliste, Service Régional de l’archéologie de Lorraine ; M. Lucas, Chef de service, Musées de Metz (La Cour d'Or) ; M. Françoise Clément, Documentaliste, Musées de Metz (La Cour d'Or) ; M. Robert Schoumacker, chargé de mission aux Archives départementales de la Moselle ; MM. Thierry Deprez et Victor Benz, des archives de Metz ; Mme Florence Heller, Documentaliste de l’Inrap Metz ; le Service Etat civil de la Mairie de Metz ; M. Alain Durban, Service Etudes de la Ville de Metz ; M. Caillot, Responsable du Pôle Urbanisme de la CA2M ; M. Doncque, responsable à la Médiathèque de Metz-Pontiffroy ; M. Wagner, conservateur, à la Médiathèque de Metz-Pontiffroy ; le service des plans à la Médiathèque de Metz-Pontiffroy ; MM.°Gourlot et Schneider, deux historiens locaux, et animateurs de la revue « Renaissance du vieux Metz » ; ainsi qu’au Service Urbanisme de la Ville de Metz
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12/01/2014
LE TEMPS DE NOEL SE CLOTURE PAR LE BAPTEME DE NOTRE SEIGNEUR JéSUS CHRIST.
"Après avoir été Baptisé lui aussi, Jésus priait,
le Ciel s'ouvrit." (LUC 3, 15)
"Le dimanche qui suit l’Épiphanie, l’Église nous invite à célébrer le baptême de Jésus. C’est le premier acte de sa vie publique, mais pourquoi Jésus a-t-il besoin d’être baptisé par Jean-Baptiste ?
Mt 3, 13 : "Alors Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui. 14 Jean voulait l’en empêcher et disait : "C’est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi !" 15 Mais Jésus lui répondit : "Pour le moment, laisse-moi faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste." Alors Jean le laisse faire.
Jésus demande à Jean de le baptiser dans les eaux du Jourdain. C’est une pratique courante au temps de Jésus. Les baptistes accueillaient les juifs pieux, désireux d’être purifiés de leurs péchés en vue des temps messianiques qu’ils estimaient imminents. Comme tout Juif pratiquant Jésus fréquente la synagogue, il écoute, lit la Bible, prie avec. En demandant le baptême de pénitence, Jésus, lui qui est sans péché, pose un geste de solidarité avec les pécheurs. Il exprime de cette manière un choix concernant sa mission, son option préférentielle pour toutes formes de pauvreté, y compris spirituelle, et inaugure ainsi son ministère de serviteur.
Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l’eau ; voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. 17 Et des cieux, une voix disait : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour."
"L’Abaissement" de Jésus à son baptême aboutit à une "Théophanie", à une manifestation de Dieu. Au moment où Jésus s’assimile lui-même aux pécheurs, où il se veut un homme comme les autres, il est manifesté comme Fils de Dieu. C’est ce que nous rappelle l’antienne d’ouverture : "Au baptême de Jésus, les cieux s’ouvrirent ; l’Esprit, comme une colombe, reposa sur lui, la voix du Père se fit entendre : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour ". La voix du Père est parole de vie. En s’adressant aux témoins, elle révèle l’identité de Jésus. Il est "le Fils bien-aimé". La relation entre Jésus et son Père situe le Christ comme Fils. Le Père est la source. Il ne s’agit pas de mettre au jour une relation nouvelle entre le Père et Jésus, mais de faire connaître ce qui est déjà là. Le baptême du Christ marque la révélation décisive de l’habitation de l’Esprit en Jésus. C’est ainsi que, comme le baptiste l’avait pressenti, le baptême d’eau deviendra." (1)
En plongeant dans les eaux du Jourdain, le Christ passe par la mort pour renaître du Père et de l’Esprit. Par ce Baptême, par notre Baptême, le Christ nous appelle à nous convertir et à vivre une nouvelle Vie dans l’Alliance avec le Père. Cette Alliance Divine est proposée par l’intermédiaire de Jésus-Christ à tous les Hommes, sans distinction. Jésus est le Seigneur de tous les Êtres Humains dans l’Esprit de Pentecôte et d’Universalité de l’Église, c’est pourquoi il est appelé "Notre-Seigneur". Il nous invite à Le suivre, à croire en Sa parole et, avec la force du Saint-Esprit, à accomplir ce qui est juste (aider les pauvres, respecter les plus petits d’entre nous tous, etc.), à agir sans faiblir (pardonner à nos ennemis, croire en Dieu en toutes circonstances, croire sans avoir vu, etc.). Fort de l’Amour de Dieu, diffusons Sa Parole, entrons en Pénitence, soyons les porteurs de l’Eucharistie !
© Jean DORVAL pour LTC Croire
Source documentaire :
(1) LiturgieCatholique.fr/Le-Baptême-du-Christ
INFO+ : Wiki/Baptême_du_Christ
& Père-Gilbert-Adam.org/Baptême-du-Seigneur
"Jésus remonte de l'eau et fait remonter avec lui le monde qu'il porte. Rien ne donne autant de joie à Dieu."
Saint Grégoire de Naziance (IVe siècle)
12:41 Publié dans LTC GRANDS REPORTAGES | Lien permanent | Tags : le baptême de notre seigneur, l'avent, la venue du messie, le messie, noël 2012, pardonne-nous comme nous pardonnons, jean vanier, trajectoire d'évangile, comment vaincre la tentation ? », jean dorval, jean dorval pour ltc, jean dorval pour ltc religion, l'ascension, ascension, catholique, et fier de l'être, catholicisme, histoire, jésus, christ, la messe, croire, dieu, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, france, europe, ue, union européenne, montée au ciel, ciel, la grâce, divine, divin, la vierge marie, assomption, les anges, le tombeau du christ, ressuscité, le pape, jean-paul ii, benoît xvi, le vatican, présidentielles, législatives, jo de londres, paix, mère teresa | Facebook |
10/05/2013
LTC DEVOIR DE MEMOIRE : "GET UP, STAND UP !" (Le 10.05.2013, journée nationale de l'abolition de l'esclavage.)
« Get Up, Stand Up » est une chanson de Reggae écrite par Bob Marley et Peter Tosh en 1973. Elle est parue d'abord sur l'album « Burnin’ » des Wailers.
Elle fut ensuite réinterprétée en diverses versions par Bob Marley & The Wailers et par Peter Tosh, mais également par Martha Velez, Big Youth, The Slickers, Bunny Wailer, Toots & the Maytals, Lloyd Willis, The Chequers, Delton Screechie, Ruddy Thomas, Shabba Ranks, Ijahman, Tracy Chapman, Ben Harper, Sawa, Jah Cure et Arno, et Ojos de Brujo.
« Get Up, Stand Up » se présente comme un Hymne contre le racisme et l'oppression exercée sur les diverses ethnies issues d'Afrique ou en Afrique. Bob Marley y incite à se battre pour "ses" droits. Les paroles de cette chanson dénoncent également un aspect de la colonisation, au moment où l'Église catholique tente de convertir certains pays Africains au Christianisme en y envoyant des prêtres. Il clame sans hésitation : « (…) Preacherman don't tell me, heaven is under the earth (…) »
Cette célèbre chanson très revendicative est aussi incluse dans les compilations « Legend » et « Rebel Music » de Bob Marley & the Wailers. De même, elle apparaît dans le jeu « Rock Band 3 ».
Source documentaire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Get_Up,_Stand_Up
22:04 Publié dans LTC GRANDS REPORTAGES | Lien permanent | Tags : le 10.05.2013, journée nationale de l'abolition de l'esclavage, journée internationale de commémoration des victimes de l'esclav, et de la traite transatlantique des esclaves, hommage au peuple noir, esclavage, publié dans ltc devoir de memoire | lien permanent | envoyer cet, ok !, ltc devoir de memoire | lien permanent | envoyer cette note | ta, hommage à la dissidence antillaise, exposition, marly, 57, moselle, exposition la dissidence en martinique, et en guadeloupe 1940-1945, la loi n° 54-415, du 14 avril 1954, institue le dernier dimanche d'avril, "journée nationale du souvenir des victimes, et des héros de la déportation", le 28 avril 2013 commémoration, 1914-1918, première guerre mondiale, monument aux morts, devoir de mémoire, ltc devoir de mémoire, combattants, morts pour la france, france, souvenir français, henry schumann, consistoire israélite de moselle, bruno fizson, grand rabin, andré masius, jean dorval pour ltc, jean dorval, histoire, voyage de mémoire, auschwitz 1, auschwitz 2, auschwitz 3, trois camps, camp de la mort, déportation, birkenau, juif, homosexuel, tsiganes | Facebook |
05/05/2013
COMMEMORATION DU 08 MAI 1945 : HOMMAGE A LA DISSIDENCE ANTILLAISE !
Si une majorité de gens sait que le 8 mai 1945 est la date marquant la Victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, suite à l'annonce de la capitulation de l'Allemagne ; par contre, et c’est une honte pour notre pays, pas grand monde sait qu’aux Antilles Françaises (Martinique et Guadeloupe, et jusqu’en Guyane), le régime de Vichy a fait face à une double « Dissidence » (ou Résistance) : une intérieur et une extérieure. L’Exposition « La Dissidence en Martinique et en Guadeloupe 1940-1945 » qui a lieu dans le hall de l'Hôtel de Ville de Marly (57), du 03 au 10 mai 2013 (Entrée libre), réhabilite cette Résistance méconnue, oubliée de l’Histoire, afin que tous les Devoirs de Mémoire soient respectés et qu’aucune souffrance humaine ne soit plus ignorée.
C'était en juillet 2010 sur France 5...
UNE RESISTANCE NON RECONNUE ET QUI POURTANT MERITE « LA UNE DES JT ! »
« Non, se souvenir du Port de l'angoisse d'Howard Hawks ne suffit plus pour comprendre ce que furent les manifestations de l'hostilité au régime de Vichy aux Antilles françaises. Éric T. Jennings dit toute la complexité des formes d'une dissidence qui permit à la fois de rallier ces îles à la France combattante et d'afficher la singularité des cultures d'opposition chez ceux qui, jadis, avaient connu l'esclavage et le marronnage(1). Il s'agissait bien, là-bas, d'une résistance à la menace raciste. »(2)
Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les Résistants Antillais ont donc mis en œuvre deux niveaux de Résistance pour s'opposer au régime de Vichy. Un, au niveau intérieur, et un autre au niveau extérieur.
A l’intérieur, cette "Dissidence" s'exprime tout d'abord par des actes symboliques isolés, avant finalement de s'organiser. Ainsi, à partir de 1942, la constitution de Mouvements de Résistance permet la large diffusion de tracts et de journaux clandestins. En 1943, d’importants troubles politiques se développent : en avril, par la mutinerie des marins du croiseur-cuirassé « La Jeanne d'Arc » d’une durée de 23 heures ; d’avril à juin, par des émeutes dans plusieurs communes de Guadeloupe ; et le 29 juin, par la mutinerie de la 3ème Compagnie du « Camp Balata » à Fort-de-France, qui entraîne le renversement des autorités vichystes locales, incarnées par l'Amiral Robert, Haut-Commissaire de la France aux Antilles depuis 1940. La Guadeloupe tombera le 15 juillet.
Le croiseur-cuirassé « La Jeanne d'Arc ».
A l’extérieur, l’exode de nombreux Antillais va former le socle d’une Résistance organisée. En effet, 4.000 à 5.000 Antillais(3) s'échappent de Martinique et de Guadeloupe(4), entre 1940 et 1943, surtout en 1942 et 1943, à bord de frêles esquifs, en direction des îles anglaises voisines : La Dominique, Sainte Lucie et parfois Antigua. Une des figures de proue de ces Résistants Antillais est Frantz Fanon(5). Tous ces réfugiés de leur exile s'engagent dans la France Libre, et sont orientés vers les Etats-Unis, pour y recevoir une formation militaire. À la Dominique, le 11 octobre 1942, un premier convoi de 325 personnes part ; le 1er janvier 1943, un deuxième convoi de 108 évadés ; le 4 avril suivant, un troisième de 96 volontaires ; le 29 avril, un quatrième de 33 hommes ; et le 10 juin, un dernier de 929 personnes. En juillet, après le ralliement de la Martinique et de la Guadeloupe, il reste 3.000 hommes à rapatrier. En Guyane, les « Dissidents » tentent de rejoindre le Surinam.
Le 1er Bataillon des Antilles (Archives Amicale DFL).
CARTE DU PARCOURS DU BATAILLON DES ANTILLES.
Carte et légende réalisée dans le cadre du travail des élèves du Lycée Saint James (Martinique) pour le concours Résistance et Déportation 05-06.
(Source documentaire : http://www.1dfl.fr/decouvrez-ses-unites/defense-contre-avions/)
POUR COMBATTRE CETTE « DISSIDENCE », VICHY EMPLOIE LES GRANDS MOYENS…
Pour combattre la « Dissidence » Antillaise, le 10 septembre 1940, les autorités vichystes prennent un décret-loi « relatif aux mesures à prendre aux Antilles et à la Réunion, à l'égard des individus dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique ». Trois jours plus tard, un arrêté institue le Fort Napoléon, aux Îles Saintes, comme « lieu d'internement pour les individus dangereux pour la défense nationale et la sécurité publique ». Transformé en prison, le Fort Napoléon est, avec le Fort Saint-Charles, en Guadeloupe, et les Îles du Salut, en Guyane, le principal centre d'internement des « Dissidents ». Entre 1940 et 1943, selon une étude, il y aurait eu 137 Internés au Fort Napoléon(6).
© Photo ci-dessus (Le Fort Napoléon aux Îles Saintes) :
http://www.voyage-antilles-guadeloupe.com/lessaintes/lessaintes5.html
Par la suite, l'amiral Robert renforce la surveillance des côtes et les patrouilles en mer. Aussi, en 1941, une dizaine de personnes, en majorité originaires de la métropole, se retrouvent internées au « Camp Balata », au Fort Desaix ou dans la cale de navires de guerre. Georges Chalono et Joseph de Reynal sont envoyés au Fort Napoléon pour avoir collé le « V » de la « Victoire » sur leur voiture.
Le 9 mars 1941, en Martinique, Maurice des Étages est arrêté pour avoir fourni un canot avec un équipage et de l'argent à trois sous-officiers, Hervé de France, Henri Dubois et Chapeyrou, qui sont arrêtés alors qu'ils s'apprêtent à s'embarquer pour Sainte-Lucie. Interné huit mois à bord du croiseur « Émile Bertin » et du porte-avions « Béarn », Maurice des Étages est condamné le 15 octobre suivant par la Haute Cour de Justice Criminelle à quinze ans de travaux forcés, à vingt ans d'interdiction de droits civils et politiques, et à la confiscation de ses biens pour haute trahison. On le déporte au bagne des Îles du Salut, où il reste vingt-quatre mois. Hervé de France est condamné à cinq ans de travaux forcés, Henri Dubois et Chapeyrou à trois ans.
En mars 1943, 250 « Dissidents » sont arrêtés. La « Dissidence » concerne également des marins. Par exemple, en juin 1941, un graisseur du pétrolier « Bourgogne », ayant quitté le bord dans l'intention de rejoindre Sainte-Lucie, est arrêté et emprisonné. On le transfère au Fort Napoléon, puis aux Îles du Salut. Ensuite, trois marins du pétrolier « Kobad » sont interceptés alors qu'ils tentent de gagner Sainte-Lucie à bord d'une embarcation. Ils sont condamnés à la prison. On les libère le 17 juillet 1943, après le ralliement de la Martinique. Enfin, à Sainte-Anne (Martinique), le patron du voilier « Adelina », qui désire partir pour Sainte-Lucie avec son navire, est dénoncé et inquiété par la police. En tout, les tribunaux de l’époque ont prononcé 83 condamnations à mort par contumace pour fait de « Dissidence ».
EN MEMOIRE DE GASTON MONNERVILLE : UN AUTRE « DISSIDENT… »
Le Guyanais, Gaston Monnerville, est engagé volontaire dans la Marine Nationale, du 23 juin 1939 jusqu'à la formation du régime Pétain en juin 1940. Il participe à la Résistance en prenant contact avec le Capitaine Chevance. Entré dans le Mouvement Combat, sous le nom de « Saint-Just », en mémoire de son oncle, Saint-Just Orville, Maire de Case-Pilote, à la Martinique, Monnerville proteste à Vichy contre les premières mesures discriminatoires qui frappent « les Juifs, les Arabes et les Hommes de Couleur ». Le Maréchal Pétain ne tient pas compte de ses revendications. Ayant rejoint les Forces Françaises Libres, Gaston Monnerville siègera à l’Assemblée consultative provisoire en 1943(7). Le Gouvernement provisoire de la République française le chargera de préparer le statut de l’Outre-mer Français. La vieille revendication d'accorder le statut de Département Français aux « quatre vieilles colonies » aboutit finalement sous son impulsion politique. De ce fait, en 1946, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion deviennent des départements d'outre-mer.
"Une" du Quotidien "FRANCE-ANTILLES" du 10 Mai 2006.
IN FINE : « HONNEUR A TOI SOLDAT ANTILLAIS DE LA FRANCE LIBRE ! »
La Dissidence Antillaise, qui puise incontestablement ses formes et sa logique dans le passé antillais (esclavage et marronnage), est une réaction salvatrice contre les lois racistes de Vichy. Elle a marqué profondément le visage politique et l'avenir des Antilles. En révélant l'existence de mouvances antillaises séparatistes sous Vichy, et en mettant en lumière le problème posé, au moment de la Libération, pour faire reconnaître la Résistance Antillaise ; l’Exposition « La Dissidence en Martinique et en Guadeloupe 1940-1945 » réhabilite les Héros Résistants Antillais qui ont préfiguré jusqu’aux stratégies utilisées par les Maquisards Métropolitains (eux aussi en Résistance). La IVème République, injustement, et toute honte bue, a ôté son Statut de Résistants aux « Dissidents », afin de mieux légitimer sa posture coloniale, dans une nouvelle conjoncture internationale, hostile au colonialisme d'avant-guerre. C'est ainsi que les Résistants Antillais n’ont pratiquement pas été honorés par la Mère Patrie, qui historiquement a toujours lâchement abandonné ses Défenseurs venus des Colonies, à l’image des Tirailleurs Sénégalais, des Spahis Marocains, etc. et plus tard des Harkis. La départementalisation des Antilles en 1946 est d’ailleurs destinée à « couper court à toutes les convoitises étrangères. » A contrario, cette même départementalisation est présentée par les principales tendances politiques antillaises comme issue de la « Dissidence », donc comme étant le fruit de la Résistance Antillaise de 1942 à 1943. Cette Résistance Antillaise au régime de Vichy a présenté, et présente jusqu'à nos jours, un éventail complexe de revendications, de mémoires et d'idéologies. Elle est en fait un carrefour entre trois grandes questions trop longtemps dissociées par l’Histoire : Vichy et la Résistance ; la définition de la spécificité ou de l'interdépendance des identités antillaise et française ; et la décolonisation, par voie d'assimilation ou par voie séparatiste. Dans tous les cas, et quelque soit l’avenir des Antilles, il convient d’honorer les Martyrs de la Résistance Antillaise, ces Fils de la Nation Française comme les Autres, et de saluer leur Mémoire : « Honneur à Toi, Soldat Antillais de la France Libre ! La Patrie reconnaissante ! »
© Jean DORVAL, le 05 mai 2013, pour LTC Devoir de Mémoire (sur une idée de mon Ami Gilbert).
INFO+ :
Exposition La dissidence en Martinique et en Guadeloupe 1940-1945
Lieu : Marly (57), dans le hall de l'Hôtel de Ville, du 3 au 10 mai 2013. Entrée libre.
Pour approndir le sujet :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_2000_num_68_1_3935
Notes :
(1 ) Le marronnage était le nom donné à la fuite d'un esclave hors de la propriété de son maître en Amérique, aux Antilles ou dans les Mascareignes à l'époque coloniale. Le fuyard lui-même était appelé Marron ou Nègre Marron, Negmarron voire Cimarron (d'après le terme espagnol d'origine),
(2) In « La Dissidence Aux Antilles, (1940-1943) », par Éric T. Jennings, http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_2000_num_68_1_3935#,
(3) En octobre 1942, on compte 4.000 Antillais et 500 militaires français, surtout des marins, dans les îles voisines,
(4) Sur une population de 550 000 habitants selon le recensement de 1936, 246 000 en Martinique, 304 000 en Guadeloupe,
(5) Dominique Chathuant, « Aux origines de la Dissidence guadeloupéenne 1940-1943 », thèse de 3ème cycle, Université de Reims Champagne-Ardennes, 1991, p. 136,
(6) Frantz Omar Fanon, né le 20 juillet1925, à Fort-de-France, et mort le 6 décembre 1961 à Bethesda (Washington DC, États-Unis), est un psychiatre et essayiste français Martiniquais et Algérien. Il est l'un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste,
(7) L'« Assemblée consultative provisoire » est une Assemblée représentant les Mouvements Résistants, les partis politiques et les territoires engagés dans la guerre au côté des Alliés, sous la direction du Comité français de la Libération Nationale (CFLN). Réunie en application de l’ordonnance du CFLN, du 17 septembre 1943, elle tint d'abord ses séances à Alger, au palais des Délégations financières, entre le 3 novembre 1943 et le 25 juillet 1944 ; puis à Paris, au palais du Luxembourg, entre le 7 novembre 1944 et le 3 août 1945.
Bibliographie :
. Eric Jennings, « La Dissidence aux Antilles (1940-1943) », in « Vingtième Siècle ». Revue d'histoire, n° 68, octobre-décembre 2000, p. 57-72,
. Laurent Jalabert, « Les Antilles de l'amiral Robert », dans Jacques Cantier, Eric Jennings (dir.) L'Empire colonial sous Vichy, Odile Jacob, 2004,
. Eric Jennings, « Vichy on the Tropics : Petain's National Revolution in Madgascar, Guadeloupe and Indochina, 1940-1944 », Stanford University Press, 2004.
Sources documentaires et photographiques sur Internet :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_2000_num_68_1_3935
http://www.france-libre.net/cnrd/2011/repression-dissidence-antilles.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Monnerville
http://fr.wikipedia.org/wiki/8_mai_1945
http://manoretro.unblog.fr/2012/03/03/georges-robert-amiral/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaston_Monnerville
http://cms.ac-martinique.fr/lpsaintjames/articles.php?lng=fr&pg=37
Quotidien FRANCE-ANTILLES du 06-07-08 Mai 2006.
Quotidien FRANCE-ANTILLES du 10 Mai 2006.
20:08 Publié dans LTC GRANDS REPORTAGES | Lien permanent | Tags : commémoration du 08 mai 1945, hommage à la dissidence antillaise, exposition, marly, 57, moselle, exposition la dissidence en martinique, et en guadeloupe 1940-1945, la loi n° 54-415, du 14 avril 1954, institue le dernier dimanche d'avril, "journée nationale du souvenir des victimes, et des héros de la déportation", le 28 avril 2013 commémoration, 1914-1918, première guerre mondiale, monument aux morts, devoir de mémoire, ltc devoir de mémoire, combattants, morts pour la france, france, souvenir français, henry schumann, consistoire israélite de moselle, bruno fizson, grand rabin, andré masius, jean dorval pour ltc, jean dorval, histoire, voyage de mémoire, auschwitz 1, auschwitz 2, auschwitz 3, trois camps, camp de la mort, déportation, birkenau, juif, homosexuel, tsiganes, catholiques, pologne, haute silésie, chambre à gaz, crématoire, monowitz, camp de travail, centre pompidou-metz | Facebook |
28/04/2013
LE 28 AVRIL : JOURNEE NATIONALE DU SOUVENIR DES VICTIMES ET DES HEROS DE LA DEPORTATION.
© Photo ci-dessus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Paris_Marais_Memorial_de_la_Shoah_cour.jpg (Mémorial de la Shoah, à Paris dans le Marais.)
La loi n°54-415 du 14 avril 1954 a institué le dernier dimanche d'avril, comme étant la « Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation ». Cette importante journée, dédiée au devoir de mémoire, donne lieu à des cérémonies commémoratives tant à Paris que dans les départements. Son origine remonte aux années 50. A cette époque, les anciens déportés et les familles de disparus expriment le souhait de voir inscrite dans le calendrier une date réservée au souvenir de la déportation. De ce fait, la loi du 14 avril 1954 est promulguée, et fait du dernier dimanche d’avril une journée de célébration nationale. A cette occasion, à Paris, un hommage est rendu au Mémorial de la Shoah, ainsi qu’au Mémorial des martyrs de la déportation situé dans l'Ile de la Cité. La commémoration se termine par le ravivage de la Flamme sur la Tombe du Soldat inconnu, à l’Arc de triomphe. Méditons, en cette journée consacrée au recueillement et au souvenir, sur la Paix (même relative) dans laquelle nous avons la chance de vivre, et songeons à la souffrance de tous ces Héros morts pour la Patrie et l’Humanité, pour que la barbarie ne puisse plus jamais sévir dans notre pays et dans le monde.
© Jean DORVAL, le 28 avril 2013, pour LTC DEVOIR DE MEMOIRE.
INFO+ :
Loi du 14 avril 1954 : www.legifrance.gouv.fr
Fondation pour la mémoire de la Déportation : www.fmd.asso.fr
Fondation pour la mémoire de la Shoah : www.fondationshoah.org
Mémorial de la Shoah : www.memorialdelashoah.org
Les cérémonies nationales : www.defense.gouv.fr
01:40 Publié dans LTC GRANDS REPORTAGES | Lien permanent | Tags : la loi n° 54-415, du 14 avril 1954, institue le dernier dimanche d'avril, "journée nationale du souvenir des victimes, et des héros de la déportation", le 28 avril 2013 commémoration, 1914-1918, première guerre mondiale, monument aux morts, devoir de mémoire, ltc devoir de mémoire, combattants, morts pour la france, france, souvenir français, henry schumann, consistoire israélite de moselle, bruno fizson, grand rabin, andré masius, jean dorval pour ltc, jean dorval, histoire, voyage de mémoire, auschwitz 1, auschwitz 2, auschwitz 3, trois camps, camp de la mort, déportation, birkenau, juif, homosexuel, tsiganes, catholiques, pologne, haute silésie, chambre à gaz, crématoire, monowitz, camp de travail, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, non au révisionnisme et au négationnisme, la liberté, génocide juif, hommage aux victimes | Facebook |
27/01/2013
IL M’A ENVOYE PORTER LA BONNE NOUVELLE.
Bonne Nouvelle, Heureuse Annonce, Evangile : même sens.
La Semaine de l’Unité vient de se terminer. Prenons conscience que porter la Bonne Nouvelle n’est pas l’exclusivité des Catholiques. En réalité, le mot « Catholique » signifie « Universel ». « Quand nous disons : nous autres Catholiques, nous ne sommes déjà plus Catholiques. » Juste remarque.
Être Catholique : c’est être lien et jointures en toute Communauté.
C’est assuré qu’en toute personne, fût-elle la plus odieuse, demeure la présence de l’Esprit.
C’est se réjouir du dialogue avec les gens « qui ne pensent pas comme nous ».
C’est ne pas passer à côté du Souffrant ou du Désespéré.
C’est s’émouvoir d’un désastre aux Philippines comme dans le village voisin.
C’est aimer Jésus-Christ et ouvrir son cœur à tout homme et d’abord à Dieu.
Pensons devant Dieu notre Père à ceux qui témoignent de l’Universalité de Jésus.
Source documentaire : Tiré du Semainier Chrétien.
11:47 | Lien permanent | Tags : un pélerinage de confiance, frère roger de taizé, semaine de prière, pour l'unité des chrétiens, 2013fête de, la sainte famille, saint-étienne, alsace moselle, 26 décembre, robert schuman, 2012-2013, année robert schuman, « le christianisme ?, toujours d'actu ! », adeste fideles, deo gratias, l'avent, la venue du messie, le messie, noël 2012, pardonne-nous comme nous pardonnons, jean vanier, trajectoire d'évangile, comment vaincre la tentation ? », jean dorval, jean dorval pour ltc, jean dorval pour ltc religion, l'ascension, ascension, catholique, et fier de l'être, catholicisme, histoire, jésus, christ, la messe, croire, dieu, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, france, europe, ue, union européenne, montée au ciel, ciel, la grâce, divine | Facebook |
17/01/2012
« PARIS-COLMAR » À LA MARCHE : UNE EPREUVE HISTORIQUE UNIQUE AU MONDE, UN DEFI HUMAIN HORS NORME !
Le suisse Jean Linder en 1926...
Comme le disait si bien Jean Giraudoux : « La course à pied est aux autres sports ce que la géométrie est aux autres sciences. » L’épreuve annuelle de marche athlétique, « Paris-Colmar » le prouve ! Cette compétition d'ultra-fond, dont la distance varie entre 450 et plus de 500 km pour les hommes, et entre 300 et plus de 350 km pour les femmes et les masculins « espoirs-promotion », dure de nos jours, 4 jours et 3 nuits. Les marcheurs traversent villes et campagnes, encouragés par leurs accompagnateurs, ainsi que par leurs nombreux supporters venus spécialement pour l’occasion. Actuellement, la compétition débute à Neuilly-sur-Marne pour les hommes, après un prologue parisien qui se déroule la veille, et à Vitry-le-François pour les féminines, avec « La François 1er », pour finalement rejoindre Colmar. Une marche athlétique de l’extrême, donc, qui requiert une grande endurance physique et mentale, durant laquelle les participants doivent faire preuve non seulement d’un courage hors du commun, mais aussi savoir gérer leur alimentation et changer de vêtements, afin que la transpiration ne les brûle pas, s’ils veulent pouvoir franchir la ligne d’arrivée. « La Doyenne », comme on l’appelle, « (…) parce que c’est la plus ancienne épreuve de marche athlétique du monde (…) la plus importante et surtout la plus folle, voire inhumaine, puisque 30 marcheurs (à ses débuts, nda) sont sélectionnés en cours d’année pour (y participer, se faisait au démarrage sur 535 km, réunit les meilleurs marcheurs d’endurance mondiaux… nda) »(1). Cette compétition comprend deux arrêts obligatoires : l’un de 3 heures et l’autre d’1 heure. Tout arrêt supplémentaire de plus de 10 minutes prive à coup sûr le marcheur d’un classement sur l’épreuve. Dans les meilleures années, 8 à 10 marcheurs, seulement, sur les 30 du départ, atteignent Colmar. L’épreuve féminine venue se greffer au « Paris-Colmar » en 1988, voit les féminines rallier Colmar en empruntant le même parcours que les hommes. Elle s’effectue avec deux arrêts obligatoires, le premier de 2 heures et l’autre d’1 heure… Cette épreuve épuisante se déroule à l’allure moyenne de 8 à 9 km/h, ce qui prouve que la marche athlétique ne peut pas être confondue avec une simple promenade !
ET SI ON REMONTAIT LE TEMPS AU PAS DE COURSE ?
L’histoire de la mythique marche à pied de « Paris-Colmar », comme toutes les grandes épopées sportives, s’est déroulée en plusieurs grandes étapes.
1926-1937 : Tout commence par la création du « Paris-Strasbourg ».
La course « Paris-Colmar » existe depuis 1926. Cette épreuve de marche, contrairement à ce que l’on pourrait penser ne débuta pas historiquement entre Paris et Colmar, mais plutôt entre… Paris et Strasbourg. Elle a été créée à l’initiative du français Émile Anthoine, Président du Cercle des Sports de France, l’un des précurseurs du sport français, lui-même athlète, spécialiste de la marche athlétique. La naissance du « Paris-Strasbourg » a amené, ainsi, des hommes à se mesurer aux autres, et surtout à eux-mêmes, dans une compétition magique de « Géants aux godasses (puis bien plus tard aux baskets…) de sept lieues » qui allait devenir un monument du patrimoine sportif français. A cette époque, il fallait resserrer les liens avec l’Alsace-Moselle rendues à la Mère Patrie depuis peu de temps, et célébrer par la même les exploits des « Poilus de 1914-1918 ». Aussi, le choix de l’arrivée s’est-il porté tout naturellement sur Strasbourg, symbole, par excellence, du retour à la France. A la toute première épreuve, il faut parcourir 504 km en 8 jours… Pour ce faire, le 28 Juillet 1926, cinquante marcheurs partent de la Place de la République à Paris pour rallier Strasbourg, marchant jour et nuit, presque sans aucun arrêt organisé. L'opinion publique étonnée par une telle hardiesse ne pense pas que les concurrents puissent arriver dans la capitale alsacienne dans de telles conditions. Mais, c’est sans compter sur l'ancien champion Emile Anthoine qui sait déjà qu'il a crée la plus belle épreuve sportive du genre. Pour ce faire, il a fallu le concours du journal « Le Petit Parisien », et surtout la confiance de ses dirigeants, parmi lesquels Pierre Labrie. Sur les cinquante partants sélectionnés dans différentes épreuves préparatoires, 27 terminent dans le délai de 8 jours. Le vainqueur de la première édition est le suisse Jean Linder, de Zurich, laitier de son état, qui rentre directement dans « LA » Légende sportive, et reçoit, à ce titre, en récompense de sa victoire une voiture automobile. Le second est le français Eugène Defaye qui termine sept heures après Linder, précédent Louis Godart de… 3 heures. En 1933, ce sont 50.000 spectateurs qui acclament le gagnant, cette fois-ci, « l’enfant du pays », le marcheur Alsacien Ernest Romens (1904-1954), qui sera plusieurs fois vainqueur de « Paris-Strasbourg ». Soit les 535 km réglementaires en 5 jours ! Cette marche athlétique, ayant un succès populaire énorme, se déroulera dans la bonne humeur jusqu'en 1937. Puis, elle est interrompue dans son élan par la Seconde Guerre Mondiale. L'épreuve n'est pas disputée de 1938 à 1948.
© Photo ci-dessus : http://fr.wikipedia.org/ (« Paris-Strasbourg-Paris 1932 »)
1949-1951 : Un nouveau départ pour « Paris-Strasbourg ».
Après la Seconde Guerre mondiale, la compétition ne reprend pas avant 1949 et se déroule toujours dans le sens « Paris-Strasbourg » jusqu’en 1951. Cette renaissance est rendue possible grâce à une rencontre, celle d’Emile Anthoine et de Paul Lacroix, PDG de Sports Akileïne ; scellant ainsi un partenariat durable entre le « Paris-Strasbourg » et la marque. Le « Paris-Strasbourg » d'après guerre, c’est 300.000 spectateurs au départ de Paris, 520 km parcourus en 4 jours et 9 heures ! La première victoire revient à Gilbert Roger qui récidivera 5 fois par la suite. En 1950, Joseph Zami (dit « l’éternel second ») est le premier Martiniquais à s’imposer sur cette distance en 73h55’.
1952-1959 : On inverse le sens de la Marche !
© Photo ci-dessus : http://fr.wikipedia.org/ (« Strasbourg-Paris 1957 »)
En 1952, « Paris-Strasbourg » devient… « Strasbourg-Paris ». L’épreuve se dispute à nouveau. Elle est remportée par Albert Seibert, grand champion international devant le… Martiniquais Joseph Zami. Tout se déroule parfaitement jusqu’en 1959, où les organisateurs doivent renoncer à l’organisation de la Marche, à cause de l'incompréhension des pouvoirs publics face à un tel évènement. L’épreuve est donc interrompue de 1960 à 1969, année durant laquelle Emile Anthoine décède dans sa 88ème année. La célèbre Marche est orpheline de son Créateur !
1970-1975 : Remise en Marche toujours dans le sens « Strasbourg-Paris ».
Après une décennie d’arrêt, la course est remise en marche, de 1970 à 1975, dans le sens « Paris-Strasbourg ». C'est grâce à l'insistance de Félix Levitan, Directeur du « Parisien Libéré » que la Fédération Française d'Athlétisme (FFA) et le Cercle des Sports de France (dont le Président est alors Francis Jenevein) mettent sur pied cette nouvelle épreuve, avec 28 partants. Disputée au mois de juin, cette rencontre voit la victoire d'un ancien coureur de 10.000 m reconverti dans la marche à pied, Samy Zaugg du Club de Delle ; un marcheur quasi inconnu, avec un chapeau de canotier vissé sur la tête et une jolie petite barbe. Surnommé le « Van Gogh de la marche » par les journalistes de l’époque, le Grandvellais crée la sensation forte, dès le départ de la Place Kléber, à Strasbourg, en direction de Paris, du 4 au 6 juin, en présence des stars du moment : Simon et Lebacquer. Il dévore les 512 km le séparant de Paris, en 70 heures et 4 minutes. Soit 7,3 km/h de moyenne, avec des « pointes » à 12 km/h sur la fin !
En 1972, les organisateurs innovent en rajoutant un prologue de 12 km organisé la veille du départ de l’épreuve. Et en 1976, pour son 50ème anniversaire, la compétition couvre 533 km et se déroule de Paris à Strasbourg. Le départ, Place de la République à Paris, se fait dans la plus pure tradition de 1926, avec une arrivée triomphante sur la prestigieuse Place Kléber de Strasbourg, incarnée par le belge Rinchard qui fait une entrée triomphale avec une moyenne horaire record de 7km 709/h.
1977-1980 : « Strasbourg-Paris » dans la continuité !
L'année 1977 reprend le parcours classique « Strasbourg-Paris » jusqu’en 1980. A ce moment historique, des difficultés apparaissent entre les organisateurs et la Ville de Strasbourg qui décide de diminuer significativement son aide matérielle, ce qui met les organisateurs dans l'obligation de rechercher une autre ville collaboratrice. C’est alors que le Maire de Colmar, Monsieur Gerrer, signe un accord d'organisation avec le Conseil Général du Haut-Rhin, la Région d'Alsace et la Société du Tour de France cycliste. « Paris-Colmar » est né !
En 1981, « Strasbourg-Paris » devient « Paris-Colmar »…
En 1981, sous l’impulsion de Francis Jenevein et pour les raisons déjà évoquées, « Strasbourg-Paris » devient donc « Paris-Colmar ». Cette première édition propose ses 513,5 km de performance et un nouveau souffle. Elle est gagnée par le belge Roger Pietquin, en 65h10’ pour 513 km 500.
Dans la foulée, dès 1982, quelques femmes tentent l’aventure, démontrant un courage étonnant en se frottant aux hommes, confirmant ainsi la dynamique de l’épreuve. Annie Van der Meer, une institutrice hollandaise, « précurseur au féminin », s’arrête brillamment au Km 180. Elle renouvelle l’exploit en 1983. Elle est alors la première femme à terminer la course. Elle couvre la distance de 518 km en 77h40’. Un exploit remarquable ! En 1986, la française Edith Couhé, sélectionnée sur « des critères masculins », parcourt 380 km. Mais, se trouve stoppée en raison des délais. Il apparaît, alors, évident aux organisateurs qu'il était nécessaire de se pencher sur l’aspect trop rigoureux de la participation. Une remise en cause devient urgente !
En 1988, changement de cap et d’itinéraire, et mise en place d’une course féminine, ouverte, aussi, aux licenciés français seniors ou vétérans, véritable tremplin pour une éventuelle et future participation à « Paris-Colmar à la marche ». La première de cette épreuve se déroule entre Paris et Contrexéville. Elle est remportée par la même Edith Couhé qui couvre les 360 km en 52h27’. Puis, en 1989, dans sa deuxième édition, cette course se déroule entre Épernay et Colmar. Une épreuve disputée conjointement avec l'épreuve masculine - dans laquelle 6 concurrentes ont pris le départ - et qu’Edith Couhé gagne en couvrant les 376 km, en 52h51’. La deuxième est Arlette Touchard (53h57’). En juin 1990, un essai est organisé sur 340 km, de Châlons-en-Champagne à Colmar. Il est reconduit jusqu'en 2006. En 2007 et 2008, un nouvel itinéraire est défini entre Neuilly-sur-Marne et Colmar sur 315 km. Enfin, à partir de 2009, cette course est baptisée « La François 1er », reliant Vitry-le-François à Colmar (280 km) ; affirmant ainsi de manière forte qu’il n’y a qu’un seul « Paris-Colmar à la marche », et qu’il ne s’agit non pas d’un « Paris-Colmar bis », mais bien d’une épreuve totalement indépendante.
En 1989, côté hommes, l’édition de « Paris-Colmar » se poursuit sur 524 Km. En 1992, Jean-Claude Perronnet, mal voyant, réussit l’exploit de parcourir 200 km avec l’aide de ses accompagnateurs, et grâce à un appel lancé sur les ondes d’Europe 1 par Dominique Souchier. En 2002, la première édition « Promotion » sur 360 km permet aux hommes qui n’ont pu se qualifier pour « Paris-Colmar », de participer à un kilométrage plus restreint.
La marche « Paris-Colmar » se dispute généralement au mois de juin. Elle s’est déroulée du 04 au 07 juin 2003. Elle n’a pas eu lieu en 2004. Par contre, elle a fait parler d’elle du 08 au 11 juin 2005, du 31 mai au 03 juin 2006 et du 07 au 10 juin 2007. Un millésime 2007, où pour la première fois, depuis 1983, deux féminines sont au départ, réalisant une performance exceptionnelle : Kora Boufflert (451 km en 63h19’) et Sylviane Varin (451 km en 66h24’). A la suite, la course prend la route du 18 au 21 juin 2008, et du 17 au 20 juin 2009.
Il est à noter que jusqu'en 2009, le Cercle des Sports de France organise l’épreuve, sous le contrôle de la Fédération Française d’Athlétisme, avec d’une part le soutien financier de collectivités locales et territoriales, de quelques partenaires, et d’autre part, le dévouement d’une équipe de bénévoles réunis autour du Directeur de l’épreuve Hervé Delarras. Hervé Delarras démissionne de ses fonctions le 21 juin 2009. La Marche n'est pas organisée en 2010.
En 2011, « Paris-Colmar » devient « Paris-Neuilly-sur-Marne 440 km à la marche » !
En 2011, après une interruption d'une année, « Paris-Colmar » renaît avec la création de l'Association « Paris-Colmar à la marche »(2) qui a délégation du Club de Neuilly-sur-Marne Athlétisme (en Seine-Saint-Denis) pour son organisation. La compétition se retrouve inscrite aux épreuves du calendrier de l’International Association of Athletics Federations (l'IAAF). D’où le nouveau nom de l’épreuve : « Paris-Neuilly-sur-Marne 440 km à la marche. »
Du 22 au 25 juin 2011, la Marche est donc relancée sur les routes du Grand Est de la France. Son prologue se déroule le 22 juin, en début d'après-midi, dans les rues de Paris. Et la compétition débute logiquement à Neuilly-sur-Marne en direction de Colmar. Le directeur de l'épreuve est Jean Cécillon. Une voiture d'un montant supérieur à 12.000€ récompense les vainqueurs des deux compétitions. L'épreuve est internationale et les Européens de l'Est sont nombreux parmi la cinquantaine de participant(e)s. Le vainqueur, le Russe Osipov, inscrit pour la deuxième fois son nom au palmarès, parcourant les 439 km en 56h46’. Soit 7,73 km/h de moyenne !
Le vainqueur 2011 de l’épreuve, le Russe Osipov, qui inscrit pour la 2ème fois son nom au palmarès.
LA « DOYENNE » CHERCHE DES SPONSORS POUR 2012 !
In fine, et pour la petite histoire, les sportifs les plus titrés du « Paris-Colmar » sont le Polonais Adam Urbanowski avec dix victoires dans les années 1990 et 2000, le Français Roger Quemener qui totalise sept victoires principalement dans les années 1980, et la Française Édith Couhé, qui remporte les cinq premières éditions de la compétition féminine à partir de 1988. Le dernier Français lauréat est Noël Dufay, en 1993. 518 km en 62 heures ! « Cocorico ! » Le prochain « Paris-Neuilly-sur-Marne-Colmar, 440 km à la marche » se déroulera du 20 au 23 juin 2012. Pour pouvoir continuer d’exister, il a besoin, bien sûr, de bénévoles, mais aussi de sponsors et de mécènes généreux. Et Jean Giraudoux de conclure : « Croyez (bien, nda) que le bon coureur qui sait évaluer du premier coup la distance qu’il a à parcourir sait aussi évaluer la longueur de sa vie. (aussi, nda), Il s’entraîne en conséquence »(3) C’est pourquoi, « LA » Doyenne a besoin de toutes les bonnes volontés, pour continuer, à l’avenir, à faire rêver les foules, et ce, à grands pas !
© Jean Dorval, le 17 janvier 2012, pour LTC SPORTS.
Infos plus sur le « Paris-Neuilly-sur-Marne-Colmar, 440 km à la marche » :
Association « PARIS-COLMAR à la marche », 4 Route de la Noue, 91190 GIF-SUR-YVETTE, Tél. : 01.70.56.06.85, Portable : 06.11.37.59.45 ; adresse administrative : 32 rue Garibaldi, 94100 Saint-Maur-des-Fossés, Tél. : 01.48.86.17.52 ; http://www.pariscolmaralamarche.fr/
Sources documentaires et crédit photos :
http://www.pariscolmaralamarche.fr/
http://dominique.alvernhe.free.fr/historique.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal
http://www.marchons.com/archives/marchons/paris-colmar-1999.html
Notes :
(1) Source le journal : « l’Observatoire du mouvement »,
(2) Association créée entre les laboratoires Asepta, siégeant à Monaco, producteurs et distributeurs de la marque Akileïne et partenaires Premium de l'épreuve depuis 1949, et la Sarl SBE - Sports Business Entertainment - de Gif-sur-Yvette.
00:14 Publié dans LTC GRANDS REPORTAGES | Lien permanent | Tags : jean giraudoux, la course à pied, paris-strasbourg, strasbourg-paris, marche athlétique, paris-colmar à la marche, compétition, course, marche à pied, ultra-fond, homme, femme, athlète, jean dorval pour ltc sports, jean dorval pour ltc sport, paris-colmar, la marche paris-colmar, une épreuve historique, unique au monde, un défi humain, hors norme, alsace, paris, vitry-le-françois, la françois 1er, course mixte, prologue, demande de, sponsors, mécènes, endurance physique, marche de, l'extrême, la doyenne, les féminines, grande épreuve internationale, organisée par l'ufm, avec le concours, du journal, le petit parisien, histoire, historique, émile anthoine, président du, cercle des sports de france, pierre labrie, jean linder, le suisse, eugène defaye, louis godart | Facebook |
01/09/2009
LA TOUR CAMOUFLE DE METZ, AU TRAVERS L'HISTOIRE...
15:24 Publié dans LTC GRANDS REPORTAGES | Lien permanent | Tags : la tour camoufle et le front sainte-glossinde, xvième siècle, jean dorval pour ltc, les éditions serpenoise, metz, lorraine, histoire | Facebook |