04/03/2013
"20 ANS D’ECART : ATTENTION UNE BCBG PEUT CACHER UNE COUGUAR !"
Sortie en vue au cinoche ! Le 06 mars prochain, le film du réalisateur David Moreau « 20 ans d’écart » - une comédie « à la française », d’1h32, fraîche et pétillante, comme on les aime - débarque sur nos écrans pour nous faire rêver. Avec Virginie Efira et Pierre Niney dans les deux rôles principaux, voilà l’Histoire d’un couple pas ordinaire, qui prouve que les sentiments n’ont pas de frontières d'âge, entre adultes consentants. Alice Lantins, 38 ans, est délicieuse, heureuse, ambitieuse et fait preuve d’une conscience professionnelle hors du commun, au point d’en oublier d’avoir une vie privée. Elle est célibataire et le revendique. En bref, elle a tout pour devenir la prochaine rédactrice en chef du magazine « Rebelle ». Tout... sauf que son image de femme coincée, trop BCBG, joue totalement en sa défaveur. Mais, ce qui devait la bloquer dans sa carrière va finalement devenir un avantage... Surtout lorsqu’elle fait la connaissance de Balthazar, un jeune homme, charmant et amoureux, âgé de 19 ans, avec qui elle va feindre (au début) d’avoir une relation. Sa nouvelle image de femme couguar, lui va comme un gant, et change irrémédiablement le regard de ses collègues. Réalisant qu'elle détient, là, la clef de sa promotion, tout démarre grâce à une clef USB oubliée… Cette toile aborde un sujet jamais traité en France au Kinéma : la relation entre une femme plus âgée et un jeune homme. Un scénario rythmé, écrit et mis en scène, dans la bonne humeur, qui a nécessité deux ans de travail au réalisateur. Le film a été tourné à la Cité du Cinéma (à Saint-Denis, dans le Nord de Paris), pas dans les studios, mais dans des décors de bureaux construits pour l’occasion, dans les grands open space complètement vides des lieux. La scène du défilé de mode se passe même dans la grande nef, qui est gigantesque. Un film sans violence, qui permet de positiver le quotidien par temps de crise, joué avec naturel, à voir pour le fun !
© Jean DORVAL, le 03 mars 2013, pour LTC Kinéma.
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04/02/2013
« LA FILLE (surgie) DE NULLE PART (et d’ailleurs)… »
« La Fille De Nulle Part » est un drame français fantastique, d’une durée de 91 minutes, qui sort sur nos écrans le 6 février 2013. Réalisé par Jean-Claude Brisseau, ce film raconte l'histoire de Michel, professeur de mathématiques à la retraite - une sorte de gros ours mal léché, vivant seul, depuis le décès de sa femme - occupant toutes ses journées à l’écriture d’un essai sur les croyances qui façonnent la vie quotidienne ; à l’image d’une de ses répliques : « Une nuit, en me réveillant et me retrouvant seul, nu, démuni devant le vide de ma condition… pour calmer mon angoisse, je me suis mis à prier Dieu auquel je ne crois pas… » Les rôles principaux sont tenus par Virginie Legeay (Dora, la blonde incendiaire), Jean-Claude Brisseau (qui se met en scène en incarnant un Michel authentique), et Claude Morel (l’ami de Michel).
UNE RENCONTRE BAROQUE.
La rencontre à l’impromptu de Dora, mystérieuse Inconnue, va bouleverser la vie de Michel à tout jamais. Tout démarre par l’agression de cette muse sublime, intensément désirable, trouvée par Michel sur le bas de sa porte, baignant dans son sang, suite à une agression. Cette jeune femme sans domicile fixe, il va l’héberger le temps nécessaire à son rétablissement. Voici le point de départ de cette histoire extraordinaire, de cette rencontre d’exception, de cet idylle qui rallume le feu sacré chez cet homme quelconque totalement envoûté par cette femme, mi-ange mi-démon, aux pouvoirs très étranges... Car si la présence de Dora apporte un peu de fraîcheur dans la vie de Michel, peu à peu, l’appartement (celui de Jean-Claude Brisseau dans la vie réelle), jusqu’à lors réputé tranquille, devient vite le théâtre de phénomènes paranormaux. Depuis l’apparition de Dora, subitement sans explications, l’écriture du livre de Michel s'accélère sur un rythme endiablé, les idées fusent en même temps que d’étranges manifestations surviennent… Michel est comme possédé. Les interrogations qu’il pose dans son ouvrage semblent bouleverser un monde parallèle au sien… plein de fantômes qui soudainement entrent en interaction avec lui… Des évènements étranges qui, par contre, ne semblent pas inquiéter Dora, un peu comme si « ces mystérieuses rencontres avec l’invraisemblable » lui étaient familières, à l’image d’un Victor Hugo pratiquant le spiritisme au quotidien dans sa maison de Jersey.
LA DAMNATION DE FAUST SELON BRISSEAU.
Dora naturelle et attentive à l’extrême, par sa simple présence, établit très vite un dialogue constamment évolutif avec Michel son nouveau complice. Ces deux êtres humains torturés – le solitaire à jamais inconsolable de la disparition de sa femme, et la nymphe sans attache, surgie de nulle part - vivent, allez savoir pourquoi, à ce moment précis de leur existence : « LA » Rencontre. Celle qui redonne tout son sens au destin, ravive l’appétit d’exister jusqu’alors enfoui, interpelle et redonne envie de se dépasser. Cette toile de vie, c’est un peu la Belle et la bête à huis clos, Faust prêt à se damner en accéléré pour celle qu’il aime. A eux deux, Michel et Dora, dépassent les apparences physiques, la barrière de l’âge, pour ne s’attacher qu’à la quintessence de leur relation, à l’aura que chacun d’entre eux dégage. C’est-à-dire cette incroyable force de l’âme, cette attirance réciproque soutenue, un charme indéniable à partager à deux. Cet attachement passionné, dès sa naissance, dépasse les conventions avec une rare intensité. Entre ces deux là, c’est immédiatement : « à la vie à la mort ! » Cette œuvre, jouée avec brio dans l’alcôve théâtrale et chaleureuse de cet appart rempli de rayonnages de bouquins et de films, remue les tripes de « A » à « Z ».
BRISSEAU S’ERIGE EN MAITRE DU TEMPS QUI PASSE (et qui ne se rattrape pas…).
Ce film qui a vu le jour grâce au cachet perçu pour le dernier passage à la télévision de « Noce Blanche » (un autre film de Jean-Claude Brisseau, réalisé en 1989, avec Vanessa Paradis, en personnage principal, et qui traite de l’Amour impossible entre une adolescente et son professeur de philosophie) est un merveilleux foisonnement d’inventivité, un concentré d’émotions énergisantes à décapsuler de suite, balancé entre réalisme, symbolisme et mysticisme. Ce film en toute liberté reflète la personnalité de son réalisateur jusqu'au moindre détail. Ce dernier a d’ailleurs reçu le Léopard d’Or du 65ème Festival de Locarno (en Suisse), consacré au cinéma d'auteur. Jean-Claude Brisseau ne s’est jamais autant investi pour un film et cela se ressent, tant il arrive à communiquer sa flamme à son public. Ce chef-d’œuvre du 7ème Art, il le nourrit de son histoire personnelle, avec pudeur et hardiesse à la fois, de ses propres douleurs, doutes, et de sa soif insatiable de connaître l’Autre. En se mettant lui-même en scène dans le rôle de Michel, avec Virginie Legeay à la réplique, Brisseau souligne puissamment les liens de connivence profonds unissant ses deux personnages, dépassant par la même le rapport habituel liant deux acteurs. Cette symbiose affective émouvante et tragique reste unique, fantasmagorique et ponctuée par la douceur de la 5ème Symphonie de Gustav Mahler. Les images de ce long métrage s’enchaînent, bercées de poésie, du début à la fin, renforçant le caractère secret, tinté d’une certaine nostalgie du temps qui passe. Un temps qui passe et qui ne se rattrape pas, un sentiment d'impuissance magnifiquement illustré par ce film. Un film sur la fuite en avant du temps, à voir et revoir à l’infini !
© Jean DORVAL, le 04 février 2013, pour LTC Kinéma.
PS : Jean-Claude Brisseau sera le vendredi 8 février 2013, à 18h30, au Caméo Ariel, à Metz, et à 20h30, au Caméo Commanderie, à Nancy, pour présenter son film.
21:41 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : la fille de nulle part, la sorcière rouge présente, noce blanche, le film, virginie legeay, claude morel, jean-claude brisseau, réalisateur et acteur, le kinéma français, le cinéma, éalisé par david moreau ii, pierre miney, gilles cohen, sortie nationale, le 06 mars 2013, virginie efira, 20 ans d'écart le film, jean dorval pour ltc kinéma, l'or noir, jean-jacques annaud, arabie, musique traditionnelle arabe, musique marocaine, fnair, lost boy! a.k.a jim kerr, song for whoever, the beautiful south, pop-rock, punk, new-wave, rock industriel, françois dal's, laurent garnier, techno musik, les duos ltc live : l'instant musikal, omd, jean dorval pour ltc live, ltc live : la voix du graoully, la communauté ltc live, la scène ltc live, a-ha, le groupe, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, musik, zizik, musique, jardinot | Facebook |
26/12/2012
LA QUART D'HEURE SLOVE DU ZOZIO...
00:36 Publié dans LTC LIVE : "LA VOIX DU GRAOULLY !" | Lien permanent | Tags : billy joël, ltc live : la voix du graoully, jean dorval pour ltc live, social, indochine, simple minds, u2, depeche mode, peter gabriel, manu dibango, muguet, 1er mai, fête du travail, mal-logement en france, rapport de fap, fondation abbé pierre, 10 millions de personnes, touchées par, ce fléau social, punk, punk rock, niagara, les avions, partenaire particulier, jean dorval pour ltc kinéma, l'or noir, jean-jacques annaud, arabie, musique traditionnelle arabe, musique marocaine, fnair, lost boy! a.k.a jim kerr, song for whoever, the beautiful south, pop-rock, new-wave, rock industriel, françois dal's, laurent garnier, techno musik, les duos ltc live : l'instant musikal, omd, la communauté ltc live, la scène ltc live, a-ha, le groupe, centre pompidou-metz, metz | Facebook |
19/12/2012
"LES PAPAS DU DIMANCHE : PERES ET IM-PERES, MANQUES ET IM-PASSES."
"Les Papas du dimanche" est un film, sorti au cinéma le 25 janvier 2012, et en DVD le 30 mai dernier, adapté du livre du même titre, de François d'Épenoux, paru en 2005. Ce très beau et émouvant long métrage français, d'une durée d'1h30, est un véritable plaidoyer dénonçant la condition injuste dans laquelle se trouvent actuellement, en France (mais aussi dans le monde entier), des millions de Pères divorcés(1), qui ne voient leur(s) enfant(s) - à cause du Système (l'Injustice Française alliée à nos Dirigeants Politiques de Droiche et de Grauche, et aux Mass Media) - qu'un week-end sur deux, de 11h30 le samedi à 18h00 le dimanche... Comment dans de telles conditions participer à l'éducation de sa progéniture et faire perdurer un lien affectif hyper fragilisé ? Mais, ce film est aussi (et c'est le plus important) une dénonciation de la souffrance des Enfants du divorce.
LA PREMIERE REALISATION DE BECKER EST HUMAINE ET TENDRE !
Pour sa première réalisation Louis BECKER a donc été au cœur du divorce, dans un foyer Français, et on ne le remerciera jamais assez d'avoir traité une facette par trop souvent (et volontairement) méconnue du Système : la séparation et ses effets collatéraux socio-économico-affectifs, vus côté Père. En trente-cinq ans de carrière, Louis BECKER a toujours surpris agréablement son public. Il a occupé de nombreux postes, derrière la caméra, et ce, après des débuts déjà prometteurs en tant que stagiaire à la mise en scène, sur le tournage du film de Luis Buñuel "Cet obscur objet du désir" en 1977. Il a aussi été régisseur général et directeur de production. Mais, c'est en tant que producteur qu'il est le plus reconnu et actif. Il a participé à de nombreux succès cinématographiques français, tels que "Nuit d'ivresse" en 1986, "Un Indien dans la ville" en 1994, "Dialogue avec mon jardinier" en 2007, "Deux jours à tuer" en 2008, ou encore "La Tête en friche" en 2010. D'autre part, la toile "Les Papas du dimanche" bénéficie d'un excellent casting : Thierry Neuvic (Antoine), Hélène Fillières (Jeanne), Olivier Baroux (Léo), Marilyne Canto (Léa), Nina Rodriguez (Alice), Nicolas Rompteaux (Vincent), l'adorable bout de chou Arauna Bernheim-Dennery (Nine), Thierry Lhermitte (Morgan), etc. ; mais aussi d'un scénario très réaliste servi avec brio par : Olivier Torres, Louis Becker, François d'Épenoux, Jacques Pibarot et Cécile Boisrond ; et d'une musique d'ambiance qui colle au film comme une peau, signée Nathaniel Méchaly.
MARI (ET PERE) COCU.
Antoine est un père de famille qui adore ses trois enfants : Alice, Vincent et Nine. Cependant, trompé par sa femme, il est dans l'obligation de quitter le foyer familial et s’installe chez Léo, son ami d’enfance. "Léo" et sa femme "Léa" (cela ne s'invente pas...) - le couple idéal - vont l’aider à surmonter cette délicate épreuve de Vie. Le plus dur pour Antoine reste le manque affectif, qu'il ressent à cause de l'absence de ses enfants. Il devient alors "un Papa du dimanche", un Père "par procuration" (voire "virtuel"), un Géniteur payeur de pensions, qui attend un weekend sur deux, et sur la moitié des congés scolaires, pour revoir (enfin) ses enfants. "Un Papa du dimanche", comme l’est un pêcheur ou un conducteur "du dimanche", certes, trébuchant, balbutiant, pas sûr de lui, pas prêt à 100%, mais persévérant, beau dans l'action, dans son envie de se sortir de cette terrible épreuve et de pouvoir continuer à aimer ses enfants au mieux. La vie doit continuer, avec ses hauts et ses bas (chômage et solitude). Pour qu'Antoine retrouve le sourire et la joie, il va falloir qu'il se reconstruise, grâce à son ami d'enfance (Léo), mais aussi, et surtout, grâce à (et pour) ses trois enfants. Et même, si la trahison de son « Ex » peut légitimement lui faire douter de l'Amour, Antoine va retrouver de manière inopinée le Grand Amour, après une rencontre pourtant glaciale avec la belle Jeanne, qui au final va lui réchauffer le cœur... Un film à voir absolument par tous nos Politiques pour que des solutions législatives plus justes soient enfin trouvées pour les Pères (dans le respect des droits des Femmes), afin qu'ils puissent voir leurs enfants dans de meilleures conditions, et plus régulièrement. Sinon, ces mêmes Pères pourraient légitimement vouloir un jour constituer un puissant lobby qui appellera à voter blanc à chaque élection locales, nationales et européennes... A bons Entendeurs, Responsables du Pouvoir en place, (Fraternellement) Salut !
© Jean DORVAL, le 19 décembre 2012, pour LTC Kinéma.
Notes : (1) Comme de nombreuses Mères.
16:29 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : les papas du dimanche, les papas, soko, ltc cinéma, ltc kinéma, la tour camoufle, jean dorval poète lorrain, lorraine, metz, centre pompidou-metz, moselle, france, ue, union européenne, europe, latourcamoufle, augustine ou la revanche des hystériques, vincent lindon, augustine, hystérie, stéphanie sokolinski, alice winocour, réalisatrice, le professeur charcot, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, cinéma, hôpital, paris, pitié salpêtrière, charcot, le peintre, andré brouillet, les hystériques de charcot, des êtres humains, comme les autres, images, communication, télévision, tv, sigmund freud, abdellatif kechiche, saartjie baartman, augustine le film, la vénus noire le film, georges cuvier, afrique du sud, neurologie, psychanalyse, psychiatrie du dimanche le film | Facebook |
27/11/2012
« AUGUSTINE OU LA REVANCHE DES HYSTERIQUES. »
Pour ceux qui ont vu le premier film de la réalisatrice Alice Winocour, « Augustine », le 25 novembre 2012 - journée internationale contre les violences faites aux femmes – que voilà un drame français, sorti le 07 novembre 2012, d'une durée d'1h42, qui prend tout son sens et qui passe assurément pour un témoignage poignant du martyr séculaire imposé aux femmes atteintes d'hystérie(1). Des femmes en grande souffrance, abandonnées par la France (et partout ailleurs), considérées à tort comme des sorcières, que l'on brûlait en place publique au Moyen Âge, et dont la névrose s'explique le plus simplement du monde (et non diaboliquement !) par une personnalité pathologique basée (entre autres) sur le théâtralisme et le besoin de séduire, et par une conversion des troubles psychiques en symptômes physiques, tels que la fausse paralysie et les malaises. Ce long métrage rend donc hommage aux Hystériques.
DU TABLEAU D'ANDRE BROUILLET AU FILM D'ALICE WINOCOUR...
A n'en pas douter, le tableau du peintre André Brouillet (1857-1914) - exposé au Salon de 1887, représentant le Professeur Jean-Martin Charcot (1825-1893) (joué par Vincent Lindon dans la toile d'Alice Winocour), clinicien et neurologue français de renom, en « consultation-leçon » avec SA fameuse malade, Blanche Wittmann (qui devient Augustine pour les besoins du film, un rôle interprété par Stéphanie Sokolinski), devant un parterre de collaborateurs, d'élèves et d'amis (dont Théodule Ribot) - a inspiré Alice Winocour. Cette dernière a dû aussi s’imprégner des nombreuses photos et innombrables esquisses que le Professeur Charcot fit de Blanche (heu pardon... Augustine !), afin d'illustrer dans le moindre détail son dossier médical (ultramoderne et révolutionnaire par la méthodologie utilisée pour l'époque). Il met ainsi sous observation permanente, à l'apogée de sa carrière, à l’aide de tableaux et de courbes, ce corps meurtri, tétanisé et contorsionné par l'hystérie.
FIN DU XIXe SIECLE, LES HYSTERIQUES SONT (enfin) RECONNUES COMME ETANT DES ETRES HUMAINS COMME LES AUTRES...
Nous sommes durant l'hiver 1885, à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, l'hystérie reste une maladie mystérieuse en phase de reconnaissance, que le Professeur Charcot étudie avec acharnement. Les « Hystériques de Charcot », malades pas comme les autres, forment une sorte de Cour des Miracles (tous âges confondus) aux ordres d'un Maître : le Professeur Charcot. La bâtisse austère qui accueille tout ce petit monde à part ressemble plus à une prison (dont on ne peut s'enfuir) qu'à un hôpital. On s'y soigne, mais il faut en retour y travailler ! Une masse corporelle collective choquée et violentée dont on teste la sensibilité à la douleur, au froid et au chaud, et que l‘on appareille de manière grotesque. L'hystérie, maladie nouvelle « au féminin », interroge le microcosme 100% masculin des médecins. Une corporation qui, au moment des faits, sans respect pour la dignité humaine, use de méthodes parfois brutales et maladroites, interroge, examine, palpe, scrute et ausculte sous tous les angles, et publiquement, ces pauvres femmes sans défense. Une honteuse situation que l’on peut mettre en parallèle avec le film « La Vénus Noire » (2010), du réalisateur franco-tunisien Abdellatif Kechiche, qui raconte la vie de Saartjie Baartman, à Paris, en 1817. Cette magnifique femme noire, qui a quitté l'Afrique du Sud avec son « maître » pour devenir « l'attraction principale » d'un spectacle raciste, est au final l'objet des théories racialistes les plus fumantes de la part de l'anatomiste Georges Cuvier, et ce, dans l'enceinte de l'Académie Royale de Médecine, et devant un panel représentatif de « distingués collègues » applaudissant à la démonstration.
AUGUSTINE & LE PROFESSEUR CHARCOT : UNE RELATION TOXIQUE.
Augustine, 19 ans, arrive dans le service du Professeur Charcot après une crise de convulsions survenue sur son lieu de travail, qui lui a fait perdre la sensibilité du côté droit de son corps. Elle devient aussitôt pour Charcot un cas d'école, son cobaye favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose, l'illustration vivante de ses théories en cours d'élaboration. Il l'a présente auprès de ces « Messieurs » de la très conventionnelle Académie de Médecine, aux fins d'obtenir le financement de ses recherches. Augustine qui ne sait ni lire ni écrire (comme beaucoup de gens à son époque) est cependant très intelligente et consciente de la fascination qu'elle exerce sur Charcot. Elle va même jusqu'à s'enfermer (et lui aussi) dans une relation platonique, sadomasochiste, patient/médecin, qui s'oppose totalement au Serment d'Hippocrate. Au fur et à mesure des séances d'hypnose, des évanouissements à répétition et des crises évoquant une sexualité provocante inassouvie, cette relation impossible va devenir destructrice, voire toxique. Vincent Lindon campe ici un Charcot parfaitement autoritaire, un peu lourdaud, un bourgeois reconnu par ses semblables, jalousé et fortement décrié, notamment par un certain... Guy de Maupassant. Mais, à qui on doit la réhabilitation de ces Femmes, et qui sans le savoir, élabore déjà les fondements sur lesquels l'autrichien Sigmund Freud (un de ses élèves) concevra en 1896 ses théories psychanalytiques(2). Stéphanie Sokolinski (Soko), quant à elle, incarne une époustouflante Augustine. Elle est « possédée » (sans jeu de mots) par ce rôle très difficile. Bluffante jusqu’au bout !
QUI DE LA PATIENTE OU DU MEDECIN L’EMPORTERA ?
Dans ce long métrage tragique, Alice Winocour met en exergue la dichotomie du XIXe Siècle : une époque formidable, qui voit la naissance d’incroyables progrès techno-sociologiques (photographie, cinéma, transports à vapeur, psychanalyse, etc.), et qui pourtant conserve une mentalité passéiste très misogyne. Augustine va donc passer peu à peu d’objet d’étude à objet de désir. Quelle sera, alors, la frontière à ne pas dépasser entre le médecin et la patiente ? Qui des deux protagonistes saura le mieux au final utiliser l'autre pour parvenir à ses fins ? La renommée pour l'un et la liberté pour l'autre ? Telles sont les problématiques posées par ce film bouleversant, très prenant, qui invite à briser les chaînes de l‘intolérance.
© Jean DORVAL, le 26/11/2012, pour LTC Kinéma.
INFO+ :
http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/charcot_jm.html
Notes :
(1) nom féminin venant du mot grec « hustera » qui veut dire « utérus »,
(2) à lire à ce sujet le très instructif ouvrage de Freud intitulé « Introduction à la Psychanalyse » (leçons professées en 1916).
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27/06/2012
LES BEST OF JD : "A METTRE TROP D'EAU POUR LES ELEPHANTS, ON TROMPE ENORMEMENT LE SPECTATEUR !"
Dans son dernier film « De l’eau pour les éléphants » (sortie nationale le 04 mai 2011), Francis LAWRENCE s'est donné les moyens de réussir une grande fresque historique (et romantique). Il signe, là, un véritable chef-d’œuvre, avec le sens du détail qu’on lui connaît. L’image est très travaillée (presque de la photo d’art), les décors sont soignés, la reconstitution de la vie du cirque très réaliste. On ressent parfaitement les soubresauts du petit monde du cirque, en fait une véritable ville en mouvement perpétuel, dans les grands espaces américains, grâce au train, avec sa hiérarchie cruelle, quasi-animale, où seuls les plus forts gagnent. L’exploitation humaine qui en découle n’en est que plus inhumaine : violence, rivalité, problèmes sociaux graves, etc.
LE « LAWRENCE NOUVEAU » EST LA !
Ce long métrage représente un changement radical de registre pour Francis LAWRENCE qui, après la science-fiction et l'adaptation de « Je suis une légende » de Richard MATHEWSON, avec Will SMITH dans le rôle de Robert Neville, se lance désormais dans un drame romantique. Ce film est une adaptation du roman historique à succès, « Water for Elephants » (« De l'eau pour les éléphants »), de la canadienne Sara GRUEN, paru aux États-Unis en 2006, traduit de l'anglais par Valérie MALFROY, publié en France en 2007 chez Albin Michel. Une toile dans laquelle LAWRENCE donne la vedette à un quatuor d’acteurs : Robert PATTINSON (dans le rôle de Jacob JANKOWSKI), le héros de la saga « Twilight » ; la blonde incendiaire Resse WITHERSPOON (Marlène, l’épouse d’August), Christoph WALTZ (August), et l’éléphante Rosie !
UNE DECEVANTE HISTOIRE (D’AMOUR), BANALE, VIDE DE SENS…
Autant être franc de suite, le résultat du scénario de ce film n’est pas à la hauteur de l’ambition affichée par le réalisateur, côté Romantisme. Le scénario est prévisible en permanence, du début jusqu’à la fin. Cela en devient même gênant, tellement c’est flagrant ! On devine l'histoire dès les premiers tours de manivelle, et on sait comment sera la chute, dès l’arrivée du héros dans la troupe du cirque. Un film, donc, sans surprise, qui ne réussit pas vraiment à nous emballer. Une belle réalisation esthétique, certes, mais à qui il manque LE « Petit Plus » qui nous transporte, nous fait rêver, voire craquer. L’atterrissage en est que plus dur pour ceux qui s’attendaient à être transcendés. Une grande déception qui malgré de nombreuses situations émouvantes… nous refroidit. La passion torride n’est jamais palpable entre nos deux tourtereaux (PATTINSON et WHITERSPOON). Un couple fade, sans brio ni panache, qui ne crève pas l’écran. Pourtant, ils sont beaux, ils jouent bien, ils avaient tout pour réussir, mais entre eux, il n’y a pas d’alchimie, de fusion. Par contre, comble de l’ironie, la relation entre le personnage de Robert PATTINSON et l’éléphante Rosie est beaucoup plus touchante, émouvante. Et Reese WITHERSPOON, dans son rôle, a de meilleures scènes avec Christoph WALTZ, son époux psychopathe. C’est le monde à l’envers !
UNE HISTOIRE A VOIR QUAND MEME (pour s’occuper 01h55min…) !
Le film démarre en 1931, en pleine « Grande Dépression », aux Etats-Unis d’Amérique. A la suite d'une tragédie familiale, Jacob JANKOWSKI, un jeune étudiant en école vétérinaire, se retrouve subitement ruiné, obligé de tout quitter. Il rejoint par hasard, dans sa fuite en avant, un cirque itinérant. Il se fait accepter en échange des soins qu'il prodigue aux animaux, mais ne tarde pas à tomber sous le charme de Marlène, la belle écuyère, qui est aussi l'épouse du directeur du cirque, un être d'une extrême violence et totalement incontrôlable…
Mais, derrière la magnificence et la magie du cirque, Jacob découvre vite un univers impitoyable, pitoyable et miséreux. L’arrivée d’une éléphante nommée Rosie va tout faire basculer et sauver le scénar de la catastrophe. Comme un éléphant dans un magasin de porcelaine Rosie bouscule tout sur son passage, et provoque un fatal rapprochement entre Marlène et Jacob qui doivent préparer un nouveau spectacle avec elle. Ce numéro doit permettre de renouer un temps avec le succès et de renflouer les caisses vides du cirque. Mais, Marlène et Jacob tombant amoureux, sous les yeux du terrible August, cela les met rapidement en danger et ils doivent fuir. La fuite sera tout aussi décevante que leurs sentiments, mais vous n’êtes pas obligé de me croire !
© Jean Dorval, le 24 mai 2011, pour LTC Kinéma.
INFOS PLUS :
http://www.deleaupourleselephants-lefilm.com/
20:31 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, cinéma, de l'eau pour les éléphants, le film, francis lawrence, réalisateur, une grande fresque historique, romantique, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, robert pattinson, twilight, resse witherspoon, christoph waltz, l'éléphante rosie | Facebook |
25/06/2012
LES BEST OF JD : "UN ROI, MEME BEGUE, RESTE TOUJOURS UN ETRE HUMAIN TOUCHE PAR UN HANDICAP !"
La légende veut que Démosthène, orateur et homme politique athénien célèbre pour son éloquence, ait remédié à ses troubles d'élocution en se forçant à parler avec des cailloux dans la bouche. Il s’entraînait même face à la mer déchaînée à déclamer ses discours... En France à l’heure actuelle, il y a 600 000 personnes bègues. L’Association Parole Bégaiement (APB) souhaite participer à la promotion du dernier film de Tom Hooper, « Le Discours d’un Roi » (titre original « The King’s Speech »), qui est actuellement sur tous nos écrans, afin de faire connaître le drame des gens qui ont des problèmes d’élocution.
UNE HISTOIRE VRAIE TOUCHANTE.
Ce film de 118 minutes, réalisé d’après l’histoire vraie et méconnue du père de l’actuelle Reine Elisabeth, nous dévoile un Roi d’Angleterre pas comme les autres, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George « Bertie » VI (rôle tenu par l’excellent Colin Firth), suite à l’abdication de son frère Edouard VIII (Guy Pearce). George VI tentera de surmonter son bégaiement grâce à la ténacité de son épouse (qui s’appelle aussi « la Reine Elisabeth » (un rôle interprété par la sublime Helena Bonham Carter)), et à celui de son orthophoniste (et ami) aux méthodes peu conventionnelles... Lionel Logue (le très talentueux Geoffrey Rush). C‘est d’ailleurs grâce à ce soutien que Georges VI, « le Roi bègue », devint le Roi de la Résistance courageuse à l’ennemi nazi. Il reste d’ailleurs, à ce titre, dans le cœur des Anglais comme le Monarque le plus aimé. Ce qui me fait dire, à la Française, « Vive le Roi ! »
UN TEMOIGNAGE POIGNANT SUR LA TOLERANCE FACE AU HANDICAP.
Ce film, au fil de l’image, évoque sans complaisance la souffrance que ce trouble engendre pour la personne qui en souffre, surtout quand il s’agit d’un Monarque devant prononcer des discours officiels avec un tel handicap. Il se révèle tout du long d’une très Grande Humanité, dans la même veine que l’APB qui travaille depuis bientôt 20 ans à modifier le regard habituellement porté sur la personne bègue. Le scénario de ce film trouve le ton juste, sans exagération, afin de magnifier la relation thérapeutique unissant le thérapeute à son patient, et ce, pour permettre le meilleur traitement possible du bégaiement. A voir avec un total respect !
© Jean Dorval, le 14.02.2011, pour LTC Kinéma.
INFOS PLUS sur le bégaiement en France :
http://www.em-consulte.com/article/177879
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LES BEST OF JD : « DANS LES PAS DU SEIGNEUR, TU MARCHERAS ! »
« Le Livre d'Eli » est un film américain d'anticipation, très mystique, d'une durée de 1h49, sorti au cinéma le 20 janvier 2010. Il a été réalisé par Albert et Allen Hughes. Les acteurs principaux sont Denzel Washington (Eli), Mila Kunis (Solara) et Gary Oldman (Carnegie).
Eli et Solara en fuite... vers la Rédemption !
ELI TRANSPORTE UN LIVRE... QUI NE DEVRA JAMAIS TOMBER ENTRE N'IMPORTE QUELLES MAINS !
L'action se situe dans un proche avenir. Comme dans un très bon « Mad Max (Biblique) », l'Apocalypse a frappé la « grande » (et surtout orgueilleuse) Amérique. Ce pays-continent n'est alors plus qu'une terre désolée dont les villes sont en ruines et les routes infestées de bandes criminelles armées, sans scrupules. Depuis des décennies, Eli voyage seul, se protégeant grâce à une lame très tranchante... des attaques, et se battant pour trouver de quoi survivre. Son but ? Guidé par une force surnaturelle, il est investi d'une « mission » : la sauvegarde DU « Livre » (un ouvrage qui le protège...). Pour ce faire, il doit l'amener sur la Côte Ouest... Il n'en sait pas plus... Aussi, lorsqu'il arrive dans ce qui fut autrefois la Californie, il se heurte d'emblée au redoutable Carnegie - un homme tyrannique contrôlant par la force et la peur une communauté de survivants - qui n'a qu'une obsession : les livres. On s'en doute LE Livre d'Eli va l'intéressé au plus haut point. Grâce à Lui, il compte bien étendre sa sombre domination à toute la région, car le Savoir c'est le Pouvoir ! Entre temps, Eli fait la connaissance de Solara, une jeune femme séduisante qui ne va plus le lâcher jusqu'à la fin de cette aventure de la Foi. En effet, en parvenant à échapper à Carnegie, Eli se retrouve avec Solara dans les pattes car elle l'a suivi... Et si initialement, il était décidé à poursuivre sa route en solitaire, il n'abandonnera cependant pas la jeune femme. Il va devoir, même, prendre des risques qu'il n'a jamais oser prendre seul, car Carnegie est déjà sur leurs traces... L'inévitable affrontement aura lieu ! Eli, dont le destin est de redonner de l'espoir à l'Humanité, va devoir échapper aux griffes de son tortionnaire pour mener à bien sa mission divine...
Carnegie : Le fou de Pouvoir (et la mère de Solora)...
Eli suit les signes du Ciel...
UN FILM « DEUX EN UN », ENTRE UN « MAD MAX (Biblique) » ET « LA ROUTE (dans les pas du Seigneur) » !
La situation de fin du monde que nous font vivre les frères Hugues est un must du genre. Les couleurs de cette toile et les décors de chaos sont très réalistes, tout bonnement géants. Les réalisateurs ont souhaité un environnement complètement nu et dépouillé, désertique. Les images tournées en extérieur (au Nouveau-Mexique) ont été retravaillées numériquement, du premier plan à l'horizon, pour effacer la sauge et les buissons d'herbe sèche roulant dans le vent. Le style visuel du film, a nécessité de faire auparavant appel à plusieurs dessinateurs de BD, de manière à pré-réaliser le scénario en images. Un scénar dont le jeu des acteurs et le fil conducteur nous font entrer directement dans une histoire qui pourrait bien nous arriver un jour, si l'Humanité persiste dans cette direction... Le personnage mystérieux d'Eli nous échappe cependant tout au long du film, pour finalement révéler un incroyable secret ! Si la Morale de ce film a dégoûté les plus « Grands critiques de ce Monde sans Foi ni Loi. », c'est tant mieux ! Personnellement, j'y vois plutôt un message d'alerte et un clin d'œil sans concession visant tout simplement la sauvegarde du genre humain...
© Jean Dorval, pour LTC Kinéma, le 11.02.2010.
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14/06/2012
LES BEST OF JD : "UN VILLAGE PATHOLOGIQUE COUPE DU MONDE."
Devenu incontournable en quelques films, le réalisateur M. Night Shyamalan, selon <plume-noire.com>, est « passé maître dans l’installation d’une menace diffuse, reposant sur une accumulation d’éléments ténus. » Après avoir tourné « Sixième sens » et « Incassable » en 2000 (fantastique), « Signes » en 2002 (science fiction), il réalise en 2003 un autre petit chef-d’œuvre fantastique « Le Village » sorti au niveau national le 18 août dernier.
M. Night Shyamalan s’est inspiré pour la partie dramatique, des « Hauts de hurlevent », roman d’Emily Bronte publié en 1847, et du film « King Kong » (1933), lorsqu’il aborde le thème d’une communauté vivant dans la peur de créatures féroces et prédatrices. La distribution artistique de ce film est des plus intéressantes (Joaquim Phœnix, Bryce Dallas Howard, Adrien Brody, Sigourney Weaver, William Hurt…). Sigourney Weaver affirme qu’après la lecture du scénario, elle n’a pas dormi de la nuit tant le récit l’a captivé. « Instinct de conservation, préservation du groupe, croyance et mensonge, tels sont les thèmes de prédilection… concentrés dans Le Village, fable moderne, à la croisée des mythes fondateurs américains » selon <plume-noire.com>.
UN VILLAGE ET UNE COMMUNAUTE ISOLES DU MONDE VIRANT PARANOS…
En 1897, les habitants d’un village perdu au milieu de la forêt, formant une petite communauté isolée du reste du monde, sont persuadés d’être cernés par des créatures mythiques vivant dans les bois alentours. La vie du groupe s’organise autour de cette menace potentielle, par l’instauration de règles strictes afin de conjurer la menace et protéger le groupe. A cause de ces forces maléfiques personne n’a encore osé s’aventurer dans les bois, au delà des dernières maisons, là où elles vivraient ; car le village a passé un accord avec elles, un accord territorial qui ne doit jamais être violé… Mais voilà, Lucius Hunt, un jeune homme entêté et impétueux, est bien décidé à aller voir, coûte que coûte, ce qui se cache par delà les limites du village. Son audace aura de terribles répercussions, car le pacte sera rompu, brisant ainsi un équilibre précaire dont dépend l’avenir collectif…
Les notions de territoire et de frontière forment la trame du film : la forêt, lieu de perdition et Le Village, refuge communautaire où sévit un obscurantisme radical. En filigrane, l’histoire de l’Amérique des pionniers est décortiquée, avec le mythe fondateur du retour à la nature. L’Amérique originelle, vertueuse et innocente, s’oppose à l’Amérique contemporaine, corrompue par l’argent, brusquée par la violence… Le cours du temps se superpose pour mieux révéler cette antinomie. Le conseil des anciens, à cet égard, symbolise le retour d’un ultra protectionnisme américain. « Village métaphore s’il en est dont le phalanstère actualise les problématiques politiques d’un pays soucieux, jusqu’à l’obsession, de sa sécurité » selon <plume-noire.com>, le clan est élevé au rang de valeur absolue, comme un espoir face au chaos du monde. Et la croyance se confond, à la longue, avec le mensonge : les initiés détenant la connaissance, alors que les autres restent dans un cocon d'ignorance quasi-pathologique. Contre toute attente, William Hurt révèle le secret du village à sa fille Ivy (Bryce Dallas Howard). Cette charmante aveugle, très intuitive, auréolée de pureté, brave alors héroïquement tous les dangers de la forêt afin de sauver Lucius (Joaquim Phœnix), son amant. Dans ce film, il n’y a pas d’effets spéciaux, tout repose sur l’anticipation, l’instauration d’un climat d’angoisse permanent, et l’efficacité de scènes très prenantes.
LA OU REGNE L’OBSCURANTISME, REGNE LE MAL !
Au final, Shyamalan opte pour le maintien du secret, validant par dérision un obscurantisme indéfendable, pour mieux dénoncer les mensonges d’état de l'administration Bush à propos de l’Irak et sa volonté de maintenir dans l'aveuglement le peuple américain. Selon Night Shyamalan, « Le Village est un symptôme (voire un syndrome) du gouvernement Bush ». La pertinence du film repose sur la paranoïa et la dichotomie permanente des concepts évoqués. Alors « Le Village », un signe de résistance à la Bush-erie ? C’est plus que certain mon poteau !
© Jean Dorval, le 25/09/04, pour LTC Kinéma.
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05/06/2012
« DARK SHADOWS ? NEIN !!! SHADOWS OF THE DAMNED ! aaaAAAAHHHH !!! »
Sorti sur les écrans les plus sombres de France et de Navarre, le 08 mai dernier, le film noir « Dark Shadows », a été tourné en 2011, par Tim Burton, avec l’excellent, ou plutôt, le sublimissime Johnny Deep ; Michelle Pfeiffer (que je revois toujours incarnée la très hot Catwoman, en 1992, dans « Batman Returns ») ; Eva Green (l’ex-James « Bombe » Girl de « Casino Royale » en 2006) ; et Helena Bonham Carter (entre autres supers rôles : la terrible Reine rouge du film « Alice au Pays des Merveilles » de… Tim Burton, 2010, mais aussi, la femme du Roi George VI dans « Le Discours d'un roi » (« The King's Speech ») de Tom Hooper, sorti en 2010). Ce movie film, très haute définition, aux effets spéciaux époustouflants, nous conte de manière ludique et humoristique, l’imaginaire poétique, fantastique, féerique et délirant, mais aussi, l’univers nocturne si particulier de Tim Burton. Chaque « Tim Burton » (une référence en la matière !) est toujours très, très attendu, par ses fans (et dont ma gueule) avec beaucoup, très beaucoup, énormément, passionnément, d’impatience. Initialement « Dark Shadows » est un soap-opéra gothique américain qui passait à la télé l’après-midi, dans les années 70. Les acteurs y jouaient fort mal. Le décor était, comme on dit dans les milieux intéressés, très « cheap » (très « bon marché »). Les chauves-souris étaient même en plastique… Pas de quoi s’attarder ! Et pourtant, cette série allait frapper durablement l’esprit créatif, le génie naissant, d’un ado fan de la série, Tim Burton, car elle rassemblait sur le même plateau, vampires, sorcières et créatures surnaturelles, une nouveauté pour l’époque ! Tim s’est donc inspiré pour "Dark Shadows", avec jubilation, de cette série, pour nous conter, du bas de sa crypte cinématographique, une palpitante histoire remixée, avec un brin d’inspiration "à la Deep !"
Trop fort ce Deep !
La très belle sorcière éconduite (Eva Green).
CE SOIR, LE VAMPIRE A RANCARD AVEC LA SORCIERE ! « aaaAAAAHHHH !!! »
Ce film, c’est l’histoire rocambolesque de Joshua et Naomi Collins, et de leur jeune fils Barnabas. L’action débute en 1752 par un départ de Liverpool, en Angleterre, en partance pour les Amériques, afin de commencer une nouvelle vie dans le Maine. Mais, même avec une telle distance, pourtant accentuée par le gigantisme de l’océan, cette famille n’échappera pas à la mystérieuse malédiction qui la poursuit… Vingt années plus tard, Barnabas, devenu héritier de la très rentable conserverie de poissons de ses parents, a « SON » Monde à ses pieds, en l’occurrence, la ville qui porte son nom : Collinsport. Aussi, en digne Maître de Collinwood Manor, Barnabas est riche et puissant, et tout semble lui réussir ! Mais voilà, c’est un séducteur invétéré… Et sa perte va venir de là où cela le chatouille… Il va commettre l’erreur de briser le cœur d’Angélique Bouchard, une sorcière maléfique. Cette dernière pour se venger de lui va lui jeter un sort plus maléfique que la mort, le transformer en vampire et le faire enterrer vivant… Que l'aventure commence !
A voir absolument, après avoir mangé un steak très saignant ! « aaaAAAAHHHH !!! Delicia !!! »
© Jean Dorval, le 05.06.2012, pour LTC Kinéma.
La très mignonne petite copine du vampire...
09:20 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : film, art, jean dorval, jean dorval pour ltc, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, indian palace, inde, marigold, john madden, judi dench, tom wilkinson, maggie smith, bill nighy, penelope wilton, celia imrie, ronald pickup, cinéma, pictures, toile, lucy robinson, dev patel, lilete bubay, tena desae, film britannique, 2011, 2012, deborah moggach, joe wright, keira knightley, bafta awards, une délocalisation des retraités, commes les industries, en inde, méridionale, charme colonial, désuet, centre pompidou-metz, metz, moselle, france, lorraine, europe, ue, union européenne, présidentielles, législatives, jo de londres, tour de france, cosmopolis le film | Facebook |
04/06/2012
« COSMOPOLIS OU LA CHUTE FINALE DE L’ULTRALIBERALISME ! »
Dans le sillage du très bon documentaire de Michael Moore de 2009, « capitalisme : une histoire d'amour », on n’a pas fini d’observer partout dans le monde la lente agonie de l’ultralibéralisme d’exploitation sauvage, à l’image de son frère ennemi qui vingt ans plus tôt s’était effondré comme un château de cartes géopolitiques : le communisme mortifère et esclavagiste ! Dans la même veine, le film « Cosmopolis », un drame Franco-Canadien d’une durée d’1h48, est un petit chef-d’œuvre de David Cronenberg (le réalisateur de « Spider » (2002), « Faux semblants » (1988) et « Paradis Murders » (1974). Cette adaptation du roman du même nom de Don DeLillo, paru en 2003, est joué par de Grands Noms du cinéma : Robert Pattison (la belle gueule de « Twilight »), « l’Eternelle » Juliette Binoche (plus sexy que jamais…), Paul Giamatti, Matthieu Amalric et Samantha Morton). Cronenberg qui avait déjà mis à l’écran les romans difficilement transposables de J.G. Ballard et de William S. Burroughs, respectivement « Crash » (1996) et « Le Festin nu » (1991), récidive dans les films paradoxaux avec « Cosmopolis », devenant sans hésitation un Grand Maître du genre.
Huum... Juliette Binoche...
Pattison affronte finalement ses phobies dans ce film...
« NEW-YORK, NEW-YORK… (version) DESTROY !!! »(1)
L’histoire se passe dans un « New-York, New-York » totalement destroy. L’ère de l’ultralibéralisme sauvage touche définitivement à sa fin. De bon matin, Eric Packer, un golden boy de la haute finance internationale, doublé d’une éminence grise au réseau impressionnant, s’engouffre dans sa limousine blanche de luxe, aménagée sur mesure, blindée, bardée d’électronique sophistiqué chargé à bloc de renseignements économico-financiers, véritable « Air Force One de la route… » Et alors, que la visite du Président des Etats-Unis d’Amérique paralyse entièrement un Manhattan en ébullition, livré à lui-même, il n’a qu’une obsession, un caprice de riche : aller à tout prix se faire couper les cheveux chez son coiffeur attitré qui se trouve à l’autre bout de la ville, et ce, au risque d’y perdre la vie s’il le faut.
Au fur et à mesure que la journée se déroule, le chaos s’installe définitivement autour d’Eric Packer. Et en même temps que la chute du temple capitalistique s'opère, Packer assiste, impuissant, à l’effondrement de son Empire, de son monde égoïste, très sélect, parano et vierge marie, bâti avec la sueur et le sang des autres. Comme dans « History of Violence » (un thriller haletant de Cronenberg, de 2005, dans lequel un nabab de la finance est persuadé que l’on va l’assassiner dans les 24 heures…), il est aussi certain que l’on va le tuer. Où ? Quand ? Il ne le sait pas encore… Surprise ! La psychose s’installe… Il va subir, ainsi, les 24 heures les plus stressantes et les plus longues de sa vie, jusqu’alors aseptisée et tranquille, immergé dans une ambiance devenue sournoise - dangereuse pour lui et ses semblables - porteuse du virus social de la révolte anti-exploitation. La plèbe contre les patriciens, un combat malheureusement vieux comme le monde ! L’anarchie règne partout. « LA » Rue est devenue un immense forum à ciel ouvert, revendicatif à l’extrême et servi saignant ! L’emballement du Yuan (la monnaie chinoise des milliardaires rouges) est à l’origine de l’effondrement du marché. Et personne aux commandes du Système, pas même Eric « l’initié », n’a vu venir le coup fatal (comme à chaque crise majeure qui secoue le monde d’ailleurs…). Cette erreur, l’erreur de sa vie, cette fatale erreur, fait dévisser le spéculateur mondain, Eric. La banqueroute s’invite dans sa vie, telle une bulle spéculative qui lui pète en pleine gueule. Il est, à son tour, à la place de tous ceux dont il a détruit la vie. Il s’enfonce subitement dans une voie de non-retour dont il ne se relèvera pas. Le rat devient même l’unité monétaire d’échange, une sorte de pied de nez à la crise et à la précarité… Sa limousine ressemble au Titanic. Elle coule lentement mais sûrement, avec en bout de course un certain Benno qui attend Eric pour régler un vieux compte…
Eric (Pattison) un être dual, accompli professionnellement parlant,
et à la fois perdu dans ses propres excès...
Eric ou l'obsession du paraître...
"New-York, ton univers impitoyable !"
Cette toile cinématographique est une véritable immersion dans l’univers impitoyable de la finance, avec son jargon particulier (investissements spéculatifs, prix des marchés, placements, croissance en déficit, taux d’intérêts, prise de risque, profits, etc.). Comme dans le film « Margin Call » - réalisé par J-C. Chandor, en octobre 2011 - « Cosmopolis » intensifie crescendo l’intérêt du spectateur, en l'habitant, en le possédant, petit à petit, et en lui injectant le scénario comme un venin mortel. L’étude opérée sur la macroéconomie saisit d’effroi le spectateur par son inhumanité et par ses cohortes de chiffres indigestes et froids. Les niveaux de réalité se mélangent, deviennent mêmes abstraits, diaboliques. Tout l’Art de Cronenberg réside, aussi, dans le parallèle fait entre l’appât du gain, la déroute et la malbaise. La représentation ingénieuse de cette trilogie apocalyptique se traduit ici par une série de corps livrés sans pudeur comme des flux monétaires, de coïts besogneux et paramétrés côtés en bourses, d’« overdoses de baise » (comme le disait si bien Gainsbarre…) soumises au système de compensation monétaire bestial… L’essentiel du film se passe dans la limousine, espace restreint, pour rejoindre au bout du compte, forcé par les événements, la rue, espace ouvert. Finalement, c’est l’univers ouaté et contrôlé de la limousine contre la puanteur de la cité en perdition. La « Limo » devient dès lors un objet par procuration, un symbole phallique pénétrant la foule à qui mieux mieux. Une foule violée, certes, mais qui sait rendre coup pour coup, notamment en taguant et en saccageant la blancheur immaculée de la « Limo ». Une autre forme de viol, celui de l’inaccessible… de ce que l’on veut posséder et que l’on possède in fine coûte que coûte !
Le pouvoir : la séduction "à deux balles" dans la bagnolle...
Il a la super voiture (la continuité de son pénis...),
il aura la super nana ! (le piège habituel !)
Sexe et violence font bon ménage...
Les Indignés "made in Cronenberg"...
Ce film balance le spectateur, entre fascination et impatience. Il faut accepter en le voyant de se laisser violenter par une histoire qui flirte avec l’actualité, la nôtre, à mi-chemin entre « Les Indignés » de Madrid, le « Printemps érable » de Montréal, la Grèce et la zone euro en pleine déconfiture, et les mouvements anti-banques tels « Occupy Wall Street » ou « Occuper Berlin ». Cet univers, là, oscille entre errance latente et ruine putride. Ce brûlot corrosif anti-capitaliste met en avant le déclin de l’Occident, traduit la déshumanisation de l’homme, qu’il soit riche ou pauvre, détruit à petit feu par le pognon-roi. Entre honteux taux usuriers et addiction revolving névrotique, ces jeux pervers monétaires déconnectent l’humain de la vie réelle pour mieux le rendre esclave. Pourtant au milieu de cette fin du monde programmée, Packer ne songe qu’à sa limousine et à sa petite gueule. Il veut savoir où elle est garée la nuit. Quelles sont ses caractéristiques techniques. Faut-il la « prouster » pour l’isoler de tout (un clin d’œil à Proust qui avait fait insonoriser sa chambre avec du liège et avait vécu pendant quinze ans reclus au deuxième étage du 102, boulevard Haussmann, à Paris) ? etc. De même, en ces heures graves, il ne pense qu’à sa présentation (sa coupe de cheveux) et à l’asymétrie de sa prostate. Il est en décalage permanent. A contrario, il ne fait rien quand la foule saccage sa caisse… Certainement car, il peut s’en acheter des centaines comme cela… Eric reste un personnage contradictoire et pathétique à la fois, imprégné du péché capiteux-capitalistique.
Eric se tire lui-même une balle dans le pied... Euh, pardon ! Dans la main...
Le complot suinte de partout dans ce monde à l'agonie.
QUAND LA FIN (du capitalisme) JUSTIFIE LES MOYENS !
Pattison, dans ce sombre rôle, donne de l’épaisseur à son personnage. Il est un Packer, qui a vendu son âme au diable, dédaigneux et paumé à souhait. « Cosmopolis », c’est une sorte de descente aux enfers progressive, une sorte de plongée en apnée dans un monde économico-financier en phase terminal, dans lequel l’humain n’a plus sa place. Eric Packer qui a l’habitude de traverser la ville en regardant avec indifférence les laisser-pour-comptes à travers la vitre de sa splendide « Limo », comme un spectateur cynique et jouisseur, va être obligé de sortir de lui-même, de son ignoble personnage « sur mesure », d’affronter la réalité. Il n’y survivra pas ! L’inévitable et salvateur crash entre les très riches et les très pauvres, et la confrontation entre deux mondes que tout oppose, explosent de toutes parts comme un chiotte qui soudainement déciderait seul de se déboucher et d’évacuer toute sa merde sur le Système à l’agonie qui l’a généré. L’abîme est là, terrible. La paranoïa reste perceptible à chaque instant. La violence s’incarne même en fil conducteur d’une toile sans concession. Packer n’aura pas de parachute doré, ni de prime mirifique de départ, ni de garde du corps pour se sauver de ce merdier géant. Et au bout du compte ce n’est que Justice Sociale ! Il y a une morale dans ce film : le crime vierge marie ne reste plus impuni ! Ce qui, à n’en pas douter, invite le Monde à briser ses chaînes ultralibérales et à s’orienter, enfin, vers une Economie, certes de marché, mais Solidaire et respectueuse des Individus et de leur Environnement. Fini le chacun pour soi ! Vive le Partage des richesses à tous les niveaux de la Société ! RIP(†) Kapitalismus !
© Jean Dorval, le 04.06.2012, pour LTC Kinéma.
Notes :
(1) Sous-titre inspiré de la célèbre chanson de Frank Sinatra : « New York, New York ».
11:15 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : film, art, jean dorval, jean dorval pour ltc, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, indian palace, inde, marigold, john madden, judi dench, tom wilkinson, maggie smith, bill nighy, penelope wilton, celia imrie, ronald pickup, cinéma, pictures, toile, lucy robinson, dev patel, lilete bubay, tena desae, film britannique, 2011, 2012, deborah moggach, joe wright, keira knightley, bafta awards, une délocalisation des retraités, commes les industries, en inde, méridionale, charme colonial, désuet, centre pompidou-metz, metz, moselle, france, lorraine, europe, ue, union européenne, présidentielles, législatives, jo de londres, tour de france, cosmopolis le film | Facebook |
18/05/2012
LE FILM « INDIAN PALACE » DELOCALISE SES RETRAITES EN... INDE !
Le film « Indian Palace » est sorti dans les salles obscures de France et de Navarre, le 9 mai 2012. Il dure 2h05. Réalisé par John Madden, il comprend dans ses rôles principaux une tripotée d’acteurs connus, tels Judi Dench (Evelyn Greenslade), Tom Wilkinson (Graham), Maggie Smith (Muriel Donnelly), Bill Nighy (Douglas Ainslie), Penelope Wilton (Jean Ainslie), Celia Imrie (Madge Hardcastle), Ronald Pickup (Norman Cousins), Lucy Robinson (Judith), Dev Patel (Sonny) (un acteur « made in Bollywood », nominé au BAFTA Awards/Orange British Academy Film Awards 2009, pour sa performance dans « Slumdog Millionaire »), Lilete Bubay (Madame Kapoor, la mère de Sonny) et Tena Desae (Susaina, la petite amie de Sonny). Cette comédie dramatique Britannique de 2011, dont le titre original est « The Best Exotic Marigold Hotel », est l'adaptation cinématographique du roman « Ces petites choses » (en VO : « These foolish things ») de Deborah Moggach. Cette excellente romancière britannique a écrit plus de 15 livres en 30 ans. Elle est connue, aussi, pour son travail pour le Kinéma, en tant que scénariste de plusieurs séries télévisées, et en tant qu’écrivain du script du film « Orgueil et préjugés », de Joe Wright avec Keira Knightley. Une toile inoubliable pour les amateurs du genre qui lui a value aussi une nomination aux BAFTA Awards.
Notre petit groupe de retraités en partance vers l'Inde...
QUAND LES RETRAITES S’EXPORTENT (à bas prix) !
Décidément, l'Angleterre n’est plus adaptée aux Seniors (coût de la vie exorbitant, pensions dérisoires, place des retraités remise en cause dans la société, etc.). Du coup, un petit groupe de braves retraités britanniques n’ayant pas de gros moyens, mais n’ayant pas froid aux yeux et n’étant pas en manque d’imagination, se met en quête d’une retraite dorée, avec dépaysement total à la clé. Pour ce faire, nos socio-héros décident tout bonnement de couper les amarres avec l’Europe et de tenter leur chance sous d’autres latitudes en allant s’établir en Inde, à Marigold. Ce film introduit une nouveauté socio-économique d’actualité : la retraite (comme nos industries) se délocalise !
Mais, ce qui devait être un magnifique palace, devant accueillir nos aventureux retraités au meilleur prix et dans les meilleures conditions, selon la publicité… n’est en fait qu’un hôtel colonial au charme désuet, délabré, bien moins luxueux que prévu… Il est cependant tenu par Sonny, un jeune Indien dynamique qui a l’ambition (mais pas d’argent…) de redonner à cet édifice historique sa splendeur d’antan. Ce dernier fait le maximum pour bichonner « SES » Retraités : positiver tous les imprévus, trouver tout le temps des solutions de rechange, varier les plats (épicés), garder le sourire, être toujours disponible, etc. Dans la foulée, la situation va se corser, encore un peu plus, avec l’arrivée imprévue de Madame Kapoor, sa mère qui est possessive, dirigiste, et qui se mêle de tout et s’incruste, et par la présence de Susaina, sa très séduisante, délicieuse (et très WAOUH !!!) fiancée. Toutes ces situations incongrues vont bouleverser la vie de nos socio-héros, en pleine forme et sans complexe, de façon radicale. La magie de l’Orient opère déjà. L’aventure commence !
Evelyn ("M" dans James Bond...) "transportée" dans une autre dimension...
DES PORTRAITS DE RETRAITES (finalement) TRES… « DJEUNS » !
Cette toile dresse une série de portraits très évocateurs du petit monde des retraités, avec leurs hauts et leurs bas. Il y a Jean et Douglas, un couple usé par le temps qui passe et qui ne se rattrape pas, vivant l’un à côté de l’autre, avec un petit arrière-goût d’échec permanent, dans lequel l’Amour est mort. Jean, l’épouse, frustrée et ronchonne, n’a pas envie de venir « se perdre » en Inde, et rêve des lendemains du Grand Soir en Angleterre. Douglas, le mari, même s’il se fait mener par le bout du nez par Jean, est tout le contraire. Non seulement, il a la Grande Classe, mais en plus sa prévenance lui attire toutes les sympathies. Il y a aussi Muriel, « l’irracible », qui souhaite se faire changer le col du fémur à bas prix en Inde. Le seul « HIC » : l'opération n’est pas sans risque, et en plus, Muriel est raciste. Ce qui lui pose un problème pour s’expatrier en Asie Méridionale... Mais, cette femme, pas si mauvaise que ça au fond, se reprendra vite, grâce à l’incroyable source de découvertes que représente l’Inde, pour qui sait ouvrir son esprit et son cœur, et grâce à la généreuse hospitalité de ce très beau pays qui permet sans conteste de voir le Monde sous un autre angle. Graham, quant à lui, est un magistrat à la retraite retournant sur les lieux enchanteurs de sa jeunesse dorée, où il a vécu une très belle histoire d’Amour, homosentimentale, avec un Indien du coin ; idylle malheureusement brutalement interrompue par la famille de son Amoureux et restée durant toute sa vie comme une blessure qu’il se doit absolument de cicatriser avant sa mort. En parallèle, Evelyn reste sûrement la personne la plus réservée du groupe. Elle qui a été au service de sa famille toute sa vie ne sait plus rien faire seule depuis la perte de son mari. Elle écrit son journal sur son blog en y joignant des photos pour que ses petits enfants puissent prendre de ses nouvelles. Douglas, en chevalier servant qu’il est, la prend sous son aile… Dans un autre genre, Norman reste un séducteur sur le retour cherchant l’aventure, le sexe (après la prise de la petite pilule magique bleue…), et pourquoi pas une compagne si affinités ! Pour arriver à ses fins, il est prêt à tout, même à dompter le « démon de minuit » ! A l’image d’Evelyn, Madge, cherche à se réaliser, comme une éternelle adolescente introvertie, mais elle se complique trop la vie ! Enfin, Judith tombe entre les bras de Norman… En voilà une au moins qui est heureuse ! Ce film prouve de très belle façon que dans tous les cas il n’y pas d’âge pour évoluer dans la vie…
Sonny like a rock on the road again... avec sa très jolie fiancée.
Le réalisateur en plein tournage avec ses personnages (notamment "Muriel" en fauteuil roulant après son opération...) dans le décor suranné de "L'Indian Palace".
LE CHEMIN DE LA SAGESSE EN FIN DE PARCOURS (de Vie) !
Au final, les relations entre tous ces pensionnaires, formant un ensemble hétéroclite, vont engendrer des actions et des réactions, des regards neufs, des tensions orageuses, des envies subites, mais aussi des remises en cause salvatrices ! La découverte de la Civilisation Indienne, avec ses odeurs et ses couleurs magiques, va séduire le plus grand nombre. Au bout du compte, c’est une nouvelle Vie, un nouveau départ, qui s’offre à cette génération à n’en pas douter dans sa (presque…) deuxième moitié de vie. Réalisé avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, ce film d’Amour du Prochain, plein d’Humour passe pour un ravissement des yeux et des oreilles, avec de superbes et nombreuses images de l’Inde réelle. Ces retraités britanniques partent en Inde, ils vont être pour toujours transformés par leur expérience commune, découvrant qu’une autre Vie et que l'Amour Nouveau est possible, pour peu que l’on sache laisser son passé derrière soi… Dans ce film positivé, la raison prend toujours le dessus malgré un parcours aléatoire. « Indian Palace », c’est une quête de la mélodie du bonheur, le chemin de la sagesse enfin découvert, une nouvelle source de jeunesse jaillissant de la pellicule. En clair, un havre de Paix et de tendresse, un choc des Civilisations constructif et intense, dans lequel l’âge n’a plus d’importance, ni le temps, et où il ne reste au bout du parcours que les Hommes, rien que les petits Hommes dans toute leur splendeur.
© Jean Dorval, le 18/052012, pour LTC Kinéma.
Le teaser du film :
15:17 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : film, art, jean dorval, jean dorval pour ltc, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, indian palace, inde, marigold, john madden, judi dench, tom wilkinson, maggie smith, bill nighy, penelope wilton, celia imrie, ronald pickup, cinéma, pictures, toile, lucy robinson, dev patel, lilete bubay, tena desae, film britannique, 2011, 2012, deborah moggach, joe wright, keira knightley, bafta awards, une délocalisation des retraités, commes les industries, en inde, méridionale, charme colonial, désuet, centre pompidou-metz, metz, moselle, france, lorraine, europe, ue, union européenne, présidentielles, législatives, jo de londres, tour de france | Facebook |