14/06/2012
LES BEST OF JD : "UN VILLAGE PATHOLOGIQUE COUPE DU MONDE."
Devenu incontournable en quelques films, le réalisateur M. Night Shyamalan, selon <plume-noire.com>, est « passé maître dans l’installation d’une menace diffuse, reposant sur une accumulation d’éléments ténus. » Après avoir tourné « Sixième sens » et « Incassable » en 2000 (fantastique), « Signes » en 2002 (science fiction), il réalise en 2003 un autre petit chef-d’œuvre fantastique « Le Village » sorti au niveau national le 18 août dernier.
M. Night Shyamalan s’est inspiré pour la partie dramatique, des « Hauts de hurlevent », roman d’Emily Bronte publié en 1847, et du film « King Kong » (1933), lorsqu’il aborde le thème d’une communauté vivant dans la peur de créatures féroces et prédatrices. La distribution artistique de ce film est des plus intéressantes (Joaquim Phœnix, Bryce Dallas Howard, Adrien Brody, Sigourney Weaver, William Hurt…). Sigourney Weaver affirme qu’après la lecture du scénario, elle n’a pas dormi de la nuit tant le récit l’a captivé. « Instinct de conservation, préservation du groupe, croyance et mensonge, tels sont les thèmes de prédilection… concentrés dans Le Village, fable moderne, à la croisée des mythes fondateurs américains » selon <plume-noire.com>.
UN VILLAGE ET UNE COMMUNAUTE ISOLES DU MONDE VIRANT PARANOS…
En 1897, les habitants d’un village perdu au milieu de la forêt, formant une petite communauté isolée du reste du monde, sont persuadés d’être cernés par des créatures mythiques vivant dans les bois alentours. La vie du groupe s’organise autour de cette menace potentielle, par l’instauration de règles strictes afin de conjurer la menace et protéger le groupe. A cause de ces forces maléfiques personne n’a encore osé s’aventurer dans les bois, au delà des dernières maisons, là où elles vivraient ; car le village a passé un accord avec elles, un accord territorial qui ne doit jamais être violé… Mais voilà, Lucius Hunt, un jeune homme entêté et impétueux, est bien décidé à aller voir, coûte que coûte, ce qui se cache par delà les limites du village. Son audace aura de terribles répercussions, car le pacte sera rompu, brisant ainsi un équilibre précaire dont dépend l’avenir collectif…
Les notions de territoire et de frontière forment la trame du film : la forêt, lieu de perdition et Le Village, refuge communautaire où sévit un obscurantisme radical. En filigrane, l’histoire de l’Amérique des pionniers est décortiquée, avec le mythe fondateur du retour à la nature. L’Amérique originelle, vertueuse et innocente, s’oppose à l’Amérique contemporaine, corrompue par l’argent, brusquée par la violence… Le cours du temps se superpose pour mieux révéler cette antinomie. Le conseil des anciens, à cet égard, symbolise le retour d’un ultra protectionnisme américain. « Village métaphore s’il en est dont le phalanstère actualise les problématiques politiques d’un pays soucieux, jusqu’à l’obsession, de sa sécurité » selon <plume-noire.com>, le clan est élevé au rang de valeur absolue, comme un espoir face au chaos du monde. Et la croyance se confond, à la longue, avec le mensonge : les initiés détenant la connaissance, alors que les autres restent dans un cocon d'ignorance quasi-pathologique. Contre toute attente, William Hurt révèle le secret du village à sa fille Ivy (Bryce Dallas Howard). Cette charmante aveugle, très intuitive, auréolée de pureté, brave alors héroïquement tous les dangers de la forêt afin de sauver Lucius (Joaquim Phœnix), son amant. Dans ce film, il n’y a pas d’effets spéciaux, tout repose sur l’anticipation, l’instauration d’un climat d’angoisse permanent, et l’efficacité de scènes très prenantes.
LA OU REGNE L’OBSCURANTISME, REGNE LE MAL !
Au final, Shyamalan opte pour le maintien du secret, validant par dérision un obscurantisme indéfendable, pour mieux dénoncer les mensonges d’état de l'administration Bush à propos de l’Irak et sa volonté de maintenir dans l'aveuglement le peuple américain. Selon Night Shyamalan, « Le Village est un symptôme (voire un syndrome) du gouvernement Bush ». La pertinence du film repose sur la paranoïa et la dichotomie permanente des concepts évoqués. Alors « Le Village », un signe de résistance à la Bush-erie ? C’est plus que certain mon poteau !
© Jean Dorval, le 25/09/04, pour LTC Kinéma.
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09/06/2012
LES BEST OF JD - « INVICTUS » : VINI, VIDI ET… « VINCI » (???)
"Alors, on tourne la page ?"
A 79 ans mon vieux pote Clint Eastwood tourne à tour de bras la manivelle de sa caméra pour produire des films toujours plus excellents les uns que les autres. En effet, un peu plus d’un an après le super « Gran Torino », Clint, cette fois-ci, se lance dans le politico-sportif avec « Invictus » (« Invincible »). L’action se déroule en 1995, en Afrique du Sud. Après 27 années passées derrière les barreaux le leader charismatique Nelson Mandela (interprété par le très grand Morgan Freeman) tente de réconcilier les blancs et les noirs, dans un pays qui a connu l’apartheid pendant de nombreuses décennies… Il profite pour ce faire d’un rendez-vous international sportif majeur : la prochaine Coupe du Monde de Rugby. La finalité ? Que toute la population (dans sa diversité) soutienne l’équipe nationale d’une seule voix, les fameux Springbocks, menés par François Pienaar (Matt Damon, l’autre pointure très convaincante du film), une figure de proue des Afrikaners… L’ambitieux projet que voilà ! Cette symphonie à la Fraternité est une splendide adaptation du livre de John Carlin « Playing the enemy ». Avec Clint, vous pouvez vous rendre dans votre salle de ciné préférée les yeux fermés, c’est toujours du bon… rien que du bon !
© Jean Dorval, le 13/01/2010, pour LTC Kinéma.
© Photo ci-dessus : actu-film.com
Mon vieux pote "Clainte Azwaad"... Toujours aussi beau et tonique !
© Photo ci-dessus : africasacountry.com
Ceux qui adorent le "Rubi" vont être servis !
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05/06/2012
« DARK SHADOWS ? NEIN !!! SHADOWS OF THE DAMNED ! aaaAAAAHHHH !!! »
Sorti sur les écrans les plus sombres de France et de Navarre, le 08 mai dernier, le film noir « Dark Shadows », a été tourné en 2011, par Tim Burton, avec l’excellent, ou plutôt, le sublimissime Johnny Deep ; Michelle Pfeiffer (que je revois toujours incarnée la très hot Catwoman, en 1992, dans « Batman Returns ») ; Eva Green (l’ex-James « Bombe » Girl de « Casino Royale » en 2006) ; et Helena Bonham Carter (entre autres supers rôles : la terrible Reine rouge du film « Alice au Pays des Merveilles » de… Tim Burton, 2010, mais aussi, la femme du Roi George VI dans « Le Discours d'un roi » (« The King's Speech ») de Tom Hooper, sorti en 2010). Ce movie film, très haute définition, aux effets spéciaux époustouflants, nous conte de manière ludique et humoristique, l’imaginaire poétique, fantastique, féerique et délirant, mais aussi, l’univers nocturne si particulier de Tim Burton. Chaque « Tim Burton » (une référence en la matière !) est toujours très, très attendu, par ses fans (et dont ma gueule) avec beaucoup, très beaucoup, énormément, passionnément, d’impatience. Initialement « Dark Shadows » est un soap-opéra gothique américain qui passait à la télé l’après-midi, dans les années 70. Les acteurs y jouaient fort mal. Le décor était, comme on dit dans les milieux intéressés, très « cheap » (très « bon marché »). Les chauves-souris étaient même en plastique… Pas de quoi s’attarder ! Et pourtant, cette série allait frapper durablement l’esprit créatif, le génie naissant, d’un ado fan de la série, Tim Burton, car elle rassemblait sur le même plateau, vampires, sorcières et créatures surnaturelles, une nouveauté pour l’époque ! Tim s’est donc inspiré pour "Dark Shadows", avec jubilation, de cette série, pour nous conter, du bas de sa crypte cinématographique, une palpitante histoire remixée, avec un brin d’inspiration "à la Deep !"
Trop fort ce Deep !
La très belle sorcière éconduite (Eva Green).
CE SOIR, LE VAMPIRE A RANCARD AVEC LA SORCIERE ! « aaaAAAAHHHH !!! »
Ce film, c’est l’histoire rocambolesque de Joshua et Naomi Collins, et de leur jeune fils Barnabas. L’action débute en 1752 par un départ de Liverpool, en Angleterre, en partance pour les Amériques, afin de commencer une nouvelle vie dans le Maine. Mais, même avec une telle distance, pourtant accentuée par le gigantisme de l’océan, cette famille n’échappera pas à la mystérieuse malédiction qui la poursuit… Vingt années plus tard, Barnabas, devenu héritier de la très rentable conserverie de poissons de ses parents, a « SON » Monde à ses pieds, en l’occurrence, la ville qui porte son nom : Collinsport. Aussi, en digne Maître de Collinwood Manor, Barnabas est riche et puissant, et tout semble lui réussir ! Mais voilà, c’est un séducteur invétéré… Et sa perte va venir de là où cela le chatouille… Il va commettre l’erreur de briser le cœur d’Angélique Bouchard, une sorcière maléfique. Cette dernière pour se venger de lui va lui jeter un sort plus maléfique que la mort, le transformer en vampire et le faire enterrer vivant… Que l'aventure commence !
A voir absolument, après avoir mangé un steak très saignant ! « aaaAAAAHHHH !!! Delicia !!! »
© Jean Dorval, le 05.06.2012, pour LTC Kinéma.
La très mignonne petite copine du vampire...
09:20 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : film, art, jean dorval, jean dorval pour ltc, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, indian palace, inde, marigold, john madden, judi dench, tom wilkinson, maggie smith, bill nighy, penelope wilton, celia imrie, ronald pickup, cinéma, pictures, toile, lucy robinson, dev patel, lilete bubay, tena desae, film britannique, 2011, 2012, deborah moggach, joe wright, keira knightley, bafta awards, une délocalisation des retraités, commes les industries, en inde, méridionale, charme colonial, désuet, centre pompidou-metz, metz, moselle, france, lorraine, europe, ue, union européenne, présidentielles, législatives, jo de londres, tour de france, cosmopolis le film | Facebook |
04/06/2012
« COSMOPOLIS OU LA CHUTE FINALE DE L’ULTRALIBERALISME ! »
Dans le sillage du très bon documentaire de Michael Moore de 2009, « capitalisme : une histoire d'amour », on n’a pas fini d’observer partout dans le monde la lente agonie de l’ultralibéralisme d’exploitation sauvage, à l’image de son frère ennemi qui vingt ans plus tôt s’était effondré comme un château de cartes géopolitiques : le communisme mortifère et esclavagiste ! Dans la même veine, le film « Cosmopolis », un drame Franco-Canadien d’une durée d’1h48, est un petit chef-d’œuvre de David Cronenberg (le réalisateur de « Spider » (2002), « Faux semblants » (1988) et « Paradis Murders » (1974). Cette adaptation du roman du même nom de Don DeLillo, paru en 2003, est joué par de Grands Noms du cinéma : Robert Pattison (la belle gueule de « Twilight »), « l’Eternelle » Juliette Binoche (plus sexy que jamais…), Paul Giamatti, Matthieu Amalric et Samantha Morton). Cronenberg qui avait déjà mis à l’écran les romans difficilement transposables de J.G. Ballard et de William S. Burroughs, respectivement « Crash » (1996) et « Le Festin nu » (1991), récidive dans les films paradoxaux avec « Cosmopolis », devenant sans hésitation un Grand Maître du genre.
Huum... Juliette Binoche...
Pattison affronte finalement ses phobies dans ce film...
« NEW-YORK, NEW-YORK… (version) DESTROY !!! »(1)
L’histoire se passe dans un « New-York, New-York » totalement destroy. L’ère de l’ultralibéralisme sauvage touche définitivement à sa fin. De bon matin, Eric Packer, un golden boy de la haute finance internationale, doublé d’une éminence grise au réseau impressionnant, s’engouffre dans sa limousine blanche de luxe, aménagée sur mesure, blindée, bardée d’électronique sophistiqué chargé à bloc de renseignements économico-financiers, véritable « Air Force One de la route… » Et alors, que la visite du Président des Etats-Unis d’Amérique paralyse entièrement un Manhattan en ébullition, livré à lui-même, il n’a qu’une obsession, un caprice de riche : aller à tout prix se faire couper les cheveux chez son coiffeur attitré qui se trouve à l’autre bout de la ville, et ce, au risque d’y perdre la vie s’il le faut.
Au fur et à mesure que la journée se déroule, le chaos s’installe définitivement autour d’Eric Packer. Et en même temps que la chute du temple capitalistique s'opère, Packer assiste, impuissant, à l’effondrement de son Empire, de son monde égoïste, très sélect, parano et vierge marie, bâti avec la sueur et le sang des autres. Comme dans « History of Violence » (un thriller haletant de Cronenberg, de 2005, dans lequel un nabab de la finance est persuadé que l’on va l’assassiner dans les 24 heures…), il est aussi certain que l’on va le tuer. Où ? Quand ? Il ne le sait pas encore… Surprise ! La psychose s’installe… Il va subir, ainsi, les 24 heures les plus stressantes et les plus longues de sa vie, jusqu’alors aseptisée et tranquille, immergé dans une ambiance devenue sournoise - dangereuse pour lui et ses semblables - porteuse du virus social de la révolte anti-exploitation. La plèbe contre les patriciens, un combat malheureusement vieux comme le monde ! L’anarchie règne partout. « LA » Rue est devenue un immense forum à ciel ouvert, revendicatif à l’extrême et servi saignant ! L’emballement du Yuan (la monnaie chinoise des milliardaires rouges) est à l’origine de l’effondrement du marché. Et personne aux commandes du Système, pas même Eric « l’initié », n’a vu venir le coup fatal (comme à chaque crise majeure qui secoue le monde d’ailleurs…). Cette erreur, l’erreur de sa vie, cette fatale erreur, fait dévisser le spéculateur mondain, Eric. La banqueroute s’invite dans sa vie, telle une bulle spéculative qui lui pète en pleine gueule. Il est, à son tour, à la place de tous ceux dont il a détruit la vie. Il s’enfonce subitement dans une voie de non-retour dont il ne se relèvera pas. Le rat devient même l’unité monétaire d’échange, une sorte de pied de nez à la crise et à la précarité… Sa limousine ressemble au Titanic. Elle coule lentement mais sûrement, avec en bout de course un certain Benno qui attend Eric pour régler un vieux compte…
Eric (Pattison) un être dual, accompli professionnellement parlant,
et à la fois perdu dans ses propres excès...
Eric ou l'obsession du paraître...
"New-York, ton univers impitoyable !"
Cette toile cinématographique est une véritable immersion dans l’univers impitoyable de la finance, avec son jargon particulier (investissements spéculatifs, prix des marchés, placements, croissance en déficit, taux d’intérêts, prise de risque, profits, etc.). Comme dans le film « Margin Call » - réalisé par J-C. Chandor, en octobre 2011 - « Cosmopolis » intensifie crescendo l’intérêt du spectateur, en l'habitant, en le possédant, petit à petit, et en lui injectant le scénario comme un venin mortel. L’étude opérée sur la macroéconomie saisit d’effroi le spectateur par son inhumanité et par ses cohortes de chiffres indigestes et froids. Les niveaux de réalité se mélangent, deviennent mêmes abstraits, diaboliques. Tout l’Art de Cronenberg réside, aussi, dans le parallèle fait entre l’appât du gain, la déroute et la malbaise. La représentation ingénieuse de cette trilogie apocalyptique se traduit ici par une série de corps livrés sans pudeur comme des flux monétaires, de coïts besogneux et paramétrés côtés en bourses, d’« overdoses de baise » (comme le disait si bien Gainsbarre…) soumises au système de compensation monétaire bestial… L’essentiel du film se passe dans la limousine, espace restreint, pour rejoindre au bout du compte, forcé par les événements, la rue, espace ouvert. Finalement, c’est l’univers ouaté et contrôlé de la limousine contre la puanteur de la cité en perdition. La « Limo » devient dès lors un objet par procuration, un symbole phallique pénétrant la foule à qui mieux mieux. Une foule violée, certes, mais qui sait rendre coup pour coup, notamment en taguant et en saccageant la blancheur immaculée de la « Limo ». Une autre forme de viol, celui de l’inaccessible… de ce que l’on veut posséder et que l’on possède in fine coûte que coûte !
Le pouvoir : la séduction "à deux balles" dans la bagnolle...
Il a la super voiture (la continuité de son pénis...),
il aura la super nana ! (le piège habituel !)
Sexe et violence font bon ménage...
Les Indignés "made in Cronenberg"...
Ce film balance le spectateur, entre fascination et impatience. Il faut accepter en le voyant de se laisser violenter par une histoire qui flirte avec l’actualité, la nôtre, à mi-chemin entre « Les Indignés » de Madrid, le « Printemps érable » de Montréal, la Grèce et la zone euro en pleine déconfiture, et les mouvements anti-banques tels « Occupy Wall Street » ou « Occuper Berlin ». Cet univers, là, oscille entre errance latente et ruine putride. Ce brûlot corrosif anti-capitaliste met en avant le déclin de l’Occident, traduit la déshumanisation de l’homme, qu’il soit riche ou pauvre, détruit à petit feu par le pognon-roi. Entre honteux taux usuriers et addiction revolving névrotique, ces jeux pervers monétaires déconnectent l’humain de la vie réelle pour mieux le rendre esclave. Pourtant au milieu de cette fin du monde programmée, Packer ne songe qu’à sa limousine et à sa petite gueule. Il veut savoir où elle est garée la nuit. Quelles sont ses caractéristiques techniques. Faut-il la « prouster » pour l’isoler de tout (un clin d’œil à Proust qui avait fait insonoriser sa chambre avec du liège et avait vécu pendant quinze ans reclus au deuxième étage du 102, boulevard Haussmann, à Paris) ? etc. De même, en ces heures graves, il ne pense qu’à sa présentation (sa coupe de cheveux) et à l’asymétrie de sa prostate. Il est en décalage permanent. A contrario, il ne fait rien quand la foule saccage sa caisse… Certainement car, il peut s’en acheter des centaines comme cela… Eric reste un personnage contradictoire et pathétique à la fois, imprégné du péché capiteux-capitalistique.
Eric se tire lui-même une balle dans le pied... Euh, pardon ! Dans la main...
Le complot suinte de partout dans ce monde à l'agonie.
QUAND LA FIN (du capitalisme) JUSTIFIE LES MOYENS !
Pattison, dans ce sombre rôle, donne de l’épaisseur à son personnage. Il est un Packer, qui a vendu son âme au diable, dédaigneux et paumé à souhait. « Cosmopolis », c’est une sorte de descente aux enfers progressive, une sorte de plongée en apnée dans un monde économico-financier en phase terminal, dans lequel l’humain n’a plus sa place. Eric Packer qui a l’habitude de traverser la ville en regardant avec indifférence les laisser-pour-comptes à travers la vitre de sa splendide « Limo », comme un spectateur cynique et jouisseur, va être obligé de sortir de lui-même, de son ignoble personnage « sur mesure », d’affronter la réalité. Il n’y survivra pas ! L’inévitable et salvateur crash entre les très riches et les très pauvres, et la confrontation entre deux mondes que tout oppose, explosent de toutes parts comme un chiotte qui soudainement déciderait seul de se déboucher et d’évacuer toute sa merde sur le Système à l’agonie qui l’a généré. L’abîme est là, terrible. La paranoïa reste perceptible à chaque instant. La violence s’incarne même en fil conducteur d’une toile sans concession. Packer n’aura pas de parachute doré, ni de prime mirifique de départ, ni de garde du corps pour se sauver de ce merdier géant. Et au bout du compte ce n’est que Justice Sociale ! Il y a une morale dans ce film : le crime vierge marie ne reste plus impuni ! Ce qui, à n’en pas douter, invite le Monde à briser ses chaînes ultralibérales et à s’orienter, enfin, vers une Economie, certes de marché, mais Solidaire et respectueuse des Individus et de leur Environnement. Fini le chacun pour soi ! Vive le Partage des richesses à tous les niveaux de la Société ! RIP(†) Kapitalismus !
© Jean Dorval, le 04.06.2012, pour LTC Kinéma.
Notes :
(1) Sous-titre inspiré de la célèbre chanson de Frank Sinatra : « New York, New York ».
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18/05/2012
LE FILM « INDIAN PALACE » DELOCALISE SES RETRAITES EN... INDE !
Le film « Indian Palace » est sorti dans les salles obscures de France et de Navarre, le 9 mai 2012. Il dure 2h05. Réalisé par John Madden, il comprend dans ses rôles principaux une tripotée d’acteurs connus, tels Judi Dench (Evelyn Greenslade), Tom Wilkinson (Graham), Maggie Smith (Muriel Donnelly), Bill Nighy (Douglas Ainslie), Penelope Wilton (Jean Ainslie), Celia Imrie (Madge Hardcastle), Ronald Pickup (Norman Cousins), Lucy Robinson (Judith), Dev Patel (Sonny) (un acteur « made in Bollywood », nominé au BAFTA Awards/Orange British Academy Film Awards 2009, pour sa performance dans « Slumdog Millionaire »), Lilete Bubay (Madame Kapoor, la mère de Sonny) et Tena Desae (Susaina, la petite amie de Sonny). Cette comédie dramatique Britannique de 2011, dont le titre original est « The Best Exotic Marigold Hotel », est l'adaptation cinématographique du roman « Ces petites choses » (en VO : « These foolish things ») de Deborah Moggach. Cette excellente romancière britannique a écrit plus de 15 livres en 30 ans. Elle est connue, aussi, pour son travail pour le Kinéma, en tant que scénariste de plusieurs séries télévisées, et en tant qu’écrivain du script du film « Orgueil et préjugés », de Joe Wright avec Keira Knightley. Une toile inoubliable pour les amateurs du genre qui lui a value aussi une nomination aux BAFTA Awards.
Notre petit groupe de retraités en partance vers l'Inde...
QUAND LES RETRAITES S’EXPORTENT (à bas prix) !
Décidément, l'Angleterre n’est plus adaptée aux Seniors (coût de la vie exorbitant, pensions dérisoires, place des retraités remise en cause dans la société, etc.). Du coup, un petit groupe de braves retraités britanniques n’ayant pas de gros moyens, mais n’ayant pas froid aux yeux et n’étant pas en manque d’imagination, se met en quête d’une retraite dorée, avec dépaysement total à la clé. Pour ce faire, nos socio-héros décident tout bonnement de couper les amarres avec l’Europe et de tenter leur chance sous d’autres latitudes en allant s’établir en Inde, à Marigold. Ce film introduit une nouveauté socio-économique d’actualité : la retraite (comme nos industries) se délocalise !
Mais, ce qui devait être un magnifique palace, devant accueillir nos aventureux retraités au meilleur prix et dans les meilleures conditions, selon la publicité… n’est en fait qu’un hôtel colonial au charme désuet, délabré, bien moins luxueux que prévu… Il est cependant tenu par Sonny, un jeune Indien dynamique qui a l’ambition (mais pas d’argent…) de redonner à cet édifice historique sa splendeur d’antan. Ce dernier fait le maximum pour bichonner « SES » Retraités : positiver tous les imprévus, trouver tout le temps des solutions de rechange, varier les plats (épicés), garder le sourire, être toujours disponible, etc. Dans la foulée, la situation va se corser, encore un peu plus, avec l’arrivée imprévue de Madame Kapoor, sa mère qui est possessive, dirigiste, et qui se mêle de tout et s’incruste, et par la présence de Susaina, sa très séduisante, délicieuse (et très WAOUH !!!) fiancée. Toutes ces situations incongrues vont bouleverser la vie de nos socio-héros, en pleine forme et sans complexe, de façon radicale. La magie de l’Orient opère déjà. L’aventure commence !
Evelyn ("M" dans James Bond...) "transportée" dans une autre dimension...
DES PORTRAITS DE RETRAITES (finalement) TRES… « DJEUNS » !
Cette toile dresse une série de portraits très évocateurs du petit monde des retraités, avec leurs hauts et leurs bas. Il y a Jean et Douglas, un couple usé par le temps qui passe et qui ne se rattrape pas, vivant l’un à côté de l’autre, avec un petit arrière-goût d’échec permanent, dans lequel l’Amour est mort. Jean, l’épouse, frustrée et ronchonne, n’a pas envie de venir « se perdre » en Inde, et rêve des lendemains du Grand Soir en Angleterre. Douglas, le mari, même s’il se fait mener par le bout du nez par Jean, est tout le contraire. Non seulement, il a la Grande Classe, mais en plus sa prévenance lui attire toutes les sympathies. Il y a aussi Muriel, « l’irracible », qui souhaite se faire changer le col du fémur à bas prix en Inde. Le seul « HIC » : l'opération n’est pas sans risque, et en plus, Muriel est raciste. Ce qui lui pose un problème pour s’expatrier en Asie Méridionale... Mais, cette femme, pas si mauvaise que ça au fond, se reprendra vite, grâce à l’incroyable source de découvertes que représente l’Inde, pour qui sait ouvrir son esprit et son cœur, et grâce à la généreuse hospitalité de ce très beau pays qui permet sans conteste de voir le Monde sous un autre angle. Graham, quant à lui, est un magistrat à la retraite retournant sur les lieux enchanteurs de sa jeunesse dorée, où il a vécu une très belle histoire d’Amour, homosentimentale, avec un Indien du coin ; idylle malheureusement brutalement interrompue par la famille de son Amoureux et restée durant toute sa vie comme une blessure qu’il se doit absolument de cicatriser avant sa mort. En parallèle, Evelyn reste sûrement la personne la plus réservée du groupe. Elle qui a été au service de sa famille toute sa vie ne sait plus rien faire seule depuis la perte de son mari. Elle écrit son journal sur son blog en y joignant des photos pour que ses petits enfants puissent prendre de ses nouvelles. Douglas, en chevalier servant qu’il est, la prend sous son aile… Dans un autre genre, Norman reste un séducteur sur le retour cherchant l’aventure, le sexe (après la prise de la petite pilule magique bleue…), et pourquoi pas une compagne si affinités ! Pour arriver à ses fins, il est prêt à tout, même à dompter le « démon de minuit » ! A l’image d’Evelyn, Madge, cherche à se réaliser, comme une éternelle adolescente introvertie, mais elle se complique trop la vie ! Enfin, Judith tombe entre les bras de Norman… En voilà une au moins qui est heureuse ! Ce film prouve de très belle façon que dans tous les cas il n’y pas d’âge pour évoluer dans la vie…
Sonny like a rock on the road again... avec sa très jolie fiancée.
Le réalisateur en plein tournage avec ses personnages (notamment "Muriel" en fauteuil roulant après son opération...) dans le décor suranné de "L'Indian Palace".
LE CHEMIN DE LA SAGESSE EN FIN DE PARCOURS (de Vie) !
Au final, les relations entre tous ces pensionnaires, formant un ensemble hétéroclite, vont engendrer des actions et des réactions, des regards neufs, des tensions orageuses, des envies subites, mais aussi des remises en cause salvatrices ! La découverte de la Civilisation Indienne, avec ses odeurs et ses couleurs magiques, va séduire le plus grand nombre. Au bout du compte, c’est une nouvelle Vie, un nouveau départ, qui s’offre à cette génération à n’en pas douter dans sa (presque…) deuxième moitié de vie. Réalisé avec beaucoup de pudeur et de délicatesse, ce film d’Amour du Prochain, plein d’Humour passe pour un ravissement des yeux et des oreilles, avec de superbes et nombreuses images de l’Inde réelle. Ces retraités britanniques partent en Inde, ils vont être pour toujours transformés par leur expérience commune, découvrant qu’une autre Vie et que l'Amour Nouveau est possible, pour peu que l’on sache laisser son passé derrière soi… Dans ce film positivé, la raison prend toujours le dessus malgré un parcours aléatoire. « Indian Palace », c’est une quête de la mélodie du bonheur, le chemin de la sagesse enfin découvert, une nouvelle source de jeunesse jaillissant de la pellicule. En clair, un havre de Paix et de tendresse, un choc des Civilisations constructif et intense, dans lequel l’âge n’a plus d’importance, ni le temps, et où il ne reste au bout du parcours que les Hommes, rien que les petits Hommes dans toute leur splendeur.
© Jean Dorval, le 18/052012, pour LTC Kinéma.
Le teaser du film :
15:17 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : film, art, jean dorval, jean dorval pour ltc, jean dorval pour ltc kinéma, kinéma, indian palace, inde, marigold, john madden, judi dench, tom wilkinson, maggie smith, bill nighy, penelope wilton, celia imrie, ronald pickup, cinéma, pictures, toile, lucy robinson, dev patel, lilete bubay, tena desae, film britannique, 2011, 2012, deborah moggach, joe wright, keira knightley, bafta awards, une délocalisation des retraités, commes les industries, en inde, méridionale, charme colonial, désuet, centre pompidou-metz, metz, moselle, france, lorraine, europe, ue, union européenne, présidentielles, législatives, jo de londres, tour de france | Facebook |
12/05/2012
« LE FILS DE L’AUTRE : C’EST L’AUTRE FILS ! »
Alors que les émeutes entre Hindous et Musulmans s’achèvent en 1947 dans toute l’Inde, suite à une grève de la faim de Gandhi - « la Grande Âme » - qui a permis de ramener momentanément la Paix entre les deux Communautés ; à Calcutta, le « Mahatma » allongé sur son lit, convalescent, reçoit des visiteurs, et notamment, un Hindou qui lui explique avoir tué le Père, Musulman, d’un Jeune Enfant, dont il ne sait que faire… Gandhi lui répond tout simplement, humainement et saintement : « devient son Père et élève le comme un petit Musulman… » Le 30 janvier 1948, toujours fidèle à sa philosophie prônant la Non-Violence pour l’Indépendance de l’Inde, Gandhi, en chemin vers une réunion de prière, près de Birla House, à New Delhi, tombe sous les balles de Nathuram Godse, un hindou nationaliste qui a des liens avec le groupe fascisant Hindu Mahasabha, et qui tient à tort Gandhi pour responsable de la partition de l'Inde et de son affaiblissement. Au Proche-Orient, à la même époque, la Paix est aussi malmenée. Le conflit israélo-palestinien oppose les Palestiniens et l'État d'Israël, et ce, officiellement depuis le 14 mai 1948, jour de la création de l'État d'Israël. Cette guerre d’usure prolonge les événements de Nabi Moussa de 1920, qui divisent durablement les Communautés Arabe et Juive de Palestine. Ce conflit, non encore résolu, à ce jour, est à caractère nationaliste, et à dimension religieuse, entre les Israéliens et les Palestiniens, respectivement et majoritairement de Religion Juive et de Religion Musulmane.
Gandhi.
Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat durant les accords d'Oslo le 13 septembre 1993.
© Photo ci-dessus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accords_d%27Oslo
LE PAYS DU SANG ET DU MIEL…
Le temps passe dans ces magnifiques contrées de Palestine qui ont vu la naissance des Trois Religions du Livre. Le sang continue de couler sans limite depuis des décennies sous le regard de Dieu... Entre les deux nobles Peuples cousins de Palestine, millénaires, Juifs et Palestiniens, qui avaient pourtant vécus ensemble depuis la nuit des temps, la déraison l’emporte sur la Paix. L’horreur bat son plein entre vengeance et haine irrationnelle. Pourtant, contre toute attente, le 17 septembre 1978, les Accords de Camp David sont signés entre le Président Egyptien Anouar el-Sadate et le Premier Ministre Israélien Menahem Volfovitz Begin. Ces Accords de Paix se font sous la Médiation du Président Américain Jimmy Carter. Ils consistent dans le retrait de Tsahal(1) de la Péninsule du Sinaï qui est restituée à l'Égypte. Ces Accords, qui concrétisent le principe diplomatique d'échange « Territoires contre Paix », valent aux deux Négociateurs le Prix Nobel de la Paix 1978. Les Négociations continuent jusqu'à la signature du Traité de Paix Israélo-Egyptien de 1979. Néanmoins, cet Accord est extrêmement impopulaire dans le Monde Arabe et Musulman, mais aussi dans Certains Milieux Juifs. L'Égypte à cette époque - la plus puissante des Nations Arabes - est une véritable icône du Nationalisme Arabe, sur qui reposent de nombreux espoirs, comme par exemple sa capacité à obtenir des concessions d'Israël pour les Réfugiés, principalement Palestiniens, dans le Monde Arabe. En signant ces accords, la Pacifique Attitude de Sadate se retourne contre lui. En effet, il fait ainsi défection aux autres Nations Arabes qui doivent désormais négocier seules leur Avenir. De plus, considérés comme une véritable trahison du Panarabisme Nassérien, ces Accords détruisent par la même la vision d'un Front Arabe Uni. Résultat des courses : le 6 octobre 1981, Sadate est malheureusement assassiné durant une parade militaire au Caire, par des membres de l'Armée qui appartiennent à l'Organisation du Jihad Islamique Egyptien, fondée par d'anciens membres des Frères Musulmans.
Menahem Volfovitz Begin en 1978.
© Photo ci-dessus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Menahem_Begin
Menahem Volfovitz Begin, quant à lui, marqué par les échecs de la campagne du Liban, le revirement puis l'assassinat de Béchir Gemayel, les nombreux Soldats Israéliens blessés ou morts, l’impopularité d’une guerre jugée non nécessaire à la Sécurité d'Israël, et le drame du Massacre de Sabra et Shatila, se trouve en même temps très affecté par la mort de sa femme Aliza, survenue en Israël alors qu'il est en voyage officiel à Washington. Déprimé, Begin se retire de la vie politique en août 1983 et passe les commandes du Gouvernement à Yitzhak Shamir. Il s'éteint à Jérusalem en 1992 et est enterré sans grande cérémonie au Mont des Oliviers.
Yitzhak Rabin, à sa suite, réélu Premier ministre en 1992, prend une dimension majeure en signant les Accords d'Oslo en 1993, sous la Médiation du Président Américain Bill Clinton, qui créent l'Autorité Palestinienne et cèdent pour la première fois un contrôle partiel de certaines zones de la Bande de Gaza et de la Cisjordanie aux Palestiniens. Sous son mandat, Yasser Arafat renonce officiellement au recours à la violence et reconnaît l’Etat d’Israël dans une Lettre Officielle. Rabin reconnaît en retour l'OLP, le 9 septembre 1993, et dans la foulée, signe un Traité de Paix avec la Jordanie en 1994. Aussi, le Prix Nobel de la Paix est-il décerné en 1994 aux Dirigeants Politiques qui ont permis ces Accords, c’est-à-dire : Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat. En même temps que Shimon Peres et Yasser Arafat, Rabin reçoit aussi le Prix de la Fondation du Forum de Crans Montana. Ces Accords lui attirent la sympathie d'une partie de la Population, mais aussi, la haine des activistes de l'extrême droite israélienne. Certains le voient comme un Héros de la Paix, tandis que d'autres le perçoivent comme un traître ayant renoncé à une partie du territoire promis dans la Bible au Peuple Juif. Dès lors, le Gouvernement Rabin se maintient grâce aux Députés Arabes Israéliens de la Knesset. Le 4 novembre 1995, Yitzhak Rabin, à 73 ans, est tué de deux balles tirées à bout portant dans son dos. Ce crime intervient suite à un discours prononcé au cours d'une Manifestation pour la Paix sur la Place des Rois, à Tel-Aviv-Jaffa. Cet assassinat est désormais commémoré à sa date anniversaire sur la place où il est mort et qui porte son nom. Le Processus de Paix Israélo-Palestinien est au point mort depuis cet odieux meurtre, qui accentue également une fracture déjà bien affirmée dans la Société Israélienne entre les Religieux et les Laïcs.
UN CONFLIT SANS FIN DENONCE PAR LE KINEMA.
Le conflit israélo-palestinien, faisant rage depuis des décennies, et dont l'issue demeure encore incertaine aujourd'hui, est très souvent dénoncé au Kinéma. Bien avant le film « Le Fils de l'Autre », d'autres films mettent en scène ce conflit générationnel, comme « Paradise Now » (2005), « The Bubble » (2006) ou encore « Le cochon de Gaza » (2011). « Le Fils de l’Autre » se fait aussi l’écho du film de Thierry Binisti, « La Bouteille à la mer » (tiré du roman de Valérie Zenatti : « Une bouteille dans la mer de Gaza »), drame sorti en février 2012, et qui retrace la vie de Tal, une jeune française installée à Jérusalem avec sa famille. A 17 ans, Tal a l’âge de toutes les premières fois : le premier amour, la première cigarette, le premier piercing, etc. mais aussi plus brutalement… le premier attentat. Après l’explosion d’un kamikaze dans un café de son quartier, elle décide d’écrire une lettre à un Palestinien imaginaire, dans laquelle elle exprime ses interrogations et son refus d’admettre que seule la haine puisse régner entre les Peuples Juifs et Palestiniens. Elle glisse cette missive, son « appel au secours », dans une bouteille qu’elle confie à son frère pour qu’il la jette à la mer, près de Gaza, où il fait son Service Militaire. Quelques semaines plus tard, Tal reçoit une réponse d’un mystérieux « Gazaman »… Ce film, c’est un Espoir au milieu de la désespérance, une Lumière à suivre dans la nuit des Hommes. Une nuit d'insécurité dont une Majorité d’Etres Humains des deux Camps demande à sortir dans cette Région du Monde, comme en témoigne le film « Le Fils de l’Autre. »
Le Fils de l'Autre - Film annonce par hautetcourt
« SOYEZ LE CHANGEMENT QUE VOUS VOULEZ VOIR DANS LE MONDE. »(2)
Le film « Le Fils de l’Autre » est sur nos écrans depuis le 04 avril 2012. D’origine Israélien, ce drame français de 2011, réalisé par Lorraine Lévy dure 1h45mn. Dans les rôles principaux, on y trouve Emmanuelle Devos (Orith, la mère de Joseph, mais aussi de… Yacine), Pascal Elbé (Alon, le Père de Joseph, puis de… Yacine), Jules Sitruk (Joseph) (dans la vraie vie, le petit-fils de l’ex-Grand-Rabbin de France, Joseph Haïm Sitruk), Mehdi Dehbi (Yacine), Areen Omari (Leïla, la mère de Yacine et de… Joseph), Khalifa Natour (Saïd, le père de Yacine, puis de… Joseph), Mahmud Shalaby (Bilal, le frère de Yacine et de… Joseph), Diana Zriek (Amina), etc. Il est à noter, en forme d’Hommage pour les Défenseurs de la Paix (et ce, quelque soit leur origine), que la constitution du casting de ce film ne s’est pas faite sans souffrance, ni douleur et grand sacrifice, puisque le jeune Acteur Israélien Juliano Mer-Khamis, n’a jamais pu réaliser son audition, puisqu’il a été assassiné par un groupe extrémiste palestinien, peu de temps avant le tournage. Un choc pour la réalisatrice Lorraine Lévy, qui a refusé de baisser les bras et a poursuivi contre vents et marées son pacifique projet cinématographique.
« Le Fils de l’Autre » est donc un Plaidoyer pour la Tolérance et la Paix entre les Peuples. Il met tout le monde sur un pied d’égalité, face à ses responsabilités, afin de permettre une sublimation de ce qu’il y a de meilleur en chaque Etre Humain. Il prouve que les Palestiniens et les Israéliens, par delà leurs différences, et le Droit des Peuples à disposer d’eux-mêmes (notion fondamentale inscrite dans la Charte des Nations Unies de 1945), peuvent avoir des tas de choses à vivre ensemble, à partager, quand ils le veulent, et si et seulement si, ils le veulent ! Cette toile met l’accent sur les complémentarités nécessaires au « Vivre en Paix ».
Les Parents.
Joseph et Yacine.
UNE HISTOIRE QUI FAIT L’HISTOIRE !
Joseph est un garçon rêveur de 17 ans qui aspire à devenir musicien et qui doit intégrer l’Armée Israélienne. Dès lors, rien ne va plus aller de soi dans sa vie. En effet, après une prise de sang de routine, le Service de Santé des Armées Israélien découvre que ses parents légaux ne sont pas ses vrais géniteurs. Il aurait été échangé à la naissance, lors d’un bombardement, avec Yacine, l’enfant d’une Famille Palestinienne de Cisjordanie. Le fil conducteur du film est posé. Dilemme ! La vie des deux familles concernées est brutalement bouleversée par cette surprenante (et dérangeante) « révélation », qui les oblige à reconsidérer leurs identités respectives, leurs valeurs, leurs convictions, leur ouverture d’esprit, et ce, dans un contexte de guerre et de tension extrême. Le choc passé, les « Mères » réagissent, en avance sur leur temps, comme seules savent le faire des Mères, de la manière la plus intelligente du Monde, en se rapprochant, et en acceptant ce coup du sort avec philosophie, qui devient avec beaucoup d’Amour un coup de chance. Les « Pères », eux, portent le poids des traditions séculaires, incarnent les garants des orthodoxies de chaque Peuple ennemi, oscillent entre incompréhension et intolérance, pour finalement laisser entrer la Paix dans leur Cœur. Joseph, quant à lui, apprend la bouleversante nouvelle très vite, puisque du coup, il ne peut plus faire son Service Militaire… étant passé d’un camp à l’autre sans le vouloir. Il était Juif, il devient Arabe… Pour Yacine, qui était Arabe Musulman et qui devient Juif par la naissance, il subit le rejet violent de son frère qui le traite « d’occupant ». No Comment !
« LA PAIX SERA LA PLUS GRANDE VICTOIRE DE L’HOMME. »(3)
L’exemplarité la plus belle, au bout du compte, reposera sur la relation créée par Joseph et Yacine. Ces deux Etres de Lumière vont transcender leurs différences pour en faire une complémentarité forte et durable, voire affective. Cette dramatique situation que l’on pense désespérément bloquée au début du film va évoluer rapidement en faisant fi de l’identitaire et de l’identité, ouvrant les cœurs, rapprochant des Familles, certes déchirées, mais qui vont au final fusionner dans la Paix, dans le Pardon Mutuel. L’« Autre » devient le Proche, l’Ami, le Frère. Les pensées positives, portées par la Jeunesse, vont alors franchir tous les murs de la honte, transcender les frontières idéologiques et psychologiques, pour s’offrir à l’Humanité, comme un exemple à suivre, Porteur d’Avenir. Ces « deux demi-frères » au bout du compte vont devenir « Frère à part entière », le plus simplement, le plus naturellement possible. Ils se fréquentent, apprennent à se connaître, et tout change dans leur Vie, et dans la vie des Autres. Leurs Richesses Humaines deviennent une seule et même Richesse Humaine, une et indivisible, par la Volonté et la Tolérance. Le Monde redevient beau avec ce film et l'impossible devient possible. Une Leçon de Vie, « une belle utopie », diront peut-être certains, mais qui imagine un Avenir meilleur pour toute la Région de Palestine. C’est justement par cette voie avec issue que les Relations Humaines Fraternelles peuvent clairement naître ou renaître, se développer et s’ancrer. Joseph et Yacine. Joseph ou Yacine ? C’est du pareil au même ! Ce sont deux Etres Humains, qu’ils soient Juif ou Palestinien, on s’en fout, tant qu’ils retrouvent la Paix !
« Salam ! » (سلام) (4)
« Shalom ! » (שָׁלוֹם) (5)
« Le Fils de l’Autre : c’est l’Autre Fils ! »
© Jean Dorval, pour LTC Kinéma, le 12.05.2012.
Source documentaire :
- Histoire de la Palestine :
Notes :
- (1) Acronyme hébreu de « Tsva Hagannah LeIsrael » qui veut dire « Force de défense d'Israël »,
- (2) Citation de Gandhi,
- (3) Les Evangiles,
- (4) « La Paix ! » en Arabe,
- (5) « La Paix ! » en Hébreux.
© Photo ci-dessus : http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/
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24/04/2012
ROCK’N’(LOVE STORY)…
Le film « Rock’N’Love » (titre original : « You Instead »), « Made in Royaume-Uni », de David MacKenzie, produit par Gillian Berrie, avec un scénario de Thomas Leveritt, d’une durée d’1h20, sorti sur les écrans français le 18 avril dernier, nous offre une Love Story très Punkie, en direct d’un des plus grands festivals rock de l’année musicale, le fameux « T in the Park », d’Ecosse. Cette réalisation révèle un casting, je dirais même « une brochette », de jeunes et talentueux acteurs tels : Luke Treadaway (Adam), la très "HOT" Natalia Tena (Morello), Mathew Baynton (Tyko), Ruta Gedmintas (Lake), Gilly Gilchrist (Bruce, le roadie), le petit frère du réalisateur, Alastair Mackenzie (Mark), Gavin Mitchell (Bobby, le manager), Joseph Mydell (Le Prédicateur), Jonny Phillips (Jay), Sophie Wu (Kim), et Kari Corbett (Kirsty). Ce film est tourné dans les conditions du direct, tel un documentaire pogoté. Le chef-opérateur, Giles Nuttgens, a réalisé l’essentiel de sa toile, caméra à l’épaule, donnant ainsi un rythme certain au film. Le réalisateur David MacKenzie, quant à lui, suivait les comédiens dans leur périple plutôt destroy avec son Canon 5D toujours prêt à enregistrer des scènes surprises intéressantes. Pendant ce temps, une deuxième équipe tournait d’autres scènes avec d’autres acteurs, tandis qu'une troisième filmait les grands moments du festival. Toute une organisation, so British ! L’image et le son ont été tournés en format 1.85 et en Dolby SRD… Cependant, en raison du bruit ambiant, la qualité du son pris en LIve pendant le festival n’était pas initialement optimale, car elle comprenait de nombreux parasites sonores. Aussi, les comédiens ont-ils dû réenregistrer de nombreuses parties du film en post-production…
ZE STORY OF ZE FILM…
Deux Musicos, Adam, le beau gosse - une pop star américaine qui déchaîne les foules (qui a des airs de David Gahan, le chanteur des Depeche Mode...) - et Morello, une jeune rockeuse britannique indé, craquante à souhait, doivent donc se produire au « T in the Park ». Ils se rencontrent inopinément, suite à une dispute. Et alors que tout semble les opposer et qu’apparemment ils ne peuvent pas se blairer, ils se retrouvent menottés contre toute attente, l’un à l’autre, par un Pasteur Evangéliste qui les surprend en pleine engueulade, et ce, pendant les 24 heures du festival ! Comment vivre cet incontournable rendez-vous "Muzikal", ainsi enchaînés, entre rédemption et délire forcé (du moins au début...) en duo ? Comment dans une telle situation se supporter, trouver les gestes adaptés pour bouger au même tempo, se laver, faire ses besoins, boire, manger, voir son/sa conjoint(e), dormir à quatre dans un même lit… et surtout, comment assurer chacun son concert, devant une foule énorme et en liesse, alors qu’on ne peut se séparer ? (On écoutera avec attention nos deux interprètes se défoncer sur un "Tainted Love" du feu de Dieu, un cover des Soft Cell) "To be, or not to be, that is the question !" Que voilà une situation cornélienne dans laquelle nos deux héros vont devoir apprendre à se supporter, se surpasser et peut-être… s’apprivoiser. Dans tous les cas, un véritable challenge, jubilatoire pour le spectateur, plein d’humour, déchainant les passions, et dans lequel tout le monde s’amuse, s’engueule même, court dans tous les sens, dort, joue de la musique, danse, chante, boit, fait l’Amour, etc. En clair, un face à face pêchu entre deux êtres qui vont à n’en pas douter oublier qu’ils sont enchainés pour finalement ne plus résister à l’appel de la vie : l’Amour ! « Rock’n’Roll Attitude » quand tu nous tiens ! "Optic Mimile, WAAOOUHHH!!!"
© Jean DORVAL, pour LTC Kinéma, le 24.04.2012.
INFOS PLUS :
Le site du film : http://rocknlove-lefilm.com/
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24/03/2012
« ALL YOU NEED IS LOVE ! »
Comme le disaient si bien les Beatles dans leur célèbre chanson « All You Need Is Love » (« Tout Ce Dont Tu As Besoin C'est D'amour ») : « Il n'y a rien que tu ne puisses faire qui ne puisse être fait. Rien que tu ne puisses chanter qui ne puisse être chanté. (…) Tout ce dont tu as besoin c'est d'amour. (…) Tout ce dont tu as besoin c'est d'amour, d'amour. L'amour est tout ce dont tu as besoin... »(1)
SEXE ET HANDICAP : LE DIALOGUE BLOQUE…
Le Républicain Lorrain du 22 septembre 2011 titre « Sexe et handicap : le dialogue bloqué. » Et l’article qui découle de ce titre dénonciateur est le suivant : « Face aux associations qui ont lancé un appel à la création du métier d’aidant sexuel pour handicapés, les féministes crient à la prostitution.
POUR : la sexualité est un droit, clament l’Association des Paralysés de France (AFP) et l’Association CH (s) OSE dans une tribune parue la semaine dernière dans la presse. Elles souhaitent la création du métier d’« assistant, homme ou femme, qui aurait pour rôle de répondre à un besoin d’apprentissage et de découverte de l’intimité, mais aussi de prodiguer dans le respect, une attention sensuelle, érotique et ou sexuelle. » Appel signé par le philosophe Pascal Bruckner, l’ancienne star du X Brigitte Lahaie ou le comédien François Cluzet. L’UMP Jean-François Chossy, qui doit remettre « fin octobre » un rapport sur le handicap dans la société explique : « Dans les établissements, les professionnels sont confrontés à des demandes et ne savent pas quoi faire ». Il faudrait leur donner des réponses « officielles, légales, en tout cas utilisables. »
CONTRE : en début d’année, le ministre des Solidarités Roselyne Bachelot a assimilé les aidants sexuels à « de la prostitution ». Même levée de boucliers pour les associations féministes comme Handicap, sexualité, dignité, qui craint que « les femmes, une nouvelle fois, soient les premières à payer le prix » d’un statut d’assistant sexuel. De plus, ce dispositif « ne ferait que renvoyer les personnes lourdement handicapées dans un ghetto et les y oublier en toute conscience », défend ce collectif dans une tribune publiée hier, cosignée par la philosophe Sylviane Agacinski, le mouvement Osez le féminisme !, le Nid (défense des personnes prostituées). Une proposition de loi pourrait voir le jour en novembre. » Depuis, le sujet est clos…
LES HANDICAPES SONT DES ETRES HUMAINS COMME LES AUTRES… ILS ONT LE DROIT DE FAIRE L’AMOUR COMME TOUT LE MONDE ! (2)
Contrairement aux idées reçues, l’handicap n’empêche pas le désir, et encore moins la sentimentalité et l’Amour. De même, le Désir, seul, chez les personnes handicapées, n’a pas de sexe. Il concerne aussi bien les femmes que les hommes. Et oui, qu’on se le dise, désirer faire l’Amour (hétérosexuel, comme homosexuel) pour les handicapés ne doit plus être un tabou aux yeux de nos concitoyens et de nos politiques ! Car… « Aimer c’est plus fort que tout », comme le dit si bien la chanson du même titre, extraite de la comédie musicale « Roméo et Juliette »… « Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des oiseaux. (…) Aimer c'est voler le temps. Aimer c'est rester vivant. Et brûler au cœur d'un volcan. Aimer c'est c'qu'il y a de plus grand. Aimer c'est plus fort que tout. Donner le meilleur de nous. Aimer et sentir son cœur. Aimer pour avoir moins peur. » Moins peur surtout du regard des autres…
Photos de Gueules Cassées provenant du livre : "LE SERVICE DE SANTE AUX ARMÉES". Professeur ALAIN LARCAN et Jean Luc FERRANDIS Conservateur du musée du Val de Grâce aux éditions LBM.
Aussi, pour que l’Amour physique des personnes handicapées, généralement abandonnées du sentiment (jusqu’à la privation de se masturber à cause de la paralysie des membres supérieurs par exemple), puisse se concrétiser, ils existent depuis plus de 20 ans en Hollande et au Danemark, 17 ans en Allemagne, plus récemment en Suisse Allemande, et maintenant en Suisse française, l'Assistance Sexuelle. La France bien évidemment brille par son absence dans ce domaine comme dans bien d’autres… (la non-acceptation de l’amour entre les personnes âgées par exemple) Pourtant, l’Assistance Sexuelle correspond à une offre généreuse de sensualité, de caresses érotiques et sexuelles approfondies, d'affection décuplée où plus simplement de cunnilingus - fellation et pénétration sont en général curieusement interdits – et cela contre de l'argent. Une forme de prostitution donc, mais de… « prostitution tendresse » qui n’a rien à voir avec « une passe » classique. Ce don de soi, ce geste humain salvateur et libérateur, que peu de personnes accordent, dure environ une heure, se fait à prix fixe et permet le réveil des corps oubliés, la découverte souvent tardive de la joie de jouir, de sublimer la Vie à deux. Pourquoi une personne handicapée n’aurait-elle pas le droit d’avoir des relations sexuelles normales ? De voir une prostituée ou un gigolo spécialisé(e), formé(e) à la prise en charge sexuelle des personnes handicapées comme cela se fait ailleurs ? Voire même de vivre une belle (et simple) Histoire d’Amour et d’avoir des enfants ? Qui sommes-nous, nous qui n’avons bien souvent pour tout handicap que nos propres intolérances, pour nous ériger en Grands Frustrateurs ? Qui sommes-nous, aussi, pour juger la Nature ? Qui sommes-nous, enfin, pour avoir le droit de définir, selon nos valeurs très restrictives, ce qui est bien ou ce qui n’est pas bien pour notre prochain (même entre membres d’une même famille ou entre ami(e)s) sous prétexte d’handicap ? Par contre, personne n'interdit le développement des « Câlins gratuits » - une idée née en Australie en avril 2007, aussitôt reprise au Japon et dans le monde entier par le biais d'Internet – car ils s'adressent aux personnes autonomes. Leur principe est simple : des personnes se positionnent en pleine rue avec une pancarte en main ou autour du cou, où il est écrit « Free hugs » (traduction : « Câlins gratuits »), et enlacent ceux qui le désirent... De même, sans la prostitution de nombreux êtres qui se croient à tort parfaits et supérieurs aux handicapés seraient bien malheureux, voire coincés. Alors, pourquoi ce qui ne choque pas dans la vie du tout un chacun, choquerait, seulement, en ce qui concerne une minorité sexuelle qui a cependant le droit aussi au bonheur ? Pour l'instant, en France, la seule alternative à l'Assistance Sexuelle réside dans la masturbation (quand cela est possible) et dans les massages complets de tout le corps, pendant également une heure. Mais, dans ce deuxième cas, l'aspect sexuel n'est pas du tout abordé et c’est d’autant plus frustrant pour les personnes concernées… Souvent ce sont les fractures de Vie qui font réfléchir sur ces problématiques et changer les certitudes les plus absurdes. Il faut être atteint dans les convictions, dans la chair et dans le psychisme, pour changer, pour positiver l’existence. Les gueules cassées de la Première Guerre mondiale, notamment, ont connu l’injuste rejet, oubliées même par la Patrie. Mais, plus proche dans le temps, un accident ou une maladie peut faire passer de l’autre côté du miroir. L’autonome devient alors le dépendant. Totalement bloqué dans un lit, il lui faut alors attendre patiemment une aide pour se faire gratter le nez, boire, manger, faire ses besoins… subir les sarcasmes de celui ou celle qui lui lave le postérieur, etc. Abandonné par sa compagne ou son compagnon, il est seul, sans soleil, ne sachant plus comment faire pour rencontrer quelqu'un qui pourrait l’aimer dans cet état. A l’image d’un Philippe, le personnage incarné par François Cluzet, dans le film d’Eric Tolédano « Intouchables », qui hésite à refaire sa vie…
C’est bien dommage d’attendre le pire pour commencer à entrevoir le meilleur, de ne pas savoir anticiper avant d’être soi-même touché par le handicap. Juger de ces sujets délicats sans être concerné est facile, à contrario, essayer de se mettre à la place d’un être humain handicapé qui a toujours sa dignité l’est moins. Il faut vivre en compagnie de ces Etres magnifiques pour comprendre (ou du moins essayer de comprendre, en se mettant un instant dans leur peau…) que leurs frustrations ne doivent plus être des fatalités, mais qu’elles ne demandent qu’à être libérées humainement parlant.
« Là où il y a de l'homme, il y a de l'hommerie ». Saint-François de Sales.
Ecrasé de solitude, handicapé, peut-être, devient-il possible, alors, au sceptique d’ouvrir son cœur et de comprendre ce qu'il ne pouvait comprendre auparavant : le désir titille aussi les handicapés ! D'ailleurs, toute personne handicapée pourrait fredonner à l’oreille de tous les Etres Humains, et ce, pour finir de convaincre les plus récalcitrants de sa noble cause, le refrain de la célébrissime arai (habanera), du premier acte de l'opéra « Carmen » de Georges Bizet (1875), intitulée « L'amour est un oiseau rebelle » : « L'amour est enfant de bohème. Il n'a jamais, jamais, connu de loi. Si tu ne m'aimes pas, je t'aime. » Oui, une personne handicapée peut aimer et mérite comme tout le monde de recevoir sa part d’Amour !
« HASTA LA VISTA » : LE FILM QUI DECOINCE LA BULLE SPECULATIVE DE L’HOMMERIE !
Le film belge « Hasta La Vista » passe pour « LA » comédie dramatique du moment. Sorti sur nos écrans le 7 mars 2012, d’une durée d’1h53, il est réalisé par Geoffrey Enthoven, et tourné avec les acteurs principaux suivants : Robrecht Vanden Thoren (Philip), Gilles De Schrijver (Lars), Tom Audenaert (Joseph) et Isabelle de Hertogh (Claude). Avec cette toile, on constate que nos amis Belges, d’« Oxygène » (un film d’Hans Van Nuffel, sur la mucoviscidose, 2010) à « Les Géants » (un film de Bouli Lanners, l’épopée sauvage d’enfants vagabonds, 2011), se sont spécialisés ces derniers temps dans des films glorifiant des « Icônes Sociales ». On y croise bon nombre de destins torturés, de personnes malades, handicapées de la vie et handicapées physiques, mais positivées. Handicapés, c’est ce que sont : Philip, le râleur et grande gueule, totalement paraplégique ; Lars, le beau gosse atteint d’une maladie incurable (tumeur), condamné au fauteuil roulant lui aussi ; et Jozef, le seul valide, bonne pâte, mais malvoyant.
Ce trio hétéroclite de jeunes aime le vin et les femmes. Mais, à vingt ans nos trois lascars sont encore vierges... Et cela les chatouille terriblement au niveau de braguette… Comme par hasard, un de leurs potes les branche sur « El Cielo », un bordel espagnol, spécialisé dans l’accueil des personnes handicapées. Sous prétexte de découvrir la route des vins en France, ils s’embarquent, alors, dans un voyage en direction de l’Espagne, dans l’espoir d’avoir leur première expérience sexuelle. Atteindront-ils le Nirvana ? Dans tous les cas, rien ne les arrêtera, pas même leurs handicaps, pas même leurs parents… pour un départ du nid familial tonitruant. Avec un bémole, cependant, la maladie de Lars s’aggrave… Un road-movie assez punky dans le ton, mouvementé à souhait, drôle et dur à la fois, dont on ne ressort pas indifférent ; mais, plus sûrement, plus compréhensif, plus tolérant envers nos ami(e)s handicapé(e)s.
© Jean Dorval, le 23 mars 2012, pour LTC Kinéma.
INFOS PLUS sur l’Amour et l’Handicap :
Un site de rencontre pour personnes handicapées : http://www.handilove.com/
Un site proposant des matériels adaptés pour améliorer sa relation amoureuse quand on est handicapé…
http://www.intimaterider.fr/?gclid=CImw4rDB_a4CFQINfAodkwER2g
Un film sur ces Pros de l’Amour qui soulagent l’Humanité…
http://www.films-graindesable.com/les-travailleuses-du-sexe/handicap.php
Des témoignages poignants…
http://www.liberation.fr/societe/01012333744-sexe-et-handicap-ma-reponse-a-roselyne-bachelot
http://www.rue89.com/2011/04/12/sexualite-des-handicapes-ne-les-privons-pas-de-ce-droit-199578
Notes :
(1) « All You Need Is Love » (« Tout Ce Dont Tu As Besoin C'est D'amour »), célèbre titre des Beatles, source documentaire pour la traduction des paroles : http://www.lacoccinelle.net/243459.html
(2) Source documentaire de l’argumentaire : http://informations.handicap.fr/art-editorial-handicap-2009-677-2856.php
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29/11/2011
PAUSE ORIENTALE EN LTC LIVE ET LTC KINEMA ! UN FILM, UNE AMBIANCE MUSIKALE...
00:28 Publié dans LTC KINEMA, LTC LIVE : "LA VOIX DU GRAOULLY !" | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc kinéma, l'or noir, jean-jacques annaud, arabie, musique traditionnelle arabe, musique marocaine, fnair, lost boy! a.k.a jim kerr, song for whoever, the beautiful south, pop-rock, punk, new-wave, rock industriel, françois dal's, laurent garnier, techno musik, les duos ltc live : l'instant musikal, omd, jean dorval pour ltc live, ltc live : la voix du graoully, la communauté ltc live, la scène ltc live, a-ha, le groupe, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, france, 2012, musik, zizik, musique, jardinot, humour réunionais, humour créole, danse séga, la réunion, ile de la réunion, morrissey, the smiths, rammstein, laibach, the dance society, james black, spliff, kim wilde | Facebook |
12/10/2011
TINTIN (made in US...) DEBARQUE EN FRANCE LE 26 OCTOBRE 2011 (et pour une fois, aux States, 2 mois après...) !
20:57 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc kinéma | Facebook |
07/09/2011
DESTINS CROISES MILLESIMES EN LTC KINEMA...
14:24 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc kinéma, cinéma, kinéma, tu seras mon fils, le film, niels arestrup, lorant deutsch, cinéma français, un film de gilles legrand, patrick chesnais, anne marivin, nicolas bridet, valérie mairesse, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, viticulture, travailler la vigne, connaître les bons vins de france, vins fins de france, france, actuellement | Facebook |
25/06/2011
LE CINEMA A TROIS EUROS, C'EST MAINTENANT !!!
00:41 Publié dans LTC KINEMA | Lien permanent | Tags : jean dorval pour ltc kinéma, la fête du cinéma 2011, kinéma, cinéma, la fédération nationale des cinémas français, du samedi 25 juin au vendredi 1er juillet 2011 inclus, il y a toujours un cinéma proche de vos émotions, centre pompidou-metz, metz, moselle, lorraine, marathon de metz, open de moselle | Facebook |