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08/11/2013

LES "BEST OF" JD : "ET AU MILIEU DE LA VALLéE S'éTEND LE CALICE NOURRICIER DES DEUX SOURCES..."

"Voici un texte de JD, sur la Lorraine, paru en 2004, dans la Revue Lorraine Populaire, de Jean-Marie Cuny... Souvenirs, souvenirs... N'oubliez pas les 08, 09 et 10 novembre 2013, la pêche annuelle traditionnelle en étang de Aube vous accueille... Allez-y de la part de votre site préféré." Vincent Maniglia pour LTC.

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 Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2004 (L'étang des Deux Sources à sec...)

En ce jour de commémoration de l'armistice de la première Grande Guerre mondiale, où la Lorraine honore la mémoire des morts, et Dieu sait combien cette région a été touchée par cette terrible catastrophe, on se remémore "Eve", la dernière "tapisserie poétique", écrite en 1913, par Charles Péguy. Cette poésie, tant invocatoire qu'épique, vaste symphonie de quelque 3000 quatrains, célèbre les sacrifiés "pour la terre charnelle". Ce texte majeur devait préfigurer le destin tragique du poète qui tomba à Villeroy, le 05 septembre 1914 à la veille de la célèbre contre-offensive française : "la Bataille de la Marne". A l'évocation de ce retour à la terre, il était quasiment impossible d'éviter de parler de nos racines et de ne pas évoquer une des traditions lorraines. Aussi, au petit matin, direction la pêche annuelle de « l'étang des deux sources »(1) à Aube en Moselle !

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 Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2004 (Idem...)

Cette année, exceptionnellement, l'événement a eu lieu sur quatre jours au lieu de trois. La vente du poisson se déroule depuis 1977, et comme d'habitude la bonne humeur et la convivialité sont au rendez-vous ! Près de 400 personnes pérégrinent pour assister à cette vente au détail, où cinq vendeurs munis de seaux et d'épuisettes se tiennent à disposition du client afin de l'aider dans son choix, autour d'une vingtaine de bassins répertoriés par variété ou taille de poisson. La famille René Marx-Roussy joue la carte de l'authenticité grâce à l'élevage en milieu naturel. Deux sources au débit important alimentent en continu, en eau de qualité, ce vivier unique en son genre au creux d'une vallée. Aucune nourriture, autre que celle offerte par mère nature, n'est donnée aux poissons. La pisciculture et la nature restent pour les Marx-Roussy une véritable passion familiale. Ils pratiquent encore ce métier, à l'ancienne, sur digue (ce que plus personne de nos jours ne veut faire). En effet, les conditions de travail laborieuses nécessitent une présence permanente sur le terrain. « Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains » précise René Marx-Roussy, président régional du Syndicat des propriétaires et exploitants d'étangs de l'Est ; et au niveau national de l'Union nationale des syndicats et associations en étangs et bassins.

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 Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2004 (Les bassins de stockage du poisson pour la vente)

C'est sur six hectares et demi, que s'étendent les trois bassins, numérotés de A1 à A3, et cinq étangs servant à l'élevage du poisson. Le mois de novembre est une excellente période pour la pêche car les premiers froids arrivant le poisson se manipule mieux. On vide chaque année trois des étangs à fond ce qui permet d'avoir une maîtrise totale de la production. Ici, on ne recherche pas la productivité à outrance, mais uniquement la qualité. Aussi, il est vendu en moyenne seulement l'équivalent d'une tonne de poisson. Cette activité repose sur l'alevinage à partir de vésicules résorbées, réservées à la vente aux sociétés de pêche et aux autres étangs de la région, et sur l'élevage du poisson pour la consommation courante. Les œufs de poisson, d'origine lorraine, sont éclos, donnent des larves de poisson ou alevins. Ils sont ensuite répartis en fonction de leur stade de maturité dans différents étangs, respectivement de la première à la troisième année. Dans ces eaux, on trouve tanche, carpe, perche, sandre, brochet, « petit blanc » (gardon ou retonde), vif (pour la pêche) et friture. Les brochets pèsent généralement entre 1,5 et 3 kg, les carpes de 1 à 2,5 kg. A noter, le jour de la vente la présence d'une carpe estimée à près de 10 kg !

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 Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2004 (Un des bassins d'élevage en activité)

La récupération du poisson se fait à l'ancienne dans un collecteur ou pêcherie automatique répartissant avec amour les poissons par taille selon un système ingénieux de grilles, allant des plus gros poissons au plus petits. Cela évite le stockage de vase au niveau des ouies et fait gagner en goût pour les amateurs de bonne chair. Après, les ouvriers de la pêcherie refont un tri manuel sur table et mettent en bassins les poissons à vendre. Ces précieux réceptacles sont constitués d'un trou dans la terre argileuse recouvert d'un filet ou pantène.

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 Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2004

(La boutique où l'on vend le poisson

et où sont mises à disposition de nombreuses et succulentes recettes...)

Le brochet porte le nom scientifique d'Esox Lucius. Poisson mince et long, dont la couleur de la robe varie de brun doré à noir en fonction de la profondeur des lacs dans lesquels il vit. Le brochet préfère les eaux claires à fond graveleux et aux berges riches en végétation. Ce poisson d'eau douce particulièrement vorace, carnivore voire cannibale (ses mâchoires sont garnies de dents très nombreuses, 700 environs... ), peut peser jusque 30 kg et dépasser un mètre de long. Sa chair blanche est délicate, maigre, ferme et feuilletée, surtout lorsqu'on le pêche en eaux courantes au filet dans les lacs. En outre, on le préférera jeune, les vieux spécimens présentant l'inconvénient de nombreuses arêtes. Au vidage, il convient de jeter les œufs et les laitances. Leur toxicité occasionne des vomissements et de violentes purges. La reproduction se déroule de février à mai, les ovules (30000 à 60000 par femelle) sont pondus en eau peu profonde parmi la végétation ou dans l'herbe des prairies inondées. L'incubation dure de 2 à 4 semaines. Les alevins possèdent, pendant 2 à 3 semaines, un organe adhésif sur la tête qui leurs permet de se fixer à la végétation. La maturité est atteinte généralement à l'âge de 3 à 4 ans. On prépare le brochet de plusieurs manières « au beurre blanc », « aux petits oignons confits », « rôti au vin blanc », « à la champenoise », « à la crème », « au bleu », « meunière » ou « en darnes aux champignons ».

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 Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2004 (La Carpe avant de passer en cuisine...)

La carpe(2) ou cyprinus carpio (carpe royale, carpeau - feuille, amande, panot... selon l'âge), quant à elle, « serait originaire d'Asie Mineure d'où elle aurait été ramenée par les anciens grecs puis par les romains ». Ce poisson « aujourd'hui très répandu, à la fois dans les rivières, les étangs et les lacs » d'Europe et d'Asie « affectionne les eaux calmes et chaudes, à végétation abondante. » Sa croissance est optimale dans des valeurs comprises entre 20 à 25° C. Elle peut mesurer au maximum 80 cm. « La durée de vie est de l'ordre de 40 à 50 ans pour les souches sauvages, de 12 à 15 ans pour les souches sélectionnées pour l'élevage. La maturité sexuelle est atteinte vers 2 à 3 ans. La reproduction a lieu en mai et juillet selon la température. Les œufs sont déposés sur la végétation. Les alevins apparaissent au bout de quelques jours. La carpe est un poisson omnivore, faisant une grosse consommation de zooplancton, d'invertébrés aquatiques et de végétaux. C'est un poisson de pêche sportive très apprécié car la carpe est méfiante, très résistante et sa capture difficile ». Un véritable challenge ! « Ce sont les moines qui, les premiers en France, « cultivèrent » la carpe de façon « raisonnée ». A partir de la carpe commune sauvage au corps long et recouvert d'écailles, on a abouti à la création d'un certain nombre de variétés au corps plus ou moins trapu et avec peu ou pas d'écailles. » On trouve la carpe miroir, la carpe cuir, la carpe koi ou chinoise. « La carpe miroir est la plus utilisée en pisciculture. Son élevage, appelé aussi carpiculture, est pratiqué en plans d'eau (bassins, étangs... ) où les conditions de production sont soigneusement contrôlées. Depuis l'alevin, le plus souvent issu d'une production maîtrisée par des éleveurs spécialisés, 2 à 3 années sont nécessaires pour que la carpe atteigne 1,5 kg, taille à laquelle ses qualités de chair sont alors des plus parfaites. » On peut cuisiner la carpe « farcie », « au four », « en matelote marinière », « en matelote brûlée », « au safran en gelée », « à la juive », « en matelote blanche », « en filet au sabayon de raifort », « en tartare au saumon mariné », « en sauce de soja », « en matelote brune », « au raifort » ou « au vin rouge d'Arbois ».

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 Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2004

(Très loin de la malbouffe...

La même carpe cuite au court-bouillon, un vrai délice bien de chez nous !)

La Lorraine est la troisième région piscicole de France après la Brenne (Berry) et la Dombes (dans l'Ain). Ses étangs du Saulnois et du Pays de Sarrebourg ont grandement contribué à sa renommée touristique. Selon le guide « Moselle (Metz et le Pays Messin, Pays de Bitche, Nied, Sarrebourg, Saulnois, Trois Frontières et Bassin Houiller » (publié chez Casterman/Serpenoise) : « D'origine artificielle, ils (les étangs) furent mis en eau grâce aux communautés religieuses du Moyen Age, qui profitèrent des sols imperméables (argiles et marnes du Keuper) et construisirent des digues de retenue des eaux courantes. Aux XVIIe et XVIIIesiècles, ils appartenaient soit aux communautés villageoises, soit à des abbayes (bénédictines de Vergaville, prémontrés de Salival). La coutume voulait qu'ils soient régulièrement vidés de leurs eaux et que leur fond soit mis en culture pendant un an. Ces étangs fournissaient la région en poissons, notamment en carpes et en brochets, espèces les plus fréquemment élevées. La consommation de poisson connaissait une forte augmentation en période de Carême. Ils permettaient également de faire tourner des moulins et flotter du bois, destiné en particulier à l'alimentation des salines proches. A la Révolution, les paysans réclamèrent leur assèchement définitif et aujourd'hui ne subsistent que les 4/5e des étangs. L'alternance mise en eau-culture fut abandonnée au XXe siècle. » Actuellement, on trouve principalement de grands ensembles comme les étangs du Stock (750 ha), de Gondrexange (660 ha), de Mittersheim (250 ha) et de Lindre (620 ha).

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Photo ci-dessus : © Jean Dorval 2004 (L'Adieu au Calice Nourricier...)

A « l'étang des deux sources » si l'on ne trouve pas de prédateurs naturels carnassiers, tels la brème, le poisson chat ou le silure ; cependant un phénomène nouveau touche de plein fouet l'exploitation, et ce, au grand dam de René Marx-Roussy. Un invité surprise - le cormoran -s'est installé en Lorraine. Répandu normalement sur les côtes, ce très grand consommateur de poisson pénètre, depuis peu, profondément les terres continentales, suite aux changements climatiques (vent du Nord et températures plus froides), à la recherche de nourriture causant une véritable catastrophe économique chez les pisciculteurs. A Aube, à titre d'exemple, une soixantaine de spécimens, boulottant individuellement près de 500 g de poisson par jour, a ainsi dégusté à bon compte, l'an passé, près de 85% de la population d'un des étangs de stockage !

Suite aux problèmes alimentaires que la France a rencontré récemment  (vache folle, épandage des boues agricoles... ), les français ont changé leur regard sur ce qu'ils mangent. Plus interrogatifs, parfois même suspicieux, en tout cas beaucoup plus avertis, à la recherche de signes objectifs, voire « ostensibles » de qualité, nos compatriotes ont appris le « bien nourrir ». Ils exigent des producteurs une qualité de vie, à vivre au jour le jour sans restriction de durée de bail, un projet permettant rapidement l'obtention de bienfaits et de bien-être. Ce « développement durable », jusque dans l'assiette, implique des retombées favorables à la dimension d'une vie humaine et pour nos descendants. Alors, le « bien produire », une responsabilité incombant aux producteurs de produits frais ? Oui, à n'en pas douter ! De ce fait, il faut encourager les artistes du terroir, comme René Marx-Roussy, dans leur démarche séculaire salvatrice.

© Jean Dorval, le 28/11/04, pour LTC Grands Reportages.


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(1)   Pisciculture Marx-Roussy - Etang des deux sources - 57580 - AUBE - Tél : 03.87.64.52.62 - Fax : 03.87.64.55.52 - Portable : 06.74.63.58.03

(2)   Selon les fiches descriptives du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, ADAPRA, ITAVI

20/06/2013

LES BEST OF JD : C'ETAIT HIER... « VISITE PRINCIERE POUR LES 250 ANS DE LA PLACE ROYALE A NANCY. »

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© Photo ci-dessus (la Place-Royale de Nancy) : archives.cg54.fr

 

La Place STAN de Nancy tient une place très importante dans le cœur des Lorraines et des Lorrains, c’est pourquoi LTC vous propose un article de JD sur son inauguration (suite à sa restauration) en 2005 paru dans feu la Revue Lorraine Populaire de Jean-Marie Cuny… A lire aussi, dans la foulée, l’interview conjointe de S.A.R. le Prince de Bourbon-Parme et de M. Jacques Charles-Gaffiot.

Depuis le mois de décembre 2004, et tout au long de l'année 2005, de nombreux événements ont commémoré les 250 ans de la Place-Royale, joyau baroque nancéen, ayant fait récemment peau neuve ; inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco, depuis décembre 1983, car son « intérêt est considéré comme exceptionnel et sa valeur comme universelle ». Sa dernière rénovation remonte à 1958. Ce chef-d’œuvre urbain, aux divines proportions, est solennellement inaugurée le 26 novembre 1755, aux cris de « Vive le Roy ! » De nombreuses festivités ont lieu, ce jour là, dont la distribution d’argent au peuple. Le parti philosophique et la troupe de tous les plaisirs ne peuvent s’empêcher de manifester leur opposition. A l’écart, rue Saint-Dizier, en dessous de la statue du Duc Léopold, les patriotes lorrains, à l’initiative du libraire Nicolas, chantaient des chants patriotiques lorrains.

Le 26 novembre dernier, jour anniversaire de sa dédicace, dans les Grands Salons de l’Hôtel de Ville, devant un parterre de plus de 300 personnes, dont son S.A.R. le Prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, Jacques Charles-Gaffiot a donné une conférence, sous l’égide de l’association Présence du Souvenir Bourbonien en Lorraine, sur le thème : « la Place-Royale de Nancy, un hommage d’un beau-père à la gloire de son gendre ». Un message de Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, Duc d’Anjou (Louis XX), a été lu à cette occasion.

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© Photo ci-dessus (Stanislas) : stansurseine.blogspot.com

A n’en pas douter, le destin de Stanislas Leszczynski relève de l’extraordinaire. Deux fois roi de Pologne, deux fois déchu, puis duc de Lorraine et de Bar, beau-père de Louis XV, cultivé, amoureux des arts et des sciences, profondément croyant, ami des philosophes (notamment de Voltaire… ), bon vivant ; il est cependant froidement accueilli en Lorraine, que son gendre lui a confié en viager. Pourtant, les trente années de son règne témoigneront d’une entreprise grandiose et éclairée. Véritable bâtisseur, avec son architecte Emmanuel Héré, disciple de Boffrand, il fait de sa cour et de ses châteaux des creusets culturels brillants, dont on parle dans toutes les cours et salons d'Europe. Le château de Lunéville ne passe-t-il pas pour le « Versailles lorrain » ? Entre autres réalisations, il fait construire une Place-Royale à Nancy, destinée à honorer et glorifier son gendre, Louis XV, Roi de France. 

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© Photo ci-dessus (la Place-Royale) : pagesperso-orange.fr

 

LE NOMBRE D’OR POUR HONORER LA MAJESTE ROYALE !

Une Place-Royale par sa perfection, son esthétisme, glorifie le personnage du Roi donné ainsi, dans un équilibre parfait, à l’admiration de ses sujets. Elle symbolise l’absolutisme au cœur de la ville, espace architectural de grande ampleur, point de convergence, où l’on érige, en position centrale, une statue équestre ou pédestre, en bronze. Sous le règne de Louis XIV, on s’inspire du modèle italien ; Rome et la place du Capitole, où trône la statue équestre de Marc-Aurèle ; et Florence, avec la statue équestre de Cosme 1er de Médicis, place de la Seigneurie. La première Place-Royale française voit le jour à Paris en 1685 : la place des Victoires (avec une statue pédestre) ; puis en 1699, la place Vendôme (avec une statue équestre). Le Roi y est représenté comme un empereur romain victorieux de retour de campagne. A l’inverse, sous Louis XV, la notion de Place-Royale est revêtue d’une nouvelle signification, héritage du « Siècle des Lumières ». On donne au Roi une posture plus humaine, plus proche du peuple, des réalités ; à Rouen, il est accompagné d’une statue de penseur.

LA MUTATION GENIALE D’UN CENTRE DE VILLE

A Nancy, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, une vaste esplanade sépare la Ville-Vieille de la Ville-Neuve. Stanislas Leszczynski choisit ce lieu idéal afin d’établir celle qui deviendra la première de toutes les Places-Royales françaises, par son équilibre et sa beauté. Sacralisant le pouvoir royal, tout en permettant les festivités populaires, ce véritable forum est avant tout un lieu où le peuple et le souverain communient dans un esprit d’abondance et de paix retrouvée. La transparence des grilles de Jean Lamour dont se pare l’ouverture de chaque axe qui converge vers la place renforce cette idée. L'intendant Alliot finance ce grand chantier avec les seuls deniers de Stanislas. Louis XV n’y participe pas, il écrit juste à son beau-père qu’il est honoré.

Longtemps, le maréchal de Belle-Isle, représentant de Louis XV, responsable militaire de la place forte de Metz, fait opposition à ce projet qui porte atteinte aux ouvrages militaires. Cependant, les autorisations de commencer les travaux sont accordées par René-Louis, marquis d'Argenson, ministre de la Guerre. Aussi, en mars 1752, est donc officiellement posée la première pierre. Emmanuel Héré construit, autour d’un quadrilatère spacieux, des pavillons de même ordonnance classique, rythmés par le jeu d'un ordre colossal ; au sud, la grande façade du palais (le futur Hôtel de Ville) ornée des armes de Stanislas et du blason de la Ville de Nancy ; à l'est, le pavillon de l'Intendant Alliot et l’Hôtel des Fermes, respectivement de nos jours, le Grand Hôtel et l'Opéra de Nancy et de Lorraine ; à l'ouest le pavillon Jacquet et le Collège de Médecine (actuel Musée des Beaux-Arts) ; au nord, là où se dressait la courtine unissant les bastions de Vaudémont et d'Haussonville, des « basses faces » limitées au seul premier niveau des autres pavillons, pour raison de défense militaire.

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© Photo ci-dessus (la Place STAN) : discover-eu.com

 

Stanislas envisage de faire communiquer la Place-Royale avec la place de la Carrière. Il fait alors construire un arc de triomphe s’inspirant de celui de Constantin°Ier, le Grand, édifié à Rome entre 312 et 315, pour commémorer la victoire de l'empereur sur Maxence, au pont Milvius en 312. Ce modèle antique, aux colonnes corinthiennes et médaillons circulaires, ne représente plus la soumission des peuples barbares et des esclaves mais la paix retrouvée ; ainsi, à Nancy, élève-t-on un « arc de la paix », de plus petite taille, juste harmonisation entre l’esthétique de la Rome antique et la thématique moderne de la « Pax Romana ». Louis XV, n’est-il pas l’instigateur de la Paix de Vienne de 1737 ? N’a-t-il pas renoncé, en position de force, à annexer la Hollande en signant la paix d’Aix-la-Chapelle en 1748 ? En préservant l’Europe d’un embrasement général, il devient son pacificateur. Les inscriptions immortalisent ce rôle important : « Au Prince pacifique, au Prince victorieux. » D’autre part, son beau-père rend hommage à la grandeur de ce sacrifice, en sommant le faîte de cet ouvrage par un médaillon représentant Louis XV soutenu par des Victoires ailées. En complément, les façades de la Place-Royale, les grilles des fontaines, les potences des lanternes se trouvent pavoisées des symboles royaux et ducaux : fleurs de lys, coq gaulois, lauriers, soleil rayonnant d’Apollon, jusqu’à la teinte bleu roi des ferronneries… Les grilles forgées, qui relient les bâtiments les uns aux autres, sont l’œuvre de Jean Lamour (1698-1771). Par leur forme et leurs décors, elles témoignent, avec les fontaines d'Amphitrite et de Neptune réalisées par le sculpteur Barthélemy Guibal (1699-1757), de l'art rocaille.

En position centrale, s'élevait une statue de bronze(2), représentant Louis XV vêtu à l'antique, le regard tourné vers la France, dans une attitude marquant la fin des conflits, l’abnégation du général victorieux ! Véritable source d’abondance et d’équilibre, serein, rayonnant, il symbolise une force positive, entouré des vertus cardinales : la Prudence, la Justice, la Force et la Tempérance. Cette statue (dont la maquette est au Musée Lorrain) et ses allégories sont détruites à la Révolution en 1793. La Place-Royale devient alors la place de la République. On y installe une colonne surmontée d’un bonnet phrygien ; puis sous le Premier Empire, un monument surmonté d’un aigle impérial. Finalement en 1831, la place est baptisée place Stanislas et on inaugure une nouvelle statue, représentant Stanislas(3).

 

INTERVIEW CONJOINTE DE S.A.R. LE PRINCE DE BOURBON-PARME ET DE M. JACQUES CHARLES-GAFFIOT

 

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S.A.R. LE PRINCE DE BOURBON-PARME (à droite)
ET M. JACQUES CHARLES-GAFFIOT (à gauche)
(Sur la Place-Royale)
© Photo ci-dessus : Jean Dorval 2005
 
 
 

Descendant le plus direct de Stanislas, Monseigneur vous êtes né, à Paris, le 03 juin 1961. Vous épousez à Dampierre dans les Yvelines, le 25 mai 1991, Mademoiselle Constance de Ravinel (née le 18 juillet 1971 et d’origine lorraine), avec qui vous avez 4 enfants. Votre petite dernière est prénommée Zita, en l’honneur de sa grande tante, l'impératrice d’Autriche (de Lorraine-Habsbourg), reine de Hongrie, décédée en 1989. En tant que Bourbon, vous êtes cousin de toutes les familles royales d’Europe. D’ailleurs, votre cousin, Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, Duc d’Anjou, aîné et Chef de la Maison de Bourbon, est aussi le parrain d’un de vos enfants. Vous travaillez dans la finance et l’agroalimentaire, avez vécu plusieurs années aux Etats-Unis d’Amérique, il y a une décennie. Membre de l’Institut de la Maison de Bourbon et Président d’honneur du Mémorial de France à Saint-Denis, vous vous êtes fortement impliqué dans les cérémonies célébrées à la cathédrale-basilique de Saint-Denis, le 8 juin 2004, à l’occasion de la déposition solennelle du cœur de Louis XVII dans la crypte des Bourbon.

Quant à vous, Monsieur Jacques Charles-Gaffiot, votre ancêtre, Félix Gaffiot, est le célèbre créateur du dictionnaire latin-français Le grand Gaffiot. Vous êtes historien spécialisé dans le XVIIIe siècle, écrivain, ancien directeur du Centre Culturel du Panthéon, brillant conférencier. Lorrain d'adoption, vous effectuez toute votre scolarité à Lunéville, à l'ombre du parc du château de Boffrand. Membre actif de différentes associations, comme La Demeure historique, les Vieilles Maisons françaises ou le Cercle du Patrimoine ; vous avez réalisé, depuis 1986, plus d'une trentaine d'expositions d'envergure présentées à Paris, Rome, Saint-Pétersbourg ou Turin. Vous publiez autant d’ouvrages et, entre autres, en 2001 Moi, Zénobie reine de Palmyre ; en 2003, Lunéville : Fastes du Versailles lorrain en collaboration avec S.A.I. et R. Otto de Lorraine Habsbourg et pour la préface M. Jean-Jacques Aillagon ; puis Lunéville Fastes du Versailles lorrain : Tome 2, Décors intérieurs, mobilier, objets d’art. Cet ouvrage récent est sorti en février 2006.

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QUESTIONS/REPONSES :

1) RLP : Quelles sont les circonstances, qui selon vous, permettraient à Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, Duc d’Anjou, Chef de la Maison de Bourbon, d’accéder au trône de France ?

S.A.R. : Mon cousin ne pourra accéder au trône de France que dans le cadre d’une Restauration. La condition première est d’accentuer sa présence dans notre pays. Vu la situation actuelle, tant sociale qu’économique, cette question est d’avenir. Tout reste possible ! Ceci étant dit, j’ai d’autres cousins en France qui sont sur le devant de scène. Le privilège d’avoir une arrière-grand-mère, née Marie d’Orléans, Princesse de Danemark, me permet d’être à l’aise avec tout le monde. Je pense que pour rétablir une monarchie, il y a encore beaucoup de travail de terrain à faire ; bien que, j’ai le sentiment, qu’en France, il y ait de plus en plus de royalistes.

Quand je vois comment, récemment, mon cousin le roi Siméon II de Bulgarie (né le 16 juin 1937 à Sofia) s’est démené chez lui pour reprendre le pouvoir, je trouve cela tout à fait épatant. Il a été le dernier tsar des Bulgares de 1943 à 1946, puis Premier ministre de Bulgarie de 2001 à 2005. Il est le seul monarque de l'histoire à retrouver un pouvoir politique après une élection démocratique, dans une fonction différente (comme Norodom Sihanouk dont la carrière est similaire). Comment faut-il l’appeler ? « Sa majesté le Premier ministre » ? J’admire sa démarche. Le roi d’Espagne, don Juan Carlos de Bourbon, a emprunté un tout autre chemin. Il a pu reprendre les rênes de son pays et en faire ce qu’il est aujourd’hui, en l’espace de trente ans ; grâce à Franco, qui le désigna en 1969 comme son successeur. Puis, en parallèle, on remarque que dans l’Union Européenne, il y a encore plusieurs monarchies, ce qui, à mon sens, est un signe de vitalité, de continuité. Je pense également qu’en lisant la presse, on se rend compte que les français sont orphelins de la royauté. Ils s’intéressent à ce qui se passe chez les Grimaldi, les Windsor… Ils vont finalement chercher ailleurs ce qu’ils n’ont plus chez eux. Il y a diverses pistes qui pourraient faire basculer la France vers la monarchie. La crise des institutions politiques prouvent finalement que la situation pourrait nous être favorable très rapidement. Nous ne sommes pas dans le meilleur des systèmes actuellement. L’avenir nous dira si j’avais raison.

 

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S.A.R. LE PRINCE DE BOURBON-PARME
(Hôtel de Ville de Nancy-Grands Escaliers)
© Photo ci-dessus : Jean Dorval 2005
 
 
 

J. C-G. : Reprenant l’idée du prince, je pense que les Français cherchent un arbitre. En ce sens, on peut considérer qu’un monarque, par nature, puisqu’il n’est pas élu, est le meilleur arbitre possible ! La véritable difficulté consiste à trouver l’homme qui incarnera le mieux cet idéal.

S.A.R. : Dans l’actualité récente, on pensera aussi au malaise, à propos des origines chrétiennes de l’Europe. Une polémique injustifiée, au moment de la rédaction de la constitution européenne, a d’ailleurs débouché sur un rejet lors d’un référendum d’initiative populaire. Je suis particulièrement attaché aux valeurs millénaires de la France et de l’Europe. D’autre part, Monsieur Jacques Charles-Gaffiot parlait à juste titre du rôle d’arbitre qui s’impose à un Roi ; tel Saint-Louis rendant la justice sous son chêne. La monarchie joue effectivement un rôle supérieur, au dessus de la mêlée partisane. Elle est d’inspiration divine et au service du peuple.

En France, il y a un de nombreux partis politiques allant d’un extrême à l’autre. Chaque programme défend de bonnes comme de mauvaises idées. Le régime politique actuel apporte la preuve de son inefficacité en générant une politique partisane. On ne légifère pas pour le bien collectif, mais pour plaire à un électorat ou défendre de petits intérêts. Au gré des alternances politiques, un temps certain est perdu. On s’amuse à défaire ce que les prédécesseurs ont instauré, réduisant ainsi à néant les intérêts légitimes du pays.

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© Image ci-dessus : http://www.drapazur.com/

 

2) RLP : Suite à la restauration de la Place Stanislas, n’aurait-il pas été plus judicieux de la part de la Municipalité de Nancy d’y replacer la statue de Louis XV (dont la maquette se trouve toujours au Musée Lorrain), et qui fut abattue lors de la Révolution française, en lieu et place de celle de Stanislas ?

S.A.R. : Je fais halte à Nancy pour la première fois. Aussi, il revient à ma mémoire le récit que m’a fait mon père du mariage de son cousin Otto de Lorraine-Habsbourg. Ce que j’ai vu ce soir de la Cité des Ducs m’enchante. La Place-Royale est une des plus belles places de France, voire la plus belle ; surtout de nuit avec ses éclairages et féeries lumineuses de Noël. Elle est d’une proportion divine qui met en valeur ses dorures, fontaines, sculptures, ferronneries… A n’en pas douter, une statue de Louis XV trouverait dans ce lieu magique naturellement toute sa place.

J. C-G. : Ce sera l’objet de la conférence de tout à l’heure. Il y a du pour et du contre. Effectivement, du côté du « contre », on peut rappeler que de son vivant Stanislas avait demandé à ne jamais être statufié. Par conséquent, cette statue contrevient à ses dispositions, non pas testamentaires, mais à son « testament spirituel ». Par ailleurs, il faut se souvenir de la signification et du sens particulier d’une Place-Royale. Cet exercice architectural, inventé par l’art français, résulte de la juxtaposition de deux monuments distincts mais complémentaires : une statue de bronze (équestre ou pédestre) représentant le Roi, placée au centre d’un écrin monumental qui lui est proportionné et conçu à ce seul effet. Cela suppose donc une concomitance entre ces deux éléments. Supprimez l’un d’entre eux, et nous ne sommes plus dans le cadre d’une Place-Royale, mais en présence d’une simple place, superbe certes, comme celle de Nancy ; car l’harmonie spirituelle y a été rompue.

3) RLP : Stanislas, placé sur le trône de Lorraine par Louis XV, est considéré comme un usurpateur par les lorrains. Quel est votre sentiment à ce sujet ?

J. C-G. : C’est une question qui se règle par elle-même en 1737, lorsque Stanislas arrive en Lorraine. Les Lorrains n’acceptent pas sa présence. On lui tourne le dos. Et bien contre vents et marées, il opère un merveilleux redressement, sur quelques années, et pour lequel, de nos jours, les Lorrains ont encore beaucoup d’estime. On a souvent tendance à oublier la continuité de l’Histoire, malgré les aléas de la politique internationale, puisque le successeur de Louis XV, le dauphin Louis-Auguste (futur Louis XVI) se marie, en 1770, avec une fille des Césars, petite-fille du Duc Léopold, Marie-Antoinette. Les Lorrains pouvaient voir, à juste titre, en elle, une noble descendante de Gérard d’Alsace. D’ailleurs, si son fils, Louis XVII, avait régné, celui-ci aurait été autant Lorrain que Français.

4) RLP : Pour ses 250 ans la Place Stanislas fait peau neuve. Que pensez-vous de la rénovation de ce patrimoine lorrain et mondial classé par l’Unesco ?

S.A.R. : Je suis toujours pour ce qui promeut une Restauration de la Royauté et permet aux Français de pouvoir se rattacher à leurs racines. Comme je le disais au cours d’une réponse précédente, les Français sont orphelins de l’Ancien Régime. On le voit bien dans les livres d’école, « à partir de 1789, les Français sont heureux… » Quid de la civilisation millénaire qui a précédé cette année fatidique ? Valoriser ce patrimoine français redonne des fondements censés à l’histoire de France et aux Français.

J. C-G. : On ne peut que se réjouir de cette métamorphose opérée, grâce à la Ville de Nancy, qui a fait là, véritablement un travail exceptionnel dans ce réaménagement. Classer ce patrimoine lorrain au patrimoine mondial est une très heureuse idée. Cette place ne représente pas seulement un art de vivre, un style architectural, elle est de même emblématique du Siècle de Louis XV, qualifié également de « Siècle des Lumières ». Les deux notions s’interpénètrent. Il est difficile, en Histoire, de faire des ruptures aussi tranchées. L’excellence de cet exemple montre la prédominance artistique de la France, dans ce milieu du XVIIIe siècle, qui est vraiment comme disait le poète Joachim du Bellay (1522-1560) : « la mère des Arts, des Armes et des Lois. » (1)

 

 

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© Photo ci-dessus (S.A.I. et R., l’Archiduc Otto de Lorraine Habsbourg) : yannsinclair.over-blog.com

 

5) RLP : S.A.I. et R., l’Archiduc Otto de Lorraine Habsbourg au cours d’une conférence à Nancy a dit : « La Lorraine a connu de multiples formes de souveraineté, de la Lotharingie à nos jours. Elle a vécu sous un nombre de drapeaux et néanmoins, elle est toujours restée la même. Elle a gardé son individualité, alors que d’autres villes et provinces l’ont perdue. Et surtout, elle a su harmoniser ses loyautés ; elle respectait sa tradition sans être infidèle à son présent. La Lorraine est une force d’intégration – c’est ce que ressentent les Lorrains qui, séparés depuis des siècles de la terre ancestrale, néanmoins lui gardent un souvenir fidèle qu’aucun événement ne peut détruire. C’est là un facteur qui crée des liens dont nous avons besoin alors que se poursuit pour nous la belle aventure européenne, qui donne son sens véritable aux sacrifices que ma génération a endurés et qui, en rétrospective, nous prouvent que rien n’est vain – et c’est nous qui sommes appelés à forger notre destinée. » Etes-vous d’accord avec ce point de vue ?

S.A.R. : Il est vrai que la Lorraine a souffert durant son histoire, mais elle en est toujours ressortie grandie. Elle a souvent changé de drapeaux, subie de nombreuses et longues guerres (guerre de Trente-Ans, guerre de 1870-1871, les Première et Seconde Guerres mondiales… ) où elle s’est retrouvée aux premières loges ; a eu une croissance économique, sans pareil, avec la sidérurgie, l’exploitation minière du charbon et du fer, ainsi qu’une agriculture dynamique. Aujourd’hui, si cet empire s’est effondré, le caractère trempé des Lorrains, tout comme celui des Alsaciens, l’a conduite à redresser la tête fièrement pour relever de nouveaux défis, avec l’arrivée du TGV-Est ou de l’industrie spatiale. C’est une des rares région de France, dont la richesse culturelle, issue de ses racines multiples et de la civilisation rhénane, est restée un atout.

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En tant que véritable trait d’union européen, la Lorraine a su tirer partie de toutes ces péripéties en prenant le meilleur de chacun. D’ailleurs, une des résultantes de cette formidable alchimie, n’est-elle pas un système de sécurité social excédentaire, en vigueur en Alsace-Moselle, et relevant du droit local ? Ce dernier devrait être généralisé à la France entière pour le bien de tous !

J. C-G. : C’est difficile de compléter ce qu’a dit l’Archiduc, il a fait le tour de la question. On ne peut être que d’accord avec ce qui a été dit. Cette fidélité des Lorrains s’inscrit dans le sang, comme dans le sol. Cela dit, cet enracinement se fait parfois au détriment d’une ouverture et d’une acceptation de ce qui peut venir d’une province voisine, voire de Paris. Les valeurs de la Lorraine sont liées à une notion très profonde de la fidélité qui fait l’essence même de cette nation.

© Jean Dorval, le 01/12/05, pour LTC Grand Reportage.

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Notes :

(1) Extrait du recueil « Les regrets »

(2) œuvre des sculpteurs Barthélemy Guibal et Paul-Louis Cyfflé (1724-1806)

(3) oeuvre de Jacquot, « prix de Rome »

Biographie :

1) « Week-end « Stanislas » à Nancy », article de Monique Raux, paru dans Le Monde, du 07/06/05

2) la conférence donnée par Monsieur Jacques Charles-Gaffiot à Nancy le 26 novembre 2005

3) les sites : http://encyclopedie.octopuce.qc.ca/ et http://www.ot-nancy.fr/

 

25/05/2012

LES BEST OF JD : « MARIEULLES-VEZON EN MOSELLE : UN ILOT DE TERROIR PRESERVE ! »

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L'église fortifiée de Marieulles.

© Photos ci-dessus : http://fr.wikipedia.org

 

 « Travaillez, prenez de la peine : C'est le fonds qui manque le moins. (…) le travail est un trésor »(1) A moins de 15 km, au sud-ouest de Metz, la petite route des « Vins de Moselle », témoin du dur labeur des vignerons, serpente par Lessy, Scy-Chazelles, Vaux, Ancy-sur-Moselle, Dornot, Novéant-sur-Moselle… pour déboucher sur le village de Marieulles-Vezon. Les deux localités, séparées à l’origine, ont été réunies en une seule commune qui se fond dans un paysage de vallons croisés.

DES MONUMENTS SPIRITUELS…

Marieulles possède l’église Saint-Martin, datant du XIIIème siècle. Son clocher fortifié -°une tour massive, à trois étages et fenêtres de tirs - faisait partie de l'ensemble des églises fortifiées du Pays Messin, destiné à retarder une armée s'avançant sur Metz et à protéger les habitants des pillards. A l'intérieur, on peut admirer un chœur avec oculus (ouverture arrondie ou en forme d'œil) du XVème siècle. Cette église a été remaniée au XVIIIème siècle. Vezon quant à lui s’enorgueillit de sa chapelle terminée au début du XVIème siècle par les moines de Saint-Clément, et dédiée à Saint-Léonard ; saint patron fêté le 6 novembre et invoqué pour la libération des prisonniers, depuis les Croisades. En 1908, la chapelle est rénovée ; on y rajoute des vitraux (dons des familles du village) ; un autel en métal (le précédent était en pierre) provenant d'une paroisse de Montigny-lès-Metz (certainement de l’église Saint-Privat, datant du XIème siècle, et qui fut détruite) et la sacristie (abattue en 1994, car elle compromettait la stabilité du clocher). En 1922, on baptise la cloche en « ré » : « Jeanne d'Arc ». La fontaine dénommée « La Phhote » (prononcer « la Pschotte ») date du XVIIIème. Cette dernière aurait attiré les femmes enceintes en pèlerinage pour son eau ferrugineuse (classée de nos jours « non potable ») assurant une heureuse délivrance ; de même, la tradition prétend qu’elle guérissait les maux de gorge. Enfin, on s’intéressera aux calvaires de la commune. Sur Vezon on trouve le plus ancien, daté de 1796, situé au Paquis ; et celui du chemin de Corny, érigé en 1979 par les habitants, en remplacement d’une croix brûlée naguère par les allemands. Dans la même veine, à Marieulles, en face du cimetière, est érigée une très belle croix de bois (non datée), sertie de sapins, avec un Christ très expressif en métal ; et à la Croix Maréchal, un bel édifice mentionne pieusement : « O Christ, notre salut et notre foi, 1967 ». 

 

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 Le vignoble de Marieulles-Vezon.

 © Photos ci-dessus : http://blogerslorrainsengages.unblog.fr

 

…DES HOMMES SPIRITUEUX

La Moselle fait partie de ces terroirs de plus en plus appréciés, dans l’Est de la France, en Allemagne et au Luxembourg, pour ses qualités viticoles. Elle doit tout au fleuve du même nom qui a creusé son lit en son sein, tempérant ainsi la rigueur climatique des flancs de ses coteaux, accueillant une multitude de petites parcelles ; véritable objet de culte ! Des vignes de Vezon, en 1945, il ne restait plus que 2 hectares… Depuis, les familles Jaspard(2), les précurseurs, et Oury-Schreiber(3), de nouveaux exploitants, ont replanté l’arbre de Bacchus. Le vignoble, dont les grappes juteuses et charnues sont encore cueillies à la main, est conduit sur deux hectares en système bourguignon bas, de haute densité chez les Jaspard ; et sur quatre hectares, en vignes hautes, de conduite alsacienne, pour les Oury-Schreiber. Marieulles-Vezon, c’est aussi le berceau de l'appellation « Vin de Moselle » OVDQS (Appellation d'Origine Vin Délimité de Qualité Supérieure), et ce, grâce aux frères Jaspard, formés durant l'occupation à l'école Bourguignonne. Ici-bas se côtoient vins blancs, gris, rosés, rouges et champagnisés - selon la méthode traditionnelle - issus de cépages très divers : auxerrois, pinot blanc, gris et noir, gewurztraminer et gamay. Jusqu’à une période récente, chaque deuxième dimanche d'octobre, une fête des vendanges (avec messe) avait lieu, afin de déguster le célèbre « Petit gris de Vezon » ; événement traditionnel malheureusement abandonné faute de bénévoles pour l’organiser ! Cela n’empêche cependant pas les connaisseurs de se régaler à bonnes lampées, de ce vin bourru, blanchâtre, aux fines subtilités - tout juste tiré des cuves - parfumant onctueusement le fromage de tête ; et accompagnant à ravir la charcuterie lorraine, la tête de veau, ainsi que la quiche Lorraine. D’autre part, les Côtes de Vezon, domaine de Pierre Maucourt(4), sont constituées de vergers dont les fruits, la Poire-Williams, la Reine-Claude, la Quetsche, et particulièrement la Mirabelle, sont distillés pour fabriquer des eaux de vie. Alors, à gorge déployée chantons le feu sucré qui nous fait tourner la tête !

 

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L'Auberge de Vezon.

 © Photos ci-dessus : http://www.maitresrestaurateurs.com/aubergedevezon/

 

LARD DE LA CUISINE…

La visite en plein air de ce village ouvrant l’appétit, une bonne table reconstituera les forces du visiteur épicurien. Et comme le dit si bien un dicton local : « Les gens de Vezon sont à table jusqu’au menton ». Aussi, pour le prouver et se faire plaisir aux papilles, l'auberge de Vezon(5), tenue par M. et Mme Germain, située au centre du village, est une véritable corne d’abondance et un havre de paix. On vous y propose une cuisine traditionnelle, de nombreuses spécialités « maison » (régionales ou non, comme la tête de veau, le magret de canard aux mirabelles… ) servies en intérieur dans un cadre rustique, et aux beaux jours, sur une belle terrasse surélevée. On prie instamment le Chef de remitonner ses délicieux pieds de porc, panés ou farcis, accompagnés de patates sautées et d’un lit de salades. En vin, vous goûterez, bien sûr, le fameux « Petit gris de Vezon ». D’autre part, sur les hauteurs de Marieulles, Aurélia et Roland(6) assurent, pour les marcheurs une formule plat du jour et dessert (cochon de lait ou queue de bœuf en gelée, fromage de tête au gris de Vezon, terrine de porc aux trompettes de la mort… et tarte aux fruits de saison). Là aussi, que du frais et du « fait maison » !

Au pays du « Moselle », les travailleurs de la Terre Sacrée usent plus vite leurs godillots que le temps les pierres des monuments. Assurément « Le goût est le bon sens du génie »(7) Français. Mais là encore « Il faut (…) avoir de l’âme pour avoir du goût »(8) ! Ainsi, selon ce principe millénaire, ces lieux, élus de toute éternité, vérifient quotidiennement que le spirituel se confonde bien avec le spiritueux, afin d’élever les âmes, et ce, pour la plus grande gloire du Créateur ! Le sang de la vie reste le sang de la vigne !

 

© Jean Dorval, le 17/07/06, pour LTC Grands Reportages.

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NB :    L’accès à Marieulles se fait de la D67 par Arry (côté N57), et celui de Vezon, par la D68 (bifurcation à Fey sur la D66), sortie d’autoroute n° 29

Notes :

(1)       Extrait de « Le Laboureur et ses Enfants » de Jean de la Fontaine

(2)       Georges Jaspard, propriétaire récoltant, 28 rue des Vignerons 57420 Vezon ; tél. : 03.87.52.80.19 (ouvert la semaine après 18h00 et le samedi de 08h00 à 19h00)

(3)       Domaine Oury Schreiber, producteur de Vin de Moselle, 29 rue des Côtes, 57420 Marieulles-Vezon ; Tél. : 03.87.52.09.02, Fax. : 03.87.52.09.17 ; E-mail : oury.pascal.viticulteur@wanadoo.fr ; visite et dégustation (réservation pour les groupes) du dimanche au jeudi de 07h30 à 19h30, le vendredi de 15h00 à 19h00, le samedi de 10h00 à 12h00 et de 17h00 à 18h00

(4)       Distillerie « Côtes de Vezon », Pierre Maucourt (production, distillation, commercialisation et dégustation) 2 rue des Vignerons 57420 Vezon, tél. : 03.87.52.80.72, fax. : 03.87.52.09.07 ; visite guidée, sur rendez-vous, « A la découverte de la Mirabelle de Lorraine », en passant par les vergers, le cuveur à fermentation et la distillerie ; pour tout public, toute l’année

(5)       Restaurant Auberge de Vezon, 58 rue des Vignerons, 57420 Marieulles-Vezon ; Tél. :°03.87.69.91.98 ; fermeture : mardi soir, mercredi toute la journée et dimanche soir

(6)       Bar Restaurant « Le Coutiat Bar » (cuisine du terroir) 1 place Saint-Martin 57420 Marieulles ; tél. : 03.87.52.93.27 ou aurelia.houpert@wanadoo.fr (service du lundi au samedi midi, le soir et le dimanche sur réservation)

(7)       Extrait d’« Essai sur la littérature anglaise » de Chateaubriand

(8)       Extrait de « Réflexions et Maximes » de Vauvenargues

Sources documentaires :

http://www.ac-nancy-metz.fr/

et          http://www.saveursdumonde.net/ency_10/france/lorraine.htm

-          « Le Guide : Moselle, Metz et le Pays Messin, Pays de Bitche, Nied, Sarrebourg, Saulnois, Trois Frontières et Bassin Houiller », publié par Casterman/Serpenoise (1995)

-          « Petit futé, Lorraine-Vosges 2004-2005 » édité par les Nouvelles Editions de l’Université

-          remerciements à  : un ecclésiastique souhaitant garder l’anonymat, M. Pierre MUEL (Maire de Marieulles-Vezon), M. Henri GELIX (un passionné d’histoire locale) et M. l’Abbé René Mayeur (l’ancien curé du village) 

LES BEST OF JD : « A SCY-CHAZELLES, FAITES LE PLEIN DE BON VIVRE. »

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Perché sur le Mont Saint-Quentin, sur les Côtes de la Moselle, se trouve la mère patrie du petit vin de Scy : le pittoresque village de Scy-Chazelles. Dès le 3ème siècle, l’empereur romain Probus autorisa la culture de la vigne dans le nord de la Gaule. A l’époque, le vin des Côtes de la Moselle était acheminé par les navigateurs de la Moselle. Au Moyen-Age, les abbayes et seigneuries poursuivirent l’œuvre romaine. Du 18ème siècle jusqu’au milieu du 19ème siècle, le vignoble mosellan assure l’essentiel des revenus des villages. Puis arrive le déclin, dû à la révolution industrielle ; mais surtout aux ravages du phylloxera, du mildiou et de l’oïdium. Il faudra attendre la publication d’un décret du Ministère de l'Agriculture, en 1986, officialisant le label d'appellation d'origine Moselle et la production des VDQS (Vin Délimité de Qualité Supérieure), pour que ressuscite le vin de Scy.

 

LA DAME DE SCY

 

L’auberge « Au Petit Tonneau », une des plus vieilles maisons de Scy-Chazelles, fut dès 1750, une coopérative vinicole royale, jusqu’à la Révolution. Au XIXème siècle, successivement s’y installèrent des vignerons, des marchands de vin et des cafetiers-restaurateurs. En 1945, la reprise d’activité est assurée, on rajoutera même un jeu de quilles et une épicerie. En 1962, M. et Mme Pifflinger en font l’acquisition ; leur fille Brigitte a pris la suite.

 

Cet établissement original, qui fait café, tabac, épicerie, est accessible par une terrasse verdoyante, dont la vigne grimpante rajoute au cachet. L’entrée débouche directement sur le tabac et l’épicerie, dont l’originalité oscille entre les plaques de publicité anciennes, les gravures d’Albert Haeffli et la diversité des produits régionaux vendus ; comme la charcuterie lorraine (saucisson, fuseau, jambon, pâté lorrain, tourtes… ), les gâteaux ou tartes « maison » de saison (pommes, rhubarbe, mirabelle, fromage blanc… ), les mirabelles au sirop, le vin gris de Scy ; et même, le petit « dépannage », voire un peu de brocante.

 

Dans la pièce attenante, on découvre le café. Ici, Robert Schuman, le « Père de l’Europe », qui a vécu et a été enterré à Scy-Chazelles, s’arrêtait souvent. Ce cadre « authentique », aux allures de bistrot, séduit de suite par ses tons chauds, son ambiance intimiste. La cheminée, c’est « l’âme de la maison ! », précise La Dame de Scy, entourée de meubles anciens ; de faïence lorraine ; de nappes, rideaux et lampes au motif Vichy blanc et rose ; d’un mur de pierre patiné ; de poutres apparentes ; d’un antique poêle allemand Karl Hauffen en céramique ; d’un vieux comptoir en zinc ou de représentations de scènes naturalistes. Dans ce décor d’un autre siècle, on peut déguster des spécialités lorraines (sur commande uniquement), comme le cochon de lait en gelée servi avec la salade de pommes de terre (Recette que Madame Pifflinger Brigitte a communiqué à Jean-Marie Cuny pour son célèbre ouvrage « la cuisine lorraine » paru en 1971) et une bonne bouteille de vin de pays ; que dans le temps on aurait rempli à la cave, directement au tonneau.

 

La Dame de Scy, adepte des arts culinaires, se passionne aussi pour la musique ; alors n’hésitez pas à lui parler de jazz, de musique classique, d’opéra et d’opérette. Comme quoi esprit et estomac sont souvent liés… Alors prêt à réserver une bonne table ?

 

 

© Jean Dorval, le 01/04/06, pour LTC Grands Reportages.

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Les coordonnées de l' Auberge "Au Petit Tonneau" :

5 rue Saint-Nicolas 57160 – Scy-Chazelles,

Tél. : 03.87.60.02.24 (fermé le lundi).

 

Sources documentaires :

- Le recueil « Vieilles maisons au Mont Saint-Quentin », par le Mouvement Culturel du Ban-Saint-Martin (1998)

- Les sites :

http://www.mairie-scy-chazelles.fr/accueil.asp

et http://www.vin-de-moselle.com

 

© Crédit photos : Jean Dorval 2006, pour LTC.

 

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Deux vues intérieures de l'Auberge... 

 

 

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09/08/2008

LISEZ VITE LES DERNIERES AVENTURES DE LOUPIO !

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LOUPIO et son papa...
© Photo de Jean-François Kieffer ci-dessus : www.bedetheque.com


C’est en 1995, que Jean-François Kieffer (un meusien d’origine Alsacienne) a créée pour les scouts, son personnage de BD Loupio ; un jeune troubadour musicien et poète, vivant en Italie au XIème siècle. Il a pour amis François d’Assise, Frère Loup et ses copines. Ce héros catholique vit de nombreuses aventures. Le VIème et dernier album, qui date de 2006, est intitulé « La caverne ». Je vous invite à le lire ou à la relire ! Les tribulations de notre petit héros à la capuche rouge remportent un tel succès, qu’elles sont même traduites en Breton et en Coréen. Leur tirage oscille entre 20.000 et 25.000 unités. Le nombre total des ventes a déjà dépassé les 300.000 exemplaires. Jean-François Kieffer a adopté comme technique de dessin, la ligne claire, donc les images sont volontairement dépouillées, très compréhensibles, et les personnages sont représentés au trait… Que du beau pour les lecteurs en bas âge ! Pour compléter votre information sur Loupio, sachez que notre excellente confrère, Huguette Max, a réalisé dans le numéro 203 (août/septembre 2008), de La Revue Lorraine Populaire, un très intéressant interview du papa de Loupio. Vous y découvrirez « un homme pétri d’humanité, se mettant avec joie au service des enfants. » Bonne lecture à tous !

© Jean Dorval, pour LTC, le 09 août 2008

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INFOS PLUS :

La biographie de Jean-François Kieffer est sur :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois_Kieffer

La prochaine BD des aventures de Loupio sort en octobre 2008...

31/03/2008

LA REVUE LORRAINE POPULAIRE FAIT PEAU NEUVE… MAIS, ELLE NE PERD RIEN DE SON CONTENU !

la revue lorraine populaire,rlp,jean-marie cuny,jean dorval,numéro 200,nouveautés,traditionsFidèle à sa ligne éditoriale, depuis 1974, Jean-Marie Cuny propose à ses 4.500 lecteurs, toujours curieux d’histoire et de culture lorraines, son immuable et très instructive Revue Lorraine Populaire, plus communément appelée RLP. Pour son 200ème numéro, cette revue régionaliste, « comme une vieille coquette qui veut encore plaire », selon JMR, s’offre une petite cure de jouvence. Ainsi, on pourra profiter de nouveautés, telles une mise en page plus aérée et l’apparition de la couleur. Par contre, son précieux contenu reste savamment protégé, comme une Appellation Culturelle d’Origine Contrôlée (ACOC) ! Ainsi, au sommaire de ce sacré numéro, on trouvera, entre autres, une rétrospective sur les nombreux illustrateurs qui ont animé la revue depuis 1974, et un portrait du dessinateur Philippe Bajolet, auteur récemment d’un ouvrage intitulé « J’habite en Lorraine ». Dans la foulée, on rendra visite à Monsieur le Cochon. Un personnage central de nos traditions agricoles et culinaires d’autrefois, « qui faisait du bien après sa mort », comme on disait ! A n’en pas douter, voilà un clin d’œil de connaisseur de l’ancien maître-cuisinier qu’était JMR ! En cette période post-pascale, on lira avec intérêt l’article sur les crécelleurs qui remplaçaient les cloches parties se faire bénir à Rome, le temps de la Semaine Sainte. De même, on pourra se passionner de l’histoire de Saint-Mihiel. Et pour finir, on s’attardera sur les anniversaires à fêter en 2008 et sur la très complète et originale rubrique consacrée aux livres sur la Lorraine, venant de paraître. Le Républicain Lorrain consacre un excellent article sur la RLP, dans son édition du 02 mars dernier, complété par un interview de JMR, à la bonne franquette… Je vous conseille, assurément, de le lire !

Avec la RLP, on ne peut jamais être déçu, à moins de choisir, de mourir volontairement, inculte, au milieu des richesses, sciemment oubliées, d’un joyau nommé Lorraine…


© JD, le 31 mars 2008.